Kiriyama Posté(e) le 18 septembre 2017 Share Posté(e) le 18 septembre 2017 Bonjour, J'ai déjà entendu parler de système dit "main-morte", qui permettrait une riposte automatique en cas de destruction des structures de commandement humaines. Mais est-ce que ce genre de systèmes existe réellement ? Quels pays en ont déjà utilisés ? Et comment se déclenchent-ils ? Un grand merci ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Desty-N Posté(e) le 18 septembre 2017 Share Posté(e) le 18 septembre 2017 Wikipedia est notre amie: Citation Dead Hand (Russian: Система «Периметр», Systema "Perimetr", lit. "Perimeter" System, with the GRAU Index 15E601, Cyrillic: 15Э601), also known as Perimeter, was a Cold War-era automatic nuclear-control system used by the Soviet Union. General speculation from insiders alleges that the system remains in use in the post-Soviet Russian Federation as well. An example of fail-deadly and mutual assured destruction deterrence, it can automatically trigger the launch of the Russian intercontinental ballistic missiles (ICBMs) by sending a pre-entered highest-authority order from the General Staff of the Armed Forces, Strategic Missile Force Management to command posts and individual silos if a nuclear strike is detected by seismic, light, radioactivity, and overpressure sensors even with the commanding elements fully destroyed. By most accounts, it is normally switched off and is supposed to be activated during dangerous crises only; however, it is said to remain fully functional and able to serve its purpose whenever it may be needed. A similar system existed in the U.S. known as the AN/DRC-8 Emergency Rocket Communications System (ERCS). (...) In 2011, the commander of the Russian Strategic Missile Forces, Sergey Karakaev, in an interview with Komsomolskaya Pravda, confirmed the operational state of the Perimeter assessment and communication system.https://en.wikipedia.org/wiki/Dead_Hand_(nuclear_war)https://web.archive.org/web/20150201001116/http://www.numbers-stations.com/buzzer-monolyths-and-nuclear-defence-system Personnellement, ce genre de dispositif ne me rassure pas trop, mais le Kremlin ne communique absolument pas sur le sujet. Pour impitoyable que soit Poutine, je l'imagine difficilement jouer avec le feu dans ce domaine. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 18 septembre 2017 Share Posté(e) le 18 septembre 2017 il y a 17 minutes, Kiriyama a dit : J'ai déjà entendu parler de système dit "main-morte", qui permettrait une riposte automatique en cas de destruction des structures de commandement humaines. Mais est-ce que ce genre de systèmes existe réellement ? Quels pays en ont déjà utilisés ? Et comment se déclenchent-ils ? "Main Morte" est un système russe dont le nom réel est Perimetr. C'est un système de riposte semi-automatique. Selon d'assez nombreuses sources, il est toujours en fonctionnement aujourd'hui. Un petit article en français Citation Le système aurait permis à l’Union Soviétique de répondre de façon semi-automatique à une frappe nucléaire américaine — Même si elle avait éliminé le Kremlin et les ministères de la Défense. La première question que posent les gens quand ils en apprennent l’existence est : “Pourquoi les Soviets ne nous ont rien dit ?” Comme l’illustre le film Dr. Strangelove (NDT : USA, 1964), le but premier d’une “arme de fin du monde” (NDT : “Doomsday Machine” , Machine Infernale ) est de convaincre l’adversaire qu’il n’y a rien à gagner à attaquer. La réponse à cette question est la chose la plus intéressante que j’ai trouvée dans le cadre de mes recherches. Oui, les Russes ont la manie du Secret ; et oui, ils craignaient qu’une fois au courant, nous pourrions la neutraliser. Mais la raison la plus intéressante est qu’ils ont aussi construit ce système pour se dissuader eux-mêmes. Voici un extrait qui illustre ce propos : « En garantissant que Moscou pouvait riposter, Perimeter permettait d’empêcher un dirigeant soviétique trop pressé (militaire ou civil) de tirer prématurément pendant une crise. Le but, dit [l’ex officiel spatial soviétique Alexander] Zhelenyakov, était de “calmer tous les Faucons et les extrémistes. Quoi qu’il arrive, il y aurait toujours la vengeance ultime. Nos assaillants seront punis.” Perimètre permettait aussi à l’Union Soviétique de gagner du temps. Après que les USA eurent installé les nouveaux missiles Pershing II sur des bases en Allemagne de l’Ouest au moins de Décember 1983, les stratèges du Kremlin ont estimé qu’ils n’auraient que 10 à 15 minutes entre la détection d’une frappe nucléaire et son impact. Dans le contexte paranoïaque de l’époque, il n’était pas inconcevable qu’un radar défectueux, un vol d’oies dont l’image radar aurait ressemblé à un missile, ou une mauvaise interprétation d’un exercice militaire américain puisse déclencher une catastrophe. En fait, tous ces cas de figures se sont présentés. S’ils étaient arrivés simultanément, l’Armaggedon devenait une possibilité bien réelle. Perimeter réglait ce problème. Si les radars soviétiques recevaient un écho inquiétant mais non concluant, les dirigeants pouvaient allumer Perimeter et attendre. Si c’étaient bien des oies, ils pouvaient souffler et éteindre Périmeter. Après tout, il était plus facile de confirmer des explosions nucléaires sur le territoire soviétique que des lancements de missiles au loin. “C’est pour cela que nous avons ce système,” dit Valery Yarynich, l’un des concepteurs. “Pour éviter une tragique erreur.” Et en anglais, un peu plus de sources. - La Vérité (qui en russe se dit Pravda ) Citation The