Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

DMZ

Members
  • Compteur de contenus

    488
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    1

Tout ce qui a été posté par DMZ

  1. Monsieur Lambda Cinquième jour - Lundi 24 juin - On s'organise Les travaux à la ferme m'occupent tout le jour mais Jacquey vient nous rendre visite pour me confirmer la disponibilité du jardin et expliquer aux paysans qui m'emploient mon projet. Ils tiquent un peu à cause des moissons mais l'autorité du maire finit par l'emporter avec mon engagement à ne pas passer plus de deux heures par jour pour moi. Comme de toutes manières je ne suis pas payé, ils n'ont pas beaucoup d'alternatives et acceptent de mauvais gré. Je sens un sourd ressentiment monter et je vais devoir m'appliquer à le désamorcer si je veux rester là dans des conditions correctes. Si ça ne marche pas, il faudra asseoir mon activité de conseil pour m'émanciper mais j'ai tout intérêt à continuer à profiter des avantages matériels de ma situation à l'heure actuelle. La ville grouillant toujours d'uniformes vert-de-gris, j'évite d'y aller et nous convenons d'attendre un peu que les choses se tassent et que j'ai des papiers, ce dont Jacquey s'occupe déjà. Sixième jour - Mardi 25 juin - Alea Jacta Est L'armistice a été signé avec les Italiens et est entré en vigueur cette nuit. Les combats sont bel et bien terminés en France. Je rejoins Jacquey en fin de journée en ville non sans quelques frayeurs car les Allemands continuent leur chasse aux soldats "démobilisés". Je suis sauvé in-extremis par Jacquey qui certifie que je suis un réfugié belge. Il faudra être beaucoup plus prudent. Jacquey me fait découvrir le lieu promis. Ça doit faire trois cent mètres carrés, juste la bonne taille, il me faudra déjà un certain temps pour l'exploiter pleinement avec le peu de temps que j'aurai à lui consacrer. C'est bien exposé et les maisons avoisinantes doivent le protéger des rigueurs de l'hiver, bon point. Il y a tous les outils nécessaires, des pots sous l'appentis et de l'eau à volonté. Je reconnais le quartier, même s'il semble maintenant beaucoup plus ouvrier que résidentiel, mais je n'y ai plus aucune connaissance... Je passe à mon bienfaiteur quelques informations et croquis issus de mes cogitations. Il a déjà pris contact avec ses anciens compagnons d'usine et me promet de leur montrer tout cela demain. Il n'a pas de réponses à mes interrogations mais est persuadé qu'eux en auront. Retour à la ferme après l'heure du souper. Un bol de soupe m'attend, ça devrait bien se passer finalement. Il me faudra un vélo si je ne veux pas perdre trop de temps en chemin, j'en toucherai deux mots à Jacquey, j'espère ne pas trop le braquer avec mes demandes incessantes mais je dois aller vite pour m'établir avant l'hiver. Profitons-en pour réfléchir à mes besoins. Un logement si je dois quitter la ferme, des vêtement corrects si je dois me déplacer, un véhicule à moteur ne serait pas du luxe mais je n'y crois pas trop, des papiers, bien sûr, et un petit pécule pour pallier aux imprévus. Septième jour - Mercredi 26 juin - On avance Premiers travaux au jardin, défricher. J'y passe deux heures avant de discuter avec le responsable de la fabrication de « L'Avenir ». Il est confiant sur la faisabilité sous réserve de pouvoir se procurer les matériaux et équipement nécessaires, ce qui n'est pas gagné. Le plus simple est, pour lui, les chauffe-eaux solaires. Avec Jacquey, ils savent déjà où acheter des feuilles d'acier doux et le réseau de distribution peut être mis à profit pour démarcher des clients potentiels. Pour les fenêtres, aucun problème non plus, les acheteurs vont sonner aux portes des verriers. J'insiste pour demander s'il est possible d'avoir du verre épais qui sera encore plus isolant. Les panneaux de bois aggloméré suscitent aussi l'intérêt, il faudra avoir une presse mais ça ne semble pas poser de problème majeur. Par contre, les roues ne seront pas faciles à fabriquer et on ne sait pas si elles seront disponibles, il vaut mieux garder ce projet pour un peu plus tard. Le point noir est le personnel : les usines tournent au ralenti depuis le début de la guerre faute d'ouvriers partis au front. « Et le travail des femmes ? Proposé-je. - Oui, c'est vrai qu'elles furent nombreuses lors de la Grande guerre. - Mais elles sont aux champs qui en ont bien besoin, rétorque notre interlocuteur. - Pas toutes, les femmes d'ouvriers sont souvent sans emploi même si elles ont parfois un petit jardin. Elles seront certainement heureuses d'avoir un gagne-pain. Au surplus, elles pourront faire une matinée aux champs et l'après-midi à l'usine. Et puis les travaux des champs vont diminuer avec l'hiver. » C'est dit et l'organisation se dessine peu à peu. Les quarante heures sont loin... Je rentre éreinté avec la promesse d'une bicyclette pour le lendemain. L'après-midi se termine et je ne voudrais pas attirer l'attention à la nuit tombée, il va falloir éviter les réunions trop tardives. Ou bien avoir un pied-à-terre en ville et partir au petit matin, ce sera moins suspect, les travaux de la ferme me donnant le motif de mon déplacement au saut du lit. Mais alors adieu aux déjeuners et soupers, à éviter pour l'instant, j'en ai trop besoin.
  2. Pourquoi un entrepreneur cherchant à résoudre les problèmes de l'heure attirerait-il plus l'attention des autorités, et surtout en mal, que les étudiants qui vont manifester le 11 novembre ou les réfugiés et les sans-abri qu'il faut loger, nourrir, contrôler, rapatrier le cas échéant ? En AFN, OTL, un officier polonais a monté une société de meunerie qui lui a permis (outre bien gagner sa vie) de voyager librement de la Tunisie au Maroc et de collecter des renseignements pour les Anglo-américains pendant deux ans sur les défenses côtières, leur permettant de tellement bien préparer le débarquement que, de l'avis d'un historien (je n'ai plus la référence du documentaire sur cet officier), ce fut une des raisons les ayant amenés à choisir ce théâtre plutôt que la France métropolitaine ou les Balkans. Non, je ne suis pas plus inquiet que ça, d'autant que... mais ne dévoilons pas la suite ! Édition : Il s'agit de Mieczysław Słowikowski : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mieczysław_Słowikowski Wikipedia pl - Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
  3. Monsieur Lambda Dimanche 23 juin - Durer Après avoir passé en revue quelques journaux, je reprends la discussion avec Albert Jacquey : « Merci beaucoup pour ces lectures, j'ai une vision un peu plus claire de la triste situation dans laquelle nous sommes. - Si tant est que nous puissions avoir des nouvelles valables, la censure est passée par là et les journaux font la girouette. Nous aurions eu plus d'informations avec Le Populaire. » Le bougre n'a pas tort, entre les déclarations triomphantes du début des combats et le suivisme actuel de Pétain, la crédibilité des journalistes de l'époque n'est pas bien grande. « Mais je voudrais revenir sur mes problèmes à court terme, je ne sais si je vais pouvoir rentrer de sitôt en Belgique et il me faut songer à m'établir au moins temporairement dans la région. De plus, cela me permettra de voir si je peux aider à la remise en route des usines dont je vous ai parlé hier. J'ai déjà le gîte et le couvert assuré pour le moment mais je ne sais pour combien de temps. Sauriez-vous s'il serait possible d'avoir un petit lopin pour cultiver quelques légumes, de manière à assurer ma subsistance ? - Ah, ça ! Ce n'est malheureusement pas les jardins en friche qui manquent ! Il y a trop d'hommes qui sont partis au front et trop de gens qui ont fuit depuis le 10 mai. Mais j'escompte bien que les uns et les autres reviennent sous peu avec l'armistice signé. » Il semble me souvenir que les prisonniers le sont restés jusqu'à la fin de la guerre et qu'il se fasse de grosses illusions. « Je l'espère de tout cœur pour vous et pour eux mais si je peux faire quelque chose en attendant leurs retours, ça peut peut-être éviter de perdre une récolte. Je pourrais y travailler une ou deux heures par jour en sus de mon travail à la ferme. - Vous avez raison, je vais vous indiquer un lieu que vous pourrez occuper jusqu'au retour du propriétaire, c'est un ami, ça ne posera pas de problème, au contraire, si vous vous le le mettez en valeur dans l'intervalle. Ce sera un fermage, vous le payerez avec une partie de la récolte. - Ça me semble tout-à-fait raisonnable. Il me faudrait, bien entendu, quelques outils et semences que je n'ai pas les moyens d'acheter actuellement. - Ce ne sera pas un problème, je m'occuperai de tout cela demain. - Pour les projets industriels, j'aimerais vous proposer quelques idées dont vous pourrez me dire si elles sont réalisables ou non. Je pense au transport, nous sommes rationnés en essence et je doute que ça s'arrange rapidement, des véhicules légers, tricycles ou quadricycles, à propulsion humaine trouveraient facilement preneurs sur le marché. - Je pense que vous avez raison mais nous ne fabriquons pas de tels engins. Est-ce réalisable dans nos usines ? Je vais demander aux contremaîtres encore en place. - Il y a aussi le problème du chauffage. Le charbon est rationné, nous devons l'économiser. Si nous isolons les maisons, les besoins vont beaucoup diminuer. - Qu'entendez-vous par isoler les maisons ? - Par les toits, les portes et les fenêtres, beaucoup de chaleur se perd. Si nous installons des huisseries plus efficaces, cette déperdition peut être fortement réduite. Un kilo de charbon ou une bûche dureront plus longtemps pour offrir la même température et donc il en faudra moins pour passer l'hiver. - Une idée intéressante mais, dites-moi, vous êtes sûr d'être paysan ? Vous avez bien des connaissances... - J'ai en effet un aveu à vous faire, je suis un peu autre chose et je n'ai jamais cultivé que pour mon plaisir. J'ai une formation technique et je suis curieux. Ma situation est assez compliquée. - Je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Vous m'avez l'air d'un brave homme et si vous pouvez nous aider dans ces temps difficiles, je serai bien bête de ne pas en profiter. Vous n'avez rien fait de répréhensible, rassurez-moi ? - Non, non. Je vous l'assure. Je vous raconterai tout cela un jour mais il faudra un peu de temps. - Bien, restons-en là sur ce point. J'ai bien noté vos demandes et je vais voir comment y répondre. - Pourriez-vous me procurer quelques feuilles de papier et des crayons que je puisse y détailler ces premières idées ? - Bien entendu. Je vais vous chercher cela. » Je rentre à la ferme en fin d'après-midi en croisant nombre de soldats allemands, je ne suis pas très fier, il ne faudrait pas qu'il me croient soldat défroqué. Heureusement, Jacquey m'accompagne un bout de chemin et me sert de caution. Je me mets rapidement au travail pour élaborer quelques projets. Bien que n'étant pas ingénieur, j'ai conscience que la fabrication de véhicules va se heurter à des difficultés liées à la fourniture d'accessoires tels que roues, pneus ou chaînes. Il en sera de même pour les fenêtres à double vitrage que j'aimerais voir produites. Les techniciens des usines du coin saurons dire ce qu'il est possible de faire et d'obtenir ou non. Premier projet donc, un tricycle "pousse-pousse" pour faire du vélo-taxi tel qu'on en voit (verra, j'ai toujours du mal à m'y faire) dans les grandes villes autour des gares et dans les zones touristiques : un conducteur qui pédale devant et une banquette pour deux personnes derrière. À compléter avec un petit quadricycle biplace pour particuliers. Prévoir des carrosseries couvertes ou des capotes pour les jours d'intempéries. Pour les fenêtres, c'est beaucoup plus simple, les modifications sont mineures par rapport à la technologie de l'époque et le seul point délicat sera de se procurer des vitres. Quelles disponibilités dans un pays dévasté et soumis au réquisitions allemandes et au blocus britannique ? Il faut recenser les verreries et c'est l'occasion de faire des premiers voyages en France sous cette couverture. L'isolation des maisons peut être faite avec des copeaux de bois agglomérés. Il faudra trouver des spécialistes du bois, ce ne sera pas difficile dans cette région, et peut-être des chimistes pour produire de la colle et des joints d'isolation. Encore une bonne raison de se déplacer. Continuons dans les économies d'énergies, les chauffe-eau solaires sont de technologie assez simple, si on peut avoir un peu de métal et, ici aussi, quelques vitres, l'affaire est faite. Après tout, il y eut bien production de gazogènes pour les voitures. Et toujours du verre pour construire des serres, ce qui permettra de prolonger la production de légumes tardifs. Compte tenu des capacités industrielles du coin, je crois qu'il y a là déjà assez pour faire tourner les usines et les ouvriers qui restent.
