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Quelle mouche aurait piqué Nicolas Sarkozy?


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Saint-Pierre-et-Miquelon, source de conflit franco-canadien?

Louis-Bernard Robitaille

La Presse

(PARIS) Reprise des hostilités franco-canadiennes autour de Saint-Pierre-et-Miquelon? On ne peut pas totalement l'exclure et, dans les milieux canadiens, on reconnaît «suivre le dossier un peu plus attentivement ces jours-ci».

Car ces jours-ci, la députée Annick Girardin, l'une des deux parlementaires issus de ce petit archipel français voisin de Terre-Neuve, se trouve à Paris pour lancer un «appel au secours» au gouvernement français et à Nicolas Sarkozy en particulier.

Dans une lettre au président qu'elle a rendue publique, la fougueuse députée radicale de gauche - appuyée par le sénateur UMP (droite) de l'île et un vaste collectif de citoyens - explique que la population estime avoir été «sacrifiée» lors de la conclusion de l'accord franco-canadien de 1992 qui restreignait fortement les zones de pêche réservées aux Français.

«À 5000 kilomètres de la mère patrie, écrit Annick Girardin, un peu plus de 6000 hommes et femmes, français, à la recherche d'une garantie d'avenir, désespèrent de Paris.»

Si la question redevient d'actualité ces jours-ci, c'est que Mme Girardin a une exigence concrète à formuler: que Paris dépose une «lettre d'intention» auprès des Nations unies pour faire appliquer la récente convention internationale sur les droits des pays côtiers sur les ressources naturelles sous-marines.

Extension du plateau continental

Techniquement, cela s'appelle «extension du plateau continental» et pourrait mener à un élargissement considérable du domaine maritime du petit département français ou à la reconnaissance de ses droits à cogérer une vaste zone avec «nos amis canadiens».

«L'accord de 1992 s'est fait au détriment du bon droit et de la justice, dit-elle en entrevue à La Presse, mais nous ne le remettons pas en question. Nos revendications concernant aujourd'hui l'extension du plateau continental s'appuient sur une base juridique totalement différente. Et sur une convention qui a déjà mené à des accords de cogestion maritime, par exemple entre la France et l'Espagne dans le golfe de Gascogne...»

Petit détail qui a son importance: en raison de la date de signature de la nouvelle convention par la France, celle-ci doit respecter, selon Mme Girardin, la date butoir du 13 mai 2009 pour faire invoquer l'application de cette convention internationale. Et elle-même n'a «pas la moindre idée» concernant la volonté du gouvernement français de déposer ou non cette «lettre d'intention». «On ne sait pas, dit-elle, si Paris a envie de provoquer la mauvaise humeur du Canada pour défendre les droits de 6500 habitants.»

Côté canadien, de fait, on considère que le dépôt de cette lettre d'intention équivaudrait à «remettre en question l'accord de 1992, conclu au prix de douloureuses concessions côté canadien et après un conflit très dur», comme nous le dit un bon connaisseur du dossier qui désire conserver l'anonymat.

«Cela aurait pour effet d'ouvrir une boîte de Pandore, car de son côté Terre-Neuve, qui a elle aussi des problèmes, pourrait avancer de nouvelles revendications sur le contrôle de nouvelles zones maritimes au-delà des 200 milles nautiques actuels.»

De là à dire qu'une telle démarche équivaudrait de la part de la France à déterrer la hache de guerre, il y a un pas que les diplomates canadiens se gardent bien de franchir. Mais ils surveillent de près les signaux qui viennent du gouvernement français.

Sacrifier un archipel pour vendre des armes et avancer des positions économiques au Canada ou prendre de risque de sa fâcher avec les canadiens pour deux îles fortement attachées à la France.

Une solution de compromis pourra-t-elle être trouvée ?

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vincent jauvert - nouvelobs.com

Obama-Sarkozy: derrière les sourires...

C'était à la mi-novembre, une semaine après l'élection de Barack Obama. Nicolas Sarkozy tient absolument à être le premier à rencontrer le nouveau «taulier de la planète», comme il dit. Alors il utilise tous les moyens pour l'appâter. Voici l'affaire. Le 13 novembre à l'Elysée, Nicolas Sarkozy reçoit le Prix du courage politique pour son action dans la guerre russo-géorgienne. Il est ravi, il se lâche. Dans son discours, il accuse George Bush, son ami devenu si encombrant, de ne pas l'avoir soutenu dans ce conflit. » Je me souviens, raconte-t-il, de l'appel du président américain me disant, la veille de notre départ pour Moscou : «N'y va pas, [les Russes] veulent aller à Tbilissi, ils sont à 40 kilomètres. N'y va pas.»» A la Maison-Blanche, où Bush est toujours là, c'est la stupeur et la colère. Car tout cela est faux.

