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Pérou


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Le 22/03/2018 à 13:37, Wallaby a dit :

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/03/21/perou-proche-de-la-destitution-le-president-pedro-pablo-kuczynski-demissionne_5274526_3222.html (22 mars 2018)

L’opposition accuse M. Kuczynski – un ex-banquier et consultant prospère – d’avoir caché la vérité sur ses liens avec l’entreprise brésilienne de travaux publics Odebrecht, la « multinationale de la corruption » qui a arrosé presque tous les gouvernements du continent latino-américain.

  

Le 17/04/2019 à 19:06, collectionneur a dit :

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/17/perou-l-ex-president-alan-garcia-tente-de-se-suicider-juste-avant-son-arrestation_5451693_3210.html

L’ancien président péruvien Alan Garcia s’est suicidé, mercredi 17 avril au matin, à Lima, juste avant son arrestation dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht. Transporté dans un état critique à l’hôpital Casimiro Ulloa de Lima après s’être tiré une balle dans la tête, il n’a pas survécu, ont annoncé dans la journée des membres de sa famille à la presse.

Lorsque la police est arrivée chez lui dans la matinée pour l’interpeller, il a demandé à appeler son avocat, a expliqué lors d’une conférence de presse le ministre de l’intérieur, Carlos Moran. « Il est entré dans sa chambre et a fermé la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, une détonation a été entendue. Les policiers sont entrés dans la chambre et ont trouvé M. Garcia assis, avec une blessure à la tête », a-t-il ajouté.

Président de 1985 à 1990, puis de 2006 à 2011, Alan Garcia, 69 ans, a été accusé l’an dernier d’avoir reçu de l’argent du groupe brésilien Odebrecht, à l’occasion de la construction d’une ligne de métro dans la capitale. Mercredi dernier, c’est un autre ex-chef d’Etat péruvien, Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), qui a été placé en détention provisoire dans le cadre de cette même affaire....

https://fr.wikipedia.org/wiki/Martín_Vizcarra

Il est élu vice-président du Pérou à l'élection présidentielle de 2016, étant l'un des deux colistiers de Pedro Pablo Kuczynski. Un an et demi plus tard, après la démission de celui-ci en raison d'accusations de corruption, il accède à la présidence de la République [le 23 mars 2018].

Le 30 septembre 2019, il annonce la dissolution du Congrès et la tenue d'élections législatives anticipées pour le 26 janvier 2020, faute d'être parvenu à un accord avec l'opposition sur le mode de désignation des juges au Tribunal constitutionnel ; en réaction, le Congrès vote sa suspension pour un an et désigne la vice-présidente Mercedes Aráoz pour assurer l'intérim. Cependant, les chefs de la police et de l'armée, de même que les gouverneurs et l'association des maires, maintiennent leur allégeance à Vizcarra, qui a aussi limogé le président du Conseil des ministres et est soutenu par des milliers de manifestants. Le syndicat des entrepreneurs accuse quant à lui le président de « violation de la Constitution ». Le lendemain, Mercedes Aráoz renonce à la présidence et démissionne de ses fonctions de vice-présidente. Le 5 octobre, il annonce que la crise politique a été « surmontée ». Cependant, le 11 octobre, le président de la députation permanente, Pedro Olaechea, dépose un recours devant le Tribunal constitutionnel pour contester la dissolution du Congrès. Le recours est rejeté le 15 janvier 2020.

Le scrutin donne lieu à un fort recul des fujimoristes, avec le parti Force populaire perd la majorité absolue, en faveur de plusieurs partis principalement centristes, qui composent un parlement sans majorité mais avec lesquels Martín Vizcarra est jugé plus à même de composer pour poursuivre ses réformes.

Accusé de corruption à la suite de la diffusion d'un enregistrement le mettant en cause dans un contrat de complaisance supposé d’un chanteur, le Congrès — où il n’a pas la majorité — ouvre une procédure de destitution à l’encontre de Martín Vizcarra le 11 septembre 2020. Il échappe à la destitution le 18 septembre, la motion recueillant seulement 32 votes favorables sur les 87 nécessaires. La justice annonce le 10 octobre l’ouverture d'une enquête pour corruption. Celle-ci ne commencera ses travaux qu'après le départ du pouvoir de Martin Vizcarra, celui-ci étant couvert par l'immunité présidentielle. Une nouvelle procédure est enclenchée en novembre suite aux témoignages de plusieurs hommes d’affaires, qui ont affirmés devant la justice avoir versé en 2014 des pots-de-vin à Martín Vizcarra, alors gouverneur de la région de Moquegua, en échange de contrats pour des travaux publics, ce qu'il dément. Le président du parlement Manuel Merino prend la tête du mouvement en faveur de l'inculpation de Vizcarra. Il est finalement destitué par le parlement le 9 novembre 2020 avec 105 voix pour, 19 contre et 4 abstentions. Néanmoins, cette décision est dénoncée par des manifestants hostiles au Parlement qu'ils accusent de « coup d'État ». Vizcarra était devenu très populaire auprès de la population en tant que héraut de la lutte contre la corruption. La destitution est également mal accueillie par les organisations patronales, qui attendait du gouvernement qu'il se concentre sur le redémarrage de l'économie dans le contexte de la crise provoquée par la pandémie de Covid-1934. Le président du parlement Manuel Merino lui succède le lendemain.

