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Libanais_75

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il y a 55 minutes, gustave a dit :

La Turquie...

Ah on parle en nombre de soldats ou en capacités ?

Car oui si on compte juste le nombre effectivement la Turquie est bien et d'ailleurs on ne doit même pas être dans le top 20 des armées dans le monde.

Après si on parle de capacité c'est pas la même limonade...

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Il y a 4 heures, herciv a dit :

Ne te fais pas d'illusions. Nous n'aurions jamais vendu autant de Rafale si nous n'étions pas OTAN

Cela mérite un développement ailleurs qu'  ICI, dans quel fil ?  pas ici ... c'est un coin trop sec et désert ... Fil "8-ème pays acheteur"   ?   Sans doute pour les pays qui se sont référés, selon toi, au label "France - OTANnienne" 

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La quasi totalité desdits pays OTAN ayant choisi de ne pas acheter le Rafale, et celui qui l'a fait a choisi cela pour notre capacité à affronter potentiellement un autre membre de l'OTAN... J'avoue ne pas être particulièrement convaincu.

Il y a 6 heures, emixam a dit :

Ah on parle en nombre de soldats ou en capacités ?

Car oui si on compte juste le nombre effectivement la Turquie est bien et d'ailleurs on ne doit même pas être dans le top 20 des armées dans le monde.

Après si on parle de capacité c'est pas la même limonade...

En quelles capacités: armer un corps de bataille blindé mécanisé appuyé par une artillerie blindée puissante ou projeter un corps de contre insurrection à 5000 km (avec l'aide de nos amis)? Avoir une dissuasion incontrôlée ou indépendante selon le point de vue, ou servir de relais à la dissuasion US? Laquelle penses-tu qui soit la plus intéressante pour l'OTAN?

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il y a 6 minutes, gustave a dit :

La quasi totalité desdits pays OTAN ayant choisi de ne pas acheter le Rafale, et celui qui l'a fait a choisi cela pour notre capacité à affronter potentiellement un autre membre de l'OTAN... J'avoue ne pas être particulièrement convaincu.

Je ne le vois pas comme ça.

En achetant du F35, tu fais voeux d'allégeance inconditionnelle au USA, et admet que tu ne feras rien sans eux. En effet cet avion n'est qu'un maillon dans une chaine et un des vecteurs de la doctrine de guerre américaine et ne peut pas tout faire. Les pays n'ayant pas assez de démultiplicateurs sans OTAN il seraient incapables d'avancer leurs pions. Pire que tout, avant et après achat, les USA peuvent te dicter des éléments de ta politique intérieure (militaire ou technologique), sans que tu ne puisses vraiment y faire vu que tu es poieds et poings liés par tes contrat (clauses, maintenance..).

Et en achetant du Rafale, tu es sûr de pouvoir faire ce que tu veux ou tu veux, et sans droit de regard ,tout en sachant que s'il y a une couillase dans le potage, tu ne te retrouveras pas à l'eau vu que tu es 100% compatible

 

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Tu peux être compatible sans appartenir à l'OTAN. Il s'agit de normes techniques.

Je ne vois vraiment pas en quoi cette appartenance serait fondamentale pour les EAU? L'Inde? Éventuellement pour la Grèce, encore qu'une appartenance à la seule structure politique y suffirait amplement à mon sens...

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il y a 15 minutes, gustave a dit :

La quasi totalité desdits pays OTAN ayant choisi de ne pas acheter le Rafale, et celui qui l'a fait a choisi cela pour notre capacité à affronter potentiellement un autre membre de l'OTAN... J'avoue ne pas être particulièrement convaincu.

Tu oublies celui qui prend le Rafale en 2eme choix parce qu'il est vexé qu'on lui ait interdit l'achat d'un autre avion.

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Il ne choisit pas l'OTAN s'il ne veut vexer aucun grand (EAU), ni n'exige un engagement particulier qui vient de lui être refusé par les US si seuls ceux-ci peuvent lui apporter (Croatie). Nos clients choisissent clairement une autonomie. Encore une fois je ne vois aucun marché où notre appartenance militaire à l'OTAN ait pu jouer autrement qu'à la marge.