  4. Monsieur Lambda Troisième jour - Samedi 22 juin - Projets Nouveau lever aux aurores. Je ne traîne pas, on a toujours commencé tôt à la campagne et je suis même le dernier à table au déjeuner mais ça a l'air de passer. Rapide nettoyage à la pompe dans la cour. Pas de brosse à dents, l'hygiène va être sommaire, il faut que je fasse attention à tout un tas de choses. C'est un point intéressant, ça, je vais essayer de stimuler la recherche médicale avec les antibiotiques pour commencer. Je n'ai pas de connaissances hormis mon brevet de secouriste mais je sais que la pénicilline va bientôt arriver aux USA. Voilà une première idée, après tout, j'ai une formation scientifique au départ, je vais éplucher les publications de l'époque et proposer des axes de recherche. Les travaux de la ferme n'attendent pas, je penserai à tout cela demain. Quatrième jour - Dimanche 23 - L'Assommoir Départ en groupe pour la messe, je n'y suis jamais allé, je n'ai même aucune formation religieuse quelle qu'elle soit mais j'ai quand même un peu de culture générale, ça va passer. Au pire, je me définirai comme étant d'origine huguenote pour expliquer mon manque de savoir. Sur le parvis de l'église, grosse cohue, les gens sont partagés entre abattement et soulagement : l'armistice a été signé hier soir mais les combats continuent car il n'entrera en vigueur qu'après signature avec l'Italie. Bien que non croyant, je dois reconnaître qu'il y a une réelle communion durant la messe pour tous ces gens qui vivent cette catastrophe. J'en profite pour évaluer un peu les participants qui m'entourent. Rien de bien net s'en dégage, ils sont tous captivés par la célébration. Je vois tout de même deux ou trois vieux difficilement retenir des larmes. Je pars à la recherche du maire, il est toujours à la mairie à s'occuper de nouveaux arrivants. Je lui propose mon aide en ce dimanche, il me remercie mais il gère la situation, il n'y a pas beaucoup de déplacés dans la région, ce sont surtout les problèmes du fait des départs qui le préoccupe, des boulangers sont partis, on ne sais s'il y aura assez de farine pour les autres. Je glane quelques informations sur la ville à cette époque, petite cité industrielle avec des fabriques de meubles « Parisot » (un lien avec Laurence Parisot ? [1]), « Usines Réunies » ou la coopérative ouvrière « L'Avenir » et quelques autres de moindre importance : clouterie... L'ensemble tourne au ralenti depuis la mobilisation par manque de main-d'œuvre et de débouchés. Ça me donne quelques idées : les pénuries de toutes sortes à venir vont créer des opportunités, je me souviens de films ou de documentaires où on voit les vélo-taxi à Paris ou bien un écrivain s'étant fait construire une mini pièce de travail pour n'avoir à chauffer qu'un espace restreint. Je vais suggérer des véhicules légers en bois à propulsion musculaire et de l'isolation thermique, il doit y avoir tout ce qu'il faut pour fabriquer ça et on utilisera de la main-d'œuvre féminine. Si ça peut me donner une légitimité et un ancrage dans la région en plus d'un revenu, ce sera tout bénéfice. De plus, avec un statut de commercial, je pourrais facilement voyager dans toute la France, peut-être même en zone non occupée, il y aura moyen de réfléchir au moyen de collecter des informations ou de créer des réseaux de manière discrète. J'évoque ces possibilités, sans parler encore de résistance, avec Albert Jacquey qui se montre fort intéressé et m'invite chez lui à dîner à midi et pour consulter ses journaux. Après un bon repas où j'apprends qu'Albert Jacquey a été marchand de vin (c'est vrai qu'on a bu un rouge très correct) après s'être fait licencier en 1909 de la société des « Usines réunies » où il était sculpteur sur bois et que le syndicat ait été détruit suite à une dure grève, je m'ouvre à lui de ma « situation ». Je lui raconte qu'ayant reçu ma feuille de route alors que j'étais à Bouillon, proche de la frontière française, je n'ai pu rejoindre le centre de mobilisation du fait de l'avance allemande et que j'ai fui, comme tant d'autre, vers le Sud où les combats m'ont rattrapé à quelques kilomètres d'ici. Pourrait-il m'aider à régulariser une situation précaire ? Il ne sais pas encore comment mais m'assure qu'il va faire son possible. Les journaux (« Le Temps » et « Le Petit Parisien ») sont très instructifs même si j'y décerne un lot de propagande bien trop optimiste quand on voit la suite des événements. Résumons : Crises ministérielles à Paris et à Londres le 10 mai, si Reynaud reste Président du Conseil, Churchill remplace Chamberlain au « 10 ». Le même jour, les Allemands attaquent aux Pays-Bas (c'est toujours la Hollande pour les Français à l'époque), Belgique, Luxembourg. La C. G. T. appelle à la défense du pays. La Suisse mobilise. La guerre continue en Chine contre le Japon. Roosevelt est tout proche de se voir désigner à nouveau comme candidat démocrate. Discussions commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union Soviétique. Tiens ? Malgré le pacte germano-soviétique et l'agression de la Pologne, les liens ne sont pas rompus... Rationnement du charbon, ça a donc commencé bien avant la défaite. Petites annonces : villa à louer, pension de famille, c'est vrai que trouver des pieds-à-terre à droite, à gauche pourrait être intéressant mais les moyens de se les payer ? Demande d'emploi : Diplômé H. E. C., langues anglais, allemand, poste importants et missions difficiles U. S. A. Orient, Europe... Hautes relations... Qui cela peut-il bien être ? Notons les coordonnées. Suivre les petites annonces, ça peut donner des idées. Le dollar est à 52 francs et la livre sterling à 176 francs, donc la livre à un peu moins de 3,4 dollars, je ne sais pas si ça va me servir mais gardons ça en tête. [1] Oui, Laurence Parisot est l'héritière du groupe. Sources : https://maitron.fr/spip.php?article87701 « Le Temps » - 11 mai « Le Petit Parisien » - 11 mai Deux autres quotidiens qui auraient eu plus de chances de se trouver chez Albert Jacquey mais il se sont pas sur Gallica à cette date. Arrêt de parution dû à la guerre ? « Le Populaire » - 31 décembre 1939 « L'Homme Libre » - 10 octobre 1939
  5. Monsieur Lambda Deuxième jour - Premiers contacts Réveillé par le chant du coq avec les poules qui sont plus nombreuses qu'à mon époque, semble-t-il. J'ai eu une nuit agitée et je constate avec dépit que je suis toujours enroulé dans une capote crasseuse en gros drap qui n'est à l'évidence pas du début du XXIe siècle... Ce n'était pas un cauchemar. Quand je pense que j'ai dormi dans ce qui deviendra un Bed & Breakfast... Le service laisse à désirer. Bien, le sens de l'humour revient un peu. On se secoue et on arrête de s'apitoyer. Ce matin, il faut dresser un plan d'action pour les jours à venir. Dressons un petit tableau de la situation : - je suis à une époque que je ne connais pas ; - sans aucune connaissance (pas question d'aller voir mes arrières grand parents, je ne suis même pas sûr de l'endroit où ils habitaient pendant la guerre) ; - je n'ai pas de logement ; - pas de moyen de subsistance ; - pas d'identité. Points positifs : - je parle la langue et même l'anglais ; - je connais, dans les très grandes lignes, le futur. Question du logement et de la subsistance : il y a des millions de réfugiés et j'en suis un comme les autres, on va aller toquer aux mairies. L'identité : puisque je suis belge, je serai Monsieur Georges Rémi (il ne devrait pas y avoir beaucoup de lecteur du Petit Vingtième dans le coin), né en (1940 moins 30 font...) 1910 à Nieuport. Avec les combats dans la région pendant toute la dernière guerre (enfin la dernière guerre en date à ce jour, si vous voyez ce que je veux dire), beaucoup d'archives ont dû se perdre et avant qu'une vérification soit faite... Il faut quand même que je me fabrique quelques souvenirs si je veux avoir l'air un tant soit peu crédible. Ou peut-être pas, après tout je suis sur les routes depuis... depuis combien de temps d'ailleurs, il faut que je vérifie quand a commencé l'attaque allemande. Et mon métier est... non, pas Web designer, ça ne va pas le faire. Qu'est-ce que je pourrais bien être ? Ou plutôt, qu'est-ce que je sais faire d'autre ? Heu, rien de bien utile. Employé aux écriture dans une entreprise ? Ça me dit quelque chose, « employé aux écritures », ça a l'air d'être un boulot aussi productif que Web designer. Ça expliquera que je ne sais pas faire grand chose de mes dix doigts. Je fais (faisais ?) quand même du jardinage et on avait quelques tomates tous les ans, pourquoi ne pas dire que je suis maraîcher ? Ça peux m'ouvrir des opportunités à la campagne, meilleur endroit pour se cacher et pour survivre. On va faire ça. OK, reste à savoir où aller dans un premier temps. Luxeuil est la plus proche ville, elle ne doit pas être bien grosse à présent. Vesoul est un peu plus loin au Sud. Mais je ne sais pas où sont les combats, je vais attendre quelques jours dans le coin que je connais bien, même s'il ne faut pas que ça transparaisse. J'en profiterai pour me renseigner le plus possible, si je pouvais avoir des journaux... Saint-Loup-sur-Semouse n'est qu'à quelques kilomètres et je sais y aller par les petits chemins. Si les combats se sont éloignés, je vais pouvoir y glaner quelques nouvelles et, peut-être, un peu de nourriture. C'est parti. La petite route le long du cimetière n'est qu'un chemin de terre, ça m'arrange. En moins de deux heures, je suis à Bouligney. Il va falloir traverser la nationale, première embûche. Je préfère couper par les champs et les bois avant d'arriver au village et avant que sonne midi, j'arrive à Saint-Loup sans avoir approché la grand'route sur laquelle je vois passer