L'annonce de sa destitution mène dans les jours qui suivent à des manifestations de grande ampleurs — les plus grandes au Pérou depuis deux décennies — dans la capitale et les principales ville du pays. Merino n'est par ailleurs pas reconnu par la majorité des gouvernements voisins, la décision du parlement de destituer Vizcarra sur la base d'accusations couvertes par l’immunité présidentielle étant jugée inconstitutionnelle.

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/15/nouvelle-journee-de-manifestations-au-perou_6059787_3210.html (15 novembre 2020)

Le Pérou a connu samedi une nouvelle journée de manifestations contre l’accession au pouvoir de Manuel Merino, devenu président mardi.

Une dizaine des 18 ministres du président Merino, dont le ministre de l’intérieur, ont annoncé leur démission samedi soir après la répression policière, selon les médias locaux.

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https://www.faz.net/2.1677/polizei-toetet-demonstranten-lage-in-peru-spitz-sich-zu-17052326.html (15 novembre 2020)

Le président Merino est dans une situation difficile. Les premiers politiciens exigent déjà sa démission. Le maire de Lima, Jorge Muñoz, ainsi que des parlementaires qui s'étaient prononcés en faveur de la destitution de l'ancien président, suggèrent maintenant que Merino devrait démissionner. Les premiers membres du cabinet ont déjà démissionné.

Entre-temps, un tribunal a ordonné que Vizcarra ne soit pas autorisé à quitter le pays pendant les 18 prochains mois.  Un juge a justifié cette décision par un éventuel danger de fuite.

Presque aucun autre pays n'est aussi gravement touché par la pandémie de corona que le Pérou. La crise sanitaire et la crise politique sont désormais le point de départ des élections présidentielles et législatives d'avril qui approchent. La confiance dans la politique est faible.

Ce n'est donc pas une coïncidence si un ancien joueur de football est actuellement (pour le septième mois consécutif) en tête des sondages avec une nette avance : George Forsyth, fils d'une mère ayant des ancêtres allemands et ancien gardien de but, qui a également joué pendant un an dans la deuxième équipe du Borussia Dortmund - et a été le troisième gardien de but derrière Jens Lehmann et Roman Weidenfeller lors de la saison 2002/2003.

Forsyth est entré en politique après sa carrière de footballeur et a été dernièrement maire d'un arrondissement de la capitale Lima. Il a récemment démissionné de cette fonction pour se présenter à la prochaine élection présidentielle. "Tu t'affrontes à la mauvaise génération", a maintenant déclaré le jeune Forsyth, 38 ans, dans les réseaux sociaux en direction du nouveau président Merino.

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https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/16/au-perou-le-depute-centriste-francisco-sagasti-devient-president-par-interim_6059977_3210.html

M. Vizcarra, loué par la population pour sa lutte contre la corruption et son intransigeance à l’égard du Congrès à l’inverse de ses prédécesseurs, a estimé dimanche que la démission de M. Merino était un pas vers le rétablissement des institutions démocratiques. « Une dictature a quitté le palais. Merino s’est écarté, il brisait notre démocratie », a-t-il déclaré à la presse. Il a demandé que la Cour constitutionnelle se prononce le plus rapidement possible sur sa destitution « et dise si ce que les membres du Parlement ont fait le 9 novembre est légal ».

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https://foreignpolicy.com/2020/11/20/peru-president-resigns-sagasti-weak-parties/ (20 novembre 2020)

Sagasti doit maintenant travailler avec les 130 politiciens qui composent le Congrès. La plupart sont des législateurs débutants qui ont été élus en janvier. Et la moitié sont eux-mêmes sous enquête pour des crimes allant du blanchiment d'argent à l'homicide.

"L'enjeu est de faire un premier pas vers le rétablissement de la confiance entre le peuple et l'État", a déclaré Samuel Rotta, le président de la section péruvienne de Transparency International, à The Associated Press.

Les experts ont déclaré que les politiciens péruviens sont plus préoccupés par la promotion de leurs propres intérêts commerciaux que par le service public. Cela est dû en grande partie à la faiblesse du système des partis, à la souplesse des règles de financement des campagnes électorales qui permettent d'acheminer des fonds aux candidats pour acheter de l'influence, et à un référendum adopté par les électeurs en 2018 qui limite le service du Congrès à un seul mandat.

"Ce ne sont pas des politiciens professionnels mais des politiciens amateurs", a déclaré l'expert de Harvard, M. Levitsky. "Personne au Congrès ne pense à planifier l'avenir."

Sagasti, qui appartient au parti centriste Partido Morado (Parti pourpre), est également un nouveau venu dans l'arène politique. Bien qu'il ne soit pas très connu de la population, il est de plus en plus reconnu comme l'un des rares membres du Congrès à avoir voté contre la destitution de Vizcarra.

