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Micro management des unités


Tancrède

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@ Clairon,

On ne va pas jetter le bébé avec l'eau du bain ; admettons que pour les armes techniques il faut continuer à recruter en direct...

Mais tu dois avouer qu'il y a  quand même quelque chose de drôle : tout le monde est d'accord pour vanter la qualité / solidité de la Légion, sans faire le lien avec le mode de recrutement des sous-off...  Je suis persuadé qu'une grande partie des qualités de la Légion en découle. Evidemment c'est moins poétique que penser que l'on recrute tous les vieux guerriers en deshérance... :lol: Nb On pourrait parler aussi de la limite d'âge de recrutement, plus élevée que dans la régulière.

Notons que l'on retrouve ces deux caractéristiques (âge et sous-off) chez les Royal Marines, dont on admet également la qualité...

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@ Clairon,

On ne va pas jetter le bébé avec l'eau du bain ; admettons que pour les armes techniques il faut continuer à recruter en direct...

Mais tu dois avouer qu'il y a  quand même quelque chose de drôle : tout le monde est d'accord pour vanter la qualité / solidité de la Légion, sans faire le lien avec le mode de recrutement des sous-off...  Je suis persuadé qu'une grande partie des qualités de la Légion en découle. Evidemment c'est moins poétique que penser que l'on recrute tous les vieux guerriers en deshérance... :lol: Nb On pourrait parler aussi de la limite d'âge de recrutement, plus élevée que dans la régulière.

Notons que l'on retrouve ces deux caractéristiques (âge et sous-off) chez les Royal Marines, dont on admet également la qualité...

On compare deux institutions faisant chacune de 5 à 8.000 militaires face à une armée de plus de 120.000 .... les enjeux ne sont pas les mêmes .... Dans la Légion, l'avancement peut être encore plus rapide que dans la régulière si l'on a un passé de sous-off ou d'officier et une bonne maitrise du français.

De nouveau, ce n'est pas le recrutement direct de moins de 50 % des sous-off français qui pose problème, surtout quand on sait qu'il plus de 4 à 5 candidats "valables" par poste offert. C'est l'utilisation des sous-offs et leur nombre total qui pose problème.

N'oublions pas aussi un phénomène chez les brittons ... l'inflation des grades : un Lt Colonel commande un bataillon, un major une compagnie, un captain un peloton, ... là ou chez nous nous aurons parfois un Adjudant-Chef ou un Major (version française) remplisse parfaitement cette mission

Clairon

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L'inflation des grades ? Un Major CDU chez les brits a deja été selectionné très durement, beaucoup plus qu'un CDU qui va faire son TC en France.  L'enjeu en France c'est de savoir si le gars aura ou non un Cie de Cbt ou si on lui colle la CBI....après, les OAEA/OSC/Rangs se retrouvent avec la CCL et tout le monde est content. La vraie sélection n'intervient que plus tard avec l'EMS2

Chez les brits, en particulier dans les unités d'infanterie et des RM, la compétition est féroce et il n'y a pas de place pour tout le monde. Le Major qui recoit un commandement a en plus déjà une expérience de l'EM et il a un niveau supérieur à un CNE TCT DEM français. Ce n'est pas étonnant car par rapport à la France il a un bon 5 ou 6 ans de plus qu'un off de recrutement direct (St Cyr)qui prend sa compagnie...

Les CNE chefs de section existent surtout dans les sections spécialisées (Support Coy essentiellement) et surtout, on en trouve aussi en France ! Certes ils sont essentiellement OM dans la colo (cf les sections du 2°RPIMa par exemple) mais cela existe.

De plus, on dermande plus de qualifs' aux chefs de section brit qu'aux français, en particulier dans le domaine des appuis où les brits sont bien mieux formés (TACP, EO/ELO).

De toutes les façons, il suffit de voir comment s'appelle l'exercice final des LTN à l'EAI de Montpellier (l'exercice Malouines/Falklands !) et le foin qu'a fait l'EMIA pour sa médaille d'argent à Cambrian Patrol en 2007 (avec une équipe constituée de 8 officiers d'active alors que le réglement n'en prévoit qu'un  et que des équipes d'University Officer Training Corps, donc des prémilitaires britanniques, terminent avec des médailles d'or!) pour voir vers quelles références les regards se tournent....

