C’est un message populaire. ARMEN56 Posté(e) le 24 février 2020 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 24 février 2020 (modifié) Pour votre information , extrait du cours de Mr H Amiot Ingénieur en chef du génie maritime ( 1951) LES BATIMENTS LEGERS L’EVOLUTION DU TORPILLEUR SOMMAIRE 4,0 INTRODUCTION 4,1 MISSIONS DU TORPILLEUR. 4, 2 — NAISSANCE DU TORPILLEUR — LES PROTOTYPES 4, 21 — Le prototype de haute mer 4,22 — Les prototypes de défense côtière 4,23 — Les petits torpilleurs de défense de 30 t 4,24 — Les vedettes-torpilleurs embarqués 4, 3 - CROISSANCE DU TORPILLEUR JUSQU'A LA GUERRE DE 14-18 4, 31 — La série des "torpilleurs numérotés" 4,32 — Le torpilleur de haute mer 4, 33 - Le destroyer ou contre—torpilleur 4,34 — Le torpilleur de 800 t (1910) 4, 35 - Le grand torpilleur de la guerre de 1914 4,4 — EVOLUTION DU TORPILLEUR DEPUIS 1918 4,41 — Le torpilleur du programme naval (1922) 4,42 — Les contre—torpilleurs du programme naval 4,43 — Les grands torpilleurs d'escadre de 1939 4,44 — Les "petits torpilleurs" de 1939 4, 45 - Les torpilleurs d'escadre de la guerre 1939-1944 4, 5 - LE GRAND TORPILLEUR ESCORTEUR RAPIDE D'ESCADRE ACTUEL 4.6 — LES CONDITIONS DE PROPULSION DU TORPILLEUR 4, 61 --Appareil propulsif 4,62 — Approvisionnement en mazout 4, 7 - BÂTIMENTS CONTRE SOUS MARINS 4,71 — Les bâtiments d'escorte avant la guerre 1939 4,72 - Les bâtiments d'escorte de la guerre 1939-1944 4,73 — Les bâtiments chasseurs de sous—marins d'après guerre. 4.8 - LES VEDETTES RAPIDES 4,81 — Le développement des vedettes rapides 4,82 — Vedettes d'escorte et de surveillance contre sous—marine 4,83 — Vedettes de combat 4,84 — Considérations générales 4.0 INTRODUCTION Dans la marine à voiles, la caractéristique de vitesse n'était pas susceptible de variation notable selon le navire et la puissance offensive était à peu près uniquement liée à l'importance de l'artillerie, donc au déplacement. On ne pouvait concevoir d'unités légères ayant un rôle de combat, dans le corps de bataille, contre des vaisseaux et frégates armés de nombreux canons. Seuls les brûlots pouvaient jouer un rôle efficace dans l'attaque des forces de blocus au mouillage, par mise en oeuvre d'un moyen offensif spécial, d'ailleurs extrêmement puissant contre des vaisseaux en bols, chargés de poudre. Au début de la Marine à vapeur, le nouveau mode de propulsion exige un poids par cheval si élevé que son application n'est intéressante que sur les grands bâtiments (1). La puissance militaire des grands bâtiments autrement basée sur leur armement, est alors renforcée à la fois par leur protection (qui apparaît à cette époque) et par leur supériorité de vitesse: elle élimine plus que jamais le bâtiment léger du combat d'escadre. C'est uniquement d'abord dans la défense des cotes que, remplaçant les brûlots apparaissent des embarcations à vapeur, armées d'une charge d'explosif portée par une hampe fixée à l'avant de l'embarcation, premières réalisations de navires porte-torpilles. Mais le progrès de la propulsion à vapeur, par mise au point de machines à vapeur légères à grande vitesse de rotation et de chaudières à tirage forcé, permettant de réaliser un poids par cheval assez faible, fait naître le torpilleur: celui-ci prend son développement avec l'apparition de la torpille automobile, née elle même du progrès de la mécanique. Dès le début, la France et, à un moindre degré, l'Allemagne et l'Italie construisent de nombreux torpilleurs pour l'action près des cotes. Tandis que, pendant longtemps, l'Angleterre reste sceptique et les Etats-Unis totalement rebelles vis à vis de cette arme nouvelle, en raison de leur conception plus océanique de l'action navale. £e progrès de la propulsion, la croissance du déplacement joints au développement des performances de la torpille automobile rendent bientôt le torpilleur capable d'une action plus large et permettent son incorporation dans les escadres. L'usage s'en généralise alors dans toutes les flottes. Un nouveau type de navire de combat est né caractérisé à la fois par ses dimensions relativement faibles, sa vitesse facteur de puissance offensive et défensive, et l'emploi d'une arme extrêmement puissante sous faible poids. Ce type fait naître bien des espoirs et des Controverses. A l'usage, on. précise ses possibilités à la fois remarquables et limitées. En même tempe, le type se différencie et aboutit à certaines réalisations qui sont à la lisière d'autres catégories de navires. (1)Alors que le premier navire à vapeur et à hélice, l'aviso "Napoléon", date de 1842 et que le premier vaisseau à hélice, également appelé le. "Napoléon" (après d'autres noms) date de 1850, le canot à vapeur pour cuirassés n'apparaît qu'en 1866 et il ne donne encore que 6 noeuds. 4,1 MISSIONS DU TORPILLEUR. Dans les forces de combat, le torpilleur est susceptible de jouer un rôle offensif sérieux contre les bâtiments de plus fort tonnage grâce à la puissance de son arme torpille. Simultanément, il assume un rôle défensif au bénéfice des grandes unités, en formant pour elles un écran contre les attaques de torpilleurs, de sous-marins et même d'avions ennemis. Enfin, il participe à l'éclairage des forces navales. Dans l'escorte de convois, il assume leur protection contre les bâtiments légers; sous-marins et avions. Dans la défense des côtes, il conserve le rôle qu'il a eu à sa naissance. Au total la multiplicité des exigences relatives à ces diverses missions amène progressivement une différenciation du type et aboutit actuellement à distinguer plusieurs catégories de navires très différents: - les grands torpilleurs escorteurs rapides d'escadre, qui rejoignent la classe des croiseurs légers, puissamment armés en artillerie aussi bien qu'en torpilles et de fort déplacement, - les torpilleurs à rayon d'action limité, - les vedettes rapides d'action côtière renouveau des torpilleurs de défense côtière, - les bâtiments d'escorte de convoi et de lutte contre sous-marin, qui, initialement considérés comme torpilleurs-escorteurs lents, deviennent une classe distincte de bâtiments. 4,2 NAISSANCE DU TORPILLEUR - LES PROTOTYPES Pendant la guerre de Sécession, des embarcations porte-torpilles sudistes du nom symbolique de « Davids », remportent quelques succès remarquables qui impressionnent fortement l'opinion publique. En France, en 1865, le Vice- Amiral de CHABANNES établit avec l'Ingénieur VERLACQUE des Forges et Chantiers de la Méditerranée, un projet de vedette « garde-ports », grosse chaloupe de 20 mètres de long, couverte d'une carapace arrondie avec deux petites tours blindées pour le timonier et la cheminée, mue à vapeur à la vitesse de 5 à 7 nœuds , armée de trois ou quatre torpilles sur rampe avec mise de feu électrique, et susceptible, à l'imitation de certains « Davids » sudistes, de s'immerger partiellement et d'effectuer son attaque en demi-plongée. En 1869, un autre projet (Ingénieur du G.M. LEBELIN de DIONNE et Ingénieur Civil DUMOULIN FROMENT) est présenté pour un canot porte-torpilles télécommandé. Une Commission d'études (présidée à partir de 1872 par l'Amiral BOURGEOIS) est constituée pour examiner les questions relatives à l'emploi des torpilles. Elle essaye les canots télécommandés (jugés trop lents), reconnait l’intérêt de la torpille automobile Whitehead, réalisée à Fiume depuis 1864, en fait acheter le brevet et enfin établit un programme complet de torpilleurs comportant: - un type destiné à opérer au large, en mer du Nord et jusqu'en Baltique, - deux types destinés à la défense des rades et aux opérations en estuaires. le principe est posé de l'utilisation du torpilleur non seulement pour la défense des côtes, mais comme engin offensif dans des opérations de haute mer Le programme ci-dessous constitue la base d'une commande de 7 prototypes en 1875. 