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Disons que les moyens financiers sont plus importants que pour les séries d'il y a 20 ans, donc il n'y a peut-être plus le côté cheap que pouvaient avoir certaines séries des années 90 ou du début 2000.

 

il y a 37 minutes, Shorr kan a dit :

Je trouve ça très perturbant sachant qu'il y a plus d'auteurs/scénaristes vivants qu' à toute autre époque.

Mais s'ils sont tous coulés dans le même moule, ça ne change pas grand chose.

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1 hour ago, Shorr kan said:

Moi ce qui me choque et que je ne m'explique pas c'est que techniquement, les séries et les productions audiovisuelles en général sont pratiquement parfaites de nos jours, mais au niveau de l'écriture des scénarii c'est juste la chute libre...

Je trouve ça très perturbant sachant qu'il y a plus d'auteurs/scénaristes vivants qu' à toute autre époque.

 

Rappelle toi qu'il y a beaucoup d'explications à ça:

- massification de la production et accélération des rythmes de production avec cette explosion due au streaming = moins de temps pour chaque prod

- effort de plus en plus contrasté entre une petite portion de produits "prestige"/tête de gondole/loss leader/vache à lait espérée (sinon pour le produit lui-même, peut-être pour ses dérivés et suites, son "univers"). La vaste masse de la production est plus contrainte, moins financée.... Et reçoit une masse de scénaristes peu payés, souvent peu formés, et aussi souvent peu motivés, qui sont en plus pressurés de chier des scénars et dialogues à toute berzingue avec toute la qualité du plus minable soap opera.

- de plus en plus d'importance du versant "distribution" (marketing/diffusion/direction) par rapport au versant "création" (producteurs variés, créatifs purs, aristocratie traditionnelle hollywoodienne): on produit pour des audiences définies et ce qu'on croit être les recettes qui leur plaisent, avec en plus tous les délires et attentes des dirigeants qui tendent à penser non seulement comme si c'était un jeu de lego ou une recette de cuisine où il suffit d'assembler des ingrédients, mais en plus comme si les résultats pouvaient être décidés à l'avance sur un tableau excel. Par ailleurs, les dirigeants se foutent de plus en plus, avec les chiffres du streaming, des projets individuels: ils pensent en terme de l'ensemble des prods, et de rapport coût-bénef: c'est industrialisé, pour eux, maintenant. Plus vraiment de l'artisanat. 

- la manie des décisions et gestions de projets en comités, qui plus est des comités de parties très adversariales, et ce dans un domaine créatif par définition aléatoire.... Et s'y ajoutent les lourdes et byzantines hiérarchies des très grosses multinationales et des structures compliquées avec des tas de prestataires (beaucoup de structures créatives, surtout liées à des noms connus dans le milieu, sont indépendantes et bossent sous contrat avec un studio: JJ Abrams avec sa boîte Bad Robot....). Le contrôle est maniaque.... De la part de tous ceux impliqués, alors qu'ils sont nombreux, qu'il y a peu de repères quantis pour le résultat à créer à l'écran, aucune garantie de résultat possible (même si on s'entête à faire comme si), et que les structures de management de tels projets sont mal définies, mal définissables, et hyper lourdes et complexes. Le tout dans un milieu où les egos à l'oeuvre sont très, très au-dessus de la moyenne. 

- il y a des coteries, des querelles de clochers et de personnalités, des ambitions immédiates et de long terme.... Qui se téléscopent plus qu'ailleurs pour torpiller des projets en cours, voter des mauvais, mal allouer ressources et personnels, délayer...

- l'idéologie, les connexions politiques, la monoculture qui a atteint un stade terminal après 30-40 de resserrement permanent, les modes et tendances idéologiques et le degré auquel elles sont actuellement poussées, moins par "la culture" actuelle en général que par celle du landerneau audiovisuel et le regard très myopique qu'il a sur la société (syndrôme "twitter, c'est le monde réel"). 

- la nullité crasse de la majorité des programmes d'écriture créative, eux aussi bouffés d'idéologie et de tous les maux actuels des universités US, y compris la grave baisse de niveau (massification de l'enseignement sup, profs de merde, étudiant vu comme un client à satisfaire, non un élève à former, inflation des notes, pas de contrariété/adversité....)

