Rob1 Posté(e) le 3 août 2016 Share Posté(e) le 3 août 2016 (modifié) C'est sans doute la théorie la plus azimutée sur l'affaire. Je ne comprends même pas l’intérêt d'introduire un Boeing 747 dans son scénario de bataille aérienne, en fait. Modifié le 3 août 2016 par Rob1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 4 août 2016 Auteur Share Posté(e) le 4 août 2016 (modifié) Apparemment pour "camoufler" des avions militaires et éventuellement s'en servir comme bouclier si les choses venaient à mal tourner. C'est clair que ça semble délirant, mais j'aimerais savoir si certaines choses dont il parle sont exactes : le pilote et le copilote qui étaient aux commandes n'auraient pas dû s'y trouver ; d'où viennent les débris repêchés et est-ce qu'ils contenaient vraiment des débris de F/EF-111 ; quid du témoignage de ces pêcheurs japonais qui disent avoir vu un avion s'écraser non loin de leur bateau ; est-ce que le KAL-007 a continué d'émettre après sont heure officielle de disparition. Ce serait bien d'avoir un éclairage là-dessus. Modifié le 14 juin 2020 par Kiriyama Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 4 août 2016 Share Posté(e) le 4 août 2016 (modifié) Voila, "camoufler". Là où pas mal de théories tournent autour de l'idée que le KAL était un espion déguisé en civil, Brun sort que le KAL était un civil qui s'est un moment déguisé en militaire. C'est d'une logique... Sauf qu'à l'en croire, le brouillage des EF-111 suffisait à le faire disparaître des radars russes... donc les Américains auraient très bien pu ne faire leur opération qu'avec des RC-135 et des EF-111, sans jamais ajouter un 747 dans l'affaire. Son scénario est donc incohérent. Pour moi, Michel Brun part sur une idée pas idiote (la localisation des débris du 747... pour laquelle je reconnais que je n'ai aucune explication) mais ensuite fait rentrer tous les autres éléments de force dans ce sens. Et y'a des fois où il bidouille tellement les éléments que c'en est de la falsification pure et dure. Par exemple, le coup du timing du crash discutées page 16 du document du pdf. Déjà, vu que selon lui c'était une mission d'espionnage, il est hasardeux de prendre comme véridiques les déclarations officielles sur ces heures de crash ! Ensuite, il me semble clair qu'on parle d'un radar qui perd un écho à 3h29 quand il passe en-dessous de 10 000 mètres d'altitude et d'un autre radar qui perd son écho à 3h38 quand il disparaît en-dessous de 600 m. Brun conclut que si on parle de deux échos, c'est qu'il y a eu deux avions. Pourtant j'enfonce une porte ouverte en disant qu'un avion qui descend va forcément passer à un moment en-dessous de 10 000 mètres d'altitude puis, à un autre moment, en-dessous de 600 mètres. Donc affirmer qu'il y a forcément deux avions, c'est déjà faux, il est parfaitement logique qu'il n'y ait eu qu'un avion. De plus, si j'accepte l'hypothèse de Brun que c'est deux avions différents... ben il y aurait du avoir deux échos sur un même radar ! (Au minimum sur le radar basse altitude, il aurait dû voir le premier avion descendant de 10 000 mètres pour une altitude inconnue, et celui qui est passé sous les 600 mètres. Ce dernier pouvant ne pas apparaître sur le radar haute altitude.) Donc l'interprétation de Brun à deux avions non seulement ne prouve pas qu'il y avait deux avions, mais en plus nécessite de croire que les déclarations officielles ont oublié volontairement qu'il y avait deux avions mais ont quand même donné deux heures de crash vraies pour deux avions différents pour les faire passer pour celle d'un crash unique. Vous voyez la cohérence du truc ? Brun considère que les infos officielles sont fiables quand il décide qu'elles sont fiables. Autre exemple, page 12 du document du pdf où "les Soviétiques auraient observé deux traces d'avions différentes au-dessus du Kamchatka". Pour une fois, la source est donnée et vérifiable et c'est mon vieil ami “The Target Is Destroyed”. Le livre est sans ambigüité : ces deux traces (échos radars) sont celles du KAL et du RC-135 Cobra Ball au large (à l'est) du Kamchatka, le Cobra Ball étant ensuite rentré aux Aléoutiennes. Cf. la carte que j'avais mis dans la présentation de ce livre plus haut dans le topic. C'est donc complètement malhonnête que de prouver ainsi qu'il y avait deux avions "au-dessus" du Kamchatka. Dernier exemple, l'article de 1991 après que des témoignages soviétiques étaient devenus publics. Il les prend en compte et c'est marrant de voir l'évolution de sa théorie