Perimeter system, known as the "Dead Hand" was put in operation in the USSR in 1985. In a nutshell, the system ensures the automatic launch of nuclear missiles in case of a nuclear attack against our country, even if there is no one left to be able to give such an order. All the available data about the work of the system is served with such words as "probably," "possibly," and so on. No one knows how the system works exactly. In general, the Perimeter is a form of artificial intelligence that evaluates a multitude of factors about a nuclear attack on the basis of information received from radar stations, space satellites, seismic activity, etc. Nuclear-capable missiles will thus be launched from silos, mobile launchers, strategic aircraft, submarines to strike pre-entered targets, unless there is no signal from the command center to cancel the attack. In general, even though there is little information available about the work of the Perimeter, one thing is known for sure: the doomsday machine is not a myth at all - it does exist. The commander of the Strategic Missile Forces, Lieutenant-General Sergey Karakayev said five years ago in an interview with a Russian publication: "Yes, the "Perimeter" system exists. The system is on alert. If there's a need for a retaliatory strike, the command for an attack may come from the system, not people," the official said. US experts analyzed the tactics and strategy of a nuclear attack on Russia. They acknowledged that the attack led to a massive nuclear exchange between the two countries that caused irreparable damage to the two states and claimed the lives of more than 400 million people. - Wired propose quelques détails supplémentaires sur le fonctionnement du système Citation "Le système Périmètre est très très chouette. Nous retirons leur responsabilité singulière aux politiques et aux militaires" (...) Le nom technique était Périmètre, mais certains l'appelaient Mertvaya Ruka, c'est-à-dire la Main Morte. (...) Qiuand j'ai dit à l'ancien directeur de la CIA James Woolsey que l'URSS avait construit une machine à fin du monde, ses yeux sont devenus froids "Je prie mes grands dieux que les Soviétiques étaient plus raisonnables que ça". Ils ne l'étaient pas. (...) Périmètre garantit la capacité de riposte, mais ce n'est pas un système ultra-sensible. Il est conçu pour rester en veille jusqu'à ce qu'un officiel l'allume en temps de crise. Alors il commence à surveiller un réseau de capteurs sismiques, radiation et pression en cherchant des signes d'explosions nucléaires. Avant de lancer une frappe de riposte, le système doit vérifier quatre conditions si / alors : Si il est allumé, il essaie de déterminer qu'une arme nucléaire a frappé le territoire soviétique. S'il semble que oui, le système vérifie le lien de communications avec le haut-commandement. Si ces liens sont intacts, et si un certain temps - probablement 15 minutes à 1 heure - passe sans autre indication d'attaque, la machine suppose que les dirigeants vivent toujours pour décider d'une contre-attaque et elle s'éteint. Mais si le lien de communication est coupé, alors Périmètre en conclut que l'apocalypse est arrivée. Il transfère immédiatement l'autorité de lancement à qui est de permanence dans un bunker protégé - court-circuitant tous les niveaux hiérarchiques ordinaires. A ce moment, la capacité de détruire le monde retombe sur la personne de permanence : peut-être un ministre envoyé pendant la crise, peut-être un jeune officier de 25 ans frais émoulu de l'école militaire. Et c'est cette personne qui décide s'il faut appuyer sur le bouton. Sinon, dans un registre un tantinet plus coloré, nous avons le distingué Ramzan Kadyrov qui en plus d'être un copain de Gérard est aussi à ses heures perdues dictateur président de la satrapie région de Tchétchénie. Selon le pote Ramzan : Citation "Même si notre gouvernement était complètement détruit, nos missiles nucléaires seraient déployés automatiquement. On mettra le monde à genoux et on l'enc...ra par derrière" (attention, ce type est aussi un persécuteur d'homosexuels qui les fait arrêter et torturer, hein... faut pas croire) il y a 11 minutes, Desty-N a dit : Personnellement, ce genre de dispositif ne me rassure pas trop, mais le Kremlin ne communique absolument pas sur le sujet. Pour impitoyable que soit Poutine, je l'imagine difficilement jouer avec le feu dans ce domaine. Le système américain équivalent a été désactivé comme tu le rapportes. Cela dit des équivalents fonctionnels existent, et en France aussi, ce sont les systèmes de dévolution de l'autorité de lancement du président à tel responsable alternatif si le président est "indisponible" (lire : neutralisé), puis à tel autre responsable, etc. Un documentaire se présentant comme bien informé affirmait l'année dernière que l'autorité du président de la République pouvait en dernier lieu retomber sur les épaules d'un "responsable politique en province" pré-désigné. Pas si différent dans le principe de la Main Morte : quand l'autorité normale a disparu, et encore la ou les autorité(s) de remplacement, on passe le bouton rouge à un lampiste responsable de moyen-bas niveau. Un ennemi qui penserait réussir une attaque nucléaire surprise sur le pays devrait se demander quelle serait la décision de cette personne quasi-ordinaire dans un pays en feu où une grande partie de la population a été tuée, à la question... "Vous voulez riposter" ? La réponse ne fait guère de doute, il me semble. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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