Lame Posté(e) le 16 décembre 2016 Share Posté(e) le 16 décembre 2016 (modifié) Citation Des théories françaises reprises par les stratèges de Daesh Du hezbollah libanais à Daesh, les praticiens des guerres "hybrides" ont apparemment retenu les leçons... du stratège français Guy Brossolet ! Interview. Joseph Henrotin revient sur l'apport du penseur militaire français Guy Brossollet aux guerres des armées modernes, parfois mises à mal par des forces bien moins puissantes. Docteur ès sciences politiques, chargé de recherche au CAPRI (Centre d'analyse et de prévention des risques internationaux) et à l'ISC (Institut de stratégie comparée), Joseph Henrotin fut directeur de séminaire à l'École de guerre de Paris et enseigne dans les écoles de guerre de Bruxelles et Yaoundé. Rédacteur en chef de la revue stratégie DSI, il est membre du Réseau multidisciplinaire d'études stratégiques. Il a publié récemment un ouvrage remarqué, http://www.air-defense.net/forum/topic/19194-ca-devait-arriverle-champ-de-force-by-boeing/Techno-guérilla et guerre hybride : le pire des deux mondes (Nuvis, 2014). Le Point : Pourquoi Guy Brossollet, auteur du livre Essai sur la non-bataille, fut-il un stratège novateur ? Joseph Henrotin : C'était un officier sinisant, c'est essentiel. Il fut le premier à traduire en français les poèmes de Mao Zedong (L'Herne, 1969). Cela ne veut pas dire qu'il adhérait à sa vision politique, mais qu'il était ouvert à une vision « indirecte » du monde. Son Essai sur la non-bataille, publié en 1975, est le premier ouvrage sur la guerre hybride, partant d'un certain nombre de constats et d'abord du renforcement des forces du pacte de Varsovie. Il s'interroge aussi sur le rôle de l'arme nucléaire tactique française, dont l'emploi paraissait alors inéluctable, tant l'URSS et ses alliés paraissaient dominants en matière conventionnelle. Il fait le postulat que la stratégie française uniquement fondée sur des moyens lourds (chars de combat, hélicoptères antichars, artillerie) est fort coûteuse et pourrait ne pas être efficace. Des observateurs ont discerné des similitudes entre les principes de « non-bataille » de Brossollet et les tactiques du hezbollah libanais. Qu'en pensez-vous ? On ne peut qu'être frappé par les analogies entre les vues de Brossollet et les actions du Hezbollah libanais en 2006 dans la guerre contre Israël. Du point de vue de la tactique terrestre, on se trouve clairement dans les lignes qu'il avait définies, avec de petites unités autonomes déployées sur le terrain, avec des systèmes complexes de communication hors de la vue des Israéliens. La puissance de feu antichars a eu de réels effets sur l'armée israélienne, qui avait oublié nombre de principes fondamentaux, par exemple en déployant des chars sans infanterie, comme Michel Goya l'a très bien montré. Si on y ajoute la guerre de l'information, les roquettes à longue portée, les missiles antinavires, on voit bien que les technologies nouvelles valident le modèle de Brossollet. Le Hezbollah est d'ailleurs souvent cité mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres : le « système Brossollet », repris, adapté, amélioré, permet de mieux comprendre les modes d'action des Tigres tamouls ou même de Daesh. Guy Brossollet a été accusé d'être opposé à la dissuasion nucléaire. Est-ce exact ? Pas du tout, la lecture de son ouvrage est convaincante sur ce point. Il est vrai qu'il met en question l'emploi de l'arme nucléaire tactique sur le champ de bataille, tout en estimant qu'une arme de faible puissance pourrait être affectée au test des intentions de l'adversaire. Il préfigure ainsi la doctrine pré-stratégique en proposant que les Mirage IV soient utilisés à cette fin. Mais le cœur de ses idées est ailleurs, dans l'emploi des forces conventionnelles. Il propose des forces plus légères, plus mobiles ? À l'époque, on imaginait des combats d'anéantissement, opposant de grandes unités. Il propose qu'on opte plutôt pour l'attrition des forces adverses suivant un mode alternatif, ce qui est révolutionnaire : personne dans l'Otan ne pense alors de cette façon, ni en France d'ailleurs… Ce qui lui posera de sérieux problèmes, car c'est une rebuffade à la doctrine ! Il imagine d'établir un maillage territorial avec deux fonctions : identifier la progression adverse et lui donner des coups d'épingle, afin de dégrader son potentiel notamment grâce à l'emploi des nouveaux missiles antichars comme le Milan. À ces coups d'épingle, il ajoute bien entendu des coups de poing, infligés par des modules de chars de bataille et d'artillerie et d'autres formés d'hélicoptères. Le nucléaire vient ensuite… Il n'oublie pas les interventions outre-mer et les théâtres africains. À la fin des années 1990, dans le cadre de mes travaux universitaires, j'ai pu tester le modèle de Brossollet appliqué à une attaque biélorusse contre la Pologne. Il s'est avéré d'une efficacité extrême, confirmant des travaux allemands des années 1980. Où peut-on voir aujourd'hui la suite des idées de Guy Brossollet ? Combien de centaines de pages me proposez-vous ? Dès le début des années 1980, Essai sur la non-bataille est traduit en allemand, avec une préface du général Emil Spannocchi, chef d'état-major de l'armée autrichienne, qui appliquera d'ailleurs, en partie, ses conceptions. En Allemagne, de nombreux officiers de la Bundeswehr ont travaillé sur ses concepts, en les raffinant – c'est là d'ailleurs qu'est forgé le terme « techno-guérilla ». C'est ce qu'a fait aussi le Suédois W. Agrell dans les années 1980, pour faire évoluer le modèle de conscription et envisager d'armer la population pour bloquer une invasion soviétique. Source: Le Point En 1986, le magazine Science & Vie publiait Guerre et armements(*), un numéro hors-série qui passait en revue les dernières théories des officiers généraux et théoriciens sur la guerre du futur. De nos jours, certaines paraîtraient naïves mais elles étaient globalement bien plus sages et réalistes que celles en vogue trente ans plus tard, surtout dans le contexte européen. Dans « Les lasers de combat », le général Jacques Leseigneur exposait sa vision de l’évolution et de la mise en oeuvre des armes à rayon. Il est en