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Un Major CDU chez les brits a deja été selectionné beaucoup plus durement qu'un CDU qui va faire son TC en France.  L'enjeu en France c'est de savoir si le gars aura ou non un Cie de Cbt ou si on lui colle la CBI....après, les OAEA/OSC/Rangs se retrouvent avec la CCL et tout le monde est content. La vraie sélection n'intervient que plus tard avec l'EMS2

Chez les brits, en particulier dans les unités des RM, le Major qui recoit un commandement a en plus déjà une expérience de l'EM et il a un niveau supérieur à un CNE TCT DEM français.

Les CNE chefs de section existent surtout dans les sections spécialisées (Support Coy essentiellement) et surtout, on en trouve aussi en France ! Certes ils sont essentiellement OM dans la colo (cf les sections du 2°RPIMa par exemple) mais cela existe.

De plus, on dermande plus de qualifs' aux chefs de section brit qu'aux français, en particulier dans le domaine des appuis où les brits sont bien mieux formés (TACP, EO/ELO).

De toutes les façons, il suffit de voir comment s'appelle l'exercice final des LTN à l'EAI de Montpellier (l'exercice Malouines/Falklands !) et le foin qu'a fait l'EMIA pour sa médaille d'argent à Cambrian Patrol en 2007  pour voir vers quelles références les regards se tournent....

Alors là, je décerne le Prix Kamoulox du message le plus incompréhensible pour cause d'abus de sigles, raccourcis et abréviations obscurs à tout va  :O

Il avait fait un pari ou quoi le type ?  :lol:

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Le prix Kamoulox.... J'en re-veux Tancrède !!!  :lol:  :lol:  :lol:

Puisque le "micro-management" fait l'objet d'une attention significative, je souhaiterais alors y apporter ma modeste contribution.

Passé tout à fait inaperçu il y a maintenant presqu'un an, le concour Major de l'ADT n'existe plus. Le corps des majors ( corps à grade unique) est dissous et le grade réintègre le tableau sou-officiers. A ce titre ce grade n'est donné qu'au "mérite" et tout adjudant chef correctement nanti coté carrière peut postuler.

Voila une belle connerie,  et bien fumeuse. J'y note comme effet à court et moyen terme une réelle dévalorisation du grade, une passerelle "rang" sérieusement amoindrie et finalement un enfermement du corps des sous-officiers plus marqué.

Comme un nivellement par le bas, quoi. >:(

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C'était pas moi, mais un vil personnage ayant recyclé mon avatar à la chinoise  :lol: (copié en plus petit et moins bien  ;)). Mais je l'aurai un jour, je l'aurai (air connu).

J'en profite pour étendre un peu mes interrogations sur l'artillerie à nos unités en général, par voie de comparaison avec d'autres pays:

- nos régiments Génie me semblent les plus adaptés en format, quand on compte à part, encore, ces satanés CBI/CAS: ils tournent autour de 650-700h en moyenne, là où un RG anglais est autour de 550h, mais avec un escadron de moins (eux ont des squadrons et des companies dans le génie): ils n'ont pas l'équivalent de la compagnie d'appui dans un RG combat (c'est pourtant salement utile de l'avoir de façon organique aux côtés des 3 Cies), et leur comapany/squadron de commandement n'a pas les unités spécifiques qu'ont nos CCL (plongeurs démineurs....).

- nos Rgts Leclercs (vaste sujet) sont sous-dimensionnés au regard de leur parc de chars et autres véhicules, ce qui limite leur capacité de projection, surtout en configuration maxi (les 80 bestioles, en cas de conflit majeur). Ils ne peuvent fournir au maxi qu'un RC 53, ou un RC40 plus 1 escadron (2 en tirant un peu), et encore en annulant tous les cycles et en ne laissant que des réservistes et la CAS pour tenir la maison. Sans tenir compte des absences normales (maladies, indispo, inaptitudes, désertion; les stages et permissions sont annulées en config maxi), ils auraient besoin de 100 à 150h de plus, pour un total optimal, CAS comprise, de 1300h. Je ne sais pas quels sont leurs problèmes de gestion interne et leurs sureffectifs propres, mais je sais que l'ABC est sans doute la mieux gérée de ce côté.

