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Koursk, un sous-marin en eau trouble


Saladin

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Durant la guerre froide, il y a eu maintes occasions d'avoir ce genre d'accident qui aurait provoqué de forts remous diplomatiques voire la guerre. Pourtant, avec l'ouverture des archives soviétiques entre autres, rien de cela n'est arrivé...

La surveillance de grands exercices aéronavals de puissances concurrentes fait partie de la routine des sous-marins nucléaires. Si je me souviens bien de ce reportage, il y avait deux Los Angeles américains et un SNA britannique, bref, comme au bon vieux temps...

Imaginer des théories abracadabrantesques est certes attrayant mais moins crédible que la triste réalité, à savoir l'explosion d'une torpille âgée à carburant liquide entrainant une réaction en chaine dans la salle des torpilles...

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à savoir l'explosion d'une torpille âgée à carburant liquide entrainant une réaction en chaine dans la salle des torpilles...

reste alors a expliquer ce qu'aurait fait ce genre de torpille declassée et avec une date de peremption largement depassée dans la chambre des torpilles du dernier né des SNA russes

C'est comme si on chargeait notre PA avec  des missiles SeaSlug dans des silos Aster ......

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reste alors a expliquer ce qu'aurait fait ce genre de torpille declassée et avec une date de peremption largement depassée dans la chambre des torpilles du dernier né des SNA russes

C'est comme si on chargeait notre PA avec  des missiles SeaSlug dans des silos Aster ......

La vérité est ailleurs Akhilleus...  :P

Personnellement je suis réaliste et sceptique, je crois plus en cette bourde qu'en un combat entre SNA...

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Mouais, le coup de la torpille arthritique j'y crois encore moins que les théories de Carré. Déjà y a de belles différences entre les antiquités dont tu parles et les Shkwal E et les sous mariniers de L'Oscar n'étaient pas des bouseux mais un équipage trié sur le volet

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Mouais, le coup de la torpille arthritique j'y crois encore moins que les théories de Carré. Déjà y a de belles différences entre les antiquités dont tu parles et les Shkwal E et les sous mariniers de L'Oscar n'étaient pas des bouseux mais un équipage trié sur le volet

De plus, il y avait selon certainne rumeur des officiels chinois.

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Premier post conséquent en ce qui me concerne. Je vais le faire en plusieurs étapes car j'ai beaucoup à écrire...

D'abord, le fameux pseudo-reportage de Carré puisque c'est de lui qu'il s'agit, est truffé d'erreurs, d'amalgames, d'assertions sans fondements ou carrément (sans faire de jeu de mot) érronées. J'ai souffert pour regarder ce tissu d'âneries dont dans les cinq premières minutes, Paoli (un ex. bon journaliste qui ne vérifie plus ses sources) affirme tout de go : "...équipé de missiles dont chacun avait quarante fois la puissance de la bombe d'Hiroshima...".

Oups ! Bon, alors on va répèter que les missiles P-700 3M-45 Granat "SS-N-19 SHIPWRECK" fabriqués par le design bureau NPO Mashinostroenia contenaient tous des charges conventionnelles de 700 kilos (au lieu des 750 initialement prévus pour tenir le cahier des charges sur la portée effective). Le Kursk n'a jamais été équipé de Granat (Granit en Russe) à têtes Nucléaires. Ni le "Pierre Le Grand" d'ailleurs. 

Il affirme ensuite que deux sous-marins Américains étaient sur place (cela a été confirmé par les Américains eux-même mais il oublie deux bâtiments de surface et un troisième sous-marin, Britannique celui-là). On parle du "SSN 769 Toledo" (Commissioné en 1994) et du "SSN 691 Memphis" (Commissioné en 1977) deux sous-marins nucléaires d'attaque de classe Los-Angeles.

Le sous-marin Britannique dont personne ne parle était le "HMS Splendid" (sous-marin Nucléaire d'attaque - SSN - de classe "Swiftsure") et les bâtiments de surface, le Marjata (Norvège - Detection & Electronic Warfare) et l'intelligence ship américain le USS Loyal (un pseudo navire de surveillance océanique mais vrai navire d'espionnage dont la désignation exacte est "United States Naval Ship" ou "U.S.N.S. Loyal"). USNS pour "United States Naval Ship", des vaisseaux de la navy sous immatriculation civile et avec équipage civil.

Bon, avec un peu de recherche on aurait pu avoir l'info dans le reportage (je dis "docu-fiction"). On n'en est plus à "A la poursuite d'Octobre Rouge" mais à "A la poursuite des Chimères d'août 2000"...

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ca continue...

Depuis quand les missiles de croisière Granit (les P-700) sont à têtes multiples ??? C'est juste une hérésie. Ce sont des missiles de croisière à Booster mer-mer. Ils ont été conçus pour shooter un groupe aéronaval US au complet (PA et navires d'escorte) en une seule salve. Il s'agit quand même de 24 missiles de croisière. Aucune défense AA ne peut actuellement contrer cela.

Les têtes multiples c'est pour les véhicules de ré-entrée des MIRV de la force de frappe Ballistique Stratégique (6 x 150kt pour nos M41). La charge alternative des Granit était une tête nucléaire unique d'une charge nominale de 500 kilotonnes. Je répète que le Kursk avait des charges conventionnelles.

- "...Si les Chinois étaient là, c'est que les Russes avaient l'intention de leur vendre la nouvelle version de cette torpille...". Voilà encore une assertion gratuite. D'abord ce sont les Russes qui construisent actuellement les SSBN Chinois (équivalents aux Delta III avec une électronique moderne) donc trois observateurs Chinois dans des manoeuvres, cela n'a rien d'exceptionnel si l'on veut choyer ses bons clients et les Chinois avaient déjà acheté des Shkval, c'est vrai. Mais là encore l'utilisation limitée que l'on pouvait faire de ces torpilles n'avait pas convaincu les Chinois qui n'en avaient pas fait grand chose au final. Les travaux sur les Shkval filoguidées et guidées n'étaient qu'embryonnaires et en aucun cas destinés à l'export...

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Reprenons depuis le début.

I - Présentation du navire.

Le sous-marin "SSGN" de classe Antey (Projet 949A).

Code Marine Russe : PLARK Atomnaya Podvodnaya Lodka Raketnaya Krylataya 949A Antey.

Sevmashpredpriyatiye (Severodvinsk SY 402), Severodvinsk 

Gen. designer I.L.Bazanov (RUBIN design bureau).

Code OTAN : OSCAR II - Cruise Missile Nuclear-powered Submarines. 

Déplacement : 18 000 Tonnes en immersion.

Double coque (intérieur/extérieur acier HLES et renforts de Titane sur la coque interne) avec isolation en polymères carbone/"caoutchouc" - extérieur : Tuiles Anéchoïques polymères et jointures "caoutchouc".

Vitesse : 28/30 Knots.

Dimensions : 154.0 x 18.2 x 9.0 mètres.

2 réacteurs à eau pressurisée (OK-650b et 190MW de troisième génération avec refroidissement autonome),

2 turbines à vapeur entraînant 2 hélices à sept 7 pales - 90,000 shp

Equipage : jusqu'à 130 personnels.

Equipage lors de l’accident : 107 personnels et 11 observateurs dont 2 ingénieurs de Dagdisel.

Endurance : 50 jours avant ravitaillement en vivres.

Armement : 24 missiles de croisière SS-N-19/P-700 "Granit" à têtes conventionnelles ou nucléaires dans tubes latéraux à 40° (portée : 550km) ; 4 tubes de 533mm et 2 tubes de 650 mm ds le nez (16/ SS-N-15 Starfish/82-P et SS-N-16 Stallion/85-P missiles ou torpilles + contremesures et mines en racks de trois dans des lanceurs de 533mm). Ratio de l'armurerie de bord : 12 missiles anti-navires à lancement par tube et 12 torpilles.