4,21 LE PROTOTYPE DE HAUTE MER. L’échec du prototype français de 103 tonnes , lance-torpilles automobiles Pour l'action en haute mer, la France met en chantier en 1875 (Ateliers CLAPAREDE, projet du sous-ingénieur du Génie Maritime CLEMENT, plans de la Direction du matériel) le torpilleur no 1, bâtiment de déplacement relativement important et bien supérieur à celui d'aucun bâtiment du genre réalisé à l'étranger. Il a un déplacement d'essais de 103 t et 38 m de longueur. Il est mu par deux chaudières type locomotive (à 8 kg/cm2) et par deux machines compound de 700 CV de puissance totale. Il est armé de deux tubes lance-torpilles automobiles Sous-marins (l'un en chasse, l'autre en retraite, où la torpille est chassée par un piston à vapeur) et d'un espars porte torpilles (hampe de 7 m dont l'extrémité placée à 2m50 ou 3 m d'immersion reçoit une charge de 50 kgs d'explosif). Mais, avant achèvement et essais de ce prototype (1); le principe du "gros déplacement" est abandonné au vu des essais brillanta des trois petits torpilleurs de défen2e côtière de faible tonnage, commandés en Angleterre et livrés en 1876. Il faudra attendre 1900 et la construction des torpilleurs "numérotés" dits "de, première classe" pour retrouver, après des années de tâtonnements et de croissance lente et progressive du déplacement, la formule du torpilleur N° I, militairement juste, mais au-dessus des possibilités techniques de l'époque et trop vite abandonnée en 1876. 4,22 LES PROTOTYPES DE DEFENSE COTIERE. Le succès du canot porte-torpilles de 20 t anglais . Les torpilleurs prototypes de défense côtière sont commandés; trois en Angleterre, trois en France. L'Angleterre a déjà réalisé des petits navires à vapeur remarquables. Le constructeur THORNYCROFT poussant la machine à vapeur à l'allure maximum permise par les hélices et adoptant des chaudières en chaufferies closes, livre, en 1872, un petit yacht à vapeur (la "Miranda") d'une vitesse, alors considérable, de 18 nds environ, et, en 1874, un petit torpilleur pour la Norvège, le « Raps » de 16 t, filant 15 nds. Le constructeur YARROW construit des embarcations analogues. (1) essais qui eurent lieu en 1877 et furent d'ailleurs médiocres, en ce qui concerne ,du moins la propulsion: l'appareil moteur trop poussé donne des déboires; la vitesse atteint seulement 14n,25 (et 15,42 nds à feux poussés) pour 15 nds prévus et 17 nds espérés. Le constructeur Augustin NORMAND du Havre, livre des unités atteignant 19n,4 d'une conduite de chauffe facile et d' une consommation faibles qui ouvrent une série remarquable et fondent une renommée internationale concurrente de celle de THORNYCROFT. Les deux torpilleurs commandés par la France à Thornycroft ,en 1877, ont un peu moins de 20 t et 20n,40. Ils sont très bas sur l'eau. Ils atteignent 18n,3 aux essais et tiennent facilement 16 n en service. Immédiatement, l'opinion s’engoue pour ces bâtiments minuscules, peu visibles donc estimés peu vulnérables, de faible prix unitaire donc susceptibles d’être commandé en grand nombre qualité essentielle dans la mesure surtout où on utilise la torpille portée - les torpilleurs doivent partir nombreux à l'attaque de navires protégés par le feu nourri de canons de faible calibre à tir rapide, afin de disperser la réaction de l'adversaire et avoir quelque chance d'atteindre de dernier. 4, 23 LES PETITS TORPILLEURS DE DEFENSE de 30T Dans les commandes qui suivent, on conserve les faibles déplacements, en les majorant cependant légèrement pour améliorer l'habitabilité, insuffisante sur les premiers torpilleurs. Et 1877, 18 porte-torpilles de 27 à 33 t et 27 m de longueur, sont répartis entre Thornycroft et trois chantiers français. Quelques mois plus tard, nouvelle commande de trois navires lance-torpilles de 44 t et 33 m. Au total, en 1879: la Marine française a 21 torpilleurs (dont 5 lance-torpilles) en service et 26 (dont 19 lance-torpilles) en construction. Son programme naval fait état, pour la première fois, de ces bâtiments: il en fixe le nombre à 6o A la même époque, des flottilles de torpilleurs se développent en Russie (115 en service en 1884) et secondairement aux Pays-Bas, en Autriche, en Italie, en Angleterre. 4, 24 LES VEDETTES- TORPILLEURS EMBARQUEES Le souci d’employer le torpilleur au large, en liaison avec les escadres, n'a pas disparu avec l'abandon du torpilleur de fort déplacement. Dès 1877, la Commission BOURGEOIS propose la création de navires porte-torpilleurs, disposes de manière à pouvoir mettre à l'eau .et embarquer ses torpilleurs dans les circonstances de mer ordinaires et accompagnant chaque escadre de combat. La France commande en 1377 à THURNYCROFT deux vedettes torpilleurs embarquables de 10 t 5, 18m,50 et 16 n et en 1878 transforme le transport "Nièvre" pour porter des vedettes torpilleurs, mais non pour accompagner leur force de haute mer (le navire se rend a une destination donnée, baie, port ou rade où il constitue une base flottante de torpilleurs), et enfin, réalise, en 1890, un croiseur porte-torpilleurs "La Foudre". Mais, entre temps le développement du torpilleur a rendu la formule caduque: elle est abandonnée. On verra reparaître beaucoup plus tard, avec la vedette à moteurs, l'idée de L'engin embarqué, mais sans .grand développement. 4,3 CROISSANCE DU TORPILLEUR JUSQU'A LA GUERRE DE 1914-18 La tenue à la mer des torpilleurs de 30 t n'est pas jugée suffisante. Simultanément, le périple d'un torpilleur de 30n (le "Batoum") construit en Angleterre et livré à la Rassie, montre les réelles possibilités nautiques de ces petits bâtiments On entame la croissance des déplacements. Les torpilleurs commandés en 1880-81 ont 46 t de déplacement, 33 m, 20 n, 800 milles à 10 n, deux lance-torpilles av. et six torpilles automobiles, dont quatre de réserve. En 1884, on commande des torpilleurs "de haute mer" ou "d'escadre", type BALNY, de 66 t et 41 m. Mais une campagne véhémente accuse les promoteurs de ces bâtiments de chercher à faire condamner le torpilleur en lui enlevant sa qualité essentielle d'invisibilité. Les dimensions sont ramenées à 35m Les bâtiments ainsi réalisés donnent les plus graves déboire à l'égard de la propulsion et du manque de stabilité. Après transformations, ils deviennent sûrs mais restent de qualité médiocre (17 n) (Ultérieurement ils seront reclassés torpilleurs de défense mobile). En 1888, 89, 90, NORMAND réalise successivement des torpilleurs de 72 t (36 m, 21 n), 52 t (34 m chaudière à tubes d'eau), 78 t (36 m , 23.6n premières chaudières à tubes d'eau Normand poussées), tous remarquables. Et, à partir de 1896, le type se fixe: les plans NORMAND sont imposés par la Marine à tous les chantiers. 4,31 LA SERIE DES "TORPILLEURS. NUMEROTES Après une légère croissance à 85 t (37 m) en 1897, le déplacement atteindra 100 t (38,5 m), en 1903: il restera sans changement jusqu'en 1907. Les nombreux exemplaires de ce modèle constituent la longue série des "torpilleurs numérotés", initialement dits « de première classe » mais rebaptisés finalement de "défense mobile". Ces bâtiments, remarquables comme tenue à la mer, sont suffisants comme confort pour un équipage de 21 hommes. Ils portent deux canons de 37 et trois tubes lance-torpilles (dont un d'étrave). Munis d'une machine de 2 000 CV, ils filent 26 n et parcourent 1 800 milles à 10 n. Ils surclassent les torpilleurs étrangers de même catégorie. Les flottilles de défense côtière qu'ils constituent; relativement homogènes, sont remarquables et puissantes. Leur renommée dure encore. 4,32 LE TORPILLEUR DE HAUTE MER La première tentative malheureuse de réalisation de torpilleur éclaireur ou torpilleur de haute mer, avec le type BALNY, en 1880, est reprise successivement avec le type OURAGAN, de 114 t et 46 m ; mis en chantier en 1886 et dont les essais sont médiocres puis avec le type AVANT—GARDE de 112 t et 42 m, réalisé par NORMAND en 1888, premier torpilleur à deux hélices, dont la vitesse monte à 25 n environ, enfin avec une série de constructions diverses. Le type du torpilleur de haute mer se fixe après les essais remarquables, en 1895, du torpilleur "FORBAN", construit par NOMAND. Ce bâtiment de 150 t muni de deux chaudières Normand à petits tubes et à flamme directe à 15 kg/cm2, et de deux machines à triple expansion de 4 000 CV environ au total, d'un poids de propulsion de 15,9 kg par CV, marche 29r1,5 et atteint 31 n, avec une consommation de 0;38 par CV/h. Sa réalisation repose sur l'amélioration et la mise au point poussée de l'appareil Propulsif (chaudières, consommation et vibrations). Ultérieurement, l'apogée du type est atteinte avec le type "CYCLONE" de 142 t (1898), les torpilleurs blindés de 180 t (1899) et le type « BOURRASQUE » de 158 t (1902) qui, malgré ses 4 500 CV et sa vitesse de 31n,5 porte, en armement et combustible, une charge supérieure à celle des torpilleurs contemporains, de déplacement double. 