de la bataille de Sakhaline avant et après. Avant (p. 10 & 12), il compte un RC-135 abattu à Gornozavodsk (là où le KAL a vraiment fini) ; un EF-111 à Pravda, 25 à 40 nautiques plus au nord ; le Cobra Ball qui a/n'a pas survolé le Kamchatka, qu'il légende "Intruder" sur les cartes, devient soudainement un groupe de deux avions supersoniques (?!) dont un est abattu apparemment sur la trajectoire du chasseur 163 qui zigzague 60 à 90 nautiques au nord-ouest du vrai site du crash du KAL ; et le deuxième est abattu à plus de 135 nautiques au nord-nord-est du site du crash du KAL, au-dessus de la terre ferme. (C'est compliqué ? moi aussi j'ai du mal à comprendre sa carte.) Après les témoignages soviétiques, on a une nouvelle carte un peu moins imbitable. Ce qui me saute au yeux c'est ce qu'il ne dit pas : il pointe quatre sites de crash qui tiennent dans un rectangle de seulement 15 nautiques par 10 ! Pas un seul témoignage de sites de crash plus éloignés ? Aucun problème. Sinon, pour répondre à tes questions : 1) je ne sais pas pour le côté réglementaire du temps de repos des pilotes, mais j'ai lu quelque-part (peut-être dans un des papiers de James Oberg) que cet équipage venait de faire plusieurs vols longs entrecoupés de temps de repos minimaux, et n'était donc pas ce qu'il y a de mieux reposé, ce qui a pu contribuer à leur erreur de navigation. 2) je dirais même, d'où vient l'information qu'il y avait des débris de EF-111 repêchés ? Ca peut très bien une info foireuse sortie par un média dans la frénésie du moment, comme celle d'une prise d'otages dans un MacDo lors de la tragédie de Nice. En tout cas, je ne vois même pas d'où sort cette info. 3) Les pêcheurs japonais sont rapportés dans pas mal de trucs sérieux. Ils pêchaient au nord de Moneron, dans ce que l'URSS considère sa ZEE. Leur témoignage n'est cependant sorti que des mois après le crash, après que les recherches occidentales avaient cessé, je ne sais pas pourquoi. Selon Hersh qui rapporte de seconde main, ils ont entendu le sifflement de l'avion passer au-dessus d'eux mais pas de bruit de moteurs, ils ont ensuite été aspergés de kérosène pleuvant du ciel, et ils ont vu une boule de feu là où l'avion était parti. Preuve matérielle, le carnet d'un pêcheur avait été trempé de kérosène. Il semble donc logique qu'ils aient été témoins des dernières minutes du KAL 007. J'ai du mal à voir pourquoi les moteurs auraient été éteints alors qu'ils marchaient peu après le hit missile d'après les boîtes noires (peut-être juste mis au ralenti pour la descente pour décompression ?) ni pourquoi un avion qui descend, peut-être incontrôlé mais a priori à peu près en un morceau finirait en boule de feu en touchant l'eau. Cela dit, un témoignage comme cela s'utilise avec précaution. Par exemple, ils n'ont même pas vu l'avion lui-même. 4) Il n'y a que Brun et ses potes qui ont entendu ces pseudo-appels du KAL sur la bande du contrôle aérien. Il dit qu'ils parlent en coréen mais bizarrement ne rapporte pas les conversations. Les a-t-il vraiment comprises ? Dans le même genre, comme l'article de Brun le montre lui-même, il n'y a que les complotistes qui entendent cette histoire de "gonna be a bloodbath" sur une bande que tout le monde trouve à peine inintelligible. Cette phrase, qui avait été comprise par l'OACI comme "Rapid decompression. Descend to one zero thousand." est sans doute la même qui, grâce aux enregistrements cockpit des boîtes noires, est devenue "All compression" (prononcée par le mécanicien au lieu du capitaine) dans le dernier rapport de l'OACI (https://en.wikisource.org/wiki/Korean_Air_Lines_Flight_007_transcripts). Dernière chose dans le même genre, les transcriptions des interceptions de la DA soviétique, qui selon Brun ont été trafiquées pour confondre le contrôleur et les pilotes... ont été confirmées par les transcriptions faites par les Russes pour l'OACI en 1993. Modifié le 5 août 2016 par Rob1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 14 juin 2020 Auteur Share Posté(e) le 14 juin 2020 (modifié) Je déterre ce sujet car j'ai retrouvé un vieux journal télévisé tourné au lendemain de la catastrophe : En France, comment est-ce que la population avait réagi ? Modifié le 14 juin 2020 par Kiriyama Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 14 juin 2020 Auteur Share Posté(e) le 14 juin 2020 Trouvé un peu par hasard, le film Tailspin : Behind the Korean Airliner Tragedy de 1989. Ici, l'idée est que les Soviétiques ont vraiment pris le KAL-007 pour