Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Macmilan dit non à Kennedy


aigle

Messages recommandés

Je propose une uchronie stratégique et non pas strictement militaire en me fondant sur deux sources : "la grandeur" de Vaisse et "the french problem" de Pagedas (en anglais).

Rappel des événements réels. Nassau 1963 : Macmillan accepte l'offr de Kennedy, la force de frappe anglaise sera intégrée à l'OTAN et équipée de missiles américains. Pourtant il y avait auparavant eu de vrais échanges entre le général et Macmillan vers 1961 et 1962 qui auraient pu déboucher sur un accord si Londres avait accepté de s'éloigner de Washington - ce qui a failli arriver du fait de la rigidité de Kennedy et Mac Namara sur les questions nucléaires et de leur volonté de faire rentrer Londres "dans le rang". A Nassau Mac millan aurait pu dire non : c'était la proposition des militaires britanniques qui ne voulaient pas du polaris (en fait surtout la RAF qui aurait bien acheté le mirage IV). Finalement le PM a suivi par le foreign office, beaucoup plus tourné vers les Etats Unis que l'ex war office.

De plus, l'alliance franco allemande a très vite mal fonctionné après le départ d'Adenauer : Ehrard se tourne à 100% du côté atlantique (riposte graduée, MLF, Vietnam...) et euro-fédéraliste. Le traité de l'Elysée tourne à vide.

Dans ces conditions, il n'est pas absurde de comparer les hypothèses : alliance privilégiée avec l'un ou l'autre, élargissement ou non de la CEE. Je pense qu'il faut considérer le général de gaulle comme un pragmatique (presqu'un opportuniste) attaché à quelques principes (l'indépendance pour l'essentiel) mais capable d'une grande souplesse de mise en oeuvre.n'oublions pas qu'il signe le traité franco allemand quinze jours après Nassau !

je propose donc l'uchronie suivante : à Nassau, Macmillan repousse l'offre de Kennedy et se tourne vers la France pour acheter les mirages IV et faire ensemble SNLE, MSBS et SSBS. En 1963, le traité de l'Elysée est signé avec les Britanniques qui entrent dans la CEE l'année suivante. L'Allemagne s'aligne encore plus totalement sur les Etats Unis...

résultats au bout de dix ans : La CEE devient une zone de libre échange doublée d'un marché commun agricole tandis que l'OTAN est paralysé par l'opposition constante entre le pôle germano-américain et le pôle franco-britannique conduisant l'Allemagne a conclure un accord spécial de défense avec les Etats Unis...

Ou bien ça n'aurait pas duré, les anglais seraient naturellement retournés à leur tropisme atlantique et la France se serait trouvée seule

Modifié par aigle
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C’est un sujet très intéressant je pense.

Avant de trouver – j’espère – le temps de développer plus avant, je jette quelques idées :

Gains pour la France : l’accès plus rapide au stade thermonucléaire (nous avons un peu « pédalé » a la fin des années 60 pour y arriver), accès à l’uranium enrichi UK pour faire le moteur du « Redoutable » au lieu de l'uranium americain, partage des couts sur les développements des MSBS et SSBS et le champ de tir atomique du Pacifique.

Je ne suis pas sûr qu’il y avait là une réelle opportunité pour le Mirage IV (même si équipé avec des moteurs RR) car les anglais avaient leur projet TRS2 avec un premier vol en 1964.

Gains pour le UK : L’indépendance, certes. Mais pour le reste ? Il leur aurait fallu se contenter jusqu’aux années 80 (et l’arrivée du missile M4 a têtes multiples) de systèmes MSBS inferieurs au Polaris. D’où la nécessité pour eux pour rester crédibles au même niveau de dissuasion de se payer une composante SSBS (alors que leurs finances ne sont pas brillantes du tout dans les annees 60 et 70). Ensuite leur collaboration historique avec les USA a eu pour le UK un certain nombre d’avantages (financiers) : partage de secrets nucléaires, obtention du plan des bombes US, possibilité de faire des tests atomiques souterrains au Nevada, fourniture du syteme Trident dans les annees 90...

Pour McMilan c'est prendre au debut des annees 60 une decision dont les effets positifs sont loins dans le futur (les annees 80 et plus) alors que les incorvenients sont immediats. Pour la France, c'est un peu mieux qu'historiquement sans etre genial...

Resterait a creuser l'aspect cooperation politique (quasi fusionnelle) FR-UK de cette uchronie...

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En 63 pendant les accords de Nassau la situation Française et Anglaise est vraiment différente.

 

Déjà les Anglais disposent de la Bombe H alors que la France se contentera de bombe A jusqu'en 68.