4.33 LE DESTROYER OU CONTRE-TORPILLEUR. Dès l'apparition du torpilleur, les Marines se sont souciées de la riposte. Elles l'ont cherché d'abord dans des formules de bâtiments à déplacement assez élevé (400 à 1 200 t) à vitesse modérée (20 n maximum), armés d'artillerie légère, sorte d'avisos qui reçoivent, en France., le nom de "contre-torpilleur" et qui sont peu efficaces, faute de vitesse. La Marine britannique, particulièrement peu hardie à l'origine dans l'adoption du torpilleur, cherche surtout à s'en défendre. Son opinion s'émeut vers 1B88; des publications populaires diffusent des anticipations sur la menace des « moucherons ». En 1893 le Contre- Amiral FISHER, alors troisième lord Naval de l'Amirauté, riposte aux flottilles de torpilleurs français en s'engageant hardiment dans la création audacieuse d'un type nouveau, le "destroyer", issu des conceptions de YARRROW et de Sir William WHITE: il en commande d'un coup 42 unités à 15 chantiers anglais. Le destroyer est un bâtiment de 250 à 300 t, armé d'artillerie (un 76 et trois 57, alors que le torpilleur français de l'époque porte seulement deux 37 ou 47 mm), doté d'une vitesse très voisine de celle des torpilleurs (les premiers atteignent 27 n et soutiennent 23/24 n),vitesse qu'il conserve, même par mauvais temps, grâce à son déplacement relativement élevé. Ces bâtiments sont prévus, primitivement, pour recevoir, selon les cas, soit torpille, soit canon. Leurs essais montrent la possibilité de conserver les deux armements: on réalise le "torpilleur destroyer". Le contre-torpilleur lent se trouve éliminé: désormais contre-torpilleur et destroyer sont des synonymes, ils représentent des super torpilleurs, bien armés en artillerie. La recherche de l'avantage dans la lutte d'artillerie déclenche la croissance de leur tonnage. le type DURANDAL" ( Normand1899) de 300 t et 27,4 n- le type "PIQUE (F.&C. Méditerranée 1906) de 300 t et 27 n - Ie type type « ETENDARD » (1908) 335 t — 30 n. Cette série est suivie des 440 t, où la turbine fait son apparition dans un appareil moteur mixte. 4.34 LE TORPILLEUR DE 800 T (1910). En Angleterre, lord FISHER, lance en 1904, un programme de torpilleurs océaniques de 765 à 890 t (les "TRIBAL"), à turbine et au mazout, de 33/36 n. En France, on réalise en 1909 des torpilleurs de 700 t 31 n, de la série "CASQUE", en 1910 des torpilleurs de 800 t série « DEHORTER » , en 1913 ceux de 850 t du type « MAG0N » armés de deux pièces de 100, 4 pièces de 65 et 4 tubes lance-torpilles et qui, avec la chauffe au mazout et la propulsion à turbines, arrivent à une puissance de 16 000 CV et à une vitesse de 33 n. Ce type se maintient on France jusqu’à la guerre de 1914. Il a son équivalent dans toutes les Marines. Son développement s’effectue plus avec le souci des qualités nautiques et de la robustesse que de la vitesse (les Anglais ramène celle de leurs torpilleurs vers 28 n), l’armement est forcé tantôt en artillerie (anglais) ,tantôt en torpilles (allemands). On commence à se soucier de l’action contre les sous-marins 4,35 LE GRAND TORPILLEUR DE LA GUERRE DE 1914. L'Angleterre a déjà réalisé en 1904, en même temps que les "TRIBAL", un torpilleur de 1 825 t, 33/36 n le « SWIFT » A la veille de la guerre mondiale; subissant la loi de la croissance des déplacements, la plupart des grandes marine ont déjà en construction des torpilleurs de 1 000 à 1 350 t et de 30 à 35 n, (tels les 45 grands destroyers russes armé; de 5 pièces de 100 et 9 tubes L T) La guerre de 1914-1918 qui fait jouer des rôles nombreux et variés aux torpilleurs, met en vedette en particulier un rôle nouveau et fort important: celui d'escorte de convois contre les sous-marins 'qui souligne l'importance des qualités nautiques et l'utilité des forts déplacements. Les 267 torpilleurs américains de 1917-1918 déplacent 1 200 t (1). Les torpilleurs britanniques de 1917 déplacent 1 325 t , ils sont armés de quatre pièces de 100 et six torpilles de 533 mm, leur puissance de 30 000 CV leur fait atteindre 37,5 n 50 d'entre eux, cédé à l'Angleterre en Septembre 1940 par application de la loi "prêt et bail" apporteront un précieux renfort à la Marine britannique dans une phase critique de guerre sous-marine. 4,4 EVOLUTION DU TORPILLEUR DEPUIS 1918 Lorsque, après la guerre 14/18, les Marines reprennent un programme de construction de bâtiments légers, la plupart reproduisent le type britannique de 1917 amélioré mais sans grande différence de déplacement d'armement ou de vitesse. Ces torpilleurs sont destinés essentiellement à accompagner des escadres: ils doivent avoir de bonnes qualités nautiques, une vitesse suffisante pour gagner facilement une position de lancement favorable par rapport aux grands bâtiments ennemis, et un armement constitue par de nombreuses torpilles pour pouvoir effectuer des lancements en gerbes, sur zones, une artillerie assez forte pour engager les bâtiments adverses aux distances de combat correspondant aux portées actuelles des torpilles de l'ordre de la dizaine de milliers de mètres. Tels sont les destroyers anglais des séries A et Am, les 1 050 tw américains, certains torpilleurs italiens et Japonais. 4.41 LE TORPILLEUR FRANCAIS DU PROGRAMME NAVAL (1922). La Marine française construit des torpilleurs de grand déplacement et de franc bord très élevé, dotés de 4 pièces du calibre relativement fort de 130 m, de 6 torpilles de 550 mm, d'une vitesse maximum pratique de 33 noeuds au déplacement moyen. Ce sont les types "Bourrasque" (1922) de 1 340 tw et "Le Mars " de 1 390 tw, dénommés couramment torpilleurs de 1 500 t. Ces bâtiments sont de vitesse trop faible par rapport à celle qu'atteignent les contre torpilleurs construits en même temps qu'eux et à celle qu'atteindront plus tard croiseurs et navires de ligne. Leur distance franchissable est jugée insuffisante. Leur silhouette est très Importante .Leur Armement est médiocre . Ils ne sont pas reproduits dans les séries suivantes. 4 42 LES CONTRE-TORPILLFURS DU PROGRAMME NAVAL et LEURS SUCCESSEURS Pendant la guerre 14/18, la Marine britannique a utilisé des conducteurs de flottille de 1 800 t, armés de 5 pièces de 120 et la Marine allemande des gros destroyers de 2 200 t, armés de 4 pièces de 150, d’une vitesse de 31,5 n : d'excellentes qualités nautiques, dont l’une livré à la France sera « l'Amiral Senes » et Influencera grandement les conceptions françaises. Au démarrage du programme naval en 1922 , la Marine française engage la réalisation d'un type de contre-torpilleurs, le « Tigre » de 2126 tw, armé de 5 pièces de 130 et de 6 tubes lance-torpilles , d’une vitesse de 36 n environ, d’excellentes qualités nautiques. Ce type très réussi sera suivi de façon continue jusqu'en 1939 En conservant même répartition de poids dans le cadre de déplacement légèrement croissants et en profitant du progrès technique des appareils propulsifs, on réalise les améliorations progressives de vitesse et d'armement, résumées dans le tableau ci-après On aboutit en 1939 aux « Mogador » , « Volta » de 2.930 tw , 104 000 CV, 39 n au déplacement normal , 3000 Milles à 20 nœuds armés de huit 138 mm en tourelles. Ces bâtiments puissants qu'on peut considérer comme croiseurs légers (dont ils ont reçu finalement le nom) n'ont comme défaut que leur armement antiaérien insuffisant et une distance franchissable un peu faible. La réalisation de ces bâtiments est liée à la possibilité technique de construction d'appareils propulsifs puissants et légers. Dès cette possibilité acquise le succès découle de l'avantage d'un fort déplacement vis à vis de la vitesse, de la distance franchissable, de la puissance des armes, du maintien pratique de la vitesse et d'une bonne stabilité de plateforme, utile à la mise en oeuvre des armes. Aussi, à l'imitation de la Marine française ,qui s’y est engagée dès 1922, toutes les Marines développent progressivement - en particulier pour les navires destinée aux missions océaniques - la formule du navire léger de 2 000/3 000 t - torpilleur à un seul pont - lignes d’arbre équipées chacune de la puissance maxima réalisable - armement en pièces d’artillerie moyenne, à la limite de celles assurant un service rapide ( et bientôt réalisé en pseudo-tourelles) et en torpilles - vulnérabilité assez faible à l’artillerie en raison de sa silhouette peu développée; de sa vitesse et de ses facultés évolutives et à la torpille en raison de son faible tirant d’eau Les contre-torpilleurs étrangers. Les navires plus voisins de nos C.T sont les contre-torpilleurs allemands ("Zerstörer") qui s'échelonnent comme suit, dans une série de mises au point du type initial - type 34, classe "Leberecht Maas" (Z1 à Z 16) sorti en 1937, 2 300 t/w - 3 182 pc.; 38 ,5 n - 2 300 milles à 19 n ; V 127 - IV 37 - VII 20 - VIII T 533 (+ IV de réserve) - grenadeurs et