au loin des convois allemands. Bonne pioche ! Le bourg ne semble pas avoir souffert des combats, il n'a pas dû y en avoir beaucoup dans le coin. Les Allemands sont là et bien là. Passage par l'église qui est sur la même rive. Elle est quasiment vide, nous ne sommes donc pas dimanche. Je m'enquière : « Excusez-moi, mon père, je marche depuis tant de temps sur les routes que j'en ai perdu la notion. Quel jour sommes-nous ? - Vendredi 21, mon fils. D'où venez-vous ? - De Belgique, je ne sais où aller et je n'ai plus rien à manger depuis hier. - Allez à la mairie, ils pourront peut-être vous aider. » Il me donne un petit morceau de pain et m'indique la direction à prendre. Je le remercie et sort. Je ne le lui ai bien entendu pas dit mais je préfère passer par la passerelle que par le pont principal où il y a trop d'uniformes verts à mon goût. Je prends le quai Mace et arrive à la rue Henry Guy où se trouve la Mairie. Au passage, la rue de la Place des Fusillés ne s'appelle encore que rue de la Place... Ça fait froid dans le dos. Quelques soldats à la mairie mais le maire est là où des réfugiés se pressent déjà. Albert Jacquey, je l'apprendrai plus tard, est un syndicaliste très engagé dans les mouvements sociaux. Il fait ce qu'il peut pour nous aider. Ayant bénéficié ici aussi d'un peu de pain, je l'informe que j'ai travaillé dans le maraîchage et que je suis prêt à aider là où on en a besoin, il m'indique une ferme où il sait que je pourrai m'employer. J'en profite pour lui demander s'il n'y aurait pas quelques journaux de ces derniers temps, je n'ai eu à peu près aucune nouvelle sur la route. Il me répond qu'il me donnera les siens et m'informe rapidement que l'armistice a été demandé mais que les combats n'ont pas cessé partout, ce qui semble toutefois être le cas dans la région. Il ne semble pas particulièrement satisfait du discours du Maréchal. Je le remercie, lui dit que je repasserai pour les journaux et prends la route pour la ferme où on me met tout de suite au travail. Ce soir, après une journée chargée, un bol de soupe et encore un lit de paille mais je m'y endors plus sereinement. J'ai l'impression de n'avoir jamais encore connu un tel luxe. https://remonterletemps.ign.fr/comparer/?lon=6.231427&lat=47.886662&z=12.9&layer1=1&layer2=7&mode=dub
  6. Pour la nouvelle année et suite à certains commentaires (@judi et @ARPA en particulier), il semble intéressant de développer cette uchronie avec une personne n'ayant pas de connaissance spécifique sur la seconde guerre mondiale, un monsieur lambda en âge de porter les armes qui va avoir plus de mal à tirer son épingle du jeu. Monsieur Lambda Premier jour - Huit heures du matin - Le Clair Bois, Anjeux Ouf, quel étourdissement ! Que m'est-il arrivé ? Bon, ça va mieux, je vais rentrer tranquillement à la maison et me prendre une bonne douche. Fini pour aujourd'hui, le footing. Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? On se croirait dans un reportage en Ukraine ! Merde, c'est quoi ce bonhomme en uniforme de de 14-18 ? On tourne un film ? Je n'ai rien vu aux infos. Ouark ! Il a le bras à moitié arraché, c'est trop réaliste, ça donne envie de vomir. Merde, merde, merde, merde, c'est un vrai mec et il est réellement mort ! Ça y est, je vomis... On a dit qu'on ne paniquait pas. JE NE PANIQUE PAS !!!! On se calme, on se pose, on réfléchit. Que peut-il bien se passer ? J'ai regardé trop de séries de science-fiction et je fais un cauchemar ? Je suis tombé et j'ai heurté une souche ? Ce n'est pas possible, je vais me réveiller ! Ou bien le « trou de vers » n'est pas une invention de scénariste fou et je ne suis plus dans la même trame temporelle ? Non, tout est trop réel, on va faire comme si c'était vrai. Ces chenilles qui se rapprochent, faut se planquer, on avisera plus tard. Allez, au fond des buissons et tant pis pour mes vêtements, c'est que du Décath'. Un coup d’œil à mon smartphone... ah, c'est vrai, je l'ai laissé à la maison tout à l'heure. Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés. Des camions passent, ce sont bien des Allemands, et si ce sont des figurants, c'est sacrément bien fait, va falloir rester prudent. Le soldat a un journal dans sa poche : « Le Temps - Jeudi 13 juin 1940 », « LA BATAILLE POUR PARIS ET POUR REIMS continue avec la même violence - Déclaration du Président Roosevelt ». Bon, si nous sommes pendant la seconde guerre mondiale, je ne connais pas grand chose à cette époque. Que vais-je devenir ? Récapitulons mes connaissances : la guerre de 39-45 a commencé avec l'invasion de la Pologne, la France a perdu en 1940 et Pétain s'installe à Vichy avec Laval après l'armistice, la France coupée en deux, collaboration et STO. De Gaulle va à Londres, lance l'Appel du 18 juin et continue à se battre avec la Résistance. Hitler envahit la Russie, les Américains débarquent en Normandie... Ah oui ! Il y a Pearl Harbor aussi. Et puis la bombe atomique. Et le massacre des Juifs. Qu'est-ce que je vais faire de tout ça ? Ma fréquence cardiaque est au plus haut et ce ne sont pas les quelques kilomètres courus qui m'y ont envoyé ! À combien suis-je ? Je n'ai pas de montre, ce me serait pourtant utile. Le soldat en a peut-être une. Merde, merde, merde ! Je la vois, elle est sur le bras qui pend à côté de lui... Je la prends avec dégoût et la mets au poignet, elle a une trotteuse, je suis encore à 120 ! Faut que je me pose avant toute chose. Je m'éveille en sursaut. J'ai rêvé ? Non, rien n'a changé aux alentours. Un coup d'œil à ma nouvelle montre, il est maintenant bientôt midi. J'ai dormi, ça n'est pas plus mal, ça semble s'être calmé à côté, je peux enfin réfléchir. Je reprends le journal pour me mettre un peu au courant des événements. Il doit déjà avoir plusieurs jours car la situation décrite fait état de combats en direction de Reims or il est clair que cette ville a été largement dépassée puisque les Allemands sont ici. Je vais devoir discrètement me renseigner sur la date mais ce n'est pas encore important. « La traîtrise du Duce », l'Italie est en guerre aussi. « Le gouvernement a quitté Paris », « Évacués », c'est vrai, il y a l'exode, je vais pouvoir essayer de me fondre dans la masse des déplacés. « Les jeunes gens non encore mobilisables sont invités à quitter Paris » Zut, zut, zut et re-zut ! J'ai trente ans, je devrais être mobilisé ! Comment expliquer ma situation ? Il me faut impérativement une explication qui se tienne. Le journal fait seulement deux pages ! Pénurie de papier ? De journalistes ? Censure ? Je ne sais vraiment pas comment je vais m'adapter à l'époque. J'établis une première liste de priorité : 1) Rester en vie. Faut pas se faire descendre par erreur ou accident. Je vais me planquer dans le petit bois, même s'il a changé en 70 ans, je le connais et, s'il n'y a personne, j'y serai à l'abri pour établir mon plan d'action. 2) Trouver de quoi survivre. Je vais commencer par le pain trouvé sur le soldat, sa gourde, je les planquerai dans un premier temps pour ne pas me faire reprocher de détrousser les morts (encore que je ne pense pas que ce soit ce qui préoccupe le plus les gens -"amis" ou "ennemis"- en ce moment et puis je ne prends aucun effet personnel ! Enfin si, la montre mais j'en ai besoin). Ensuite je sais que je peux tenir une semaine sans boire et un mois sans manger. J'ai le temps de voir d'autant que chaque village a sa fontaine. 3) Se fondre dans la masse. Il me faut des habits de l'époque, une identité plausible et une explication pour mon statut de civil. Une chemise et un pantalon pour cacher mon survêt. Des chaussures aussi car pieds nus, je vais vite passer pour un déserteur. C'est peut-être la solution, je vais prendre quelques effets d'uniforme et demander à un fermier ou un villageois s'il peut me donner des vêtements civils pour échapper à la capture. Mais déshabiller un mort, je ne sais pas si je pourrai le faire... Non, je vais tenter ma chance comme ça, je ne pense pas que mon étrange accoutrement choque plus les habitants du coin que le désastre en cours. Bon, c'est bien, je peux me poser et continuer ma liste 4) S'extraire de la zone des combats. Il va bientôt y avoir l'armistice, je ne sais pas quand, et ils vont alors cesser. Faut juste rester prudent jusque là. 5) Rejoindre la future zone libre ou passer en Angleterre. Après... on avisera. Je suis en bordure du bois et la D 417 - tiens, c'est une nationale à l'époque - offre le spectacle désolant de véhicules abandonnés plus ou moins endommagés que des convois allemands dépassent. Je tombe sur une capote qui va cacher un peu mon maillot fluo, je pourrai toujours dire, sans même avoir à mentir, que je l'ai prise parce que je manque de tout. Allez, je prends quand même les chaussures du mort, ça n'est pas trop dégradant pour lui. Je relève son identité sur son livret militaire pour pouvoir éventuellement remercier sa famille et lui rendre sa montre, ça me soulage un peu la conscience. Je suis en bonne santé, je devrais donc être en train de me battre. Sauf si... oui, c'est ça, je suis belge et je suis parti à pieds quand l'attaque a débuté. Je connais un peu la région de Nieuport, sur la Mer du Nord, peu de chances que je rencontre quelqu'un qui en vienne [1]. On va débuter comme ça. En route donc. Première étape : Girefontaine qui n'est qu'à un ou deux kilomètres par le chemin le long du bois. Il est beaucoup plus petit et défoncé qu'à mon époque, très bien, je ne devrais pas y faire de mauvaise rencontre. En fin de journée, je frappe à quelques portes, une vieille femme finit par m'ouvrir. Je lui explique que j'ai besoin d'habits civils pour ne pas être capturé par les Allemands. Son mari a été prisonnier pendant la Grande guerre, elle ne me le souhaite pas, m'explique-t-elle en me donnant un pantalon et une chemise de son fils soldat. Je la remercie chaudement et m'éclipse, je suis bien tenté de m'imposer à dîner, ou plutôt à souper comme on le dit à l'époque, mais j'ai scrupule à trop profiter d'elle. Je sens un soulagement, peut-être mêlé d'un peu de pitié, quand je la quitte. Je cherche une grange où m'installer pour la nuit et mange la miche de pain du soldat. À chaque jour suffit sa peine et celui-là en a été bien pourvu. [1] Vous pouvez transposer avec la Suisse, le Luxembourg, la Belgique en fonction de vos connaissances, voire même le Québec, l'Irlande ou les USA mais il faut vous trouver une bonne raison d'être ici à ce moment. Si vous avez une connaissance d'une langue d'Europe centrale (sauf le polonais ou le tchèque, bien sûr), ça peut le faire aussi. L'espagnol est un bon plan car vous pouvez vous déclarer républicain et, au pire, vous vous retrouverez dans un camps d'internement (ce qui ne sera pas la joie). Pour les pays neutres, il y a tout de même un gros risque d'être démasqué si vous êtes raccompagné au consulat le plus proche.