 

Modifié par gustave
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il y a 26 minutes, ARPA a dit :

Tu oublies celui qui prend le Rafale en 2eme choix parce qu'il est vexé qu'on lui ait interdit l'achat d'un autre avion.

C’est faux, un contre sens chrnologique.

le rafale a ete prit avant meme d’envoyer bouler les usa. 

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il y a 3 minutes, wagdoox a dit :

C’est faux, un contre sens chrnologique.

le rafale a ete prit avant meme d’envoyer bouler les usa. 

Tu parles de quoi ?

Moi, je parle d'un pays qui veut acheter des F-16, qui signe le bon de commande et finalement les USA interdisent la livraison. Il fait donc une compétition ou par miracle le Rafale est préféré aux F-16 dont les américains avaient bloqué la vente et il est aussi préféré aux F-16 que les américains voulaient vendre.

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Il y a 7 heures, wagdoox a dit :

C’est faux, un contre sens chrnologique.

le rafale a ete prit avant meme d’envoyer bouler les usa. 

Il y a 7 heures, ARPA a dit :

Tu parles de quoi ?

Moi, je parle d'un pays qui veut acheter des F-16, qui signe le bon de commande et finalement les USA interdisent la livraison. Il fait donc une compétition ou par miracle le Rafale est préféré aux F-16 dont les américains avaient bloqué la vente et il est aussi préféré aux F-16 que les américains voulaient vendre.

Y'en aurait pas un qui pense "Croatie" pendant que l'autre pense "EAU" (ou un autre pays) ? :huh:

Être clair, ça évite les malentendus, non ? :blush:

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Il y a 12 heures, ARPA a dit :

Tu parles de quoi ?

Moi, je parle d'un pays qui veut acheter des F-16, qui signe le bon de commande et finalement les USA interdisent la livraison. Il fait donc une compétition ou par miracle le Rafale est préféré aux F-16 dont les américains avaient bloqué la vente et il est aussi préféré aux F-16 que les américains voulaient vendre.

Le F16 n'était pas interdit loin de là. La Croatie n'a pas été vexée, elle a clairement dit que le rafale était techniquement supérieur aux autres en précisant que les USA avaient beaucoup aidé avec des livraisons d'armement à prix d'amis et depuis longtemps. On est loin du rappel d'ambassadeur ou de la rupture des négociations sur un F35 bridé.

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13 hours ago, gustave said:

Il ne choisit pas l'OTAN s'il ne veut vexer aucun grand (EAU), ni n'exige un engagement particulier qui vient de lui être refusé par les US si seuls ceux-ci peuvent lui apporter (Croatie). Nos clients choisissent clairement une autonomie. Encore une fois je ne vois aucun marché où notre appartenance militaire à l'OTAN ait pu jouer autrement qu'à la marge.

 

Sauf que les fameuses,' normes' permettent l'intégration d'armements, de systèmes de com etc. Et nous mettent plus ou moins à l'abri de caatsa

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South Korea and the UAE sign a $3.5 billion Air-defence missile deal

 

La Corée du Sud et les EAU signent un accord de 3,5 milliards de dollars pour des missiles de défense aérienne
2022-01-17

Le chef du département du programme d'acquisition de la défense, Kang Eun-ho, a déclaré aux journalistes dimanche à Abu Dhabi que la Corée du Sud avait accepté de vendre les missiles sol-air de moyenne portée Cheongju-2 aux EAU.

Une source informée a déclaré à Bloomberg que la valeur de la transaction s'élevait à 3,5 milliards de dollars.

La signature de l'accord a eu lieu en marge de la visite du président sud-coréen Moon Jae-in aux EAU et de sa rencontre avec le premier ministre Sheikh Mohammed bin Rashid.

La visite de Moon Jae-in aux EAU fait partie de sa tournée au Moyen-Orient, qui durera une semaine et comprendra l'Égypte et l'Arabie saoudite.