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Il y a 9 heures, collectionneur a dit :

les 130 politiciens qui composent le Congrès. La plupart sont des législateurs débutants qui ont été élus en janvier. Et la moitié sont eux-mêmes sous enquête pour des crimes allant du blanchiment d'argent à l'homicide.

c'est sérieux ???

Est-ce pire qu'en Inde ?

Le 09/04/2018 à 14:41, Wallaby a dit :

http://www.nybooks.com/articles/2018/04/19/narendra-modi-mighty-wind/ (19 avril 2018)

Sur les 285 nouveaux parlementaires du BJP en 2014, observe Vaishnav, un tiers avait été inculpé dans des affaires pénales en cours et un cinquième faisait face à des poursuites pour des délits passibles de prison, y compris le viol et le meurtre. Plus choquant encore, une base de données décennale des élections fédérales et d'États compilée par Vaishnav indique que les candidats ayant des affaires pénales avaient trois fois plus de chances de gagner que les autres. Cela suggère qu'ils sont plus habiles pour acheter ou intimider les électeurs ou les persuader qu'ils sont mieux placés pour "faire les choses" que leurs rivaux respectueux des lois.

Une étude de 2013 citée par Vaishnav indique que la fortune déclarée par un député en exercice augmente en moyenne de 222 % au bout d'un seul mandat.

Le référendum en question :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum_constitutionnel_péruvien_de_2018

Un référendum constitutionnel a lieu le 9 décembre 2018 au Pérou. Organisé par le gouvernement du président Martín Vizcarra, le référendum est composé de quatre questions distinctes portant sur une réforme de la magistrature, la limitation du financement des campagnes électorales, celle du nombre de mandats des élus, ainsi que le retour au bicaméralisme. Le vote a lieu dans un contexte de lutte contre la corruption menée par le président Vizcarra suite à d'importants scandales ayant notamment entraînés la démission du précédent président ainsi que d'une partie de l'appareil judiciaire du pays.

La population approuve à une très large majorité les trois premières propositions, tandis que celle du bicamérisme, qui avait été profondément modifiée par le congrès dans le sens d'une diminution des pouvoirs présidentiels, entraînant le retrait du soutien de Vizcarra au projet, est rejetée à une toute aussi large majorité. Martín Vizcarra sort ainsi renforcé du scrutin au détriment du parlement, ce dernier faisant les frais de son discrédit auprès des Péruviens.

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https://www.americasquarterly.org/article/perus-problem-is-bigger-than-not-having-a-president/ (16 novembre 2020)

Mais le Pérou continuera à être confronté au même problème de fond, celui qui mine les démocraties de toute l'Amérique latine : l'absence de partis politiques stables et institutionnalisés. Malheureusement, cela signifie que celui qui remportera la prochaine élection présidentielle péruvienne en avril 2021 sera probablement confronté au même défi que celui qui a tourmenté tous les dirigeants récents : Un Congrès indiscipliné et fragmenté qui échoue lamentablement à tout sauf à veiller à ses propres intérêts.

Dès 2003, les politologues Steven Levitsky et Maxwell A. Cameron (Democracy Without Parties ? Political Parties and Regime Change in Fujimori's Peru) ont souligné l'absence d'un système de partis politiques au Pérou. Lorsque l'ancien président Alberto Fujimori a démissionné le 20 novembre 2000 (par fax du Japon, lorsque son effort pour rester pour un troisième mandat consécutif de 5 ans s'est effondré), le Pérou s'est engagé dans une transition vers la démocratie sans partis politiques qui fonctionnent bien. Les experts en théorie démocratique ont toujours affirmé que la démocratie ne peut exister sans partis. En 1991 (La démocratie et le marché), Adam Przeworski a défini la démocratie comme "des systèmes où des partis perdent les élections". Parce que la démocratie représentative exige des élections pour que les électeurs récompensent ou punissent les candidats sortants, les partis politiques sont des outils essentiels pour la responsabilisation. Les partis servent également de raccourcis d'information pour les électeurs inattentifs, en particulier dans les pays où les mandats sont limités et où la représentation proportionnelle rend difficile pour les électeurs de connaître le nom de leurs législateurs.

Dans les années qui ont suivi le départ de Fujimori, le Pérou a défié les règles en semblant consolider une démocratie sans partis. Des millions de personnes sont sorties de la pauvreté et la classe moyenne s'est développée, le Pérou étant devenu l'une des réussites de la croissance économique axée sur le marché en Amérique latine. Pourtant, des problèmes structurels subsistent. Lors de chaque élection présidentielle depuis 2001, le candidat gagnant appartenait à un parti qui soit n'existait pas, soit avait une présence marginale lors de l'élection précédente.

Mais comme les partis eux-mêmes changent de nom - d'autres disparaissent, tandis que de nouveaux apparaissent - les électeurs finissent par se sentir comme des consommateurs confus allant au supermarché et ne reconnaissant aucune des marques pour les produits qu'ils achètent normalement. Lorsqu'il a été élu président en 2016, le PPK s'est présenté sous une autre étiquette de parti qu'en 2011 et 2006. Entre-temps, il a été presque impossible de suivre les changements de parti parmi les législateurs "agents libres".

