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Vérité et Généraux


Tancrède

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Sur SecretDefense: une fois n'est pas coutume, un officier général se sent pousser une paire de couilles....

Le général Lecerf dénonce les "défaillances dans l'encadrement des hommes au combat", affirme la Lettre A, un hebdomadaire d'informations confidentielles. Le général Antoine Lecerf, 58 ans, commande la Force d'action terrestre à Lille et il est à ce titre l'un des principaux commandeurs de l'armée de terre.

Voici la note intégrale parue dans la Lettre A : "Le général Antoine Lecerf est le premier à rompre le consensus mou qui s'est établi au plus haut niveau hiérarchique des armées, après la mort des soldats français dans l'embuscade d'Uzbeen, en août en Afghanistan. Jusqu'à présent, les critiques mettaient exclusivement en cause les matériels déployés sur ce théâtre d'opérations. Le général qui assure la commandement de la Force d'action terrestre estime au contraire que les vrais problèmes de l'armée de terre viennent plutôt de défaillance dans l'encadrement des hommes au combat. En cause: la formation des jeunes officiers et sous-officiers jugée insuffisante".

Interrogé par nos soins, le général Lecerf nous fait savoir que cet article "n'est pas une citation" de ces propos. "Notre défi est de répondre à un triple chantier d'adaption réactive : les équipements, la préparation opérationnelle et l'adaptation de la formation, avec ce que cela compte de durcissement, d'aguerrissement et de rusticité". Cette préoccupation est "antérieure à l'embuscade d'Uzbin", ajoute-t-il.

Selon nos sources, des propos proches de ceux rapportés par la Lettre A auraient bien été tenus par le général Lecerf, il y a quelques semaines, devant un parterre militaire.

En gros, l'officier PowerPoint va peut-être voir son plan de carrière passer un peu plus par des zones boueuses.... On croise les claviers.

Mais dans l'histoire, on se demande quand même la somme d'événements d'amplitude cosmique nécessaire à ce qu'un général dise la vérité sur un sujet. Une chose est sûre, la Commission du Livre Blanc ne fut pas une telle occasion. Trop petit (l'occasion, pas le Président, bien sûr  :rolleyes:).

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On s'en doutait un peu, remarque... Mais c'est bien de le dire.

Le 8 rentre d'Astan ... on va enfin avoir une version un peu moins policé du déroulement des opérations ... visiblement la version officielle a arrondie certains angles sur notamment sur la défaillance des appuis, la taille de la QRF et les effectif dispo a Tora ...

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Le 8 rentre d'Astan ... on va enfin avoir une version un peu moins policé du déroulement des opérations ... visiblement la version officielle a arrondie certains angles sur notamment sur la défaillance des appuis, la taille de la QRF et les effectif dispo a Tora ...

QRF ? C'est quoi ?

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On va pas reprendre la liste des X façons de faire qui auraient pu ou du être de mise à Uzbin! Malgré des officiers plus "terrain", des matos plus adaptés et des drones en pagaille, les Hollandais, Anglais, Canadiens et Amerloques tombent aussi dans ce genre d'embuscades sur une base mensuelle, et les renforts terrestres mettent beaucoup de temps à radiner parce qu'il n'y a pas assez d'hélicos de manoeuvre ou que les accès terrestres à la zone sont peu nombreux, lents, dangereux et longs, avec trop peu de monde pour une couverture suffisante.

Et c'est de la baston d'infanterie légère: y'a des morts, et c'est pas la peine d'épiloguer 107 ans sur un événement qui se reproduira malheureusement, et dont les leçons, du moins en interne, ont été tirées dans les 2 ou 3 jours suivant l'embuscade, parce qu'elles étaient sans doute pour l'essentiel évidentes.

La seule leçon d'Uzbin dont on peut discuter parce qu'elle n'est pas encore ni bien assimilée ni bien comprise, ni bien cernable, c'est l'impact de ce type d'événements sur une société occidentale et ses conséquences politiques, qui peuvent en définitive influer sur le terrain par ricochet.