Procédure exceptionnelle, Steve Hadley le conseiller à la sécurité du président américain, convoque dans son bureau l'ambassadeur de France aux Etats-Unis Pierre Vimont. Au diplomate français, très mal à l'aise selon plusieurs sources, il présente quelques feuillets : la transcription de la conversation téléphonique entre Nicolas Sarkozy et George Bush, ce fameux week-end d'août. Or, loin de dissuader Nicolas Sarkozy dans son entreprise russo-géorgienne, le président des Etats-Unis l'a au contraire vivement... encouragé. «Vas-y, a-t-il dit en réalité, tu as raison, je te soutiens.» Le mensonge du chef de l'Etat français est patent et gravissime pour les relations entre Paris et Washington - présentes et à venir. «Nous commencions à peine à prendre les rênes et voilà ce que nous avons trouvé en haut du dossier Sarkozy : l'affaire du coup de fil à Bush, dit un proche de l'équipe d'Obama. Cela ne nous a pas vraiment mis en confiance.»

Cette confiance, un autre épisode typiquement sarkozien l'ébranle davantage encore deux mois plus tard. Cette fois la scène se déroule à Munich, quelques jours après l'investiture de Barack Obama. Le 7 février, son vice-président Joe Biden vient présenter les grands axes de la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis lors d'une conférence internationale sur la sécurité. Pour l'occasion, Nicolas Sarkozy, qui malgré deux mois d'efforts répétés n'a toujours pas réussi à rencontrer Barack Obama, est venu s'entretenir avec le numéro deux de la Maison-Blanche. Il va commettre une autre bévue.

Avant l'allocution de Joe Biden, le chef de l'Etat français prononce lui-même un discours. A l'évidence, il veut plaire à son auditoire américain. Il en fait trop. Evoquant le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan, il parle plusieurs fois de la «famille occidentale», ce qui agace l'équipe Obama-Biden, qui n'emploie jamais cette expression.

Et puis Sarkozy ne peut s'empêcher de vouloir faire étalage de ses contacts avec la nouvelle administration. Alors il déclare tout de go qu'il a déjà lu le discours que Joe Biden s'apprête à prononcer quelques minutes plus tard. Le vice-président des Etats-Unis est estomaqué, il n'en revient pas d'un tel manque de savoir-vivre diplomatique. «Vous étiez censé dire des choses plus agréables à mon endroit», lancera-t-il publiquement à Nicolas Sarkozy pendant son speech. Tout le monde rira jaune. C'est une évidence qu'on connaît dans les coulisses de la République et au-delà : le courant passe mal entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama. Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, a beau assurer que leurs relations sont «excellentes», tout ou presque prouve le contraire.

Il y a d'abord ce qui est visible, criant même. Le président français est obsédé par son homologue américain, alors que ce dernier ne s'intéresse guère à la France ni à son chef, qui, à sa grande déconvenue, n'est pas parvenu à s'imposer comme le principal interlocuteur de Washington sur le Vieux Continent.

La lettre à Chirac

On l'a dit, Nicolas Sarkozy a tout essayé pour rencontrer le chef de la «famille occidentale». Il a remué ciel et terre. Il a demandé à Bernard Kouchner d'insister auprès de Hillary Clinton. Il a fait appel au valeureux Pierre Vimont et à tous les services de l'ambassade de France à Washington. Son propre service de presse a cru bon d'intoxiquer les médias, en faisant croire que, juré-craché, Barack Obama viendrait le 3 avril sur les plages de Normandie et partagerait un repas avec Nicolas Sarkozy. Mais, malgré la présence de plusieurs francophones à des postes clés à la Maison-Blanche, rien n'a marché.