Sonars : de Proue, Latéraux (Shark Rib), tractés (Pelamida). Actifs et passifs (Shark Gill LF MGK-503) ; radars, periscopes, antennes & bouées satellites.

Fonction : Détruire un groupe aéronaval (US ou OTAN) entier (PA, escorte de surface et sous-marine) en une seule salve. 

II - Les évènements de la tragédie du Kursk.

Le 12 août de l'an 2000, durant un exercice naval majeur de la flotte du Nord Russe impliquant pas moins de 30 bâtiments de surface et sous-marins ainsi que de l'aviation, la onzième unité de SSN/SSGN de classe Project 949A Antey (code OTAN : Oscar 2 - Les Project 949 Granit - code OTAN Oscar 1 de la classe précédente ne furent produits qu'à deux unités*1) coule à 100 miles à l'est du port de Mourmansk - 69'40 N, 37'35 E, presqu'en face (N-NE) de l'embouchure de la côte de la péninsule de Kola.

Le K-141 "Kursk" était le deuxième bâtiment le plus moderne de ce type*2, mis en service actif en 1995, il n'avait que cinq ans lors de l'exercice et bénéficiait d'un équipage bien entraîné qui s'était illustré lors de la poursuite des groupes aéronavals de l'OTAN en Méditérannée.

L'exercice naval de la Flotte du Nord se déroulant en Mer de Barents débuta le 9 août 2000. Le 12 août, des sous-marins prirent part à l'exercice. Leur rôle était de simuler une attaque à la torpille contre un groupe de vaisseaux de combat. Le groupe de vaisseaux-cibles était sous le commandement du croiseur "Pierre le Grand" (Pyotr Velikhiy - Type 1144.2 Kirov - équipé de missiles anti-navires SS-N-19 "Granit" - mis en service en 1995). Le groupe de navire avait ordre de croiser en au cap SE avec les sous-marins en embuscade sur leur trajectoire. Le croiseur Pierre le Grand étant la cible principale des sous-marins. Le Kursk était en position d'attente sur un secteur lui étant attribué d'une superficie de 15x20 miles. Une fois en place il envoya un message par bouée de surface au Commandant de la Flotte du Nord, l'Amiral Vyacheslav Popov. Le message fut émis et réceptionné le 12 août à 8.51h du matin, heure de Moscou.

Selon le planning d'exercice, le K-141 Kursk devait attaquer le groupe cible en lançant deux torpilles d'exercice dans une fenêtre de tir comprise entre 11h30 et 18h00, heure de Moscou.

Pendant son temps d'attente, le Kursk manoeuvra en patrouillant son secteur d'abord sur sa frontière sud puis dans le nord-ouest. Peu avant 11h00, heure à laquelle le groupe ennemi devait entrer dans le secteur, le Koursk remonta à 19 mètres à profondeur périscopique  et étendit ses antennes, périscope et snorkel en croisant à une vitesse de huit noeuds.

Deux détonations :

Selon la station sonar de surveillance Norvégienne Norsar, deux détonations ont été enregistrées ce 12 août. La première explosion, enregistrée à 07:28:27 GMT (11:28:27 heure de Moscou), équivalait à 100 kilogrammes de TNT.

Dans les 2 minutes et 15 secondes suivantes les données sonar des deux sous-marins américains*4 qui surveillaient les manoeuvres montrent des signes de cavitation probablement causées les hélices du Koursk, on identifie aussi un bruit de machinerie ainsi que celui des ballasts en train d'être purgés dans un effort pour remonter à la surface. Il faut souligner que la presse Russe en était réduite à faire des conjectures quand au pourquoi de la tragédie.

La deuxième explosion, enregistrée à 07:30:42 GMT (11:30:42 heure de Moscou), équivalait à 1,5 tonne de TNT soit une équivalence sismique de 3,5 points sur l’échelle de Richter.

La partie avant est désagrégée par la seconde explosion jusqu’à un quart du compartiment armurerie. Le blast détruit la passerelle de commandement et comprime les organes d’une majorité des marins les tuant sur le coup. Le reste sera noyé. Le K-141 chute de 75 mètres à la vitesse de 4 mètres seconde pour se poser à l’endroit sur le fond. Aucune bouée de détresse ne sera éjectée. 

Seuls 23 marins réussirent à atteindre les compartiments arrière. Les générateurs étant coupés, aucun système de communication, de régulation d’air, de température ne fonctionnait. Tout l’intérieur du navire était plongé dans le noir.  Une note retrouvée sur l’un des cadavres au mois d’octobre (le 26 octobre) écrite dans le noir par l’un des 23 marins ayant survécu aux deux explosions décrit que ce petit groupe de survivants quittèrent les compartiments 6, 7 et 8 pour se réfugier dans le compartiment 9 (à 12 h 58 heure de Moscou) près de l’écoutille de secours arrière afin d’attendre des secours qui ne vinrent jamais. La note manuscrite écrite avec un crayon à papier est datée du 12 août entre 13 h 34 et 15 h15 (heure de Moscou). Il est décrit que deux ou trois hommes voulaient tenter une sortie par l’écoutille de secours pour tenter de regagner la surface par leurs propres moyens (suicidaire par 100 mètres de fond dans une eau glaciale). La dernière ligne serait datée du 15 août.

Le 21 août, un communiqué officiel émanant du cabinet de Mikhail Motsak (Chef d’état-major de la flotte du Nord) annonce que le Kursk est innondé et que tous ses marins sont déclarés morts noyés. L’Amiral Motsak ajouta qu’une équipe Norvégienne de plongeurs de grandes profondeurs spécialisés dans les cablages et l’off-shore ont réussi à forcer l’écoutille de secours arrière et ont filmé l’intérieur du bâtiment (un des compartiments arrière). 

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III - Les trop nombreuses théories officielles.

Plusieurs théories furent avancées dont par exemple l’explosion d’un des réservoirs d’air pressurisé des ballasts due à une fuite d’huile des compresseurs. Ce type d’accident de ballast étant déjà arrivé dans le passé sur d’autres navires, la cause en fut toujours après enquête une négligence grave de l’entretien. Une erreur de l’équipage lors d’un passage en commandes manuelles fut aussi évoqué, cela sans aucun élément de preuve ni aucun rapport d’enquête.

Le journaliste Igor Kudrik rapporte le 16 août que les Russes dépêchèrent sur zone deux navires de secours l’après-midi du 13 août. Le même jour, ordre fut donné de clore les exercices des manoeuvres engagées le 9 août. L’information de l’accident a été tenue secrète durant deux jours par l’amirauté et ne fut rendue publique que le 14 août par le centre de presse de la Marine Russe.

Entre le 14 et le 15 août, les hypothèses officielles évoluèrent une nouvelle fois pour présenter trois nouvelles versions d’une possible cause de la perte du bâtiment.

(Je passe sur la version selon laquelle le K-141 aurait été touché par une torpille ou un missile anti-navire tiré depuis le croiseur Pierre le Grand, hypothèse complètement farfelue car le Pierre le Grand n’a délivré aucune munition ASM, que les SSN-19 n’ont aucune vocation à frapper sous l’eau et que les munitions d’exercice sont toujours à charge inerte. La rumeur en question fut propagée par le journal Allemand "Berliner Zeitung" dans les heures qui suivirent le drame du Kursk, donc sans aucune information tangible pour étayer une hypothèse reprise de l'article d'un journal Russe disposant d'encore moins d'informations au moment de l'explosion. La rumeur fut démentie par le FSB, par une dépèche Interfax et de manière plus convaincante par Pavel Felgenhauer et Alexander Goltz (voir arguments cités plus avant).

Je passe aussi sur la théorie risible de la mine allemande de la seconde guerre mondiale qui aurait échappé à un tapis de sonars de fond, aux palpages satellitaires et aux multiples et incessants balayages radars et sonars d’une zone dans laquelle évolue en permanence des batiments dont le coût se chiffre en milliards de dollars).

1) - Un dysfonctionnement durant le lancement d’une torpille entraînant une voie d’eau par le tube.