Maintenant, le sujet, c'est le rapport des généraux avec la vérité, tant sur la scène publique (et j'ai déjà dit moult fois ce que je pensais de l'absolue nullité et les conséquences catastrophiques de la communication des armées) qu'au sein des forces (et là c'est Stratège/PI quia le mieux pointé à quel point les EM sont responsables d'une bonne partie des errements actuels). Première analyse au travers de ce récent commentaire du Général Lecerf: prenez papiers et crayons, je ramasse les copies plus tard  :rolleyes:!

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Bien! Cela confirme ce que beaucoup d'entre nous pressentaient derrière leurs claviers, mais riches de leur expérience de terrain passée. La tactique du combat d'infanterie est mal maîtrisée par beaucoup de nos jeunes cadres, même dans les régiments paras, un comble... Ce n'est pas leur faute d'ailleurs, mais celle de ces chefs qui ont voulu trop intellectualiser la formation de nos cadres, oubliant les fondamentaux et le drill.

En plus Lecerf, c'est la promo... =)

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On caricaturerait beaucoup en disant qu'ils sont surtout formés à faire de beaux PowerPoint sur la tactique et surtout la stratégie (c'est plus classe, ça pète plus pour les grandes discussions et l'avancement en EM), et à jouer les humanitaires (drill du port de sacs de riz, palabres avec anciens de villages et reconstruction d'infastructures, entrecoupés d'accrochages avec des adversaires dispersés et peu compétents). Ce serait de la calomnie. Mais y'a quand même un fond de vérité qui racle là où ça fait mal: ils sont bien formés, mais pas assez systématiquement; ils savent encadrer, mais pas assez. Ils savent voir et penser, mais moins bien appliquer. Tout est moins automatique: comme Jojo le dit, le drill manque, et ils parlent de son importance plus qu'ils ne l'appliquent.

Mais ils ne sont pas formés qu'aux conflits symétriques, Dieu merci; on n'a pas prolongé l'armée mécanisée dans l'armée pro, et la FAR s'est tout autant perpétuée que la lourde (un peu trop au dire de certains hostiles à la mentalité para colo  :lol:). C'est juste qu'en matière de formation pratique à la guerre réelle, c'est trop peu; on les forme surtout à faire carrière dans l'armée, à faire quelques postes de terrain sur une courte période (2 ans, c'est une honte) et à s'avancer le plus possible vers les EM, les grandes structures du Mindef et maintenant de l'OTAN et de l'UE.

Mais c'est assez amusant de constater la fréquence et la publicité de toutes ces polémiques, et plus encore de ces remises en cause internes de l'armée (avec surtout une modification lente mais perceptible de la doctrine et de l'enseignement): ça arrive depuis peu, depuis, en fait, que Desportes est passé à la doctrine (3 ans pour imprimer sa marque) puis à l'école de guerre (désolé, je garde les vieux noms, y'a trop de blagues qui vont avec  :lol:).

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« durcissement, aguerrissement et rusticité » …

Le Général Lecerf approvisionne sec en mots qui ne sont pas de mode ! Va falloir plancher dur sur le sujet dans les formations  ;).

J’imagine que l’effet d’annonce va sévèrement plomber l’ambiance dans le Landerneau des B.O.I et durablement impacter les brèves de comptoir aux popottes. Si l’effet d’annonce me parait positif je reste réservé (à chaud) sur les possibles déviances "état-majoresques" concernant l’applicatif en général de cette « nouvelle pensée du partis » et la façon dont elle va être appliquée en particulier dans les faits avec les officiers et sous-officiers subalternes. Ceux qui sont dedans.

La « rusticité » en langage militaire amène parfois des résultats singuliers et par là même me dérange un tantinet. Il y a ici un coté fourre-tout pratique et réglage de compte possible...

Achtung

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On caricaturerait beaucoup en disant qu'ils sont surtout formés à faire de beaux PowerPoint sur la tactique et surtout la stratégie (c'est plus classe, ça pète plus pour les grandes discussions et l'avancement en EM), et à jouer les humanitaires (drill du port de sacs de riz, palabres avec anciens de villages et reconstruction d'infastructures, entrecoupés d'accrochages avec des adversaires dispersés et peu compétents). Ce serait de la calomnie. Mais y'a quand même un fond de vérité qui racle là où ça fait mal: ils sont bien formés, mais pas assez systématiquement; ils savent encadrer, mais pas assez. Ils savent voir et penser, mais moins bien appliquer. Tout est moins automatique: comme Jojo le dit, le drill manque, et ils parlent de son importance plus qu'ils ne l'appliquent.

