Tancrède Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Au sujet de la lourdeur de l'équipement de l'hoplite grec, déjà à l'époque de la bataille de Marathon, beaucoup d'hoplites préfèraient linothorax fabriquée en lin, à la cuirasse en métal moulée. C'est d'ailleurs linothorax qui est souvent la plus représentative de cette époque. Il y a en fait toujours eu de tout: la standardisation est inconnue des Grecs avant la Macédoine. Comme l'organisation du combat se fait selon les classes de citoyens (ordonnancés selon leur rang de fortune), chacun amène l'équipement qu'il peut payer. La phalange elle-même est en fait très bigarrée question équipement: la cuirasse de bronze, le casque, les jambières et éventuellement des protections pour le bras offensif, dépendent des moyens du porteur, quoiqu'un minimum soit exigé pour les gabarits (longueur de lance, taille du bouclier) en raison de la nécessité de l'homogénéité dans le combat collectif. Le linothorax est assez répandu parmi les plus modestes des hoplites vu le coût du bronze (et moins pour des raisons opérationnelles), de même qu'il faut signaler que pour beaucoup de monde, les armures sont transmises dans la famille de générations en générations. Mais même le linothorax présente une énorme variété: le nombre de couches de lin, la présence d'écailles de bronze en surface.... Constituent autant de variations. On trouve de même, dans nombre de phalanges, des hoplites n'ayant pas du tout d'armure: ils servent toujours aux rangs postérieurs, pour favoriser la poussée, et c'est au moment des guerres du Péloponèse que leur emploi évolue, le combat d'infanterie légère/médiane/mobile prenant plus de place. La généralisation du linothorax arrive en fait pendant et après les guerres du Péloponèse, avec la baisse de la propension au service militaire et le rôle croissant de vastes effectifs de mercenaires (issus de cités pauvres ou appauvries par les guerres) alors disponibles en grand nombre, et l'accroissement des distances lors des guerres qui opposent désormais des ligues de cités et des colonies lointaines, et non plus tellement des cités immédiatement voisines. Des pros aguerris et/ou des citoyens maintenus longtemps sous les drapeaux acquièrent l'expérience nécessaire pour combattre de façon plus variée, dans des armées plus complètes cherchant l'efficacité opérationnelle dans des situations plus diverses, et non plus l'affrontement ritualisé en face à face des phalanges, sorte de duel collectif désormais désuet. La généralisation s'achève avec Philippe de Macédoine qui passe à la généralisation du linothorax pour sa phalange et son infanterie "médiane". De même, c'est à cette époque post guerre du Péloponèse qu'on voit des broignes de cuir et la cotte de maille prendre une certaine place, le tout au sein de cette désormais vaste classe guerrière permanente avant tout faite de mercenaires. Est ce qu'on a une petite idée du nombre d'Immortels dans cette armée Perse à Marathon ? Rien de très précis; et même si on avait des nombres fiables, il faut être prudent en particulier avec cette troupe dont l'un des principes était de toujours garder un effectif stable en campagne et bataille, ce qui impliquait un effectif important conservé en réserve pour combler les pertes en permanence. Platées est la concéquence logique de la non réussite de l'objectif principal de Xerxès. Après, il a peut-être transformé ceci en victoire politique, les objectif de départ sont parfois revu à la baisse durant les guerre. Faut aussi voir que la conquête de la Grèce n'est pas forcément la question de la plus grande conséquence pour Xerxès: la Grèce n'est ni riche, ni grande, ni très menaçante vu son éloignement. Il y a accordé une certaine importance, notamment la "vengeance" symbolique de son père, mais faut pas en faire un clash majeur de civilisation ou l'enjeu crucial de la politique perse: c'est un empire absolument immense avec des frontières menacées partout, et un équilibre à maintenir. Perdre des contingents de la haute aristocratie (qu'on alimente en butin et terres conquises sous peine de les voir commencer à se soulever, s'opposer....) peut même être très utile à l'occasion. Il a pris et saccagé Athènes, il a occupé et ravagé une partie conséquente de la Grèce pendant quelques temps (celui où LUI était présent), et les pertes sont arrivées sous un autre commandement opérationnel que le sien: lui a un bilan sans grande tache. Et la guerre a continué longtemps après, comme je l'ai rappelé, avec des résultats bien plus mitigés pour les Grecs (notamment un retour en force de Xerxes face aux soulèvements locaux dans l'empire) et un impact énorme sur la Grèce: grave impact économique pour nombre de cités, constitution de la ligue de Délos et donc naissance de l'impérialisme athénien et des lignes de fractures qui vont amener les guerres du Péloponèse (et diviser la Grèce irrévocablement, l'entraînant dans une suite de guerres importantes et sanglantes), baisse du civisme militaire au profit du mercenariat.... Qui vont permettre à Xerxès de récupérer le contrôle de fait de l'ouest anatolien, et d'entretenir les guerres en Grèce. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