  7. Peut-être parce qu'un navire porte-drones est un système d'armes et non simplement un hangar flottant surmonté d'une piste. Il faut toute la logistique et les services opérationnels pour les mettre en œuvre, en particulier les salles de contrôle. Un porte-hélicoptère nécessiterait certainement une refonte complète pour arriver à ce niveau.
  8. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française "Best Case" bombardier en piqué Une branche de cette uchronie est que le développement du Loire-Nieuport 40 est accéléré du fait de la mise en production du LN 161 puis 162 et 163. Le manque de vitesse constaté par l'Armée de l'Air, qui aboutira historiquement au LN 402 à moteur 12Y de 860 cv puis au LN 42 ayant un 12Y-51 de 1.000 cv, pousse alors à rechercher ici aussi une motorisation plus puissante mais, la demande arrivant plus tôt, le Gnome & Rhône 14N est choisi comme pour le LN 163, le 12Y étant réservé à la chasse. Il en résulte un avion volant à plus de 400 km/h, capable d'emporter une bombe de 150, 225 ou 500 kg, ayant deux mitrailleuses de capot ou d'ailes, satisfaisant enfin l'AdA qui le commande après la Marine nationale en 200 exemplaires pour équiper les huit GBAp (groupes de bombardement d'assaut en piqué) prévus au plan VI. Historiquement, après le rejet du LN 411 par l'AdA, le général Vuillemin trancha pour une aviation de bombardement d'assaut uniquement en vol rasant complètement équipée de bimoteurs (Breguet 691-693). Dans notre uchronie, la disponibilité plus rapide des monomoteurs de bombardement en piqué entraîne la décision de garder cette composante. Six à huit GBAp, chacun équipés de 18 appareils en ligne, 1 de commandement et 6 en volant, pourraient alors être disponible le 10 mai, soit une centaine d'appareils opérationnels. Leurs premières missions seront les ponts sur la Meuse au nord de Liège. Correctement escortés par les LN 161 et ayant une vitesse de croisière suffisante, ils pourront attaquer avec plus de chances de succès que les bombardement en vol horizontal et sans trop de casse. Ces succès vont ralentir les PzD du groupe d'armée B en Belgique et permettre une meilleure tenue du Corps de cavalerie de Prioux à Hannut et Gembloux. En supposant un taux d'attrition de seulement 25 % pour chaque engagement majeur (meilleure escorte, vitesse supérieure, moteur à refroidissement par air), il devrait en rester au minimum une trentaine pour attaquer les ponts de Sedan qui ne pourront résister à cet assaut beaucoup plus précis que les bombardements horizontaux ayant eu lieu à l'époque. La tête de pont est menacée et ne peut se développer avant au moins un jour de plus qu'historiquement, si ce n'est deux ou trois. Toutes choses égales par ailleurs, cela suffit à altérer toute la dynamique de la course à la mer. Pour peu que le nombre plus important d'avions de chasse ou d'assaut permette la détection et l'attaque plus précoce des concentrations dans les Ardennes, le passage même de la Meuse peut être fortement compromis de Namur à Sedan. Mais cette évolution est un Best Case qui n'a d'autre intérêt que de montrer jusqu'où le PoD LN 161 aurait pu mener. Je considérerai dans la suite que le LN 402 à moteur Gnome & Rhône, bien que développé plus tôt que le 402 historique, n'apparaîtra en quantité dans l'Armée de l'Air qu'à la fin de l'été 1940 et ne joue pas de rôle dans le début de la campagne. Le LN 42 avec ses nouvelles ailes et une vitesse encore supérieure, entrera en service au début de l'année 1941. Loire-Nieuport 42 - Source « Destinations Journey » Notez les radiateurs d'aile type LN 161, toujours d'actualité en 1945. Pas mal pour un dispositif prétendu dangereux ! Il n'est toutefois pas certain que la sortie se fasse toujours à l'extrados, je n'ai pas trouvé de photo du dessus de l'aile. Voir aussi : https://www.reddit.com/r/WeirdWings/comments/v64xq5/loirenieuport_ln42_a_development_of_the_ln401/#lightbox LN 42 uchronique à moteur Gnome & Rhône 14N
  9. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Petit essai de détermination de la vitesse qu'aurait eu le SNCAO 162 ou « Nieuport 162 » Comme nous l'avons vu, le Nieuport 162 est l'évolution du LN 161 avec les ailes du SNCAO 200 et le moteur du Dewoitine 520 ( Hispano-Suiza 12Y-45 ou 12Y-49 ) et la verrière du LN 40. Combien chacune de ces modifications vont-elles faire gagner en vitesse ? Je demande pardon par avance aux spécialistes du domaine pour des rappels qui peuvent leur sembler évidents mais tout le monde n'a pas forcement le même niveau de connaissance. Merci de me signaler d'éventuelles erreurs de méthode ou de calcul. Les ailes Le SNCAO 200 a été chronométré à 535 km/h à 4.000 m avec un moteur Hispano-Suiza 12Y-31 et des échappements propulsifs dont il est dit qu'ils permettaient un gain de 16 km/h ( revue "Avions" N° 235 - juillet-août 2020 ). Ce qui donne une vitesse de 519 km/h sans échappements propulsifs à comparer aux 496 km/h du LN 161-03 de la même époque. Nous avons donc une amélioration de 4,6 %. Si on considère que le cockpit prolongé par le dos du fuselage donne un gain de 1 % ( ce qui me semble bien optimiste ) et que l'absence d'arme sur le prototype du CAO 200 lui donne encore 1 % de gain, il reste 2,6 % d'amélioration du fait des nouvelles ailes et du radiateur ventral ( obligatoire du fait des volets de courbure et non plus des volets d'intrados ). Le Nieuport 162 aurait donc eu, avec le moteur 12Y-31 et des échappements propulsifs, une vitesse de 496 + 2,6 % + 16 = 509 + 16 = 525 km/h à 4.000 m. C'est suffisant pour le qualifier pour le concours C1 de 1936. On peut estimer le gain de la verrière améliorée à 0,5 %, ce qui donne une vitesse de 527 km/h. Nous négligerons cette amélioration. Le moteur Les moteurs avaient les caractéristiques suivantes : 12Y-31 : 860 cv à 3.250 m, 468 kg >> rétablissant une pression dynamique à 4.300 m à 400 km/h 12Y-21 : 910 cv à 3.400 m, 470 kg >> rétablissant une pression dynamique à 4.800 m à 400 km/h 12Y-45 : 920 cv à 4.200 m (S-P) >> rétablissant une pression dynamique à 5.300 m à 400 km/h ? 12Y-49 : 910 cv à 5.250 m (S-P) >> rétablissant une pression dynamique à 6.400 m à 400 km/h 12Y-51 : 1.000 cv à 3.250 m, 492 kg S-P : compresseur Szydlowski-Planiol à variation continue. La vitesse à une altitude donnée donne une pression dynamique qui équivaut à une diminution d'altitude, ce qui explique que les compresseurs peuvent conserver la puissance nominale environ 1.000 m plus haut que ce qui a été testé sur banc d'essai au sol. La différence de masse n'étant que de 24 kg entre les moteurs extrêmes de la gamme, il ne sera pas tenu compte de ce surpoids dans les calculs. En première approximation, la vitesse augmente comme la racine cubique de la puissance fournie. Ça devient de moins en moins vrai au fur et à mesure qu'on se rapproche de Mach 1 mais, aux alentours de Mach 0,5, nous nous en contenterons. Avec le moteur 12Y-45, le LN 162 aurait donc volé à 525 x ∛ (920 / 860) = 537 ,9 km/h que nous minorerons à 535 km/h à 4.000 m. Le compresseur Mais le rétablissement de puissance 1.000 m plus haut nous donne encore un gain car la densité plus faible de l'air permet des vitesses plus élevées avec l'altitude pour la même puissance. Si on se fie aux gains obtenus sur le LN 161, nous notons : 1.000 m : 432 km/h 2.000 m : 452 km/h >> 452-432=20 : +4,6 % / 1.000 m 3.000 m : 473 km/h >> 473-452=21 : +4,6 % / 1.000 m 4.000 m : 496 km/h >> 496-473=23 : +4,8 % / 1.000 m En prenant une augmentation de 20 km/h pour 1.000 m pour rester conservateur, nous obtenons 535 + 20 = 555 km/h à 5.000 m. Le même calcul avec le moteur 12Y-49 qui rétablit 1.000 m plus haut donne plus 575 km/h à 6.000 m. Il aurait été disponible fin 1940. Enfin, le moteur 12Y-51 devait être équipé du même compresseur Szydlowski-Planiol que le 12Y-49 ce qui aurait donné 550 km/ à 4.000 m, 570 km/h à 5.000 m et 590 km/h à 6.000 m fin 1940 ou début 1941. Ces calculs de coin de table demandent à être pris avec une certaine prudence mais ils donnent tout de même une indication intéressante sur les performances possibles des successeurs du LN 161. Comparaison entre le LN 162 à moteur 12Y-45 et le Messerschmitt Bf 109E radiateur ouvert / radiateur fermé ( cinq minutes max ) 4.000 m : LN 162 : 535 km/h - Bf 109E : 520 km/h / 555 km/h 5.000 m : LN 162 : 555 km/h - Bf 109E : 520 km/h / 570 km/h 6.000 m : LN 162 : 550 km/h - Bf 109E : 500 km/h / 565 km/h Source : http://www.wwiiaircraftperformance.org/me109/Me-109E3-French-3.jpg L' « Emil » n'aurait pas eu la partie facile.