L'accord a démontré la position croissante de la Corée du Sud en tant que source d'exportations technologiques et culturelles. La Corée du Sud était le plus grand exportateur d'armes au monde entre 2016 et 2020, selon l'Institut coréen de recherche pour la planification et le développement des technologies de défense.

Lors de sa visite à Dubaï, le président de la République de Corée du Sud et son épouse Kim Jong Suk ont assisté à la célébration de la fête nationale de leur pays à l'Expo 2020 de Dubaï, dans le cadre de la promotion de son pays pour accueillir l'Expo 2030.

Les Émirats arabes unis ont déclaré mardi qu'ils allaient acheter des missiles de moyenne portée à la Corée du Sud dans ce qui serait la plus grande vente d'armes de Séoul, d'une valeur de près de 4 000 milliards de wons (3,5 milliards de dollars).

Le pays du Moyen-Orient serait le premier à acheter le missile coréen surface-air outre-mer, connu sous le nom de Cheongung, que les rapports locaux sur place ont décrit comme l'un des plus avancés au monde qui améliorera la qualité de la défense antimissile des EAU.

La série Cheongung, déployée en 2015 pour frapper des cibles volant à 15 kilomètres de haut et moins, complète la défense antimissile de la Corée, grâce à laquelle un missile Patriot intercepte les menaces volant jusqu'à 20 kilomètres de haut, tandis que le système Terminal High Altitude Area Defense surveille les cibles situées à au moins 40 kilomètres de haut.

La série Chengung existe en deux versions, l'une pour les avions et l'autre pour les missiles balistiques. Abou Dhabi achète la seconde version pour renforcer sa défense aérienne, mais n'a pas précisé le nombre de missiles qu'il achemine pour la moderniser.

Une batterie Cheongung complète comprend un lanceur transporteur transportant huit missiles d'une portée de 40 kilomètres, un radar et un véhicule de commandement. La série Cheongung est censée être capable de résister à des conditions climatiques extrêmes et aux interférences électromagnétiques.

Le Cheongung serait plus performant que le système Patriot fabriqué aux États-Unis, car il est plus rapide à viser une deuxième cible après le tir initial.
 

Modifié par Picdelamirand-oil
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Il y a 1 heure, Picdelamirand-oil a dit :

La Corée du Sud était le plus grand exportateur d'armes au monde entre 2016 et 2020, selon l'Institut coréen de recherche pour la planification et le développement des technologies de défense

Heu... Erreur de traduction, ou ils font pas pousser que du riz en Corée du Sud ?

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il y a une heure, bubzy a dit :

Heu... Erreur de traduction, ou ils font pas pousser que du riz en Corée du Sud ?

Ce n'est pas une erreur de traduction, il y a la même affirmation en Anglais !!! Mais ce n'est pas pour ça que j'ai mis l'article et c'est sans doute un peu trop d'enthousiasme de la part de l'institut Coréen.

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Il y a 2 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Ce n'est pas une erreur de traduction, il y a la même affirmation en Anglais !!! Mais ce n'est pas pour ça que j'ai mis l'article et c'est sans doute un peu trop d'enthousiasme de la part de l'institut Coréen.

Ça prouve le sérieux de l'Institut :biggrin:

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A lire absolument : le retex US sur la non-vente de f-35 au EAU.

Pour résumer on a peut-être manqué un peu de finesse pour un pays qui voudrait rester copain avec la Chine.

https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/unpacking-uae-f-35-negotiations

Un extrait pour le plaisir des yeux et l'édification des masses :

 

"Pour négocier cette vente, Abou Dhabi a utilisé un mode opératoire familier. En 1998, les deux pays ont annoncé un accord portant sur l'envoi de quatre-vingts F-16 aux Émirats arabes unis. Cependant, au cours des négociations, les demandes émiraties ont conduit à la création d'une variante plus avancée du F-16, le Block 60, qui comprenait un nouvel ordinateur de mission, un affichage dans le cockpit, un système radar et des réservoirs de carburant conformes. Cette nouvelle variante était encore plus avancée que celle dont disposait l'armée de l'air américaine à l'époque. Comment Abu Dhabi a-t-il obtenu ces concessions ? L'année précédant la conclusion de l'accord, les Émirats ont annoncé qu'ils avaient acheté trente Mirage 2000-9 français et ont prévenu que si leurs demandes de modernisation des F-16 n'étaient pas satisfaites, ils chercheraient ailleurs des jets supplémentaires. En jouant la carte de la fermeté, les Émirats se sont retrouvés avec le chasseur de quatrième génération le plus avancé du marché. Ils ont répété cette tactique en décembre dernier : quelques jours avant de se réunir à Washington pour discuter de l'accord sur les F-35, ils ont annoncé l'achat de quatre-vingts chasseurs Rafale à la France."