S-37 Berkut Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Oui, c'est claire que les cités Grecs sont responsable en grande partie de leur propre chute, du fait de leur incapacité, par la suite à développer une paix durable entre cité (Sparte et Athène, les frères ennemis). Cette guerre a mis fin à la Pentécontaétie, qui est considéré comme l'âge d'Or de la grèce antique. Et les Perses ont profité de cette guerre entre grecs, pour revenir s'immiscer en grèce. Même si Xerxès ne le verra pas de son vivant. J'ai toujours eu le sentiment que la victoire de Sparte sur Athène avait eu un goût amère. Un peu comme deux frères ennemi dont les destins sont intimement liés. Sparte a vaincu Athène mais n'y a pas survécu bien longtemps. Plus jamais Athène ne retrouvera sa puissance de 431, la démocratie est remplacée par la tyrannie des Trente qui finira par tomber, et Sparte se retrouvera, par la suite isolée, perdant finalement, malgré cette victoire, la posture pour laquelle elle s'était battue. Drôle d'ironie de l'histoire. Si la ligue de Délos avait réussie à tenir bon, et à créer un véritable sentiment national grec, au point d'unifier les cités Etat dans une même nation. La Grèce aurait peu être été le premier véritable Etat de l'histoire européenne. Enfin là je part un peu en rêverie. O0 Pour l'équipement, le poids moyen d’un équipement hoplitique était presque égal à la moitié du poids d’un homme de l'époque. (Durant l’Antiquité, la taille moyenne d’un homme, et plus particulièrement d’un grec, variait entre 1m65 et 1m75. Il en va de même pour le poids, qui était de 60 à 70 kilos.) Il arrivait qu'un hoplite tombé ait des difficultés à se relever. La charge d'équipement portée dépendait donc aussi de la forme physique du porteur, et pas seulement de sa bourse. Pour ça qu'il fallait tenir la forme. D'où aussi l'intérêt du linothorax niveau poids. Surtout durant les période où comme tu dis, il a fallut commencer à s'éloigner un peu plus des cités. HS : Désolé, je fais une petite remarque hors sujet, car j'ai souvent fais le parallèle entre la lourdeur de l'équipement militaire moderne et celle de l'équipement antique hoplitique. Je trouve que le soldat d'aujourd'hui avec son gilet par balle, son casque, ses protèges genoux et coude, etc... A un matériel qui se met de plus en plus à rattraper le poids de son ancêtre hoplite. Et du coup, il fait comme son ancêtre hoplite, de plus en plus de sport pour être en condition physique de le porter. Bien sûr, à l'époque il n'y avait pas de moyens mécanique pour transporter le matériel des hoplites sur les champs de bataille, tout se faisait à dos d'homme. :P Fin du HS. ^^' Au sujet de la cuirasse en métal moulée, le problème de la transmission aux descendants, c'est qu'elle était souvent faite d'après un moule du torse du porteur, du vrai sur mesure. Donc pas toujours évident de l'adapter à la génération suivante, surtout si l'homme est plus petit, plus grand, plus ou moins balèze, etc ... Et le problème de sa modification se pose à chaque nouvelle génération. Là encore, le linothorax présentait des avantages certains. Puisqu'elle était découpée en trois parties distinctes et assemblées soit par des charnières, soit par des lanières. Moins compliquée à modifier. Bon, bien sûr, après il faut voir la longévité d'un linothorax en lin, face à celle d'une cuirasse en métal. O0 J'ai fais quelques recherches, mais je ne sais pas si les achéologues ont déjà retrouvé des linothorax en lin ? On voit principalement des reconstitution ou des gravure antique de linothorax. Et quelques exemplaires en métal datant de l'époque d'Alexandre. Autre petite question, au niveau de la standardisation des équipements hoplitique. Alors que les Athéniens ont un équipementtrès très diversifié, on représente souvent, même dans les documentaire historique, les hoplites Spartiates, avec un équipement très standardisé et semblable les uns aux autres. Même les gens qui font de la reconstitution d'hoplites spartiates semblent standardiser leurs équipements entre eux. Ce sont des erreurs historiques, ou bien les spartiates avaient vraiment plus de standardisation dans leur équipement ? Je sais par exemple, que le rouge, et notament la cape, avaient pour but en partie de masquer les blessures et les taches de sang durant le combat, dans le but de donner à l'adversaire l'impression que le spartiate ne peut être blessé. Même si il y avait sûrement aussi un lien religieux à l'utilisation de cette couleur. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 L'uniformité était rare, même s'il y avait des "effets de mode" dans les cités: le "A" d'Athéna était un must à Sparte il me semble :lol:. La cape rouge, je crois, était plus une marque des "Egaux" de Sparte (l'aristocratie) que des citoyens spartiates en général. j'ai souvent fais le parallèle entre la lourdeur de l'équipement militaire moderne et celle de l'équipement antique hoplitique. Je trouve que le soldat d'aujourd'hui avec son gilet par balle, son casque, ses protèges genoux et coude, etc... A un matériel qui se met de plus en plus à rattraper le poids de son ancêtre hoplite. Et du coup, il fait comme son ancêtre hoplite, de plus en plus de sport pour être en condition physique de le porter. Bien sûr, à l'époque il n'y avait pas de moyens mécanique pour transporter le matériel des hoplites sur les champs de bataille, tout se faisait à dos d'homme. Fin du HS. ^^' Ce sont des mouvements réguliers, et actuellement, la recherche de l'allègement devient un enjeu pour les armées et leur R&D. Mais l'équipement actuel est infiniment plus léger, même au maximum de ce qu'il y a à empaqueter: les 30-35kg qu'un hoplite pouvait porter ne concernaient que son seul équipement de combat, tandis que les 30 kilos actuels en moyenne concernent l'équipement de combat et le barda individuel (bouffe, eau....) qui eux étaient portés par des servants d'armes (et des animaux de bât: y'a pas que le dos d'homme.... Les dos d'ânes et les chariots ça existe :lol:) pour les hoplites comme pour les chevaliers, autres "poids lourds historiques" question équipement. Mais le linothorax n'a pas présenté un intérêt réellement opérationnel tant que les affrontements de cités se faisaient entre voisins, et sur un mode ritualisé: le lieu et l'heure de l'affrontement étaient fixés à l'avance, parce qu'il s'agissait d'un règlement de litige ne pouvant passer par un autre moyen, un "duel judiciaire" collectif qui, par la suite, a été la base de l'art militaire grec quand il a fallu affronter autre chose que des voisins. Un affrontement rituel était au final, en tant qu'événement, comme un "pique nique sanglant", pas une opération militaire. Les Grecs ne conçoivent pas réellement la guerre avant l'arrivée des Perses: pour eux, la surprise, les stratagèmes, les manoeuvres (même le flanquement) sont des trucs de tapettes (donc les orientaux :lol:) et de fourbes, indignes de l'ethos guerrier des "vrais" hommes. Typique d'une évolution en vase clos et d'une civilisation somme toute régulée (ce qu'on voit aussi dans la classe nobiliaire européenne avant la guerre de cent ans, à divers degrés). La guerre, c'est venu après, notamment avec les guerres médiques, et surtout les guerres du Péloponèse qui sont les premières "guerres totales" (ou plutôt guerres "réelles" que la civilisation grecque ait du affronter, en tout cas depuis la fin des âges sombres post-mycéniens). Le linothorax comme toutes ses variantes, mais aussi les cottes de maille et diverses formes de broignes, sont d'abord des nécessités économiques pour une partie importante des citoyens des grandes cités et des cités modestes (en gardant à l'esprit que beaucoup de citoyens n'ont même pas d'armure du tout, ce qui les place dans les autres types de troupes, et dans la partie arrière de la phalange). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
S-37 Berkut Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Oui, d'ailleurs ils ne sont pas les seuls, puisque les jeunes hoplites, inexpérimentés, n’ont pas non plus le privilège d’êtres dans les premiers rangs de la phalange mais se retrouvent la plus part du temps dans les derniers rangs de celle-ci. Contrairement aux armées modernes, les hoplites sont des hommes, des paysans d’un âge mur, c'est-à-dire que la grande majorité d’entre eux ont un âge compris entre les 30 45 ans. Les hoplites ne sont donc pas des jeunes, mais des adultes dans la force de l’âge. Sinon, oui, j'avais zappé que le chariot et l'âne avaient déjà été inventé. :lol: A titre perso, j'ai toujours été faciné par le casque corinthien. Même si il a pour défaut majeur de recouvrir les oreilles, diminuant ainsi les capacités auditives du soldat. Par la suite, les modèle conçus vers 480 ont permis une