Avec des allégeances fluides, peu d'expérience dans la rédaction de lois et des exigences égoïstes, le corps législatif est comme une tour de Babel, avec des gens qui se parlent sans pouvoir comprendre ou produire une législation cohérente. La pire nouvelle, cependant, est qu'il n'y a aucune raison de croire que le prochain Congrès, qui sera élu le 11 avril 2021, sera différent.

Sans un système de partis institutionnalisé qui fonctionne bien, la démocratie péruvienne restera prisonnière de l'instabilité et des scandales. Les politiciens égoïstes qui changent régulièrement de parti continueront à saper la confiance des Péruviens dans les institutions démocratiques.

Les partis politiques doivent être traités comme des banques dans des systèmes bancaires bien conçus, avec des barrières à l'entrée élevées, des incitations à une concurrence féroce et des pouvoirs de surveillance forts pour s'assurer qu'ils ne s'écartent pas de leur mandat. Tout comme on fait confiance aux banques pour garder l'argent des gens, les partis politiques sont les bénéficiaires des votes, l'atout le plus précieux que les gens possèdent dans une démocratie.

Tout comme aucune économie ne peut fonctionner sans banques, les démocraties ne peuvent pas fonctionner sans partis politiques. Ainsi, plutôt que de licencier tous les hommes politiques professionnels et de les remplacer par des indépendants et des étrangers, nous devrions nous concentrer sur la création de partis politiques. Aussi imparfaits soient-ils, lorsqu'ils sont bien conçus, ils peuvent en fait aider le système à mieux fonctionner pour tout le monde.

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  • 4 months later...

https://www.rfi.fr/fr/amériques/20210409-pérou-une-élection-présidentielle-sans-favori

Aucun des 18 candidats à la présidentielle ne se détache pour le moment. « La dernière enquête d’Ipsos Pérou montre que trois candidats dépassent les 10%, mais avec la marge d’erreur, ils pourraient très bien être en dessous des 10%.

Le Pérou affronte actuellement une deuxième vague de Covid-19, avec des records de décès enregistrés ces derniers jours. Quatre candidats à la présidentielle ont été contaminés pendant la campagne et l’un d’entre eux a dû être hospitalisé. Contrairement au Chili voisin, les élections n’ont pas été reportées. Des créneaux horaires sont réservés aux personnes vulnérables, trois fois plus de bureaux de vote qu’en 2016 sont ouverts pour favoriser la distanciation, avec prise de température à l’entrée.

Les derniers sondages laissent entrevoir un Congrès encore plus fragmenté qu’aujourd’hui et cela n’aidera pas à résoudre la profonde crise politique que traverse actuellement le Pérou. Deux Congrès et quatre présidents se sont succédé depuis les dernières élections de 2016. Les deux institutions se livrent un bras de fer, une lutte pour le pouvoir, à coups de destitution et de dissolution. « Cela rend le pays ingouvernable, regrette Alberto Vergara. En 2016, c’est un président de droite, Pedro Pablo Kuczynski, qui a été élu et une autre formation de droite – celle de Keiko Fujimori -  a obtenu la majorité au Congrès. Certains ont cru qu’ils pourraient gouverner ensemble, mais ils se sont entretués, du jamais vu depuis 50 ans. Depuis, il est acquis que la destitution du président et la dissolution du Congrès font partie du jeu politique. Ces deux boutons atomiques constitutionnels sont devenus des armes normales et c’est très dangereux ».

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https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mercredi-14-avril-2021

Arrivé en tête, Pedro Castillo, candidat de Péru Libre, un petit parti d'extrême gauche : un instituteur de 51 ans, syndicaliste qui avait pris la tête d'un grand mouvement de grève des enseignants en 2017. Il est pro-étatiste, mais socialement conservateur, pro-vie, pro-famille et anti-immigration. C'est la surprise du scrutin. Face à lui, il aura une figure de la vie politique péruvienne, Keiko Fujimori, 45 ans, fille de l'ex-président autoritaire Alberto Fujimori, candidate du parti Fuerza Popular, la droite populiste héritière de l'ère Fujimori père.

Le deuxième tour, résume le journal libéral Caretas dans son éditorial, va forcer les péruviens à voter en se bouchant le nez. Castillo est le candidat des changements radicaux. Ses trois priorités de campagne sont la santé, l'éducation et l'agriculture, auxquelles on ajoutera la reprise du contrôle par l'Etat du secteur des énergies, avec les nationalisations des entreprises d'exploitation minière, de gaz, de pétrole, et des hydroénergies. Changement de Constitution également, héritée de l'ère Alberto Fujimori. Et si la Cour constitutionnelle s'y oppose, a prévenu Castillo, elle sera dissoute, car rien ne doit s'opposer à abolir "une Constitution qui a mis fin à tous les droits et a permis le pillage du pays". On notera également sa compassion pour le sort des anciens membres de la guerilla communiste du Sentier Lumineux, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts dans les années 80, ou encore sa volonté s'il est élu de gracier Antauro Humala, un ancien militaire et révolutionnaire qui a tenté un coup d'état en 2005, condamné pour meurtre, enlèvement et rébellion. 