quelques sortes « le général Estienne » de l’arme laser. Sa remarquable contribution est reproduite ci-dessous. (*)Guerre et armements, hors-série trimestriel n°157 de Science et Vie, décembre 1986 Citation LES LASERS DE COMBAT L’auteur examine l’ensemble des implications tactiques qui résulteraient de l’introduction d’arme nouvelles – lasers et faisceau de particules – sur le champ de bataille. Il ressort que de telles armes, utilisées selon des principes qui leur soient adaptés, restitueraient sans doute l’avantage à la défensive sur l’offensive. Il n’est pas absurde de parier que les résultats des recherches issus de l’Initiative de Défense Stratégique américaine seront au moins aussi importants en matière d’armements terrestre que pour la défense spatiale. PAR LE GENERAL (CR) JACQUES LESEIGNEUR L’initiative de défense stratégique du Président Reagan a donné lieu en Europe à une volumineuse exégèse sur les aspects politiques et stratégiques du projet américain. Les commentateurs ont été beaucoup plus discrets sur ses aspects techniques et industriels. Le programme de recherches des Etats-Unis représente cependant un investissement considérable qui ne peut manquer d’induire des conséquences majeures dans des domaines multiples, même s’il n’aboutit pas à la réalisation d’un bouclier spatial d’une étanchéité quasi absolue. Les effets collatéraux de l’I.D.S. pourraient affecter en particulier les forces dites conventionnelles et provoquer une véritable révolution dans l’armement, l’organisation et les procédés de combat des armes classiques. La question du rapport de forces entre armées occidentales et forces du Pacte pourrait ainsi se poser en termes nouveaux. Les domaines possibles des novations Les retombées de l’I.D.S. pourraient d’abord toucher très profondément les fonctions de commandement. Les progrès dans les domaines des senseurs, du traitement des signaux et des données, de l’intelligence artificielle seraient de nature à bouleverser la micro-électronique, l’informatique et la robotique. Le commandement disposerait : • d’une formidable capacité de recueil et de traitement des données, • de moyens de transmission dont les performances seraient sans rapport avec les systèmes actuellement en service, • d’une formation en temps quasi réel, • de matériels d’aide au commandement capables de faciliter la prise de décision et de prémunir les chefs responsables, dans une certaine mesure du moins, contre les erreurs humaines. Une telle perspective justifierait à elle seule une étude particulière. Il est non moins évident que des résultats, même limités, dans l’élaboration d’une défense ABM (1) pourraient remettre en cause les concepts actuels en matière de défense antiaérienne à haute et moyenne altitude, en conférant à cette dernière une portée et une efficacité sans commune mesure avec les dispositifs actuels. Cette révolution tendrait à donner à la défense antiaérienne un caractère zonal : quelques sites convenablement équipés pourraient assurer la défense de très vastes régions. Il y a même lieu de penser que la fonction Défense Aérienne se détacherait des forces terrestres, à l’exclusion de l’autodéfense (2), pour s’intégrer dans une structure bivalente efficace à la fois contre les aéronefs et les missiles balistiques ou atmosphériques. Mais les novations les plus révolutionnaires pourraient affecter les forces dites « de mêlée » en mettant à leur disposition des armements véritablement inédits qui pourraient être : • les armements à la propulsion électromagnétique (canons à rails ou à bobines coaxiales). Ces matériels pourraient donner naissance à une artillerie nouvelle au tir quasi instantané et libérées de contraintes liées à l’usure des tubes ; • les armements lasers ; • les armements à faisceaux de particules. (1) ABM : Anti Ballistic Missiles. Il s’agit d’une défense contre les missiles balistiques (2) L’autodéfense, rattachée aux troupes au sol, ne porterait que sur des altitudes inférieures à 1500-1800 pieds. Les armements lasers Dans les technologies nouvelles, une place particulière semble devoir être faite aux lasers qui ouvrent dans le domaine militaire un éventail de possibilités qui n’est pas encore achevé. Un laser est un dispositif produisant une lumière cohérente et monochromatique. Certains solides (rubis), liquides (colorants) et gaz (argon) peuvent être utilisés pour la construction d’un laser. Il en existe donc un grand nombre de types, mais quelques-uns seulement sont utilisables dans un cadre tactique en raison de leurs caractéristiques propres, ainsi que des qualités de robustesse et de sécurité indispensables aux matériels de guerre. Les premières utilisations La caractéristique la plus importante des lasers est leur « directivité » autrement dit la faible divergence du faisceau. Ils peuvent en effet, avec une optique appropriée, concentrer une très grande quantité d’énergie dans un faisceau très étroit. Un laser de longueur d’onde de 1 micron avec une sortie optique de 1 centimètre donne un cône rayonnant de 0,1 milliradian, soit 0,006 degré. L’application la plus immédiate de cette caractéristique est la télémétrie laser qui s’est généralisée depuis une dizaine d’années. Elle consiste à pointer depuis une dizaine d’années. Elle consiste à pointer une pulsion laser très courte, de l’ordre de 10 à 30 nanosecondes, sur un objectif et à mesure le temps écoulé entre l’émission de la pulsion et le retour de l’onde réfléchie. Cette technique d’une très grande précision a donné lieu à des applications très diverses suivant la nature et la vitesse des objectifs à traiter. Le télémètre laser fait appel à des lasers solides comme le YAG ou les lasers à gaz CO2. Ces derniers ont une bonne pénétration dans les fumées et les poussières et présentent une sécurité plus grande pour les opérateurs. Mais ils sont plus onéreux, de portée plus limitée, et présentent parfois des incompatibilités avec les systèmes de conduite de tir préexistants sur les matériels de combat. Le laser est également utilisé dans le guidage terminal de missiles ou de munitions intelligentes. Ces derniers sont munis d’un auto-directeur semi-actif laser. L’objectif est désigné par un illuminateur