- Exemple de l'ABC efficace (ça me fait mal de dire ça): les RC 48 qui, avec 800h (870 maxi), semblent les mieux ajustés aux besoins. On m'a dit que 850 serait au poil pour eux, mais c'est déjà pas mal.

Note pour l'EMAT: si vraiment le 3ème Hussards doit être dissout (et je m'élève énergiquement contre cette indignité), dispatcher ses effectifs dans les RC80 ne serait pas du luxe.

Pour recoller au sujet et retrouver mon postulat de départ, je constate qu'on arrive souvent à la même conclusion: le nombre de postes et d'échelons de commandement, la fermeture plus ou moins avouée du corps des officiers, avant tout dans les hauts grades, les chapelles.... Mais n'oublions pas aussi cet absurde éclatement géographique qui impose une CAS pour chaque unité, qui plus est gonflée par de nombreux effectifs rendus nécessaires par l'isolement, l'éclatement des achats, le gaspillage de fric dans le moindre transport pour fins d'entraînement, les logiciels antiques, les modes de gestion absurdes et dépassés, l'irresponsabilité générale des officiers dans cet aspect du business, la somme de paperasserie exigée, les échelons administratifs....

Tout cela est vrai, mais concerne surtout la CAS/CBI, encore une fois. J'essaie de visualiser ce qui justifie que l'effectif projeté soit chez nous supérieur en général (surtout dans l'infanterie et l'artillerie) à ceux d'autres nations, à nombre de combattants égal (je fais donc abstraction et écarte du compte notre chère 4ème Compagnie de Combat). De quoi, en OPEX ou dans un schéma de projection maxi, s'embarrasse t-on dans le fonctionnement des échelons de commandement, d'administration et de log, dont les autres ont su s'affranchir? N'est-il question que de technologie et de matos que nous remplaçons par une pléthore de bonshommes plus nécessaires l'arme au poing?

Là je ne parle strictement que de ce qui est nécessaire (et il faudrait peut-être faire un régiment fictif type) pour faire combattre 1 RI à 4 Cies (de 4 sections  ;)), et 1 RA à 4 batteries.

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Je me demande si l'explication de tout ce "foutoir", n'est pas à rechercher dans le modéle "armée de mobilisation"...

Il me semble que  l"AdT est encore complétement "sur-déterminée" par l'ancienne armée de conscription.  Bien sur les implantations géographiques. Mais aussi, l'approche formation et organisationnelle, les différentes "couches statutaires" et les rapports entre celles-ci...

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C'est certain qu'on est encore dans une armée à structures de conscription: je vois même pas à quoi peuvent servir les 3/4 des effectifs d'une CAS/CBI, l'essentiel de ces fonctions pouvant être centralisé, et plus encore concentré pour plusieurs unités. Ca frise la démence.

Mais s'il y a un truc que j'aimerais vraiment savoir, c'est où se trouve les responsabilités: ce système garantit avant tout que tout le monde puisse couvrir son cul et ne rien assumer. Et à force de dire que c'est rien que la faute aux EM et aux politiques (ces derniers avant tout par ignorance, triche sur les budgets et je m'en foutisme), ça me plairait bien de pouvoir préciser un poil ce que ça veut dire, surtout chez les officiers. Surtout parce que ça continue....

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A mon avis il n'y a pas une cause unique...

Certes les aspects "protection" des acquis et des "formes carrières" sont probables et sans doute  les aspects "territoriaux" au sens d'aménagement du territoire.

Mais il me semble que, fondamentalement, le noeud est dans la professionnalisation décidée à "l'emporte piéce" sans vrai débat sur le sens et les objectifs stratégiques. La période de mise en oeuvre, essentiellement la cohabitation, a probablement à conduit à des compromis boiteux et/ou à un consensus "mou". Peut-être aussi, un manque de pragmatisme dans le mode d'évolution de la conscription vers le professionnel.  A mon sens, tout ça à été fait un peu sur le mode du "tout ou rien", au lieu de procéder par étapes avec des retex et ajustements progressifs.

