aigle Posté(e) le 1 juin 2014 Share Posté(e) le 1 juin 2014 (modifié) L'opinion publique allemande avant 1991 était très réservée à l'égard de l'emploi d'armes nucléaires tactiques sur le sol allemand . L'ouverture progressive des archives diplomatiques montre que Ces réserves étaient partagées par les dirigeants, en particulier Brandt et Schmidt. Fort bien mais cela pose question car l'emploi de l'ANT était une étape obligée dans la théorie de la "flexible réponse" ou riposte graduée adoptée par l'OTAN en 1967. Je voudrais connaître votre opinion sur la vision allemande des cette doctrine : - le prix à payer pour avoir l'alliance américaine ? - une vision des années 1960 ultérieurement dépassée ( notamment par la doctrine Rogers qui préconisait plutôt des frappes dans la profondeur du pacte sur des cibles tels que radars ou bases aériennes ) ? À noter que les plutons américains ( les missiles lance d'une portée de 120 km) restèrent en service jusqu'en 1992, certains sous double clef alliée ( anglais, belges ou allemands). Modifié le 1 juin 2014 par aigle Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chronos Posté(e) le 1 juin 2014 Share Posté(e) le 1 juin 2014 Il me semble que la question de ces armes nucléaires fut l'un des facteur d'émergence des Verts en Allemagne. Il faut comprendre qu'un conflit se limitant à un échange nucléaire limité aboutissait nécessairement à transformer l'Allemagne ou du moins ses principales concentrations urbaines en désert nucléaire pour le salut du reste de l'Europe... Un destin qui, on le comprendra bien, ne plaisait pas. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Janmary Posté(e) le 1 juin 2014 Share Posté(e) le 1 juin 2014 Une petite tentative de réponse. J’ai fais mon service militaire de 1961à 1963, en partie en Allemagne à Kaiserlautern. Ce fut à l’époque de la crise de Berlin – et de celle de Cuba – avec le président Américain Kennedy. Je me souviens encore de la montée du Combat-Team US sur l’autoroute à destination de Berlin. Impressionnant ! A cette époque, nombreux furent les militaires convaincus d’une guerre Est-Ouest Il y avait des fusées – nom de l’époque - « Matador » - ressemblant à des avions – avec des charges conventionnelles et atomique (nom de l’époque). Le tout entièrement mobile. J’ai pu m’entretenir avec des Allemands dans le cadre du foyer Français de la ville, alors assez recherché sur le plan culturel et linguistique. Plus tard, au sein du groupe international Litton de 1983 à 1994, je suis allé régulièrement en Allemagne, en général prés de Munich pour des meetings et des trainings et ceci presque tous les mois. J’avais de très bonnes relations avec mon staff de directeurs Allemands et des responsables des usines et les sujets ne manquaient pas pendant les soirées. En fait, les problèmes Franco-allemands étaient les plus importants (réminiscence des guerres entre nos pays et plus particulièrement la seconde) d’une part et d’autre part un éventuel conflit entre l’Est et l’Ouest ou le territoire Allemand eut été le glacis des combats de l’OTAN et du Pacte de Varsovie. Pour beaucoup d’Allemand de ma connaissance, la réplique « Vous avez la bombe atomique », et plus, quand la conversation dérivait de par certain de mes collègues « Nous avons gagné la guerre, que pouvez nous proposer, vous, la France ?». Il faut savoir, que le Président de la République, le général Charles de Gaulle, en décidant la création de la force de dissuasion nucléaire avec ses trois composantes, avion Mirage IV, puis fusée du plateau d’Albion et enfin missiles embraqués à bord de sous-marins stratégiques, avait décidé de ne pas créé de missiles tactiques pour nos forces en Allemagne (ce qui fut fait plus tard avec les « Pluton ».à l’époque ou le général Massu commandait les forces Françaises en Allemagne). Le chef de l’Etat avait imposé que les divisions présentes outre Rhin, soit essentiellement des « appelés du contingent » faisant leurs services militaires. La démonstration était pour les Soviétiques « Si vous attaquait l’OTAN en Allemagne, vous vous attaquez aux forces vives de la Nation Française. Sous entendu « le feu nucléaire est possible ». Les Allemands se moquaient un peu de ces théories. Ils avaient la crainte d’un conflit nucléaire entre les deux blocs, certes, avec les bombardiers Boeing B-52 et Tupolev qui tournaient sans cesse dans le ciel, mais surtout d’un conflit