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Modifié par herciv
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Il y a 2 heures, herciv a dit :

Comment Abu Dhabi a-t-il obtenu ces concessions ? L'année précédant la conclusion de l'accord, les Émirats ont annoncé qu'ils avaient acheté trente Mirage 2000-9 français et ont prévenu que si leurs demandes de modernisation des F-16 n'étaient pas satisfaites, ils chercheraient ailleurs des jets supplémentaires.

Oui enfin ils ont aussi fait porter au standard -9 les autres Mirage 2000 qu'ils avaient déjà...

Il y a 2 heures, herciv a dit :

En jouant la carte de la fermeté, les Émirats se sont retrouvés avec le chasseur de quatrième génération le plus avancé du marché. Ils ont répété cette tactique en décembre dernier : quelques jours avant de se réunir à Washington pour discuter de l'accord sur les F-35, ils ont annoncé l'achat de quatre-vingts chasseurs Rafale à la France."

Oui sauf que ça faisait 20 ans que le Rafale était marketté aux EAU, qu'ils trouvaient l'avion pas encore assez bon par rapport à leurs -9, et que quand ils ont signé ils ont demandé des avions au standard FRANÇAIS. Et non pas à un standard complètement délirant comme les block 60 ou les -9.

Alors s'ils essaient d'obtenir un F-35 "boosté" mais se contentent d'un Rafale "normal", qu'est-ce que ça signifierait pour la qualité de l'offre US?!?

Non, je ne crois pas une seconde à une histoire de "standard pas assez élevé" pour le F-35.
Il s'agit à mon avis plus d'un rejet net de la part des EAU d'une proposition US de leur vendre un F-35 dégradé, un "monkey model", qui aurait garanti la fameuse "suprématie technologique israélienne" dans la région, mais qui aurait été aussi cher qu'une version avancée.
Si on ajoute les autres pressions américaines (5G Huawei etc) qui sont compréhensibles d'un point de vue américain et reposent sur tout un tas de facteurs très sérieux, alors la note était définitivement trop salée pour les EAU, qui, échaudés, prennent alors des Rafale, ce qui arrange plus les américains que si les EAU avaient pris autre chose (comme des avions russes par exemple) ou pire encore, signé un chèque à Sukhoï pour développer le "Checkmate".

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Un entretien avec le général Alain SILVY qui date de 2010
Sous-chef Plans à l'état-major de l'armée de l'air.

Le gouvernement français s'est engagé auprès du constructeur du Rafale à assurer, quoi qu'il arrive, un rythme annuel minimum de 11 appareils. Un rythme estimé par le constructeur comme le plancher en dessous duquel il ne serait pas possible de descendre sans remettre en cause l'économie du programme, y compris le coût unitaire de ces avions. La LPM (Loi de Programmation Militaire) ne prévoyant pas de contreparties pour l'achat de ces appareils pour les années 2013 et 2014, soit l'exportation permet très opportunément de tenir l'engagement envers l'industrie, soit l'exportation fait défaut et l'état français doit trouver les budgets nécessaires en réduisant ou supprimant d'autres programmes. Cet engagement basé sur l'obtention de commandes à l'export est-il un pari dangereux ?