Fujimori quant à elle est la fille de son père, dans tous les sens du terme. Elle prône un mélange de conservatisme sociétal et de libéralisme économique, tout en essayant de se démarquer de son père, dont les mandats ont laissé des traces : meurtres de minorités, stérilisations forcées de femmes indigènes, mise sur écoute d'opposants. Il a depuis été condamné pour crimes contre l'Humanité et corruption. Sa fille Keiko, qui lui promet une grâce présidentielle si elle est élue, traine cet héritage, et ses propres casseroles, puisqu'elle est soupçonnée de corruption depuis 2018, a déjà passé seize mois en détention préventive dans le cadre de cette affaire et risque trente ans de réclusion. Une façon de voir l'élection, conclut Caretas, est que la candidature de Fujimori, "même si c'est un crapaud insupportable, garantit que le Pérou ne deviendra pas une dictature communiste". 

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  • 1 month later...

https://www.rfi.fr/fr/amériques/20210525-pérou-18-morts-lors-d-une-attaque-armée-attribuée-au-sentier-lumineux

18 personnes ont été assassinées dimanche soir dans la zone connue comme le Vraem, principale zone de production de drogue du pays. Les forces armées péruviennes ont attribué ce massacre au Sentier Lumineux.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/24/au-perou-la-droite-fait-bloc-pour-contrer-le-communiste-castillo_6081273_3210.html

Présenté comme le dernier avatar du communisme, M. Castillo, un instituteur syndicaliste de 51 ans, menacerait l’équilibre démocratique et économique du pays. Il le « fera reculer de façon barbare », le rendant « encore plus pauvre qu’il ne l’est », tonne l’écrivain et Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa dans une ardente tribune publiée dans le quotidien espagnol El Pais. Il lui préfère donc Keiko Fujimori.

La fille de l’ex-autocrate Alberto Fujimori (1990-2000), que Mario Vargas Llosa avait pourtant affronté dans les urnes en 1990, est poursuivie pour blanchiment dans l’affaire du financement occulte de ses précédentes campagnes électorales et risque trente ans d’emprisonnement. Héritière et farouche défenseuse du fujimorisme, un courant d’extrême droite populaire et autoritaire, chantre du néolibéralisme, Mme Fujimori serait un « moindre mal » aux yeux de l’écrivain.

Un avis largement partagé dans la presse nationale. Dans le quotidien El Comercio, aux mains du grand groupe conservateur du même nom, qui détient 80 % des journaux et plusieurs chaînes de télévision, les éditoriaux alarmistes se succèdent face à la possible victoire du candidat de gauche : « Chronique d’un désastre annoncé », « La démocratie en danger »… Dans les rues de Lima, la capitale, de mystérieux panneaux géants ont fait leur apparition, fin avril : « Pense à ton avenir, non au communisme », « Protège ton travail et ta liberté »…

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  • 3 weeks later...

https://www.humanite.fr/perou-lima-un-seisme-politique-aux-repliques-regionales-710001 (9 juin 2021)

Mardi soir, au Pérou, alors que se poursuivait la compilation des procès-verbaux, le candidat de gauche au second tour de l’élection présidentielle, Pedro Castillo, creusait encore l’écart avec son adversaire d’ultradroite, Keiko Fujimori. Voyant se dessiner un troisième revers électoral, celle-ci crie désormais à la fraude ; sa défaite la dépasse : elle aurait des répliques régionales. En 2011, l’ambassadrice des États-Unis à Lima, Rose Likins, n’avait guère opté pour la discrétion, dans sa campagne en faveur de la fille de l’ancien président Alberto Fujimori, tenant d’un ultralibéralisme autoritaire. La candidate, elle, avait enrôlé comme conseiller l’ex-maire républicain de New York Rudy Giuliani et des cercles ultraconservateurs lui manifestaient bruyamment leur appui depuis Miami.

Barrer la route à la Chine

Le basculement politique en cours au Pérou constitue un revers pour Washington, comme pour les élites pro-américaines qui détiennent dans le pays les leviers du pouvoir économique et politique. C’est que le pays occupe, avec la Colombie, une position stratégique clé dans le dispositif d’influence des États-Unis en Amérique du Sud.

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J'en ai rêvé, School of the Americas l'a fait : le nouveau concept à la mode d'un "ultralibéralisme autoritaire". C'est à dire que vous pouvez faire tout ce que vous voulez, sans restriction, à partir du moment où c'est ce que le chef vous a dit de faire et de vouloir.

Peut-être que les Américains devraient revoir leur stratégie et ne plus se reposer sur le logiciel "pour que l'Amérique Latine reste sous notre coupe, il faut qu'elle soit dirigée que par des fascistes corrompus assoifés de sang". Pardon, par des "ultralibéralistes autoritaires".

Parce que là, ils disent clairement que si vous vivez en Amérique du Sud et ne voulez pas vivre sous la menace constante des escadrons de la mort, il faut que votre pays soit allié à la Chine (hier, c'était à l'URSS). Les Américains ne supportant pas l'existence d'autre chose que des régimes fascistes dans leur sphère d'influence, il faut un protecteur capable de barrer la route à la CIA.