un avion américain et l'ont abattu en ignorant à quoi ils avaient affaire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoitleg Posté(e) le 15 juin 2020 Share Posté(e) le 15 juin 2020 (modifié) Il y a 16 heures, Kiriyama a dit : Je déterre ce sujet car j'ai retrouvé un vieux journal télévisé tourné au lendemain de la catastrophe : En France, comment est-ce que la population avait réagi ? La France est en plein deuxième choc pétrolier (politique d'austérité de Mauroy en mars 1983, plans de licenciements, agitation étudiante, montée des opposants au PS après la fin de des espoirs et/ou illusions de 1981, etc..), la grande majorité de l'opinion avait sans doute d'autres choses à exprimer à ce moment. https://fr.wikipedia.org/wiki/1983_en_France Pour une réaction par un juriste français en 1983 : L'affaire de l'accident du Boeing 747 de Korean Airlines, Jacqueline de la Rochère (Doyen de la Faculté de droit de Paris V/René Descartes) Annuaire Français de Droit International Année 1983 29 pp. 749-772 https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1983_num_29_1_2579 Modifié le 15 juin 2020 par Benoitleg 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 15 juin 2020 Auteur Share Posté(e) le 15 juin 2020 L'article pénal est très intéressant et éclaire bien sur la complexité d'une interception dans le cas du KAL 007. Légalement, l'infraction du KAL 007 est bien réelle mais les conditions d'un recours à la force restent difficiles à justifier… ou à critiquer. La force ne peut être employée qu'en cas de légitime défense, et le KAL 007 ne représentait théoriquement pas une menace directe. Après, les Soviétiques pouvaient arguer qu'il représentait une menace "indirecte" s'il s'agissait bien d'une mission d'espionnage : les données qu'aurait récolté le Boeing servant à affaiblir le dispositif militaire soviétique. Quant aux autres moyens dont auraient disposé les Soviétiques (sommations et impossibilité d'obtenir satisfaction), à l'époque ça restait impossible à établir techniquement et les Soviétiques ont affirmé qu'ils avaient essayé d'entrer en communication avec l'avion. Autre chose : pour l'identification visuelle, est-ce que cela est vraiment faisable de nuit ? Dans le film Tailspin posté plus haut, on voit que de nuit… on y voit pratiquement rien ! On voit juste un gros avion à quatre moteurs et même moi à l'image je suis incapable d'identifier à coup sûr un 747. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kiriyama Posté(e) le 15 juin 2020 Auteur Share Posté(e) le 15 juin 2020 Un article qui vient de Macleans, un magazine canadien de l'époque. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 2 mai 2022 Share Posté(e) le 2 mai 2022 J'ai écouté ce podcast où l'invité est un officier de renseignement de l'US Air Force en poste au Japon lors de l'affaire du Boeing 747 du vol Korean Air Lines 007 abattu par les Soviétiques en 1983 : https://coldwarconversations.com/episode229/ Dedans il raconte (ca démarre vers 32min) une anecdote qui n'a apparemment jamais été rendu publique : deux jours après la tragédie, en pleines tensions internationales et alors qu'il y avait plein d'activité aéronavale dans la zone, la défense aérienne soviétique catégorise à tort un EP-3 Aries comme violant leur espace aérien et donne l'ordre de le descendre à deux MiG-23. L'ordre est intercepté par les US, qui 1) préviennent l'EP-3 qui a fait une descente d'urgence comme esquive ; 2) envoient à son secours quatre F-15 qui étaient en CAP, qui se mettent en position de descendre les MiG. Le général de l'USAF qui commandait le truc les rappelle parce que l'EP-3 a entretemps réussi perdre les MiG (sans doute à cause de leurs mauvaises capacités look down-shoot down), et comme le leader des F-15 semblait bien remonté, il précise de lui faire répéter l'ordre qu'il avait reçu. L'interviewé se souvient que le général a lâché : "je ne démarre pas la 3e guerre mondiale cet après-midi". Deux heures après, rebelote avec cette fois un avion de la chaîne de télévision japonaise NHK à nouveau localisé par erreur comme violant l'espace aérien soviétique. Deux MiG-23 reçoivent l'ordre de le descendre. Là aussi l'USAF rameute ses F-15. Le leader soviétique identifie son objectif comme un avion civil japonais et demande confirmation de l'ordre, qui lui est donnée, le pilote soviétique se déclare alors en bingo fuel et retourne à la base. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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