mortiers; bâtiments très intéressants d'excellentes qualités nautiques, mais de résistance de coque et de stabilité un peu faibles. Deux unités incorporées à la Marine française: le "Desaix" et "Kléber". - type 36, Classe "Diether von Rieder" (de Z 17 à Z 22) sorti en 1938: précédemment amélioré et légèrement amplifié très réussi; 2 430 t/w ) 3481 pc; 39 n - 2 420 milles à 19 n. même armement que le type 34. - type 36 A, dit type "Narvik" par les Anglo-Saxons sorti en 1940 ; 2 600 t/w — 3656 pc, armés de 150 et dont font partie les deux unités incorporées à la Flotte française "Hoche" et "Marceau". (Ces séries seront ultérieurement suivies, au cours de la guerre, de séries analogues 36 B et 36 C à DCA renforcée, puis de contre-torpilleurs à Diesel légèrement agrandis: voir ci-après L’U.R.S.S a réalisé, dès 1932, des contre-torpilleurs type "Léningrad": 2 225t de déplacement normal - 2 582 pc - 40 n - 2 100 milles à 20 n V 130 - III 76 AA - V 37 AA - VIII 533 ..... Grenades - mouilleurs de mines; très semblables à nos contre torpilleurs. Ultérieurement, en 1937, elle a mis sur cale un bâtiment un peu plus grand: 2 895 t/w 3 200 normal 42 n, 4 000 milles à 20 n VI 130 - VI 45 AA — VI T 533. L'Angleterre après avoir réalisé, en 1937, des croiseurs légers type « Dido » ( 5 450 t/w) réalisera pendant la guerre des conducteurs de flottille: classe « Battle »: 2 325 t/W 3 200 pc, qui sont de véritables petits contre-torpilleurs (v. cl-après). Les Etats-Unis, partant du torpilleur, rejoindront, progressivement les déplacements des C.T avec leurs derniers grands' torpilleurs classe "Gearing" (2 400 t/w) construite en 1944. (v. ci-après). 4, 43 LES GRANDS TORPILLEURS D’ESCARDRE DE 1939 a) - Après construction des torpilleurs dits de 1 500 t et des premiers contre-torpilleurs (v. ci-dessus) , la tranche 1932 du programme naval reprend la série des torpilleurs, par un type agrandi "Le Hardi" : 1800 t/W - 2 6941 pc Puissance de 58 000 ch, 39 n (au déplacement moyen de 2 240 t) - Distance franchissable de 4 400 milles à 15 n. Armement paissant de VI 130 long (à grande cadence de tir, en trois pseudo tourelles doubles),-VII TLT 550 mm -,mortiers et grenadeurs. Ceux qui sont achevés à la guerre sont détruits. Seul subsiste « l’Aventurier », inachevé. b) - A la reine époque, des navires analogues sont construits dans les différentes En Angleterre: - la classe « Tribal »: 1 870 t/w — 2 536 pc -36,5/31,5n — 2 500 milles à 20 n VI 120, II 102 AA, 10. 20 A, 4 TLT 533 - les classes L et M: analogues mais avec VI 120 en tourelles doubles légères, tirant à 60° et un équipement de grenades et mortiers contre sous-marins. Aux États—Unis: - la classe « Farragut »: 1 350 t/w — 1 700 po 36 n IV 127 AA 4/40 AA — 8 TLT 533 mm où, pour la première fois, l’armement principal tire contre avion 4,44) LES « PETITS » TORPILLEURS DE 1939 L’importance prise par les torpilleurs dits d'escadre conduisent à une différenciation: certaines Marines réalisent pour des missions relativement restreintes, des bâtiments de plus faible déplacement, susceptibles d’être construits en plus grand nombre. a) En 1938, la France met ainsi eu chantier: - les torpilleurs de I 010 t/w. de 33 n et 2 500 milles à 15 n armés de 2 pseudo-tourelles doubles de 100 , 4 mitrailleuses de 13,2; 2 tubes lance torpilles doubles, 10 grenades à 100 kg sur grenadeur que la guerre laisse inachevés el dont l’abandon définitif, au moins dans leur forme primitive„ définitivement décidé, montre le peu d’intérêt actuel - les escorteurs de 600 t/w, qui, malgré leur vitesse de 34 n (particulièrement forte par rapport à leur déplacement) et leur armement en torpilles (d’ailleurs limité à 2) se rattachent plutôt aux escorteurs de convois qu'aux torpilleurs b) L’Angleterre démarre à la veille de la guerre et suit au cours de celle-ci la construction d’une longue série bâtiments de 904 t/W — 1 490 pc qui, quoique dénommés destroyers à partir de 1940, sont en fait des escorteurs à vitesse limitée (26 n), à armement antiaérien et anti sous-marin de 102 AA de grenadeurs et mortiers, à l'exclusion de torpilles (sauf pour quelques uns d'entre eux qui reçoivent une plateforme triple) c) L’Allemagne dont les problèmes tactiques et stratégiques sont spéciaux et qui a, en Baltique et Mer du Nord, un terrain d’action particulier pour des torpilleurs à faible rayon d'action construit, en prolongement de la ligne des Moewe de 1925, une série qui s’échelonne de 1936 a 1941, de torpilleurs dits de 600 t/w, qui font réalité environ 800 t/w - 1132 pc 800 t/w — 1132 pc 3 a — 1070 milles à 19 n; I 105 AA, I 40, II 37 AA, III 20 - III T 533 - 60 mines Unités conçues pour des actions brèves d’une seule nuit (d’où leur faible armement en artillerie), en particulier le mouillage de mine Deux unités incorporées à la Marine française: « Bir-Hakein »- « Baccarat » 4,45 LES TORPILLEURS D’ESCADRE DE LA GUERRE 1939-1945 La guerre de 1939 confirme, pour les grands torpilleurs d’escadre , l’évolution amorcée avant guerre. La protection des forces navales et les actions maritimes faible distance des cotes relèvent de plus en plus de l’aviation, des torpilleurs de faible tonnage, des vedettes rapides. Simultanément, l’extension de la menace sous-marine et aérienne aux grands espaces océaniques impose l’escorte permanente des escadres. Le rôle du grand torpilleur s’affirme dans les escortes des forces au grand large. Leur vitesse est limitée à une valeur assurant une marge suffisante par rapport à celle de escadres, Celle ci tant accrue jusqu'aux environs de 30 n , la vitesse des torpilleurs sera de 35-36 n. La distance franchissable est portée à plus de 4 000 milles, (le ravitaillement à la mer étant au surplus, devenu pratique courante). Les moyens de défense aérienne sont développés à Ia fois. - par addition de pièces légères de 40 mm (37 mm allemand) pour défense rapprochée; - par adoption d’une artillerie principale tirant contra avions (en tourelles doubles) ,ce qui conduit à en limiter, sinon réduire le calibre, à utiliser les pièces d’artilleries moyennes antiaériennes des grands bâtiments (114 ang1ais, 127 américain) et à en limiter le nombre compte tenu du poids de ces pièces et de leur forte consommation en munitions dans un tir C.A. - par développement de la conduite de tir; - par l'addition des moyens de détection électromagnétique (radars); L'armement en torpilles est en général maintenu très important (6 à 10 torpilles de 533). Les moyens d'action contre sous-marin s'accroissent par addition de détection acoustique (asdic) et développement des engins de grenadage: grenadeurs AR, mortiers, devenue à la fin de la guerre des mortiers multiples placés à l'AV (squid anglais, hedgehog américain). Le service des armes multiples et des moyens de détection conduit à un accroissement coûteux des effectifs. Pour satisfaire au programme, en particulier à l'égard des grandes distances franchissables, conserver, par mauvais temps, vitesse et stabilité de plateformes suffisantes pour la mise en oeuvre des armes, un fort déplacement s'impose, d'autant plus grand que les distances franchissables sont plus grandes, d'où en particulier les grands déplacements des torpilleurs américains destinés a opérer dans le Pacifique.