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Les Aumôniers militaire dans la grande Guerre


Gibbs le Cajun

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J'ouvre ce file pour présenté les Aumôniers militaire ,à travers ce lien très bien documenté :

http://www.militaria1940.fr/t4962-les-aumoniers-militaires

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-religieux-du-front-de-14-18-sortent-de-l-oubli-2013-03-20-963219

 « Mieux faire connaître la contribution des religions et des hommes et femmes religieux au cœur de la tourmente de 14-18. » Tel est l’objectif que viennent de se fixer les quatre aumôneries militaires (catholique, protestante, israélite, musulmane) françaises, à l’issue d’une réunion de leurs responsables tenue en début d’année. 

Cette résolution commune devrait se concrétiser, l’an prochain, lors du centenaire de la Grande Guerre, par une série d’initiatives pédagogiques destinées à tous les publics (colloques, expositions, publications). « Il s’agit de s’inscrire dans les commémorations officielles ; 14-18 a marqué la société tout entière », estiment l’évêque aux armées Mgr Luc Ravel, le pasteur Stéphane Rémy, le grand rabbin Haïm Korsia et l’imam Abdelkader Arbi, responsables de ces aumôneries.

Le rôle des hommes et femmes de religion et, plus généralement, celui de la foi religieuse furent importants durant le premier conflit mondial. « Ils sont aujourd’hui occultés », regrette Mgr Luc Ravel. Pour aider à combler ce déficit de mémoire, le responsable des aumôniers catholiques a créé auprès de lui un « comité Grande Guerre » comprenant des historiens et d’anciens militaires.

UN APPEL AUX FAMILLES DISPOSANT DE DOCUMENTS OU OBJETS DE SOUVENIR

 « Nous pouvons compléter l’état des connaissances sur cette dimension spirituelle, assure Mgr Ravel, par la consultation des archives des diocèses et des congrégations, et par l’accès aux archives familiales. » 

Le comité Grande Guerre du diocèse aux armées va lancer un appel à destination des familles disposant de documents ou objets de souvenir relatifs aux aumôniers militaires, prêtres, séminaristes, religieux et novices ayant servi sur le front et aux religieuses infirmières (1). Les aumôneries protestante, israélite et musulmane vont également rassembler les données disponibles.

Le gros des effectifs de religieux présents sur le front était catholique. Comme la législation le prévoyait, il comprenait des aumôniers et des combattants. Depuis une loi de 1889, séminaristes, étudiants protestants en théologie et futurs rabbins n’étaient plus exemptés du service militaire et, après l’avoir effectué, étaient mobilisables en cas de guerre comme infirmiers ou brancardiers. 

ENTRE 800 ET 1000 AUMÔNIERS CATHOLIQUES 

L’historien Xavier Boniface (2) estime qu’il y a eu, durant toute la guerre, entre 800 et 1 000 aumôniers catholiques et environ 30 000 combattants qui étaient prêtres (19 000), séminaristes (4 000), religieux ou novices (7 000). En revanche, le nombre des religieuses qui ont servi dans les hôpitaux à l’arrière ne peut pas être vraiment établi. Quant aux pasteurs et rabbins, ils auraient été respectivement 68 et 23 aumôniers. 

Les troupes musulmanes (tirailleurs africains et maghrébins) ne bénéficiaient pas d’imams et la fonction rituelle pour les tués y était remplie sur la base de l’initiative individuelle.

Les chiffres étaient importants pour un pays marqué par plusieurs années d’anticléricalisme et par la législation de séparation de l’Église et de l’État qui, de 1901 à 1905, s’était traduite notamment par l’expulsion des congrégations à l’étranger.

L’UNION SACRÉE

 « La présence des prêtres et religieux catholiques dans la Grande Guerre a symbolisé ce qu’on appelait à l’époque ‘‘l’union sacrée’’, c’est-à-dire la réconciliation entre l’Église et la République laïque, souligne Xavier Boniface. Les membres du clergé et les congréganistes se sont mobilisés dès le début de la guerre, les seconds revenant en France pour répondre à l’appel aux armes, qui s’imposait à eux. Le sens du sacrifice des uns et des autres leur a vite conféré une légitimité auprès de la troupe. » 

Par une loi votée en 1905, la République avait mis tous les citoyens mâles à égalité devant l’obligation militaire en cas de conflit en étendant la mobilisation comme combattants aux hommes de religion, qui étaient jusque-là exclusivement destinés au service de santé. 

Avant 1914, les autorités avaient aussi envisagé que, par temps de guerre, les soldats puissent avoir besoin d’un soutien spirituel : elles avaient prévu près de 200 postes d’aumôniers dits « titulaires ». 