laser porté à dos d’homme ou monté sur un véhicule ou un aéronef. La munition se dirige vers la cible « éclairée » par le faisceau de l’illuminateur. Une codification convenable du message laser permet à plusieurs illuminateurs d’intervenir en même temps sans confusion dans les objectifs. L’association du radar et du laser est en train d’aboutir à la conception de dispositifs de suivi du terrain, d’évitement des obstacles, de recherche et d’acquisition des objectifs sur les aéronefs et sur les chars. Le laser est également utilisé pour la localisation des radars de l’artillerie ennemie. Le LIDAR (Light Detection And Ranging) fait l’objet de travaux relatifs à la prévision météorologique, au suivi des nuages radioactifs ou chargés de produits chimiques, voire biologiques. Les lasers présentent des possibilités d’emploi en matière de télémétrie, de gyrométrie, de vélocimétrie et d’enregistrement des images qui les rendent également aptes aux fonctions de détection. La télémétrie laser peut être associée à des moyens d’observation comme les caméras de télévision ou infrarouges dans des systèmes de détection tactique destinés à compléter les dispositifs radar. De tels dispositifs présentent une sélectivité angulaire élevée, une résistance plus grande aux brouillages et aux contre-mesures. Ils seraient probablement très efficaces contre des aéronefs volant à basse altitude. Enfin, les lasers à semi-conducteurs sont à la base des matériels d’entraînement modernes. Ils permettent la simulation des tirs de chars, de missiles ou d’artillerie sans danger pour les exécutants dans des conditions très proches de la réalité. Ils autorisent des exercices à double action avec l’exécution de tirs fictifs et l’évaluation exacte des effets de ces derniers. L’armement proprement dit L’aspect majeur de l’utilisation du laser sur le champ de bataille est toutefois l’apparition possible de véritables armes à capacité à la fois antipersonnelle, antichar et antiaérienne. De telles armes n’existent pas encore, semble-t-il, mais elles pourraient voir le jour d’ici cinq à dix ans. Au plan historique, les recherches sur les lasers de puissance capables de donner naissance à de véritables armes ont commencé très tôt en U.R.S.S. et aux Etats-Unis, dès les années 1965-1970. Elles ont débuté plus tardivement en Europe. Les informations publiées dans ce domaine sont peu nombreuses et parfois contradictoires. Dès les années 1970, la marine américaine cherchait à réaliser des armes d’autodéfense antiaérienne pour ses bâtiments à partir de lasers chimiques. L’U.S. Air Force réalisait à la même époque un laser à gaz de 150 kW dans le cadre d’études sur la protection des bombardiers contre les missiles sol-air et les batteries antiaériennes. Elles s’orientent ensuite très vite vers la recherche d’armes endo et exo atmosphériques (ASAT et ABM). Outre les études réalisées par l’Army Ballistic Defence Command pour la défense contre les missiles balistiques intercontinentaux, l’armée de terre américaine cherchait à réaliser un armement laser antichar et antiaérien à courte portée, monté sur des véhicules blindés ou des hélicoptères, capable de détruire l’optronique des véhicules blindés sur le champ de bataille. L’U.S. Air Force réalisait en 1976 les premiers lasers excimères. En 1978 la marine réussissait à détruire en vol des missiles antichar HOT avec un laser au deuterium fluor d’une puissance de 350 kW. En 1983-84, le MIRACL (Mid Infrared Advanced Chemical Laser) de T.R.W. fournissait une puissance de 2,2 MW. Il s’agissait d’un laser au deuterium fluor à onde continue, d’une longueur d’onde de 3,8 microns. L’armée de terre réalisait à la même époque le laser à électrons libres. En 1984, un centre interarmées d’essais des armes laser était construit au polygone de White Sands. En ce qui concerne les armes terrestres, après des essais divers (programmes CCLAW – Road Runner), le Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre rendait compte au Congrès de l’avancement du programme Stingray. Il s’agissait d’une arme laser montée sur blindé léger ou un véhicule de combat d’infanterie, capable de localiser et de détruire les armes terrestres ou aéroportées de l’ennemi «à des portées militairement significatives» (définies plus loin). Le Général Wickham précisait que le prototype de Stingray serait remis à l’armée de terre en 1986 et que «la mise en service dans les unités interviendrait au début des années 1990» Le programme Stingray visait en fait la réalisation d’un armement antichar en complément capable de réaliser la neutralisation des équipements électro-optiques des chars adverses et la mise hors combat des équipages par des atteintes aux yeux. Cette technologie, très aléatoire puisqu’elle supposait l’alignement des axes optiques de l’arme laser et des équipements adverses, vient d’être abandonnée. Mais les recherches sur les armes de puissance proprement dites se poursuivent. On a peu de renseignements sur les travaux poursuivis en U.R.S.S. mais il est certain que les ingénieurs soviétiques travaillent à la réalisation d’armes laser terrestres. Une définition possible des armes laser de mêlée Ces armes pourraient être définies par les caractéristiques suivantes : • laser de tir agissant par pulsion avec une longueur d’onde très faible, bien inférieure à 1 micron ; • asservissement du laser de tir à un laser de pointage et de poursuite de faible puissance ; • portée militairement significative en tir direct, c’est-à-dire de 2 à 4km dans l’emploi antipersonnel/antichar, jusqu’à 7 km dans l’emploi antiaérien ; • source d’énergie suffisante sous un volume réduit protégée contre la détection thermique ou acoustique ; • pas d’atténuation significative du rayonnement dans l’air humide ; les aérosols, les poussières et les fumées ; • ensemble du système d’armes pouvant être monté sur un véhicule tactique du genre V.C.I. (véhicule de combat de l’infanterie comme le M 113 ou le Bradley américain) ; • bonne résistance aux contre-mesures de brouillage ou de leurrage ; • dispositif d’identification des véhicules amis, éventuellement. Les spécificités de l’arme laser... La caractéristiques majeure de l’arme laser est la