(6 000 milles à 15 n) et la croissance du déplacement des torpilleurs allemands lorsque s'étend la zone d'action de la Marihe allemande par son accès direct à l'Atlantique. Petit à petit, le torpilleur rejoint le contre-torpilleur de 2 000 — 3 000 t. a) - En Angleterre la production de guerre livre à la suite des classes L, M, N les séries suivantes: - les classes 0 et P : 1 575 t/w - 2 175 pc, V 102 AA, 8 T 533 - les classes R à W: 1710 t/w - 2 530 pc - 36 n - 2 800 milles à 20 n V 120 (sans doute par défaut de pièces AA)- II 40 AA/ VIII 40 AA - VIII T 5331m - les classes Z à C: Identiques, mais avec armement principal en IV 114 AA. En même temps sortent les conducteurs de flottille, classe « Battle », contre-torpilleurs à grand rayon d'action: 2 325 t/W 3 200 pc — 35,7 n — 4 800 miles à 20 n -IV 114 AA (2 tourelles doubles AV) - I 102 eclairant - VIII 40 AA - VIII 20 AA ou VIII 40 AA - VIII T 533 mm — grenadeurs, mortiers. b) - Aux Etats-Unis, après les classes « Benson » et « Livermore » (1940/1941) , analogues aux "Farragut" de 1934, avec déplacement accru (1 620 t/w - 2 030), on sort des bâtiments de plus en plus puissants: - classe "Fletchner" (1942-1943) 2 050 t/W - 2 800 - 3.8/35 n V 127 AA - X 40 AA -VIII 20 AA - X T 533 mm - classe "Allen'Summer" (1944), plus gros et plus armés: VI 127 AA (en tourelles doubles) - classe "Gearing (1945-1946): 2 400 t/w - 35 n, 6 000 mn à 15 , VI 127 AA — XII 40 AA — X .20 AA — X T 533 mm. c) - En Allemagne, la Kriegs Marine réalise, à partir de 1940, des torpilleurs susceptibles d’escorter la flotte pour des missions de dragage, de protection et de reconnaissance rapprochée, tels les torpilleurs dénommés type "Elbing" par les Anglo-saxons, du nom du lieu du chantier « Deschimag » où Ils furent construits: 1 100 t/W (?) — 1 780 po — 33,5n (faute d'appareil moteur plus puissant) 2 100 milles à 19 n IV 105, VI 37, VIII 20, VI T 533 mm (Deux unités incorporées à la Flotte française: « Alsacien » «Lorrain » Ces bâtiments devaient être suivis de bâtiments plus importants et plus rapides, restés les uns inachevés, les autres à l’état de projet 1 400 t/w - 1 773 pc 38,5 n - 2 000 milles à 19 n - IV 105 AA (1944)- X 30 - VI T grenadeurs. Tous ces torpilleurs - comme tous les bâtiments allemands - peuvent être mouilleurs de mines. En même temps, la Kriegs Marine développe son type de contre-torpilleur; type Z, dérivé des « Leberecht Maas », en renforçant sur la dernière série, l'armement antiaérien par adoption d'un 128 11A. Ce sont: - le type 36 B, simple répétition du type antérieur avec retour à une artillerie de 127 (après utilisation sur les 36 A d'une artillerie de 150 qui se révèle trop lourde pour un bâtiment léger), 2 600 t/w 3 050 p0 - 38-36 n- 2 520 miles à 19 n V 127 - IV 37 AA - VII à XV 20 AA - IV à VIII T 533. bâtiments d'excellentes qualités nautiques mais faiblement armés coutre avions , si bien qu'en service on supprime une pièce de 127 AV pour ajouter des 37 AA. - le type 36 C (resté à l'état de projet), analogue mais arme: de VI 128 AA en tourelles doubles Au cours de la guerre, ambitieuse d'actions lointaines et disposant de l'incomparable industrie de Diesel allemande elle s'engage dans la réalisation du torpilleur à Diesel de très grand rayon d'action: projet audacieux dont on, peut suspecter les qualités d'endurance étant donné le grand nombre des moteurs utilisés. Elle met en chantier un torpilleur de 2 075 t/w - 2 675. Pc 37 à 38 n (avec suralimentation) - 3 hélices avec 4 moteurs MAN de 10 000 CV sur l'arbre central et 1 MAN de 10 000 CV sur chaque arbre latéral - 5 500 milles à 19 n - IV 128 AA - VIII 37 AA - XII 20 --VI T 513. Elle projette m;me un bâtiment encore plus poussé: 2 930 te — 3 760 - 38 n — lignes d'arbres à deux moteurs MAN de 10 000 CV chacune 6 500 milles à 19 n VI 128 AA — III 55 AA -- XIV 30 AA — VIII T. 533. 4.5 LE GRAND TORPILLEUR ESCORTEUR RAPIDE D'ESCADRE ACTUEL Le programme actuel du grand torpilleur est basé sur l'escorte rapide d'une force navale, ce qui requiert une vitesse légèrement supérieure à celle de la force navale, une grande distance franchissable, des moyens de transmission et de détection développé, une artillerie à la fois assez puissante contre des bâtiments similaires adverses et à rapidité et mobilité élevées comme arme anti aérienne, avec une conduite de tir radar télécommandée, des torpilles et des moyens de réaction contre les sous-marins. Son déplacement est de l'ordre des contre-torpilleurs, mais sa vitesse est moins élevée et son rayon d'action plus grand. L'Angleterre a réalisé ainsi la classe D « Daring » amélioration de la classe "Battle": 2 610 t/ 35 n - 6 000 milles à 20 noeuds , VI 114 AA (3 tourelles doubles dont 2 AV) IV 4.0 (2 affûts doubles 3 axes) — VIII ou X T 533 mm La Marine française vient de mettre en chantier un escorteur rapide T 47B de 2 700 t/w -3600 pc — armé de 127 AA et de torpilles de 550, 4,6 LES CONDITIONS DE PROPULSION DU TORPILLEUR Le torpilleur est caractérisé par l'importance relative du facteur propulsion. Il est intéressant de comparer les conditions de propulsion du bâtiment de ligne et du torpilleur pour apprécier la répercussion sur l'ensemble du bâtiment. 4.61 APPAREIL PROPULSIF L’appareil propulsif représente, rapporté au déplacement moyen d'essai: La différence au bénéfice du "Richelieu" vient pour une faible part d'une moindre vitesse absolue mais essentiellement l'importance relative de son déplacement. En effet les degrés de vitesse V/ √ L sont très différents "Jean-Bart" 2,06 "Hardi" 3,6.1 4.62 APPROVISIONNEMENT EN MAZOUT. L’approvisionnement mazout (C) est lié à la vitesse de croisière (v) , à la puissance nécessaire pour la marche de croisière (f) , à la consommation par CV/heure (c ) et à la distance franchissable ∆ . A l’avantage de la grande valeur de D(1/3) s’ajoute pour le « Jean-Bart » celui d’un coefficient d 'utilisation un peu plus élevé et d’une consommation par cheval/heure plus faible , la marche de croisière correspondant à une fraction de puissance par rapport à la.. puissance maximum de l’appareil propulsif..f7 plus forte que pour le « Hardi » A l’égard de la propulsion, le bâtiment léger est très défavorisé par le déplacement et un peu par le degré de vitesse. 4,7 LES BATIMENTS CONTRE SOUS-MARINS Pendant la guerre 1914-1918, le développement de la menace sous-marine allemande amène les flottes alliées à imposer à leurs navires marchands le vieux mode habituel de navigation du temps des corsaires: le système des convois protégés par des bâtiments de guerre. On fait alors appel, pour l'escorte de ces convois marchands, aux torpilleurs, avec un médiocre rendement d’utilisation de la puissance militaire de ceux—ci et aux dépens des autres missions qu'ils seraient susceptibles de remplir. Il apparait nécessaire, dès cette époque, de construire des bâtiments plus petits plus simples et moins couteux que les torpilleurs, spécialement conçus pour l’escorte de convois contre les sous-marins et réalisables en grand nombre. Pendant la guerre de 1939-1940, le système du convoi est Immédiatement repris. Les progrès des sous-marins et l'installation de leur base de départ sur l’Atlantique, accroissent leur champ d'action et imposent l’escorte continue dans toute la traversée océanique. La tactique d’attaques par meute des sous-marins exige l’accroissement du nombre des escorteurs par convois. Au total, il faut des escorteurs très nombreux, ce qui justifie la construction de bâtiments spécialisés. Mais l’escorte ne suffit plus. L’attaque par meute qui disperse la réaction de défense des escorteurs laisse chance à quelques assaillants de porter leurs coups au convoi. Devant l’accroissement des possibilités des sous-marins et de leur audace, il devient nécessaire, en s’aidant de la veilla aérienne et de la détection sous-marine par ultra sons d’assurer une action offensive contre le sous-marin. La possibilité de dérobade du sous-marin assurée par ses capacités actuelles en plongée (profondeur et vitesse) impose l'utilisation d’armes puissantes. Le bâtiment d’attaque contre sous-marin, le « Killer ship », fait son apparition. 4,71 LES BATIMENTS D’ESCORTE AVANT LA GUERRE 1939 Dans la phase d’armement qui précéda la guerre de 1939, les Marines française et anglaise se préoccupèrent de créer des bâtiments susceptibles d'assurer l'escorte à moindres frais. Ce furent soit des petits torpilleurs soit des bâtiments absolument spécialisés, à vitesse assez faible; à grand rayon d’actions, armés contre les sous-marins par grenades et mortiers. Le traité de Londres (1930) indique 600 tw comme limite Inférieure du déplacement des bâtiments entrant dans les limitations de tonnage: d'où la création de nos 600 tw et des corvettes anglaises de 585 tw. Le deuxième traité de Londres (1936) relève à 1000 t la limite de déplacement individuel des bâtiments soumis à limitation, d'où les destroyers d'escorte anglais de 904 tw. - 1 Torpilleurs et avisos français de 600 t. En France, les nécessités de l'escorte et la limitation du premier traité de Londres amènent la création de deux types de bâtiments de 600 t: a) - les torpilleurs escorteurs type "LA MELP0MENE ": ( 600 tw / 970 po ( 34,5 ne 1700/14 (turbines) ( II 100 — II torp. 550, mortiers et grenadeurs. b) - les avisos dragueurs (630 te / 900t pc (20 n , 5200/15 n (Diesel) ( II 100 — 1 40 AA — 4 mortiers — 2 grenadeurs. , -2 Escorteurs anglais L'Angleterre réalise simultanément: - des destroyers escorteurs rapides simple reproduction dans des séries successives (classes A à I) des torpilleurs de l'après guerre 1918. 1 335/1 370 tw - 35 n - III ou IV 120; - des destrozers d'escorte lents de 904 ta, 26 n armés de 102; - des corvettes (type Kingfisher) batiments très simples, très lents peu armés, dérivés des patrouilleurs de 1917, de 510/585 tw, 20 n , un 102. Tous ces bâtiments armes contre sous-marins de mortiers et grenadeurs. 