Boule75 Posté(e) le 3 août 2017 Share Posté(e) le 3 août 2017 il y a une heure, Kiriyama a dit : Ça ne change rien : les gains en matière de consommation ne compensent pas ce qui est perdu par une société où les revenus sont trop déséquilibrés. Un pays ne tourne pas avec uniquement des commerces de luxe et des services pour personnes fortunées. On est d'accord mais jusqu'à maintenant, ces gusses là, on les payait, mais à Londres et ils consommaient largement en Angleterre. Actuellement on paye pour eux, France, Allemagne, les autres : ils facturent, ils prélèvent, ils manipulent les taux, font la compensation de la zone Euro, donc toi comme moi les payons, ils prélèvent leur dîme. En les rapatriant sur le continent ont change le lieu d'une bonne partie de leurs dépenses, et c'est derrière ça que Paris, Francfort Dublin et d'autres courent. Je n'ai rien dit d'autre, il n'est pas question de trickle down economics ou je-ne-sais-quoi. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 3 août 2017 Share Posté(e) le 3 août 2017 8 minutes ago, Boule75 said: On est d'accord mais jusqu'à maintenant, ces gusses là, on les payait, mais à Londres et ils consommaient largement en Angleterre. Actuellement on paye pour eux, France, Allemagne, les autres : ils facturent, ils prélèvent, ils manipulent les taux, font la compensation de la zone Euro, donc toi comme moi les payons, ils prélèvent leur dîme. En les rapatriant sur le continent ont change le lieu d'une bonne partie de leurs dépenses, et c'est derrière ça que Paris, Francfort Dublin et d'autres courent. Je n'ai rien dit d'autre, il n'est pas question de trickle down economics ou je-ne-sais-quoi. Il y a aussi une certaine volonté de faire exploser la place de Londres en tant que surconcentration financière; pas dans le sens de nuire à Londres la ville anglaise, mais de ne pas reproduire le schéma où une telle concentration effective de pouvoir peut produire plus d'effets encore que cette industrie, et à sa tête un certain nombre de géants, peuvent produire en tant qu'entités physiquement séparées. Leur pouvoir relatif peut en être significativement abaissé (même s'il restera inquiétant, ça de toute façon, c'est un acquis) en étant éparpillé sur 3-4 grandes villes dans des pays séparés. Qui plus est, à ce stade, avant de s'empresser de "compter les points" de la répartition continentale, notons quelques faits établis: - beaucoup de ces banques et autres institutions sont intéressées au fait de déménager pour échapper à une particularité de la place de Londres: la possibilité quasi infinie pour les traders de faire monter les enchères sur leurs revenus, et de changer de boîte trop facilement.... Ce qui est précisément ce contre quoi Macron a proposé son dispositif spécial sur le calcul des indemnités de départ de cette catégorie particulière d'employés du secteur bancaire, en plus d'avancer des changements dans la fiscalité des hauts revenus et les procédures judiciaires adaptées au droit et à la langue) anglo-saxon. Il vise ainsi bien plus les banques que les traders, ces mêmes banques qui n'ont, malgré les résultats de nouveau spectaculaires depuis quelques années, pas la même rentabilité qu'avant 2008, et ont réussi à compresser tous leurs coûts, y compris salariaux, SAUF pour les traders, qui prennent beaucoup (c'est certainement pas l'explication unique, ou même dominante, pour des marges insuffisantes à leurs yeux, mais ça aide, et ce niveau d'impunité et de puissance relative dans la négo par une caste somme toute peu nombreuse doit froisser les puissants). - de l'avis d'un banquier français installé de longue date à Londres (fondé sa boîte, vendu la dite boîte à un "grand", bossé pour le "grand", puis re-fondé une boîte qu'il dirige actuellement) à qui j'ai parlé, la place de Londres n'offre aucun avantage particulier sur la plupart des critères intéressants, hors (et ce peut être un gros "hors" selon le business) la faible transparence requise par l'endroit (de facto un paradis fiscal côté obscurité) et le niveau de complaisance du pouvoir. Côté taxation des individus, coût de la vie, coût de l'immobilier pour les surfaces de bureau, coût des opérations (notamment le système juridique).... Tout est jugé beaucoup trop cher, nettement plus en fait que sur le continent. L'autre inconvénient du déménagement reste le coût de transfert des centres du business. - à ce jour, il est inutile de dire que Paris, ou une autre ville, perd ou gagne cette "course", parce que quasiment aucune banque, surtout chez les grandes, n'a pris de décision; beaucoup attendent de voir, personne ne veut faire de pari, tous augmentent leur "investissement" en lobbying à Bruxelles