Reconversion

[max]

Je ne sais si je suis dans le bon chapitre...mais je me lance. Ceux qui ont choisi un jour le métier des armes ont tôt ou tard été amené ensuite à posé le treillis dans un carton, et revêtir l'uniforme civil. Grand moment, de vérités et de doutes. Un souvenir ? un repère ? une perte ? Je propose à ceux qui ont vécu ce changement d'accepter un partage de leur vécu, et vraisemblablement de leurs ressenti. Dans cette proposition les Stanag et autres prouesses technologiques restent à la porte, l'homme et seulement lui sont recherchés. Ou en passe de l’être. Un grand merci par avance à ceux qui accepteront de craquer le vernis, ou l'armure.

[Fanch]

Qu'est ce que tu entends par reconversion ?

Juste le fait de chercher/trouver un nouveau taf (reconversion professionnelle) ou tout "le reste" ?

[prof.566]

La mention "rayé des cadres" fait toujours un petit quelquechose...

[Fanch]

  Le 28/04/2019 à 19:45, prof.566 a dit :

La mention "rayé des cadres" fait toujours un petit quelquechose...

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Ouais enfin il faut quand même quelques jours pour s'en rendre réellement compte  

[max]

Je pense que la recherche d'un "taf" procède de la gamelle, ou pas. "Le reste", comment le bonhomme s'approprie ce qui cimentait son engagement, m'est plus sensible.

L 'adéquation entre les valeurs partagées ( en gros le succès des armes de la France) et ce qui régie notre quotidien (en gros le succès des armes de ma banque) me parait une sacrée alchimie, une affaire bien singulière. Comme le sens des choses....

[Gibbs le Cajun]

Je suis rentré à l'armée en 1990 et j'ai fait 15 ans, j'ai fini au grade de caporal-chef, je suis dans le civil depuis 2005. 

La reconversion du point de vue formation s'est très bien passée, et j'ai trouvé un boulot dans la foulée, un CDD puis un CDI, je suis toujours dans la même boîte depuis 2005. Bon malheureusement j'ai eu un gros accident du travail en 2017, opération neurochirurgicale, et je suis toujours en arrêt,, ma boîte est très correcte au vu de ma situation au niveau santé, mais l'issu est que je ne pourrais plus jamais faire mon métier, et difficile pour d'autres métiers. Donc on verra bien, c'est au jour le jour depuis le 31 janvier 2017. 

J'ai trouvé un boulot direct en sortant de l'armée, l'idée étant de toujours bien faire son travail, être un pro même si je n'aime pas le métier, mais vite remettre un pied à l'étrier du cheval civil ( j'ai travaillé avant l'armée) et avoir un salaire, car il faut faire bouillir la marmite. 

Quelques observations, on présente dans le civil souvent le monde militaire comme trop rigide, mais avec le côté pratique de la discipline. Je me suis aperçu que c'était assez cliché, déjà chaque militaire qui revient dans le civil n'a pas forcément les mêmes raison, certains n'ayant pas aimé la discipline, le côté carré, de facto une fois dans le civil ils peuvent être tout l'inverse de se profil du militaire carré. 