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Il y a 10 heures, Kelkin a dit :

Parce que là, ils disent clairement que si vous vivez en Amérique du Sud et ne voulez pas vivre sous la menace constante des escadrons de la mort, il faut que votre pays soit allié à la Chine (hier, c'était à l'URSS). Les Américains ne supportant pas l'existence d'autre chose que des régimes fascistes dans leur sphère d'influence, il faut un protecteur capable de barrer la route à la CIA.

C'est un peu outrancier.

Il serait plus juste de dire que seul des militaires pouvaient renverser, à une époque, des régimes démocratiquement élus, mais qui malheureusement ne correspondaient pas à la définition politique du pré carré américain sur l'AL (pas de régime à gauche). Que ces régimes doivent pour se maintenir au pouvoir user de la force et la peur, tout en bannissant les mots tels que libertés, élections, (...) n'est pas l'effet recherché par les US, juste une conséquence de leur impopularité, du déphasage par rapport aux aspirations du peuple (non souverain). D'ailleurs on a pu le voir : les premières élections libres sur la zone AL, quasiment tout est passé à "gauche".

De nos jours, les US utilisent moins les canons que le dollar pour essayer de maintenir le continent à droite. Ca et la désinformation massive (les Russes n'ont rien inventé):  les riches possédants exilés financent des campagnes de déstabilisation, des chaines de TV satellitaires "libres", de la fraude... 

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https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/16/au-perou-fujimori-evoque-des-fraudes-apres-la-quasi-victoire-de-castillo-a-la-presidentielle_6084354_3210.html

A 100 % des bulletins dépouillés, le candidat de la gauche s’impose de justesse sur sa rivale, Keiko Fujimori, qui a déposé de nombreux recours pour contester les résultats.

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https://www.la-croix.com/Monde/Dix-jours-scrutin-pourquoi-Perou-toujours-pas-president-2021-06-17-1201161674

« Il s’agit non pas d’une polarisation idéologique mais d’une division historique entre les populations de l’intérieur pauvres et attachées à leur culture d’origine, contre les populations mélangées et de culture hispanique de la côte », complète Jean-Jacques Kourliandsky.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/les-elections-presidentielles-au-perou (7 juin 2021)

09:45 C'est l'autre face de Pedro Castillo, c'est que c'est un catholique très pratiquant, cela renvoie à la culture populaire et rurale du Pérou. Il est conservateur sur le plan des mœurs, vous l'avez dit, il est contre l'avortement, contre le mariage pour tous et aussi l'euthanasie, au passage. Donc il a une conception assez traditionaliste de la famille, et cætera, qui le caractérise dans un pays qui est très conservateur de manière générale et où le poids de la religion est tout à fait écrasant, au Pérou, sur ces questions là comme sur d'autres en Amérique latine.

https://foreignpolicy.com/2021/06/14/perus-new-president-isnt-as-radical-as-he-looks/

Malgré la rhétorique radicale de M. Castillo lors du premier tour des élections présidentielles et son affiliation à Perú Libre, un parti politique d'orientation marxiste-léniniste, il a indiqué qu'il était prêt à se rapprocher du centre pendant son mandat.

Certes, M. Castillo représente une rupture idéologique définitive par rapport aux présidents des dernières décennies. Il est enseignant dans une école primaire et dirigeant syndical régional du département de Cajamarca, dans le nord du pays. Le chef de son parti politique est un médecin radical formé à Cuba, Vladimir Cerrón.

Mais Castillo a signalé qu'il pourrait se modérer considérablement. Il a fait marche arrière sur la nationalisation de l'exploitation minière, affirmant qu'il ne ferait qu'augmenter les taxes sur l'industrie. Et il a nommé Pedro Francke, un ancien économiste expérimenté de la Banque mondiale, comme principal conseiller économique.

L'une des questions clés est de savoir si M. Francke obtiendra une position de force dans l'administration Castillo ou si le programme plus radical de M. Cerrón l'emportera.

L'histoire du président radical devenu modéré en Amérique latine a fait ses preuves. Il y a tout juste dix ans, au Pérou, le nationaliste de gauche et ancien président péruvien Ollanta Humala a fait trembler les cages des investisseurs lors de sa campagne, avant de faire volte-face une fois au pouvoir. Il a gouverné en grande partie comme un centriste. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a fait deux mandats, a d'abord effrayé les investisseurs lorsqu'il a accédé à la présidence en 2002 en tant qu'outsider et organisateur syndical, mais il a présidé à un boom économique dans le pays. Et en Bolivie, malgré la rhétorique nationaliste radicale de l'ancien président Evo Morales, l'économie du pays et la prudence budgétaire ont prévalu.