et Londres (et dans quelques capitales), et la plupart espèrent en fait (et beaucoup se font sans doute pas mal d'illusions induites par l'habitude de la toute puissance) que rien ne changera, voire que la difficulté du Brexit, la division que cela cause au gouvernement, l'impréparation anglaise et les coûts de transition, tout comme les risques économiques pour les diverses parties, feront ultimement que le Brexit n'aura pas lieu, ou juste via une réalité inchangée et un statut de pure forme. Sans doute illusoire, mais largement encouragé par la récente déclaration de Juncker sur le destin des chambres de compensation, qui seraient laissées à Londres en échange d'un droit de regard fort de Bruxelles. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 3 août 2017 Share Posté(e) le 3 août 2017 il y a 4 minutes, Tancrède a dit : la récente déclaration de Juncker sur le destin des chambres de compensation, qui seraient laissées à Londres en échange d'un droit de regard fort de Bruxelles. Ca, ce serait une belle connerie : il s'agit vraiment d'un élément de souveraineté économique qu'on a aucune raison de laisser en dehors de la zone Euro. Si ces chambres stoppent, on perd de grosses parties du système bancaire... 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Marcus Posté(e) le 4 août 2017 Share Posté(e) le 4 août 2017 Il y a 17 heures, Boule75 a dit : Ca, ce serait une belle connerie : il s'agit vraiment d'un élément de souveraineté économique qu'on a aucune raison de laisser en dehors de la zone Euro. Si ces chambres stoppent, on perd de grosses parties du système bancaire... C’est peut être un coup de pression Luxembourgeois pour essayer de récupérer autre chose au niveau de l’Europe. Par exemple les administrations Européennes (banque, pharmacie) sur lequel le Luxembourg est candidat officiellement aux deux. Comme la France, l’Allemagne, l’Irlande, … 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 4 août 2017 Share Posté(e) le 4 août 2017 Le 13/07/2017 à 10:16, cracou a dit : Maintenant on peut se poser la question de la légitimité sociale de la chose. Résumons en une ligne: les transactions ont lieu et continueront. Faut-il donc les attirer ou les laisser aller ailleurs? Le 16/07/2017 à 00:49, cracou a dit : La réalité c'est que si tu ne l'attires pas il va ailleurs.... Je préfère l'attirer. Et moi je préfère la repousser aussi loin que possible du territoire français. Tu as bien résumé les avantages de la présence de ces activités d'agiotage. On pourrait en escompter un certain flux de revenus fiscaux, de consommations de prestige et d'activités induites. Flux qui ne doit pas être surestimé, vu toutes les entourloupes possibles en matière de contrat localisé dans un paradis fiscal, etc, mais flux bien réel cependant. Seulement voilà. Il y a aussi LE gros inconvénient. Lorsque ces activités, ou d'autres, génèrent une crise financière d'échelle systémique, l'expérience a prouvé que dans la quasi-totalité des cas - seule exception l'Islande - ce sont les citoyens des pays hôtes qui paient les pots cassés, à échelle de dizaines voire de centaines de milliards de pertes privées socialisées sous forme de nouvelle dette publique. On peut bien se scandaliser que les gouvernements s'avèrent tous les dupes et les p.... des financiers, qu'ils soient tous prêts à à voler leurs administrés pour éviter un "effondrement" du système spéculatif. Mais cela n'y change rien, les gouvernements continuent ainsi - dans le cas de la France, on peut citer Dexia et la participation à éponger un tiers de ses pertes, soit un montant final qui n'est pas encore connu mais pourrait dépasser les 20 milliards - et ils en redemandent pratiquement lorsqu'ils laissent les activités financières les plus risquées continuer sans aucun changement d'importance, même après avoir fait les poches des citoyens une première fois. Il faut donc partir du principe que c'est ce qui se passera encore la prochaine fois. Accueillir ces activités en France, c'est donc s'assurer un flux de quelques centaines de millions à quelques milliards de rentrées fiscales supplémentaires. Et des pertes de quelques dizaines à quelques centaines de milliards d'euros à la prochaine crise financière d'importance. Je n'ai pas envie que la France soit en faillite, comme l'Irlande passée en un an du statut de pays bien géré - ce que la France n'est déjà pas - au statut de pays surendetté... il faut dire que son déficit public pour l'année 2010 était de 32% du PIB, rapport sauvetage "obligé" des banques avec l'argent du contribuable, vous comprenez. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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