Mais ils ne sont pas formés qu'aux conflits symétriques, Dieu merci; on n'a pas prolongé l'armée mécanisée dans l'armée pro, et la FAR s'est tout autant perpétuée que la lourde (un peu trop au dire de certains hostiles à la mentalité para colo  :lol:). C'est juste qu'en matière de formation pratique à la guerre réelle, c'est trop peu; on les forme surtout à faire carrière dans l'armée, à faire quelques postes de terrain sur une courte période (2 ans, c'est une honte) et à s'avancer le plus possible vers les EM, les grandes structures du Mindef et maintenant de l'OTAN et de l'UE.

Mais c'est assez amusant de constater la fréquence et la publicité de toutes ces polémiques, et plus encore de ces remises en cause internes de l'armée (avec surtout une modification lente mais perceptible de la doctrine et de l'enseignement): ça arrive depuis peu, depuis, en fait, que Desportes est passé à la doctrine (3 ans pour imprimer sa marque) puis à l'école de guerre (désolé, je garde les vieux noms, y'a trop de blagues qui vont avec  :lol:).

En gros, faut qu'il mouille le maillot quoi ? =D

Ok, je sors

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On va pas reprendre la liste des X façons de faire qui auraient pu ou du être de mise à Uzbin! Malgré des officiers plus "terrain", des matos plus adaptés et des drones en pagaille, les Hollandais, Anglais, Canadiens et Amerloques tombent aussi dans ce genre d'embuscades sur une base mensuelle, et les renforts terrestres mettent beaucoup de temps à radiner parce qu'il n'y a pas assez d'hélicos de manoeuvre ou que les accès terrestres à la zone sont peu nombreux, lents, dangereux et longs, avec trop peu de monde pour une couverture suffisante.

Et c'est de la baston d'infanterie légère: y'a des morts, et c'est pas la peine d'épiloguer 107 ans sur un événement qui se reproduira malheureusement, et dont les leçons, du moins en interne, ont été tirées dans les 2 ou 3 jours suivant l'embuscade, parce qu'elles étaient sans doute pour l'essentiel évidentes.

La seule leçon d'Uzbin dont on peut discuter parce qu'elle n'est pas encore ni bien assimilée ni bien comprise, ni bien cernable, c'est l'impact de ce type d'événements sur une société occidentale et ses conséquences politiques, qui peuvent en définitive influer sur le terrain par ricochet.

Maintenant, le sujet, c'est le rapport des généraux avec la vérité, tant sur la scène publique (et j'ai déjà dit moult fois ce que je pensais de l'absolue nullité et les conséquences catastrophiques de la communication des armées) qu'au sein des forces (et là c'est Stratège/PI quia le mieux pointé à quel point les EM sont responsables d'une bonne partie des errements actuels). Première analyse au travers de ce récent commentaire du Général Lecerf: prenez papiers et crayons, je ramasse les copies plus tard  :rolleyes:!

Les USA n'auraient pas fait de quartier, quitte à utiliser des B52 et saturé la zone.

En plus, ils économisent pas les ressources matériels comme les munitions et les véhicules.

Pour moi, la doctrine qui a été mise en place est plus dans la maintien de la paix que d'une opération de guerre.

C'est un changement de tactique à faire, il faut passer en mode de guerre et avoir le matériel pour le faire (VBCI, caesar, leclerc, munition en quantité, présence d'une force de frappe aérienne en soutien qui doit faire abstraction de la présence de civil et de bombarder les zones de tirs.)