quasi-instantanéité des effets. L’objectif décelé pourrait être neutralisé ou détruit en moins de 2 secondes alors que les chars de bataille les plus élaborés auront besoin de 8 secondes et la plupart des matériels en service exigent 12 à 15 secondes pour tirer un obus. Une arme laser préalertée pourrait donc atteindre 3 à 7 objectifs avant toute réaction de l’ennemi. Pour exploiter à fond cette caractéristique, il faudrait disposer d’un système de surveillance et de détection équipé de capteurs capables de rechercher et d’identifier les objectifs, d’éviter les méprises et de préparer l’intervention des armes. La mise en oeuvre de ces dernières ne sera donc pas immédiate. Elle demandera des délais pour la préparation d’un plan de feu très élaboré. Pour que rien ne retarde l’ouverture du feu et la cadence de tir, il faudra des servants très entraînés, sélectionnés pour la rapidité de leurs réflexes et rompus à réagir de façon quasi automatique. Leur entraînement sera un véritable « drill » long et constamment entretenu. Enfin il y a tout lieu de s’attendre à un effort important dans toutes les armées modernes, pour détecter les rayonnements laser et se prémunir contre leurs effets. Il faut donc s’attendre à des contre-mesures de leurrage, de brouillage et de détection qui pourraient être le fait, d’ailleurs, de radars spécialisés, ainsi qu’à la détection par voie thermique ou acoustique des organes chargés de l’alimentation en énergie de l’arme ou du moteur du véhicule porteur. Les structures possibles La grande unité chargée de la mise en œuvre de l’armement laser, la division de l’avenir, pourrait avoir les structures suivantes : - 1 bataillon de Q.G. et de transmissions … effectif 200 - 1 bataillon de soutien … effectif 600 - 3 régiments laser ... comprenant chacun … effectif 1800 • 1 unité de commandement • 3 unités laser A.C. à 6 engins • 1 unité laser A.A. à 4 engins • 1 unité de défense rapprochée - 3 régiments d’infanterie sur V.C.I. … effectif 3000 - 1 régiment de chars légers à 54 chars … effectif 700 - 1 ou 2 régiments d’artillerie à 24 pièces de 155 chacun … effectif 600 ou 1200 - 1 bataillon de surveillance et de détection … effectif 300 soit au total … 8000 à 8500 hommes Malgré sa complexité, cette grande unité s’articulerait, pour l’emploi, en groupements et le nombre des subordonnés de son chef n’excéderait pas 6 ou 7 (4 ou 5 groupements tactiques, le Commandant de l’artillerie et le Commandant du génie). Elle mettrait en œuvre : • 54 V.C.I laser antichar, • 12 V.C.I laser antichar antiaérien, • 15 compagnies d’infanterie, • 54 chars légers, • 24 ou 48 canons de 155. L’expression « char légers » désigne des engins blindés de 20 à 22 tonnes, très mobiles, armés d’un canon de 120 avec une conduite de tir moderne, mais faiblement protégés. L’emploi en défensive Une telle formation serait particulièrement adaptée à la conduite d’actions défensives. Dans l’engagement initial, une phase préparatoire, porterait sur le déploiement des unités derrière une couverture assurée par les régiments d’infanterie et de chars légers. La formation de surveillance et de détection déploierait ses matériels, notamment les capteurs et les moyens de transmission des renseignements recueillis (localisation des engins, identification, direction, vitesse, etc.). Le ralentissement de l’assaillant et la canalisation de sa progression seraient assurés par la mise en place d’obstacles et de champs de mine et la préparation d’un plan de feux « artillerie » correspondant aux effets souhaités. Les armes laser seraient déployées en deux ou trois échelons successifs, une partie d’entre elles pouvant tirer en caponnière (3). Le déploiement devrait permetre la concentration des tirs de 3 ou 4 armes au moins sur chaque section de terrain à battre. Les positions de tir préalablement reconnues, 3 ou 4 par arme, seraient aménagées t camouflées. Cette phase préparatoire pourrait nécessiter une douzaine d’heures au moins pour obtenir l’efficacité maximale des actions de feux. Les armes antiaériennes, déployées également en deux échelons assureraient l’autodéfense de l’ensemble du dispositif. La conduite de la défense combinerait le déclenchement par surprise de feux denses et très meurtriers pour l’assaillant et l’exécution d’esquives discrètes sur de nouvelles positions de tir. Les chargements fréquents de position rendraient très difficiles la localisation et la destruction des armes laser. Les formations d’infanterie assureraient la défense des zones couvertes à visibilité réduite ou nulle. Les blindés légers restant en réserve de la division pour faire face aux aléas du combat. La grande unité définie précédemment pourrait se déployer sur une zone d’action d’environ 30 kilomètres de front sur 10 à 15 kilomètres de profondeur. Elle aurait, à effectifs comparables, une capacité défensive double, voire triple, de celle de nos grandes unités actuelles. Après déploiement, elle présenterait une densité d’occupation relativement faible (l’équivalent d’un peloton ou d’une section pour 3 km²) et donc un dispositif peu vulnérable aux actions de l’artillerie ennemie. (3) L’arme, masquée, tire perpendiculairement à la direction d’avancement de l’assaillant. L’emploi en offensive La grande unité définie ci-dessus serait certainement moins à l’aise dans l’attaque ou la contre-attaque. Les actions offensives prendraient la forme d’infiltrations décentralisées, cherchant à gagner des positions de tir favorables dans le dispositif ennemi, de préférence de flanc pour le paralyser plutôt que d’action de forces accumulant des moyens considérables sur des fronts étroits. Le succès de ce type d’opération serait lié dans une large mesure à l’effet de surprise obtenu, plus qu’à la puissance mise en oeuvre. L’action du commandement à tous les niveaux seraient d’une importance particulière pour exploiter immédiatement les lacunes dans le déploiement ou les fautes de manœuvre de l’adversaire. Dans l’offensive plus encore que la défensive, la supériorité technique jouera à plein. Si l’ennemi ne dispose pas d’armement laser, les infiltrations évoquées ci-dessus pourraient le mettre très rapidement dans une situation périlleuse en affectant