- la salle ambiance qui résulte de tous ces facteurs dans les équipes d'écriture et les limites qui leur sont en plus imposées: l'hypersensibilité, réelle ou performative, aboutit à une culture de la dénonciation pour l'emploi de mots choquants ou le fait de "mal penser" (ce qui est de nos jours très restrictifs), la sélection et l'avancement sont de plus en plus à la case démographique et au relationnel, le niveau moyen est en grave baisse et s'ajoute à la chute de qualité des interactions entre individus, la monoculture ambiante n'aide pas.... 

 

Modifié par Tancrède
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il y a 39 minutes, Tancrède a dit :

Rappelle toi qu'il y a beaucoup d'explications à ça:

- massification de la production et accélération des rythmes de production avec cette explosion due au streaming = moins de temps pour chaque prod

- effort de plus en plus contrasté entre une petite portion de produits "prestige"/tête de gondole/loss leader/vache à lait espérée (sinon pour le produit lui-même, peut-être pour ses dérivés et suites, son "univers")

- de plus en plus d'importance du versant "distribution" (marketing/diffusion/direction) par rapport au versant "création" (producteurs variés, créatifs purs, aristocratie traditionnelle hollywoodienne): on produit pour des audiences définies et ce qu'on croit être les recettes qui leur plaisent, avec en plus tous les délires et attentes des dirigeants qui tendent à penser non seulement comme si c'était un jeu de lego ou une recette de cuisine où il suffit d'assembler des ingrédients, mais en plus comme si les résultats pouvaient être décidés à l'avance sur un tableau excel. Par ailleurs, les dirigeants se foutent de plus en plus, avec les chiffres du streaming, des projets individuels: ils pensent en terme de l'ensemble des prods, et de rapport coût-bénef: c'est industrialisé, pour eux, maintenant. Plus vraiment de l'artisanat. 

- la manie des décisions et gestions de projets en comités, qui plus est des comités de parties très adversariales, et ce dans un domaine créatif par définition aléatoire.... Et s'y ajoutent les lourdes et byzantines hiérarchies des très grosses multinationales et des structures compliquées avec des tas de prestataires (beaucoup de structures créatives, surtout liées à des noms connus dans le milieu, sont indépendantes et bossent sous contrat avec un studio: JJ Abrams avec sa boîte Bad Robot....). Le contrôle est maniaque.... De la part de tous ceux impliqués, alors qu'ils sont nombreux, qu'il y a peu de repères quantis pour le résultat à créer à l'écran, aucune garantie de résultat possible (même si on s'entête à faire comme si), et que les structures de management de tels projets sont mal définies, mal définissables, et hyper lourdes et complexes. Le tout dans un milieu où les egos à l'oeuvre sont très, très au-dessus de la moyenne. 

- il y a des coteries, des querelles de clochers et de personnalités, des ambitions immédiates et de long terme.... Qui se téléscopent plus qu'ailleurs pour torpiller des projets en cours, voter des mauvais, mal allouer ressources et personnels, délayer...

- l'idéologie, les connexions politiques, la monoculture qui a atteint un stade terminal après 30-40 de resserrement permanent, les modes et tendances idéologiques et le degré auquel elles sont actuellement poussées, moins par "la culture" actuelle en général que par celle du landerneau audiovisuel et le regard très myopique qu'il a sur la société (syndrôme "twitter, c'est le monde réel"). 

- la nullité crasse de la majorité des programmes d'écriture créative, eux aussi bouffés d'idéologie et de tous les maux actuels des universités US, y compris la grave baisse de niveau (massification de l'enseignement sup, profs de merde, étudiant vu comme un client à satisfaire, non un élève à former, inflation des notes, pas de contrariété/adversité....)

- la salle ambiance qui résulte de tous ces facteurs dans les équipes d'écriture et les limites qui leur sont en plus imposées: l'hypersensibilité, réelle ou performative, aboutit à une culture de la dénonciation pour l'emploi de mots choquants ou le fait de "mal penser" (ce qui est de nos jours très restrictifs), la sélection et l'avancement sont de plus en plus à la case démographique et au relationnel, le niveau moyen est en grave baisse et s'ajoute à la chute de qualité des interactions entre individus, la monoculture ambiante n'aide pas.... 

