[Livre] M2/M3 Bradley at war

[Serge]

M2/M3 Bradley at war

Mickael GREEN & James D. BROWM

Zenith Press, 2007, Angl., 128pp

Comme son nom l'indique, ce livre, assez récent, traite de la Bradley Fighting Vehicle Family. Il offre au lecteur un bonne équilibre entre les illustrations et le texte.

Il est organisé en 4 chapitres:

- historique,

- description du véhicule,

- étude de la fonction feu,

- étude de la protection et variantes.

Le texte se veut une étude assez fouillée du Bradley.

Pour bien comprendre la logique de ce véhicule, les auteurs entament très tôt l'historique des véhicules de combat pour l'infanterie US. Ils présentent très bien les différentes étapes de la vision américaine. Cet historique décrit les tentatives de se doter d'un véhicule moderne pour l'infanterie et d'un pour la cavalerie avant que les deux programmes ne soient fusionnés et ne donnent le M-2/M-3. Cela met en lumiere, pour le lecteur français, l'emploi d'un tel véhicule pour les missions de reconnaissance offensives.

Le chapitre description étudie le véhicule élément par éléments. Pour cela, le texte se combine à des photos ou croquis. Les évolutions du standart A0 à l'actuel A3 sont expliquées, comme le réaménagement du compartiment arrière. Parfois, on trouve les motivations tactiques.

La présentation de la fonction feu étudie la totalité des armes du Bradley du TOW jusqu'aux armes individuels. Là aussi, l'évocation des enseignements tactiques a lieu. Ainsi, apprend-on que les équipages en Irak ont réclamé un canon de 25mm court pour le combat urbain.

La fonction protection est étudiée en parallèle de l'évolution de la menace. Publié en 2007, on y voit les "tent dome" pour se protéger des lignes à hautes tension.

Les variantes sont passées en revue même celles qui n'entrairent pas en service comme le blindé de réarmement de l'avant ou la version attelier.

Ce livre est rigoureux, précis. Il est technique sur le blindé et évoque l'expérience opérationnelle ce qui est rare.

Les illustrations couvrent le Bradley de son état de prototype jusqu'aux montages des Urban Survival Kit en 2007.

La lecture de ce livre permet d'aborder pour le pationné, comme le néophyte, de nombreuses questions sur l'évolution des blindés. Ainsi, on peut établir de nombreux parralleles avec le FRES-SV Recce, se poser des questions sur les canons interchangeables (Leclerc T40???). Avec l'arrivée du VBCI, c'est une lecture que je recommanderais.

PS:

Il y a une seconde couverture disponible. Peut-être une réédition plus tardive?

[leclercs]

Un excellent ouvrage, je citerai dans la même édition: "M1 ABRAMS AT WAR" qui propose une étude complête sur le MBT américain de la version M1 jusqu'au M1 TUSK

[P4]

Le seul hic de ce livre ne serait il pas la faiblesse capacitaire et tactique de l'adversaire contre lequel ce matériel a été mis en oeuvre?

[Serge]

Le hic, c'est le livre ou le Bradley?

Le livre est bien monté et peut donner des idées à tous ceux qui veulent créer un ouvrage sur un matériel.

Juger du Bradley est en soi une très bonne question. Il a systématiquement perdu les compétitions en n'arrivant même pas dans les finales. Le Warrior n'est pas loin non plus.

Maintenant, la différence qualitative entre les forces peut ne pas être nécessaire.

Contre exemple: la campagne de juillet 2006 au Liban. Les blindés israéliens n'ont pas été remis en cause. Pourtant, ils ont été mis à mal.

La première loi de la guerre selon Patton, c'est de faire avec ce que l'on a.

Maintenant, pour connaitre le Bradley, il faut parler aux mécanos pour savoir s'il est en panne, aux équipages en tourelle pour savoir si celle-ci est bien pensée (hergonomie, étoile de vision, service....). On peut analyser la profondeur des revalorisations dans la vie du véhicule...

Depuis sa mise en service, les statistiques de son maintien en condition sont un bon indicateur. Son taux de panne au combat ou en exercice ne change pas.