Les SNLE anglais seront opérationnels en 68 (ce n'est pas une surprise, ils ont déjà un SNA) La France attendra 71 pour démontrer qu'elle dispose de la technologie nécessaire à la construction d'un SNLE.

La coopération avec la France pour la construction de missile balistique est douteuse vu que la France attendra 1971 (soit 3 ans trop tard) pour mettre en service ses S2 et M1. En 63 les USA propose de livrer un missile balistique qui est déjà opérationnel.

Pour la composante aéroportée, en 63, la France prévoit 50 Mirage IVA alors que les anglais disposent de 150 V-Bomber (subsonique, mais bien plus gros que les mirage IV) et dès 63, ils vont pouvoir les équiper du missile air-sol Blue Steel (300 km de portée à mach 1,6 presque comme l'ASMP de 86) A cette époque la Royal Navy vient de mettre en service des Buccaneer (bombardier subsonique, mais de la taille du mirage IV) et le TSR-2 parait presque aussi crédible/prometteur que le mirage IVA.

 

Le rapport de force n'est pas du tout le même. La France n'a (presque) rien à apporter aux anglais. On maitrise à peine l'atome, notre connaissance des fusées reste rudimentaire, Dassault n'est pas très réputé comme avionneur (même pour la France, Breguet produira le Jaguar et Sud-Aviation a produit le Vautour et produira le Concorde) Même notre puissance militaire conventionnelle reste "douteuse". A cette époque on vient tout juste de recevoir nos 2 premiers PA adaptés aux avions à réaction et on vient d'accumuler les défaites militaires lors des décolonisations.

En fait la seule chose qu'apporte la France, c'est un financement partiel des futurs développements nucléaire (en particulier les missiles balistiques) et une aide pour l'intégration dans la CEE avec une future dissuasion européenne.

 

En 63, ça me parait bien trop tôt. En 65, les Anglais pourrait y réfléchir plus sérieusement (les FAS sont crédible, la construction du redoutable avance bien, nos essais de missiles sont prometteurs et le mirage IVA leur fait envie) En 65, le Concorde peut aussi être modifié en futur bombardier lourd franco britannique (c'est une autre uchronie, mais ça se base sur une alliance)

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci ARPA de vos précisions

Un point important : dans la réalité (et dans cette uchronie également) l'Angleterre n'a que peu à gagner sur le plan militaire à court terme. Le sujet est d'échanger les compétences nucléaires anglaises contre l'acceptation par la France dvl'adhesion de la GB à la communauté européenne - et ensuite à long terme à disposer d'une force nucléaire indepedante des États Unis. Aujourd hui cela fait sourire mais vers 1961 Londres se souciait de son indépendance et se méfiait de Washington ( et en particulier de Kennedy). De plus la livraison des polaris n'était pas certaine avant Nassau et que les Anglais (et en particulier la RAF) étaient inquiets ED l'obsolescence accélérée de leur V Force.

Dans l'appareil d'état britannique l'accord avec la France était appuyé par la RAF tandis que la Navy et le Foreign office plaidaient pour l'accord avec les États Unis.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ce qui serait peut-être plus crédible, c'est que les USA (suite aux pressions russes ?) refusent d'exporter des missiles balistiques Polaris.

 

Pour les trident actuellement utilisés, on peut parler d'un codéveloppement avec une participation symbolique des anglais, mais pour les Polaris, il s'agissait de missiles déjà en service. Le codéveloppement sur les missiles aéroportée Skybolt étant annulé, les Minuteman et les Polaris étant déjà en service, les USA ne peuvent plus proposer aux anglais de participer à un de leurs programme.

 

En 63, les anglais ne font plus confiances aux américains (qui peuvent encore proposer une coopération, mais vu qu'ils n'ont pas hésité à supprimer le programme vital pour les Anglais, ils seront capable de le refaire) Les programmes balistiques français (M1 et S2) ne sont peut-être pas très crédible (risque de surcoût et de retard par rapport à des programme US), mais ils ont le mérite d'exister et ils seront aussi vitaux pour la France que pour l'Angleterre.

 

En 63, les 2 pays peuvent s'orienter vers des FAS "comparables" (mirage IV et TSR-2) qui deviendront presque identiques en 65 avec l'abandon du TSR-2 et son remplacement par des mirage IV (plutôt que par des F111 puis finalement des F4).

La France manque d'expérience mais vient de lancer son 1er SNLE. Même s'il ne peut pas y avoir de coopération sur les réacteurs (quoique...) il reste possible de faire deux classes de SNLE assez proche.