la cohésion des actions conduites par ses échelons successifs : un véritable effet de dislocation pourrait en résulter. Si l’ennemi dispose d’armement laser, les caractéristiques techniques des matériels seront déterminantes. Le parti dont les armes auront une puissance et une portée supérieures et qui bénéficiera du meilleur système détection-alerte aura un avantage certain. D’une façon générale les attitudes offensive et défensive seront moins tranchées que par le passé ; elles pourront se combiner dans le cadre d’une manœuvre unique sur un rythme binaire : phase défensive (destruction), phase offensive (infiltration, dislocation de l’ennemi), phase défensive, phase offensive, etc. Les changements d’attitude pourraient être décalés dans le temps et l’espace au sein du dispositif de la division : certains éléments fixeraient pendant que d’autres s’infiltreraient, les changements d’attitude se succédant à cadence rapide ; la manœuvre exigerait beaucoup de souplesse avec la préoccupation essentielle de devancer les réactions ennemies et de chercher en permanence la surprise. Ces actions pourraient se révéler d’une extrême efficacité si elles étaient effectuées par un personnel discipliné et parfaitement instruit aux ordres d’un commandement dynamique et manœuvrier. Les changements induits L’anticipation sommaire qui précède sur le combat terrestre à l’heure des armements laser incite à réfléchir sur les changements induits par ces nouveaux systèmes d’armes pour le personnel qui les mettra en oeuvre. Cette évolution pourrait porter sur les points suivants : • il est vraisemblable que seul un personnel de carrière sélectionné avec soin et entraîné pendant longtemps sera capable de tire le meilleur rendement d’armes aux effets aussi instantanés ; • la coopération interarmes devra être plus poussée, y compris aux bas niveaux de la hiérarchie et entre combattants du rang. Par le biais d’obus chargés de mines, l’artilleur épaulera le sapeur dans la réalisation d’obstacles. Le chef d’engin laser devra coopérer avec le sapeur pour réaliser les positions de tir aménagées et protégées de son engin. Le détecteur et le tireur devront s’entendre et se comprendre en quelques mots ! • le facteur temps jouera un rôle primordial. Si la préparation de l’action demandera des délais, sa conduite sera brève et très violente. Le plus rapide gagnera ; • le style de commandement évoluera : le poids du commandement se fera sentir davantage dans les phases de préparation : on a vu que les plans de feux (artillerie, A.C., obstacles) serait dégrossis au minimum au niveau divisionnaire. L’action sera beaucoup plus décentralisée dans le cadre de directives très souples. La rapidité des actions de feux, l’exploitation des failles de la manœuvre adverse nécessiteront une large initiative des exécutants. Et les échelons supérieurs devront cependant conserver le contrôle de l’action ; • ces contraintes antagonistes impliqueront probablement une organisation nouvelle des transmissions internes : l’organisation pyramidale classique restera, mais elle sera complétée par des liaisons fonctionnelles latérales au niveau des exécutants (détection-tir, poste de tir à poste de tir, etc.) Le contrôle sera vraisemblablement assurés par des réseaux spéciaux de tir sur lesquels les chefs d’engins laser interviendront avec de brefs messages codifiées. Ces réseaux, veillés en permanence par le régiment et la division, permettront au commandement de suivre le déroulement de l’action et d’intervenir si nécessaire, notamment pour le passage de la défensive à l’infiltration qui sera à la fois l’apogée et la phase critique de l’action ; • enfin l’apparition des armements laser sera accompagnées de nouveaux matériels auxiliaires destinés à faciliter et accélérer leur mise en oeuvre. Les personnels devront être rôdés à cette mutation qui peut aller des systèmes d’étude du terrain et de préparation des phases de feux jusqu’à une transformation des systèmes de pointage ; le laser de pointage et de poursuite pourrait être remplacé par des dispositifs plus élaborés et plus rapides : pointage automatique de l’arme sur le point regardé par le tireur grâce à de minuscules faisceaux infrarouges relevant la position de la pupille du servant et répercutant cette donnée à l’arme par exemple. Le pointage serait alors instantané. Bien d’autres novations peuvent apparaître : c’est probablement cette capacité d’adaptation rapide à la nouveauté qui sera la plus difficile à obtenir du personnel. Les changements de comportement sont toujours longs. Cet aspect du problème devrait retenir tout particulièrement l’attention du commandement : le parti qui s’adaptera le plus vite et le plus efficacement aux nouveautés aura de grandes chances de succès. Bien d’autres conséquences seraient à envisager, notamment dans le soutien des unités : soutien des personnels et des matériels. Mais leur énoncé semble prématuré. Les armes à faisceau de particules Ces armes n’apparaîtront vraisemblablement sur le champ de bataille qu’après les armes laser, car les travaux dans ce domaine relèvent encore pour partie de la recherche fondamentale. Leur principe consiste à accélérer des particules élémentaires : électrons, protons ou ions lourds, jusqu’à atteindre des vitesses approchant celle de la lumière. Les armes à faisceau de particules agiraient à la fois par la concentration d’énergie et par les effets thermiques. Il y a tout lieu de penser que leur potentiel destructeur serait supérieur à celui des armes laser. Les faisceaux de particules neutres sont les plus prometteurs, car ils sont indépendants des effets du champ magnétique terrestre et pourraient atteindre des portées considérables quand les problèmes de généralisation, d’accélération et de direction des faisceaux seront résolus. L’utilisation des faisceaux de particules chargées envisageable au sol ou dans l’atmosphère que pour des portées limitées. Elle pourrait donc convenir aux forces de mêlée. C’est dans le domaine des faisceaux d’électrons que les recherches sont actuellement les plus avancées. au Plan tactique, il semble que les modalités d’emploi des armes à faisceau de particules devraient être très proches