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Tout ce qui a été posté par Tancrède
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En Europe, le tae kwon do est enseigné comme un sport: c'est très light. J'ai personnellement essayé le shorinjiKempo (très méchant), le ninjutsu (très complet, mais j'ai vite arrêté au bout d'un an et demie pour raisons d'horaires, donc je peux pas parler du modèle approfondi), du Pentzhak Silat (mais enseigné dasn un dojo à Paris, où le prof avait visiblement fait une mixture personnelle, incluant Muay Thaï et close combat: 80% des coups visaient la gorge ou les parties). De la Krav Maga, "à mi-temps", et un peu de Muay Thaï il y a longtemps. Maintenant, aussi à cause de problèmes articulaires, je suis dans les arts martiaux internes, bien meilleurs pour le corps et pouvant être pratiqués plus longtemps, et j'ai redécouvert les arts martiaux et une autre notion des coups: essayez le baguazang (ou Pa Kua). C'est meurtrier, et ça développe beaucoup le sens tactique. Mais pour l'aikido, ceux qui le regardent de haut n'y connaissent rien, ou bien ont rencontré de très mauvais pratiquants: c'est un des arts martiaux les plus sains pour le corps et les plus efficaces quand il est bien enseigné. Et il donne un sang-froid phénoménal d'après ce que j'ai vu. J'essaierai un jour. Mais sachez que la version entraînement, la seule pratiquée, lui donne son aspect gentil et assez passif: à la base, les torsions et prises en tout genre sont faites pour aller jusqu'au bout, c'est-à-dire réduire les articulations en purée en un éclair. N'emmerdez jamais un maître d'aikido. Il n'y a pas de meilleur ou de moins bon art martial, c'est une stupidité de débutant comme demander quel est le meilleur flingue: il y a des arts auxquels on est plus ou moins réceptifs, qu'on assimile mieux ou mal, pour lesquels on est plus adapté (physiologie, gabarit)... En définitive, il n'ya que de bons et de mauvais pratiquants, et des gens qui ont de l'expérience et qui l'ont faite fructifier ou non. Bien que Jérôme le Banner ne fasse "que" de la boxe, de la boxe thaï et du full contact, je doute qu'une seule ceinture noire s'attaque à lui sans y laisser son acte de naissance. @ertza La méthode de close combat de la Légion (faut que je retrouve le nom) est assez méchante aussi, de même que toutes les méthodes plus ou moins définies issues du close combat, et que toutes les armées ont développé.
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A quoi a servi, sert et servira une Défense forte?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
@c seven C'est ce que j'entends par ultima ratio; ce sont des capacités qui doivent être maintenues; mais bon, on entraîne comment des soldats à défourailler au bitube sur une foule, à bombarder une ville ou à pendre des meneurs de bandes par les parties en place publique? (c'était juste pour titiller) Mais le problème pour les "modes vs continuité historique" est que les arbitrages sont parfois durs, délicats, voire invisibles: l'histoire militaire s'est autant faite à coups de révolutions que de perfectionnements (en 40, on avait un peu trop bien gardé les fondamentaux à l'oeil). Enfin, à ce jour, la Bulle aéro-terrestre ne me semble pas une doctrine dangereuse: c'est un maximiseur d'effet, qui a vocation à utiliser au mieux et le plus rapidement les ressources disponibles sur un théâtre. Ceci dit, le danger futur d'IEM non nucléaires, d'aveuglement des satellites et de piratage des réseaux devrait inciter à maintenir l'entraînement aux coms classiques, ce qu'on appelle généralement la "rusticité". @Rochambeau Je n'ai jamais proposé un effort 10 fois supérieur (1 GN permanent n'est pas éloigné des recommandations actuelles il me semble): je parle de cohérence générale. Ca ne réclame même pas beaucoup de crédits en plus (peut-être une gestion beaucoup plus rigoureuse de ses crédits en revanche). Vous avez mal lu mon post. Ce dont je parle, c'est d'avoir un poing fort et disponible, qui puisse partir loin pour appuyer à un endroit où ça fait mal si besoin est; je ne parle pas de pouvoir mener une guerre totale seul contre la Chine sur leur terrain. Y'a bien longtemps qu'on peut plus faire ça. Je parle de pouvoir faire pression, dissuader si besoin est. Le nucléaire n'offre qu'une capacité de dissuasion extrême, synonyme d'escalade totale et/ou de mise au ban des nations: le propre du nucléaire, c'est justement de ne pouvoir faire de la politique. Le nucléaire, c'est de la survie. A fusilier: entièrement d'accord sur le fait que l'on est déjà dans le bain. En fait, si l'on reprend Clausewitz, on est en politique; et celle-ci se prolonge, entre autre chose, dans l'action armée à certains endroits, parfois en action directe (guerre, peace making), parfois en intimidation/dissuasion (peace keeping, arbitrage, blocus/embargo, présence), et souvent qqpart entre les deux. L'analyse en termes nationaux est encore la plus valide à ce jour, en raison d'un critère que vous avez écarté dans son plein sens: l'intérêt. Tant que le PNB sera calculé sur base nationale, tant que l'Europe ou même des alliances plus sectorisées (défense, échanges...) n'auront pas des intérêts communs plus importants et mieux sentis que leurs intérêts nationaux (c'est aussi bien culturel que concret), ceux-ci resteront, pour le meilleur et le pire, la base nécessaire des calculs stratégiques. Il y a des forces et des missions (donc des intérêts) OTAN, UE, ONU, bilatérales... mais elles ne représentent pas la majorité du genre. la surveillance partagée des zones maritimes sensibles (piraterie, lutte antidrogue, déminage, contrôle maritime...) a plus d'interaction et de permanence, parce qu'elle représente un vrai