2) - Une explosion d’une torpille dans son tube de lancement. En gardant à l’esprit que ce type d’accident est déjà arrivé à la marine Russe dans le cas de torpilles propulsées au carburant liquide. Les torpilles du Kursk sont propulsées hors du tube par éjection sous pression. On apprendra plus tard que deux des tubes de 533mm étaient des tubes expérimentaux modifiés pour lancer des torpilles-fusées à supercavitation et que sur les 11 observateurs présents dans la K-141, deux étaient des ingénieurs de la société Dagdisel, la société chargée du développement des torpilles-fusées à supercavitation dans son usine de Kaspiysk. C’est la société Dagdisel qui effectua les travaux de modification de deux tubes de 533mm du K-141 Kursk dans le chantier de la Sevmash de Severodvinsk près d’Archangelesk durant le refit de 1998 afin de les adapter au lancement de torpilles-fusées expérimentales de type Shkval*6 (information dévoilée par le journal Russe d’informations sur le domaine militaire « Red Star Daily »). 

Notons que les torpilles-fusées à supercavitation utilisent un carburant très dangereux et hautement instable à base de péroxyde*5. Ce même carburant fut utilisé par les Français, les Américains et les Britanniques sur des torpilles conventionnelles dans les années 60. C’est la dangerosité extrême de ce carburant qui a conduit à la perte du sous-marin «USS Scorpion » en 1968. Une fuite de péroxyde (hydrogène dioxide) sur une torpille entra en contact avec une batterie à l’argent défectueuse et entraîna un feu puis une explosion suffisamment puissante pour détonner d’abord le carburant qui s’était mis à bouillir dans les bouteilles-réservoirs contenues à l’intérieur des torpilles puis les têtes des armes posées sur rack dans la chambre des torpilles. De nos jours, seuls les Russes utilisent encore ce produit comme carburant dans des armes expérimentales dont la célèbre torpille à supercavitation Shkval. Les Britanniques eurent le même problème le 16 juin 1955 avec le même type de propulsion pour torpilles (perte du sous-marin HMS Sidon). L'une des "Fancy" à charge inerte vit son propulseur exploser dans le tube, entraînant un incendie et un intense dégagement de gaz toxiques. 20 hommes furent tués immédiatement et 7 autres très grièvement blessés. L'équipage réussit in extremis à s'extraire du batiment et fut secouru par un navire d'escorte. Le sous-marin fut perdu. La commission d'enquète établit que le péroxyde utilisé par ces torpilles-fusées expérimentales était à l'origine de l'explosion. Le programme de torpilles-fusées fut abandonné. 

3) - Troisième hypothèse, la collision avec un autre sous-marin. Comprenez un sous-marin Américain. Si les informations fournies par les Russes sont correctes (…) les deux unités US dans les parages de la zone d’exercice auraient été deux sous-marins de classe Los Angeles (SSN). Ceux qui connaissent un tant soit peu les sous-marins de type Antey (double coque acier HLES + Titane) et ceux de type Los Angeles (tout le radôme de sonar de proue en matériaux composites…) imaginent sans peine lequel des deux irait au tapis en cas de collision. De plus les Hollandais de la société Mammoet en collaboration avec la société SMIT Intl. ont ratissé la zone autour de l’épave sans découvrir la moindre trace de débris. Absolument rien n’a été trouvé confirmant une hypothétique présence d’un navire étranger sur zone. La théorie des "conspirationistes" est que le USS Memphis serait entré en collision avec le Kursk. Les Russes étant réputés pour tirer à charge réélles dans le cadre d'exercices, quel intérêt à se coller en plein milieu de la zone d'exercice ? Surtout lorsque la mission est de monitorer l'exercice pour le compte de l'OTAN avec des apareillages qui permettent de rester à très bonne distance, hors de portée de munitions et dans un seuil de détection acceptable. Aucun intérêt en fait. Pourtant les conspirationistes considèrent qu'il y a bien eu collision avec le Memphis et que ce sous-marin plus de toute première fraicheur puisque datant tout de même de 1977 (même avec les refits) serait reparti tranquillement quoiqu'en traînant la patte à 16km/h (8 Knots) vers le port de Bergen en Norvège (...). Avec plus de 30 bâtiments de guerre sur zone... Avec des sous-marins d'attaque de type Schuka et Bars en plongée... Avec de la chasse spécialisée ASM ayant décollé pour fouiller la zone mais n'ayant pas ramené le moindre film, la moindre photo, le moindre témoignage d'un pilote ou d'un technicien ayant pu traiter les informations collectées (même 10 ans après...). Alors que les conspirationistes affirment que le Memphis a rallié Bergen en surface (...). Mais personne n'a rien détecté. Le Memphis serait-il à la mer de Barents ce que la Fiat Uno blanche est au pont de l'Alma ?  Pourtant une photo statellite (une seule) de très mauvaise qualité et d'une résolution incroyablement faible montrerait le USS Memphis endommagé à Bergen le 18 août. Le quai en question est identifié à :  60°20'6.88"N et  5°14'8.82"E sur GE. On notera avec amusement que le quai auquel le "Memphis" était à l'ancre est en face d'une Marina dans une zone résidentielle. De nombreuses embarcations privées et de plaisance passent dans cet étroit chenal. Une marina se trouve au nord et l'autre juste en face à l'est. Evidemment, pas une seule personne n'a pensé à prendre en photo cet étrange sous-marin "tout cabossé" qui devait offrir une vision assez insolite... L'ambassade de Russie aurait soi-disant envoyé des "journalistes" sur place dont pas un seul n'a pu rapporter la preuve photographique (pourtant tellement simple à obtenir dans une zone ouverte à tous civils et sans vis-à-vis) de cette "Fiat Uno".

Bellona qui est très implanté en Norvège a détaché plusieurs personnes à Bergen. Ce qui est très amusant, c'est que les pseudos journalistes Russes avaient déjà disparu et que le sous-marin nucléaire cabossé (et on sait combien Bellona n'aime pas les sous-marins nucléaires cabossés...) était dans le jargon journalistique une "Licorne" (tout le monde en parle mais personne ne l'a vu). 

      Le Memphis avait Plymouth pour port d'attache à cette époque dans le cadre d'un échange d'officiers sous-mariniers avec la Grande-Bretagne. Le port de Bergen avait déjà été utilisé comme port de relâche et ravitaillement lors d'opérations de l'Alliance Atlantique.

      S'il est très possible que le Memphis ait fait escale à Bergen, la date de la photo satellite est sujette à circonspection.

Le sous-marin Memphis aurait ensuite quitté la Norvège (en surface, le port de Bergen ne pouvant opérer les réparations sur un Los Angeles) pour regagner son port hôte de Plymouth en Grande-Bretagne pour y subir d'importantes réparations. Là encore avec les dizaines de marins dont certains sont partis à la retraite, les techniciens, les contractants civils auquels il a fallu faire appel pour réparer un SSN US dans un port Anglais. Personne, pas une seule personne n' a confirmé cette histoire du sous-marin endommagé et de ses hypothétiques réparations. Même dix ans après... N'importe qui de censé aurait écrit un bouquin pour raconter l'anecdote. Mais même pas. Personne....   

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IV - L’armement du Kursk lors de l’exercice.

Lors des exercices OTAN il est d’usage pour une phase de tirs de test d’une nouvelle arme de ne pas emporter d’armement autres que les armements de test pour éviter le risque d’une réaction de proximité ou de réaction en chaîne en cas d’incident de tir.

Dans la marine Russe… c’est un peu différent.