Alain Silvy : Soyons honnêtes. Ce "pari", pour reprendre votre terme, sur l'obtention à court terme de commandes à l'exportation pour le Rafale, a néanmoins permis de compléter la LPM permettant de prévoir un gros trou dans la livraison pour l'armée de l'air et la marine sans remettre en cause la cadence de production, déjà réduite au minimum industriellement acceptable par Dassault Aviation. Les livraisons aux armées françaises devraient être réduites à seulement 2 ou 3 machines par an pendant un temps, l'export apportant le complément pour atteindre le seuil de 11 Rafale produits par an. En cas d'absence de commande à l'exportation, la situation deviendrait évidemment compliquée [...] Il faudrait trouver un financement conséquent de plusieurs centaines de millions d'euros. [...]

Mais comment trouver les centaines de millions d'euros en question ?

Les 3 armées ont toutes bénéficié du choix fait par les planificateurs de la LPM de réduire à un niveau très bas les livraisons de Rafale. Les sommes économisées ont été réaffectées aux 3 armées. Je pense que personne ne le remet en cause. Nous devrions trouver les fonds en faisant de nouveaux équilibrages au sein de la LPM [...] il faut maintenant espérer que vienne très vite une première commande à l'exportation. [...] Mais l'exportation n'est pas neutre. Les clients potentiels, dont les EAU, ont des exigences spécifiques avec des développements sortant des standards français - et donc avec un budget non pris en compte par la LPM - ils veulent un cofinancement par l'Etat français. Cela pourrait nécessiter pour la France de trouver d'autres financements pour le programme Rafale [...]

Quel serait le coût pour la France de ces co-développements supplémentaires à financer avec un client potentiel des EAU ?

On entend tout et son contraire. Tout dépend de ce que l'on inclut. Personnellement, je ne donne pas de chiffres précis. Mais c'est évidemment quelque chose comme plusieurs centaines de millions d'euros payés par l'Etat français.

L'armée de l'air est-elle intéressée par certaines des exigences des EAU ?

De mon point de vue, cela dépend où. Nous pourrions être potentiellement intéressés par le M88-X avec 9 tonnes de poussée parce que ce serait, dans les circonstances, un champ ouvert. Mais, d'un autre côté, nous n'avons pas encore atteint le stade de maturité - qui nécessite environ 150 000 heures de vol - avec le M88 actuel de 7,5 tonnes de poussée. Cela signifie qu'avec le M88-X, même s'il devait présumer d'une bonne communauté avec le M88 existant, nous devrions accumuler encore plus d'heures pour atteindre le stade de maturité du moteur.
Très clairement, à mon avis, le M88-X n'est pas pour l'armée de l'air un besoin immédiat. Pour vendre le Rafale aux EAU, il se peut que la Défense soit finalement amenée à acquérir le M88-X dans une quantité et des conditions qui restent à définir. Et nous serons peut-être même heureux de l'utiliser. Mais aujourd'hui nous n'avons aucune raison technique ou opérationnelle de le mettre à notre disposition. Le gain attendu de l'arrivée d'un moteur plus puissant est inférieur aux risques que nous prendrions avec l'immaturité technique de nouveaux modules et la gestion en parallèle - si compliquée en termes de logistique et d'emploi opérationnel d'avions aux performances différentes - de deux parcs de M88 relativement différents. Tout cela doit être approfondi.

Serait-il possible de voir Safran fabriquer le M88-X pour les EAU et continuer à livrer le M88 "classique" pour le Rafale français ? Et ceci en dépit du fait que le gouvernement français aurait cofinancé le développement du M88-X.

Il n'est pas interdit de l'imaginer. A condition toutefois que maintenir la production parallèle de deux versions du M88 ne coûte pas plus cher que de produire un seul modèle. Les coûts de soutien ne doivent pas exploser. Safran doit nous dire très rapidement et très franchement ce qu'il en serait. Et encore une fois, rien ne nous oblige à équiper l'ensemble de la flotte de Rafale, Air et/ou Marine.

Et concernant la demande des EAU d'avoir un radar RBE2 plus puissant, pourrait-elle répondre à certaines attentes de l'armée de l'air ?