meilleure audition et une meilleure visibilité incluant des trous pour les oreilles afin de pouvoir réagir aux ordres et des trous pour les yeux permettant une vision périphérique, mais je le trouve nettement moins éstétique. Bon, je sais ce que tu vas dire, l'éstétique, c'est un peu secondaire à la guerre. ^^ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Le classement par l'âge et l'expérience était important, certes, mais quelque chose me dit que les guerres médiques, et plus encore les guerres du Péloponèse, ont du voir cet ordonnancement sérieusement être relativisé:- les pertes réelles y contraignent occasionnellement- le besoin de mener des opérations plus complexes que 2 phalanges se lançant bêtement l'une contre l'autre, a du sérieusement jouer- le besoin concomittant de varier l'orbat avec d'autres types d'unités (y compris des phalanges allégées devant manoeuvrer, voire opérer autrement qu'en phalange) qu'il a fallu aussi revaloriser culturellement, a du sérieusement jouer- le besoin d'accroître les effectifs d'une part, et surtout le nombre de corps pouvant opérer séparément sur le champ de bataille (un front étendu doit être réparti en unités, de plus en plus subdivisé à mesure que les effectifs et la longueur de front croissent) ET en campagne (axes de progression, mener des opérations séparées ou jointes, mais distantes....), a beaucoup joué aussi: c'est à cette période qu'on a notamment vu des termes définissant indifféremment "l'armée" (comme le "lochos" à Sparte) devenir des termes définissant un type d'unité particulière (et de plus en plus standardisées dans les cités), et les subdivisions essayer de s'harmoniser, donc une hiérarchie militaire (d'unités et d'officiers) plus opérationnelle se former. Au temps des "duels" de phalange, le combat était autant un règlement judiciaire qu'un mode de vie "normal" pour les citoyens, avec notamment sur le critère de l'âge, un apprentissage graduel au fil des affrontements, qui voyait les jeunes subir leur rite initiatique (la première bataille, généralement à l'arrière ou hors de la phalange, comme coureur) et progresser dans l'unité comme ils progressaient dans la vie. Quand la guerre devient plus "réelle", ce genre de fonctionnement ne peut plus fonctionner: le mérite/la capacité prennent plus de place, les manques doivent être comblés, et y'a pas toujours le choix.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
S-37 Berkut Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 donc une hiérarchie militaire (d'unités et d'officiers) plus opérationnelle se former. Justement, on a des information sur la formation de ces classes "d'officiers" ? C'est uniquement au mérite et à l'expérience, ou bien y a t'il des écoles ? C'est vrai que l'on a souvent une image de la structure hérarchique au sein des hoplites, très éloignée de celle qu'on peu voir par la suite dans les armées romaines. Quels étaient les signes de reconnaissance pour ces "officiers" sur leur tenue ? Frange plus longue sur le casque ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Quels étaient les signes de reconnaissance pour ces "officiers" sur leur tenue ? Frange plus longue sur le casque ? Parfois ca tient ç ça Tu peux aussi citer armure ou bouclier plus décoré, de meilleure qualité, avec des métaux précieux (relis l'Iliade ca aide même si on est sur un affrontement pré phalange) Y'a aussi la position dans la phalange le centre et la droite étant les postes d'honneurs réservés aux plus nobles donc en général ce qui tient lieu d'officiers (puisque la hiérachie est aussi sociale dans le corps de bataille grec) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Très difficile de comprendre et connaître l'organisation militaire grecque: on n'a de documentation fiable que pour les Macédoniens, et en partie pour les Spartiates, et encore ça change beaucoup au fil des époques, surtout de façon accélérée lors des guerres médiques et celle du Péloponèse (et pour l'armée macédonienne, après la mort d'Alexandre et l'éclatement de l'empire). Cela change aussi selon la situation et l'emploi: si l'unité est complète ou pas, par exemple, si une formation de combat est adoptée.... D'autant plus qu'il est parfois difficile de différencier des formations fixes de "task forces" temporaires. Il suffit de regarder le même sujet dans l'armée romaine, pourtant autrement mieux documentée sur de plus longues périodes, et qui indique des difficultés similaires, pour voir qu'on ne peut avoir que des estimations et une certaine part de pifomètre. La majorité des chiffres cités sont spartiates; on peut trouver d'autres chiffres, mais il faut noter que j'emploie ici