Destremau contre Von Spee ou David contre Goliath

[H. Poirot]

Vous allez voir il y a de quoi a être fier de notre pays:

Je ne présente pas l’amiral Von Spee. Légende parmi les légendes. Amiral hors pair commandant l’escadre allemande en Asie. Je ne présente pas non plus son escadre a part ces 2 croiseurs cuirassé ; seul acteurs dans mon histoire. Ou plutôt ce site va s’en charger : http://daboc73.ifrance.com/navis1gm/pages/hochseeflotte/scharnhorst.htm

Passons a Destremau. Cet homme est malheureusement assez obscur et à vrai dire on ne sait pas grand-chose de lui. Je sais de lui qu’il a été nommé commandant d’armes le 4 aout 1914 par l’amiral Huguet (un commandant d’armes est un officier qui as toute autorité sur l’ensemble de la garnison en temps de guerre). Et quelle garnison !! Une canonnière hors d’age de 700 tonnes avec 2 pièces de 100 mm, 4 de 65 mm et 6 de 37mm pour seul armement. La Zélée est à Papeete depuis 1904 mais c’est un navire du siècle précédent. Il a aussi a sa disposition un fort construit en 1880 avec quelques pièce préhistorique : 2 pièces de 19, 7 de 16 et 6 de 12 (livres évidemment) avec 60 marsouins pour les servir.

Von Spee mouille a Bora Bora sans pavillon. Les autorité française, en l’occurrence un brigadier de la gendarmerie, ne reconnaissent pas les navires allemands et livres des informations sur les stock et la garnison de l’île. De plus il apprend la présence du Walkure, charbonnier avec 3 000 tonnes de charbon dans ses soutes. Von Spee décide d’aller a Thaiti faire le plein de charbon avec le Scharnorst et le Gneisenau.

Destremau est conscient de la valeur dérisoire de son navire est la désarme pour organiser la résistance à terre. Les 2 canons de 100, les 4 de 65 sont monté a dos d’homme jusqu’au sémaphore et placé sur des affûts de fortune afin d’interdire l’accès de la passe (attention ici les version sont differente : selon certain il s’agirait de 1 et non de 2 canons de 100 et selon d’autre ils auraient été monté jusqu’au fort cependant compte tenu de ce qui va suivre cette version est la plus probable). Conscient du fait qu’il sera incapable de garder toute l’île contre un débarquement le lieutenant de vaisseau décide de constituer un groupe de soldats pouvant se rendre rapidement a n’importe quel endroit de l’île (la ou aurait lieu le débarquement). Il détache donc 39 hommes de sa canonnière qu’il rattache à la compagnie d’infanterie. Des volontaires se présentent et son entraîné au tir au fusil. 20 soldats supplémentaires venant de Nouméa viennent renforcer cette force mobile de 150 hommes. Comme il est conscient que les allemands enverront des compagnies de prises très compétente au combat il décide de monter les 6 37mm sur des camions Ford réquisitionné. Il dispose donc en plus de sa force mobile d’auto-canon.

Pour interdire l’accès de la passe Destremau décide de saborder un navire au milieu et de faire sauter les pilonne de balisage qui balise l’entrée de la rade. Le gouverneur refuse les 2 mais accepte que les pilonne soient préparé a être détruit.

Le matin les 2 croiseurs se présentent devant l’île sans pavillon. A sept kilomètres les 65 donnent de la voix et oblige les navires à hisser leur pavillon. Les drapeaux monte et ce n’est ni les célèbre 3 couleurs françaises ni le White ensign britannique mais bien l’aigle impérial allemand. A cette distance les allemands ne repèrent les canons que par les coups de départ. Les 210 allemands commence a cracher du feu sur les position francaise. Après quelques salves il semble a tord aux allemands que les artilleurs français abandonnent leurs positions.

Il se sont suffisamment rapproché pour voir l’intérieur de la rade : la Zélée apparemment sans équipage a couple du Walkure. Sans équipage pas tout a fait : Destremeau a laissé a bord 10 hommes et le second du navire avec pour objectif d’empêcher par abordage l’entrée des bâtiments dans la rade. Toutefois l’antique chaudière de la canonnière fait des sienne : impossible de monter en pression. Le second exécute donc l’ordre permanant de sabordage a son navire et au Walkure. Spee envoie sur des cotres ses troupes de débarquement. A se moment les pilonne de balisage sautent empêchant l’accès aux croiseur tout au moins sans risque d’échouage. A 8h20 une fumée noire commence à monter sans rapport avec le pilonnage. Destremau a fait mettre le feu aux réserves de charbon. Les cotres peuvent pénétrer mais comme les croiseurs ne peuvent pas rentrer dans la rade pour les couvrir ils seront a la merci de l’infanterie française qui leur tirera dessus depuis la cote sans qu’ils puissent répondre. De plus il n’y a plus de charbon. Le jeu n’en vau pas la chandelle et Von Spee fait virer de bord. A ce moment le second de la Zélée s’apprête a couler dans la passe un caboteur mais voyant les allemand faire demi-tour il arrête l’opération.

Destremau a tenu en échec les puissants croiseurs qui mettent le cap sur les Marquises.

Pourtant il n’en sera pas félicité bien au contraire. Le gouverneur proteste devant les destructions effectuées par le lieutenant de vaisseau. L’affaire commence a s’envenimer et l’amiral Huguet se rend sur place. Il donne tord a son officier qui est ramené en France sur le Montcalm. En France il est mis aux arrêts et mourra d’une maladie  a Toulon sans que justice lui ait été rendu. En 1919 il sera promu au titre d’officier de la légion d’honneur (posthume bien sur) pour avoir : organisé avec succès la défense de Thaiti malgré le peu d’aide apporté par les autorité civiles de l’île (citation des termes qui accompagnait la légion d’honneur).

Et dire qu'on la donne a des chanteurs, acteurs, ... qui ne mérite même pas d'en prononcer le nom et qu'a un héros on la lui donne après sa mort....

J'éspère que cela vous a interessé

[Davout]

Au final, pourquoi l'escadre de Von Spee est allée jusqu'à Papeete au lieu de filer sur le Chili? Savait-il qu'il y avait du charbon et qu'il pourrait donc charbonner? Voulait-il neutraliser une base française dans le Pacifique? Les deux?

PS : traitre ! tu aurais pu nous faire partager ce lien délicieux depuis longtemps !  :-\

[H. Poirot]

J'était sur que j'avais oublié qqch: Au début je parle de Bora Bora. Le brigadier francais a aussi dit que le Walkure avec 3 000 tonnes de charbon avait été saisit. De plus Spee savait grace aux service de reseignement allemand qu'il y avait du charbon. Mais le stock qui devait être important couplé au 3 000 tonnes a bord de ce cargo l'a convaincu d'aller a thaiti.

Le liens... comment je ne vous l'avez pas donné?? :-[ mea culp. Il me semblait vous l'avoir dit.

http://navistory.com/

http://www.sevenroad.biz/navistory.com/navis19e.net/pages/accueil.htm

http://alaboc.ifrance.com/

pitié ne me tuez pas de ne pas pour ne pas vous les avoir fait connaitre alors que je les connait déjà depuis longtemps

[Rochambeau]

:O

Ce commandant Destremau ne serait pas le père spirituel de Mac Gyver.

C'est vraiment une trés belle "escarmouche".

Alors merci

Magnifique les liens =D

[H. Poirot]

Ce que je n'ai pas dit c'est que cette escarmouche a été décisive pour la suite:

Spee dévoile sa position pour rien au final et dépense des munition qu'il ne pourra remplacer. De plus il perd du temps. Cradock l'affrontera plus tard et il sera obligé de s'arreter au Falkland ou l'attend l'escadre de Fisher. Si il avait pu se ravitailler a Thaiti il n'aurai pas eu a le faire au Falkland.

J'en ai plein d'autre en reserve des histoires. A l'occasion je vous en raconterer certaines.

[Fouineur]

Ne te gene pas, c'est passionnant!

[Rochambeau]

Je viens de faire l'acquisition d'un livre faisant le récit de cette grande aventure:

-Tahiti 1914, Le vent de guerre de Michel Gasse

 

Voici une interview de l'auteur

http://www.dailymotion.com/video/xc56pl_interview-michel-gasse_news

 

Autre liens sur le sujet:

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_destremau_maxime.htm

Modifié le 14 août 2013 par Rochambeau