Les sous-marins OSCAR II « Antey » disposent de six tubes lance-engins dans le nez. Quatre tubes de 533 mm et deux tubes de 650 mm. Au moment de l’exercice la commission d’enquête a dévoilé que les deux tubes de 650 mm étaient chargés de torpilles 65-76*7 à têtes conventionnelles et que deux des quatre tubes de 533 mm étaient chargés de torpilles USET-80*8 à têtes conventionnelles. Les deux derniers tubes de 533 mm étaient les tubes modifiés par Dagdisel à Sevmash. Ils étaient prévus pour lancer deux munitions 53/8 Shkval à propulsion expérimentale et têtes inertes. Ces deux seules munitions devant être tirées lors de l’exercice de manœuvre. Le système de propulsion expérimentale des Shkval avait été développé dans l’usine de torpilles de Dagdisel située au Dagestan sur les rives de la mer Caspienne. Les racks de la salle des torpilles contenaient 18 torpilles et missiles anti-navire en plus des engins engagés dans chaque tube.

Pourquoi des torpilles armées à bord du Kursk durant un exercice ?

Question intéressante car c’est contraire à tous les règlements de sûreté et les modes opératoires de la marine. Les journalistes Russes ont mis à jour des correspondances entre le Commandant en Chef de la Marine Russe Vladimir Kuodenov, le Premier Député du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie N. Michailov et le représentant du Comité sur la Défense de la Duma Popkovich dans le cadre d’une requête adressée par la Duma au premier ministre Mikhail Kasyanov. Cette requête concernait l’entretien des grues des ports de sous-marins de la flotte du Nord.

- « …En ce moment la marine Russe utilise 14 grues de 100 tonnes et 63 grues de 40 tonnes. Seulement 3 grues de 100 tonnes et 17 grues de 40 tonnes sont utilisables et ne présentent pas de danger immédiat. Toutes les autres ont besoin de réparations immédiates. La conséquence de l’état de décrépitude de ces matériels est qu’aucune opération de chargement de torpilles et de missiles ne peut être menée sur les batiments de la flotte du Nord…»

- En réponse, la Duma envoya début 2000 une demande au cabinet du Premier Ministre Mikhail Kasyanov recommandant avec insistance d’allouer en urgence la somme de 516 millions de Roubles pour la réparation des grues qui ne pouvait être délayée plus avant. Cette recommandation fut ignorée par le Ministère de l’Economie et le Ministère de la Défense lors du bouclage du Budget 2000 de la Défense…

Sans grue on ne peut plus charger les armements… et on ne peux plus les décharger tout autant.

Par fatalisme typiquement Russe on décida d’envoyer le Kursk avec son armement opérationnel dans une mission de manœuvre et d’essai d’un armement expérimental.

La théorie US de la torpille-fusée Stallion.

Les médias US évoquèrent l'essai secret d'un armement nommé "missile 100-RU Veder" surnommé "Stallion" par l'OTAN (SS-N-16A). Cette théorie datant de fin août 2000 fut en partie discréditée par le fait que le bureau Rubin avait apporté la preuve de la modification des deux tubes de 533mm pour expérimentation et que les tubes de 650mm étaient standards. Les torpilles-fusées Stallions utilisent des tubes spéciaux de 650mm à cause du booster. La torpille-fusée Stallion emporte une tête Type 45 ou E45-75A. Le missile est équipé de sonars actifs et passifs. Il est censé être propulsé hors de l'eau, suivre une parabole et retomber sur sa cible à la verticale (marine ou sous-marine).

Note : Il existe deux versions du Stallion. RU-100 Veder ( Torpedo Warhead - Type 40) et RU-100 Vodopod ( Nuclear Depth Charge - 200kT). Les Stallion sont produits par le design bureau Novator or c'était deux représentants de Dagdisel qui se trouvaient à bord du Kursk. Les sous-marins équipés de Stallions sont censé embarquer quatre de ces torpilles. La version SS-N-16B est à tête nucléaire. 

V - Identification des Observateurs de la Société Dagdisel (Dagdizel) présents à bord du K-141.

Le chef du bureau de design Mamed Gadzhiev, et le Lieutenant chef Ingénieur Arnold Borisov.

Tous deux étaient officiellement chargés de tester une nouveau système de propulsion pour torpille utilisant un nouveau type de batteries. Les batteries en question ne purent être utilisées car elles étaient trop encombrantes et ne rentrèrent pas dans le logement prévu à cet effet. Ils se trouvaient dans le compartiment 1 avec cinq autres marins*10 au moment de l'explosion. 

VI - Pourquoi tout ce secret ?

Le nombre d'informations contradictoires et infondées dévoilées par les autorités lors de l'affaire du Koursk ont mis en évidence plusieurs facteurs. Premièrement si les centres de décisions politique de Moscou et St Petersbourg ont bénéficié dans une certaine mesure de l'ouverture sociologique entraînée par les retombées de la perestroïka (nous ne sommes encore qu'en 2000), il n'en est pas de même pour toutes les régions de la Fédération de Russie. En particulier les régions militaires sensibles. Pour la région qui nous intéresse, de Murmansk à Archangelesk, le temps semble s'écouler au ralenti et les mentalités forgées au temps de la guerre froide semblent figées. Les Britanniques et les Norvégiens ont offert leur aide pour des secours immédiatement après la catastrophe. Ils n'ont reçu aucune réponse des autorités Navales, ce qui a profondément choqué les Russes eux-même mais aussi les observateurs étrangers (journalistes et délégation Chinoise y compris). Il est aussi avéré que les informations erronées données au public par les autorités navales de la flotte du Nord l'ont été en toute connaissance de cause. Les autorités en question ont finalement accepté l'aide d'un consortium Anglo-Norvégien alors qu'il était déjà trop tard pour sauver quiconque. Les navires de surveillance de l'OTAN dont le Marjata parti de Kirkenes (electronic survey & electronic warfare) et un navire de surface Anglais enregistraient sur zone en eaux internationales les déplacements des navires Russes durant cet exercice. Ce, en toute connaissance des Russes eux-même. Les Russes connaissaient aussi parfaitement la présence sur zone d'au moins trois sous-marins de l'OTAN. On ne peut s'imaginer une seconde que plus de trente navires Russes dont certains de premier ordre (dont Lutte ASM) équipés des moyens de détection les plus sophistiqués aient pu ignorer ces batiments et encore moins les laisser s'approcher (je ne parle même pas des palpations satellitaires ni des chapelets de bouées de détection et de balises sonars de fond qui tapissent la mer de Barents depuis la presqu'île de Kalastajasaarento jusqu'à l'île d'Ostrov Pakhtusova classée zone militaire interdite). Fin de la disgression.

Il est établi que les deux navires de surface purent  enregistrer les deux explosions subies par le K-141. D'abord une petite explosion, puis une énorme. Les militaires Norvégiens ont été les premiers à dévoiler les données d'enregistrement (note : les Anglais ont été plus réticents à le faire car cela donne évidemmment des informations sur les capacités, rayon d'action, sensibilités des moyens accoustiques déployés sur cette opération) après que les Russes aient menti sur la date exacte de l'accident (16 août au lieu du 12).

Les Russes ont ensuite déclarés que le Kursk était entré en collision avec un autre batiment. Mensonge éhonté. Tous les enregistrements rendus publics montrent qu'aucun batiment ne se trouvait à proximité du K-141. Le K-141 étant en position d'attente près de la surface immobile en faisceau d'interception sur un batiment de surface afin de suivre son planning de manoeuvre, il disposait de tous ses sonars passifs (proue, latéreaux, poupe) pour détecter n'importe quel navire en approche et manoeuvrer. La théorie du sous-marin était hautement fantaisiste mais celle qui suivit l'était encore plus...

Peu de temps après, le Vice-Premier Ministre Ilya Klebanov (chef de la commission d'enquête) annonce devant la presse que le Kursk a heurté un navire de surface, ce qui a causé la perte du sous-marin. Je rappelle que le Kursk était en attente au moment de la première explosion (11h28 heure de Moscou) à une profondeur de 20 mètres (les sous-mariniers apprécieront le risible de l'assertion d'une collision avec un navire de surface même si la profondeur de sécurité s’établit à env. 40 mètres pour un fond sondé à 100 mètres). Ce navire de surface « fantôme » n’aurait été vu par personne dans une zone grouillant de navires de guerre et serait reparti tranquillement après « l’impact ».