Ils n'ont pas non plus mesure l'impact financier des soldes et des opérations ext. (opex qui étaient pourtant le coeur de justification de la manoeuvre) Tout comme ils n'ont pas mesure le croisement de cet impact financier avec les bésoins de rénouvellement en matos, bésoins qui étaient pourtant prévisibles...

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C'est certain qu'il y a eu du brutal, mais on ne peut pas toujours tout faire par petits pas; il y a toujours un moment où il faut lancer un gros coup, voir ce qui merde et le corriger au fur et à mesure. Le problème de la méthode des petits pas (je ne me fais pas apologiste d'une méthode, elles ont toutes leurs défauts et leurs avantages) est que justement on ne revoit pas le système général, à moins de disposer, ce qui n'est jamais le cas, d'une énorme réserve d'argent et de volonté politique pour pouvoir intervenir et réformer pendant très longtemps dans de multiples endroits qui signalent tous leurs problèmes de fonctionnement en permanence.

Le vrai problème fondamental est que la réforme de 1996 n'a pas vraiment prévu de méthode du tout alors qu'une grande tabula rasa n'aurait pas été déplacée: refonder l'armée eut été dnas l'ordre des choses. Il aurait fallu définir un format minimum et reformer les unités en ne gardant que le nom et en changeant tout le reste. C'est une vieille antienne que répètent les britanniques: ils gardent les noms des organismes et changent tout quand nous changeons les noms et gardons les mêmes organismes. Le point est qu'il existe toujours une façon simple de procéder quand on ne sait pas par où commencer: on reprend par la base. Définir un format, un champ d'action, une doctrine d'emploi, une méthode de GRH (incluant les traditions, l'entraînement, les mentalités....) et donc les matériels et l'organisation globale qui en découle, relève de choix globaux et stratégiques qui ne seront jamais bons du premier coup. Mais on sait qu'on aura besoin de bataillons, d'unités type.... Dont le format n'a rien de bien original, ne serait-ce, une raison parmis mille autres, que parce que l'OTAN et nos alliés en ont une définition assez précise sans qu'elle soit vraiment contraignante en termes de moyens d'action. Dès lors qu'on définit cela, on peut reformer le gros de l'AdT sans vraiment se préoccuper de questions trop générales: on forme une réserve de bataillons d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie....

Après on peut se poser la question, de l'organisation des grandes unités qui, franchement, n'aurait même pas du être un vrai problème. Au lieu de quoi, on a à peine modifié le schéma des divisions de la réforme Giscard et celles de la formation de la FAR: on a supprimé une grosse partie du corps mécanisé, élagué un poil les divisions restantes (en moyenne un régiment ou bataillon de combat par division y est passé, le cas particulier étant celui des bataillons de chars fusionnés dans les GC80 dont les effectifs furent siphonnés), et on les a pompeusement rebaptisées brigades en leur coupant leurs moyens logistiques organiques qui, eux, furent concentrés. Avant 1996, l'effectif combattant d'une division méca ou blindée était de 7700h maxi; celui des brigades qui leur succèdent se situe entre 6600 et 7000. Quel pas de géant!

Le point est qu'on a prolongé l'existant en engageant des pros aux postes laissés vacants par les appelés, mais surtout qu'on a laissé l'orga géographique existante, tant par habitudes que par compromissions politiques purement électoralistes: je me répète sans arrêt sur l'organisation géographique, mais elle est au coeur de tout. La laisser éclatée, c'est multiplier les structures, et donc les postes de commandement aux petits pieds, les effectifs redondants de service et soutien, les surdépenses de déplacement au moindre entraînement et à chaque projection, l'absence de concentration des moyens et de l'effort de maintenance et d'entretien, les structures administratives.... Tout est lié à cet éclatement physique.

Cet éclatement laisse trop d'occasions de continuer les mêmes processus, les mêmes attributions, les mêmes copinages.... Qui est le con qui a décrété qu'un chef de corps ne devait rester que 2 ans en place? Ou qu'à peu près n'importe quel officier resterait rarement plus longtemps que ça au même poste? L'organisation géographique justifie les lourdeurs, et pire encore continue de les encourager.