intérêt solide et durable, donc un vrai calcul transnational comme vous en parlez (même s'il est, en fait, plus significatif d'intérêts nationaux identiques). De même, les dispositifs économiques, financières ou diplomatiques, des structures de renseignement communes, des institutions multinationales... forment un autre aspect de cette gestion plus transnationale de la géopolitique. Mais là encore, la limite est l'intérêt et le malthusianisme reprend ses droits: les ressources, les parts de marchés sont des denrées comptées, et chacun en veut le plus possible, parce que la prospérité, donc l'intérêt, est à ce prix. Les besoins de l'activité croissent plus vite que les débouchés disponibles. De même, les besoins de sécurité (tant politique qu'économique) veut qu'on agisse le plus en amont possible dans les zones de crise (et si on peut y foutre des contrats en plus, personne ne se plaint), donc il faut voir loin (réseaux de renseignement complets, culture stratégique...), mais aussi VOULOIR agir, si besoin est en marchant sur quelques pieds. l'erreur d'anticipation est évidemment le risque majeur de cette démarche. Le problème de changement d'échelle, c'est, avant tout, que beaucoup de pays ont changé d'échelle (Chine, Inde, Brésil, SE asiatique, Corée, Turquie...): nous avons des intérêts mondiaux dans espace stratégique qui a grandi. Mais nous avons toujours des intérêts, même au sein de l'UE: nous pouvons acheter tout notre matos militaire sur étagères avec "préférence européenne", ça foutra beaucoup de Français au chômage sans réel retour sur investissement, parce que l'intérêt national en ce domaine est une confluence de logiques économiques, politiques, stratégiques et militaires (dans ce cas de figure, seul le domaine militaire sera satisfait). Je sais que ma logique vous semble purement nationale, mais je crois que, fondamentalement, je ne crois pas à une Europe Fédérale faite par petits pas: le temps long de la construction européenne peut aussi bien accoutumer les Européens à se percevoir comme un peuple que les en dégoûter (ce qui est plus la tendance actuelle). Je crois à l'idée de l'acte administratif, un peu arbitraire: on fait l'Europe d'un coup, et on gère tous les problèmes que ça engendre après. Affronter la merde ensemble, c'est le seul moyen de forger une unité. La boutade amère de Jean Monnet sur le "si c'était à refaire, je commencerais par la culture" est entièrement vraie. Actuellement, la volonté d'une unité politique n'existe vraiment comme opinion politique qu'en France, en Belgique, en Allemagne et dans une certaine mesure en Italie. Aucun autre pays n'a de mouvement significatif qui y pense. Dans ce cas de figure, comment s'étonner que chaque pays ne puisse fondamentalement réfléchir qu'en termes d'intérêt national? La seule vraie politique militaire commune consiste en l'agence d'armement européenne. Les battlegroups 1500 ne sont qu'une commodité des astreintes du peacekeeping, lacorvée commune. L'équipement, en revanche, permet d'envisager des économies, ça parle plus. Mais l'Eurofighter, entre autres, démontre qu'on ne fait pas nécessairement des économies par des programmes multinationaux: chacun veut faire fructifier son investissement, chacun veut des emplois, des savoirs, des savoirs-faire et des infrastructures. C'est dans son intérêt. Résultat, l'EF sera produit en Angleterre, en Allemagne, en Italie et en Espagne. -
Pas forcément: en défense, la distance joue pour nous: sans base aérienne proche de l'Europe, quelle part de leurs forces aériennes les Ricains pourront-ils envoyer de façon relativement continue, avec la lourdeur d'une infrastructure de ravitailleemnt en vol nécessaire à des opérations de grande ampleur? Si on arrive à se mettre la Chine dans la poche, on immobilise une partie de leurs moyens à l'est. Avec, en plus, l'avantage de pouvoir massacrer leurs forces isolées qui sont stationnées en Europe (et c'est pas vraiment leurs pires) [08][20][28][11][57][27]
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A quoi a servi, sert et servira une Défense forte?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
C'est justement une absence de culture stratégique dans les milieux politiques qui est à déplorer. Pour les questions de format: le vrai enjeu est la cohérence des forces pour une puissance de "négociation" déterminée (ou de "leverage" comme disent les anglos). Si on veut pouvoir exercer une pression efficace sur un point de crise majeur et/ou un mineur, ou bien 4 ou 5 mineurs ou moyens à la fois, il faut un format de forces projetables donné (hypothèse de travail): mettons 1 Groupe aéronaval permanent, plusieurs groupes aériens (AdA) projetables, des groupes d'hélicoptères de tous types (reco, transport tactique et soutien/attaque), une veille aérienne projetable (AWACS, combinés éventuellement aux E2C, plus les systèmes aériens et terrestres de théâtre). Mais un GN suppose aussi les navires d'accompagnements qui vont avec (de la frégate AA au SNA, des bâtiments de soutien aux ravitailleurs, sans compter les ASM et d'éventuels dragueurs de mines). Vient ensuite la composante terrestre qui, quelle que soit sa taille, s'articule autour de formations de fantassins adaptés à la mission (mécas, motos, alpins, paras), appuyés ou aux côtés de formations de chars (légers et/ou lourds). Autour d'eux viennent des moyens d'artillerie (AA, de campagne, voire d'appui lourd), de Génie (combat et civil), de santé, de soutien (logistique, essences, matériels...), de renseignement (drones, systèmes radars, transmissions, mais aussi FS et reco en profondeurs), plus les diverses spécialités éventuelles (FS action, RESCO...). Le tout: - doit être transporté par des navires de