 « FACE À LA MORT, DE NOMBREUX POILUS RETROUVENT LA DIMENSION RELIGIEUSE ET LA FOI » 

En août 1914, une centaine de ces postes étaient occupés par des prêtres catholiques, les autres par des pasteurs et rabbins. « Mais bien vite, précise Xavier Boniface, il est aussi fait appel à des aumôniers volontaires compte tenu de l’ampleur de la mobilisation et de l’installation de la guerre dans la durée. » Les aumôniers militaires ne portaient pas, alors, l’uniforme (les catholiques étaient en soutane, les protestants et juifs en costume civil). Les titulaires recevaient une solde équivalant à celle d’un capitaine et les volontaires, recrutés d’abord sur la base du bénévolat, ont fini par recevoir une indemnité journalière.

 « Face à la mort, de nombreux poilus retrouvent la dimension religieuse et la foi dans les tranchées », explique Mgr Ravel. L’aumônier militaire est à la fois celui à qui on se confesse ou on se confie et celui qui administre les sacrements. Il est d’autant plus estimé que, faisant le plus souvent partie des infirmiers ou brancardiers, il accompagne les unités lors des assauts.

Non armés et amenés à intervenir à découvert, les aumôniers payèrent un lourd tribut. Tout comme les soldats qui étaient prêtres, pasteurs ou rabbins, ils se sont souvent signalés par leur courage. On ne compte pas ceux qui furent décorés. Ils furent nombreux (autour de 14 %) à mourir sous le feu de l’ennemi.

ILS FURENT NOMBREUX À MOURIR SOUS LE FEU DE L’ENNEMI

Trois d’entre eux ont marqué les mémoires par leur sacrifice : le Père jésuite Louis Lenoir, mort en 1917 sur le front d’Orient, alors qu’il allait réconforter des soldats ; le Père assomptionniste Raphaël Retaud, fauché en 1916 par un obus en ramenant un blessé ; le rabbin Abraham Bloch, tué dans les Vosges le 29 août 1914, tandis qu’il apportait un crucifix à un mourant catholique.

Après la guerre, d’anciens aumôniers catholiques jouèrent un grand rôle, comme les jésuites Paul Doncœur et Pierre Teilhard de Chardin, ou le spiritain Daniel Brottier qui fonda en décembre 1918, avec l’anticlérical Georges Clemenceau, l’Union nationale des combattants. Plusieurs devinrent évêques comme Maurice-Louis Dubourg, Achille Liénart, Gabriel de Llobet ou Charles Ruch.

LE SOUTIEN DES PAROISSES 

Des pasteurs ont eu aussi beaucoup d’influence par la suite : Freddy Durrleman, Jules Jézéquel, Victor Rivet. Plusieurs hommes de religion, qui ont combattu, ont également fait parler d’eux : Léon Bourjade et Maurice Grivelet, deux prêtres fantassins devenus aviateurs ; Paul Rémond, qui fut prêtre et commandant avant de devenir évêque ; Jacob Kaplan, fantassin qui sera par la suite grand rabbin.

Durant le premier conflit mondial, nombreuses enfin furent les paroisses, catholiques comme protestantes, qui se mobilisèrent, à l’arrière, pour soutenir les hommes du front en envoyant des colis de denrées et en accueillant les blessés.

(1) Comité Grande guerre, Diocèse aux Armées, 20 bis rue N.-D. des Champs 75 006 Paris, tél. : 01.53.63.06.18, courriel : diocese-aux-armees@wanadoo.fr

(2) Professeur des universités en histoire contemporaine, auteur de deux ouvrages de référence : « L’aumônerie militaire française 1914-1962 » (Éd. du Cerf, 596 p., publié en 2001 et toujours disponible, 41,80 €) et « L’Armée, l’Église et la République 1879-1914 » (Éd. Nouveau Monde, 524 p., publié en 2012, 22,80 €).

ANTOINE FOUCHET

Le Père jésuite Louis Lenoir, aumônier du 4e régiment d’infanterie coloniale, ici avec des poilus...

Le Père jésuite Louis Lenoir, aumônier du 4e régiment d’infanterie coloniale, ici avec des poilus dans une tranchée dans la Marne. Entré au noviciat de Laval en 1897, il est ordonné prêtre en Angleterre et enseigne la littérature en Belgique avant de rejoindre la France dès la mobilisation générale d’août 1914. Il est tué sur le front d’Orient en 1917.

abbloc10.jpg

L’aumônier israélite Abraham BLOCH
Mort au champ d’honneur en 1914, 
après avoir apporté un crucifix 
à un soldat catholique agonisant.

 

 

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