  10. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Chapitre dix - Les forces en présences en mai Alors que les combats se développent dans le ciel de ce printemps 1940, où en sont les protagonistes ? Côté français, le rythme de sortie du Nieuport des chaînes est désormais de plus de cent cinquante LN 162 par mois et continue à augmenter, auxquels s'ajoutent une trentaine de LN 163 à moteur Gnome & Rhône pour l'Empire, l'exportation ou la Marine, ces dernier pour partie dans la version 173 avec crochet d'appontage et ailes repliables. Les premiers LN 164-R de reconnaissance photo apparaissent et vont commencer à épauler puis remplacer les vieux LN 161-R, issus de reconversions, au sein des groupes de reconnaissance d'armées ou de divisions aériennes. Sur les plus de 1.800 LN 161 et 162 produits, près de 1.600 ont été réceptionnés par l'Armée de l'Air, lui permettant, déduction faite d'une centaine d'avions accidentés et des 25 pertes de la drôle de guerre, d'équiper tous ses groupes de chasse métropolitains à 41 appareils, soit trois escadrilles de dix chasseurs plus trois de commandement et huit en volant de réserve (1). Paris et la basse Seine sont protégées par le groupement 21, déployant quatre GC. La ZOAN (Zone d'opération aérienne Nord), correspondant au groupe d'armées numéro 1 le long de la frontière Belge, a douze GC, trois pour la 7e Armée (groupement 25) et neuf pour les 1re, 9e et 2e armées (groupement 23). La ZOAE, derrière la Ligne Maginot, 3e, 4e et 5e armées, dispose de six GC (groupement 22). La ZOAS, dans la partie sud de la ligne Maginot tenue par la 8e armée, a trois GC (groupement 24), y compris un GC polonais. La ZOAA (Alpes) dispose de trois GC dont un polonais également (2). Trois GC à 34 appareils (deux escadrilles de douze) sont en Afrique du Nord et un dernier, toujours à 34 avions, est au Levant. Trois CIC (centre d'instruction à la chasse) sont opérationnels avec quarante appareils chacun à Chartres, Montpellier et, récemment, Oran (3). Ce qui donne un total de 860 chasseurs dans le Nord-Est dont près de 700 opérationnels (4) et 160 de Paris au Havre dont 130 opérationnels. Une douzaine de patrouilles de la DAT (défense aérienne du territoire), disposant de quatre à six Nieuport 161 chacune, protègent les sites de production ou les installations stratégiques en Province, hors de la Zone des armées. Le grand nombre d'appareils dans les écoles a permis de réduire un peu les goulets d'étranglement de la formation mais celle-ci reste trop longue et les jeunes pilotes n'arrivent encore qu'au compte-gouttes. La mise en service du CIC d'Oran a toutefois bien amélioré les choses, le nombre de jours de beau temps permettant aux élèves de voler bien plus souvent et dans de meilleures conditions. Le passage à trois escadrille par groupe de chasse permet également d'intégrer plus facilement les nouveaux arrivants sans trop faire baisser l'excellent niveau des pilotes au moment de l'entrée en guerre. La formation plus complète de ceux-là permet en outre de corriger quelques lacunes d'avant-guerre comme les faibles compétences en navigation. Mais les groupes sont au minimum d'effectif et, malgré la rotation à trois escadrilles, les pilotes de chasse ont un peu de mal à rester au meilleur de leur forme alors que le nombre d'engagements augmente. Les BAFF (British Air Forces in France), disposent de quatre Squadron (5) de Hurricane en couverture du BEF (BEF Air Component) et de trois Squadron de Hurricane pour la protection des bombardiers du AASF (Advanced Air Strinking Force) basé en Champagne, soit plus d'une centaine de chasseurs dont 80 opérationnels. Quatre Squadron de Hurricane doivent être dépêchés en France dès le début des combats terrestres, une cinquantaine d'avions opérationnels supplémentaires. En Grande-Bretagne, il reste 24 Fighter Squadron, 16 sur Hurricane et 19 sur Spitfire. Leur production en est de trois cent appareils par mois et une centaine (respectivement). Il y a donc 780 chasseurs alliés monoplaces opérationnels sur le front plus 180 en réserve immédiatement disponibles, à quoi il faut ajouter une centaine de Potez 630-631 bimoteurs de chasse de nuit ou de jour, sans compter les aviations Belges et Néerlandaises, peu importantes. Déploiement de la Chasse en France au 10 mai 1940 - Uchronie Nieuport 161-162 - Chasse de nuit et RAF : OTL Déploiement des groupes de chasse de l'Armée de l'Air - OTL - « L'aviation de chasse française en 1939-1940 » Lieutenant-colonel Salesse- Éditions Berger-Levrault - Paris 1948 Les Allemands engagent deux Luftflotten. La Lf 2. aligne, au Nord-Ouest de l'Allemagne, 630 Bf 109 dont 340 opérationnels (répartis dans treize Gruppen (6)) et 145 Bf 110 dont 90 opérationnels (quatre Gruppen) pour couvrir le front des Pays-Bas et protéger la côte allemande jusqu'au Danemark. La Lf 3. dispose, pour sa part, dans le Sud-Ouest face à la France et la Belgique, de 600 Bf 109 dont 430 sont opérationnels (dix Gruppen) et de 175 Bf 110, 125 opérationnels (quatre Gruppen). La production mensuelle sur l'année 1940 est en moyenne d'un peu plus de 150 Bf 109. La Luftwaffe dispose d'environ un millier de pilotes de chasse opérationnels pour ses Bf 109. Terrains de déploiement des Jagdgeschwader au 10 mai 1940 - OTL 1) OTL, aucun groupe n'était passé à 41 appareil. La plupart étant au format 34 chasseurs : 2 escadrilles de 12 appareils, 2 appareils de commandement et 8 en volant de réserve ; quelques-uns étant en dessous de la dotation théorique. 2) OTL, 5 GC au Gpt 21, 5 GC au Gpt 22, 5 GC au Gpt 23, 2 GC au Gpt 24, 2 GC au Gpt 25, 1 GC polonais en formation, 2 GC dans la ZOAA. Plus 2 GC en cours d'équipement et 1 GC en transformation sur D.520 dans le Sud-Est. 3) Bien qu'il y avait un GC en formation à Oran, ce n'était pas encore un CIC OTL mais le général Mouchard en voulait un en AFN pour profiter des conditions météorologiques plus favorables. 4) OTL, l'AdA avait 330 chasseurs monoplace opérationnels sur le front NE. 5) Un Squadron comporte normalement 16 appareils dont 12 opérationnels. 6) Un Geschwader dispose typiquement de trois Gruppen (de deux à quatre) plus un Stabschwarm de 4 appareils, chaque Gruppe comprenant trois Staffeln (de deux à quatre) de 9 à 12 appareils appareils plus un Stabschwarm de 3 appareils. Un Gruppe ayant en moyenne 30 à 50 appareils mais pouvant aller parfois jusqu'à plus de cent.