4 .72 LES BATIMENTS DE LA GUERRE 1939-1944. La guerre amène, du côté anglo-saxo, un développement considérable du nombre des escorteurs à faible vitesse et un perfectionnement des armes contre sous-marins par l’utilisation de mortiers multiples ( squids anglais, hedgehogs américains) , lançant une gerbe de grenades, avec pointage de la gerbe et réglage des profondeurs d’éclatement des grenades commandés par les indications de l‘asdic (appareil d 'écoute sous-marine basé sur l’écho aux ultra sons). - 1 Les escorteurs anglais de la guerre. Ce sont a) -Les destroyers d’escorte lent (classe HUNT) dérivés immédiatement du type 904 tw déjà cité , mais un peu développée ( 1087 t / 1 620 pc (26 ( VI l02 - IV 40 — mortiers et grenadeurs —(Fig. 4,721 a) b) - les frégates très lentes de construction. type marine marchande, à machines alternatives ( 1 370 tw/1920 pc (type RIVER) — 1 435 tw/2260 (type LOC) - 1600 tier/2 300 (type BAY) c) - les corvettes, plus petites et encore plus simples que les frégates, dérivée de chasseurs-baleiniers, d'excellente tenue a la mer, lents: (950 tw/1150 (type Flower) — 1 010 tw/1630 pc (type Castle) 15,5 - 16 15 n , 2900m/16 n — 3 300/15 n I 102 — II 57 et I 40 — 2x 20 AA sur Flower, V 20 sur Castle. grenadeurs (Flower) — mortiers — 1 squid (Castle) Tous ces bâtiments construits on très grand nombre (plus de 70 destroyers lents, plus de 120 frégates, plus de 150 corvettes). - 2 Les escorteurs de marine américaine. Les Etats-Unis engagent, à leur entrée en guerre, une construction en grande série (565 navires achevés) d'escorteurs, dits D E, dont les premiers surtout sont très lents, à grand rayon d'action, armes essentiellement contre sous-marins. Leurs séries varient légèrement par le type de propulsion ; les premiers à Diesel, 19 n, les derniers à vapeur 26 n, et l'armement canon qui passe du 76 AA au 127 AA (Ils réalisent simultanément des petits torpilleurs à grand rayon d'action, mais rapides, non spécifiquement escorteurs de convois et plutôt petits escorteurs de forces navales, ce sont les DD type BENSON , 1 620 tw -36 n, 6000/12 n, armés de IV 127 et de V T 533). 4.73 LES BATIMENTS CHASSEURS DE SOUS-MARINS D'APRES GUERRE. Au problème de l'escorteur protégeant le convoi, s'ajoute celui du chasseur - destructeur de sous-marin, du KILLER SHIP, guidé l’attaque de la meute par l'aviation et puissamment armé offensivement contre sous-marin. L’escorteur-chasseur actuel se présente avec les exigences suivantes: - déplacement assez faible pour réalisation pas trop couteuse, - robuste et de bonnes qualités nautiques, - vitesse suffisante pour dépasser les vitesses de chasse des sous-marins rapides modernes (25 n), - distance franchissable à l'échelle océanique, à la vitesse actuelle des convois (15 n), - armement contre sous-marin puissant, pour lequel on s’oriente vers des engins auto-propulsés (torpilles ou autres) mis en oeuvre en liaison avec une détection par ultra son réalisée à vitesse aussi élevée que possible. - liaisons et moyens de plotting développés (centre d’informations), - armement anti-aérien suffisant pour sa propre défense, - excellentes qualités évolutives. La France a mis en chantier de tels escorteurs, d'un déplacement d'essais voisin de 1 500 t . chapitre vedette à suivre 4,8 LES VEDETTES RAPIDES La mise au point de la machine à vapeur légère à la fin du 19ème siècle a fait naître le torpilleur. Les réalisations d'appareils propulsifs à forte puissance massique issus des moteurs à explosion; du Diesel et tout récemment de la turbine à gaz suscitent l'apparition de vedettes rapide, formes modernes du navire de surface proprement lance torpilles. La quasi identité technique des appareils propulsif des grands et des petits bâtiments, l’accroissement distances franchissables de ces derniers et l’influence défavorable des petits déplacements sur la propulsion ne permettent plus , d’assurer aux torpilleurs un supplément de vitesse importante sur les grands bâtiments, tandis que l’accroissement de leur taille aux dimensions des croiseurs légers, en diminuant leur manoeuvrabilité; en développant leur silhouette et en accroissant leur valeur unitaire; les rendent très peu aptes à l’attaque à la torpille. L’attaque à distance relativement faible au moyen d'une arme à forte puissance explosive requiert un assaillant peu vulnérable: tel l'avion très rapide (bombardier, torpilleur ou lance engins spéciaux); le sous-marin invisible et difficilement détectable à grande distance, la vedette rapide. La supériorité relative de vitesse: Ia maniabilité, la petitesse des vedettes rapides leur font retrouver les possibilités d'attaque audacieuse en surface, par meute, permettant de disperser les réactions de défense du navire attaqué et de garder ainsi quelques chances d’arriver à portée de lancement, c'est à dire les caractéristiques du torpilleur à ses débuts. Comme pour celui-ci; le problème se pose à la vedette d'une tenue à la mer lui permettant d'utiliser pratiquement sa supériorité de vitesse: les réalisations, limitées d’abord à l’action à proximité immédiate des côtes, étendent leurs possibilités au fur et à mesure du progrès du type, progrès lié lui-même au développement de la puissance des moteurs corrélative une croissance du déplacement. 4,81 LE DEVELOPPEMENT DES VEDETTES RAPIDES. Les premières réalisations de vedettes à moteur, petites et à très forte puissance motrice,. Correspondent à des performances sportives. La guerre 1914-1918 est l'occasion d’un emploi notable de ces vedettes sur le plan militaire: les actions de ces engins, jouent un rôle important dans l'action au voisinage des cotes dans les secteurs d'opérations relativement étroits (Mer du Nord, Manche, Adriatique). Les exploits des vedettes italiennes pénétrant dans une rade près de Trieste et coulant un garde-cotes, attaquant une flotte à son appareillage et coulant le dreadnought autrichien SVENT-ISTVAN, sont restés célèbre. Dans la guerre 1939-1944, tandis que l'accès de l'Allemagne aux côtes françaises reporte l'action navale principale au large de l'Atlantique, les zones côtières et les estuaires de la Manche et de la Mer du Nord lieux de navigation commerciale active, deviennent le théâtre d'une guérilla intense. Ces zones se prêtent mal à l'attaque par sous-marins du fait de leurs petits fonds, de leurs champs de mines, de l'intensité de la surveillance aérienne. Elles sont le terrain de chasse des vedettes rapides, qui, franchissant sans dommage les champs de mines, peu vulnérables à l’attaque aérienne du fait de leur taille et de leur maniabilité, peu visibles de nuit réussissent des attaques à la torpille sur la navigation côtière des dragages, des attaques de patrouilleurs et de mouillages de mines. De même, des actions de harcèlement s'effectuent nombreuses en Méditerranée. Au total, l’ANGLETERRE d'une part, ALLEMAGNE et ITALIE de l'autre constituent des flottilles nombreuses de vedettes lance-torpilles qui, à la fin de la guerre, réalisent vraiment l'équivalent des flottilles de torpilleurs du début du siècle. Le développement de ces vedettes fait croître leur déplacement et leur puissance militaire; en même temps que la diversité de leurs emplois amène à en différencier le type. Les variétés en sont nombreuses suivant le programme et l'armement adopté mais elles se distinguent nettement en deux catégories principales: - les vedettes de protection et de surveillance à vitesse Moyenne (20 n) destinées à l'escorte côtière contre les sous-marins et la patrouille côtière et qui rappellent les premiers torpilleurs de défense des cotes; - les vedettes de combat à grande vitesse (35/40n) soit vedettes lance-torpilles destinées à l'attaque à la torpille des grands bâtiments dans les bases ennemies (vedettes d'assaut)ou à la mer - soit vedettes canonnières destinées à la lutte contre les autres vedettes rapides soit vedettes de type mixte armées de torpilles et de canons(en particulier de défense contre avions),véritables répliques modernes des premiers torpilleurs à vapeur de haute mer. Le développement de l'arme secondaire constituée par les vedettes rapides est mesuré par le chiffre de production totale de guerre de telles vedettes; il atteint 1700 en Angleterre seulement. 