transports, qui eux-mêmes doivent être protégés par d'autres navires d'accompagnement (dont certains auront désormais d'importants moyens d'action vers la terre, donc d'appui des forces) - doit fonctionner, pour des raisons de modernité et d'efficience, mais aussi en raison de l'interarmisation des missions (AVT de la marine, renseignement, éviter les multiples échelons intermédiaires de transmission), sur des systèmes de transmission, de collecte de données, de traitement et de dispatch complètement compatibles et rapides. Vous savez tout cela, mais cela résume le fait qu'envoyer une simple force, même réduite, de fantassins (autour desquels tout s'articule) coûte infiniment plus cher que jamais. Mais aussi qu'envoyer une force sans tout cet environnement au complet serait criminel et condamnerait ces mêmes fantassins: la FINUL avec ses trois systèmes AA à courte portée, et quasiment sans appui aérien, est extrêmement fragile. Envoyer une force, c'est envoyer un environnement de systèmes d'armes, et là on passe au niveau stratégique, qui fait partie de cette bulle, mais la dépasse aussi: - renseignement satellitaire - réseaux d'écoute - services de renseignement (et d'action) - navires de collectes de renseignement Ces derniers représentent la capacité de savoir et donc d'anticiper, non seulement pour épauler des forces, mais aussi sur la scène économique, diplomatique, politique... on va dire géopolitique pour simplifier. Le problème encore plus large vient du fait que l'ensemble des matériels, savoirs-faire et savoirs nécessaires à la fabrication et à l'entretien de ces outils doit être relativement contrôlé, pour éviter une rupture de leur maintien en condition et de leur renouvellement (qui handicappe les moyens) ou la menace d'une rupture. Donc, conception et production doivent rester dans une optique relativement nationale, immédiatement (entreprises nationales) ou relativement proche (entreprises privées en partie liée à l'Etat, ou ayant des activités, surtout de conception, dans le pays). Et là on entre de plain-pied dans la sphère économique et politique: limitation des participations étrangères, maintien d'un minimum de commandes, offrir une visibilité à l'activité... Et tout cela nous ramène au format évoqué par Davout: la détermination de la puissance de "leverage" qu'on veut avoir détermine toute cette sphère, par le jeu de la cohérence nécessaire des forces et des capacités. Volume et cohérences se déterminent mutuellement, et la nécessité de l'autonomie stratégique contraint à un équilibre relativement fixe, qui, lui, obéit en partie à des lois économiques, et aux réalités politiques. Le problème, c'est que si l'on envisage les choses de façon segmentée (surtout en politique, genre: "OK pour les SNA, mais on pourra pas faire le PA"), on bouleverse cet équilibre de cohérence, et, partant, on invalide tout un pan du modèle choisi, et donc de la puissance de "leverage". Et tout a des retombées sur l'appareil économique aussi bien que sur la capacité d'agir à l'extérieur, notamment obtenir des contrats, garantir des alliances, convaincre des alliés d'accepter ou de faire des investissements.... Avec la cerise moisie sur ce vieux gâteau: si on n'achète pas nos propres armes d'abord, personne ne le fera (et encore moins d'activité). Voilà, j'espère que j'ai pas été trop abscons. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Yep, elle est connue, mais je ne crois pas que c'était à Baden Baden: je me souviens d'une interview de Massu où il en parlait, disant que c'était lors d'une visite qu'il avait rendu à De Gaulle dans son bureau de l'Elysée. -
A quoi a servi, sert et servira une Défense forte?
Tancrède a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
Sauf que la logique s'est infiniment affinée: la guerre ouverte, ou même seulement localisée voire l'intimidation ouverte sont des "ultima ratios" auxquels on n'a plus recours rapidement tant à cause de l'évolution des mentalités que de l'importance des apparences, et de l'opinion publique, de la rapidité et de la globalité des médias que de la volatilité des marchés. La menace peut porter sur le simple ralentissement des voies maritimes. La Chine protège de loin certaines zones d'activité de piraterie (pas directement, mais parfois en réprimant très mollementici, ou en fermant les yeux là) autour des îles Spratleys et Paracells et surtout aux alentours même des détroits de la Sonde et de Malacca tant cela peut parfois être utile (pour renforcer un avantage de coûts des marchandises, donner des inquiétudes à des transporteurs non-chinois...). Un exemple simple pour donner le ton: recrudescence de piraterie dans une zone de fort passage (Corne de l'Afrique, Sud Est asiatique), et/ou ralentissement des contrôles de douanes, changement des ordres de passage dans un détroit, ou accroissement de longueur et fréquence des contrôles en mer, ou encore risques de guerre près d'une zone de passage, ou risque de terrorisme maritime (pas nécessairement vrai, mais sous forme de désinformation) = accroissement des cotes de risques chez les transporteurs (armateurs, assureurs, clients, et par là marchés)= acrroissement des coûts des matières échangées= diminution des flux et/ou accroissement des coûts de transports (primes d'assurances et mesures de sécurité)= rareté de la disponibilité des dits produits (matière premières, produits finis et semi-finis)= accroissement des prix (des produits finis comme des autres, intégrés à une chaîne de production)= diminution de la demande= baisse de l'activité= moindre investissement réalisé à montant égal, voire renoncement à certains investissements= moindre croissance et chômedu. -
A quoi a servi, sert et servira une Défense forte?