Le nouveau président américain - qui a reçu à Washington Gordon Brown, les numéros un australien et japonais et même le ministre des Affaires étrangères chinois - a repoussé plusieurs demandes pressantes, presque gênantes, de l'Elysée. Finalement il ne verra Nicolas Sarkozy, dans un «cadre bilatéral» selon l'étrange expression de l'Elysée, que cinq mois après son élection. Ce sera à la fin de cette semaine, lors du sommet de l'Otan de Strasbourg-Kehl. Il n'irait en Normandie (mais non à Paris) que le 6 juin : et encore ne s'agirait-il là que d'une courte étape, pour célébrer le 65e anniversaire du Débarquement, avant une rencontre avec Dmitri Medvedev à Moscou.

Et puis, cerise sur le cake, il y a cette lettre, cette maudite lettre qui, selon plusieurs témoins, a rendu fou Nicolas Sarkozy : la missive que Barack Obama a adressée à Jacques Chirac au début de mars. Le président américain y déclare au prédécesseur de Nicolas Sarkozy qu'il est prêt à travailler avec lui «pour la paix». A l'Elysée, on s'empresse de dire qu'il ne s'agit là que d'un courrier protocolaire adressé à la Fondation Chirac en réponse aux félicitations de l'ancien président, ce qui est vrai. On affirme aussi qu'il ne faut pas du tout y voir un coup de chapeau pour son opposition militante à la guerre en Irak, à laquelle Barack Obama était lui aussi, à la différence de Nicolas Sarkozy, farouchement hostile. La Maison-Blanche ne commente pas ce point. Quoi qu'il en soit, l'Elysée a pris le courrier pour un croche-pied, une mise en garde politique aussi. Car il y a autre chose, que l'on tente tant bien que mal de cacher, des deux côtés de l'Atlantique : les multiples divergences de fond entre l'Elysée et la Maison-Blanche. Dans le débat planétaire sur la relance économique et la régulation financière, Barack Obama privilégie la relance, le président français la régulation. Et il y a d'autres sujets de tension.

A Washington, on s'agace

L'Iran d'abord. Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner ont dit à plusieurs reprises leur inquiétude de voir le jeune président américain négocier trop tôt avec le régime de Téhéran, ce qui risquerait selon eux de réduire à néant six ans de diplomatie européenne. Le 11 février à Koweït, le chef de l'Etat fait publiquement la leçon à son homologue américain. Il veut lui dicter son timing «Je souhaite vivement, dit-il, que Barack Obama engage ces discussions [avec l'Iran], (...) mais il est sage d'attendre que l'élection ? [présidentielle de juin] se déroule.» Il sous-entend que toute ouverture précipitée ferait le jeu d'Ahmadinejad, qui est candidat à sa propre succession.

A Washington, on s'agace. Deux émissaires sont aussitôt dépêchés à Paris : Dennis Ross, conseiller de Hillary Clinton sur l'Iran, et William Burns, le numéro trois du Département d'Etat. Le 20 mars, un mois après l'esclandre de Koweït, Nicolas Sarkozy change de ton : «Je ne pense pas, dit-il à Bruxelles, que le problème de l'élection en Iran soit aussi important qu'on le dit», oubliant que c'est lui-même qui l'avait soulevé... Bref, sur ce sujet les divergences franco-américaines ont été aplanies - pour le moment en tout cas.

Sur l'Afghanistan, elles sont toujours là et bien là. Officieusement, l'administration Obama a plusieurs fois demandé davantage de troupes à la France. Mais Nicolas Sarkozy a dit non. «On ne peut pas vendre aux Français à la fois le retour de la France dans l'Otan et un contingent supplémentaire en Afghanistan. Ce serait politiquement suicidaire», explique un haut responsable à Paris. A Washington, on dit comprendre. Mais on voudrait au moins que les Français dépêchent plus de gendarmes pour former des policiers afghans. Car une police efficace pour «tenir» le terrain repris aux talibans, voilà l'une des clés de la stratégie que Barack Obama a présentée la semaine dernière. A Paris, on est d'accord pour faire quelques efforts symboliques mais dans le cadre de l'Union européenne. «Non, il faut que ce soit dans le dispositif de l'Otan», a rétorqué Joe Biden, à la mi-mars à Bruxelles. Pour l'instant le dossier en est là.

Autre dissonance : Guantanamo. Si Bernard Kouchner n'est pas hostile à l'accueil par la France de certains ex-détenus, afin d'aider l'administration américaine à fermer cette prison de la honte, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie freine des quatre fers. Si bien qu'en France comme dans toute l'Europe ce dossier-là aussi, pourtant si important pour Obama, traîne.