de celles esquissées ci-dessus pour les armes laser. La guerre future Quelles pourraient être les formes d’un conflit généralisé futur s’il a lieu ? Il n’est pas certain que la guerre de l’avenir serait nucléaire. Il est probable qu’elle serait spatiale : c’est même dans l’espace que se produiront vraisemblablement ses premières manifestations. Et il est certain qu’elle donnerait lieu sur terre à l’affrontement de forces disposant d’armes nouvelles et que l’on ne peut donc plus guère appeler conventionnelles. L’ensemble de l’évolution technologique en cours a tendance à privilégier la défense, à valoriser le feu sous toutes ses formes au détriment du mouvement. On peut se demander si les grands raids blindés qui sont encore aujourd’hui le « nec plus ultra » de l’art militaire seront encore possibles. Ceci ne signifie nullement la disparition des menaces profondes résultant de l’action d’éléments infiltrés par différentes voies et exploitant éventuellement les potentialités d’une subversion interne. La guerre future serait certainement très meurtrière, mais il n’est pas certain qu’elle serait courte, de quelques heures seulement. Elle ne pourrait s’accommoder d’expédients ou d’improvisations. Le succès reviendra probablement à celui des deux adversaires qui se sera le mieux préparé et qui maîtrisera le mieux les facteurs temps et novation. La rapidité des actions ou des réactions primera la puissance. Malgré l’émergence d’armements nouveaux, la qualité des hommes, chefs et exécutants, restera donc primordiale. La préparation de la guerre ne se limitera pas à l’accumulation des armes et des unités. Elle portera plutôt sur l’élaboration d’un système de défense cohérent, limité, mais de très haute qualité. L’élaboration d’un tel système de défense sera une opération longue et difficile qui devra prévoir loin en ménageant une marge suffisante d’adaptabilité des structures et des comportements. L’incidence de l’évolution technologique et de son coût amène à s’interroger sur l’architecture générale de notre défense, c’est-à-dire sur : • les missions des Forces Armées, • les ressources à consacrer à la défense, • la structure des forces, • la réalisation des effectifs : armée de métier ou conscription, • l’organisation du commandement, • l’organisation de la prospective militaire à moyen et à long terme, • le choix et la réalisation de systèmes d’armes, • la coopération éventuelle avec des Alliés. Le bref éclairage sur les armements laser incite à conclure que bien des pièces maîtresses de notre système de défense actuel risquent d’être mises en question dans les années qui viennent. Sujets connexes - Question sur les lasers - Armes laser - Le laser sur le champ de bataille - Applications concrètes - Armes laser et défense antimissile : anatomie d’un débat - experimentation sur les lasers - cannon laser anti drone - Armes soniques et ultrasoniques - Armes à micro-ondes ? - ca devait arriver...le champ de force by BOEING ! Si vous trouvez sur ce forum un autre sujet parlant des armes à rayon, des armes à effet Gauss ou des défenses développées contre ces armes, je vous prie de le signaler ici en postant le titre, le lien et si possible d'indiquer la rubrique où il a été ouvert. Modifié le 28 janvier 2017 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 16 décembre 2016 Share Posté(e) le 16 décembre 2016 J'ai encore ce science et vie quelque part sous une pile de revues. 30 ans plus tard, les armes lasers ne se sont pas généralisé sur le champ de bataille. Le problème est d'avoir des sources d'énergie portables et rechargeables rapidement, difficile a utilisé pour les techno guérilla. Un obus ou un missile est bien plus pratique a emporté. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 17 décembre 2016 Auteur Share Posté(e) le 17 décembre 2016 Merci d'avoir répondu. Effectivement, les lasers et armes à rayon, c'est pas pour aujourd'hui; l'Empire contre-attaque est encore loin. Toutefois, je tiens à souligner deux faits: - L'amélioration des MANPADS peut permettre la mise en oeuvre d'une division de l'avenir d'ici dix ans maximum. - Les lasers de combat terrestres ne seront pas éternellement des armes futuristes. il me semble louable de réfléchir à leur doctrine d'emploi pour ne pas se retrouver sans doctrine digne de ce nom quand ils arriveront. On se remémorera, à cette occasion, la doctrine d'emploi des mitrailleuses dans l'Armée française de 1914. C'est là qu'intervient Brossolet. Sa doctrine peut fournir un point départ pour la réflexion sur l'emploi des futurs lasers. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 17 décembre 2016 Share Posté(e) le 17 décembre 2016 (modifié) Il y a des lasers utilisé sur les théâtres d'opérations (antimines depuis plus d'une décennie). Mais dans le contexte que vous proposez, il s'agit de résisté a une armée conventionnelle puissante qui a sans doute les moyens de couper la distribution de courant comme l'OTAN l'a fait en Serbie en 1999 et les États-Unis en Irak en 2003. Les gros lasers de puissance sont gourmand en énergie, les générateurs des installations militaires fonctionnerait combien de temps ? Edit : Dans des fils sur ce forum, on a parlé des projets de micro centrale nucléaire, dont certaines tiendrait dans un remorque de poid-lourd. Si cette technologie tient ces promesses, la oui, il.y a énorme révolution dans de nombreux domaines dont le militaire qui fera sauter ce verrou de l'approvisionnement en énergie. Mais pour l'heure, des missiles antichars très longue portée comme le Polyphene ou de croisière conteneurisé/banalisé frappant de n'importe où comme le Klub K disséminé sur un large territoire me semble mieux correspondre a votre projet. Modifié le 3 janvier 2022 par collectionneur Ajout 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 19 décembre 2016 Auteur Share Posté(e) le 19 décembre 2016 (modifié) Je pense avoir été mal compris: Dans ce fil de discussion, je n'ai pas d'autre projet que de refléchir à la meilleure façon d'employer les armes lasers terrestres en prévision de leur future mise en service. En prévision de ce changement inéluctable, Jacques Leseigneur a proposée une ébauche de doctrine d'emploi des