Tancrède a posté un sujet dans Histoire militaire
J'ai pas accès au forum "relations internationales", donc je fais ici. Voilà le turf: Le débat en France a perdu la dimension internationale, et particulièrement dans ses aspects stratégiques, de vue. Aujourd'hui, un débat sur les crédits à allouer à un PA tourne autour de la critique du "militarisme" de certains, ou de la volonté de flatter leur virilité défaillante pour d'autres, ou encore d'une vision passéiste. Mais aujourd'hui, la Défense, et surtout la capacité à faire pression à l'échelle de la planète, est condition de la prospérité aussi bien que de la sécurité, et ce sans doute plus que jamais. De même, la capacité de savoir ce qui se passe et de contrôler un minimum "l'espace virtuel" (ondes, communications) nécessite des moyens avant tout militaires (satellites, services de renseignement, réseaux d'écoute...). Toutes ces choses font partie de la maîtrise de notre destin comme nation et comme démocratie, soit de notre droit à l'autodétermination que nous avons la chance, pour encore un petit moment au moins, de pouvoir mieux protéger que la plupart des pays. Il est donc clair que ce topic vise à montrer que la Défense (et, au global la vision stratégique et les capacités à implémenter cette vision) ne se limite pas à la défense des frontières. En fait, ce qu'on appelle les relations internationales, la sécurité, la défense, les échanges économiques, les approvisionnements, les contrats commerciaux, les participations multinationales, les circuits économiques et les filières industrielles réparties sur plusieurs pays: tout cela, contrairement aux apparences, C'EST LA MEME CHOSE. Tout cela concourt d'un seul et même domaine: appelez-le "le grand jeu" (pour les nostalgiques), les affaires (pour les cyniques) ou la stratégie, mais c'est le même truc. Défoulez-vous, mais de façon argumentée par pitié. J'ai un document WORD que j'avais bricolé y'a un moment pour essayer d'énumérer toutes les utilités de la Défense. Je le posterai après quelques échanges. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Ben allez-y, Lacatapulte, répondez: ça fait plus de 3 pages que j'ai, entre quelques invectives, avancé des justifications. Expliquez des trucs que vous avez dit sur DG (genre qu'à part le 18 juin, il avait rien fait de bon, que la politique économique des années 60 était désastreuse -ce qui est bizarre pour un keynésien- qu'il était quasiment prêt à déclarer la loi martiale en 68: parce que là, il va falloir du lourd pour étayer). PS: si je vouvoie spontanément, ce n'est pas par snobisme; mais on n'a pas élevé les cochons ou bu le vin de messe ensemble. Je tutoie ceux que je connais bien; généralement, c'est le processus de passer du "vous" au "tu" qui est intéressant, non? C'est comme au lit: sans les préliminaires et les agaceries, c'est moins rigolo. -
Dieu sait que je n'ai, heureusement pour moi, aucun CD de Johnny, mais ce côté "hurler avec les loups" devient vraiment caricatural. Récapitulons: - le citoyen Johnny a craché au bassinet une imposition à plus de 70% depuis les années 50 (c'était moins avant, mais déjà élevé). - il n'a jamais fait de mal à quiconque, hormis à quelques oreilles (dont les miennes) - il ne s'est jamais élevé contre le principe d'une forte imposition pour ceux qui gagnent le plus. Et aujourd'hui, il en a, avec raison, un peu marre d'être surtaxé (surtout quand on voit le gaspillage énorme des fonds publics en pure perte; et là, je ne parle que des coûts de dysfonctionnements de l'Etat, pas des choix politiques de dépenses): il y a des limites à ce que l'on peut avoir à payer, même si l'on gagne beaucoup. Résultat, les bien-pensants l'attaquent sur le principe (bouh! Y veut pas payer d'impôts) alors que la vraie question n'est que de montant: ils l'attaqueraient avec la même bigotterie et la même hypocrisie s'il fuyait une imposition à 99%. Mais ne pouvoir garder qu'entre 1/3 et 1/4 de ce que l'on gagne a des chances de devenir énervant à la longue, surtout quand on n'a pas volé ses revenus. Surtout si, en plus, la rigidité extrême des calculs d'imposition fait que, même dans ses années de vaches maigres et d'insuccès, son imposition continuait à être indexée sur un optimum.