4 82 VEDETTES D’ESCORTE ET D SURVEILLANCE CONTRE SOUS-MARIN. a) - C'est pour ce rôle que furent construits les premières vedettes rapides de la guerre 1914-18 - M.A.S ( motoscafi , anti-somergibili) italiens 22 t 25 n - M.L. (Motorlaunches) anglais: 80 pieds, 42 tonnes., deux moteurs 220 CV, 19 noeuds, 1000 milles à 15 n , 1 canon de 3 livres (47 mm) et 10 grenades contre sous-marins. b) au début de 1939, l'Angleterre commence la construction d'une vedette type "A" (110 pieds, 50 t 3 moteurs de 600 cv, 22/25 n), sur laquelle l'organisation FAIRMILE étudie la fabrication de série pour une production massive de guerre. Au cours de la guerre suivant le schéma de production FAIRMILE l'Angleterre construit ainsi, à l'aide d'éléments préfabriqués dans des ateliers répartis dans le pays et assemblés dans les chantiers métropolitains ou coloniaux, environ 650 vedettes dites "B', M.L. dérivées de la précédente: - environ 112 pieds (34 m), d6p1acements croissants de 67 à 85 t coque à forme ronde, tout bois, - deux moteurs de 60 cv à essence - 20/17,5 n - 1 500 milles à 12 n (susceptibles d’être doublés par réservoirs supplémentaires) - armement variable, adapté à des usages multiples et transformable selon l'utilisation demandée à une même vedette, soit lutte contre les sous-marins (l canon de 3 livres (47mm) 3 mitrailleuses de 20, 12 grenades, 1 mortier, 1 asdic) soit mouillage de mine soit lance-torpilles; soit secours d'aviation; soit dragage de mines acoustiques ou magnétiques; soit lutte au canon contre les vedettes rapides, etc. Un modèle plus lent à moteur Diesel, dit H.D.M.L. (Harbour Defence MotorLaunch): 50 t, 11 à 12 n, est produit à 450 exemplaires. o) - On peut rattacher à ce type de vedettes relativement lentes, le B bout allemand beaucoup plus important, utilisé comme dragueur et occasionnellement mouilleur de mines, de construction analogue aux grands « schnell bout » décrits ci—après: - 47 m — 160 t formes rondes, — 2 Diesels MAN de 1 300 CV — 20 n 4.83 VEDETTES DE COMBAT. -1 Vedettes anglaises. En 1914-1916 l'Angleterre utilise les C.M,B. (Coastal Motor Boat) de THORNYCROFT: - 55 pieds, 12 t coque à redan, - - 2 moteurs 375 cv, 35/40 n, - 2 torpilles à l'arrière. Entre, les deux guerres, elle ne reprend la question qu'en 1935 et construit alors divers types de M.T.B. (Motor -Torpedo -Boat) de 18 à 30 t, à fond plat à trois quilles, atteignant de 35 à 40 n. En 1938, d’après l’expérience des essais de recette et des croisières des types précédents, elle construit un type de 70 pieds (22 m.), 36 t, à fond plat à 3 quilles, coque renforcée — 3 x 1 150 cv 40/42 n — 2 torpilles. Pendant la guerre, elle produit simultanément: a) - des séries de 70 ft environ dérivés du typo 1938, coque a fond plat à 3 quilles, progressivement renforcée, déplacement allant de 40 à 50 t; 2 moteurs Packard américains à essence de 3 700 à 4 000 cv, vitesse de l'ordre de 40 n; 2 torpilles et un armement canon progressivement augmenté. b) - des vedettes type D FAIRMILE (230 construites): plus grandes,--110 pieds (35 m) - 70/100 t (120 pc) formes plates amorties devenant à l'AV des formes rondes fines — coque bois, 4 x 1 250 CV Packard américains à essence, avec réducteur – 30/32 n Armement mixte: torpilles et canon, progressivement augmenté. L'armement canon de ces diverses vedettes rapides initialement faible (sauf sur quelques unités équipées uniquement en M.G.B ( moteur gun boat), se développe progressivement au cours de la guerre pour assurer la défense contre les vedettes ennemies: il croit en calibre et est réalisé en tourelles asservies. c) - A la fin de la guerre, des vedettes type D à armement mixte M T B/M G B. Ces vedettes, en raison de l'accroissement d'armement et de distance franchissable atteignent 120 t, leur vitesse tombe à 29 n. leur armement: - 4 torpilles de 457 mra - 2 tourelles asservies de 57 mm, 1 mitrailleuse double de 20, - 2 tourelles doubles asservies de 12 mm; - installation radar. Leur coque en bois contre plaqué est finalement renforcée, à l'avant et dans la région milieu, par une cornière longitudinale à l'angle des membrures et un renfort de quille en tôle. Ces vedettes aboutissent à un type évolué remarquable du motorboat à formes plates. d) -des M.G.B.(motor gun boat) type 501. 110 pieds — 95 t formes rondes — construction composite (membrures en treillis d'acier, bordé bois contre—plaqué vissé), 3 moteurs Packard à essence de 1 250 CV, avec réducteurs, 30 n, - un canon de 2 livres (40 ma), asservi, à l'avant - un canon de 76 mm à l' AR— - 2 tourelles doubles asservies de 0,5 inches (12,7) - au milieu, 2 torpilles de 533 mm - des grenades sous -marines e) - des S.G.B ( steamgunboat) , vedettes canonnières construites dès 1940 en riposte aux Schnell boot allemands, et qui, . faute de Diesel léger anglais, sont construites à vapeur: 146/135 pieds (à la flottaison) — de 165 t jusqu'à 260 t (pour celles qui sont cuirassées) — formes rondes —construction acier, 1 chaudière, 2 turbines à réducteur — 8 000 CV, 35 n pour les dernières: 2 canons de 6 livres(51mm ) asservis - 1 pièce de 3 inches (76 mm) derrière -2 x 11 20 mm- 2 torpilles 533 pour les dernières, léger blindage. Ces vedettes, véritables petits torpilleurs, sont relativement très vulnérables en raison du développement de la cible constituée par leur appareil propulsif à vapeur , par comparaison aux vedettes allemandes au DIESEL (1) - 2 Vedettes allemandes. L'Allemagne a produit des séries de « Schnell boot », mises au point au cours d'un effort continu depuis 1924 et qui bénéficièrent d'une construction mixte bois métal léger et surtout de moteurs Diesel légers et puissants. Avant guerre, la Kriegs marine, après un essai de vedettes à formes plates à redan, opte pour les formes rondes et part, en 1928, d'un type de 27 n 50 t — formes rondes --3 x 1 100 CV Daimler a essence — 34 n — 2 torpilles de 533. Elle aboutit à des vedettes de 34,60 m, 9 t, formes rondes, construction mixte (bois - métal léger) — 3 moteurs Daimler Benz Diesel de 2 000 CV. (1) Signalons l'emploi par l'Angleterre, pour réaliser certains transports de matériel de prix depuis la Suède (roulements à billes en particulier) en dépit du blocus allemand, de vedettes cargos de 75t/25 n et d'un type GAY VIKING, plus important, de l'ordre de 100 t, dérivé du M.G.B. 501.* Pendant la guerre, l'Allemagne sort: — un type E très marin, construit à un grand nombre d'exemplaires, 34 m (à la flottaison) - 96 t (jusqu'à 104 t) - formes rondes, teugue - construction mixte (bois - métal léger), 3 x 2 000 CV Diesel -38/40 n- 19 t gas oil. I 37 AA - II ou III 20 AA — III mitrailleuses 15 mm —IV T. 530 mm grenades sous-marines, pont en acier à blindage (sur les dernières vedettes construites). Eléments du devis des poids: Coque ………………………………………………………………………………………………………………………………............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................36 570 kg Appareil à gouvernera gréement, installations de chauffage, d'eau douce, d'épuisement, emménagement, assise pour les pièces d'artillerie; guindeauTSF …………………………………………………………...................................................................................................................................................................................................................................................6720 kg Machines, y compris les moteurs principaux, les arbres et hélices, leur échappement; l'Installation d'huile, le graissage, le combustible, l'installation d'air comprimé; les machines auxiliaires, l'installation électrique et l'installation d'incendie. ………………………………………………………2 620 kg Matériel d'armement divers …………………………………………………………………………………………………........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................1 980 kg Chargement (armes, munitions, équipage, protection, les vivres, les approvisionnements) …………………………………………………………………………………………………..............................................................................................................................................................................................................15 750 kg(1) otal………………………………………………………………………………………………………………………………..