La seule solution que je peux voir est de trucider les promos de Saint Cyr sur quelques années (et hop pour Stratège/Patriote Inquiet): on les divise par 3 ou 4 pendant 5 ans avant de retrouver un rythme qui atteindrait au maximum la moitié de l'effectif actuel d'une promo. Parallèlement, on dégage par le haut; jadis, on aurait pu créer des fournées de maréchaux  :lol:, mais là, il faudrait se contenter de les dégager sans leur laisser toutes ces conneries abusives (bureaux, véhicules d'ordonnance....), au besoin avec un viatique pour faciliter le deal et éviter les actions bureaucratiques discrètes et multiples. Il faut tarir la ressource pour les forcer à se réorganiser; et sans doute même créer la pénurie pendant un moment.

Le problème d'une politique des petits pas est qu'elle laisse un poil trop le temps de s'hébituer et de s'adapter à ceux qui squattent un système: faut parfois passer au traitement de cheval (et sans Morin  :lol:) pour que l'organisme puisse se réinventer. Forcer l'AdT à ne garder que 8 ou 9 grandes bases maximum (un peu plus de petites implantations), contraindre dramatiquement les postes d'officiers et limiter les effectifs d'officiers dispo. On verrait alors comme par miracle l'administration se rationaliser sans ordre du politique, et sans doute qu'une ou 2 brigades supplémentaires naîtraient (ça crée quelques postes en plus) de nulle part à effectif global égal.

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La pyramide des grades est pour beaucoup dans le "j'm'en foutisme". Afin de moins mal payer les membres d'une armee desormais 100% d'active (j'ai du mal a dire pro), les galons ont ete distribues beaucoup trop largement.

Cela commence a la base; dans une Cie d'infanterie, 50% des EVAT sont CCH...donc devaluation du grade de CCH qui est deja assez bancal en comparaison du grade de Caporal des autres armees. Expliquer a un etranger qu'un CCH c'est un brave gars qui n'a pas le potentiel sous-off ou qui est trop vieux pour avoir une carriere de sous off interessante mais qui selon les unites et les epoques peut tout faire de GV de pointe a chef de groupe CT1 en passant par alcoolique au dernier degre mais garde en service car decoratif en raison de ses tres (trop) nombreux rubans...

Pour les sous-off c'est pareil; comme dit precedemment, dans une section d'infanterie brit, 1 SGT, 3 Cpl, 3 Lcpl (theorie, les Cpl sont parfois des "senior private"); en France pour le meme boulot, 6 ou 7 sous-off et une dizaine de CCH. Dire que c'est beaucoup trop est bien en dessous de la realite. Apres, tous ces sous off se retrouvent apres un certain nombre d'annees en section/peloton dans des postes plus "calmes", en administration centrale, en ecole ou en EM/CBI/CCL/CAS. Et la, en effet, il y a rarement du travail pour tout le monde toute la journee.

Je ne compte pas les Cpl, leur galon ne sert qu'a maintenir le pouvoir d'achat des jeunes EVAT, ils n'ont en general pas la responsabilite de chef d'equipe qui devrait aller avec ce grade. Les 1 Cl automatiques sont la pour info, ils ne doivent, de memoire, former que 25% des effectifs d'une Cie d'infanterie...

Pour les officiers, tout le monde critique le fait que les effectifs des promos de l'ESM/EMIA ne baissent pas. Mais bizarrement, il n'y a jamais assez d'officiers...En 24 mois de service je n'ai jamais vu plus de trois officiers dans la Cie meca ou je servais. Le CDU, l'OA et un chef de section origine IA. Pareil dans les autres Cies.

Depuis,en plus,  la France s'ouvre de plus en plus a l'international; les demandes pour armer les EM de l'OTAN sont enormes et avec notre retour elles vont exploser. Qui va se porter volontaire avec un pouvoir d'achat en chute libre (les primes de vie à l'etranger viennent de baisser pour pratiquement tous les fonctionnaires francais mutes a l'etranger) pour aller passer quelques annees dans un EM OTAN en Norvege, en Turquie ou en Belgique ?

