GICAT

[Philippe Top-Force]

Après la réflexion de mon ami Clairon, sur un des topics, et au vue des invasions de notre Anglais de service. Je lance donc ce sujet sur la vente d'armement terrestre français.

Le Gicat, Groupement des industries françaises de défense terrestre, compte 173 membres, sociétés et groupements industriels français du domaine de la défense terrestre et aéroterrestre et de la sécurité. A eux seuls, en France, ils représentent plus de 90 % de la production totale d’armement. Et cette richesse, le Gicat la tire de la diversité qui existe entre les grands groupes français et les PME/PMI de ce pays. Ces dernières représentent de l’ordre de 90 % du nombre total de ses adhérents et réalisent 10 % du chiffre d’affaires annoncé.

Avec 3,84 milliards d’euros en 2007 (3,63 en 2006), ce chiffre d’affaires ne compte que les seules activités terrestres réalisées exclusivement en France par les membres du Gicat pour les armées de terre. Il est généré par tous les secteurs, tel celui traditionnel des Véhicules et Blindés, mais aussi celui croissant de l’Electronique et Systèmes, voire encore celui de l’Aéroterrestre, avec les missiles, les drones, les hélicoptères. Ces derniers sont en effet de plus en plus importants et integers dans la manoeuvre des armées de terre à travers l’“interarmérisation” des opérations, ou de ce que l’on appelle aussi “la troisième dimension”.

Autre secteur d’activité, celui des Armes et Munitions. Les premières qui connaissent des évolutions, dites non létales ou à létalité réduite, ont aujourd’hui une place importante dans une partie des opérations terrestres. Les secondes, pour des tirs directs ou indirects, intègrent de plus en plus d’électronique, notamment dans les munitions intelligentes ou guidées. Enfin, il y a les Services. Pour chacun de ces secteurs, la part respective du chiffre d’affaires 2007 est de :

• Véhicules et Blindés : 23 %, contre 27 %. La baisse est à la fois conjoncturelle, mais aussi due au passage de la fin de production du char de bataille Leclerc vers le début de celle du véhicule blindé de combat d’infanterie VBCI ;

• Electronique et Systèmes : 47 %, contre 42 % en 2006. C’est là une tendance lourde qui n’est en rien conjoncturelle ;

• Aéroterrestre : 21 %, contre 24 %. Là encore, la baisse ne représente pas une tendance de long terme ;

• Armes et Munitions : 5 %, contre 4 % ;

• Services : 4 %, contre 3 %.

Au cours de ces prochaines années, ce chiffre d’affaires va aller en augmentant puisque les prises de commandes 2007 lui sont bien supérieures, un mouvement qui a débuté en 2005.

La progression est en effet spectaculaire, passant de 1,93 à 4,5 milliards d’euros, dont 50 % à l’exportation. Autre élément de satisfaction pour les membres du Gicat pour cette période 2005-2007, les prises de commandes s’équilibrent à environ 50/50 % entre le marché français et l’exportation, contre 2/3 et 1/3 dans le passé. Compte tenu des difficultés d’ores et déjà envisagées sur les prochains budgets français, l’export est donc pour ces industriels un espoir sur lequel ils peuvent escompter avec des budgets de défense qui, contrairement à ce qui se passe en France, croissent, notamment en Asie et au Moyen-Orient, mais aussi aux Etats-Unis. Ainsi, compte tenu de leur technicité, de leur capacité et de leur compétitivité malgré les effets pénalisants euro/dollar, ces industriels devraient continuer à engranger un certain nombre de commandes à l’exportation et pouvoir alors “supporter” le temps de recession venu des budgets français, tout en maintenant pour l’avenir leur capacité en recherche et en développement.

[Philippe Top-Force]

Brèves de Jane's. à Eurosatory le dernier jour.

La Gendarmerie nationale française va remplacer ses VXB par 92 VBG (Véhicules Blindés Gendarmerie) Renault Trucks Défense (France) sur la base d’un châssis Sherpa 3A "Grand Volume" 4x4 adapté aux exigences très particulières de ce corps.

Après avoir fourni des collections de surblindage pour VAB de l’armée de Terre française, ADS/IBD Deisenroth Engineering se concentre, avec le soutien actif de son représentant en France GMD (General Marketing Development), sur le développement de systèmes de défense active, tel le SHarK (System Hard Kill) dont le temps de réaction est de quelque 600 microsecondes.

