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Le second empire et le pantalon rouge


aigle

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Bon je sais que je pose une question de peu d enjeu mais enfin je ne comprends pas pourquoi Napoléon III n'a pas cherché à rendre à son armée une apparence plus proche de celle du Ier Empire.

En particulier pourquoi a-t-il conservé le nouveau pantalon rouage (introduit en 1828 me semble t il) ?

Je pense que la question à du se poser puisque je crois avoir que les grenadiers à pied de la garde avaient (seuls) un pantalon blanc comme leurs illustres devanciers d avant 1815.

Qu est ce qui a pu justifier la conservation d une couleur récente et monarchique alors que le nouveau régime aurait pu facilement se référer aux exemples glorieux des troupes du Ier Empire !

Qu en pensez vous ?

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Que la machine militaire, et plus encore, la machine de la mode, sont des mécaniques lourdes et pleines d'inertie, que les habitudes s'enferrent sans qu'on puisse toutes les changer rapidement, et que, dans le cas du premier empire, cela pouvait concourir plus d'un sentiment de continuité que d'autre chose, surtout quand le coût d'une adaptation, pour une armée qui n'était mine de rien pas petite (armée de, mettons, 1852: combien de paires de jambes, à multiplier puisqu'il faut de la rechange, et de nouveaux effets pour les conscrits arrivant chaque année?), peut tout de suite grimper vite dans un temps où l'Etat (comme toujours mais à certains moments plus qu'à d'autres) a besoin de faire feu de tout bois pour trouver des budgets afin de faire le nécessaire, et afin de satisfaire les forces politiques très antagonistes qui divisent alors le pays (Napoléon III n'a jamais eu beaucoup de marge de manoeuvre pour gouverner, entre les républicains, les cathos, les monarchistes, les socialistes naissants, et ses soutiens "bonapartistes" gourmands, plus les opportunistes de tous types).

Equiper une armée qui doit tourner dans les 300 à 400 000h (plus les équivalents de milices), ça fait vite cher dans une économie où l'industrialisation textile n'a pas atteint son rythme de croisière. Quand les moyens sont comptés, qu'il y a des OPEX (l'Algérie est devenue une chose permanente, et d'autres s'y ajoutent vite, plus les affaires européennes), qu'il y a d'autres priorités d'armement (l'artillerie, les fusils, la modernisation des arsenaux, le casernement....).

Et pour la symbolique des couleurs, le rouge fait partie du drapeau, et a déjà même pris en partie une connotation de gauche (encore minime). Seul le blanc est réellement "politiquement" connoté (même si plus sur un drapeau) depuis Jeanne d'Arc. Mais la couleur des uniformes, franchement, marque peu l'appartenance politique. Tout au plus celle de la veste pourrait-elle parler plus fort; mais celle du pantalon, pas vraiment. Et son introduction par la monarchie ne correspondait pas tellement à une symbolique quelconque: si intention il y a eu (j'en sais rien), c'est plus vraisemblablement pour rattacher au drapeau "complet".

Pour mémoire, le blanc dans l'uniforme, c'était déjà la donne sous la monarchie (gris perle pour la veste -qu'on appelle néanmoins "blanc"-, à l'origine parce que c'est la "non couleur" du tissu sans teinte, soit un motif d'économie sous Louvois): culotte, gilet (pas tous, mais la plupart), baudrier et pantalon sont blancs (sauf dans la Maison du Roi). Monarchie, République/Convention/Directoire, puis Consulat et Empire, n'ont jamais changé la couleur du futaille, c'est tout.

Seules les unités de Garde ont pu avoir la nécessité occasionnelle d'être encore plus différenciées du reste de la troupe que par juste le couvre chef, des ornements différents, quelques variations subtiles de couleurs dans des détails d'habillement, voire une couleur de veste très différente et, à l'occasion, celle du pantalon. Faut pas y voir un acte trop politique ou une portée symbolique importante.

 

Peut-être un aspect technique a t-il pu jouer: la taille des armées, l'espace qu'elles couvrent en bataille et la fumée (plus d'armes à feux plus puissantes et à cadences plus grandes) explosent, tandis que les possibilités de "command and control" tactique stagnent (donc diminuent gravement en relatif). Unifier plus radicalement l'aspect des combattants concourt aussi des nécessités de pouvoir plus facilement identifier ses troupes, se reconnaître dans une armée....

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En particulier pourquoi a-t-il conservé le nouveau pantalon rouage (introduit en 1828 me semble t il) ?

Je pense que la question à du se poser puisque je crois avoir que les grenadiers à pied de la garde avaient (seuls) un pantalon blanc comme leurs illustres devanciers d avant 1815.

Qu est ce qui a pu justifier la conservation d une couleur récente et monarchique alors que le nouveau régime aurait pu facilement se référer aux exemples glorieux des troupes du Ier Empire !

Qu en pensez vous ?

Les armées de l'époque font tout pour être vues et remarquées, les uniformes se doivent donc d'être le plus "flashy" possible, et quoi de mieux que le rouge (sans trop de rapport politique ou symbolique).

 

Ce n'est que vers 1890/1900 que les militaires commence à penser au camouflage...