Et puis il y a ce dont on ne parle jamais en public : le nucléaire militaire. Barack Obama a fait du désarmement l'une des clés de voûte de sa politique étrangère. Il va négocier avec Moscou des réductions drastiques des arsenaux stratégiques. A Paris, on redoute qu'il ne tente de pousser la France à faire de même. L'inquiétude a monté d'un cran ces derniers jours. Car, s'alignant sur la position radicale d'Obama (Global Zero : pas d'armes nucléaires à terme), Gordon Brown a annoncé que la Grande-Bretagne était prête à rogner encore sur son propre arsenal, ce qui risque d'isoler diplomatiquement la France. Ce n'est pas tout. La Maison-Blanche vient de désigner comme ambassadeur à l'Otan Ivo Daalder, un chaud partisan de Global Zero que l'on n'apprécie guère à Paris.

Heureusement, il y a la Russie et l'Europe de l'Est. Récemment, le conseiller d'Obama à la sécurité, le général Jones, a fait savoir qu'il n'était plus vraiment question d'ouvrir les portes de l'Otan à la Géorgie et à l'Ukraine, ni lors du sommet de Strasbourg-Kehl ni même, a-t-il dit, plus tard. Sur ce point, la France et l'Amérique sont désormais sur la même longueur d'onde. Sur la Syrie aussi, que Nicolas Sarkozy a sortie de son isolement et qui, depuis quelques semaines, a engagé des négociations avec l'administration Obama. C'est déjà ça.

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  • 1 month later...

SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON - La France et le Canada s'affrontent sur leurs zones maritimes

C'est un conflit vieux de 43 ans qui pourrait bien trouver son épilogue mercredi. Depuis 1966, la zone maritime autour de Saint-Pierre-et-Miquelon, au sud de Terre-Neuve et à l'est de la Nouvelle-Écosse, fait l'objet de discussions houleuses entre la France et le Canada. Les deux pays se disputent de larges espaces maritimes, aux eaux très poissonneuses, et aux sous-sols riches en hydrocarbures. De nombreux accords sont signés, mais le conflit demeure. La création, en 1989, d'un tribunal d'arbitrage chargé d'établir la délimitation des espaces maritimes entre les deux pays n'y change rien. Cette cour, basée à New York, rend le 10 juin 1992 une décision qualifiée - par Paris - d'extrêmement défavorable aux prétentions françaises. Elle reconnaît à Saint-Pierre-et-Miquelon le droit de disposer d'une zone économique de 12.400 km² alors que la France réclamait 48.000 km2.

Dix-sept ans plus tard, l'Hexagone entend bien récupérer son dû. Début 2009, Paris annonce son intention de déposer "avant le 13 mai" une lettre d'intention devant l'ONU "permettant de préserver les droits de la France" sur ces fonds marins. Une démarche aussitôt rejetée par les autorités canadiennes. "Le Canada ne reconnaît aucune revendication française sur le plateau continental au-delà de la zone maritime accordée à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans la décision de 1992", rétorque alors le Premier ministre Stephen Harber fin avril. Depuis, silence radio des deux côtés de l'Atlantique. Verdict mercredi

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  • 3 weeks later...

Saint-Pierre-et-Miquelon, région québécoise?

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Christian Rioux

Édition du jeudi 21 mai 2009

Mots clés : Territoire, Histoire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Canada (Pays), France (pays)

Photo: Agence France-Presse

Paris -- Pour en finir avec les chicanes qui opposent depuis des lustres les îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon au Canada, le journaliste et historien Alexandre Adler a récemment suggéré une solution originale et inédite: l'intégration de l'archipel français au Canada!

Dans sa chronique radiophonique diffusée vendredi dernier sur France Culture, l'historien et journaliste posait crûment la question: «Est-ce qu'il ne serait pas temps de considérer que l'avenir de Saint-Pierre-et-Miquelon, excentré comme il est avec des zones de pêches qui lui sont contestées, serait mieux assuré si Saint-Pierre-et-Miquelon rejoignait le Canada purement et simplement?»