futurs lasers de combat terrestre. Jusqu'à présent, rien ne semble invalider l'adoption de son modèle quand ces armes apparaîtront sur le champ de bataille. Bien sûr, les effectifs envisagés seraient un peu élevé pour l'armée française du futur mais il suffit simplement d'alléger la division de l'avenir pour en faire un régiment français/bataillon de l'avenir. Par contre, les tactiques particulières imaginées par Leseigneur me semblent très proches des idées de Brossolet. Peut-on en conclure que l'unité optimale pour la mise en oeuvre de lasers de combat terrestres serait un bataillon avec un ordre de bataille inspiré de celui de la division de l'avenir dont le personnel serait formé à combattre selon les tactiques de la théorie de la Non-bataille? Je suis ouvert à toute alternative. Modifié le 19 décembre 2016 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 28 mai 2017 Auteur Share Posté(e) le 28 mai 2017 Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale Héritier du secrétariat du Conseil supérieur de la défense nationale, cet organisme interministériel fut tour à tour secrétariat ou état-major, avant d’adopter en 1962 la forme d’un secrétariat général de la défense nationale (SGDN), devenu en 2009 secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Malgré ces changements d’appellation et les évolutions de son périmètre d’action, le cœur de la mission principale du SGDSN reste le même au cours du temps : garantir l’adaptation, la cohérence et la continuité de l’action de l’Etat dans le domaine de la défense et, plus récemment, de la sécurité. Relevant du Premier ministre, le SGDSN joue ainsi, dans son domaine de compétence, le rôle de trait d’union entre le gouvernement et le Président de la République. Il est une pièce de cohésion au sein de l’exécutif en assurant notamment le secrétariat des conseils de défense et de sécurité nationale que préside le chef de l’Etat. A la confluence des diverses sources publiques d’information et du renseignement, il occupe une fonction de vigie chargée de cerner les menaces pouvant affecter notre pays. Coordonnateur des politiques interministérielles de sécurité et de défense, il veille à la préparation et au suivi des décisions présidentielles et primo-ministérielles dans ce secteur. Opérateur de sécurité, il participe enfin à la protection directe de nos concitoyens à travers différents organismes qui lui sont rattachés, tels l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), le Centre des transmissions gouvernementales (CTG) ou encore, pour son soutien, le Groupement interministériel de contrôle (GIC). Page d'accueil Page Chocs futur Rapport Chocs futurs Extrait du rapport page 197 et 198 Tout porte à croire qu’en 2030, Etats-unis et Chine, au moins, disposeront d’armes à énergie dirigée opérationnelles et efficaces. A cette échéance, à laquelle près des deux tiers de la population mondiale résideront en milieu urbain, à laquelle par ailleurs se seront encore accrues les dépendances des sociétés aux moyens électroniques, il est vraisemblable que ces armes précises, non létales, et particulièrement efficaces contre des réseaux électriques et électroniques auront convaincu de leur intérêt les nations les plus avancées sur le plan militaire. On peut aisément imaginer en 2030 des forces terrestres de ces pays progressant dans une ville qui aura au préalable été survolée par quelques missiles de croisière qui auront neutralisé toute l’électronique qui s’y trouvait par une impulsion électro-magnétique. Un « bouclier » laser protégera leur progression de tous tirs de missiles ou d’artillerie. Des systèmes micro-ondes non létaux isoleront la ville et interdiront à tout élément ennemi de s’en approcher. Selon toute vraisemblance, les technologies permettant aux Américains, et peut-être aux Chinois, de disposer de systèmes d’autoprotection laser particulièrement performants à bord de leurs avions de combat auront été maîtrisées en 2030, alors que ces équipements se seront généralisés sur les navires de guerre des marines les plus modernes. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 2 janvier 2022 Auteur Share Posté(e) le 2 janvier 2022 (modifié) Citation L’AC-130J Ghostrider va t-il se prendre pour le Faucon Millenium ? Qu’il semble désormais bien loin le temps du Boeing YAL-1A et de son laser mégajoule censé abattre les missiles intercontinentaux. L’avionneur Lockheed-Martin et l’US Air Force ont lancé en ce mois d’octobre 2021 une série de tests grandeur nature pour une arme laser destinée à des tirs air-sol depuis une canonnière volante AC-130J Ghostrider. Il s’agit de valider l’emploi d’une telle arme dans des conditions tactiques souvent difficiles sur un avion réputé très stable. C’est un exemplaire de série du quadrimoteur qui sert à ces essais. Normalement l’armement type d’un Lockheed-Martin AC-130J Ghostrider est assez simple : le traditionnel obusier M102 de 105mm, l’arme de référence de tous les Spectre, et un canon-mitrailleur GAU-23/A de calibre 30mm à grande cadence de tir. Un armement externe existe sur cette version modernisée et s’articule autour de points d’emport permettant le tir de missiles air-sol légers AGM-114 Hellfire et AGM-176 Griffin. Des munitions guidées GBU-39, GBU-44, et GBU-53 complète l’arsenal. Or Lockheed-Martin va tester avec son AC-130J Ghostrider modifié plusieurs scénarii possibles d’armement. Le canon laser et l’obusier ou bien le canon laser et le canon-mitrailleur. Il s’agit non pas à terme que la nouvelle arme en remplace une mais vienne compléter l’arsenal sur des missions bien spécifiques. Les canonnières volantes étant engagées par l’US Air Force principalement pour des opérations spéciales ce sera aux planificateurs de mission de sélectionner l’armement à définir. L’arme employée par Lockheed-Martin est l’AHEL, pour Airborne High Energy Laser, développée par l’avionneur lui-même dans un de ses laboratoires d’armement. Surtout les ingénieurs américains ont cherché à miniaturiser le canon laser afin d’en faire une arme réellement adapté à un avion aussi polyvalent que l’AC-130J Ghostrider. On est donc définitivement aux antipodes de celui employé par feu le Boeing YAL-1A. L’utilité