L’artillerie Caesar de 155 mm/52 de Nexter Systems (France) intéresse la Pologne ainsi que le Danemark qui pourrait en acquérir 24 exemplaires. De son côté, la Libye parle de former un régiment à 24 Caesar et veut les doter de munitions intelligentes Bonus.

Le programme PPT (Porteurs Polyvalents Terrestres) d’acquisition de 2 000 à 2 500 camions en versions 4x4, 6x6, 8x8 et de 5 à 15 tonnes de l’armée de Terre française est en cours. Parmi les compétiteurs, Iveco (Italie), Scania (Suède) et Renault Trucks Défense (France) se battent pour un marché de 1 milliard d’euros.

EADS Defence & Security (France) a remporté une étude technico-opérationnelle de la DGA pour la mise en oeuvre de moyens SA2R (Surveillance, Acquisition de cibles, Reconnaissance, Renseignement) en zone urbaine (ZU), un concept appelé "Istar urbain" par les Anglo-Saxons. Par ailleurs, EADS DS détient un marché de 6 M€ pour le maintien en condition opérationnelle des Systèmes d’Information Régimentaire (SIR) de l’armée de Terre française.

Power Film (Etats-Unis) présente ses chargeurs solaires flexibles pour l’alimentation des radios, ordinateurs portables et autres éclairages. La version portable, pouvant prendre place dans un sac à dos, ne pèse pas plus d’1,5 kg et délivre une puissance continue de 60 W.

La direction de la Coopération militaire et de défense du ministère français des Affaires étrangères a décidé d’acquérir des aéronefs ultras légers motorisés (ULM) de classe trois. Ces appareils doivent être livrés au profit d’armées étrangères bénéficiant d’accords de coopération avec la France.

[Philippe Top-Force]

La rénovation et le MCO du simulateur Sherpa de l’Ecole d’application Aviation Légère de l’Armée de Terre du Luc, en Provence, viennent d’être confiés à Sogitec Industries (France). Pour un montant de 8 millions d’euros, elle en maintiendra le niveau d’homologation actuelle (JARr, FSTD H niveau FFS catégorie spéciale, de l’aviation civile DGAC).

L’accord passé le 17 juin entre Helidax (PPP créé par DCI et Proteus pour la fourniture d’heures de vol d’hélicoptères à l’école ALAT de Dax) et Helileo vise à échanger des informations pour trouver des synergies commerciales et industrielles avec Helidax. A cette fin, des hélicoptères EC120B d’Helidax seront équipés de capteurs qui donneront des informations de navigation globale par satellite.

Atos Origine Intégration et Mathématiques appliquées (France) fourniront à la DGA les fruits d’une étude commune sur les modèles de comportement humain. Leur finalité est l’amélioration des moyens de simulation des concepts et systèmes de défense.

Nexter Systems (France) étudie l’application des nanomatériaux pour une application aux blindages légers. 

La DGA a octroyé à Eurocopter (France) un marché de 2,2 M€ pour réaliser les modifications "Hélicoptères Puma et Gazelle" adoptées en Commission Internationale de Modifications (CMI). En outre, Eurocopter et Snecma Propulsion Solide travaillent sur l’étude PROPHETE (Protection, Réparation et Optimisation de Pièces Hélicoptères Evoluant dans des gammes de Températures Elevées) de 4,8 M€. Par ailleurs, Eurocopter et Bertin Technologies, chacune de leur côté, se penchent sur la préparation du programme HTI (Hélicoptères de transport lourds).

Sagem DS, mais aussi Thales Optronique, avec Thales Air Systems, et la Société Européenne de Systèmes Optiques, avec Atis, doivent définir le MIRADOR (Moyen Infra-Rouge Aéroporté de demain pour l’alerte et la Désignation d’Objectifs Rapides). Il s’agit là de la base d’un système de défense active antimissiles balistiques destiné à renforcer la fonction opérationnelle de protection de l’armée française.

Un automoteur AuF1 TA de l’artillerie française a effectué avec succès à Canjuers, le 15 avril dernier, un tir opérationnel de six munitions intelligentes Bonus de 155 mm à effet dirigé.

Coopération franco-suédoise entre Nexter Munitions et BAE Systems-Bofors, le Bonus antichar s’avère redoutable dans les engagements dans la profondeur. Il est capable de détruire tous les types de véhicules blindés connus du champ de bataille moderne. Dans sa version MkII, ses deux têtes militaires disposent, en plus de leurs senseurs infrarouges, d’un détecteur de profil. Celui-ci permet de repérer les cibles, même lorsqu’elles sont camouflées, d’en faire la discrimination, et de les attaquer par le haut.