Rob1 Posté(e) le 28 avril 2012 Share Posté(e) le 28 avril 2012 Pour nourrir le forum FS, j'ouvre ce fil pour signaler les cas utiles à étudier. Pour ce qui est des opérations spéciales soviétiques, je signale un rare exposé bien documenté dans l'ouvrage de James F. Gebhardt, The Petsamo-Kirkenes Operation : Soviet breakthrough and pursuit in the Arctic, October 1944 qui, comme tout bon papier de l'US Army, est trouvable en ligne (lien). Des raids par des unités allant jusqu'à 130 hommes, s'infiltrant uniquement à pieds sur un terrain très découvert (pas d'arbres), parvenant à ne pas être détectées jusqu'à une dizaine de jours, c'est plutôt impressionnant. On n'a pas trop parlé des psy-ops. Dans son bouquin sur le MACV-SOG, John Plaster évoque les opérations de "propagande noire". La "propagande blanche" est celle faite à partir de vraies infos et qui ne se cache pas (que ce soit Voice of America ou les tracts largués par les avions US), la "propagande noire", elle, diffuse de fausses infos en se faisant passer pour une source d'info "amie". Le SOG gérait ainsi une fausse "radio Hanoï" imitant la vraie, et diffusait de faux documents signés d'officiels vietcongs/nord-vietnamiens, qui les faisaient passer pour des tentatives de ces individus de se faire de la pub pour monter les marches du pouvoir. Le SOG avait créé un faux groupe nord-vietnamien dissident se disant opposé aux ingérences chinoises et soviétique, et prétendant opérer sur le territoire du nord-vietnam en défiant le pouvoir. Des vedettes rapides du SOG arrêtaient des pêcheurs nord-vietnmiens et les amenaient au village de ce groupe (en fait situé au sud-vietnam mais à cause de la vitesse des vedettes, les pêcheurs ne s'en rendaient pas compte) où ils étaient retenus deux semaines, le temps de leur faire un peu de propagande. Ceux qui étaient visiblement des communistes convaincus trop empressés de coopérer avec les dissidents avaient droit à un traitement spécial : des documents d'espionnage (cartes, codes) étaient mis à leur insu dans leurs vêtements ; à leur retour, ils risquaient de passer pour des espions aux yeux de la sécurité nord-vietnamienne... Les gars du SOG imprimaient de faux billets de rationnement NVA et les inséraient dans la logistique ennemie, dans le but que le rationnement soit débordé par l'excès de billets. Plus vicieux, des balles d'AK-47 et des obus de mortiers sabotés pour faire exploser l'arme qui la tirait (et ses servants) étaient également insérées... soit les mettant sur des cadavres ennemis pour qu'ils soient récupérés, soit dans des caches de matériel découvertes. Plusieurs cas de VC tués par leurs armes ont été signalés, et la propagande accusait la mauvaise qualité du matériel fourni par les Chinois ou les Soviétiques. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 12 août 2012 Auteur Share Posté(e) le 12 août 2012 Le magazine Small Wars & Insurgencies a mis en téléchargement libre un article sur les unités militaires opérant en civil : The use of undercover military units in counter-terrorist operations: a historical analysis with reference to contemporary anti-terrorism. Il examine le cas de l'armée britannique en Irlande du Nord (14 Int et FRU essentiellement), avec aussi quelques références à leurs homologues israéliens, sud-africains, rhodésiens et US. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 20 novembre 2012 Auteur Share Posté(e) le 20 novembre 2012 Exclusif : ce que le COS a vraiment fait en Libye... et ce qu'il n'a pas fait [...] 1) A moins de cinq reprises, les commandos marine, embarqués sur des frégates croisant au large, ont mené des raids contre des objectifs au sol. Ils l'ont fait à leur manière traditonnelle, c'est-à-dire en arrivant à bord de Zodiac et en repartant dès la mission accomplie, ne restant que quelques courtes heures sur le sol libyen. Ces raids, dont l'existence n'avait jamais été révélée, visaient les flux logistiques des forces kadhafistes et se déroulaient au même moment que les frappes des hélicoptères de l'Alat autour de Bréga. Il y en a eu peu, car les consignes de sécurité étaient extrêmement strictes et qu'il ne fallait habituer l'ennemi à ce risque. Ils se sont déroulés, contre des objectifs logistiques, sur la frange côtière. 2) A aucun moment, les forces spéciales françaises du COS n'ont participé au guidage des bombardiers de l'Otan contre des objectifs au sol, même si cela a été beaucoup écrit et raconté... Tout au plus ont-elles transmises des demandes de frappes de la part des insurgés vers les centres de commandement de l'Otan. Mais imaginer des hommes du COS en première ligne désignant avec leur laser des cibles pour les bombes guidées de l'aviation relève de la fiction. 3) Au maximum, 70 personnels du COS ont été déployés en Libye. Les premiers sont arrivés le 9 avril, à Benghazi, soit trois semaines après le début de la guerre, même si la décision de les y envoyer a été prise à l'Elysée dès les premiers jours. Fin avril, un autre détachement s'est installé à Misrata, puis début aout un troisième dans le djebel Nefussa; 4) Ces détachements du COS - qui n'étaient pas composés uniquement de personnels en provenance des unités des forces spéciales - avaient pour mission essentielle un travail d'état-major. Pas de faire le coup de feu ! Ils ne se sont rendus à proximité des lignes qu'accompagner des membres des katibas insurgées. Leur mission consistait pour l'essentiel à : 1- aider les Libyens à mettre en place des centres opérationnels coordonnant l'activité des insurgés. 2- Fournir des renseignements à Paris. 3 - permettre un contact fiable et sécurisé entre les insurgés et l'otan, sans jamais aller jusqu'à une véritable coordination. 5) Les forces spéciales françaises opéraient en civil, aux côtés de leurs homologues britanniques, italiennes, qataries et émiraties. Elles étaient commandées par un officier de marine. Il n'est pas pas certain que l'opération spéciale en question ait reçu un nom spécifigique. En revanche les commandos-marine qui ont mené les raids côtiers opéraient en tenue. 6) D'autres "forces spéciales" ont été engagées en Libye, mais dans un cadre différent et ne relevant pas du COS. Il s'agit des hommes du GIGN qui assuraient la protection de l'ambassadeur français et des hommes du Service Action de la DGSE, sur l'activité desquelles aucune information n'est à ce jour disponible ou fiable. Les hommes du COS, du GIGN et du SA ont parfois cohabité, par exemple à Benghazi, où ils partageaient le même compound. http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Exclusif-ce-que-le-COS-a-vraiment-fait-en-Libye-et-ce-qu-il-n-a-pas-fait_a844.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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