Du point de vue de la rigidité, j'ai quand même observer qu'en général l'ex militaire s'adapte au niveau travail, et propose quand on peut faire simple afin d'éviter que l'on se complique le travail , et selon les boîtes dans le civil on est parfois confronté à un manque d'adaptation et donc une rigidité qui pénalise à mon humble avis la société... Chacun devant resté à sa place, se qui peut s'entendre mais cela ne devant pas devenir l'alpha et l'oméga, car comme en opex on doit s'adapter, faire beaucoup avec un état d'esprit de la démerde. Dans ma boîte c'était pas le pire et ils étaient conscient que ma manière de gérer ma tournée était la bonne , quand je suis passé du poids lourd au super lourd, j'avais tout mes permis en sortant de l'armée, mais quand j'ai trouvé cette boîte en sortant de l'armée, il ne recrutait que des chauffeurs PL, j'ai donc fait pas mal  d'années en poids lourd. Ils ont re-découpé ma tourné en 2 vu que personne n'arrivait la à gérer quand on m'a remplacé. Mes clients ( ou j'allais ramassé de la marchandise) m'apprécier beaucoup et cela a été le jour et la nuit avec le gars qui m'a remplacé quand je suis passé en Super lourd pour eux, ( d' ailleurs beaucoup ont demandé de mes nouvelles après mon accident du travail). Mais dans d'autres boîtes , vu que dans le transport on va partout on observe le fonctionnement de celles-ci, et c'était parfois assez dingue... Soit une direction trop rigide, soit le comportement de petits chefs qui se prenait pour des intouchables... Mais une chose est sûre, quand on dit que l'on ne bosse pas en France, c'est une image d'Épinal... On a encore moins de temps pour faire le travail, donc on fait plus en moins de temps , et pour nous dans le transport c'est très compliqué car les horaires sont compliqué par le fait de se déplacer et donc des contraintes inhérente à la route. Et on fera donc des heures . Dans les boîtes, on voit les gens faire plus de travail mais en moins de temps. 

Du point de vue des âges, il n'y a pas dans le civil de choses spécifique, car j'ai croisé des jeunes très bosseurs, comme des branleurs, mais c'est aussi valable avec des plus vieux, et cela étant variable, parfois dans une boîte on peut croiser des jeunes bosseurs avec des vieux branleurs, ou l'inverse. Certains peuvent être aigri aussi, mais tout cela est très diverses, car comme dit plus haut, on a autant de boîtes que d'état d'esprit. 

Après on a aussi l'ancien militaire qui arrive dans le civil en étant dans l'optique que rien n'est carré dans le civil et que se n'est pas à lui de s'adapter... Cela sont rare mais pénible... Et c'est pas forcément des militaires anciens... Parfois ils n'ont fait qu'un contrat de 5 ans... Souvent ils sont instable et ne reste pas dans la même boîte ni le même métier... En gros, les c'est toujours la faute des autres qui ne seraient pas carré... Mais bon a un moment faut arrêter de croire qu'on est le centre du monde parce que l'on a eu une expérience militaire, avec des opex. Cela veut dire simplement que l'on a rien compris à la vie militaire, qui reste une capacité d'adaptation permanente, tout comme celui de partager mais aussi d'apprendre auprès des autres, cela étant valable dans le civil. 

Bien évidement à l'armée j'ai connu parfois cela, la rigidité optique bête et con , mais le contexte est différent  tout simplement parce que le monde militaire n'est pas uniquement un travail , mais aussi un mode de vie, une culture, un état d'esprit. Et on quand même se côté démerde qui reste de mise, même si on peut le retrouver un peu dans le civil. 

On est en 2019, j'ai quitté l'armée en 2005 , et mon état d'esprit reste toujours le même depuis que j'ai quitté l'armée, je reste un militaire déguisé en civil. 

Mais j'ai des camarades qui ont pas cette optique de manière aussi évidente, néanmoins elle reste de mise, moins visible dans leur état d'esprit, peut être parce qu'ils ont trouvé un boulot qui leur plaît bien, ou ils peuvent s'épanouir à divers niveaux, un projet qui les motive car préparé bien avant le retour dans le civil, parfois un bon réseau d'amis dans le civil. 

Enfin voilà mon humble avis sur le sujet. 

 

[Lezard-vert]

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Modifié le 21 juin 2019 par Lezard-vert
mauvais fil

[prof.566]

Gibbs, une anecdote réelle à propos de mes dernières années de réserve. On part our prendre un poste de garde. Dégueulasse et plus de produit pour lenettoyer. Il a fallu expliquer que dans ces cas là on passe au mess demander un bidon, service à rendre....