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https://theglobalamericans.org/2021/07/perus-election-of-pedro-castillo-from-fragmentation-to-polarization-or-perhaps-centrist-reform/ (1er juillet 2021)

Comme le Chili, le Pérou a pu se diversifier en passant des produits minéraux aux produits agricoles non traditionnels, notamment les asperges, les myrtilles et les fruits tropicaux. Des investissements étrangers ont afflué dans le pays en provenance de Chine et d'Europe, ainsi que d'autres pays d'Amérique latine et des États-Unis. Le tourisme a également connu un essor considérable au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, représentant aujourd'hui près de 10 % du PIB national. Le taux de pauvreté du Pérou est passé de 59 % en 2004 à 21 % en 2011, et on estime qu'environ 49 % de la population a rejoint une "classe moyenne" vaguement définie au cours de cette période. Le coefficient de Gini du Pérou, la mesure standard de l'inégalité, s'est également nettement amélioré ; en 2019, parmi les nations d'Amérique du Sud, le Pérou était le deuxième pays après l'Uruguay. Les dépenses d'infrastructure, notamment pour la construction de nouvelles routes, ont amélioré les revenus des communautés rurales les plus pauvres du Pérou.

Enfin, contrairement à l'Équateur et à la Bolivie, pays qui, comme le Pérou, comptent une importante population autochtone, ou même à la Colombie, dont la population autochtone est relativement faible, le Pérou ne dispose pas d'un mouvement autochtone important, organisé et mobilisé. Les peuples autochtones du Pérou s'organisent à l'échelle locale, mais les mobilisations nationales ont été freinées par leur tendance à s'intégrer à la société péruvienne par le biais du processus de " cholification " (cholificación), c'est-à-dire en troquant leur identité rurale, autochtone et paysanne pour une identité urbaine métisse, en migrant de la campagne vers Lima et d'autres villes. En général, les populations marginalisées du Pérou recherchent l'intégration économique, et non la revitalisation culturelle ; cette réalité ferme une voie potentielle par laquelle un parti de gauche plus radical pourrait autrement émerger.

La troisième grande cause de fragmentation partisane est la décentralisation, stimulée par la politique péruvienne de redistribution des recettes fiscales provenant de la production minière et gazière par le biais du canon minero. Depuis 2004, 50 % des taxes payées par les sociétés minières sont reversées aux gouvernements des régions et des municipalités où les ressources minérales sont extraites.

Les principaux bénéficiaires des fonds canon sont les 25 gouvernements régionaux du Pérou, créés en 2002 dans le cadre d'un effort de décentralisation du pouvoir hors de la capitale. La restitution des revenus miniers aux régions où opèrent les compagnies minières permet, du moins en théorie, de financer des solutions locales aux problèmes locaux. Cependant, 45 % des fonds vont à seulement trois gouvernements régionaux (en particulier celui de Cuzco, où se trouve l'important gisement de gaz de Camisea), de sorte que de nombreuses régions du pays ne reçoivent qu'un bénéfice minime ; en outre, les fonds canon ne peuvent être utilisés que pour des dépenses d'infrastructure, et non pour des programmes sociaux. Dans de nombreux cas, l'argent généré par le canon a dépassé la capacité d'absorption des gouvernements régionaux et locaux, favorisant la corruption politique et augmentant encore le cynisme des Péruviens envers leur gouvernement.

Au cours des 30 dernières années, le Pérou a évité de nombreux pièges. Comparé à de nombreux autres pays d'Amérique latine, il est loin d'être en proie à la violence liée à la drogue ou aux gangs. La violence liée à la drogue se produit dans un espace géographique relativement restreint - à savoir la région du Valle de los Ríos Apurímac, Ene y Mantaro (VRAEM), à cheval sur les départements de Cuzco, Ayacucho, Junín et Huancavelica dans le centre-sud du Pérou - que les syndicats du crime organisé partagent avec les vestiges du Sentier lumineux ; ces groupes n'ont pratiquement aucun attrait social ou politique populaire. Bien que le Pérou soit divisé sur le plan racial, socio-économique et géographique, il n'est pas aussi polarisé politiquement que la Colombie, le Brésil ou même les États-Unis.

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https://americasquarterly.org/article/is-pedro-castillos-presidency-already-doomed/ (2 août 2021)

Castillo a nommé Guido Bellido comme premier ministre et chef de son cabinet. Bellido est un député du Pérou Libre qui fait actuellement l'objet d'une enquête judiciaire pour apologie du Sentier Lumineux. C'est également un homophobe et un misogyne virulent qui, comme par hasard, est très proche de Cerrón. Le reste du Cabinet est également sérieusement remis en question : le ministre du travail aurait également des liens avec une organisation pro-Sentier Lumineux, d'autres membres n'ont aucune expérience dans les secteurs qu'ils ont désignés. Et si M. Francke a finalement accepté le poste de ministre de l'économie et des finances vendredi dernier après avoir, semble-t-il, négocié un certain degré d'autonomie, M. Cerrón a déjà exprimé sur Twitter son désir de mettre sur la touche l'économiste, qu'il considère comme trop représentatif du statu quo péruvien.

Ainsi, la désignation de Bellido a été interprétée par les Péruviens de deux manières : Castillo a décidé de s'allier aux éléments les plus radicaux de son parti, et il mise sur une stratégie de confrontation contre le Congrès, largement composé de l'opposition.