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................de 93 000 kg - Un type dérivé plus poussé, qui utilise le développement du moteur Daimler Benz par suralimentation: 35 m , 114/120 t formes rondes - construction mixte, 3 x 2 500 C V Diesel Daimler Benz - 41/42 n-20 t de gas oil , I x 37 AR — I x 20 AV — IV T 530 mm léger blindage. - Un projet est établi d'une vedette de 34 m- 165 t - 3 x 2 500 cv /3 000 cv - 443,5 - 47 n , coque à bouchains aigus, en acier. Enfin, l'Amirauté allemande engage l'étude de vedettes à ailes portantes, à très grande vitesse (50 n). - 3 Vedettes italiennes. - En 1914-1918, l'Italie avait utilisé les célèbres M.A.S, portant deux torpilles à plus de 30 n. Pendant la guerre 1939-1944, elle réalise successivement ; - des M.A.S.: 20 t — 2 300 Cid, moteurs ISOTTA FRASCHINI à essence — 42 n 5, - des M.S.: 69 t 3 000 CV — 31 n. - 4 Vedettes américaines. - Les Etats-Unis construisent pendant la guerre des vedettes 24 m 45 t — 4 000 CV — 40 n, dérivées des M.T.B 70 feet anglais. - 5 Divers. - Signalons enfin, pour mémoire, les nombreuses réalisations d'engins particuliers; vedettes télécommandées, embarcations d'assaut; vedettes explosives et torpilles guidées. (i) majoré sur les dernières vedettes. 4,84 CONSIDERATIONS GENERALES. Le développement des vedettes rapides est lié au progrès des formes de coque correspondant aux grandes vitesses, de la construction légère des moteurs légers puissants et des armes automatiques légères. a) - Le problème des formes de coape est particulièrement difficile car s'agit d'assure-FI...Ta fois une faible résistance aux grandes vitesses ( Vn/√L = 7 à 9) et une bonne tenue à la mer, c'est-à-dire la possibilité de conserver une vitesse élevée par mauvais temps, tout en évitant des efforts excessifs sur la coque de façon à en permettre la réalisation par une construction légère ,sans risque d'avarie. Pour les petites vedettes, destinées à rester dans des parages relativement abrités et dont les exigences de service sont moins continues, on conserve les formes à redan. Pour des vedettes plus importantes, on abandonne le redan mais on conserve les formes plates à bouchains aigus, dites à trois quilles, en ménageant un arrondi à la quille centrale, surtout à l'avant, parfois jusqu'à rejoindre dans cette région Av des formes normales.. Les grandes vedettes à qui on demande une excellente tenue à la mer sont à formes rondes, de l'avant à l'arrière. (Sur les dernières vedettes construites en Allemagne, on assure, au moyen d'appendices arrière, une réduction du changement d'assiette dû au déjaugeage de l'avant, (léger gain sur la résistance), un accroissement du rendement de coque et à une gain de vitesse sensible, de l'ordre du noeud). Les formes plates, celles à redan et plus encore à ailes portantes (dont l'essai a été commencé en Allemagne à la fin de la guerre) sont de plus en plus avantageuses quant à la résistance, mais de plus en plus sensibles à l'état de la mer et de moins en moins propres à supporter les variations de lestage longitudinal qui accompagnent presqu'inévitablement les modifications de l'armement réalisées au cours de la vie du bâtiment. Le module de stabilité initiale transversale ( ρ-a) des schnell boat de 100 t est de l'ordre de 1,15 m b) - La construction de coque , faire d'abord entièrement en bois, avec usage de contreplaqué et bordé en deux ou trois épaisseurs, s’effectue pour les vedettes importantes, avec des membrures et des bandes diagonales en métal léger et mêne, pour les grandes vedettes, entièrement en acier. (V. Fig. 4,84) La solution du problème de production en grand nombre exige la préfabrication d'éléments dans les entreprises satellites des chantiers. c) — Le problème des moteurs légers et puissants est à la fois technique et économiques . Le moteur à explosion, qui est le plus léger, présente des risques d'incendie sérieux et tend à rester toujours de conception aviation, un peu trop poussé. Le moteur Diesel léger de grande puissance est supérieur vis-à-vis de la sécurité et de la consommation (il n'existait pas pendant la guerre en Angleterre). L'installation à vapeur atteint difficilement le poids par cheval des moteurs, garde une consommation élevée et a un encombrement important qui accroit la vulnérabilité. Dans tous les cas, la recherche de la légèreté conduit à des vitesses de rotation élevée et, pour faciliter la solution du problème de l'hélice, - rendu très difficile par l'importance de la poussée par unité de surface d'aile à réaliser -, conduit à l'installation de réducteurs. Du point de vue production, la mise au point d'un moteur poussé exige une longue expérimentation: celle-ci ne s'amortît facilement que sur une production abondante telle que celle des moteurs terrestres ou de moteurs d'aviation, le moteur léger marine n'offrant que des débouchés relativement insignifiants, particulièrement en temps de paix. Aussi l'architecte naval dispose-t-il d'un très petit nombre de types de moteurs utilisables et le problème du moteur domine la question de production des vedettes rapides. (Pour l'Angleterre, la disparition, au début de la guerre, des fournitures du moteur italien à essence ISOTTA-FRASCHINI gène beaucoup sa production de vedettes, Elle recourt au moteur américain Packard à essence. Au contraire; les possibilités de l'Allemagne en moteurs Diesel lui permettent la réalisation d'excellents moteurs Diesels légers, et la construction de grandes vedettes remarquables). d) - L'armement des vedettes était basé initialement sur les seules torpilles. Il s'enrichit progressivement de pièces légères anti-aériennes, puis de pièces contre les vedettes adverses: certaines vedettes deviennent même exclusivement des canonnières, sans torpille. Les torpilles au nombre de 2 ou parfois quatre sont soit de 450, soit de 533 mm: elles sont sur les plus récentes vedettes tancées par tubes lance torpilles classiques, allégés —placés sur le pont en abord dans la région milieu Avant. Les pièces d'artillerie sont, pour les plus légères, montées sur affûts multiples, dans des conditions de plus en plus analogues à celles des, avions bombardiers, c'est-à-dire sous coupoles transparent avec télécommande asservie à un poste de pointage placé sur la passerelle. e) - Au fur et à mesure de leur développement:, les vedettes suivent la loi de croissance des tonnages: parties d'un déplacement de 25 à 40 t en 1939, elles atteignent 100 et même 120 t à la fin de la guerre. f) - Il est intéressant de rapprocher les caractéristiques et devis de poids des premiers torpilleurs à vapeur et ceux des vedettes torpilleurs à moteur de faible et de fort tonnage correspondant à des réalisations caractéristiques de 1914 et de 1944. Tableau... Modifié le 26 février 2020 par ARMEN56 1 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) le 26 février 2020 Auteur Share Posté(e) le 26 février 2020 Chapitre vedette complété 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dydy85 Posté(e) le 8 avril 2020 Share Posté(e) le 8 avril 2020 (modifié) Bonjour, Je cherche actuellement le que veut dire les mentions M et S dans la série des tropilleur numéroté vous trouver le lien de la liste sur laquelle j'ai trouvé ces mention ci-dessous https://www.postenavalemilitaire.com/t15-liste-des-torpilleurs-numerotes-de-la-royale Si vous savez aussi si d'autres classe et si possible tropilleur étaient en service entre 1890 et 1930 dans la Marine national j'aimerais bien le savoir. D'ailleurs apparemment il existe plusieurs nom pour la série des tropilleur numéroté qui sont aussi appelé torpilleur de 1ère classe je me demande quelle était leur vrai nom J'ai aussi une autre question par rapport au torpilleur d'escadre et de haut mer qui quand je regarde sur Wikipedia corresponde au contre torpilleur et au aviso torpilleur si ou pouviez m'éclairer sur se sujet ca serait bien. Merci de votre attention Dydy85. Modifié le 8 avril 2020 par Dydy85 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) le 8 avril 2020 Auteur Share Posté(e) le 8 avril 2020 Le 08/04/2020 à 13:56, Dydy85 a dit : Je cherche actuellement le que veut dire les mentions M et S Expand Bonjour Pas mieux en source d'éclairage que le cours de H Amiot ci dessus brossant l'historique de l'évolution des torpilleurs pour ce type de questions très spécifiques suggère de vous approcher de "marine forum" site d'actifs férus d'histoires navales http://forummarine.forumactif.com/t7631-les-torpilleurs-francais?highlight=torpilleur Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dydy85 Posté(e) le 23 avril 2020 Share Posté(e) le 23 avril 2020 Merci ARMEN56 pour m'avoir donné le lien de se super forum. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ARMEN56 Posté(e) le 24 avril 2020 Auteur Share Posté(e) le 24 avril 2020 Le 23/04/2020 à 20:58, Dydy85 a dit : super forum Expand OUI !! et j'ai vu qu'on t'avait "bichonné" Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant