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Alexis

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  1. Ce n'est pas ça qui est prévu L'Allemagne va donner 2 de ses systèmes Patriot restants à l'Ukraine et acheter pour les remplacer 2 systèmes Patriot nouveaux. Du matériel qui n'existe pas encore. Pas du matériel qui serait pris dans les stocks américains Que Washington continue effectivement à refuser de laisser diminuer Telle est la réalité Telle est le cadre de pensée dont Trump est l'expression (ainsi que d'autres choses encore) Il fait une exception, et aussi il fait une bonne affaire commerciale, quand des Européens proposent de payer rubis sur l'ongle des armements américains nouveaux destinés à remplacer des armements européens supplémentaires envoyés à l'Ukraine C'est à peu près tout, je dirais. La menace de mettre 100% de taxe douanière à la Chine - avec des conséquences dévastatrices sur l'économie américaine - juste parce que Pékin continuera d'acheter du pétrole à la Russie dans 50 jours quand la guerre continuera n'a aucune crédibilité Les mots durs contre Poutine vu la cruauté de sa guerre sont d'une part certes justifiés... d'autre part sans aucune importance par eux-mêmes. Seules les actions comptent
  2. Les Druzes à As-Suwayda dans le sud de la Syrie sont systématiquement visés par la terreur islamiste du nouveau pouvoir Israël intervient par des frappes sur les milices, afin de secourir les Druzes et mettre fin à la terreur https://www.aa.com.tr/fr/monde/syrie-la-france-appelle-à-un-cessez-le-feu-à-suwayda-alors-qu-israël-menace-damas/3632650# « Le régime syrien doit laisser les Druzes de [Suwayda] tranquilles et retirer ses forces », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, ajoutant que « l’armée continuera de frapper les forces du régime jusqu’à leur retrait de la zone, et intensifiera bientôt sa riposte si le message n’est pas compris » Netanyahou s'adresse aux citoyens druzes d'Israël en leur demandant de ne pas franchir la frontière et en les rassurant, Israël ne reste pas inactif Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a lancé ce mercredi un appel solennel aux citoyens druzes d’Israël, alors que la situation dans le sud-ouest de la Syrie, notamment dans la région de Soueïda, continue de se détériorer. "La situation à Soueïda et dans le sud-ouest de la Syrie est très grave", a déclaré Netanyahou dans un message adressé à la communauté druze. "Tsahal agit, l’armée de l’air agit, d’autres forces agissent. Nous intervenons pour sauver nos frères druzes et éliminer les milices du régime." La Syrie condamne l' "agression perfide" d'Israël Le point de vue d'un analyste émirati (de toute évidence musulman) sur ces événéments Soueïda est engloutie par un terrorisme orchestré. Les milices islamistes ciblent les civils druzes par des tirs de snipers et des bombardements. Les hôpitaux se transforment en morgues. Les écoles deviennent des nids de snipers. Femmes et enfants sont condamnés à mort simplement parce qu'ils existent. Ces groupes armés ne recherchent ni réforme ni libération. Ils prospèrent sur l'humiliation, la domination et la peur. Une communauté qui a défendu son indépendance pendant des générations se retrouve désormais seule, entourée d'ennemis qui qualifient leur destruction de victoire. Israël a choisi d'agir, guidé par le devoir plutôt que par les applaudissements. Ce sont les liens de parenté et l'impératif moral de protéger la vie qui définissent sa position, et non des slogans. La « nouvelle armée » à l'origine de cette horreur est saturée de militants et de criminels se faisant passer pour des libérateurs. Leur objectif est la terreur, et non un avenir fondé sur la justice. Les puissances occidentales observent en silence, se retranchant derrière des discours creux sur « l'équilibre » et la « retenue ». Leur crédibilité s'effondre à chaque heure de silence. Les Druzes ne demandent pas la pitié. Ils revendiquent le droit de vivre librement dans leur patrie sans crainte d'être anéantis. Les gouvernements et les institutions qui prétendent défendre la dignité humaine doivent désormais le prouver par des actes. L'histoire ne se souviendra pas des hashtags ni des déclarations prudentes. Elle se souviendra de ceux qui ont eu le courage de défendre les derniers gardiens de l'esprit véritable de la Syrie, et de ceux qui ont choisi de détourner le regard tandis que la montagne s'écroulait. Avis perso : un djihadiste reste un djihadiste. Il met un costume-cravate, il vient serrer la main de Macron à l'Elysée... ça reste un djihadiste
  3. J'en profite pour dévoiler en avant-première le nom du prochain président français ... Non, pas d'inquiétude, ce n'est pas Supertrump
  4. Le FT rapportait hier une conversation entre Trump et Zelensky dans lequel le président américain aurait incité son homologue ukrainien à frapper Moscou. La porte-parole de la présidence américaine avait déjà démenti, accusant le FT de propager de fausses nouvelles C'est maintenant au tour de Trump d'insister 1. Non, il ne soutient pas des frappes ukrainiennes sur Moscou 2. Non, il ne va pas fournir à l'Ukraine des missiles longue portée JASSM Je soupçonne qu'il y a eu "derrière le rideau" une "explication de gravures" entre Moscou et Washington, sur le thème "Cela pourrait être l'étape décisive vers une escalade militaire". Le genre d'argument propre à faire "réfléchir" le président américain
  5. Texte très intéressant de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, par l'analyse comparée qu'il fait de la guerre d'Ukraine avec les deux autres guerres de position qui peuvent lui être comparées, première guerre mondiale et guerre Iran-Irak. Les parallèles sont très éclairants Sa thèse est que l'Ukraine a déjà perdu la guerre, de même que l'Allemagne l'avait déjà perdue à l'été 1918, mais qu'on ne le sait pas encore, ou plus exactement que nous vivons majoritairement dans le déni. Il en discute les raisons, et s'interroge sur les conséquences si ce déni continuait même au-delà de la défaite ukrainienne Je reproduis l'ensemble de ce texte, à mon avis très riche Stéphane Audoin-Rouzeau : «Nous sommes dans le déni de la défaite de l’Ukraine car c’est aussi la nôtre» GRAND ENTRETIEN - L’historien de la Première Guerre mondiale et fervent soutien de Kiev se désole des leçons oubliées de 1914-1918, une guerre de position comme aujourd’hui, où défaite et victoire demeurent longtemps invisibles, et redoute un prochain déni dans l’après-guerre. Directeur d’étude à l’EHESS et président de l’Historial de la Grande Guerre, Stéphane Audoin-Rouzeau est l’un des grands historiens français de la Première Guerre mondiale . Sa vingtaine d’ouvrages dessine une vaste anthropologie de la violence, qui s’appuie sur une étude des mentalités, tant des soldats que des opinions publiques. Fervent soutien de l’Ukraine, il dénonce depuis longtemps un déni de guerre occidental dont les conséquences sont lourdes pour Kiev puisqu’il considère que les Ukrainiens ont déjà perdu la guerre . Les raisons de cette défaite encore invisible se révèlent dans la nature de la guerre de position : pour Stéphane Audoin-Rouzeau, les leçons du premier conflit mondial sont aussi utiles que cruelles. Vous parlez d’un déni de guerre. Mais de quand datez-vous ce déni ? On en débattra longuement entre historiens dans le futur, mais il existe un déni ancien qui dépasse la guerre d’Ukraine. Nos sociétés croient encore à la disparition de la guerre. Collectivement, nous ne sommes pas sortis de cette sorte de parousie de la paix définitive, en Europe occidentale du moins. C’est moins vrai en Europe orientale où l’inquiétude a été précoce. Dans son cas, le déni est tombé au moins dès 2014, à partir de l’invasion de la Crimée. Plus à l’Ouest, nous n’avons absolument pas entendu l’avertissement lancé dès l’invasion de la Géorgie en 2008, puis confirmé par l’intervention russe en Syrie en 2015. L’un des signes les plus étonnants de ce déni a été l’invitation de Poutine à Brégançon en 2019. Et il s’est poursuivi jusqu’aux semaines qui ont précédé l’entrée en guerre de la Russie le 24 février 2022. En tant qu’historien de la Grande guerre, c’est ce qui m’a le plus marqué. Pourquoi ? En 1910, le député travailliste britannique Norman Angell a écrit un livre qui a été un best-seller, traduit en français sous le titre La Grande Illusion en 1911. Angell était un pacifiste, certes, mais de tendance libérale, non pas un socialiste ou un internationaliste. Pour lui, la guerre entre grandes puissances européennes était irrationnelle puisque leur interpénétration économique et financière ferait que chacun combattrait ses propres clients, au risque que tout le monde finisse ruiné. Par certains côtés, il avait parfaitement raison : la guerre était absurde. Cela n’a pas empêché qu’elle ait lieu, et aucun des arguments de Norman Angell n’est arrivé à la conscience des dirigeants au moment de la crise de la fin juillet 1914. Nous avons été dans une situation comparable avant le 24 février 2022, quand presque tous les experts – universitaires, services de renseignement, militaires, journalistes – se rassuraient en considérant qu’il serait irrationnel pour Poutine d’attaquer. Oui, c’était irrationnel, ils avaient totalement raison. Mais il a attaqué. Trump semble avoir été victime du même type d'illusion "Ce qui est rationnel économiquement, c'est ce que les gens feront". Il a cru fermement que s'il proposait à Poutine de juste arrêter la guerre en l'état, en échange de la reprise de toutes les relations économiques, Poutine aurait des dollars plein les yeux et qu'il sauterait sur l'occasion. Il est déçu et froissé que ce ne soit pas le cas Mais bien sûr, la rationalité économique n'est pas la seule rationalité possible. Poutine a la rationalité d'un conquérant et d'un militant de l'idéologie du Monde russe. Pas celle d'un homme d'affaires Ce n’est pas nouveau, le philosophe Henri Bergson écrivait que la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale, celle-ci lui apparaissait « tout à la fois comme probable et impossible » … Absolument, c’est ce fameux texte des années 1930 où Bergson décrit l’entrée du temps de la guerre dans la pièce, telle une ombre… La guerre paraît inconcevable jusqu’à ce qu’elle ait lieu. Pour la concevoir, il faut accepter que le temps de la guerre ne soit pas le temps de la paix. Excusez-moi de ce truisme ridicule, mais c’est en réalité difficile à comprendre et à faire admettre : pris dans chacun de ces temps radicalement différents, les acteurs sociaux réagissent également différemment. Or, du point de vue du pouvoir russe, ce temps de la guerre avait déjà commencé avant le 24 février 2022. Nous n’avons pas réussi à concevoir ce basculement. La propagande russe, loin de reconnaître ce temps de la paix en Europe, considérait au contraire que la Russie était menacée militairement par ce qu’elle nommait l’«Occident collectif» … Cela fait déjà très longtemps qu’en Europe, la guerre est perçue comme toujours défensive, y compris chez l’attaquant ! C’est en cela que ce conflit est extrêmement intéressant à lire au prisme de 1914-1918. À l’époque, absolument tout le monde, déjà, se défendait ! Chacun en était profondément persuadé, qu’il s’agisse des dirigeants ou des opinions publiques. Bien sûr, c’est vraiment l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne qui ont la responsabilité primaire (mais non pas exclusive) du conflit, mais elles vivaient leur déclaration de guerre comme purement défensive. David Fromkin dans "Le dernier été de l'Europe" dit quelque chose de semblable, il affirme que les élites politico-militaires allemandes étaient convaincues que la guerre européenne était de toutes façons inévitable. En commençant la guerre à l'été 1914, elles n'ont pas eu l'impression de causer cette guerre, mais simplement de décider "Maintenant", de fixer le moment de quelque chose qui dans leurs conceptions arriverait quoi qu'il en soit. La cause de la guerre était moins la décision de tel ou tel que l'ensemble des idées que ces élites partageaient De même, tout artiste de la propagande et du mensonge qu'il soit, il est tout à fait possible que Poutine soit sincèrement persuadé de ne pas être à l'origine de cette guerre. La cause profonde n'étant pas la décision d'un individu, mais l'ensemble des idées prégnantes dans les élites gouvernementales russes, qui ont produit l'individu à même de prendre cette décision Jusqu’à la fin, les soldats allemands ont le sentiment, très intériorisé, qu’ils se défendaient, alors qu’une illégitimité profonde, vécue par tous, s’attache au fait d’être l’attaquant. Si l’on considère la subjectivité des acteurs sociaux, ce sont deux patriotismes défensifs qui s’affrontent. Vous notez une autre similarité entre la Première Guerre mondiale et l’Ukraine car il s’agit dans les deux cas d’une guerre de position… Il y a peu d’exemples historiques de cette forme de guerre, très récente, car elle exige des armements qui n’ont été disponibles qu’à la fin du 19e siècle. Structurellement, il s’agit d’une guerre de siège, mais menée en rase campagne sur des centaines de kilomètres. Il n’y a eu que trois conflits de ce type : la Grande Guerre (de la fin 1914 jusqu’au printemps 1918, pas au-delà) ; la guerre Iran-Irak (de 1980 à 1988) ; la guerre d’Ukraine (à partir d’avril 2022, pas avant). Quels sont les invariants d’une telle guerre ? Le point principal est la supériorité de la défensive sur l’offensive. Si cela n’avait pas été le cas, l’Ukraine aurait été battue depuis longtemps. Pendant la Première Guerre mondiale, déjà, il fallait franchir un «no man’s land» saturé de barbelés, l’une des armes les plus efficaces du début du 20e siècle. Puis, il y a eu les champs de mines, qu’on a vus en Iran-Irak et que l’on voit aussi en Ukraine. C’est une barrière d’interdiction d’une compacité extraordinaire. Les Ukrainiens s’y sont heurtés à l’été 2023 lors de leur contre-offensive ratée, et les Russes depuis 2024. Ainsi, on ne peut pas percer sur des dizaines de kilomètres de large et briser le front adverse. On observe une sorte de régression dans les trois conflits. En Ukraine, les hélicoptères et les avions volent très peu au-dessus et au-delà de la ligne de front. Il n’y a pas non plus de grandes offensives blindées. Jamais on n’a observé quelque chose de similaire à la bataille de Koursk de 1943. Ainsi, le combat repose-t-il massivement sur l’infanterie. Et en même temps sur la puissance de feu… Oui, c’est encore un autre invariant de ce type de guerre. Au départ, cette puissance de feu était liée à l’artillerie, avec le canon comme arme de domination du champ de bataille pendant la Première Guerre mondiale. On retrouve cette domination écrasante du canon en Ukraine, jusqu’en 2024. Malheureusement, la Russie a toujours eu une très bonne artillerie et elle a eu, contrairement aux Ukrainiens, les moyens de l’alimenter, là où ces derniers se sont retrouvés à court de munitions pendant une bonne partie de l’année 2024. Mais le drone n’a-t-il pas pris le relais ? Les drones ont pris l’ascendant sur l’artillerie au cours de l’année dernière, vérifiant cette vieille règle clauzewitzienne que la guerre est un caméléon et que la vitesse d’adaptation est cruciale dès lors que les économies industrielles sont lancées à plein régime. C’est en considérant ces invariants que vous en êtes arrivé à une conclusion radicale, exposée lors d’une audition au Sénat en avril : selon vous, l’Ukraine a déjà perdu la guerre… Effectivement, au moment où nous parlons, l’Ukraine semble malheureusement avoir perdu la guerre, probablement dès l’été 2023, quand il a été manifeste que sa contre-offensive, très attendue, avait échoué. On pourrait imaginer un retournement spectaculaire, mais on ne voit pas bien comment. Bien sûr, lorsque l’on dit cela, les gens sont choqués car il est insupportable de se dire que l’Ukraine a perdu la guerre. Ça l’est aussi pour moi. Mais voilà : il est inutile de rester dans l’incantation, il faut sortir d’un nouveau déni, celui de la défaite, après celui de l’éventualité de la guerre elle-même. Car j’ajouterai une autre caractéristique de la guerre de position : on ne discerne pas immédiatement la défaite quand celle-ci se profile. Elle est longue à apparaître. Ce n’est pas comme à Stalingrad, où il y a un vaincu qui quitte le champ de bataille et un vainqueur qui l’occupe. Ce n’est pas comme la blitzkrieg de mai-juin 1940. Dans une guerre de position, ce sont deux corps de bataille qui, l’un contre l’autre, s’usent lentement. À la fin seulement, il apparaît que l’un s’est usé plus vite que l’autre. Ça a été le cas en 1918 ? Justement, faisons une petite expérience de pensée. Imaginons qu’au début du mois d’octobre 1918, on ait réuni dans un pays neutre un ensemble d’experts militaires, de journalistes et d’historiens pour leur demander leur avis sur la situation. Et supposons maintenant que quelqu’un a alors avancé que l’Allemagne avait déjà perdu la guerre. Eh bien, tout le monde aurait poussé des hauts cris ! À cette date, le Reich occupe encore d’immenses territoires à l’est au détriment de la Russie, depuis le traité de Brest-Litovsk. Elle occupe toute la Belgique et encore de larges fractions du territoire français. Certes, l’armée allemande recule depuis l’été, c’est une chose entendue, mais nulle part le front n’a cédé. Les Allemands infligent des pertes importantes aux Alliés puisque ce sont ces derniers qui sont à l’offensive et ce sont donc eux qui prennent les risques les plus lourds. Où est donc la défaite allemande ? En réalité, la défaite allemande est certaine depuis juillet-août 1918. Elle a eu lieu, mais elle n’est pas encore apparente. Depuis l’été, l’état-major allemand le sait très bien et demande le lancement de négociations. Sauf que le pouvoir politique ne le comprend pas, l’opinion publique allemande non plus et ne le comprendra jamais. Cette non-compréhension de la défaite de 1918 sera l’une des raisons de la poussée du nazisme. Le risque dans une guerre de position, c’est qu’à force d’usure, celui qui tient le plus longtemps relance une guerre de mouvement. En Ukraine, ce n’est pas le cas à ce stade : les Russes continuent leur grignotage territorial, mais les Ukrainiens ne s’effondrent pas. Là encore, pensons à la Première Guerre mondiale. Quand les Alliés lancent leur contre-offensive en juillet 1918, celle-ci est générale, mais en dehors des Américains, les soldats ne sont plus capables d’attaquer. Ils ont tellement l’habitude de se jeter au sol au premier danger que tout le monde fait montre d’une extrême prudence. Mais on aurait pu imaginer qu’une partie du front soit percée et en ce cas... l’Allemagne n’avait plus de réserves pour boucher les trous. C’est pourquoi les risques d’une offensive russe en Ukraine, cet été, m’inquiètent : compte tenu de la disproportion des forces, pourrait-elle briser le front ? On entrerait alors dans une autre configuration, car toute rupture du front risquerait de produire un effet moral puissant sur les forces armées ukrainiennes, sur le pouvoir politique et sur l’opinion publique. Rien n’est écrit encore ! Absolument, car dans une guerre de position, pour rompre le front, il ne suffit pas de faire un petit trou dans le dispositif adverse, il faut une percée de plusieurs dizaines de kilomètres de large. Sinon, les forces s’engagent dans la brèche, mais sont aussitôt cernées, puis attaquées sur leurs flancs. À une moindre échelle, les Russes pourraient malgré tout réussir à prendre certaines villes qu’ils ambitionnent depuis longtemps, comme Pokrovsk, et cela pourrait porter un coup au moral ukrainien. Oui, mais Pokrovsk est sur la ligne de front. Pour l’instant, Vladimir Poutine est très loin de pouvoir prendre Kiev, Dnipro, Zaporijia, Kherson, Mykolaiv ou Kharkiv. Ce sont pourtant de grandes villes qu’il a attaquées en février 2022… La bonne question n’est pas de savoir si Ukraine a perdu la guerre, ça me paraît malheureusement trop évident, mais de savoir jusqu’où elle va la perdre. Sur la base du rapport de force actuel, ou bien sur celle d’un rapport de force plus défavorable encore ? Cela déterminera si la défaite ukrainienne représente, ou non, une victoire russe sur le plan stratégique. Car la situation de la Russie au sortir de la guerre, même si elle est victorieuse tactiquement, pourrait s’avérer extrêmement difficile. C’est le plus long terme qui nous le dira, comme toujours avec les guerres. La position de vainqueur et de vaincu s’inverse parfois de manière étonnante… Oui, mais voilà, Poutine semble très conscient de ce risque. C'est pourquoi il ne réduit pas d'un iota ses exigences très dures vis-à-vis de Kiev, dont la combinaison organise la satellisation définitive de l'Ukraine subsistante (c'est-à-dire : moins les parties qui serait annexées) par la Russie Il a malheureusement compris que s'il subsistait un Etat ukrainien indépendant, même nettement plus petit, cet Etat serait l'expression d'un rejet beaucoup plus brutal par les Ukrainiens de la proximité avec la Russie que le rejet même de 2021 (après la guerre du Donbass). Bref qu'il aurait en fait consolidé un Etat ukrainien (farouchement) indépendant, alors que son objectif principal est d'empêcher qu'un tel Etat continue à exister Poutine étant conscient que l'arrêt de la guerre avant que la totalité de ses exigences soit satisfaite serait une défaite stratégique pour son idéologie de "Monde russe", une défaite de l'Ukraine si elle se confirme ne pourra être qu'une défaite "extrême". Pas de "grâce" du vainqueur à attendre. Pas d'autre Etat "ukrainien" subsistant qu'une marionnette lobotomisée de la Russie Vous parlez beaucoup de la Première Guerre mondiale, mais moins de la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988. Quelles leçons en tirer ? J’ai visité l’ancien front Iran-Irak à deux reprises, la morphologie de ce conflit était assez différente car les forces en présence ne pouvaient pas construire de tranchées, en raison du terrain. À la place, ils construisaient des talus au bulldozer. Mais c’était bien une guerre de position, avec les mêmes invariants. Les Iraniens attaquent massivement et constamment à travers les champs de mines irakiens, de façon absolument sacrificielle, lors des offensives de Kerbala ! Mais, à la fin, l’armée iranienne s’est tellement usée qu’elle n’a plus la possibilité d’attaquer. L’ayatollah Khomeyni n’a pas d’autre choix que de signer la paix et d’accepter de «boire la coupe de poison» que lui tend l’Irak, selon sa propre expression. Le défenseur peut donc épuiser l’attaquant. Cet exemple peut-il être un motif d’espoir pour l’Ukraine ? Il est vrai que, dans une guerre de position, la force vive d’une attaque diminue progressivement. C’est ainsi que le défenseur épuise l’attaquant. En 1916, pendant la bataille de la Somme, les Allemands ont érigé six lignes de défense face aux Alliés ! Mais, en Ukraine, n’oublions pas que ce sont les Ukrainiens qui se sont épuisés lors de leur offensive de l’été 2023 face à de très puissantes défenses russes. Ils ont alors perdu cet avantage qu’ils avaient acquis, notamment à l’automne 2022 pendant lequel ils avaient mis en difficulté les Russes, dont les forces n’étaient pas encore proportionnées pour une guerre d’une telle intensité. Mais, depuis, les Russes sont repassés à l’offensive. Dorénavant, la balance des forces est en leur faveur, et de plus en plus semble-t-il. Ils ont pour eux leurs terribles bombes planantes, mais aussi des drones filoguidés qu’ils maîtrisent mieux et plus intensément que les Ukrainiens. Quant aux drones à longue portée, à l’origine iraniens, ils en tirent désormais plusieurs centaines par jour. Kiev craint qu’ils franchissent le chiffre quotidien du millier ! Les défenses ukrainiennes, en face, sont saturées. Surtout, il y a la puissance démographique de la Russie qui compte 144 millions d’habitants quand l’Ukraine en comptait 40 millions avant-guerre et aujourd’hui beaucoup moins. C’est terrible à dire, mais quand le négociateur russe à Istanbul a demandé aux Ukrainiens combien de temps ils étaient prêts à se battre, en ajoutant que les Russes pouvaient se battre un, deux, trois ans, voire éternellement, il y avait malheureusement quelque chose d’assez exact dans cette déclaration. Ne faites-vous pas le jeu du Kremlin ? Ayant énormément travaillé sur la question de l’opinion publique durant la Première Guerre mondiale, ce qui m’intéresse est justement le fait que personne ne puisse tenir ce discours dans l’espace public. Pourquoi, selon vous ? Si les politiques – ce serait à eux de le dire – reconnaissaient que l’Ukraine a perdu la guerre, il faudrait logiquement qu’ils ajoutent un codicille : « elle l’a perdue à cause de nous ». C’est très pénible à dire, mais à dire vrai, nous l’avons d’une certaine manière perdue plusieurs fois. D’abord avant la guerre, car nous avons été incapables de comprendre que la Russie allait attaquer. Ensuite pendant la guerre, car nous avons été dans le déni de l’inadaptation de notre soutien à l’Ukraine : tout ce que nous avons livré à Kiev, en armes et en équipements, est arrivé trop tard, à contretemps par rapport à la situation sur le champ de bataille. En particulier à cause de l’Allemagne, l’Ukraine s’est battue avec une main dans le dos, voire les deux. On se raccroche à l’héroïsme des Ukrainiens et à leur habileté pour compenser la supériorité de la Russie, qui a aussi connu des échecs flagrants durant ce conflit. A-t-on pris nos désirs pour des réalités ? L’héroïsme ukrainien, qui nous a été profondément sympathique – et à juste titre ! –, nous est apparu comme une promesse de victoire, comme si la victoire obéissait à une forme de morale. Mais la guerre n’a strictement rien à voir avec la morale ! Quant à la Russie, oui, Dieu sait qu’on a moqué ses échecs initiaux, absolument spectaculaires. Mais on a oublié que c’était le pays de Stalingrad et de Koursk, et qu’il existe dans ce pays une capacité d’adaptation absolument extraordinaire. La Russie a gravi la «learning curve» militaire assez lentement, mais elle l’a gravie : les forces russes auxquelles les Ukrainiens se sont heurtés à l’été 2023 n’étaient plus du tout celles de 2022, et celles d’aujourd’hui moins encore. C’est cette réalité que nous ne voulons pas voir. Nous n’avons pas non plus voulu admettre que la propagande poutinienne – toutes ces références à la Grande guerre patriotique et à la soi-disant dénazification de l’Ukraine – pouvait être profondément intériorisée par de larges couches de la population russe. Pour reprendre une très intéressante expression de l’historien Nicolas Werth, en tant qu’«historien en chef», Poutine a réalisé une mobilisation du souvenir historique russe très probablement efficace. On n’est pas devant une population fondamentalement sceptique sur le bien-fondé de la guerre, même si les Russes ne se réjouissent pas, évidemment, de la poursuite de l’affrontement. Mais l’historicité particulière de la société russe demeure un socle très puissant d’un effort de guerre russe qui se poursuit sans difficultés majeures. "Historicité particulière" est un mot joli, ou une litote, pour désigner la perméabilité impressionnante de l'opinion russe aux manipulations du récit historique pour servir les guerres de l'idéologie du "Monde russe" Déni avant la guerre, déni pendant la guerre, déni face à la défaite… Voyez-vous un déni au-delà ? La capacité historienne à analyser le présent est parfois pertinente, mais la capacité d’anticipation de l’histoire, en tant que science sociale, est égale à zéro. En revanche, d’ores et déjà, nous n’arrivons pas à imaginer qu’une fois que la Russie aura gagné la guerre d’Ukraine – et on ne sait pas exactement en quels termes et jusqu’où elle va la gagner –, elle pourrait décider de la poursuivre. Cette hypothèse reste en dehors, pour l’instant, de notre horizon d’attente. Qu’ils y aient des stratèges, des militaires qui y réfléchissent, c’est heureux, mais il me semble que d’un point de vue collectif, nous n’arrivons pas à concevoir que la Russie pourrait commencer à tester l’article 5 de l’Otan en s’attaquant, par exemple, à l’Estonie ou à la Lituanie. On sait que c’est possible, mais c’est, en tout cas en Europe occidentale, une pure hypothèse théorique. Le déni de guerre domine, encore et toujours. Jusqu’à quand ? Je partage tout à fait, à ma simple petite échelle personnelle. Je suis capable d'énoncer pourquoi il est possible qu'après avoir atteint ses objectifs de guerre en Ukraine (Courant 2026 ? Plus tôt ?) Poutine décide d'utiliser la majorité des forces russes, qui seront dégagées de la guerre d'Ukraine, pour une action de force contre l'un des pays Baltes, ou les trois. Pourquoi, même s'il n'est pas certain qu'il choisisse d'aller de l'avant, le dossier "Annexion des pays Baltes" sera certainement sur son bureau, et pourquoi il y aura des arguments pour "y aller" : forces disponibles et population déjà mobilisée, Européens encore à peine réarmés, Américains moyennement convaincus de la nécessité de défendre et dirigés par un président velléitaire... Mais je ne suis pas capable de le ressentir, de réagir émotionnellement à la perspective - pourtant tout à fait réaliste, je peux le voir - de mon pays forcé dès l'année prochaine de choisir entre d'une part abandonner un allié en rase campagne (et donc laisser s'écrouler tout son système d'alliances...) et d'autre part participer à une guerre dure et meurtrière, où des milliers de mes concitoyens pourraient mourir, où des missiles de croisière pourraient tomber sur mon pays Bien sûr, mon incapacité personnelle à faire marcher l' "intelligence émotionnelle" dans ce cas n'a pas de conséquence sérieuse. Mais si elle est partagée par les décideurs en France et dans les pays alliés ...
  6. Oups, je n'ai pas assez relu la traduction automatique C'est une coquille du robot. La phrase d'origine est Pistorius betonte aber, dass es ausschließlich der Abschreckung diene Dont une traduction plus conforme est Cependant, Pistorius a souligné que cela avait uniquement un but de dissuasion
  7. Berlin participe au programme ELSA pour concevoir et fabriquer des armes à très longue portée en coopération européenne avec la France Berlin a aussi parlé de concevoir et fabriquer de telles armes en coopération européenne avec la Grande-Bretagne Et maintenant Boris Pistorius fait une demande d'achat aux Etats-Unis de lanceurs Typhon aptes à porter des Tomahawks terrestres Le ministre de la Défense souhaite « améliorer la capacité de dissuasion de l'Allemagne ». Le système de missiles américain Typhon devrait y contribuer. Lors de sa visite à Washington, Boris Pistorius a soumis une demande d'achat Le gouvernement allemand a l'intention d'acquérir le système de missiles américain Typhon pour combler une lacune au sein de la Bundeswehr . Ce système d'arme peut tirer des missiles d'une portée d'environ 2 000 kilomètres. « En termes simples, il s'agit de lanceurs terrestres capables de tirer divers missiles guidés à différentes distances », a déclaré le ministre de la Défense Boris Pistorius ( SPD ) aux journalistes lors de sa visite à Washington Ce système d'arme pourrait également atteindre des cibles en Russie. Cependant, Pistorius a souligné qu'il servait uniquement à dissuader les États-Unis. Les systèmes Typhon devraient être déployés jusqu'à ce que les États-Unis disposent de leurs propres systèmes de ce type. L'achat n'est pas encore finalisé. Les États-Unis étudient actuellement leur volonté de fournir ces équipements. Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a salué cette demande lors d'une réunion, a déclaré Pistorius Le point crucial est que la portée de ces systèmes d'armes est nettement supérieure à celle dont dispose actuellement l'Europe , a déclaré Pistorius. « L'Allemagne peut donc accroître considérablement ses propres capacités de défense, ainsi que ses capacités de dissuasion, mais aussi celles de l'Europe, ce qui est crucial. » (...) Bon, bien sûr, la fin de l'article donne un contexte important, je dirais probablement crucial Comme l'a rapporté l'agence de presse Reuters, la discussion a également porté sur un éventuel retrait des troupes américaines d'Europe. Hegseth a assuré son homologue allemand qu'une approche coordonnée serait adoptée dans un tel cas. Pistorius se rend aux États-Unis pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de l'administration Trump en janvier. Je pense qu'il faut être prêt à comprendre que la liberté d'action de Berlin est entravée par sa dépendance perçue envers les troupes américaines qui stationnent en Allemagne, et qui contribuent à sécuriser le pays. Bref, si l'Allemagne choisit finalement de s'éloigner de la coopération européenne pour s'engager davantage encore dans la dépendance envers les Etats-Unis, non seulement c'est évidemment leur droit, mais cela peut être compris, même si ça ne fait pas nos affaires ==>Ce que j'aimerais bien en revanche, et je ne pense pas être le seul, c'est que Berlin cesse de jouer au "chat de Schrödinger" ! L'Allemagne à la fois coopère pour davantage d'indépendance avec ses voisins européens ET s'enfonce encore plus dans la dépendance envers Washington. Les deux fonctions d'onde sont superposées, les deux états coexistent même si parfaitement contradictoires. Et non seulement quand on ouvre la porte de la boîte c'est l'un ou l'autre qui est choisi au hasard, mais surtout si on réouvre la boîte un peu plus tard ça peut être un autre état qui apparaît... mais qui changera encore la fois d'après !
  8. Ce compte fournit une compilation utile de réactions de commentateurs russes à la décision de Trump. Je coupe la partie propagande du type "c'est nous qui voulons la paix" qui n'est pas intéressante, le reste l'est davantage, il permet d'apprécier à quel point on tremble dans ses bottes à Moscou Force est de constater que... pas trop, en fait Les « élites » russes et les « correspondants militaires » populaires réagissent aux « 50 jours » de Trump « Trump a donné 50 jours à la Russie pour libérer enfin quatre de nos régions : Kharkiv, Odessa, Dnipropetrovsk et, idéalement, Kiev. Il a ensuite promis de se mettre en colère et d'imposer des droits de douane de 100 % sur nos clients en pétrole, l'Inde et la Chine. La menace est sérieuse. Nous avons donc 50 jours pour terminer tout ce que nous n'avons pas terminé ces 25 dernières années. Je pense que dans les circonstances actuelles, n'importe quelle arme peut être utilisée à n'importe quelle fin. Nous avons 50 jours pour gagner.» - Douguine La déclaration du président des États-Unis n'a manifestement pas répondu à la promesse de « chaleur émotionnelle » divulguée par les médias américains. Trump n'a annoncé ni mesures antirusses immédiates ni confiscation d'actifs de la Fédération de Russie illégalement bloqués au profit des nazis ukrainiens, comme le lui ont attribué des « sources bien informées ». Scénario conservateur ou manœuvres réfléchies ? Donald Trump cherche à trouver un équilibre entre le « parti de la guerre » occidental et les modérés, sans