Il y a aussi une autre façon pour le Congrès d'avoir le dessus. Comme le pays l'a découvert ces dernières années, la destitution d'un président peut être une affaire assez rapide, puisqu'il suffit de deux tiers des voix du Parlement (87) et d'un incident pouvant être interprété comme une "incapacité morale". Réagir à toute menace de dissolution de la part de Castillo en le destituant d'abord pourrait être assez facile, d'autant plus que l'on parle déjà de le destituer moins d'une semaine après le début de sa présidence, même parmi ses anciens partisans. Compte tenu de la maladresse politique de Castillo et de son manque apparent d'intérêt pour la présence d'individus corrompus et de sympathisants du Sentier Lumineux parmi ses ministres, il n'est pas difficile de prévoir un processus de destitution dans un avenir proche.

Cela ne revient pas à dire que la destitution de Pedro Castillo équivaudrait à la sauvegarde de la démocratie péruvienne, ni qu'elle mettrait fin aux troubles que le pays connaît depuis 2016. La gauche de Castillo a peut-être remporté les élections, mais il n'est pas certain qu'elle puisse réellement gouverner, et encore moins mener la révolution sociale et économique promise aux Péruviens. Son échec ne fera qu'approfondir la polarisation existante, déstabiliser l'économie et ouvrir la voie à des options encore plus radicales et antidémocratiques, cette fois-ci de l'extrême droite. Et ils ne veulent pas laisser passer l'occasion.

 

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  • 2 months later...

https://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-du-jeudi-07-octobre-2021

Pedro Castillo n'a eu d'autre choix ce mercredi que de limoger son Premier ministre Guido Bellido, issu comme lui du parti marxiste Peru Libre. Il a immédiatement nommé à sa place l'ancienne présidente du Parlement, Mirtha Vasquez, 46 ans, issue de la gauche modérée. Au passage, six ministres ont eux aussi été remplacés, avec trois femmes de plus nommées, et là encore une volonté affichée d'aller vers plus de consensus, de stabilité gouvernementale, de pacification de la vie politique péruvienne. Alors, forcément, le parti Peru Libre - et la gauche radicale qu'il incarne - qui perd énormément de poids dans ce nouvel exécutif, crie à la "trahison" dans les colonnes de La Republica de Lima, accusant Pedro Castillo d'avoir cédé au bout de seulement deux mois aux pressions de la droite conservatrice, majoritaire au Parlement, qui défend toujours les intérêts du clan de l'ancien président, corrompu et emprisonné, Alberto Fujimori.

Mais pour l'édition sud-américaine d'El Pais, n'en déplaise à l'électorat de gauche, populaire, indigène, qui a donné sa courte victoire à Castillo fin juillet, ce coup de barre au centre-gauche était inévitable, ne serait-ce que pour maintenir à flot le nouveau président. Il a donc coupé les liens qui le rattachaient à la gauche marxiste, à commencer par ce premier ministre Guido Bellido qui était selon le quotidien "le plus gros des nombreux cailloux qui s'étaient accumulés dans ses chaussures", au cours de ces 69 jours de pouvoir. Les positions dogmatiques et sans concession de Bellido, par exemple sur la nationalisation de gisements gaziers ou sur le soutien au président vénézuélien Maduro, ont créé de vives tensions au sein même de son gouvernement. C'est donc officiellement pour apaiser ces tensions et ramener la sérénité dans les débats que Guido Bellido a été remercié. Mais Pedro Castillo s'offre au passage un rajeunissement et une féminisation notable de son exécutif.

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  • 5 weeks later...

Démission en série pour divers motifs, le ministre de l'intérieur, les chefs d'état majors des armées de terre et de l'air, et la, celui de la défense accusé d'avoir voulu promouvoir des officiers de sa ligne politique

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/perou-demission-du-ministre-de-la-defense-apres-une-polemique-sur-les-promotions-d-officiers-20211109

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  • 11 months later...

Environ 70 touristes venant des États-Unis, d'Espagne, de France, du Royaume-Uni et de Suisse retenu par des Indiens d'Amazonie au Pérou pour pousser le gvt local a s'intéresser à une fuite de pétrole du à une rupture de l'oléoduc Norperuano (ONP) dans la région sauvage de Loreto.:

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/perou-des-autochtones-prennent-en-otage-des-touristes-notamment-francais-a019917cfb5c9a4674551913db7cacb9

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  • 1 month later...

Encore un qui a voulut s'accrocher au pouvoir :

Pérou: Pedro Castillo arrêté après avoir tenté de dissoudre le Parlement

https://www.rfi.fr/fr/amériques/20221207-pérou-le-bras-de-fer-entre-le-président-castillo-et-le-congrès-atteint-son-paroxysme

En grande difficulté, le chef de l'État péruvien a basculé. Alors que le Parlement monocaméral allait se réunir pour débattre d'une motion pour le destituer, Pedro Castillo a ordonné, ce mercredi 7 décembre, la dissolution du Congrès et l'établissement d'un « gouvernement d'exception ». En vain, car le Congrès s'est quand même réuni pour voter la vacance de la présidence et sa remise entre les mains de la vice-présidente. M. Castillo a été arrêté.

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