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De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Ah! Je viens de lire la réponse de Lacatapulte; vraiment éclairant sur le personnage. Incapable d'arguments quand, au moins Samson et moi en avons avancé. C'est vrai, pourquoi, après tout, débattre sur un forum de débat? Qui aurait une idée aussi saugrenue. A moins que M. Lacatapulte ne débatte qu'avec des gens qui sont d'accord avec lui? Ca doit être réconfortant de vivre uniquement dans les certitudes. Mais bon, contre la bigotterie (d'où qu'elle vienne), y'a pas grand'chose à faire. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Mais bon, je défends De Gaulle dans ce topic, parce qu'il a été agressé très abusivement, avec beaucoup de facilité et sans arguments aucun. Vous voulez une critique du personnage qui n'a pas encore été évoquée ici (outre le barbouzage abusif et une légère tendance à la mythomanie)? La réduction de la Défense à être la variable d'ajustement budgétaire de gouvernements démagogiques et incapables de vraies réformes lui est en partie imputable, de même que la méconnaissance du secteur (Défense, Sécurité, vision stratégique de la France et de ses intérêts). Pourquoi? La confiscation de la Défense et des Affaires étrangères dans un "domaine réservé" au Président a provoqué l'absence de culture stratégique dans la classe politique française, et plus encore dans la population, au point qu'aujourd'hui, certains n'hésitent pas à affirmer que la Défense ne sert qu'à prolonger la virilité défaillante de vieux parlementaire ou à se donner des visées "impérialistes" aux dépends des pays du sud. Comment expliquer à la population française que des forces de projection, une aviation et une marine fortes sont des conditions de notre autonomie, de notre indépendance (non plus face à une agression directe, mais face à des pressions diplomatiques, économiques et stratégiques) et de notre prospérité économique? Ou encore que la France, ce n'est pas que la métropole, et que des morceaux de France se trouvent près de coins dangereux? Ou encore que la police des mers est un enjeu essentiel? De Gaulle a cristallisé ce domaine en haut d'une tour d'ivoire; et là, nous subissons le retour de bâton de cet état de fait qui n'a eu qu'une utilité très momentanée. C'est un des avatars de la confusion du Gaullisme avec De Gaulle: après De Gaulle, personne n'a eu ni l'autorité, ni l'intelligence stratégique, ni le soutien nécessaire pour faire fonctionner cette façon de voir. Un homme politique honnête devrait faire comprendre avec force à la population que nous sommes dans un monde dangereux, qui le devient de plus en plus (le niveau de dépenses militaires mondiales, hors USA, a retrouvé le niveau de 1984 l'année dernière, et la tendance continue), que de nouveaux acteurs sont apparus (et pas uniquement des pays), que de nouveaux moyens de pression en tous genres existent, qu'il y a peu de motifs d'union (par rapport à la guerre froide), que les ressources sont plus rares et plus demandées, que les trafics de tous poils n'ont jamais eu une telle ampleur... C'est pourquoi je propose un topic sur l'utilité d'une défense aujourd'hui: en quoi est-ce capital? Si suffisamment de posters me suivent, je lance le machin. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Qui te dit même que je suis de droite, de gauche, du centre, du dessus, ou du dessous, d'à côté ou de la porte de derrière? Renvoyez les gauchistes (ce qui n'est pas la même chose que la gauche) dans leur absence de pensée, leurs simplismes démagogiques, leur malhonnêteté intellectuelle et leur sectarisme est un acte de salubrité publique: ils sont exactement aussi néfastes que le FN. Après, ce que je pense des droites ou gauches dites "de gouvernement" a du mal à ne pas tenir dans une flaque de vomi. Pierre Mendès-France et Clemenceau se retourneraient dans leur tombe s'ils voyaient à quoi ressemble la gauche aujourd'hui. Et De Gaulle, Poincarré ou Pinay renieraient la paternité des droites actuelles avec un cri d'horreur. Pour l'instant, tu n'as employé que des slogans et des invectives: AUCUN ARGUMENT! Et c'est moi que tu qualifies d'anti "de base" et de sectaire; là, tu n'as donné que des exemples de militantisme de base, fondé sur les "ouh! Droite=pas bien" et autres slogans abêtissants. Je suis, selon toi, "incapable" de voir autre chose que mes idées: as-tu montré une autre attitude? Parce que ça ne s'est pas vu; et tu n'as surtout avancé ni développé aucune idée. Pour l'instant, tes éructations ne ressemblent qu'à celles d'un membre de fan-club. Prouves-moi le contraire (et je dis bien prouver; ça se fait avec le bon vieux tryptique idée-argument-exemple, à la base du débat humaniste, fondé en raison), et je te garantis que et Samson et moi-même seront moins taquins. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
M. Lacatapulte: qu'est-ce qui vous a mis dans la tête que j'étais gaulliste? Mais bon, il est vrai que votre sens politique est assez particulier, vu que vous n'avez toujours pas avancé un seul argument, et que avez l'air de penser que Krivine a "émergé". Aux dernières nouvelles, il est toujours dans les méandres de l'aporie politique, d'où il n'est jamais sorti. Et en plus, vous semblez faire partie de ceux qui croient que les Verts sont des écologistes: c'est rafraîchissant! Ce sont des gauchistes rescapés de la vie en communauté, et qui ont survécu tant bien que mal en prenant l'écologie comme figure de proue: c'est comme les radicaux, l'intérieur n'a pas la même couleur que l'extérieur (pour les écolos, c'est vert dehors et rouge dedans, ce qui fait un légume peu ragoûtant, contrairement au sympathique radis des rad-socs). Et sur les méthodes de police, aucun homme politique de l'époque n'en a jamais eu d'autres à proposer à cette époque. Essayez d'être un peu moins sectaire. N'oubliez pas, après tout, que Mitterrand est le dernier ministre de l'histoire de France à avoir ordonné de tirer sur la foule (authentique); c'était à l'époque où il aimait à brailler "vive l'Algérie Française". Même époque où Mollet (socialiste) a ordonné la bataille d'Alger et envoyé l'armée dans l'expédition de Suez (très colonialiste, vraiment[23][29][24]). -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Depuis 81, aucune majorité n'a été élue, il n'y a que des majorités sortantes qui se sont faites sanctionner. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Et De Gaulle sentait tellement mal les Français, M. Lacatapulte, que des manifs de soutien massives se sont déroulées dans toute la France. Regardez les photos d'époque: y'a plus de monde que pour les "événements". Et dans la dissolution et les élections qui ont suivi entre mai et juin, le raz de marée électoral a été gaulliste: la victoire a été la plus nette jamais enregistrée, malgré les mensonges médiatiques donnant l'impression que la population soutenait les étudiants. Mauvaise foi, ignorance des faits et absence d'arguments: faites un effort. Il y a matière abondante à critiquer De Gaulle; mais il faut des arguments. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Et c'est con, mais les militaires n'ont pas été lancés sur les manifestants. Pouf! La réalité reprend ses droits. La seule chose que l'on sache, c'est qu'on ne sait pas pourquoi il est allé à Baden Baden (des troupes, y'en avait plus près). -
C'est une méthode de close combat plus à la mode qu'une autre. La légion a développé sa propre technique, et il y en a d'autres. Je sais pas qui a dit que la Krav maga était issue du hapkido, mais c'est faux: boxe, savate, muay thay, judo, lutte et jiujitsu sont le mélange originel. Y'avait pas vraiment de consultant coréen disponible, dans le guetto de Varsovie où le KM est né.