  11. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Chapitre huit - Finlande L'attaque de la Finlande par l'URSS le 30 novembre 1939 suscite l'indignation générale et les Alliés cherchent à en prendre prétexte pour intervenir et saisir, au passage, les mines de fer de Kiruna et Gällivar en Suède. Soucieuses de leur neutralité, la Norvège et la Suède refuseront le passage des troupes alliées. Pour autant, et tout en se proclmant neutre haut et fort, de même que la Norvège et le Danemark, elle aide plus ou moins discrètement les Finlandais et accepte de recevoir, monter et livrer une cinquantaine de Nieuport 163 à la Suomen ilmavoimat (armée de l'air finlandaise). C'est ainsi que des Nieuport se retrouvent à porter la crois gammée. Ce ne sont pas les premiers car quelques-uns ont été capturés en Pologne et font l'objet d'essais à Rechlin, le centre d'essai du ministère de l'air allemand (RLM). Les Nieuport sont largement supérieurs aux 32 Fokker D.XXI en service qui ne déméritaient pourtant pas avant l'arrivée de ceux-là. La nettement plus grande vitesse, l'armement beaucoup plus puissant et le taux de montée un peu supérieur sont grandement appréciés. La Finlande en commande soixante autres mais les revers subis sur terre l'obligent à signer un traité de paix à Moscou le 12 mars 1940, perdant certains territoires mais conservant son indépendance. Note : Dans la version « défense russe », il y aurait eu des Yak-1 soviétiques contre des Nieuport 163 finlandais lors de la guerre d'hiver. À la différence de l'invasion de la Pologne, des combats auraient bien eu lieu entre la croix gammée bleue et l'étoile rouge. La différence de niveau et de tactique entre les pilotes finlandais et russes aurait amené un rapport de victoires supérieur à 5:1 pour un appareil très similaire.
  12. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Oh oui ! Largement ! Confondre 56 et 68...
  13. DMZ

    Petit voyage en 1934

    À trop vouloir se focaliser sur ce dont on veut parler, on en fait d'énormes bourdes. J'en demande pardon aux Praguois. Mea Culpa, Mea maxima culpa. Au passage et encore une fois (c'est loin d'être ma première) ça montre bien que se fier à sa mémoire expose à des erreurs de ce genre qui peuvent avoir de graves conséquences. Et quand on se retrouve téléporté dans un tel environnement, il ne faut pas croire qu'on aura des réactions optimales. Je me suis bien rattrapé aux branches, non ?
  14. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Désolé mais tu continues à éluder les problèmes. Pierre Saint-Menoux pourrait être journaliste, pourquoi pas (au passage, ce n'est pas pour ça que j'ai choisi ce nom). Mais comment le devient-il ? Et quelles connaissances et aptitudes a-t-il pour ce métier. Je te rappelle qu'il n'en a pas particulièrement sur la période, qu'il n'a aucun réseau ni même aucun contact nul part. C'est mal parti pour lui même si tu le bombardes à ce poste usant de ton pouvoir de "Maître du donjon". Il ne faut pas se leurrer, sauf connaissance ou compétence spécifiquement utile à l'époque où on se trouve projeté, il va être assez difficile à un quidam lambda de s'insérer dans la société du temps. Donc je réitère ma question : comment va-t-il se débrouiller ? Comment vas-tu te débrouiller ? Allez, je suis bon prince, laissons ce point de côté (Ah ! Ah !) pour le moment (mais j'y reviendrai, tu peux y compter, prépare ta réponse !) Supposons que le brave homme ait une bonne connaissance de l'époque et un "napoléon" en poche (1). Que fait-il ? 1) Soit environ 7.500 francs de l'époque (1936). En 1930, un métallo parisien gagne 1.125 francs par mois, un professeur de faculté 4.000 francs. Une famille ouvrière dépense grosso modo (en 1936) 52 % en nourriture, 17 % en logement (si tu restes à l'hôtel, ça risque de te coûter un bras), 7 % en chauffage-éclairage, 10 % en habillement, 10 % en soins-santé (j'espère que tes dents sont en bon état et ne compte pas sur ta mutuelle). Une bicyclette coûte aux environs de 600-700 francs. Avec un "napoléon", tu devrais pouvoir tenir six mois.
  15. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Prenons le problème dans l'autre sens. Pierre Saint-Menoux (appelons-le comme ça si tu le veux bien) vient de notre époque et, s'il a des lacunes en histoire, connait bien nos problèmes actuels : Surpopulation Sur-exploitation des ressources, en particulier énergétiques et biodiversité Pollution Changement climatique Nombreux conflits dont il connait à peu près la genèse ... Il sait, d'autre part, que la WW2 a été catastrophique et qu'il conviendrait de la faire gagner par les Alliés le plus vite possible mais ne sait pas comment. À partir de là, il peut, à la fois, essayer de comprendre son nouveau monde pour tenter de l'orienter dans la bonne direction tout en travaillant en parallèle sur le long terme aux problèmes évoqués ci-dessus. S'il a quelques éléments sur la guerre d'Espagne, le conflit sino-japonais et les accords de Munich, il a une petite chance de mettre quelques bâtons dans les roues des fauteurs de troubles mais on est déjà à un niveau de connaissance bien supérieur à la moyenne. Admettons qu'il sache, comment s'y prendrait-il pour cette première étape ?
  16. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Je te rappelle que les grèves étaient sauvages et pas du tout à l'instigation de la CGT. Et puis on a dit qu'on n'avait pas une connaissance détaillé de l'époque : au mieux, les grèves du début du Front populaire sont connues mais leur impact, non. OK, ça c'est un objectif clair. Mais comment y parvenir ? Blum ne se faisait probablement pas beaucoup d'illusion sur le Stalinisme. Et si tu savonne la planche d'Oncle Jo, tu vas encore plus aider l'autre moustachu alors que la Real Politik est de s'allier à l'URSS dès 1936 ! Gros doute qu'un néophyte fasse mieux que Renault à cette époque... Et puis quelle légitimité pour imposer ça, voire même le suggérer ? Mais c'est ton histoire, écris-la comme tu veux.
  17. DMZ

    Petit voyage en 1934

    L'attentat de Marseille ? Fais un petit sondage radio trottoir et dis-moi si tu trouves plus de 0,1% de gens qui en ont entendu parler. Non, déjà les émeutes du 6 février ne parleront pas à beaucoup. Même l'affaire Stavisky. Si on prend quelqu'un connaissant un peu la WW2, il aura : Hitler et les camps d'extermination (qu'il appellera camps de concentration, ce qui, dans le contexte de l'époque, ne posera de problème à personne) Staline et le Goulag (mais il ne trouvera aucun écho) Le pacte germano-soviétique L'invasion de la Pologne L'invasion du Benelux et de la France Sedan L'armistice La Bataille d'Angleterre L'invasion de l'URSS Pearl Harbor Stalingrad El Alamein Le débarquement de Normandie La bombe et c'est déjà bien (mon pronostique ? moins de 10 % des interrogés pourront te citer plus de la moitié des événements ci-dessus) Il saura peut-être : L'Anshluss Munich (un film vient de sortir sur Netflix) Les purges de Staline La guerre de Finlande L'invasion du Danemark et de la Norvège (avec le film Narvik) L'opération Dynamo (avec le film Dunkerque) Le coup de poignard dans le dos de l'Italie La guerre sous-marine (avec le film Das Boot) Stalingrad ... Mais il n'aura aucune connaissance technique ni militaire (ce n'est pas de jeu !) S'il a un peu d'éducation politique, il connaîtra Blum et le Front populaire, la Guerre d'Espagne... Au mieux Daladier, Reynaud ou Chamberlain. Churchill, De Gaulle et Roosevelt, of course. Heu ! Il est ministre de la Défense du Front populaire... (j'ai vérifié pour être sûr, tu vois, c'est pas gagné d'avoir des connaissances et de ne pas se tromper sur la période, alors les détails...)