pour autant tomber dans une confrontation directe avec le Kremlin. Il menace donc du poing, évoque des « menaces différées » et, de fait, reporte le soutien à Kiev sur les Européens. (...) Les objectifs de l'OMS seront atteints dans tous les cas, que ce soit par la négociation ou sur le champ de bataille. - Leonid Slutsky Trump est en colère. La planète Terre refuse de lui obéir. Enfin, certains pays obéissent habituellement. La Russie, non. Et cela agace beaucoup Trump. Trump joue des tours : 50 jours, « Je vais faire une déclaration », on enverra des « Patriots » en Ukraine… Et alors ? Il est fort possible que Trump, en tant que « roi du monde en cinq minutes », commence maintenant à faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle capitule. Il ne parviendra pas à les convaincre. Cela ne se passera pas bien. Vous devinez comment Trump s’imposera alors ? Il se fiche des Ukrainiens, l’essentiel est « d’être un roi ». Mais le monde n’est plus le même… - Alexander Sladkov (...) Les paroles sur 50 jours ne sont que du bluff, des mensonges. geste, « connerie » (c'est d'ailleurs un mot exact, dans le style de Trump. Pouvez-vous choisir un synonyme plus beau ?). C'était le cas. Et ce n'est plus le cas. Une nouvelle réalité est arrivée. La motivation de Trump a changé. - Sergueï Markov Trump a accordé 50 jours non pas à la Russie, mais à Kiev. (...) Dès qu'il a vendu l'augmentation de 5 % des dépenses militaires aux pays de l'OTAN, il a annoncé qu'il n'avait pas l'intention de dépenser davantage pour la guerre : il faut placer des armes dans le « trou noir » ukrainien, et vous les paierez. Nous vous fournirons des canons et des missiles. Les fabricants d'armes sont satisfaits, et les Européens ne sont pas mécontents ; ils vont maintenant également renouveler leurs stocks. (...) De toute évidence, le Vieux Continent livrera ses armes usagées à l'Ukraine et gardera les nouvelles pour lui. Ni Trump ni Rutte n'ont parlé d'armes offensives. et des missiles à longue portée. Car le président américain ne veut pas être associé à cette guerre. Concernant les droits de douane, nous avons déjà constaté la capacité de Donnie à jongler avec les conditions, les intérêts, les taxes et autres restrictions, en prenant exemple sur d'autres pays. En résumé, Trump a accordé 50 jours non pas à nous, mais à l'Ukraine. Pour que, d'ici la fin de l'été, elle prenne conscience de sa position, qui ne lui permet pas d'imposer ses conditions. Se laissant une marge de manœuvre, il espère que d'ici la fin de cette période, la Russie sera en mesure de renforcer ses positions de négociation, ce qui obligera Kiev à céder. Et le dirigeant des États-Unis sera « à nouveau » parmi les gagnants. Personne n'y est opposé. - Sasha Kots (...) Après hier, tout le monde s'attendait à des déclarations choquantes : sur les milliards d'avoirs gelés de la Fédération de Russie saisis, sur une quantité colossale d'armes destinées à l'Ukraine, sur l'adoption du plus important train de sanctions de l'histoire des États-Unis et sur le fait que Poutine a commis une grave erreur en trompant Trump et qu'il devrait en payer le prix. Ouais. Et qu'est-ce qu'on voit au final ? Une déclaration sur son mécontentement extrême envers la Russie, une fois de plus, OH MON DIEU, et sa menace d'instaurer des tarifs douaniers dans 50 jours, dont la Russie et les Russes en général se fichent éperdument. Et dans 50 jours, il reportera ces tarifs douaniers de 50 jours supplémentaires, et ainsi de suite indéfiniment. On dirait un vantard qui menace de vous baiser la gueule, qui recule lorsqu'il vous rencontre en personne, mais qui promet de vous punir plus tard. » - Pozdniakov.
  9. Il semble que "90 missiles PAC2 GEM" israéliens aient déjà été transférés à l'Ukraine en janvier dernier, par suite du retrait de service actif de ces systèmes dans l'armée israélienne L'article ne me semble pas clair sur la question s'agissait-il du transfert seulement de munitions, ou aussi des systèmes eux-mêmes. Du coup, je ne sais pas si Israël a encore, ou pas, des éléments de Patriot PC2 GEM que les Européens pourraient encore leur acheter
  10. Le point qui suscite mon scepticisme, c'est la nature de la menace envers la Russie pour le cas (oh ce serait très très surprenant !) où Moscou n'aurait pas encore signé un cessez-le-feu d'ici 50 jours. Trump affirme que des sanctions secondaires seront mises en place "de 100%" contre les pays qui continuent d'acheter gaz ou pétrole à la Russie. C'est-à-dire qu'il menace de mettre 100% de taxe sur les importations indiennes, européennes... et chinoises () ! En début d'année, Trump est parti bille en tête pour mettre 145% de taxe sur les importations chinoises. Après que les principaux capitaines d'industrie américains lui ont expliqué quelles seraient au juste les conséquences sur leur activité (rien moins que cataclysmiques, vu la quantité de fabrications chinoises incluses dans les produits américains), il a prudemment réduit ce chiffre à 30%. En somme, il avait envisagé de se tirer dans le pied au M16, et on lui a expliqué que ce n'était pas la toute toute meilleure idée Et il reprendrait le M16 pour se tirer dans le pied... pour les beaux yeux de l'Ukraine ??? Si je dis que la crédibilité est nulle, serai-je accusé d'anti-trumpisme primaire ?