Cette intégration aurait, selon le chroniqueur, l'avantage de mettre fin aux affrontements qui opposent le Canada à ce territoire outre-mer, dernier vestige de la présence française en Amérique du Nord. Selon Adler, la volonté canadienne de plus en plus forte de récupérer les eaux territoriales est en train de créer un conflit difficile dont il n'est pas sûr que la France sorte victorieuse. Les insulaires de l'archipel risqueraient d'y perdre des zones de pêche précieuses et de voir leur activité péricliter. En rejoignant le Canada, dit Adler, les Saint-Pierrais échapperaient aussi aux réglementations européennes souvent tatillonnes.

«Les habitants pourraient garder la double nationalité française et canadienne et ils pourraient également rejoindre directement la province du Québec, ce qui garantirait en permanence la francophonie du territoire», estime l'érudit chroniqueur qui cite l'exemple de Terre-Neuve.

«Il y a un précédent. En 1948, la Grande-Bretagne donna le choix à Terre-Neuve, qui est beaucoup plus grande et beaucoup plus importante que Saint-Pierre-et-Miquelon, mais qui avait la même nature, de rejoindre le Canada, les États-Unis ou de rester un territoire associé à Londres.» L'historien se trompe cependant en affirmant que les Terre-Neuviens «votèrent massivement» pour devenir la «neuvième province du Canada». Il fallut en effet deux référendums, dont le second arraché à 52 %, pour que naisse non pas la «neuvième», mais la dixième province canadienne.

«Ce serait évidemment un geste compliqué, admet le spécialiste, mais moderne et qui correspondrait sans doute aux intérêts bien compris des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon, de la France et du Canada.»

Alexandre Adler oublie de mentionner que l'archipel est néanmoins une des seules chances de la France de posséder un jour des réserves d'hydrocarbures. C'est pourquoi Paris vient de déposer à l'ONU une lettre revendiquant l'extension du plateau continental des îles au-delà des 200 miles marins de la frontière maritime fixée en 1992.

Adler croit de plus que cette initiative adresserait un message fort à tous ces «confettis de l'empire» qui, dit-il, «s'agitent au nom d'une indépendance mal venue». Mais il n'a guère d'espoir que sa suggestion soit retenue. «Est-ce que nous aurons ce courage d'envisager au moins cette solution? Il semble bien que non. La France garde avec la décolonisation un rapport névrotique qui n'est pas près de voir se tourner la page.»

http://www.ledevoir.com/2009/05/21/251383.html

La bataille des Saint-Pierrais

Saint-Pierre-et-Miquelon. Pêche, pétrole, plateau continental…

Christine Murris, le 21-05-2009

France et Canada s’affrontent depuis longtemps sur le tracé de leur frontière maritime. Paris vient de saisir l’Onu. Enjeu : la survie économique de l’archipel.

La France a-t-elle déterré la hache de guerre face au Canada ? «Ce serait trop dire…», se récrie Annick Girardin, député de la collectivité de Saint-Pierre-et- Miquelon. « La France doit faire valoir ses droits, cela ne nous empêche pas de rester en très bons termes avec nos amis canadiens ! »

Cette chaleureuse amitié risque toutefois de se rafraîchir quelque peu… En envoyant il y a quelques jours à la commission compétente de l’Onu une “lettre d’intention” réclamant l’extension de son plateau continental autour de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon – et donc la remise en cause de droits maritimes que le Canada estime acquis… –, la France vient de remuer le couteau dans une plaie qui ne s’était jamais vraiment refermée. La plaie ? Un litige à dire vrai déjà ancien. Dans les années 1970, les chalutiers français pêchaient la morue à qui mieux mieux dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Après tout, le Malouin Jacques Cartier n’avait-il pas, le premier, remonté le grand fleuve et pris possession des terres gelées qui devaient prendre le nom de Canada ? La France n’était-elle pas une grande puissance maritime, tirant des droits inaliénables de ses côtes multiples ? Ne disposait-elle pas, enfin, d’un territoire aux portes du Saint-Laurent, petit bout d’Europe en continent américain, avec l’archipel de Saint-Pierre-et- Miquelon et ses quelque 6 300 habitants ?

