Le ministère de la Défense réfléchit actuellement à la possibilité d’installer un nouveau type de matériel sur les futures frégates multi-missions. Il s’agirait d’une version navalisée du Guided Multiple Launch Rocket System (GMLRS), conçu par l’américain Lockheed Martin et développé en coopération avec la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et l’Allemagne. Paris envisage le lancement d’un plan d’études amont (PEA) en 2007 pour déterminer la faisabilité du projet. Ce matériel, successeur du LRU, imposant lance-roquettes utilisé sur les véhicules des forces terrestres, aurait, grâce à sa roquette guidée, une portée de 60, voire 100 kilomètres. Il serait destiné aux frégates européennes multimissions, construites en coopération avec l’Italie. La France prévoit de se doter de 17 unités de cette classe, dont 8 en version anti-sous-marine et 9 en version Action Vers la Terre (AVT). Ces dernières, outre des missiles de croisière navals (MDCN), doivent être équipées d’un petit radier permettant la mise à l’eau des futures embarcations Ecume destinées aux commandos. Afin d’augmenter leurs capacités contre les objectifs situés sur la bande littorale, les FREMM AVT pourraient donc recevoir des GMLRS, en remplacement du canon avant de 76 mm. Le poids d’un tel système, d’une vingtaine de tonnes, ne s’opposerait nullement aux spécifications techniques de la frégate
Pour l’attaque contre le littoral, la pièce de 76 mm, avant tout antiaérienne, est jugée trop faible (5 kilomètres de portée contre but surface). C’est pourquoi les Italiens envisagent d’installer un canon de 127 mm sur leurs navires. Une tourelle plus légère, de 22 tonnes (contre 27 sur le modèle précédent), est en cours d’étude avec le Britannique Vickers et un obus guidé pourrait donner à ce canon une portée de 116 kilomètres. On notera que ce type de nouvelle munition est également prévu pour le 76 mm, lui conférant, en théorie, une portée de 40 kilomètres. Du côté français, si on estime que le 76 mm OTO Melara Compact SR est un bon matériel, on semble rester très dubitatif quant aux performances du 127 mm et des munitions guidées italiennes. C’est pourquoi, afin de pouvoir toucher des cibles au-delà d’une bande littorale de 40 kilomètres, la solution du lance-roquettes est envisagée. Elle n’est toutefois pas la seule option possible. GIAT travaillerait toujours sur un canon de 155 mm navalisé. Doté également d’obus guidés, l’allonge de ce matériel serait susceptible d’atteindre 80 kilomètres. Selon certains militaires, le poids beaucoup plus important du 155 mm et son impact sur la stabilité de la partie avant de la frégate pourrait être corrigé par une capacité réduite de la soute et une meilleure répartition des poids, par exemple en étalant le système d’approvisionnement.
DCN, qui réalisera les frégates à Lorient, prévoit le début de l'usinage de l'Aquitaine au premier trimestre 2007.
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