S'il est vrai que les LCL s'entassent dans tous les EM, en regiment, ils demeurent rares. En moyenne, un rgt classique c'est un Col CDC, un LCL CDT en second, un LCL CBOI, un CDT adjoint de BOI, un CDT chef de BML, un commissaire pour l'ADM/finances, un CDT et trois CNE au BOI pour Ops, rens, entrainement, formation, OPEX etc, un off sup adjoint pour assister le CDC, un CDT chef des RH,  et le medecin chef et son adjoint (parfois). Pour 7 a 8 Cies cela ne me semble pas scandaleux mais il vrai qu'une rationalisation est toujours possible. Mais cela signifierait un regroupement des gestionnaires et donc une perte du suivi personnalise qui permet tout de meme de regler beaucoup de problemes de personnel a la source tout en maintenant le moral. Comment dans ces conditions expliquer que le CCH Tapedur a besoin d'etre mis dans un poste tranquille pendant 6 mois le temps de regler son divorce ? Une administration eloignee, aveugle "sans coeur" ne serait pas souhaitable pour ces raisons la.

Pour en revenir au galons, il serait possible de reguler l'acces au grade de CDT puis de LCL. Si les gens sont bien payes, tout est possible. Sinon l'avancement, souvent automatique avec la demotivation qu'il implique, est souvent le seul moyen de mieux payer le personnel, au risque de se retrouver noyes sous les ADC et les LCL comme aujourd'hui.

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Sur cette question des grades, je suis dubidatif. J'ai le souvenir d'escouades de commando composées à 50 % de quartiers maîtres et le reste des OM, déjà dans les années 70.

Aujourd'hui, les GIR (Groupes d'Intervention) des Groupements des Fusiliers sont à ~50% en OM et je pense pas mal de QM. Il me semble que dans la Marine la différence entre "grade = niveau technique" et la fonction, "caporal", "adjudant" etc...,  ne pose pas de vrai problème...

nb Je veux bien admettre que les différents rôles (dans la carrière)  du Fusilier (instructeur, capitaine d'armes...) introduisent un biais dans l'analyse...

@ Tancrede.

Une chose est d'avoir un plan d'ensemble, autre chose est la "conduite de projet" et les étapes de celui-ci...

Il me semble qu'il aurait été plus "pragmatique" de commencer à organiser les choses brigade par brigade. Par exemple : nous avons bésoin d'une brigade amphibie. Ok :  moyens, organisation effectifs, formation... Et on fait ce boulot là et on le fini et y compris en mettant les moyens au niveau équipement.  nb ça peut être brigade amphibie, para, FS au meme temps...

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J'entends bien, et c'est pas incompatible avec mon point de vue: quand je parle des grandes idées d'orga, je parle des axes stratégiques, le truc des sphères célestes sur lequel nos officiers passent beaucoup de temps à coups de Powerpoints, au point d'avoir développé un langage propre et surtout imbitique.

Mais je faisais, point compatible avec ta vision, référence à la définition par la base: on rebâtit l'organisation par l'unité élémentaire. On peut lui fournir un cadre vague et un objectf (brigade avec une fonction définie), mais la seule chose rationnelle à faire pour l'organisation effective est de reprendre depuis le groupe de combat, c'est la seule façon de revoir un système sans trop reproduire le précédent.

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Pour les effectifs en CBI CCS, ne pas oublier certains points :

Les EVAT en formation : 6 mois en moyenne pour former un Evat opérationnel. Pour un RI avec 800 MDR, il faut plus d'une centaine de nouveaux engagés par an ... Donc déjà en moyenne 50 EVAT en formation par régiment.

Un régiment de 1.000 personnels dispose d'une administration comme n'importe quelle entreprise. La filiale du groupe US pour laquelle je travaille compte 1.300 personnels, soit un gros régiment. Enormément de systèmes sont consolidés/centralisés, il reste quand même un bonne dizaine de personnes pour le service du personnel, 15 personnes à l'Economat/service financier interne, une dizaine de gardes en permanence, 4 personnes pour le service du courrier, une 20-taine pour le resto d'entreprise, ....

Donc vous retrouvez à la CBI une bonne dizaine de personnes pour le service RH, autant pour le service financier, le service de garnison, la "restauration-loisirs", la formation/entrainement, les auxiliaires sanitaires ..... cela grimpe facilement à 100 personnels hors EVAT en formation, soit un total de 150 cocos ...