Très vite un accord peut-être signé pour permettre aux anglais de profiter de la zone de tir en Polynésie (la France en profitera pour récupérer des données)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Oui ARPA il est possible d'imaginer que Kennedy ne propose ... Rien à Macmillan. Cela a failli arrivé car il existait un très fort courant à Washington pour établir un monopole nucléaire américain au sein de l'OTAN. On oublie d'ailleurs que Nassau prévoit non seulement la livraison des Polaris mais aussi l'intégration des armes nucléaires britanniques dans l'OTAN (avec une clause de droit d'emploi parles Britanniques si un intérêt majeur de la GB est en cause). Il a fallu que le lobby anglophile à Washnington se mobilise fortement et obtienne l'arbitrage favorable du président .

D'ailleurs les anglais avaient prévu ce risque en lançant une coopération spatiale avec la France (or construire une fusée civile n'est pas très différent de construire un missile intercontinental).

Autre effet de Nassau : les armes atomiques anglaises vont passer à terme delà RAF (plutôt francophiles) à la Navy (très atlantiste).

Alors oui imaginons ceci :

Kennedy refuse de livrer les polaris.

Macmillan et De Gaulle s'accordent pour conclure ensemble un programme commun qui permet aux deux pays d'avoir rapidement (vers 1966) une triade nucléaire.

Il est fort probable à ce moment que les américains réagissent devant la création de ce binôme au sein de l'OTAN - peut être en proposant aux deux parties les polaris ? Avec ou Sans la clause d'intégration à lOtan et qu'alors les anglais craquent et acceptent l'offre ?

Sur la longue durée je ne vois pas Londres résister à Washington : même l'humiliation de Suez ne les a pas réveillés ! Ni celle du Skybolt...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'etait l'interet bien compris de Kennedy de proposer quelque chose a Macmilan:

- D'abord, les anglais payeront les Polaris et les quatre sous-marins permettant un accroissement gratuit de 10% de la taille de la flotte de SSBN controlee par les USA;

- Ensuite les USA obtiennent une base pour leurs SSBN en Ecosse, localisation bien superieure a leur propre cote atlantique pour viser l'URSS a une époque ou les missiles SSBN (Polaris puis Poseidon) ne portent qu'a 2500-3000km.

- Mais surtout, on prend le UK dans un piege par lequel il abandonne son autonomie nucleaire pour le futur (et c'est bien pourquoi un accord Trident a suivi l'accord Polaris dans les annees 80).

 

C'etait a Macmilan de choisir : le chemin aride de l'independance nucleaire (eventuellement la main dans la main avec les francais) ou un assujetissement aux USA.

 

D'ailleurs il me semble que les USA ont fait aussi a la France gaullienne l'offre des Polaris (et avec les memes conditions attachees....) au travers du concept de "Multilateral Force" (voir Wiki UK par exemple), un projet d'une flotte europeenne de SSBN+Polaris avec des equipages NATO. De Gaulle n'a pas fait le meme choix de Macmilan et etait pret a assumer les consequences de l'independance.

Modifié par chaba
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

D'ailleurs il me semble que les USA ont fait aussi a la France gaullienne l'offre des Polaris (et avec les memes conditions attachees....) au travers du concept de "Multilateral Force" (voir Wiki UK par exemple), un projet d'une flotte europeenne de SSBN+Polaris avec des equipages NATO. De Gaulle n'a pas fait le meme choix de Macmilan et etait pret a assumer les consequences de l'independance.

Dans mes souvenirs, la proposition faîte à la France impliquait de se limiter aux bombes déjà développé ou à des modifications mineures de ses bombes.

Donc ça voulait dire que le Royaume Unis allait disposer de missiles permettant le tir de bombes H alors que pour la France, ça permettra juste de disposer de missiles permettant le tirs de bombe A. La réponse de De Gaule était donc logique.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En cas d'accord franco britannique nous aurions certainement pu bâtir notre force de frappe plus vite et moins cher et donc peut être plus nombreuse. La France aurait pu en effet recevoir le savoir faire techno nucléaire britannique et se con enterré avec les Angalis sur la conception des vecteurs.

J'aboutis au tableau suivant vers 1972 pour les deux pays réunis ( avec un partage 50/50)

- 120 mirages IV dotés d'un ASMP développé à partir du blue steel

- 72 missiles sol sol dérivés du Blue Streak

- 12 SNLE dotés de 192 missiles mer sol de type M20

On peut même imaginer qu'en 1979 face aux SS20, Paris et Londres proposent à Bonn de déployer un missile sol sol mobile en RFA ...

Modifié par aigle
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 009
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Hyperion
    Membre le plus récent
    Hyperion
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...