Ces belles certitudes ne devaient pas durer… Dans les années 1980, une sombre histoire portant sur des techniques de pêche controversées conduit le Canada à contester les droits français. La France, qui ne veut pas abandonner la partie mais ne souhaite pas non plus se fâcher avec son grand partenaire, s’en remet alors – bien mal à propos semble-t-il – à un tribunal arbitral international qui rend sa sentence en 1992. Elle est vécue par les Saint-Pierrais comme inique. Elle détermine une zone économique exclusive française (ZEE) – la zone qu’un État peut exploiter au-delà de ses eaux territoriales – ridiculement petite au regard des besoins des pêcheurs de l’archipel français. « Les juges, américains pour la plupart, étaient-ils gagnés d’office à la cause canadienne ? Toujours est-il que la France n’a qu’un couloir maritime de 12 400 kilomètres carrés alors qu’elle réclamait mait 48 000 kilomètres carrés ; les héritiers des Vendéens, qui avaient découvert cette zone, étaient floués et l’avenir du territoire très compromis… », assure Louis Guédon,député vendéen et corédacteur avec Annick Girardin d’un rapport sur le sujet à l’Assemblée nationale en 2008.

Du pétrole sous le bras de mer entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse

À la fin des années 1980, cinq bateaux de pêche de 50 mètres et deux naviresusines congélateurs étaient encore immatriculés sur le territoire.L’activité portuaire, également alimentée par les chalutiers étrangers, permettait l’emploi d’une centaine de dockers.La raréfaction de la ressource, avec une morue qui déserte les eaux glacées de l’Atlantique Nord, vient encore compliquer la situation des Saint-Pierrais. Aujourd’hui, les pêcheurs se font rares et l’archipel se meurt.

L’affaire,une épine douloureuse entre France et Canada, semblait destinée à perdurer en l’état, Paris étant peu disposé à remettre en cause ses bonnes relations avec Ottawa au nom des quelques milliers de Saint-Pierrais-et- Miquelonnais… C’était compter sans la détermination d’Annick Girardin, épaulée sur ce dossier par l’ensemble de l’archipel : « Une procédure prévue par le droit maritime international nous permet de réparer partiellement l’injustice, même si la décision de 1992 n’est pas remise en cause. Il nous fallait demander avant la mi-mai 2009 l’extension du plateau continental français, une zone allant au-delà des eaux territoriales, et une renégociation des droits de pêche. C’est désormais chose faite, le gouvernement a signé… »

Les pêcheurs à la morue seraient-ils près de reprendre le chalut ? En réalité, la question n’est plus vraiment là. Les quelques morues qui survivent dans les courants glacés de cette partie de l’océan Atlantique ne font plus

recette. En revanche, et c’est une tout autre paire de manches, il y a de l’or noir sous le bras de mer qui s’étend entre les provinces canadiennes de Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, là où justement le petit corridor français se trouve enclavé…

De quoi faire renaître bien des convoitises. Et sans doute expliquer partiellement le nouvel intérêt du gouvernement français pour le dossier.

L’Institut français du pétrole est formel : les réserves estimées en gaz du sous-bassin laurentien, à proximité de l’archipel, sont considérables.Quant au pétrole, ces mêmes coffres-forts sousmarins pourraient en cacher 600 à 700 millions de barils… Les Canadiens ne s’y trompent pas : si aucune exploration supplémentaire n’est prévue pour l’instant côté français, un forage de leur côté est annoncé pour 2009.

« Chacun sait bien aujourd’hui, insiste Annick Girardin, que la mer est notre avenir.Les océans recèlent des ressources vitales, qu’il s’agisse d’énergie ou de biodiversité, et grâce à l’outre-mer, la France, pays maritime par excellence, est présente sur les trois grands océans, Atlantique, Pacifique et Indien. Elle possède des frontières maritimes avec 30 pays ». Des atouts que le Grenelle de la mer, qui a débuté à Paris le mois dernier, a lui aussi rappelé sur tous les tons.

De ce pactole potentiel que chacun célèbre à l’envi, les Saint-Pierrais voudraient bien avoir leur part.« L’extension du plateau continental nous assurerait un accès plus large à certaines espèces, crabe des neiges, homard ou coquille Saint-Jacques », souligne Charles Théault, directeur des Nouvelles Pêcheries.

Roger Hélène, chef d’entreprise et investisseur dans des entreprises d’élevage de coquilles Saint-Jacques créées il y a cinq ans à Miquelon – une technique unique en France –, est aussi un fervent partisan de cet élargissement. Les entreprises qui élèvent la Royale de Miquelon – d’ailleurs mise au point en coopération avec des éleveurs canadiens – emploient actuellement une cinquantaine de salariés. Fortes d’une indéniable réussite dans la maîtrise de procédés d’aquaculture, ces sociétés pâtissent pourtant encore de leur isolement… Elles aussi gagneraient à une expansion de l’activité de transformation.