L'armée de l'air souhaite disposer d'un RBE2 avec une antenne active. Elle est maintenant établie avec la puissante antenne AESA qui équipera nos Rafale de la tranche 4. Ce que les Émiriens demandent est beaucoup plus complexe. Ils veulent, en plus de l'AESA, avoir de nouvelles fonctionnalités sur leur Rafale, telles que GMTT / GMTI (détection et suivi de cible terrestre mobile), l'entrelacement entre les modes air/air et air/sol, etc. Même si ce n'est pas pour nous un besoin prioritaire le "plus" opérationnel obtenu pourrait néanmoins nous intéresser à terme. Cependant, la principale demande émirienne concerne la portée du RBE2. Et, avec le même diamètre d'antenne, la seule façon d'obtenir les 10% d'augmentation de portée (par rapport à la "roadmap" du Basic AESA F3) que souhaitent obtenir les émiriens, est un gros coup de pouce à la puissance du radar.

Mais plus de puissance pour le RBE2, ne risque-t-il pas de générer de graves interférences électromagnétiques (EMI) avec les récepteurs SPECTRA ?

Il y a effectivement un risque très réel d'EMI à traiter. C'est le cas chaque fois que l'on veut modifier les systèmes d'émission des avions. Il y a évidemment des solutions, mais cela nécessitera de réexaminer SPECTRA. Mais le plus gros problème que nous avons identifié concerne la production électrique, qui pourrait être insuffisante. Pour augmenter la portée maximale de quelques miles nautiques, il faudrait revoir en profondeur le système de génération électrique de l'avion.
Bref, concevoir ce que pourrait être un Rafale-9, c'est-à-dire un nouvel avion s'éloignant de la similitude que vous souhaitez avec le Rafale français. Les experts émiratis qui participent aux négociations sont bien conscients du problème. Mais ils ont aussi l'habitude d'avoir des systèmes d'armes de très haute qualité. Ils veulent éviter toute régression avec le Rafale, au moins sur la portée radar, par rapport au F-16 Block 60, le Rafale ayant aussi beaucoup d'autres qualités. Les Émiriens n'ont pas d'AWACS et veulent donc - c'est une exigence fondamentale - que le Rafale puisse voir très loin. Au-delà du radar, ils manifestent des exigences assez fortes en matière de développement du SPECTRA avec, par exemple, l'extension de certaines bandes de fréquences, une sensibilité accrue, l'ajout de fonctionnalités ; en bref, ils veulent que nous poussions les technologies actuelles. Bien sûr, améliorer la guerre électronique de nos Rafale plus rapidement que prévu pourrait constituer un avantage opérationnel supplémentaire pour l'armée de l'air. Cependant, notre approche actuelle consiste à consolider les fonctionnalités mises en œuvre dans SPECTRA, à les rendre plus robustes et à faciliter la tâche des opérateurs et des programmeurs avant de vouloir aller plus loin dans l'ajout de nouvelles capacités. Le SPECTRA actuel fonctionne bien et même très bien. En somme, ce qui nous sépare, à propos de Spectra, est une question de timing et de calendrier [...]. De manière plus générale, nous partageons les mêmes souhaits en matière de capacités, mais avec des échéances calendaires parfois très différentes. Les contraintes budgétaires restent un facteur dimensionnant.

Les Émiriens veulent un HMD à viseur [...].

C'est vrai. Et nous-mêmes, d'une manière ou d'une autre, nous le ferons. Pour diverses raisons, nous avons accepté par le passé de ne pas l'utiliser dans un premier temps, mais cet équipement est désormais un élément quasi indispensable pour les avions de combat modernes. D'ailleurs divers prospects du Rafale - les EAU, le Brésil et la Suisse - le souhaitent également, confirmant cette analyse.

Au final, qu'en est-il de l'éventualité d'une commande de Rafale par les EAU ?