les effectifs usuels de campagne, l'effectif maximal étant rarement employé étant donné qu'il inclue la classe d'hommes la plus âgées (chaque enomotiai représente théoriquement à Sparte 40h tirés des 8 classes d'âge: c'est l'unité "comptable" de référence pour l'ordonnancement des troupes, qui permet de classer des files de valeur inégales, mais de présenter des Pentekostys homogènes). Pour donner une idée, post-guerres médiques, on peut voir ce genre de hiérarchie :- la file (stichos, synomotia, dekania, lochos, ou encore moiria suivant les endroits) sous-unité essentielle de la phalange, qui doit être autour de 12h (entre 8 et 16 suivant les cités). Elle est commandée par un lochagos (chef de file), qui est secondé par un ouragos (qui se place en toute fin de file, pour tenir les rangs)- l'enomotia/enomotiai, unité de 3 files qui compte entre 30 et 40h (36 à Sparte), avec un enomotarque à sa tête. C'est l'unité fondamentale pour ordonnancer l'armée, qui permet d'ordonner la phalange en files inégales du point de vue de l'expérience accumulée (certaines sont plus destinées à l'apprentissage, d'autres à servir de réserve) - la Pentekostys: l'unité de combat de base, avec un "pentacontarque" ou "pentécontère" à sa tête, qui doit avoisiner les 144 à 160h (4 enomotiai), et qu'on peut apparenter à la compagnie (de l'éternité des formats militaires)- le lochos: l'unité tactique de référence en Grèce, dont le nom est aussi employé indifféremment pour définir une bande de guerriers, ou dans d'autres cités pour définir la file (d'où beaucoup de confusions). A Sparte, le lochos tourne entre 592h (effectif de campagne usuel) et 640h (effectif plein, avec la classe d'âge la plus élevée), et inclue 4 pentekostys. Il est aussi fréquent de voir des lochos d'environs 320h, qui n'ont en fait appelé sous les drapeaux que 4 classes d'âges (celles du milieu généralement): on en groupe alors 2 pour former des "lochos tactiques" d'environs 600h, qui semblent être une subdivision importante pour faire fonctionner l'ordre de bataille spartiate (pour avoir 80h de front sur 8 de profondeur, et donc pouvoir si on le veut doubler les rangs et avoir 16h de profondeur: 40h de front semble être un minimum acceptable pour une phalange partout en Grèce, d'où l'importance des 300 et quelques hommes comme référence). - la Mora est un regroupement de 2 lochos (un de hoplites citoyens, un de vassaux offrant des capacités différentes), commandé par un polémarque (ou suivant l'importance de la campagne -ou de l'unité-, par un strategos), et forme souvent une armée de campagne spartiate, ou plus rarement une subdivision d'armée (les spartiates n'envoient pas une large part de leurs effectifs au loin: les grandes expéditions sont très rares). Les effectifs et la composition d'une mora sont en fait difficiles à connaître, et on peut voir d'autres analyses. Le choix des officiers est très différent selon le rang, et a changé suivant les époques: strategos et polémarques sont des fonctions souvent électives, des magistratures, notamment à Athènes où le polémarque est un des "archontes", magistrats/ministres élus (mais cela change quand le polémarque perd en importance après les réformes de Périclès), réservées à l'élite, et hautement politiques. A Sparte, les polémarques semblent nommés, ou choisis, sur un mode différent (plus fondé sur du "lobbying" interne, de la renommée et une marge discrétionnaire des souverains) dans les grandes familles de l'aristocratie, et il y en a plusieurs (un par mora en général) là où Athènes n'en a qu'un, dont le rang devient honorifique (ou de niveau purement politique/stratégique et religieux, et non plus opérationnel) par rapport à celui des strategoi (10: 5 ayant un poste déterminé, 5 étant une "réserve d'emploi") dont le rôle n'a fait que croître à partir des Vème-IVème siècles, soit avec la plus grande militarisation des activités étatiques, la plus grande fréquence et importance des guerres (donc une exigence plus grande de militaires de carrières).Il n'y a pas vraiment d'écoles militaires: la formation fondamentale de tous les Grecs fait une grande part à la guerre, et la période de "service militaire" initiale en caserne est le grand moment de formation. Mais plus un citoyen est dans les classes aisées, plus ses responsabilités seront grandes, donc sa formation poussée, via des tuteurs, et sa famille elle-même. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
S-37 Berkut Posté(e) le 26 novembre 2012 Share Posté(e) le 26 novembre 2012 Ok, merci pour l'explication. =) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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