  11. Selon Axios (je n'ai pas d'avis sur la crédibilité de ce site), - Trump se préparerait à annoncer de grosses livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, entièrement payées par les Européens, incluant non seulement des Patriot mais des armes à longue portée capables même d'atteindre Moscou (... Des Precision Strike Missile alors qu'ils viennent juste d'entrer en service ? Des JASSM-ER, plus probablement ?) - Ceci alors que Poutine aurait dit à Trump le 3 juillet que dans les 60 jours il lancerait une nouvelle offensive à grande échelle contre l'Ukraine (Ouverture d'un nouveau front du côté de Cherhihiv ? Poussée majeure vers Zaporijjia ?) "Le président Trump annoncera lundi un nouveau plan d'armement de l'Ukraine, qui devrait inclure des armes offensives, ont indiqué à Axios deux sources proches du dossier. Pourquoi est-ce important : L'envoi d'armes offensives constituerait un changement majeur pour Trump, qui s'était jusqu'à récemment efforcé de ne fournir que des armes défensives afin d'éviter une escalade du conflit. Les responsables américains, ukrainiens et européens espèrent que ces armes modifieront la trajectoire de la guerre et les prévisions du président russe Vladimir Poutine concernant un cessez-le-feu. Deux sources ont indiqué à Axios avoir des raisons de penser que le plan inclurait probablement des missiles longue portée capables d'atteindre des cibles situées en profondeur sur le territoire russe, y compris Moscou. Cependant, aucune des deux sources n'était au courant de la décision finale. « Trump est vraiment furieux contre Poutine. Son annonce de demain sera très agressive », a déclaré à Axios le sénateur Lindsey Graham (Républicain-Caroline du Sud). À la une : La nouvelle initiative, qui sera dévoilée lors d’une rencontre entre Trump et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, impliquera le financement par les pays européens d’armes de fabrication américaine destinées à l’Ukraine. La Maison Blanche n’a pas répondu à une demande de commentaire. En coulisses : Le projet a été proposé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du sommet de l’OTAN il y a deux semaines. Des responsables américains et ukrainiens ont déclaré que la rencontre entre Trump et Zelensky lors du sommet était leur meilleure jusqu’à présent. « Zelensky est venu comme un être humain normal, pas fou, et était habillé comme quelqu’un qui devrait être à l’OTAN. Il était accompagné d’un groupe de personnes qui ne semblaient pas folles non plus. Ils ont donc eu une conversation enrichissante », a déclaré un responsable américain. Zelensky portait un costume lors du sommet pour la première fois depuis 2022. L’autre côté du rideau : Trump est de plus en plus frustré ces deux dernières semaines face à la réticence de Poutine à s’engager vers un cessez-le-feu et à l’escalade des attaques russes contre Kiev et d’autres villes. L'un des éléments qui a convaincu Trump d'emprunter cette voie a été l'appel téléphonique du 3 juillet, au cours duquel Poutine a clairement indiqué son intention d'intensifier la guerre. Poutine a indiqué qu'au cours des 60 prochains jours, il redoublerait d'efforts pour occuper des territoires jusqu'aux frontières administratives des régions ukrainiennes où la Russie a une présence significative. « Il veut tout prendre », a déclaré Trump au président français Emmanuel Macron peu après son appel avec Poutine, selon une source proche du dossier. Dans les jours qui ont suivi, le projet d'armement est passé du stade d'idée à celui de projet plus concret. Ce qu'il dit : Trump a déclaré aux journalistes dimanche soir que les armes qu'il enverrait à l'Ukraine via les pays européens comprendraient « divers équipements militaires très sophistiqués », dont des batteries de défense aérienne Patriot. Trump a déclaré que les pays européens « nous les paieraient à 100 %. Ce sera une affaire pour nous ». Il a ajouté qu'il était « très déçu » par Poutine, qui a déclaré vouloir la paix et intensifié ses attaques contre l'Ukraine." Encore une fois, je ne sais pas ce que vaut ce site. Mais comme ils font une prédiction précise du contenu de l'allocution de Trump aujourd'hui, ils seront aujourd'hui soit démentis soit confirmés Et dans ce cas on pourra parler du reste. L'offensive majeure qu'aurait annoncée Poutine, notamment
  12. The Guardian citait une interview de Lecornu par La Tribune Dimanche La voici, avec le passage concerné "Mais, dans l'immédiat, l'Ukraine a surtout besoin de protéger son ciel... C'est vrai et c'est pour cela que nos échanges continuent avec les États-Unis pour maintenir un niveau d'aide important sur le volet sol-air. C'est évidemment le domaine dans lequel l'aide américaine est la plus déterminante puisque la disponibilité des systèmes Patriot reste sous dépendance américaine. De notre côté, nous sommes dans un moment de trou capacitaire, car les choix du passé nous conduisent à devoir attendre 2026 et la nouvelle génération de dispositifs de défense sol-air SAMP/T-NG" Sauf erreur, le premier tir de qualification SAMP/T-NG a eu lieu fin 2024. Les premiers systèmes seront livrés en 2026. C'est donc à ce moment qu'il deviendra possible de fournir à l'Ukraine d'anciens systèmes SAMP/T devenus excédentaires Lecornu a raison, il s'agit des "choix du passé". En l'occurrence la diminution du nombre de SAMP/T, de 12 à 10 batteries sous Sarkozy, de 10 à 8 sous Hollande. La France est donc "à l'os" alors que nous n'en avons donné qu'un à Kiev A noter que les 12 batteries NG doivent être livrées entre 2026 et... 2035 (!) Heureusement que l'Europe est parfaitement en paix et qu'aucune guerre impliquant la France n'y est envisageable d'ici dix ans ! Sinon, s'il fallait par exemple imaginer une agression russe contre un pays Balte menant à affrontement contre Moscou en vertu du traité de l'alliance atlantique, avec donc potentielles frappes conventionnelles sur le territoire national au Kalibr, Kinjal ou Zircon, il faudrait craindre l'impossibilité de protéger suffisamment les principaux sites militaires et de la BITD française, par manque de batteries en nombre suffisant. Vous imaginez ? Heureusement, heureusement que c'est tout à fait improbable !
  13. C'est un peu étrange, on est d'accord Je finirais presque par croire que le PR n'a pas de majorité à l'Assemblée pour le soutenir ...
  14. Макронить (macronit') - Néologisme. Verbe. Dérivé du nom du président français. Faire de grandes déclarations qui s'avèrent en définitive vides de sens Ce mot existe à la fois en russe et en ukrainien Non,ce n'est pas une blague. Ce mot existe vraiment "Vladimir, il est pô gentil. Alors je suis colère ! Je vais envoyer une batterie Patriot avec vingt missiles supplémentaires" Macron qui macronise, Trump qui trumpise ? Tout va bien
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