Très sincèrement, et vu de ma place, je pense que nous ne sommes vraiment pas très loin de pouvoir trouver un terrain d'entente avec nos amis émiriens. La seule question pertinente à se poser est de savoir si la volonté de similitude exprimée par les émiriens prévaudra sur leur exigence de performance Si c'est la performance qui compte, en fait nous aurons deux Rafale bien différents - comme pour le Mirage 2000-9 - parce que l'état français ne peut ou ne veut pas la suivre. Si c'est la collectivité qui prime, les émiriens devront réduire leurs ambitions en matière de performance. Le choix est maintenant entre leurs mains. Ils doivent voir si leurs nécessités opérationnelles leur permettent ou non de se contenter d'un système d'armes assez proche du standard français F3 "roadmap". Ils doivent décider s'ils considèrent plus important de travailler très étroitement avec nous. Je sais qu'ils ont déjà exprimé le souhait, en cas de commande, de pouvoir envoyer très rapidement leurs pilotes dans nos unités Rafale où ils pourraient s'entraîner, apprendre le Rafale et notre emploi tactique. Obtenir une montée en puissance opérationnelle rapide de leur propre escadron de Rafale. Dans ce cas, leur configuration Rafale et la nôtre ne doivent pas être très différentes. Mais cela reste à voir... C'est là où nous en sommes je pense.

Combien de temps faudrait-il pour réaliser les développements supplémentaires exigés par les EAU ?

Il est difficile de répondre précisément à cette question, d'autant que je ne dispose pas de tous les éléments de la problématique. Le premier avion des EAU ne serait pas livré avant 2014. Cette période devrait être suffisante pour finir de développer un M-88 de 9 tonnes. Concernant le radar, nous n'aurions probablement pas en 2014 toutes les capacités et performances attendues, mais elles seraient, je pense, néanmoins déjà très proches de l'objectif. Le problème de la génération électrique demande également du temps pour être traité. Ce sera une opération lourde pour l'avion. Dans le cas d'une commande signée cette année, nous aurions donc quelques années pour développer les fonctionnalités supplémentaires. Ces années ne doivent pas être perdues. En tout état de cause, je pense que les discussions avec les Émiriens se déroulent sur des bases saines. Leurs négociateurs sont des experts qui savent exactement ce qu'est un avion de chasse et sont conscients de l'état de l'art et des différentes contraintes. Parler avec des personnes de ce niveau est très agréable pour l'armée de l'air. Cependant, il faut maintenant que la commande se concrétise.

Qu'en est-il du Mirage 2000-9 des EAU ?

Les autorités françaises ont été très claires à ce sujet. Une fois le Rafale commandé par les EAU, les Mirage 2000-9 seront repris par la France qui les remettra à une agence de défaisance chargée de leur revente à l'exportation. Cela signifie que dans cette hypothèse, il n'est pas envisagé qu'ils équipent l'armée française.

Mais est-ce que ce serait intéressant pour l'armée de l'air parce que ce sont des cellules récentes avec des systèmes d'armes avancés ?

Nous ne pouvons pas dire que nous ne ressentons aucun intérêt pour ces machines, car leur système d'armes affiche des performances vraiment étonnantes. L'armée de l'air pourrait certainement en bénéficier. Cependant, les travaux indispensables à la compatibilité OTAN de ces systèmes d'armes seraient très lourds avec un coût probablement supérieur à celui - 700 millions d'euros - prévu pour la rénovation de nos Mirage 2000D, qui est une priorité pour nous.

Si les EAU achètent le Rafale, l'Escadron de Transformation Rafale (ETR), qui sera créé à Saint-Dizier, pourrait-il être délocalisé à Al-Dhafra pour aider les pilotes émiriens et bénéficier des excellentes conditions météorologiques locales ?

Pourquoi pas ? mais nous n'en sommes pas encore là. [...] Installer l'ETR - dans sa totalité ou seulement une partie - à Al-Dhafra pourrait être un atout. Notre première participation, à l'automne dernier, à l'ATLC (Advanced Tactical Leadership Course) organisé par l'UAE Air Warfare Center, a démontré une fois de plus la richesse de tels échanges. Si les EAU commandent le Rafale, nous devrons peut-être rapidement prendre en charge, d'une manière ou d'une autre, la transformation de leurs pilotes sur notre système d'armes. Le faire à Al-Dhafra serait - et ce n'est que mon avis - intéressant.

Interview réalisée par Jean-Louis Prome

Modifié par Picdelamirand-oil
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