Sinon, le Bradley a toujours eu l'image d'un véhicule complexe. Tourelle canon/missile.  Un compartiment arrière dessiné pour le combat sous blindage, une aberation qui fut corrigée.

Or, d'où viennent les modifications successives? De l'expérience. Et là, il y en a. 1ère guerre du Golf, offensive sur Bagdad en 2003, combat urbain... L'ennemi me semble avoir été suffisament bon pour savoir si le véhicule est ou non une réussite. En confrontation mécanisée, on peut nourrire des doutes mais, je n'en suis pas convaincu. Les simulations dans le NTC sont réalistes et les équipages en sortent sachant si le Bradley tient ou non.

[P4]

Il y a des critères de base plus simple

• temps de maturation du projet
• surcout du projet
• cout d'utilisation entrainement/conquete/stabilisation

Le fait que le seul utilisateur dispose du plus gros budget de défense mondial.

[Serge]

Quel est le lien entre conquête/stabilisation et la qualité d'un véhicule. Ce sont des procédés où la nature d'un matériel affecte peu.

Le temps et le coût de développement sont des critères. Maintenant, pour se faire, il faut être plus fin qu'avec de gros agregas.

L'approche que je privilegirais est en ensemble de fait:

- nombre de Km entre deux pannes,

- nombre de coups entre chaque incident de tir, vitesse de réglage de l'incident,

- facilité de détection de panne et d'intervention,

- facilité d'accès au moteur et "points de graissage", batteries,

- fraicheur de la troupe en débarquer (vibration, bruit, odeur, efficacité clim' & chauffage),

- chevauchement des secteurs d'observation des postes,

- vitesse de recomplettement en munitions (pour le véhicule, pour la troupe sur le véhicule),

- volume et facilité d'accès aux rangements.

[P4]

Quel est le lien entre conquête/stabilisation et la qualité d'un véhicule. Ce sont des procédés où la nature d'un matériel affecte peu.

En Irak pour les US la conquête a été réalisé sur Bladley, le début de la stabilisation sur Humvee et il a fallu se procurer à grand frais un troisième laron(les MRAP) pour la réaliser dans le temps.

Les Brits avec moins de moyens sont réstés à l'étape intermédiaire de la Land Rover(humvee) plus longtemps avec les conséquences qu'on connait sur le bilan humain.

[Serge]

Oui mais ce que tu décris n'est pas imputable à la qualité du Bradley.

En fin de phases de combat, il est préférable de laisser au garage les blindés lourds. Ils sont difficiles à insérer dans la circulation et peuvent détériorer les biens civiles.

Le besoin en MRAP est lié à l'organisation même de l'US Army qui, jusqu'à cette période, n'était pas blindée à 100%. Des divisions comme la 82, la 101 et la 10 n'ont pas de blindés, tout comme les Rangers. Il a dont fallu en trouver pour ces gens là. De même que pour la composante "molle" des unités mécanisées.

Pour nous français, bien souvent cela surprend car toutes nos unités ont au moins des VAB.

Les Hummers sont très limités dans ce domaine.

La différence avec les brits tient au calme relatif de leur zone d'implantation. Une foie la phase mécanisée terminée, ils ont appliqué une méthodologie "nord-irlandaise". Quand ils ont voulu du blindé, ils ont recupéré les FV-432 pour les durcir.  

[Philippe Top-Force]

Il y a pas un équivalent, bouquin ou guide en français que tu pourrais nous suggérer. ;)

[Serge]

Il y a pas un équivalent, bouquin ou guide en français que tu pourrais nous suggérer. ;)

In Frensh?? Well, what an idea!

La seul chose ici serait les deux HS 23 et 25 de RAIDS de Santoni sur l'infanterie méca. Mais, si l'idée est bonne, la présentation du combat mécanisé n'est pas bonne. Le coup du Raid méca de 2000km, c'est du grand n'importe quoi.

En langue francaise, il n'y a pas grand chose car, comme tout domaine un peut technique, le lectorat est de petite taille. De plus, le sujet est étranger et pour avoir des infos, des interview, il faut voyager. Ça coûte cher.

J'ai moi même actuellement une idée de bouquin mais mes moyens sont faibles pour le moment surtout que je ne veux pas me contenter d'un regroupement de photos.