La bureaucratie Russe et sa hiérarchie sont bien connues, les amiraux auditionnés lors de l'enquête avouèrent plus tard qu'il préféraient ne pas prendre de décision au risque de prendre la mauvaise et de perdre leurs étoiles, on préfère alors laisser l'initiative à d'autres. Mais comme personne ne prends d'initiative... On essaie de gagner du temps et de noyer le poisson, dans ce cas pour faire un jeu de mots macabre, noyer le sous-marin...

Dans ce cas, la décision d'accepter la main tendue ne fut prise qu'après un ordre express de Vladimir Putin (qui furieux fit tomber les têtes par dizaines à la suite de l'enquête*9). Malheureusement, pendant tout ce temps perdu, les quelques survivants du K-141 réfugiés dans les compartiments arrière moururent par suffocation au dioxyde de carbone*3. [Dioxyde de carbone produit par respiration et consumation des molécules d’oxygène en circuit fermé : Limite Oxygène = 0.1atm & Limite Carbon Dioxide = 0.003 et 0.006atm. En moyenne on compte une molécule de dioxyde de carbone pour chaque molécule de carbone consommée. Cela suggère que, en partant avec 0.21atm d’oxygène , la pression partielle d’oxygène devrait rester autour de 0.15atm même quand 0.06atm de dioxyde de carbone est présent dans l’air (tous les tableaux de conversion sont disponibles sur le site de la Comex)].

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VII - N’était-il pas possible de sauver les quelques rescapés réfugiés à l’arrière du Kursk ?

Vladimir Ustinov, procureur général et Ilya Klebanov, arrivèrent à la conclusion que le sous-marin fut complètement noyé dans les huit heures qui suivirent les explosions du 12 août. Le feu dont l’épicentre à atteint les 8000° centigrades a atteint tous les compartiments à l’exception du compartiment des réacteurs. La commission d’enquête détermina que la capsule de sauvetage du sous-marin était inutilisable à la suite de la deuxième explosion qui en a déformé les structures et voies d’accès. On s’accorde sur le nombre de 23 hommes ayant survécu et ayant réussi à atteindre les compartiments arrière n° 8 et 9 pour se réfugier finalement dans le n° 9.

Deux sous-marins de profondeur dont le « Kolokol » furent envoyés auprès du Kursk (le Kolokol fut sur site le 14 août). Ces sous-marins n’étaient en aucun cas adaptés à effectuer des opérations de sauvetage. La marine Russe disposait bien de deux sous-marins miltaires de classe INDIA porteurs de DSRV spécialisés dans le sauvetage en eaux profondes mais ils rouillaient tranquillement depuis plusieurs années dans la baie de Murmansk, n’ayant jamais été entretenus depuis 1995 par manque de crédits…

Le 15 août une tentative d’amarrer au Kursk une cloche de plongée afin de fournir au sous-marin oxygène et électricité échoua, une deuxième tentative menée le même jour échoua de même, en partie à cause d’une très mauvaise visibilité au fond et de vagues de 12 pieds de haut en surface. Un ROVer filoguidé fut envoyé en fin de journée pour tenter d’ouvrir l’écoutille de secours arrière. Cette dernière tentative échoua car le ROV n'était pas adapté à la manipulation du système d'ouverture de l'écoutille.

Le lendemain 16 août, pas moins de trois cloches de plongées furent déployées sur les lieux. Toutes les opérations se révélèrent des échecs car la météo était particulièrement mauvaise avec de fortes vagues, des courants de fond et une visibilité inexistante aux abord de l’épave. La cloche du « Bester » dut renoncer après avoir été endommagée à sa troisième tentative d’arrimage.

Les militaires Russes demandèrent conseil auprès des experts de l’OTAN en matière de secours sous-marins et la Russie demanda officiellement de l’aide à la Norvège et à la Grande-Bretagne. La Grande-Bretagne envoya trois avions de transport chargés de spécialistes et d’équipement. L’avion transportant le premier DSRV atterrit en Norvège le mercredi et les Russes planifièrent le transfert du véhicule de secours LR-5 sur zone le samedi.

Les spécialistes estimèrent que le Kursk serait à cours d’air le 18 août. Bien que, ayant eu connaissance de cette estimation, le commandement de la Flotte du Nord donna la date du 23 août dans un communiqué de presse. Comme relaté plus avant, le problème n’était pas le manque d’oxygène mais l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Comme précisé dans l’introduction, le 21 août, un communiqué officiel émanant du cabinet de Mikhail Motsak (Chef d’état-major de la flotte du Nord) annonce que le Kursk est innondé et que tous ses marins sont déclarés morts noyés.

Ce n’est qu’en octobre 2000 que des nageurs de grande profondeur entamèrent un opération visant à percer un trou dans la coque afin de tenter de remonter à la surface les corps des marins du K-141 (précédemment des prises de vues avaient été effectuées en août à l’aide d’un ROV - Remote-Operated-Vehicle).

Cette opération ne fut pas menée à bien car au même moment Vladimir Putin avait par le biais de son cabinet contacté la Norwegian Stalled Offshore Company (NSOC) pour négocier les conditions du renflouage du sous-marin.

VIII - Le renflouage de l’épave.

En mai 2001. Ilya Klebanov annonça que le renflouage du Kursk serait opéré grâce au concours des société Mammoet (pour tout le travail de levage) et SMIT International (pour toutes les opérations sous-marines). Les opérations préliminaires de plongée devant être entamées dès le mois de juin 2001. Une Joint-Venture entre Mammoet (Mammouth en Neerlandais) et SMIT fut créée pour ce projet.

Quelques points abordés lors de la conférence de presse du 29 juin 2001 à l’Alexander House (1/8 Bolshaya Yakimanka).

- Pourquoi tronçonner le premier compartiment du sous-marin avant son renflouement ? 

- Avant l’explosion, le premier compartiment contenait des charges pour un équivalent TNT de 10 tonnes. (L’explosion mesurée fut d ‘une puissance oscillant entre 1,5 tonnes et 2 tonnes de TNT).

- Après l’explosion, le compartiment avant contient logiquement encore plusieurs charges qui n’ont pas détonné. Les ingénieurs de Mammoet et SMIT Intl. ont collaboré activement avec les ingénieurs de chez Rubin pour déterminer quel était la meilleure marche à suivre concernant la dangerosité potentielle de l’opération de levage de l’épave. Comme facteur de risque aggravant, l’état très délabré de la structure du compartiment 1 ne permet pas un étagement sûr des forces de traction sur les différents câbles malgré système informatique sophistiqué permet des corrections sur chacun des « Strand Lifting Unit SSL ». La partie avant risque, dans un cas de se décrocher et tomber au fond lors du levage, compromettant l’équilibre des charges nécessaire à la traction de l’épave ou dans un cas plus grave, de subir l’explosion de charges d’une puissance potentielle maximum de huit tonnes de TNT.

- La solution retenue fut de laisser le compartiment 1 au fond et de le détacher du reste de l’épave en le sciant grâce à un système sophistiqué de câble abrasif entraîné dans un mouvement de va-et-vient par deux systèmes hydrauliques automatisés. Cette opération fut réalisée sous monitoring de surface par la société SMIT Intl. A cet effet, le système de coupe fut préalablement testé sur des échantillons de métal, similaires au matériau composant la coque du Kursk,  fournis par la société Rubin. D’autres problèmes techniques furent résolu avec le concours des Laboratoires spécialisés de la Marine à Saint-Petersbourg.

Le sciage fut réalisé grace à un cable spécial entraîné dans un mouvement de va-et-vient par deux pylônes posés sur le fond et comportant chacun un système de traction pneumatique. Des essais de placement du cable furent effectués en percant la coque à l'aide d'un système de flux abrasif projectant contre la coque un mélange d'eau et d'une poudre abrasive à très haute pression afin de percer les trous nécessaire au passage des ROV qui détermineront la position des torpilles non explosées et l'exact placement des cables pour la découpe. Le processus est entièrement décrit sur le site de la compagnie Mammoet.