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De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Oulala! Je m'absente un moment pour aller au ciné et on est dans le procès comparé Tonton vs Double mètre. Marrant. Mais je constate que Lacatapulte n'a pas dépassé le stade du slogan et de l'imprécation. Bon, M. Lacatapulte, taquineries mises à part, répondez mes arguments (au besoin, je n'ai aucun problème pour les étayer plus) par des arguments, et le débat n'en ira que mieux. Et accessoirement, on arrêtera plus facilement les agaceries. -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Waow, ça c'est de l'argument; Primo: le "néo-libéralisme", ça n'existe pas: c'est un terme inventé et surtout instrumentalisé pour cristalliser une posture idéologique et essayer de rassembler l'absence d'idées communes à gauche. Tout ce qui est aveuglément rejeté comme néolibéral recouvre en fait des dizaines de politiques et de corpus d'idées différents. Secundo: quand on rejette la politique économique américaine, ce qu'on rejette est en fait le monétarisme issu de la pensée économique de Milton Friedman. Soit dit en passant, l'Etat américain mène une politique de facto bien plus keynésienne que la nôtre en injectant des masses de capitaux énormes dans l'économie. Cette attitude est de plus très différente d'un Etat à l'autre puisque les USA sont un pays fédéral, avec un parlement à pouvoirs étendus dans chaque Etat, dont chacun a une importante politique économique, sociale, éducative... Tertio: il faudrait en fait savoir ce que l'on rejette: le monétarisme? Le néoclassicisme (libéralisme issu de l'école de Ricardo)? Le classicisme (JB Say et A. Smith)? L'anarcho-capitalisme (David Friedman)? la financiarisation? Le capitalisme sauvage? La doctrine de l'Etat comme pur arbitre? Le capitalisme rhénan? Le modèle anglais? Parce que si vous arrivez à situer De Gaulle et Sarkozy dans une de ses idées, vous serez le premier à y parvenir. Et elles recouvrent des réalités profondément différentes. Faudrait préciser Et puis des menaces? Quel grand mot! Pourquoi menacerai-je? Et de quoi? -
De Gaulle : quel est selon vous sa vraie place dans l'Histoire ???
Tancrède a répondu à un(e) sujet de lacatapulte dans Histoire militaire
Politique désastreuse des années 60?? Il faudrait étayer: elle a eu de nombreux défauts, mais elle est généralement considérée comme plutôt globalement bonne. S'il faut en faire le bilan, je ne crois pas vraiment qu'on verra une majorité de mauvais choix. Surtout quand on compare à la IVème République. Politiquement, il a été l'homme nécessaire en 58: pour l'Algérie et pour les Institutions. La Vème République et sa centralisation un peu trop poussée sont le retour de bâton logique de l'aporie ultra-parlementariste et ultra-partisane. A un excès répond un autre. Et en matière d'excès, la Vème souffre bien moins de ses institutions que du même mal originel de la IVème: les partis. La conception partisane en France a ses étrangetés qui mènent invariablement au bordel généralisé ou à une discipline hypocrite et trop forcée. Le pouvoir dans la Vème est à qui a la majorité; si celle-ci n'est pas celle du Pdt, le régime est parlementaire, et non plus présidentiel. Le pourrissement vient d'un mal traditionnel, les fonds (une campagne coûte cher, et il y a bien plus de candidats que d'investitures, d'où un fonctionnement interne courtisan), et d'un mal particulier à la France, la fonctionnarisation technocratique et les grands corps (qui renforcent le "courtisanisme" au travers des clans et coteries). On a bien moins besoin d'une VIème République que d'un sérieux contrôle sur les partis (via une transparence totale, notamment). Qu'est-ce qui fait de De Gaulle le plus grand homme politique Français du XXème siècle? Son honnêteté et son dévouement à l'intérêt général (tant par rapport aux partis qu'aux idéologies), que personne ne peut contester, surtout si l'on compare aux autres. Le gaullisme n'est qu'une éthique de fonctionnement; tous ceux qui veulent y attribuer des options politiques sont des parasites se donnant une contenance. Seul Clemenceau peut lui être comparé. Mendès France aurait pu arriver sur le podium s'il n'avait pas été flingué en grande partie par son propre camp. Le fait que les socialistes essaient de mettre Tonton sur la même échelle est tout juste risible. Pour le rôle de De Gaulle pendant la guerre, c'est aussi, outre la poursuite de la lutte, celui qui a réussi à éviter que la France soit mise à l'écart de la victoire et considérée comme un