classique ou les forces du Pacte de Varsovie « déboulerait » à travers le dispositif de l’OTA N. Or, comme tout était prévu - compte tenu des forces plus faible des unités de L’OTAN, et comme suite à l’intégration des l’armement nucléaire introduit aux niveaux tactiques d’exécutions - que le champ de bataille ou glacis Allemand serait « nucléarisé » de fait par ces combats. Pour les Allemands, c’était un champ de bataille « atomisé » avec des radiations entrainant une destruction pas possible de leur pays ! Indiscutablement, c’était la grande peur des Allemands. Les grandes manifestations contre la mise à disposition des missiles « Pluton » par les forces armées dans ce pays ont amenés des manifestations monstres des jeunes, des « verts », et même des personnalités politique à l’époque ! Par ailleurs, les négociations entre Américains et Soviétiques concernant Cuba était connu des Allemands « Nous retirons nos fusées de Cuba, mais vous, Américain, vous retirez les missiles « Thor » de Grèce et de Turquie » ! Ainsi fut fait. Voici ce que je puis dire à ce sujet que je connais, sans parler des entretiens politiques OTAN, Américain et Allemand quand à la présence de ses armements tactiques nucléaires sur leur territoire. A mon avis, bien des pressions ont du être faite sur les Allemands pour accepter ces données, comme une « clef de tir nucléaire » partagée avec les alliés, etc. Cordialement. Janmary Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 2 juin 2014 Share Posté(e) le 2 juin 2014 environ 7000 armes nucléaires en Europe de l'ouest, la grosse majorité en RFA. Sur que cela devait donner des sueurs froides aux responsables politiques et militaires ouest allemand, Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Janmary Posté(e) le 3 juin 2014 Share Posté(e) le 3 juin 2014 En effet collectionneur. Concernant de ce que nous parlons à l’époque, les Allemands et les Européens ignoraient le nombre de têtes nucléaires dans le cadre de l’OTAN. C’est la peur d’un emballement nucléaire en cas d’incident qui préjugeait. Sans parler évidemment d’un conflit délibéré dont personnes n’osait penser par croyance en la sagesse des Etats possesseurs de l’arme atomique. Nombreux pensait que l’envoi du premier « Spoutnik » soviétique dans l’espace et les tentatives américaines avec « Pamplemousse » qui explosait au départ de lancement, allait se substituer à un conflit nucléaire pour régler les différents Est-Ouest, par une « guerre » de l’espace. A cet égard, la crise de Cuba (ou l’affaite des missiles soviétiques à Cuba en 1962), réglé de façon diplomatique entre le Président Américain John F .Kennedy et le soviétique Nikita Khrouchtchev (par le téléphone dit « rouge » qui n’était en fait qu’un téléscripteur), alors que le monde pensait à un conflit nucléaire fut un apaisement dans le sens d’un conflit nucléaire total. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fenrir Posté(e) le 3 juin 2014 Share Posté(e) le 3 juin 2014 De mémoire, avec la crise des Euromissiles (c'est à dire des IRBM principalement) est venu la question les missiles courtes portées tel que le Pluton français. Les Soviétiques proposaient un retrait uniquement des IRBM comme le SS 20 mais en conservant les courtes portées (qu'ils avaient en faible quantité). La RFA compris rapidement (et c'était le but des Soviétiques!) que courte portée = uniquement l'Allemagne de raser. L'Allemagne de l'Ouest fit donc pression sur la France pour que le Pluton et futur Hadès fassent partie du retrait. Forcément en France, on apprécia pas trop, en sachant que le plateau d'Albion pouvait être aussi considéré comme du IRBM étant donné la faible portée par rapport aux ICBM des deux grands. L'URSS joua donc intelligemment pour que la RFA fasse le sale boulot pour elle et créé de la dissension. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 3 juin 2014 Share Posté(e) le 3 juin 2014 (par le téléphone dit « rouge » qui n’était en fait qu’un téléscripteur) Pour le détail, le "téléphone rouge" n'existait pas pendant la crise des missiles, il n'a été mis en place qu'après (même si les discussions pour le créer étaient antérieures). Et les détails techniques du téléphone rouge ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/18090-le-t%C3%A9l%C3%A9phone-rouge/#entry716107 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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