Une fois la partie avant détachée, les trous d'attache seront fait sur le dessus de la coque par les plongeurs Norvégiens de la compagnie SMIT.

-

Le navire-ponton spécial « Giant 4 » fut transformé et adapté à sa future mission dans le port

d’Amsterdam par les équipes de Mammoet. Il fut équipé de 28 « strand jacks » qui sont capable de lever chacun jusqu’à 900 tonnes. Le ponton du Giant 4 fait 140 mètres de long et 36 mètres de large. Un passage fut découpé au centre du ponton pour permettre à la superstructure (la  « baignoire ») du Kursk de dépasser du pont lorsque le sous-marin sera levé et maintenu sous le Giant 4. Les modifications ne prirent que sept semaines et le navire fut ensuite envoyé sur zone, en mer de Barents.

- Les deux lettres retrouvées. 

Lors du renflouage du sous-marin, les employés de Mammoet et Smit durent disposer des premiers cadavres sortis de l’épave sur leur navire. Le navire de surface Norvégien Regalia disposait pour se faire d'un équipage entièrement étranger à l'exception d'un représentant du bureau du Procureur Général militaire en charge de l'opération et un expert médical détaché par la marine Russe. Il semble que les autorités militaires aient souhaité prendre en charge les cadavres au plus vite et les transférer à terre à peine remontés. Ceci fut contrarié par la météo excécrable qui empêcha le transfert des corps vers Severodvinsk. Les examens médicaux préliminaires furent pratiqués à bord du Régalia, navire non soumis à l'autorité militaire Russe. L'expert Alexander Golts, Analyste Militaire pour Itogi pense que les autorités auraient sans aucun doute fait disparaître deux lettres trouvées sur deux corps examinés sur le Regalia sans la présence de nombreux témoins étrangers. Ces deux notes contredisaient le discours officiel des autorités selon lequel tous les marins avaient péri au moment de la deuxième explosion.

Note de Dmitry Kolesnikov (27 ans) : -"13h15 - Il fait trop sombre pour écrire ici, je vais essayer en aveugle. Il semble qu'il n'y ait aucune chance, 10 à 20%. Tous les personnels des sections six, sept et huit se sont réfugiés dans la section neuf. Voici la liste des marins qui sont dans la section 9 et essayent de survivre : (...). Deux d'entre nous ont essayé de remonter en utilisant le caisson de secours mais ils ont échoué. Aucun de nous ne peux s'échapper.  Adieu à tout le monde. N'ayez pas de peine."

Note de Sergei Sadilenko (extraits) : -"Nous nous affaiblissons à cause des effets du monoxyde de carbone produit par le feu. La pression augmente. Si nous sortons, nous ne survivrons pas à la pression (/.../) je doute qu'aucun de nous ne survive plus de 24 heures."

Le scrapping de l'épave.

Le Kursk fut mené à Roslyakovo, près de Murmansk sur un drydock spécialement aménagé. Lorsque la commission d'enquète eu fini son travail. Les réacteurs et les 22 missiles Granit furent retirés sous le contrôle de l'association Bellona et l'épave fut démantelée. 

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IIX - Les résultats de la commission d'enquête.

Après deux années d'enquête et d'innombrables expertises menées sous la direction du Procureur Général Militaire Viktor Shein, il fut établi à partir de nombreux paramètres dont des fragments retrouvés dans la partie avant du Kursk laissée au fond de l'eau qu'une torpille expérimentale de 533mm a explosé entraînant la détonation des charges d'au moins quatres autres torpilles et la perte du sous-marin. Selon Gazeta.ru "several Russian naval sources have said on condition of anonymity that the Kursk was carrying new torpedoes that had not been previously tested and one of these was faulty or got jammed and detonated". Vladimir Mulov, arrêta le nombre de 94 corps retrouvés dans l'épave dont 90 ont été identifiés. Le 25 février 2002, le Procureur Général Vladimir Ustinov, donna ses conclusions : Le sous-marin Kursk a coulé à la suite de l'explosion de ses propres torpilles. Les réacteurs et les missiles Granit n'ont pas souffert de dommage majeurs durant l'accident. Sur les cinq navires identifiés se trouvant dans la zone de manoeuvre du Kursk, aucun n'était assez près pour entrer en collision avec le sous-marin. Le Kursk n'est pas entré en collision avec un autre sous-marin ni avec une mine allemande de la seconde guerre mondiale.

La commission d'enquête s'accorde sur le fait que les torpilles propulsées au Péroxyde d'Hydrogène n'offrent pas un degré de fiabilité et de sécurité satisfaisant. Il est acquis que d'autres pays abandonnèrent cette technique dès 1955 à la suite de l'accident du HMS Sidon. L'Union Soviétique quand à elle, utilisa cette technique dans sa marine à partir de 1957. Il est de la responsabilité de la commission d'enquête de rendre compte aux autorités désignées des différentes responsabilités impliquant les secteurs scientifiques et d'ingéniérie relatifs à ce système d'arme. Il est aussi établi que le Péroxyde d'Hydrogène, lorsque mis en contact avec certains métaux peut entraîner des réactions imprévisibles. L'Amiral Vladimir Kuroyedov, cité par la commission dut admettre que toutes les torpilles utilisant le Péroxyde d'Hydrogène avaient été retirées des sous-marins. Un remplacement était à l'étude car aucun n'était disponible à l'heure actuelle. Vladimir Ustinov ajouta que nombre de règlements de sécurités et procédures navales n'étaient pas respectées à bord du Kursk. Le système destiné à envoyer un signal de détresse en cas d'incident était déconnecté au moment de l'accident et le système de larguage de bouée était hors d'usage alors que le manuel de vérification technique avait été validé par les services d'inspection. 

La décision de détruire les torpilles utilisant le Péroxyde d'Hydrogène prêta à controverse au sein de la marine, ce qui amena quelques individualités à régler leurs comptes par communiqués interposés ou lors des audiences devant la commission d'enquête. Le Commandant Eduard Baltin (en retraite de la Flotte de la Mer Noire) déclara : "Ils ne savent toujours pas pourquoi elle a explosé et c'est le point crucial de toute l'affaire,  l'Amiral Kuroyedov a démontré sa totale incompétence en prenant une telle décision. Des gens meurent tous les jours dans des accidents de voiture mais personne n'essaie de supprimer les voitures pour autant...". Le Contre-Amiral Georgy Kostev, Commandant de la division Nucléaire de la Flotte du Nord exprima une opinion diamétralement opposée : "Cette décision aurait dû avoir été prise des années auparavant. Ces torpilles ont toujours été un cauchemard pour les équipages car elle contenaient du Péroxyde d'Hydrogène dans leur carburant, Péroxyde qui tend à fuir facilement car le H2O2 est un monergol éxtrêmement oxydant qui attaque ses contenants qui ont de ce fait une durée de vie très limitée. De plus, le risque de fuite induit un risque élevé d'inflammation et tout sous-marinier sait qu'un feu à bord est une catastrophe..."*11

Sources : Jane's, Global Security, Bellona, Russian daily Komsomolskaya Pravda, Ria Novosti, Rossiyskaya Gazeta, Severodvinsk daily Severny Rabochy, Murmansk daily Vecherny Murmansk and Murmansky Vestnik, Russian daily Kommersant, Vedomosti KZ et autres Russian mass media.

*1 : Les deux sous-marins Oscar-I de classe Granit K-525 "Archangelsk" et K-206 "Murmansk" furent envoyés au scrap après defueling sur fonds Britanniques en 2004. Le travail de démantèlement fut opéré sur les drydocks de Zvezdochka par Sevmash en accord avec le traité de non-prolifération multilatéral consécutif au Start-2.