protectorat d'après-guerre. Que la France ait joué un rôle vital dans la victoire est, bien sûr, un mythe politique nécessaire au redressement d'après-guerre, mais il n'empêche que "le grand Mécharlot" a réussi à redonner cette dimension à la France et à rétablir son indépendance totale sans AMGOT. Quand à "l'analyse" susmententionnée des idées de De Gaulle, elle relève de l'idéologie pure qui a encore ses odeurs de moisi; De Gaulle était un chrétien social et non à coloration socialiste, et c'était avant tout un pragmatique. Ca doit être plus aisé d'imaginer un monde où seule la gauche a une doctrine sociale. Mais n'étant pas marxiste pratiquant ni idéologue ou militant, je suis moins aveugle à la complexité des choses que vous semblez l'être. Evitez, M. Lacatapulte, de manier des concepts comme "néo-libéralisme", auquel visiblement vous ne comprenez rien. Le principe du débat humaniste veut qu'on se documente exhaustivement sur un sujet avant d'en parler. Raisonner par slogan n'enrichit pas le débat public. -
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Tancrède a répondu à un(e) sujet de Suchet dans Histoire militaire
C'est qui "de nombreux historiens anglo-saxons"? Parce que, pour l'instant, je peux vous balancer la liste des plus grands médiévistes qui ont travaillé sur le sujet (anglo-saxons compris), et si le dit sujet prête à maintes versions, l'existence du personnage n'est jamais remise en cause. Après, on peut toujours citer de nombreux historiens et pseudo-historiens en mal de notoriété pour vous dire que ce sont des extra-terrestres qui ont tracé les dessins de Nazca, que Jésus avait une tripotée de gamins arrivés en France aux Saintes Maries de la mer avant de fonder l'ordre du Temple, ou que le prépuce de Saint Pierre sert de couronne au pape, qui, en plus, se ferait palper les parties lors de son avènement pour éviter une nouvelle et hypothétique (elle) papesse Jeanne. Mais généralement, ces "historiens" là ne sont édités que dans "News of the World". Après, vous pouvez vous imaginer en train de jeter des pavés dans la mare; mais je pense que vous seul aurez l'impression d'être un révolutionnaire sortant des sentiers battus. Quand on vient à un repas, faut être sûr d'amener ses biscuits. -
Faut pas exagérer le système turc. Il y a une armée pléthorique dont une part sert peu, est lourde, lente et inefficace, et qui fonctionne de manière presque auto-gérée, quasiment sans contrôle. Puis le système de recrutement de gamins confiés par les parents, pour nombre d'officiers et de soldats d'active, a son petit côté janissaires que la Constitution ne nous laisserait pas copier. Mais au global, il y a les principes, dont je partage l'essentiel avec Samson, et la réalité: parlez avec n'importe quel militaire d'une grande armée, surtout occidentale, et il vous montrera que l'effectif est fait d'un tiers de motivés, d'un tiers de salariés, et d'un tiers de bras cassés. Les catégories susmentionnées ne font référence qu'aux raisons de l'engagement, pas aux capacités et résultats des engagés; grosso modo, les purs volontaires avec toutes les bonnes raisons d'être là, ceux qui l'ont pris comme un métier, pour en vivre (et la plupart font bien ce métier), et ceux qui ne pouvaient pas aller ailleurs (une bonne part fera quand même ce qu'on attend d'eux). Au fil du temps, certains changent de catégorie. Mais cela a toujours existé; à aucune époque vous ne verrez ni la plupart des conscrits aller joyeusement au service, ni la plupart des engagés s'enrôler par vocation. Les armées de Louis XIV ont prospéré avec des paysans voulant échapper à la misère. C'est pas parce que quelqu'un n'y va que d'une fesse qu'il se battra mal. Mais l'opposition armée conscrite-armée pro est très limitée, et qu'on en abuse facilement en balançant des généralités: - parce qu'il vaut mieux une armée de conscrits qu'une armée pro où l'on a moins d'environs 1,7 candidats par poste (heureusement, on est à 2,5). Le choix est meilleur, et si on se paie des gens gratinés, on trouve aussi nombre d'excellentes recrues: certains régiments d'artillerie pourraient par exemple vous dire quels rythmes et précisions ils atteignaient avec leurs bidasses. L'avantage de la conscription, c'est qu'on peut choisir les meilleurs sur une population plus vaste. Et foutre les glands aux corvées. - parce qu'une armée de conscrits n'a pas le temps, avec 1 an ou 1 an 1/2 de service, d'arriver à un bon niveau et d'être efficace (2 à 3 ans est un minimum: seul un pays directement menacé peut exiger cela de ses citoyens).