Deuxième perspective, évidemment majeure : une cogestion de la zone d’exploitation pétrolière, qui prendrait d’abord la forme d’une campagne scientifique conjointe, pour en arriver à terme à une répartition plus équitable des ressources. « La France doit pouvoir obtenir une coopération et une cogestion de la zone d’exploitation pétrolière avec laquelle Saint-Pierre-et-Miquelon retrouverait une position clé », souligne Annick Girardin.

Les effets économiques induits touchent d’abord au port de Saint- Pierre. « Seul port de la région à ne pas être pris par les glaces l’hiver, il serait le plus proche des futures platesformes », explique Roger Hélène,qui est aussi le président de la fédération locale du bâtiment et des travaux publics. « Et donc placé au mieux pour gérer l’avitaillement et la maintenance tandis que toute une sous-traitance pourrait redonner vie au territoire ».

De quoi, en même temps, apporter une bouffée d’oxygène au BTP local qui se voit déjà en principal bénéficiaire des indispensables investissements portuaires…

En attendant, la situation est plutôt sombre dans le petit archipel. Avec 18 % de chômage, il perd sa population active qui tend à émigrer vers la métropole ou vers le Canada.Ceux qui restent sur place travaillent essentiellement dans la fonction publique.Du fait du climat très rude,nombre de salariés du secteur privé connaissent régulièrement des périodes de chômage chaque année ; il est impossible de travailler longuement à l’extérieur pendant environ 4 mois, notamment dans le bâtiment, et la transformation dans les pêcheries est également pour l’instant très saisonnière… «Ne nous payons pas de mots !, s’exclame Louis Guédon. Le territoire vit sous perfusion ! Au moment où, plus que jamais, les autorités veulent voir l’outre-mer se prendre en mains, la métropole doit l’aider à faire valoir ses droits et lui permettre de vivre de ses productions. »

À quand la réponse ? Sur ce point, bien sûr, les perspectives sont très incertaines. D’abord parce que les Canadiens, « habitués à ce que le gouvernement français ne défende pas le dossier », va évidemment regimber. Même si la partie française ne doute pas de son bon droit puisque, selon Laurent Lucchini,président du conseil scientifique de l’Institut du droit économique de la mer (Indemer), il existe déjà des précédents ; des cas de gestion commune d’une zone relevant de souverainetés distinctes existent entre Japon et Corée, entre Thaïlande et Malaisie ou encore dans le golfe Arabo- Persique.Un accord de ce type existe même entre la France et l’Espagne dans le golfe de Gascogne…

Au total, « des tensions sont inévitables même si elles sont toutes relatives. Les Canadiens sont davantage ulcérés quand les Français luttent à Bruxelles contre la chasse au phoque, dont nombre de Terre-Neuviens vivent, que quand ils s’intéressent au dossier de l’exploitation maritime… », assure Annick Girardin.

Sur le territoire, élus comme chefs d’entreprise se veulent en tout cas optimistes : ce n’est pas de la guerre du pétrole qu’il s’agit mais bien d’une nouvelle ère de coopération entre les deux puissances…

Puisse le petit archipel, au passage, retrouver quelque chose de sa prospérité passée et assurer son avenir !

http://www.valeursactuelles.com/public/valeurs-actuelles/html/fr/articles.php?article_id=4727

plutôt comique!!! non?  :lol:

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Adler à toujours était un étron pérpetuellement à coté de la plaque. La vacuité de son discours couplée à la surabondance de faussetés historiques et de mensonges éhontés pour assoir ses théories, envies les plus fumeuses n'a d'égale que la mauvaise odeur de la dhiarrée d'un lépreux.

Saint-pierre-et-miquelon est français avec des habitants issus de la métropole qui sont français.

De toute façon cela devient une manie au figaro de baisser le froc dès qu'il y des problèmes.

Litige de ZEE avec le Canada ? Indépendance de saint-pierre.

Grève en guadeloupe ? Indépendance.

PS : il y a 1 ou 2 ans de cela adler écrivait que sarko aurait à gouverner une France plus grande via la partition de la Belgique.

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