  18. DMZ

    Petit voyage en 1934

    Petit voyage en 1934 Contrairement à "L'uchronie dont vous êtes le héro", je propose que l'hypothèse de base soit : on se réveille en 1934 sans avoir de connaissance particulière sur la période. Sinon c'est un peu trop facile, YAKA pointer tous les problèmes connus et les adresser un à un, l'intérêt est faible. Or donc, nous voici théoriquement le 25 mars 1934 avec les journaux de la veille. Après avoir reniflé l'encre fraîche des journaux et jeté un coup d'œil à la fenêtre, il faut bien admettre que soit le décorateur du film est particulièrement doué, soit la quatrième dimension existe vraiment. Bon, si c'est une « caméra cachée », elle est d'une ampleur extraordinaire, ça vaut le coup de s'y soumettre, sinon il va bien falloir s'adapter à une drôle de réalité. Dans tous les cas, jouons le jeu, il y a plus à gagner qu'à perdre. « Dix-neuf cent trente-quatre ? Dix-neuf cent trente-quatre ? qu'est-ce qu'il a bien pu se passer en 1934 ? J'aurais dû plus suivre les cours d'histoire mais ça n'étais vraiment pas ma tasse de thé. Heureusement que j'étais meilleurs en langues, je vais pouvoir échanger directement en Anglais et en Allemand et je pourrai me débrouiller en Espagnol et Italien (1). Voyons donc les titre du jour ! Samedi 24 mars. Ah, on doit donc être dimanche, faut-il que j'aille à la messe ? » Source : Bibliothèque nationale de France Paris-Soir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7637736w LES REBONDISSEMENTS DE L'AFFAIRE STAVISKY La Commission d'enquête entend plusieurs dépositions, dont celles de MM. Chautemps, Thomé et Julien LE SÉNATEUR PUIS EST CONVOQUÉ PAR M. DEMAY Après vingt remises, le deuxième procès Stavisky vient cet après-midi devant la 12e Chambre (...) L'AFFAIRE D'ESPIONNAGE Le colonel Dumoulin dit Charras est interrogé cet après-midi pour la première fois par le juge Benon (...) Tous les « as » du cyclisme routier sont engagés dans le Critérium National de « Paris-soir » qui se court dimanche (...) LE SENS DES FAITS - Tout le monde paie. En charge réelle, les Français supportent, aujourd'hui, deux fois plus d'impôts qu'avant la guerre. Or, l'Etat, ayant épuisé les disponibilités immédiates de prêt sur la place de Paris, vient d'être contraint, pour faire face à ses échéances, d'emprunter un milliard à Amsterdam. (...) « PARIS-SOIR » A LA RECHERCHE DES ASSASSINS DU CONSEILLER PRINCE Un témoin qui travaillait dans sa vigne a vu distinctement le soir du crime trois hommes sur la voie. (...) A la mémoire d'Arrachart un monument a été inauguré au cimetière Montparnasse par le commandant LEMAITRE Le 23 mai dernier, en accomplissant les derniers vols d'essai pour la Coupe Deutsch, Arrachart, victime d'un accident stupide, s'écrasait au sol contre un passage à niveau de la voie ferrée Etampes-Chartres, près du village de Maisons. (...) Le Petit Parisien https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k628041n# LES DÉVELOPPEMENTS DE L'AFFAIRE STAVISKI DES GANGSTERS DE CHICAGO A LA BANDE DE STAVISKI PAR Claude BLANC HARO Le 2 janvier 1930, avant de partir pour les Etats-Unis faire une longue enquête qui fut publiée quelques mois plus tard dans le Petit Parisien, je rencontrai un jeune camarade qui avait longuement parcouru l'Amérique comme représentant de commerce. (...) La commission renvoie au garde des Sceaux pour telles fins qu'il appartiendra les dossiers de MM. Proust et Hulin, députés Puis et Jean Odin, sénateurs M. CAMILLE CHAUTEMPS A DÉPOSÉ SEULEMENT SUR L'AUTORISATION DE JEU DE STAVISKI M. TROMÉ, ENTENDU A NOUVEAU, N'APPORTE PAS DE PRÉCISIONS SUPPLÉMENTAIRES M. Jean Odin a fourni quelques explications et M. Rossignol déclaré que Staviski lui fut présenté par M. Proust dans les bureaux de «la Volonté» (...) LE GENERAL DE FOURTOU INCULPE DE TRAFIC D'INFLUENCES Une information est ouverte contre X. pour délivrance de faux certificats médicaux (...) LA RÉPONSE FRANÇAISE AU MÉMORANDUM ANGLAIS SUR LE DÉSARMEMENT EST PUBLIÉE Elle s'élève contre le projet de légaliser le réarmement du Reich et maintient fermement notre droit à la sécurité Le gouvernement français a communiqué hier soir à la presse sa réponse au mémorandum britannique. (...) Le colonel Beck se rendrait bientôt à Budapest (...) La commission du 6 février a entendu hier de nombreux témoins Elle a, en particulier, recueilli les dépositions du contre-amiral Darlan et du commandant Fenard sur le commencement d'incendie du ministère de la Marine (...) LA CONTRE-AUTOPSIE DU CONSEILLER PRINCE CONCLUT FORMELLEMENT A UN ASSASSINAT (...) « Alors, d'abord l'affaire Stavisky (ou Staviski, il ne sont pas d'accord sur l'orthographe). On est en plein scandale mais je ne sais même pas qui est le Président du conseil ou le Président de la République. Il y a aussi cet article sur le réarmement allemand, je crois vaguement me souvenir que c'est un prémisse de la Seconde guerre mondiale, il faut le lire en détail. ensuite, Budapest, c'est la capitale de la Tchécoslovaquie, il y a eu les accords de Munich qui ont joué un rôle aussi mais je crois que c'est plus tard. Qui est le colonel Beck ? À surveiller. Ah ! Et puis : 6 février 1934, ce sont les émeutes devant l'Assemblée. Important, ça aussi. Mais je crois que c'est derrière maintenant. Va falloir se mettre à la page. » Première question : j'ai un toit mais il va falloir me trouver un moyen de subsistance, comment faire ? Deuxième question : comment me mettre le plus rapidement possible au courant de la situation française, européenne et mondiale qu'on est sensé ne connaître que dans les très grandes lignes ? Question subsidiaire : que faire de tout cela ? Mais avant cela, il faudrait arriver à un consensus sur ce que le voyageur temporel sait de l'époque pour avancer dans le récit. 1) Comme ça, on pourra sans problème échanger avec la plupart des protagonistes de l'époque sans interprète sans trop de problème.
  19. Le concours C1 de 1936 exigeait des distances d'atterrissage et de décollage très courtes. Pour y parvenir avec un avion si fin, il fallait des volets de courbure -et non plus des volets d'intrados comme sur le 161- qui prennent plus de place sur la corde de l'aile, n'en laissant plus assez pour les radiateurs, en particulier pour les sorties d'extrados qui auraient été trop avancées. Je pense que c'était la raison première de ce changement mais il n'est pas impossible que l' "aspect 406" ait joué un rôle dans le dessin du LN 60 / CAO 200 qui est beaucoup plus trapu que le 161, au point qu'il avait perdu de la stabilité longitudinale, d'où les petits plans fixes en bout des plans fixes de l'empennage, et dont la verrière bulle avait laissé place à un plus classique prolongement du cockpit -bien que cette configuration ait probablement d'abord été choisie pour gagner quelques kilomètre par heure. Dans l'article de l'Aéronautique de décembre 1938, il est mentionné que le réservoir (de carburant, j'imagine) est situé dans les ailes, sans qu'on puisse déterminer si c'est une cause ou une conséquence de l'absence de radiateur à cet endroit là. Les mitrailleuses ne sont pas positionnées à cet endroit et n'ont pas pu influer sur le changement de localisation du radiateur. SNCAO 200 - Aviafrance via Passionair
  20. DMZ

    Petit voyage en 1934

    J'aurais envie de voter pour l'option trois pour voir comment tu vas t'en tirer mais la deux est plus tentante encore car je suis curieux d'entendre ce qu'ils ont à te dire... Et puis que diable peut-il y avoir dans les documents que tu aurais reçus dans la première hypothèse ? Tu ne te simplifies pas la tâche.
  21. C'est trop tôt pour un tel concept, ça ne viendra qu'après guerre ou, dans le meilleur des cas, dans le courant de celle-ci. Il y a bien une rubrique uchronie, non , Mais, d'un autre côté, on a déjà commencé à en discuter sur "l'uchronie dont vous êtes le héro".
  22. Loire-Nieuport 161 - Le destin contrarié de la chasse française Chapitre huit - L'affaire norvégienne 9 avril 1940 - Opération Weserrübung Alors que les combats s'intensifient dans le ciel de France, l'invasion du Danemark et de la Norvège, qui prend totalement par surprise les Alliés, se déroule parfaitement sauf en trois points : La perte du Blücher retarde la prise d'Oslo et permet au gouvernement, au roi et au parlement d'échapper à la capture, l'or de la Banque de Norvège est évacué, la résistance est décidée ; À Narvik, la perte des pétroliers bloque les destroyers ; Dans les airs, les Curtiss Hawk 75A norvégiens infligent des pertes sensibles aux Ju 52 transportant des parachutistes vers l'aéroport d'Oslo Fornebu. Sur les 24 Hawk 75A reçus quelques semaines plus tôt (1), 21 sont opérationnels au sein de la Jagevingen (groupe de chasse) de Fornebu, à proximité d'Oslo. Prévenus par les échos du combat entre la forteresse d'Oscarsborg et le Blücher, une dizaine de pilotes peuvent prendre l'air au lever du jour alors que le terrain est approché par des He 111 venus le bombarder, escortés par des Bf 110. Quatre bombardiers et deux chasseurs lourds allemands sont détruits et peu de dégâts sont infligés au terrain, deux Hawk étant toutefois détruits au sol. Peu de temps après, les premières vagues de Ju 52 à destination de Oslo Fornebu sont interceptés par l'ensemble des Hawk et des sept Gladiator disponibles et sept transports vont rapidement au tapis. La trop lente réaction de l'armée norvégienne ne permettra pas d'empêcher la prise du terrain par les Fallschirmjäger mais les chasseurs norvégiens abattent sur le terrain ou détruisent au sol plusieurs Ju 52, interdisant son emploi dès le milieu de journée. La retraite Le terrain de Fornebu étant la proie de combats, les chasseurs doivent évacuer vers le nord. Les Gladiator équipés de skis opèrent à partir de Vangsmjøse, un lac gelé à 175 km au NW d'Oslo, les Hawk retrouvent un temps le terrain de Kjeller au nord d'Oslo, qui est lui aussi sous les bombes, puis sont évacués un peu plus loin vers Gardermoen. Deux jours plus tard, devant l'avance allemande et la menace des premiers appareils ennemis basés à Fornebu, une nouvelle retraite est décidée. Tous les terrains jusqu'à Tondheim étant occupés ou sous le feu allemand, les 17 Hawk restant s'envolent vers Rinnleiret à 65 km au NE de Trondheim. Mais la proximité du fjord fait craindre une intervention navale et une nouvelle étape est planifiée vers Hattfjelldal, 200 km plus au nord, dès que le terrain aura été débarrassé de la neige qui le recouvre encore, ce qui sera chose faite le 25 avec l'aide de centaines de volontaires civils, les aviateurs n'ayant pas eu ici la chance de rencontrer des rennes en transhumance (2). À partir du 17 avril, les Curtiss soutiennent les défenseurs de la forteresse de Hegra, à une dizaine de kilomètres de Værnes, rendant les bombardements aériens pratiquement inopérants et interdisant l'approche par de l'appui au sol. Ils s'opposent également avec plus ou moins de succès aux bombardements de Namsos mais les équipements débarqués, stockés sans aucune protection à proximité des quais, sont en grande partie détruits, sonnant le glas de l'intervention franco-anglaise en Norvège centrale. Le 28, la dizaine de H-75 restants couvre la retraite de l'armée britannique et son rembarquement. 