*2 : En 2000, six unités de type Oscar 2 étaient en état de prendre la mer. Trois étaient en attente de réparations à la Sevmash de Severodvinsk (budgets de réparations indisponibles) et au moins une unité était toujours en attente d'être terminée (la douzième unité sur les douze commandées par le bureau Rubin, le K-530 Belgorod) dans les hangars de la Sevmash depuis les années 90, toujours par manque de fonds. Le Krasnoyarsk avait lui, été désactivé en 1998. Sur les trois en attente de réparation à la Sevmash, deux devaient subir un "refueling" du combustible de leurs réacteurs.

Les trois dernières unités produites (par date de mise en chantier) furent les : K-456 Kasatka (1992), K-141 Kursk (1992) et le K-186 Omsk (1992). A noter, dans la marine Russe les matricules ne sont pas assignés dans l'ordre de construction. Le Kursk est la dixième unité ou la onzième de la série selon que la nomenclature prends en compte la dernière unité dont la production fut stoppée faute de crédits suffisants.

*3 : Sur les 118 hommes présents à bord, tous les hommes des premiers compartiments jusqu'au centre de commandement décédèrent immédiatement au moment du blast de la deuxième explosion. Les autres moururent noyés. Seule une poignée d'hommes (23) se retrouvèrent dans le noir total à l'arrière non loin de l'écoutille de secours. Sans équipement spécial (combinaisons, oxygène, bouées de remontée), ils n'avaient aucune chance de remonter les 100 mètres d'eau glaciale qui les séparaient de la surface par leurs propres moyens.

*4 : Les deux sous-marins US seraient l'USS Memphis (SSN-691 - classe Los Angeles) et l'USS Toledo (SSN-769 - classe Los Angeles).

*5 : Exemple de formule : Peroxide et Methanol CH3OH ~57% sur Hydrazine hydrate N2H4 . H2O ~30% sur poids d’eau H2O ~13% idem.

Catalyse 431 K3[Cu(CN)4] en réaction avec du peroxide Presque pur.

*6 : Shkval - classe de torpilles-fusées. Utilisées sous forme expérimentale depuis 1977 par la marine Russe, la Shkval est une torpille d’une longueur de 8 mètres pour un diamètre de 53 cm. Son lancement s’effectue par l’action d’une détente/valve qui produit un gaz sous pression qui éjecte la torpille hors du tube à très haute vitesse, ce qui a pour effet de créer une enveloppe de gaz autour du projectile. Cette enveloppe de gaz réduit ou supprime le frottement et permet au projectile des vitesses 4 fois supérieures aux vitesses atteintes par les torpilles classiques (200knots contre 40/50knots). Cette bulle de gaz éjectée ensuite depuis un dispositif de type sprynkler situé en tête de torpille permet de créer une cavité (du vide) qui précède le projectile supprimant la résistance de l’élément liquide. Il existe plusieurs générations de Shkval, les modèles actuels ressemblent plus à projectile type « balle de fusil » qui est tiré en tir tendu et en général à bout portant de la cible. La Shkval ne peut se diriger et file tout droit, cela réduit donc considérablement son champ d’utilisation à des cibles suffisamment proches et n’ayant pas de capacité de réaction/mouvement suffisantes pour manœuvrer avant impact. Des recherches sont menées pour adapter des systèmes de type filoguidé aux torpilles Shkval, sans grand succès jusqu’à présent.

L’état-major de la Marine Russe a déjà publié plusieurs évaluations négatives de ce système d’arme. Il est à noter que les Français et Américains ont pour leur part menés des recherches sur les torpilles à supercavitation dès le milieu des années 70 pour s’en tenir à des versions évoluées des torpilles classiques (autonomes ou filoguidées).

*7 : Torpille 65-76 - (65cm - 11m) conception : 1976 (upgrade d’un dessin de 1953). Le système de propulsion des torpilles 65-76 est basé sur une réaction chimique entre le péroxyde d’hydrogène concentré et l’eau. La réaction chimique pousse l’hydrogène vers la turbine. Le péroxyde d’hydrogène est contenu dans un réservoir en métal à l’intérieur de la torpille. Si un feu lèche l’enveloppe de la torpille, le péroxyde d’hydrogène se met à bouillir puis explose. Les mémos de sécurité des armureries de marine donnent un délai maximum de deux minutes d’exposition au feu avant explosion de la torpille.

*8 : Torpille USET-80 - (53cm - 7,8m) conception : 1980. Son système de propulsion électrique fut mis au point par l’usine Dagdizel du Dagestan. Leurs batteries argent-magnésium utilisent l’eau de mer comme électrolyte. Selon les mémos de sécurité, les USET-80 peuvent supporter une exposition au feu de six minutes avant explosion.

*9 : Au moins 14 officiers de haut rang dont l'Amiral Vyascheslav Popov. Citons entre-autres la valeur symbolique de l’action ordonnée par Vladimir Putin de relever de ses fonctions l’amiral de la Marine Russe Vladimir Kuroedov qui était en fonction depuis 1997. Kuroedov a payé sa gestion désastreuse de la tragédie du Kursk. Il faut noter les dissensions importantes entre les amiraux de la flotte du Nord, tous ex-sous-mariniers de tradition et Kuroedov issu d’une carrière sur bâtiments de surface. Le naufrage du K-159 le 30 août 2003 alors qu’il était remorqué vers son lieu de démantèlement (1 seul survivant sur les dix hommes à bord) et la gestion de la crise du Kamchatka lors de laquelle 7 sous-mariniers Russes furent bloqués dans un mini-sous-marin d’exploration Priz AS-28 (ap1) qui coula au mois d’août 2005 furent des éléments qui encouragèrent les autorités supérieures de l’état à destituer Kuroedov. Durant la crise du Priz AS-28, le Commandement de la Marine ne divulgua les informations qu’avec parcimonie, des informations souvent erronées et contradictoires rappelant le comportement observé lors de la tragédie du Kursk cinq ans auparavant. La presse Russe se déchaîna contre Kuroedov et demanda sa tête au Kremlin. Vladimir Putin donna comme explication officielle - dans la plus pure tradition Russe - du départ de Kuroedov, son âge (61 ans) et un bilan de santé moyen.

Selon l’expert en armements Russes Pavel Felgengauer, peu d’officiers de la marine ont dû regretter son départ. Le successeur de l’amiral Kuroedov est Vladimir Mansorin qui fut chargé par Vladimir Putin de la tâche difficile de moderniser les infrastructures et chaînes de commandement de la marine Russe en commençant par la flotte du Nord. Par manque de fonds, la flotte du Pacifique reste jusqu’ici le parent pauvre de cette restructuration même si des chantiers de modernisation sont prévus avec l’arrivée prochaine du SSBN (SNLE) Yuri Dolgoruky (project 955) qui sera le premier sous-marin équipé de Bulavas (si l’on excepte les tubes modifiés du Dmitri Donskoy).   

(ap1) : Le sous-marin Priz AS-28 coula en août 2005 avec 7 hommes d'équipage dans la baie de Berezovaya en mer de Bering après s'être pris dans un filet dérivant.

Reposant à une profondeur de 190 mètres (env. 620 pieds), le submersible Russe fut secouru par un sous-marin sans pilote de secours en grandes profondeurs Britannique, le Scorpio 45. La marine Russe n'ayant aucun moyen matériel de secourir ses marins.

Dans les autres officiers punis : RAdm Oleg Burtsev, commandant la flotte de sous-marins, RAdm Valery Filatove, RAdm Mikhail Kuznetsov, VAdm Nikolai Mikheyev, RAdm Farad Zinnatullin, Capt Alexander Teslenko et Capt Ruben Karakhanov sans oublier le VAdm Mikhail Motsak.

La Capitaine Vladimir Kobelev recu un avertissement et les RAdm Gennady Verich et RAdm Valery Penferov furent renvoyés de l'armée.

*10 : Alexei SHULGIN, Maxim BORZHOV, Ivan NEFEDNOV, Alexei ZUBOV, Abdulkadyr ILDAROV.

*11 : Les récipients de stockage doivent être constitués d'une matière compatible comme le polyéthylène ou l'aluminium et nettoyés de toute impureté (un procédé appelé passivation).

« Le principal ennemi du sous-marinier, c’est le feu »

Voilà, c'est tout. J'ai aussi beaucoup de photos. Le site de Mammoet montre des photos prises sous l'eau du Kursk. On y voit le nez et les périscopes, snorkels et radars qui ont été sciés par la suite. Je les posterai plus tard je pense. 

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Quelques images pour illustrer ce topic.

1) - Un SSGN de type Antey/Oscar II en mer.

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2) - Une vue des trappes à silos de missiles Granit situées sur chaque flanc du navire.

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3) - Vues d'un des missiles Granit lors de sa récupération dans l'épave du Kursk suivi de deux vues d'une torpille-fusée Shkval de génération assez ancienne mais dont on distingue bien le sprinkler servant à créer la bulle de gaz en tête de torpille.

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4) - Vues sous-marines de l'épave réalisées par les ROV et les plongeurs de SMIT Intl.

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http://img43.imagevenue.com/loc937/th_01885_close-tower-colorgr_122_937lo.jpghttp://img28.imagevenue.com/loc637/th_01996_Damage-alongsidegr_122_637lo.jpghttp://img147.imagevenue.com/loc640/th_02007_Damage-starboardgr_122_640lo.jpghttp://img22.imagevenue.com/loc618/th_02013_Hole-backsidegr_122_618lo.jpg

http://img106.imagevenue.com/loc914/th_02027_tower-starboardgr_122_914lo.jpghttp://img104.imagevenue.com/loc1072/th_02023_tower-backsidegr_122_1072lo.jpg

5) - Opérations de découpe des trous de levage et sciage du compartiment 1.

http://img12.imagevenue.com/loc1115/th_02300_cutting-line_122_1115lo.jpghttp://img194.imagevenue.com/loc139/th_02303_prepare_hole2_122_139lo.jpghttp://img180.imagevenue.com/loc556/th_02305_preparehole1_122_556lo.jpghttp://img139.imagevenue.com/loc29/th_02306_preparehole_122_29lo.jpg http://img37.imagevenue.com/loc947/th_02475_sawcomingoutofkursk_122_947lo.jpg

6) - L'épave du Kursk renflouée et menée vers le dry-dock de Roslyakovo.

http://img158.imagevenue.com/loc684/th_02843_01_raised1_122_684lo.jpghttp://img171.imagevenue.com/loc825/th_02848_02_raised2_122_825lo.jpghttp://img195.imagevenue.com/loc561/th_02852_03_drydock1_122_561lo.jpg

http://img46.imagevenue.com/loc902/th_02864_Kurskdry_122_902lo.jpghttp://img129.imagevenue.com/loc452/th_02867_Kursk_in_Dock_122_452lo.jpghttp://img135.imagevenue.com/loc587/th_02889_07_122_587lo.JPG

http://img131.imagevenue.com/loc438/th_02896_03_122_438lo.jpghttp://img163.imagevenue.com/loc808/th_02857_06_drydock2_122_808lo.jpg

7) - Une vue du navire de levage "Giant 4".

http://img194.imagevenue.com/loc188/th_03190_01_122_188lo.jpg

- Les photos des deux auteurs des lettres retrouvées : Dmitry kolesnikov et Sergei Sadilenko.

http://img46.imagevenue.com/loc675/th_03392_Dmitry_kolesnikov_122_675lo.jpghttp://img169.imagevenue.com/loc752/th_03393_Sergei_SADILENKO__122_752lo.jpg

- Les photos des deux ingénieurs de la firme Dagdisel (spécialisée dans les torpilles Shkval) Arnold Borisov et Mamed Gadjiev. Tous deux se trouvaient dans le compartiment 1 au moment de l'explosion.

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- Rare photo des deux sous-marins de classe India qui auraient dû servir au sauvetage du Kursk mais qui rouillaient à quai depuis 1995 par faute de crédits.

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Il semble qu'il ait été déployé en Méditerranée au mois de septembre 1999 en passant - sans être détecté - par le détroit de Gibraltar. Ce fut le premier déploiement d'un SSGN Russe en Méditerranée depuis une période de dix ans. La 6è flotte US fut prévenue par ses services de renseignements mais fut incapable de collecter des données sur le submersible. C'est probablement le Kursk qui fut observé au mois d'août 1999 en train d'espionner (on dit "monitorer") un exercice de l'OTAN au large de la Norvège. Au tout début de septembre, c'est aussi selon toute vraissemblance le Kursk qui fut pris dans les filets dérivants du navire de pêche "Jose Maria Pastor" basé au port d'Almeria au sud de l'Espagne.

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Y'avait une théorie assez marrante qui disait que les américains avaient coulé ce sm pour empêcher les chinois de mettre la main sur les skvalls...Si les américains avaient réellement tiré sur ce sous-marin,je crois que nous serions déjà parti pour une nouvelle guerre mondiale,ou alors,c'est que Vladimir est incroyablement patient..n'importe qui aurait pété un plomb,moi le premier!!

Cette même théorie prête deux sicèles d'avances militaire aux USA, ca aide à calmer la concurrence.

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La torpille shkval est un mythe, qui semble battre des ailes, manifestement ce n'est pas la super arme que certains croyaient et qui épouvantaient tous les sous-mariniers occidentaux, il serait intéressant de connaître réellement son intérêt opérationnel et pour quelle raisons les français et américains n'ont pas mis en service ce type d'armes (même sous forme de copies s'ils n'ont pas réussi à maîtriser le concept)...

qu'en est-il du projet allemand qui reprend la supercavitation?

Bravo à PERRY pour sa remarquable synthèse

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Le shkval n'est pas un mythe, mais une arme qui a fait l'objet de tests.

http://www.fas.org/man/dod-101/sys/missile/row/shkval.htm

Après, il s'avère que si le principe technique est audacieux et intéressant, il est bien compliqué à mettre au point.

Quand à son intérêt militaire, personnellement je pense que cela peu être une arme très intéressante si elle est maitrisée technologiquement : Qu'est ce qui limite les tourpilles dans un combat sous marin? Leur vitesse. D'après vous, pourquoi toutes les nouvelles tourpilles vont plus vites à chaques nouvelles versions?

Une telle arme permettrait de toucher rapidement une cible sans lui laisser le temps de manoeuvrer.

Toutefois, cette arme étant dirigée par le lanceur, elle ne remplacera de toute façon pas une tourpille "tir et oublis" dans les cas d'auto défense où le sous marin doit tirer et fuir au plus vite.

Après, si les occidentaux ne se sont pas encore penché "publiquement" (car va savoir s'il y a pas des recherches dans quelques labos), c'est peu être parce qu'ils misent sur le fait qu'actuellement cette arme n'est pas encore déployée à grande échelle dans les batiments russes.

Je ne serais pas étonné que ce principe technique soit repris dans de prochaines générations d'armes en complément de nouvelles tourpilles.

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  • 1 year later...

Juste une apparté je ne peux pas me prononcer pour une torpille mais j'ai vu assez d'essai de charges cruese au sol et je n'ai jamais vu une charge de 60 cm de diamétre forer un trou de 1 mètre quasiment le double 10 à 20 % de plus peuvent s'expliquer avec des acier en peau de toutou mais pour un sub j'ai comme un doute.

Maintenant si les russes se sont fait peter une torpille pour X ou Y raison vous croyez qu'ils vont le clamer sur les toits ?

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L'eau étant incompressible je suis persuadé qu'en fonction de la profondeure et de la pression ambiante l'effet irrait de dégradé à totalement innéficace.

Au plus simple à une profondeure de X le dar de feuengendré par l'explosif se dissiperait immédiatement . Maintenant à quelle profonduer ?

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