Regrouper plusieurs unités sur des grands camps à proximité de grandes métropoles (Nimes/Garrigues, Lyon/La Valbonne, Marseille/Carpiagne, Tours/Le Ruchard, Reims/Mourmelon, Bordeaux/Souges, ....) permettrait certaines économies de fonctionnement, mais ne revons pas trop il y a un plancher a ce genre de réforme ... Et ne tombons pas dans la croyance que plein de choses peuvent être faites centralement loin des "usagers", la qualité livrée est généralement catastrophique.

Exemple vécu : notre support informatique a été consolidé en Inde pour tout le groupe, car cela coutait moins cher, et après 6 mois cette consolidation coutait encore moins cher que prévu car les pseudo-ingénieurs indiens se tournaient les pouces à ne rien faire, et pour cause plus personne ne leur téléphonait tant la qualité délivrée était infame : seule langue de support l'anglais "de pigeon" parlé à Bangalore, après 3 coups de téléphone avec un gars incapable de comprendre votre demande, et bien vous abandonniez ... entretemps le temps passé par chaque employé a essayer de réparer lui-même ses outils informatiques ou le faire faire par un collègue explosa .... les services locaux re-implémentèrent "en douce" des équipes de support "fantomes" n'apparaissant pas dans les tableaux d'effectifs .... C'est ça aussi l'énorme risque de la centralisation à outrance ....

Exemple pour l'armée : l'explosion des système optronique de vision de nuit > aucun effectif particulier prévu au DUO des régiments, résultat chaque compagnie doit affecter minimum un sergent à la gestion/suivi de la vie de ses matériels, et quand le coco s'occupe de vérifier les JVN, il est pas sur le terrain avec les gars de son groupe .... C'est ça aussi la réalité.

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J'entends bien, et c'est pas incompatible avec mon point de vue: quand je parle des grandes idées d'orga, je parle des axes stratégiques, le truc des sphères célestes sur lequel nos officiers passent beaucoup de temps à coups de Powerpoints, au point d'avoir développé un langage propre et surtout imbitique.

Mais je faisais, point compatible avec ta vision, référence à la définition par la base: on rebâtit l'organisation par l'unité élémentaire. On peut lui fournir un cadre vague et un objectf (brigade avec une fonction définie), mais la seule chose rationnelle à faire pour l'organisation effective est de reprendre depuis le groupe de combat, c'est la seule façon de revoir un système sans trop reproduire le précédent.

C'est ainsi que l'entendais.  Mais le cadre /objectif opérationnel est important pour sortir des habitudes "trop théoriques".   C'est ce cadre qui permet de "valider" les choix organisationnels, et y compris micro, de formation, les choix d'équipement...

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Clairon, on sait qu'il y a besoin d'un socle de soutien fixe, surtout technique, mais aussi humain; mais l'éclatement géographique, c'est surtout près 75 implantations de régiments, pas très souvent sur de grands axes, où cette infrastructure doit être reproduite à  CHAQUE fois. Si un tel socle, renforcé bien sûr, pouvait être mis en place pour gérer 1 ou 2 brigades (où les colonels ne commanderaient que le côté opérationnel), me dit pas que ce serait de l'ordre de l'impossible ou de la vision de technocrate centralisateur à tout crin. Ca existe dans bon nombre d'armées (dont l'Angleterre, la Hollande ou les USA) et j'ai pas entendu dire qu'elles s'en portaient plus mal. Que chaque bataillon ait un mini staff administratif (appuyé là sur un bon système informatique moderne) pour jouer l'interface avec le dit socle de brigade ne bouleversera pas la loi des grands nombres.

De même, l'entraînement des recrues centralisé au niveau de la brigade ou de 2 brigades, ça veut dire moins de monde pour les encadrer et les former (un peu moins, pas un tronçonnage total, on est d'accord), mais ça veut surtout dire beaucoup moins d'implantations et de dilution des moyens.

Pour ton exemple: je ne parle pas de faire de l'outsourcing à Bangalore ou à Montluçon, juste de créer de grosses bases avec 1 ou 2 brigades dessus et un service administratif central; et je parle pas de bases dans un rayon de 50 ou 100 bornes, mais bien d'une base proprement dite. Me dis pas qu'un tel service serait nécessairement pléthorique ou trop lointain.

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Regrouper 3 régiments ensemble permettra sans doute d'avoir une CBI de moins, maximum une centaine de gonziers économisés sur 3.000 .... Pas mal mais pas énorme .... Par contre foutre a plat la passion pour la paperasserie et les controles dans tous les sens, controles qui doivent être suivis par des administratifs, cela aurait nettement plus de sens, et l'on pourrait faire pas mal d'économie ... mais c'est révolutionner l'armée de papa, ce qui est quasiement impossible.

Clairon

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Si tu penses aux sureffectifs dans le MCO; oui mais les TSEF/TMD ne sont pas que dans MCO. il y en a aussi dans la R&D.

Pour en revenir aux micro-management des unités où qqx se trouve des TSEF/TMD (le plus souvent dans les RMAT), c'est un mode de management que de mettre en 70-2 les anciens ADC dans ce corps sans spécialité définie. Donc il y a des heurts entre civil et militaires

mais développe ton idée Tancrède

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Pour reprendre l'exemple Brit, ils ont depuis longtemps mutualise certaines fonctions ADM et techniques avec des corps dedies comme l'Adjudant General Corps, l'Army Physical Training Corps, le Small Arms School Corps...sans compter les LAD du REME presents dans tous les regiments.

Pour les unites de combat, et depuis la fin des annees 60, la British Army ne cesse de dissoudre et d'amalgamer des unites ayant des roles semblables. On sait depuis que cela fonctionne et a voir certaines creations de bases de defense en France (Colmar avec le 15.2 et le RMT, deux RI Meca) on peut se demander si nous n'en prenons pas la route.

Les resultats dans le domaine SAN n'ont pas ete a la hauteur mais pour le reste les differentes "amalgamations" des regiments se sont correctement passees.

L'entrainement de base est egalement mutualise avec les Army Training Regiments et cette solution, decriee initialement, semble desormais fonctionner correctement.

Une certaine forme de mutualisation existe deja en France avec des FI "tournantes" entre les rgt pour les personnels de soutien mais cela ne va guere plus loin a ma connaissance.

Pour le commentaire sur les civilsde la defense, s'il s'agit de rationaliser, ils vont en prendre plein la G....!  Quand je me souviens du MCC (magasin pour les militaires) qui se trouvait dans mon ancienne garnison, quelle honte !

Quatre civils de la defense pour s'occuper d'un hangar dans lequel personne ne venait jamais; sur des etageres a peu pres desertes, des boites de thon, quelques paquets de pates et je ne sais quoi encore...trois, quatre clients....par jour !

Il fallait d'abord prendre la reference du produit puis l'apporter a un premier civil qui la marquait sur une fiche; il fallait apporter la fiche a une deuxieme personne qui l'enregistrait et la tamponnait; puis aller a la caisse pour payer aupres d'une troisieme personne; au final un quatrieme civil donnait la boite de thon et la fiche multi-tamponnee....tout ces gars la ont ete "reclasses" a la fermeture du MCC dans des postes du genre "gestion de la machine a cafe" ou "prepose a la photocopieuse" jusqu'a la retraite....

De memoire c'est quoi, 22 000 civils qui sautent grace a Morin ?

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Il fallait d'abord prendre la reference du produit puis l'apporter a un premier civil qui la marquait sur une fiche; il fallait apporter la fiche a une deuxieme personne qui l'enregistrait et la tamponnait; puis aller a la caisse pour payer aupres d'une troisieme personne; au final un quatrieme civil donnait la boite de thon et la fiche multi-tamponnee....tout ces gars la ont ete "reclasses" a la fermeture du MCC dans des postes du genre "gestion de la machine a cafe" ou "prepose a la photocopieuse" jusqu'a la retraite....

C'est ça l'immense gouffre de l'armée et des administrations françaises, la paperasserie et les procédures qui remontent au 19e siècle et au livre de Courteline "Messieurs les ronds-de-cuir" ...

Clairon

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