 

Mais hors carcans culturels et pécuniaire, est-ce que ces professionnels ont un vrai talent ?

Est-ce qu'il sont juste bridés ou c'est des tricard ? C'est ce que j'aimerais savoir.

Modifié par Shorr kan
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1 hour ago, Shorr kan said:

Mais hors carcans culturels et pécuniaire, est-ce que ces professionnels ont un vrai talent ?

Est-ce qu'il sont juste bridés ou c'est des tricard ? C'est ce que j'aimerais savoir.

J'ai édité le 2ème point, et je te renvoie à ma réponse à cette question dans l'avant dernier point (et celui d'avant, parce que idéologie + création = merde/connerie/incompétence). Je réitère par ailleurs mon insistance sur la réunion de toutes les conditions pour aboutir à de mauvaises équipes de travail qui ne peuvent par essence pas produire du bon boulot, pour l'essentiel, même si tu enlève l'ingérence et la pression du management. Les interactions, la confiance.... Bref, la synergie espérée qui seule peut produire l'entité créatrice qui rédige concepts, scénars et dialogues, ne peut pas être créée vu les mentalités, l'idéologie, la faible qualité des relations interpersonnelles (niveau de narcissisme, de mentalité d'enfant gâté, d'immaturité, surtout émotionnelle....) et l'absence de confiance même minimale (système de dénonciation, culture de peur du "mot de trop"/"cancel culture" et contrôle idéologique paranoïaque des uns par les autres). Au lieu d'être un multiplicateur de force/talent, l'équipe en devient souvent un diviseur. 

Modifié par Tancrède
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C'est d'une façon générale ce qui ressort souvent des constats d'universitaires sérieux : les productions issue du wokisme sont souvent d'une grande médicorité. A la fois pour des raisons intellectuelles (maigre formation des personnes qui produisent le contenu, elles-mêmes formées par des enseignants incompétents*) que des impératifs idéologiques à concilier pour éviter tout conflit. 

Ca touche aussi les "sciences" plus sérieuses, et pas seulement l'industrie du divertissement.

* Cela explique notamment la politique sur l'islamo-gauchisme à l'université. Beaucoup de professeurs s'étaient insurgés pour défendre leur liberté "académique", mais s'inquiétaient seulement en réalité que l'on se penche un peu sur le contenu de leurs cours.

@Shorr kan

Donc pour répondre à ta question : les deux. Absence de talent + contraintes idéologiques donc forcément une production qualitativement nulle. 

 

 

Modifié par Kiriyama
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3 hours ago, Kiriyama said:

C'est d'une façon générale ce qui ressort souvent des constats d'universitaires sérieux : les productions issue du wokisme sont souvent d'une grande médicorité. A la fois pour des raisons intellectuelles (maigre formation des personnes qui produisent le contenu, elles-mêmes formées par des enseignants incompétents*) que des impératifs idéologiques à concilier pour éviter tout conflit. 

Ca touche aussi les "sciences" plus sérieuses, et pas seulement l'industrie du divertissement.

* Cela explique notamment la politique sur l'islamo-gauchisme à l'université. Beaucoup de professeurs s'étaient insurgés pour défendre leur liberté "académique", mais s'inquiétaient seulement en réalité que l'on se penche un peu sur le contenu de leurs cours.

@Shorr kan

Donc pour répondre à ta question : les deux. Absence de talent + contraintes idéologiques donc forcément une production qualitativement nulle. 

 

 

A noter que ça fait au moins 30 ans que, dans les facs américaines, les cursus d'histoire de l'art et de critique artistique sont notoirement, avec d'autres (particulièrement tout ce qui a "critique", ou "education" dans le nom, ou se termine par "studies"), le refuge des mauvais et flemmards à qui on inculque une grande prétention. De même que l'immense majorité des cursus artistiques. J'avais entendu des connaisseurs du système éducatif dire qu'il y avait plus de 1200 "art schools" (= départements d'arts des universités) aux USA, mais que si on appliquait des critères de sélection un peu sérieux au départ, qu'on y dispensait un enseignement correct et suffisamment exigeant (pour plusieurs classes de niveau dans chaque spécialité) et qu'on se reposait sur les perspectives réalistes d'emploi futur (nombres de jobs dispo, essentiellement), il ne devrait pas y avoir plus d'une douzaine de telles écoles. Sans doute moins: le commentateur, lui, disait que personnellement, il ne voyait que 4 à 6 "art schools" qui valaient quelque chose (genre Julliard et consorts), ce à quoi son interlocuteur répondait qu'il était un peu vache. 

Massification de l'enseignement supérieur converti en business (cad l'enseignement devient hôtellerie/garderie pour enfants gâtés/vaches à lait en termes de mentalité), accaparement des rênes du débat et des décisions dans les domaines artistiques, académiques et médiatiques par une très petite clique idéologique.... Plus 40 ans d'un tel régime = résultat sur vos écrans. La seule illusion de qualité vient en fait des spécialités techniques (imagerie, costumes, cinématographie, son....) qui elles ont des exigences mesurables, du moins quand elles ont les moyens de s'exprimer. Les vrais artistes sont là... Et ce sont, essentiellement, des artisans version contemporaine. 

Un autre élément souvent négligé: la critique ciné/série. Les gens qui la font, du moins dans les grands médias, viennent tous des mêmes cursus, idéologisent à mort leur "analyse" en plus de reproduire les pires travers de ce secteur éditorial très subjectif et influençable par les producteurs de contenus. Résultat: la boucle de feedback dominante n'a pas été un mécanisme de correction depuis TRES longtemps, et l'est chaque jour encore moins. Pas de baffe publique insistante, couvrage des merdages qui culmine maintenant dans la mentalité établie de blâmer le public (particulièrement dans certains genres où les fans sont décrétés "toxiques" sans même droit de réponse) = c'est un dialogue de sourd où le versant de l'offre se complaît dans sa merde. C'est pas pour rien que Netflix a supprimé son système interne de notation (qui s'en souvient encore?), que Rotten Tomatoes est "harmonisé" sur commande, que Imdb ne prend pas en compte certaines notes (0 et 1 ne comptent pas, 9 et 10 comptent) ou que tous ces sites s'arrangent pour dégager/minimiser le négatif en prétendant lutter contre le "harcèlement", les bots et le "review bombing" (mais apparemment, le review boosting -par des hyperfans, militants et les studios eux-mêmes- n'existe pas)... 

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Le 20/05/2021 à 12:15, Tancrède a dit :

Assez marrant aussi est de voir le ou les archétypes audiovisuels féminins (tous genres et formats confondus) ainsi promus: ils forment un portrait assez peu sympathique (je m'attache ici à la production US/nord américaine, surtout) d'un être qui ne "fonctionne" pas réellement, voulant se faire trop parangon et, dans le même temps, auto-indulgent à des cascades de traits aussi contradictoires que franchement asociaux, sous des dehors superficiellement flatteurs/attachants au nom du "tout pour la consommatrice CSP+ nord américaine (surtout blanche, mais pas que). Une vidéo intéressante sur l'une des dernières séries-coqueluches exemplifiant la chose à particulièrement gros traits, par un youtubeur plutot fin dans l'analyse

Je viens de voir la vidéo.

Le truc qui me frappe le plus, c'est que quelqu'un ait eu pu croire qu'on pouvait faire un personnage largement amoral - du point de vue US.

Mais où est passée la bonne morale américaine qui veut que la personne qui couche avec tout le monde (surtout si c'est une femme) est celle qui se fait bouffer parmi les premiers par les dinosaures ?

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il y a une heure, Rob1 a dit :

Je viens de voir la vidéo.

Le truc qui me frappe le plus, c'est que quelqu'un ait eu pu croire qu'on pouvait faire un personnage largement amoral - du point de vue US.

Mais où est passée la bonne morale américaine qui veut que la personne qui couche avec tout le monde (surtout si c'est une femme) est celle qui se fait bouffer parmi les premiers par les dinosaures ?

 

Parce que celle-ci semble être devenue la norme sociale, et de plus en plus assumée, tout en maintenant l'hypocrisie.

 

Le 20/05/2021 à 21:21, Tancrède a dit :

Rappelle toi qu'il y a beaucoup d'explications à ça:

- massification de la production et accélération des rythmes de production avec cette explosion due au streaming = moins de temps pour chaque prod

- effort de plus en plus contrasté entre une petite portion de produits "prestige"/tête de gondole/loss leader/vache à lait espérée (sinon pour le produit lui-même, peut-être pour ses dérivés et suites, son "univers"). La vaste masse de la production est plus contrainte, moins financée.... Et reçoit une masse de scénaristes peu payés, souvent peu formés, et aussi souvent peu motivés, qui sont en plus pressurés de chier des scénars et dialogues à toute berzingue avec toute la qualité du plus minable soap opera.

 

Indépendamment des autres points de ton post, ceux-ci ne sont pas nouveaux. Ils constituent même un retour à la réalité des séries jusque dans les années 1990.

Voir à cet égard les interviews de membres du casting de Star Trek : TNG sur leurs conditions de tournage. Ok ils s'amusaient bien mais quand écoute bien ils décrivent un tournage d'épisodes réalisé à la semaine (avec le même temps imparti aux scénaristes pour pondre un script au-delà de lignes rouges préfixées, un temps de tournage et de montage réduit à la portion congrue et le spe

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On 5/24/2021 at 12:02 AM, Chronos said:

 

Indépendamment des autres points de ton post, ceux-ci ne sont pas nouveaux. Ils constituent même un retour à la réalité des séries jusque dans les années 1990.

Voir à cet égard les interviews de membres du casting de Star Trek : TNG sur leurs conditions de tournage. Ok ils s'amusaient bien mais quand écoute bien ils décrivent un tournage d'épisodes réalisé à la semaine (avec le même temps imparti aux scénaristes pour pondre un script au-delà de lignes rouges préfixées, un temps de tournage et de montage réduit à la portion congrue et le spe

Oui et non: oui dans le sens où les séries n'étaient pas des investissements prioritaires jusqu'à la fin des années 90. Non dans le sens où même la réalité que tu évoques était encore nettement au dessus de la masse de ce qui se fait aujourd'hui sur le versant scénario: une bonne partie était due au fait que le travail y était beaucoup plus libre, avec des équipes beaucoup plus permanentes et rôdées, et surtout faites de gens beaucoup plus et mieux formés, et nettement plus expérimentés en moyenne (moins "jetables"), entre autres choses parce que le pool de recrutement tout comme le besoin par l'industrie, étaient des réalités beaucoup plus réduites. Si bien qu'il y avait une énorme différence qu'on pouvait aussi constater à l'époque entre l'univers des séries d'un côté, et l'univers des soap (qui tournent de 100 à 200 épisodes par an pour les "grosses" séries) de l'autre. Et ce qui domine aujourd'hui, c'est le niveau qualitatif du soap, appliqué à la grosse masse des séries produites, alors même qu'aucune série en particulier n'a à produire plus d'une vingtaine d'épisodes par saison. 

Pour l'exemple particulier de Star Trek TNG: on peut aimer ou pas aimer, trouver qu'il y a de l'intelligence dedans ou voir ça comme un show cheap somme toute assez infantile, mais il y a une réalité plus mature dans l'arrière plan de l'écriture (les dilemmes de personnage, les multiples perspectives qui peuvent se confronter sur un problème en apparence "carré"...), décors en carton pâte et dialogues "légers" mis à part, notamment via la "méthode" Roddenberry; ces "lignes rouges" que tu évoques, qui étaient en fait un patron très développé sur lequel broder l'épisode de la semaine: l'architecture était là avant le travail rapide de ces équipes. Malgré la débauche de moyens et le temps beaucoup plus conséquent dédié à ce qui devait être une série phare pour CBS, le début d'un nouvel univers de séries et films Star Trek, et l'un des produits tête de gondole pour développer leur chaîne de streaming, Star Trek Discovery a failli sur tous les plans: non seulement c'est un échec massif et coûteux d'audience (que Netflix et Amazon n'ont même pas voulu porter à l'international), mais en plus, y'a pas besoin d'être critique d'art, ou même particulièrement anti-wokester pour voir les problèmes de qualité dans le scénar, les persos, les dialogues, l'architecture de l'histoire fondamentale de la série.... Les tâcherons qui pondent une telle merde quand ils ont tous les moyens ont peu de chance de produire quoique ce soit de valable s'ils doivent passer en mode industriel. 

Ceux qui se plaignent des problèmes des années 90 étaient d'une autre qualité, et pouvaient faire marcher, bon an mal an, des projets dont le mode de production était la va vite. Big difference. 

Modifié par Tancrède
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Désolé, mais je vous trouve quand même bien pessimistes.

Dans la production cinématographique récente, on parvient encore à trouver de temps à autre des petites choses sympathiques. Deux exemples : Wind River et Zootopie

Révélation

Le premier film reprend la trame d'un western à l'ancienne, avec pour personnage principal un mâle blanc clairement hétéro. D'accord, il ne culbute pas le personnage féminin, mais le scénario nous fournit une bonne explication (non il n'a pas peur qu'E. Olsen lui jette un sort, les cinéphiles comprendront :bloblaugh:) De même les indiens y sont montrés sans complaisance ni cruauté (et pourtant si Jeremy Renner avait empoigné un arc, les cinéphiles auraient sûrement souri :chirolp_iei:)
Zootopie taille lui carrément un costard au mouvement wokiste et à son exploitation politique. Entre le lapin qui explique benoîtement que seuls les lapins peuvent se qualifier de "mignons" entre eux, le maire adjoint qui déclare "la peur ça marche toujours" et les proies qui se posent en victimes pour stigmatiser les prédateurs, je crois que le compte est bon. 

Alors oui, Holllywood nous sort régulièrement des navets infâmes, il suffit de jeter un œil aux remakes de Drôles de dames ou de SOS fantômes. Mais il existe aussi des remake plus qu'honorables. Là ce sont deux séries qui me viennent à l'esprit: Galactica et La bande à Picsou.
BSG et Ducktales 2017 ne sont pas exemptes de défauts, mais on compare avec les orignaux des années 70-80, pour moi il n'y a pas photo. Les copies possèdent une trame feuilletonnante, des personnages bien mieux écrits et des rebondissements qu'on ne voit pas toujours venir.

Alors est-ce que le niveau moyen de l'audiovisuel américain est médiocre, voire mauvais? Sans doute. Mais est-ce que c'est vraiment nouveau? Je veux bien croire que la portion de séries et de films acceptables a diminué sur les quarante dernières années, mais comme la quantité totale a explosé, ça nous laisse quand même un nombre de fictions à regarder qui n'a pas vraiment varié. Elles sont peut-être plus difficiles à dénicher, mais on peut le faire depuis son canapé ou son bureau, sans avoir à bouger de chez soi et à l'heure qui nous plait.

Concernant plus spécifiquement la VOD, je crois que c'est @Tancrède qui a souligné que le budget des ménages les amène à se limiter à un ou deux abonnements. Cela ne laisse de la place que pour un leader, un challenger, voire pour un outsider qui ne joue pas selon les règles.
Les deux premières places se trouvent indiscutablement occupées par Netflix et Disney+. Pour autant que je sache, ces deux sociétés investissent massivement dans la production, mais ne gagnent pas ou très peu d'argent. Elles ne peuvent se permettre ces dépenses que parce que leurs actions se tiennent bien en bourse.
Sauf que des sociétés que les investisseurs valorisent pour leurs parts de marché et non pour leurs bénéfices, on sait tous que ça finit mal. Les gens croient que les arbres peuvent monter jusqu'au ciel, mais la bulle spéculative finit tojours par exploser. Le jour où Netflix et Disney+ devront équilibrer leurs comptes, on peut quand même supposer qu'ils commenceront par couper les fictions que les gens ne regardent pas. Si les productions wokistes ont du succès, tant mieux pour elles, ça prouvera que les analyses communautaristes des sociologues américains sont fondées. J'avoue que j'ai un énorme doute.
Et si les boites de VOD s'obstinent à produire majoritairement des bouses politiquement correctes, les spectateurs iront voir ailleurs et les entreprises péricliteront ou se feront racheter. Bienvenu dans le capitalisme :smile: (une petite fraction d’œuvres "progressiste" perdurera toujours, ne serait-ce que pour avoir de bonnes critiques, remporter quelques oscars et s'acheter une conscience. Black Panther constitue un bon exemple)

Je considère cependant qu'Amazon tient la place de l'outsider et constitue un cas un peu plus compliqué, puisque la VOD ne constitue qu'un des services d'Amazon Prime. Mais s'il y a bien une société qui connait parfaitement le comportement de ses abonnés, c'est elle. Et son PDG, J. Bezos, est un animal à sang froid, pas vraiment dépensier et que n'étouffent pas les scrupules. Le jour où il estimera que la production audiovisuelle coûte plus cher qu'elle ne rapporte, il tranchera sans  états d'âmes.

Parce que, au final, il ne faut pas oublier qu'on peut voir bien autre chose que de la VOD sur nos écrans. Un des avantages du Web, c'est qu'on accède à des contenus avec une immense liberté, ce qui permet l'apparition de succès inattendus. Certes cela peut-être pour le pire (le X et les vidéos de petits chats) mais aussi pour le meilleur (A very Potter musical s'avère pour moi infiniment meilleur que les films officiels sur le personnage de J.K Rowling. Et je n'aurais jamais découvert cette comédie musicale sans youtube) La concurrence existe, Hollywood devra s'adapter, mais l'Histoire prouve qu'ils y parviennent, quitte à y laisser des plumes.

Au final, si le nombre de films et de séries intéressantes n'a pas varié depuis des années, à titre personnel cela me va très bien . Tout simplement parce que le temps que je peux y consacrer n'a pas beaucoup varié depuis 20 ans. Je trouve sans problème une dizaine d'heures de contenus à visionner par semaine et s'il me reste du temps ... je vais sur le forum de air-defense !:wink:

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A noter, dans les outsiders qui viennent de nulle part et profitent des plates-formes actuelles, du moins tant qu'elles ne se soumettent pas encore totalement aux diktats des gros producteurs de contenus (ce qui est en train d'arriver à Youtube, plus ou moins lentement selon les types de vidéos): plusieurs films et séries dérivées de Star Wars par des amateurs, des fans ou de petites sociétés de prod tentant de signaler leur existence à de potentiels bailleurs. Ainsi:

- Star Wars Bucketheads, sur la chaîne Transmute Pictures (commence avec la bataille d'Endor vue du sol par les stormtroopers coincés dans la forêt)

- les shorts des chaînes Cinematic Captures et Loacher Films

Y'a beaucoup de trucs de ce genre à trouver sur Youtube et ailleurs, liés à des tas d'univers de films et séries existants, ou complètement originaux, dont beaucoup de très bonne facture, souvent faits par des amateurs passionnés et des pros entre deux jobs "officiels" ou qui parviennent à se financer avec de telles productions cheap, hors des grosses structures corporate. On savait que ça existait pour les genres cheap comme la comédie, mais il y a vraiment beaucoup de gens capables de produire des trucs assez ambitieux. 

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il y a 31 minutes, Tancrède a dit :

Y'a beaucoup de trucs de ce genre à trouver sur Youtube et ailleurs, liés à des tas d'univers de films et séries existants, ou complètement originaux, dont beaucoup de très bonne facture, souvent faits par des amateurs passionnés et des pros entre deux jobs "officiels" ou qui parviennent à se financer avec de telles productions cheap, hors des grosses structures corporate. On savait que ça existait pour les genres cheap comme la comédie, mais il y a vraiment beaucoup de gens capables de produire des trucs assez ambitieux. 

le rêve de tout fan ^^

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Une assez bonne série cette fois, Monarca.

On y suit les aventures d'une Américano-mexicaine qui revient à Tequila reprendre les affaires familiales après l'assassinat de son père. Dans une société gangrénée par la corruption et les intrigues, elle va essayer de nettoyer l'entreprise de ces pratiques illégales et immorales.

Cette fois, c'est plutôt équilibré.

On n'est pas trop dans le manichéisme. Tous les personnages (masculins ou féminins) ont leurs qualités et leurs défauts et on évite les leçons de morales sociologiques.

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1 hour ago, Kiriyama said:

Une assez bonne série cette fois, Monarca.

On y suit les aventures d'une Américano-mexicaine qui revient à Tequila reprendre les affaires familiales après l'assassinat de son père. Dans une société gangrénée par la corruption et les intrigues, elle va essayer de nettoyer l'entreprise de ces pratiques illégales et immorales.

Cette fois, c'est plutôt équilibré.

On n'est pas trop dans le manichéisme. Tous les personnages (masculins ou féminins) ont leurs qualités et leurs défauts et on évite les leçons de morales sociologiques.