1er mai - Le roi Haakon VII et son gouvernement arrivent à Tromsø après un difficile et dangereux périple, les Suédois leur ayant refusé le passage aux fugitifs. 2 Mai - La Sickleforce s'échappe d'Åndalsnes quelques heures avant que la 196. ID ne capture le port. 3 mai - La couverture aérienne fournie par quelques Curtiss permet à une partie des restes de la 5e division norvégienne de s'échapper sur des navires de pêche vers Rørvik, sur l'île d'Inner-Vikna. Sur les quelques cent officiers et près de deux mille hommes, la moitié évite la captivité (3). Le 5 mai, l'offensive de la 2. Gebirgs-Division vers le nord débute à Grong et il devient rapidement nécessaire de prévoir l'évacuation de Hattfjelldal. Après l'annonce de la fin de la résistance dans le Trøndelag, les deux cents défenseurs de la forteresse de Hegra se rendent après avoir infligé entre cent cinquante et deux cents pertes aux Allemands. Les Curtiss ont abattus plusieurs appareils de la Luftwaffe, interdisant pratiquement tout support aérien durant la bataille. 8 mai - Les Britanniques prennent en charge la défense de Mosjøen. 10 mai - Les Allemands débarquent à Hemnesberget, 50 km au nord de Mosjøen, utilisant le petit caboteur Nord Norge et deux hydravions Dornier sans rencontrer d'opposition. Le croiseur Cairo et le destroyer Zulu détruisent le Nord Norge avec à son bord la plus grande partie de l'équipement non encore débarqué. Les tentatives ultérieures allemandes de ravitaillement sont contrecarrées par les P-36 (4). 12 mai - Menacés par l'avance allemande, le terrain de Hattfjeldal est abandonné et sept H-75 s'envolent vers Bardufoss alors que ce terrain est encore en travaux sous la direction du génie britannique. 13 mai - Abandon de Mosjøen. 14 mai - Le paquebot polonais MS Chrobry est attaqué dans le Vestfjorden par des bombardiers en piqué et gravement endommagé en dépit de l'intervention des P-36 qui perturbent les intrus et les empêchent de finir le navire blessé. Le 1st Irish Guards souffre de quelques pertes à bord mais peut être débarquée à Bodø avec une bonne partie de son équipement (5). À partir du 14, les tentatives de parachutage sur la poche de Narvik sont plus ou moins régulièrement contrées et seuls deux cents hommes peuvent la renforcer avant que la LW ne jette l'éponge (6). 15 mai - Les Allemands prennent Finneid et les Britanniques et les Norvégiens retraitent jusqu'à Mo i Rana - Selfors. 17 mai - Le HSM Effingham s'échoue dans un chenal étroit et ne peut être remis à flot. L'essentiel de l'équipement de la 24th Brigade est perdu. Après les mésaventures des Chroby et Effingham, les Britanniques décident de s'appuyer désormais principalement sur les beaucoup plus sûr chalutiers et caboteurs norvégiens pour leur logistique. 19 mai - Les patrouilleurs norvégiens Heilhorn et Honningsvåg coulent le chalutier Albion. Les Allemands abandonnent la voie maritime pour ravitailler leurs troupes. 20 mai - Mo i Rana tombe. 21 mai - Le squadron 263 de la RAF, sur Gladiator, atterrit à Bardufoss, renforçant les cinq derniers Curtiss P-36 norvégiens opérationnels restants. 23 mai - Renforcé par le 1st Irish Guards, le 1st Scots Guards resiste deux jours à Krokstranda (7). 26 mai - Le squadron 36 sur Hurricane est opérationnel à Bardufoss. 27 mai - Premières escarmouches à Storjord, 30 km au nord du Cercle polaire. La 24th Brigade est maintenant au complet avec le 2nd South Wales Borderers, renforcée par deux Independant Companies et trois Mk VI light tanks. Un grand raid aérien contre Bodø ne rencontre pas de résistance. Narvik reprise par les Alliés. 28 mai - Une attaque frontale allemande échoue. 30 mai - Débordé une fois de plus, Gubbins ordonne la retraite jusqu'à Pothus, 10 km au sud de Rognan, dernier village sur le Skjerstad Fjord. Les Independant Companies 2 et 3 sont laissées en arrière en embuscade contre les Allemands dans la vallée étroite entre les montagnes boisées. Après la prise de Narvik et l'internement de la 3. Gebirgs-Division de Dietl en Suède le 6 juin, il ne reste que trois Hawk et l'essentiel de l'effort aérien au dessus du front de Fauske est fourni par la RAF en attendant la livraison des 36 nouveaux H-75A-8 qui n'arriveront pas avant la fin de l'été. Une transformation de quelques pilotes norvégiens sur Hurricane est décidée pour permettre la soudure et la relève partielle de la RAF. 1) OTL, 19 Hawk 75 avaient été livrés et étaient en cours de montage à Kjeller, cinq étaient pratiquement en état de vol mais sans armement et aucun n'avait été pris en compte par le Service aéronautique de l'Armée norvégienne. Trente-six autres étaient en commande. ITTL, la France n'achetant pas de Curtiss H-75, la Norvège peut recevoir les siens plus tôt. 2) Au sud de Trondheim, entre Andalsnes et Dombåss, le lac Lesjaskog avait été choisi pour accueillir les Gladiator britanniques et le déneigement avait péniblement débuté quand trois mille rennes firent leur apparition. Le conducteur lapon du troupeau accepta, moyennant un flacon d'alcool médicinal pur, de faire piétiner la surface nécessaire et, en quelques heures, le terrain fut prêt... si ce n'est que l'essence manquait. 3) OTL, tous ces hommes furent capturés. 4) OTL, l'équipement perdu pu être remplacé par les hydravions, permettant aux Allemands de continuer leur avance plus rapidement. 5) OTL, sans protection aérienne, le Chroby fut dévasté par les bombardiers allemands et tout l'équipement, y compris les seuls chars britanniques disponibles en Norvège, fut perdu. Le 1st Irish Guard dû être renvoyé à Harstad pour être ré-équipé. 6) OTL, un millier de parachutistes ou de chasseurs de montagne sommairement entraînés purent être largués sur Narvik fin mai, tout début juin. 7) OTL, les Britanniques s'en retirent ce jour même. Retraite mai-juin 1940
  23. Corrigé : Un Loire 130, hydravion de surveillance, est positionné sur la catapulte d'un croiseur de la classe La Galissonière pour un départ en mission. Cet appareil, qui porte le numéro 42, est affecté à l'escadrille HS1.
  24. L'hypothèse de base est complètement farfelue car à ce moment là, Darlan est complètement passé du côté obscur. Pour le faire basculer, il faut remonter avant le 16 juin, après il est trop tard, son ego est parfaitement satisfait de ses responsabilités, qui n'iront qu'en augmentant, il peut déjà le pressentir dès ce moment. Dans "l'uchronie dont vous êtes le héro", je le fait basculer le 21 juin mais je n'y crois pas un instant... Mais le basculement de Darlan le 3 juillet aurait une importance autrement plus grande que quatre cuirassés et deux croiseurs de bataille, même s'ils ne sont pas à négliger. La flotte française aurait simplement permis de prendre immédiatement le contrôle de la Méditerranée, la Regia Marina n'ayant absolument pas les moyens de contrer les flottes françaises et anglaises réunies. Tarente aurait été autrement plus grave et aurait signé la fin de la Flotte in Being. Ceci implique le renforcement rapide de Malte et, corrélativement, la fin de celui de la Libye italienne qui serait complètement tombée à la suite de Compass, libérant les forces anglaises pour la suite des événements, dont la Grèce et a Crête. Côté, naval, même sans allonge, les petites unités de la Marine nationale aurait été un prodigieux renfort dans les Western Approaches, libérant des forces britanniques pour le large. Les grandes unités britanniques seraient parties plus tôt et en plus grand nombre, incluant un ou deux porte-avions, pour l'Extrême orient avec un autre impact que les simples PoW et Repulse. Idem pour l'aviation qui aurait été libérée plus tôt du théâtre nord-africain et se serait retrouvée en un peu plus grande quantité à Singapour. La France, de son côté, aurait pu renforcer considérablement l'Indochine en navires, avions et troupes, rendant les menaces japonaises et thaïlandaises bien moins crédibles. Probablement pas de guerre avec ce dernier pays et les incidents de frontière avec les Japonais n'auraient pas du tout eu le même résultat. Enfin, la France restant en guerre, c'est rapidement une dizaine de divisions disponibles pour tout un tas d'opérations. C'est la Corse restant fichée comme une épine dans la botte italienne. C'est un énorme risque sur la Sardaigne. Ce sont des renforts importants en Grèce. C'est même peut-être un baroud d'honneur de l'Armée d'armistice, qui n'a pas encore été réduite, lors de l'invasion de la zone non occupée et donc quelques évacuations supplémentaires... Au passage, Darlan pas une stature nationale ? Permettez-moi de m'inscrire en faux. Il aurait pris et gardé le pouvoir...
  25. Il me semblait que le gros de la production avait été fait entre 1930 et 1935. Je n'en suis pas persuadé car le LN 160 aurait dû, de toutes manières, retourner en usine pour recevoir son train et changer le dièdre. On va gagner un mois à tout casser sur la chronologie. Certes de meilleures performances dès décembre 1935 aurait pu le qualifier mais c'est peu probable. Denain est ministre et son credo c'est d'augmenter les effectifs de l'AdA avec l'existant. Il est peu probable qu'il ait commandé le LN 160 avant son passage au CEMA. Mais s'il le fait, alors oui, on gagne même près d'un an. Quand Mazer parle de l'absence du père, il s'agit de l'ingénieur Marie qui est passé à un autre projet. Henry de l'Escaille, directeur de Loire-Nieuport, avait été bombardé Administrateur de toutes les "nationales" et il faudrait que je vérifie s'il n'était pas aussi administrateur délégué de "Ouest". Mais nous touchons là le au cœur du problème : le lobying dont certains avionneurs, Morane et Saulnier, Dewoitine, Potez dans un autre registre, savaient parfaitement jouer. Si on regarde les publications aéronautique de l'époque, un article sur le Morane-Saulnier 405 suivait toujours un autre sur le Loire-Nieuport 160-161, dans le même journal ou une ou deux semaines après (Cf. précédent post). Les "performances" annoncées étaient supérieures mais, bizarrement, toujours incomplètes pour le Morane quand celles du Nieuport étaient exhaustives. C'est pour moi la preuve d'une campagne savamment orchestrée de laquelle le personnel du CEMA a été la victime ou le complice... Preuve en est que les 480 ou 485 km/h, jamais atteints se sont retrouvés partout dans les discussions officielles et perdurent actuellement alors qu'ils ne furent jamais atteints (Cf. blog de Pierre-Yves Hénin déjà cité). Je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi L'Escaille, qui n'était pas un tendre durant la première guerre mondiale et avait montré qu'il savait passer par dessus ses supérieurs, n'avait pas usé de tous ses moyens pour promouvoir son appareil, en particulier quand il est parvenu à la tête des "nationales". Si tu veux mais pas ici. Ouvre un sujet et je te suis.
×
×
  • Créer...