première de l’AHEL réside dans la destruction de cibles fortement protégées, notamment souterraines. Alors que les armes de calibres 30mm et 105mm sont principalement employées pour de l’appui tactique rapproché le canon laser peut être utilisé véritablement pour des attaques pures, hors de la présence au sol de troupes alliées. Le programme d’intégration doit se dérouler sur les dix-huit prochains mois. Source: Avions légendaires Dans quatre ans, pourra-t-on faire tenir ce laser dans un gros eVTOL? Dans huit ans, pourra-t-on le faire tenir dans un camion poids lourd? En parallèle du programme SHIELD conduit par Lockheed-Martin, un autre programme de la Darpa sur les lasers spatiaux. Comme on le sait, les technologies aérospatiales contribuent au développement des technologies terrestres. Citation Excalibur : le laser ultrapuissant de la Darpa L'utilisation de lasers à haute énergie sur de longues distances, à des fins militaires ou de communication, reste inexploitable à l'heure actuelle pour de multiples raisons. La Darpa compte y remédier à l'aide d'un nouveau système à multiéléments. La Darpa travaille au développement d'un nouveau type de laser à haute énergie (HEL) en vue d'une utilisation militaire. Ces lasers très puissants ont un fort potentiel pour être utilisés comme armes ou pour transmettre de grandes quantités de données, mais jusqu'à présent leur utilisation sur le terrain était rendue impossible par les trois facteurs déterminants de taille, poids et consommation énergétique (SWaP, pour "Size, Weight and Power"). Le programme Excalibur, dirigé par Joseph Mangano, a réussi à créer un OPA (Optical phased-array) composé de 21 éléments disposés en trois groupes de sept, avec chaque élément équipé d'un laser à fibre. Ce dispositif à basse consommation a été capable d'atteindre avec précision une cible située à 7 km de distance, démontrant sa supériorité sur les lasers conventionnels. Car le dernier élément à surmonter pour le déploiement de lasers en conditions réelles n'est pas des moindres, il s'agit des turbulences atmosphériques. En effet, les fluctuations de densité atmosphérique réduisent drastiquement l'efficacité des lasers sur de longues distances en réduisant l'uniformité des faisceaux par une diffusion de la lumière. L'utilisation d'un système à multiéléments permet de corriger pratiquement parfaitement ce phénomène, à l'aide d'un algorithme extrêmement rapide qui interprête les turbulences et corrige les défauts induits en moins d'une milliseconde. La Darpa prévoit de continuer les tests avec Excalibur pendant trois ans, augmentant la puissance utilisée jusqu'à 100 kilowatts, un niveau autrement impossible à atteindre pour un appareil de si petite taille, dix fois plus léger que ce qui existe actuellement. Source: Industrie & Technologies Modifié le 2 janvier 2022 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 2 janvier 2022 Auteur Share Posté(e) le 2 janvier 2022 (modifié) Les essaims de drones autonomes sont une réalité et ce n'est pas une enième convention, respectée uniquement par l'Europe, qui protègera les troupes européennes de futures attaques de drones. Rapport du GRIP // ROBOTS TUEURS : LE DÉBUT DE LA FIN ? Les contremesures envisagées comprennent le déploiement d'essaim de drones autonomes susceptibles d'être retournés par des hackers ennemis et des armes lasers. Les armes opérationnelles sont encore limitées mais leur cadence de tir s'améliorera continuellement. Citation HELMA-P : un système laser pour la lutte anti-drone L’Agence de l’innovation de défense (AID), soutient le projet d’accélération de l’innovation pour la lutte anti-drone HELMA-P, porté par la société CILAS. Ainsi, le système laser HELMA-P de lutte anti-drone, bénéficie de campagnes d’essais et de démonstrations sur le site Landes de la Direction générale de l’armement (DGA) Essais de Missiles. Les résultats se sont montrés prometteurs dès la 1ère semaine d’essais. On note, depuis quelques années, l’avènement de la menace drone pour du renseignement ou de l’attaque par explosifs. Cette menace demeure une problématique complexe à traiter, du fait de la diversité et de la prolifération des drones à bas coûts et de leur autonomie croissante qui les immunise contre le brouillage. Tous les niveaux opérationnels sont touchés et la nécessité d’un système de défense mobile, permettant un engagement rapide, est avérée. Installé sur un véhicule terrestre, ce système pourrait aussi participer à la protection de convois et unités tactiques. L’objectif avec HELMA-P est de disposer d’un système d’arme laser polyvalent, permettant la neutralisation de drone ou d’optronique, pouvant évoluer, à terme, jusqu’à la neutralisation de roquette, artillerie et mortier. Premières expérimentations du système HELMA-P de la société CILAS Dans le cadre du projet d’accélération de l’innovation pour la lutte anti-drone, mené par l’innovation défense lab, des essais d’arme laser ont été conduits pour la 1ère fois à DGA Essais de Missiles en semaine 42. Cette semaine d'essai est la première des cinq semaines programmées entre 2020 et 2021. Le système HELMA-P, installé sur trépied, a été expérimenté en conditions opérationnelles réelles. Les résultats se sont montrés prometteurs dès la 1ère semaine, notamment en raison du temps de neutralisation qui s’est avéré très court. Plusieurs tirs dits "fichants" (tirs vers le sol) ont été réalisés à une distance allant jusqu’au kilomètre sur différents modèles de drones. Ils ont permis de démontrer une bonne efficacité du système HELMA-P avec la destruction en vol de plusieurs drones. Les prochaines semaines d'essai permettront d'évaluer l'efficacité du système sur de nouveaux modèles de drones, mais également avec la réalisation de tirs sur des drones évoluant à plusieurs centaines de mètres d'altitude. Cette campagne d’essais permet non seulement de tester l’impact opérationnel du système HELMA-P, mais ouvre également la voie aux procédures d’expérimentation des lasers de puissance. Source: Ministère français des armées Modifié le 2 janvier 2022 par Lame 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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