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Tancrède a répondu à un(e) sujet de Suchet dans Histoire militaire
@ lacatapulte Qué ordre moral???!!! Et aussi, je serais curieux de connaître, en tant qu'amateur assez éclairé d'histoire, quels historiens sérieux remettent l'existence de Jeanne d'Arc en question; c'est assez difficile étant donné le nombre de témoins de l'époque, la publicité de la personne et l'événement à la fois historique, politique et canonique qu'a représenté son procès; étant donnés aussi le nombre de preuves matérielles de son existence (minutes du procès de Rouen, lettres autographes de Jeanne d'Arc, rapports d'armées, correspondances diverses, controverse sur le personnage au sein de l'Eglise, mise en cause et procédure contre Pierre Cauchon, libelles anglais et bourguignons contre elle... Sans parler des chroniques royales et de mémoires diverses et variées comme celles de la Hire). Après, qu'elle ait ou non donné des oriuentations tactiques et stratégiques, rien ne permet ni de confirmer ni d'infirmer; mais un fait est indéniable: elle est peut-être le plus grand porte-enseigne de toute l'Histoire. Elle a ramené le moral à une armée qui ne l'avait plus, elle a démontré un courage reamarquable en menant divers assaut, donné de l'élan et de l'espoir aux troupes. Après cela, elle avait peut-être le sens tactique d'une courge ou non; mais elle a été une meneuse. Et Dunois a visiblement su utiliser cela. -
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Tancrède a répondu à un(e) sujet de Suchet dans Histoire militaire
J'oubliai beaucoup de noms; là, je fais du remplissage (nyerk!): Ieyasu Tokugawa (LE shogun, qui a réunifié le Japon), Acoka, Chandragupta dans les chefs de guerres. Dans les aventuriers et inclassables: Claire Lee Chennault créateur et commandant des "tigres volants", groupes de combats aériens privés de l'entre-deux-guerres et( de la 2ème GM, au palmarès fabuleux. Il créa aussi la Cie "Civil Air Transport" (d'abord "Flying Tigers Line") pour aider les nationalistes chinois contre les communistes: cette compagnie, opérant pour les services secrets américains, deviendra plus célèbre sous son 2ème nom, "Air America". Ce sont ces avions qui feront le ravitaillement du camp retranché de Dien Bien Phu. Ou encore Lu Bu, fameux mercenaire chinois de l'ère des royaumes combattants; un mec marrant, immense combattant, mais qui a un peu trop changé sa veste de côté. Dame Hangaku fut une grande combattante de la fin de l'ère Heian et du début de l'ère kamakura; issue d'une famille liée à un clan vaincu, elle constitua en 1201 une armée pour mettre à bas le shogunat kamakura. 1 bataille épique à 1 contre 3 se déroula, et son armée finit par céder quand elle fut blessée par une flèche. Isabelle de Conches, fille Simon de Montfort, était renommée pour sa grande bravoure et allait au combat armée en chevalier. Voilà, pour ceux qui veulent du "Girl Power", j'en ai toute une tripotée. -
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Tancrède a répondu à un(e) sujet de Suchet dans Histoire militaire
Cela me fait penser à un bouquin que j'ai acheté y'a un bout de temps; soldats de France, d'Arthur Conte, historien militaire connu. C'est un poil chauvin, mais vraiment agréable à lire: des biographies de soldats de tous rangs, de l'an 1000 à l'an 2000. Rochambeau y est bien sûr cité, et l'auteur rappelle une vieille façon de distinguer les grands chefs militaires, plus en vogue au XIXème. C'est une règle comme une autre, avec ses défauts et sa partialité, mais aussi sa pertinence: elle consiste à observer que la plupart des grands chefs sont classables en 2 catégories assimilées à un certain physique. On trouve ainsi: - les "têtes rondes": gens carrés, attentifs à leurs hommes, consciencieux, appliqués, attentifs à tout, sachant préparer, anticiper, prévoir... Bref, des professionnels, soit des gens comme Turenne, Bradley, Rochambeau, Montcalm, Davout, César... - les "becs d'aigle": ceux au génie impulsif, plus flamboyants, moins appliqués, souvent près à jouer le tout pour le tout, couronnés par la chance de façon insolente, pour qui jouer un gambit est la seule façon de gagner. Chez eux, on trouverait plus Murat, Condé, Suffren, Villars, Patton, Rommel, Foch... Bien sûr, la première catégorie n'exclut pas des gens culottés et charismatiques, n'hésitant pas, si besoin est, à charger en tête ou à foncer dans le tas; pas plus que la seconde n'empêche que ses membres soient intelligents, sachent faire des préparatifs et s'arrêtent de temps en temps pour réfléchir. La distinction s'attache surtout au caractère dominant du personnage, au trait principal qui le caractérise et gouverne l'orientation de son comportement de soldat. Dans les rapports avec leurs hommes, la première catégorie aura tendance à être aimée de ses hommes plus encore qu'à être admirée. La seconde a tendance à être admirée, à soulever l'enthousiasme (au moins pour un temps) plus qu'à être aimée. Mais dans tous les cas, c'est une distinction entre les grands (ou plus simplement les bons; ce qui distingue Condé de Turenne marche aussi pour distinguer Vendôme de Luxembourg). Si cette distinction vous semble pertinente, voilà une autre façon de parler de ce sujet: au vu de vos préférences personnelles en matière de grands soldats, vous semble t-il préférer plutôt des gars de la 1ère ou de la 2nde catégorie?