Merde; ça devait être pas si mal.... Ils l'ont annulée après 2 saisons. De nos jours, ce peut être une preuve de qualité :laugh:

 

17 minutes ago, g4lly said:

Maitresse May est de retour :wink:

 

images?q=tbn:ANd9GcQzxfhDCOyszxDdWqarWuN  :tongue:

Blague à part, j'ai pas réussi à accrocher à cette série: outre certaines tropes irritantes, il doit y avoir un truc que j'arrive pas à définir exactement, mais qui tourne autour d'un problème de rythme, allié à des persos que j'arrive pas à trouver suffisamment sympathiques/intéressants pour m'accrocher pendant les longueurs. 

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il y a une heure, Tancrède a dit :

Merde; ça devait être pas si mal.... Ils l'ont annulée après 2 saisons. De nos jours, ce peut être une preuve de qualité :laugh:

Oui, de belles séries sont annulées, alors que des nullités continuent pendant des années.

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Le 29/05/2021 à 22:02, rendbo a dit :

Firefly, 12 épisodes

Dresden files, pas plus...

...

Il y avait, pour moi, Jericho, Invasion (excellente série), Bunheads (géniale !), Dare Me, Spinning Out, Le Monde de Joan (un peu naïf et gentillet, mais sympa)...

Et quand je vois 17 saisons de Greys's Anatomy, 18 de NCIS, etc. !

Modifié par Kiriyama
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il y a 34 minutes, Kiriyama a dit :

Le Monde de Joan (un peu naïf et gentillet, mais sympa)...

juste à la lecture du synopsis, tu devrais essayer https://fr.wikipedia.org/wiki/Wonderfalls .

La brochette d'acteurs est sympas, les rôles vraiment barrés, l'histoire gentille mais sympa. Le doublage en français (de l'héroine) est un peu étrange mais on s'y fait...

Wonderfalls.jpg

12 épisodes, mais c'était compliqué de faire plus sans tomber dans le sérial.

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Salut !

Une excellente série française basée sur une histoire vraie : Dérapages.

Eric Cantona incarne un ancien responsable des ressources humaine, laminé par six années de chômage. Aussi, quand on lui propose de devenir recruteur pour un grand groupe international, il ne peut refuser. Pour tester ses cadres, une entreprise française va organiser une fausse prise d'otage à laquelle il devra participer et tester les futurs cadres.

C'est vraiment fantastique comme série. Eric Cantona semble aussi bon acteur que footballeur, et le reste du casting est à l'avenant. Mention spéciale à Alex Lutz, glaçant en PDG froid et sans pitié.

Le réalisateur et Eric Cantona rendent bien aussi cette impression d'impuissance et de misère sociale dans laquelle baigne le héros. C'est fort poignant par moments.

 

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Bof, j'ai l'impression que c'est plus un véhicule pour Pierre Lemaitre qui depuis "Au revoir là-haut" a beaucoup de grain à moudre tandis que Cantona est un amuseur à bobo via sa femme. Que lui soit une légende de Manchester United quand le Football anglais jetait les bases de sa reconstruction, soit  mais sa carrière sportive est surestimée, et l'homme (tant bien même il ne faut pas juger) n'a pas l'air d'un sommet de sagesse, pondération, d'intelligence et de culture.

En terme de jeu, il n'y a pas grand chose, c'est exactement le même accent, les mêmes intonations que le film avec Ken Loach il y a 10 ans, ou l'homme sandwich. Ce ne m'étonne pas qu'il joue dans cette série brocardant les multinationales impitoyables et avaricieuses, ça correspond à ses positions politiques caricaturales.

Quant à Alex Lutz, il souffre un peu de typecasting dans ce rôle, il avait joué un personnage similaire dans "Un petit boulot" avec Romain Duris, petite comédie noire divertissante.

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Mais justement, ce n'est pas vraiment une comédie, puisque basée sur des événements réels, même si largement romancé par la suite. Mais l'idée de cette prise d'otages était réelle.

Pour ce qui est de brocarder les multinationales, en tout cas sur la façon dont elles se comportent en France vis-à-vis de leurs employés, c'est assez proches de ce que les grands groupes ont pu faire.

Modifié par Kiriyama
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