 

Cela étant, tous les militaires et fantassins ne portaient pas le pantalon rouge.... loin de là !

par exemple en 1870:

 

http://www.laguerrede1870enimages.fr/page64.html

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La volonté "d'être remarqués" n'est pas tellement un souci commandant aux choix de couleurs (plus aux formes, accessoires et coupes: élégance, prestige de la nation ou de l'uniforme.... Ca compte un peu, mais de moins en moins), sauf éventuellement pour quelques unités particulières (comme les zouaves) représentant peu dans l'orbat. La ligne a un futaille rouge, les chasseurs un bleu (et avec eux les fusillers marins), les turcos (et assimilés) un blanc, et on fait pas dans la variété au-delà de ces "tons" nationaux (pour la cavalerie, je sais plus quel est l'ordre de répartition, mais il me semble que le rouge domine). Et il faut se remettre les proportions à l'esprit: le poids de la ligne dans l'orbat est alors écrasant, et si on mettait tous les pantalons de l'armée (en respectant ces proportions) dans un écran unique, on le verrait essentiellement rouge.

Le premier souci pour les uniformes est leur rôle pour le "command and control" et la reconnaissance entre troupes: il faut pouvoir les différencier, savoir où est quoi (type de troupes) et qui (à nous ou à l'ennemi?).

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L'Autriche a longtemps eu, comme la France, le blanc comme couleur d'uniforme; je sais pas ce qu'il en est au XVIIIème. Mais la Prusse a adopté et gardé depuis longtemps le bleu foncé (le "bleu de Prusse", ça évoque rien?). Elle a switché au XXème siècle pour le vert de gris.

 

Sinon, faut signaler que le côté clinquant encore présent au XIXème s'opère dans la continuité des époques précédentes, et un des motifs en était l'objectif d'attirer les volontaires (le vêtement moyen de la population avant le XIXème n'étant pas forcément super élégant) pour qu'ils aient une bonne image d'eux-mêmes, ce qui aide à expliquer, outre d'autres raisons, les couleurs voyantes et la coupe plus élégante/"sexy" que pratique des uniformes, et leurs coûts parfois plus importants que de raison. L'apogée de ce raisonnement arrive sous Napoléon, alors même que la conscription est devenue la règle, mais la logique est lancée, implantée dans les moeurs, et ne s'affaiblira que très lentement, pour des raisons qu'on peut trouver plus dans l'inertie des mentalités et des organisations, et l'inconscient (les habitudes en somme), que dans une volonté délibérée et calculée. De fait on perpétue plus une habitude sur laquelle on ne réfléchit que partiellement, qu'autre chose, et une réflexion réellement profonde et s'affranchissant de l'essentiel de ces aspects et continuation inconsciente n'arrivera pleinement qu'avec les guerres mondiales (et encore, surtout la 2ème), même si le XIXème siècle avait un peu ouvert la voie en faisant un peu de place à l'ergonomie/commodité et à l'hygiène dans le design et la coupe des vêtements (pantalons larges et non plus serrés, chaussures plus résistantes, vestes plus amples pour l'infanterie), ce qui n'avait existé au XVIIIème siècle que pour les unités irrégulières et semi régulières (chasseurs/francs-tireurs/miquelets en France, par exemple), unités peu mises en valeur et cherchant la commodité maximale.

 

Mais on peut voir, surtout avec le XIXème siècle, persister des habitudes inconscientes détachées de leur intention originelles, même si certaines nécessités, comme la simple reconnaissance sur le champ de bataille, pouvaient en partie les justifier (quoiqu'elles n'appelaient pas nécessairements des couleurs flashy).

 

Mais pour l'aspect politique, la symbolique des couleurs avait depuis longtemps été appropriée par le pays, et les 3 couleurs attachées en théorie à la monarchie, sauf pour le blanc utilisé en drapeau (et encore si fleurdelysé), étaient depuis la Révolution de facto aussi celles du pays. Y'a jamais eu trop d'insistance particulière là-dessus (la fleur de lys était un symbole autrement plus important et significatif, comme l'aigle, les abeilles, le faisceau de verges....), et d'autant plus que ces couleurs avaient d'autres "lignages" en France: le bleu et rouge ensembles étaient aussi les couleurs de Paris, par exemple, le bleu était la couleur de St Martin et le rouge celle de St Denis (les 2 "patrons" de la France avec Ste Geneviève), le blanc pouvait aussi bien être rattaché à Jeanne d'Arc -appropriée par la Révolution- qu'à la Monarchie (qui le tenait d'elle).... Bref, les couleurs, malgré leur attribution spécifique dans les troupes d'ancien régime, étaient au plan national assez déconnectées d'une appartenance politique. La question de l'hymne chanté par les troupes était à cet égard autrement plus importante (si t'étais Charles X et que t'entendais un régiment entonner la Marseillaise, tu savais que plusieurs couilles s'étaient glissées dans ton potage).

Modifié par Tancrède
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un truc tout bête ,même si on a évolué le principe d'identité est toujours là même si la couleur n'est pas top top pour un environnement :

 

en 2003 ,les forces US qui vont envahir l'Irak porte des tenues de protection NBC ,couleur sable ,enfin pas toute .

 

sauf que les seuls à porté des tenues de protection couleur woodland (donc pas désertique) se sont les Marines US .

 

ont voit dans la série génération kill que les Marines se posent des questions ,du genre que fout l'intendance en nous fournissant des tenues de protection en camo woodland alors qu'on va combattre dans des zones désertique .

 

moi je pense que le commandement des Marines a voulu permettre une sorte d'identification plus facile de ses Marines pour le côté médiatisation ,et ainsi se mettre plus en avant .

 

peut-être peut-on aussi considéré que leurs stocks de tenue NBC était tout simplement en woodland ,donc pas de frais dans le renouvellement pour un changement de camo (la fonction première s'est la protection contre les armes chimique ) ,et que de toute façon sa permettrait de mieux identifié les Marines côté médiatique .

 

on est un peu éloigné du pantalon rouge ,mais quelques part on se rejoint .

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