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Deux ans de terrain ? Trois ans de chef de section, deux ans d'officier adjoint et deux ans de commandant d'unite cela fait sept annees en regiment pour moi. Il peut se faire que les deux annees d'OA s'effectuent en ecole de formation comme instructeur (pas des vacances pour autant), en AMT a l'etranger, en sejour OM dans un poste specialise, mais globalement entre la sortie de l'application et le diplome d'etat-major, c'est plutot la mine. Il suffit de voir le nombre de divorces chez les CNE terminant leur temps de commandement pour se rendre compte que la caricature de l'officier Power Point en est effectivement une.

Apres le DEM, c'est la preparation aux concours puis en cas de reusssite, une scolarite de plusieurs annees ou un retour en rgt, ecole ou administration centrale...apres la scolarite c'est le retour en rgt pour deux ans comme chef de BOI. Un chef de BOI c'est une disponibilite de tous les instants, des responsabilites dans tous les domaines et 24 mois a 200 km/h.

Apres, pour la suite, cela se complique et les officiers ne peuvent que rarement servir en regiment; mais les EM de brigades, d'EMF ou les bureaux du CFLT et du CFAT ne sont pas remplis que d'obeses et d'inutiles...et le rythme de depart ne se relache pas pour autant.

Encore une fois, la critique est facile mais donner d'un cote des consignes de rusticite et de l'autre mettre en examen des qu'il y a un accident ici ou la et punir les chefs de section a l'instruction des qu'une fiotte resilie parce qu'il n'a pas son acces Internet, il faudrait un peu plus de coherence.

Sinon, il y a encore mieux et le programme est tout fait: le Young Officer Course des Royal Marine Commando; de jeune diplome a chef de section d'unite d'elite en 15,5 mois tout compris.

http://www.royalmarines.mod.uk/server/show/nav.6941

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Dans un des derniers Terre Intox, on pouvait lire ceci :

La promiscuité, la vie en petites équipes, les tensions créées par un environnement hostile soulignent à l’excès les traits de caractère, les qualités et les faiblesses de chacun. Dès lors, l’impact sur le collectif est direct et peut dans certains cas, certes limités, s’avérer difficile à gérer. Le potentiel de chacun est ici mis en lumière de façon crue. Je pense à certains jeunes sous-officiers à très fort potentiel, à des sous-officiers plus anciens ou à des officiers dont les limites ont été très vite identifiées. Il s’agit de quelques cas isolés mais l’impact sur la dynamique d’ensemble est lourd. Cette mission apportera à tous de nombreux enseignements et il est de mon devoir de faire en sorte que chacun revienne avec plus de convictions que de certitudes. L’after action review1 est ici un exercice permanent et très utile. Il est vrai que le Gaulois s’y soumet en rechignant, peu enclin à prendre en compte des remarques qu’il considère comme des attaques ad hominem. Pourtant, il est une garantie de survie, c’est pourquoi nous n’hésitons pas à en abuser. Cette mission est une tueuse des certitudes qui nous structurent tous depuis notre formation initiale. Les constructions intellectuelles fumeuses,

la littérature militaire au langage parfois abscond, si elles font sourire sur les bancs du CID, semblent ici criminelles. Nous sommes encore trop souvent prisonniers du schéma de la ligne de front, du ixième échelon, de l’arrière et des notions afférentes sur le besoin plus ou moins important en protection (en particulier dans le domaine de la logistique), sur le distinguo fallacieux entre les combattants et l’arrière. La leçon est que dans une période de difficultés il faut rogner sur tout, sauf sur les fondamentaux

du combat: le tir, le combat et l’aguerrissement physique. Pour le chef, au niveau le plus bas possible, le travail interarmes et l’utilisation des appuis devraient être une réalité quotidienne. Tout ce qui n’est pas joué à l’entraînement (sous prétexte justement que ce n’est pas la « vraie guerre ») ne sera pas joué le jour J, où tout se fait dans l’instant, le plus souvent sous forme réflexe (cela commence par le port du casque et de sa mentonnière). Il me semble que la jeune génération (sans tomber dans le travers de l’ancien…) souffre des mêmes maux que les enfants sur les bancs de l’Education nationale. Au rabâchage austère a fait place une connaissance éclectique mais très superficielle qui donne un vernis séduisant mais très peu résistant. Le drill, toujours et encore le drill, on en parle beaucoup, mais on le pratique peu.

La fonction de contrôle des chefs, que les contraintes maintiennent rivés à leurs bureaux, devrait être remise à l’honneur, la qualité des Powerpoint© et des fiches dût-elle en souffrir. En termes de fondamentaux, l’intransigeance devrait être la règle. »

LCL Ivan Martin, chef du BOI du 35e RI, Chef de détachement OMLT 3

Pas innocent l'article de TIM ...

Clairon

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Il me semble que la jeune génération (sans tomber dans le travers de l’ancien…) souffre des mêmes maux que les enfants sur les bancs de l’Education nationale. Au rabâchage austère a fait place une connaissance éclectique mais très superficielle qui donne un vernis séduisant mais très peu résistant. Le drill, toujours et encore le drill, on en parle beaucoup, mais on le pratique peu.

La fonction de contrôle des chefs, que les contraintes maintiennent rivés à leurs bureaux, devrait être remise à l’honneur, la qualité des Powerpoint© et des fiches dût-elle en souffrir. En termes de fondamentaux, l’intransigeance devrait être la règle. »

Voilà, tout est dit!

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La fonction de contrôle des chefs, que les contraintes maintiennent rivés à leurs bureaux, devrait être remise à l’honneur, la qualité des Powerpoint© et des fiches dût-elle en souffrir. En termes de fondamentaux, l’intransigeance devrait être la règle. »

Vu la tronche de leurs slides j'imagine le niveau du reste...


Des reactions ...

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/12/gnral-lecerf-a.html

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Le drill,

comment intégrer rationnellement la nécessité de cette étape cruciale de l’entraînement à l’heure ou la « gouvernance » et son cortège de traques tout azimut du résultat à très court terme est de règne dans le haut de la hiérarchie ? De la même manière par quel moyen est-il possible de faire intégrer cet élément incontournable du métier des armes aux dirigeants politiques de manière à l’appréhender à sa juste valeur, le quantifier et in fine le budgéter?

Le drill s’inscrit dans le temps et par nature est à contre courant avec une politique générale (et une culture ?) ordonnée de l’immédiat et du résultat à très court terme. Il mobilise un potentiel humain dont la problématique s’inscrit dans du « non opérationnel » sur les DUO des formations mais « apte à faire campagne » quand même, autant dire un paradoxe inacceptable pour les CDC par les temps qui courent. On peut même ajouter qu’il impacte sensiblement un budget de fonctionnement ou les munitions, le carburant et le maintien en condition font déjà l’objet de toutes les attentions/restrictions.

Bref le drill n’a pas grand-chose pour lui et ses ennemis le savent bien. D’ailleurs ils en usent et abusent à foison, tous ses bâtisseurs d’empires et autres conseillés privés patentés pour qui « la sueur n’épargnerait pas le sang ». Jusqu’à ce que….

Pardonnez mon coté Breton, mais j’en reviens sur la « rusticité » précédemment évoqué. Personne n’a pas plus d’opinion que ça ?

Hummm ? =|

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simple, maintenant le drill ça se fait en Astan et on a de la vraie casse avec des morts du sang et des tripes. C'est plus économique apparemment que d'entraîner les gars.

pour la rusticité, si cela signifie se démerder avec du matos peu ou pas adapté voire carrément pourri, faire avec un manque effectif de moyens humains et matériels, je dis non. Mais jusqu'à présent c'est ce que signifiait rusticité et non pas simplicité, efficacité, endurance.

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http://www.youtube.com/watch?v=M7cVsJkr6yw



Frontline commando, documentaire ITV, ou comment passer du statut de civil a celui de combattant d'elite en Afghanistan en 35 semaines.

On va dire que je radote mais la reponse a toutes vos questions (rusticite, drill, qualite de l'encadrement...) se trouve dans cette video (et dans sa suite aussi dispo sur Youtube). En 32 semaines, les brits "sortent" un Royal Marine Commando, un combattant d'elite. Le systeme est tres selectif mais certains gars visibles dans ce film partent en Aghanistan trois semaines apres la fin de leur formation et ils trouvent leur place en Commando !

Alors inspiront nous et regardons ce que nous faisons mal...
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comme tu dis "royal marines", est-ce que toute l'armée britannique est à ce niveau ?

Le probléme n'est-il pas non plus de s'être reposer pendant plusieurs décennies sur quelques régiments d'élites au détriment d'une armée d'élite ?

Mais c'est clair que la formation royal marine fait réflêchir...

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« Alors inspiront nous et regardons ce que nous faisons mal... »

Désolé service de semaine, pour ma part je ne suis pas inspiré par ces images…

Si ce reportage est de belle facture, il n’apporte en revanche aucun élément de réponses nouvelles à la problématique Franco-Française de ce topic. Du reste mon coté Gaulois aurait même une tendance certaine à regarder de haut cette façon de procéder…

Nos amis Anglais ont une façon de répondre à leur besoin de troupes Ops en OPEX qui de par sa structure et son organisation leur est propre. C’est un schémas purement made in england qui correspond intégralement à leur pays (appréhension du besoin, implication de ce besoin dans leur propre tissus organisationnel (amont notamment), disponibilité matériels et humaine de l’existant, budgétisation …) caviardé d’un esprit « so british ». Leur problématique est de fait fortement différente de la notre et juste penser que « finalement » avoir besoin de personnels opérationnels est par le fait quelque chose de commun avec nous me semble beaucoup trop réducteur.

Avons-nous donc besoin d’un modèle (et d’ailleurs existe-t-il) pour savoir que faire ? Sommes-nous donc à ce point démuni pour instruire des détachements ? La somme de nos savoirs et savoir-faire aurait-elle à ce point régressé que nous devrions en passer finalement par du sourcing anglo-saxon quand à la chose militaire ?

En revanche, et tu as raison, ce que nous faisons est imparfait, donc mal. Vrai aussi le fait de piocher ici ou là toute idée judicieuse chez nos voisins pour ainsi contribuer à un résultat final pertinent.

Mais de grace, ces quelques images restent excentrées avec notre problématique Gauloise et ne méritent que ce qu''elles valent  ;).

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J'abonde dans le sens du «radotage» de service de la semaine...

Max, il me semble qu'il y a quelques principes, dans la démarche de formation des RM, qui sont intéressants à discuter.  Par exemple :

-  les 35 sémaines de la formation initiale. Quand ils disent 35 sémaines de formation initiale, ce sont 35 sémaines effectives. Les formations spécialisées, conduite automobile, conduite des engins amphibies,  spécialisation radio, parachutisme (équipes réco..)  etc.. cela se passe après...

A comparer aux 25 / 26 sémaines de formation de certaines unités para de chez nous. Mais 26 sémaines intégrant en réalité 2 sémaines de permission, plusieurs sémaines de conduite auto et stage para. Ce qui nous donne en réalité ~ 20 sémaines réelles de formation initiale...

- La centralisation de la formation en un seul lieu (formation initiale engagés, formation officiers et sous-officiers, etc...)  assurant une grande homogéneité dans la formation et est à mon sens un gage de qualité. Comme chez nous la formation est décentralisée, les durées, les conténus, la qualité de la formation et des formateurs peuvent varier plus ou moins considérablement. Il semble qu'a priori, du moins dans l'AdT, ce ne sont pas des instructeurs spécialisés... Paradoxalement, la formation régimentaire n'empêche pas la multiplication d'écoles d'officiers, sous-officiers, d'application... Je suis presque persuadé que le «modèle» qui reste en vigueur chez nous, plus ou moins conscient, est celui d'une  armée de conscription avec un double système de formation : «vrais professionnels»  passant par les écoles (avec le statut qui va avec..) et les «autres»...

-La progression pédagogique. Cette progression, telle que l'on peut l'observer au cours du cycle «commando course»  (voir le lien que j'avais publié sur le site des RM, où l'on peut suivre semaine par sémaine la formation)  me semble fondée sur une pédagogie de la réussite ; sur une approche de la «mise à niveau»,  à la fois éxigeante et progressive, très intéressante. Cela va plus loin que la simple répétition ou drill... 

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