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bon là un article du monde intéressant sur le hezbollah PAR le hezbollah : Qui sont ces combattants du Hezbollah qui tiennent tête à l'armée israélienne au Liban sud ? Des hommes à la détermination inébranlable, si l'on en croit le numéro deux du parti de Dieu, le cheikh Naïm Qassem. Dans un ouvrage en langue arabe - Le Hezbollah, méthode, expérience, avenir - retraçant l'histoire du mouvement, publié pour la première fois en octobre 2002 et réédité en 2004, le cheikh Qassem assure que les moudjahidins font l'objet d'une sélection très rigoureuse : "Ils doivent adhérer totalement à la ligne du Hezbollah, être prêts à développer leurs capacités (...), ne faire l'objet d'aucune suspicion. Leur suivi et leur évaluation sont assurés à chacune des étapes de leur formation", écrit-il. "Le secret" (seuls les militants concernés sont tenus au courant des opérations militaires), "la foi" (en l'islam) et la disponibilité au "martyre" - qui n'est pas un but en soi - sont déclinés comme les clefs du succès militaire. L'équipement des combattants a été acquis, selon lui, auprès de différentes sources, dont "des marchands d'armes et certaines parties de la scène libanaise". Le moudjahidins du Hezbollah "se déplacent par petits groupes sur le champ de bataille, ce qui leur assure une grande souplesse de mouvement et (une fois leur tâche accomplie) reprennent une vie normale", écrit le cheikh Qassem. Les camps d'entraînement n'échappent pas à la règle du secret. Ils sont, selon l'auteur de l'ouvrage, "mobiles et camouflés", afin d'échapper à la surveillance de l'aviation israélienne, qui survole l'ensemble du territoire libanais même en temps de paix. "Le nombre des adhérents à la résistance n'a jamais été un problème", affirme le cheikh Qassem, sans fournir de précisions sur leur nombre. Tout adhérent du Parti de Dieu, quels que soient son statut et son rang, indique-t-il, doit subir un entraînement militaire. "Avec l'adhésion intensive de jeunes hommes éduqués (...), la résistance a bénéficié au maximum d'instruments modernes tels que l'informatique, les télécommunications et le génie sous toutes ses formes, ce qui lui a permis de repérer les points faibles de l'ennemi et d'améliorer ses propres performances", affirme-t-il. Les premiers camps d'entraînement (lors de l'invasion du Liban en 1982), dirigés par les Gardiens de la révolution iraniens et situés dans la Bekaa, ont constitué, selon lui, le principal réservoir de combattants. Il ne précise pas si des instructeurs iraniens continuent d'assurer la formation militaire et se contente d'indiquer que la libération du Liban sud et de la Bekaa ouest de l'occupation israélienne (en 2000) a été conduite "avec un appui iranien efficace". Le Hezbollah partage avec la République islamique d'Iran, dont l'instauration a été le catalyseur de sa propre naissance, une même vision du monde fondée sur l'islam comme idéal de vie, sur la résistance à l'occupation, sur le refus de toute hégémonie étrangère - notamment de l'occupation israélienne - et sur l'adhésion au concept du velayat-e-faqih, c'est-à-dire l'allégeance à un Guide suprême (vali-e-faqih), en l'occurrence l'imam Khomeiny puis son successeur, Ali Khamenei. "L'Iran est un exemple vivant de la pratique islamique, un modèle pour tout vrai musulman", souligne le cheikh Qassem, pour qui "il est normal que les intérêts recoupent la vision (commune) dans les relations entre les deux parties". Et, s'il est vrai, indique-t-il, que le pouvoir de décision, en ce qui concerne la paix ou la guerre et les questions liées aux "intérêts de la Oumma (communauté des musulmans)", revient au vali-e-faqih, c'est néanmoins la choura (direction collective), présidée par le secrétaire général du Hezbollah, qui prend les décisions au quotidien... D'où, dans la pratique, une grande indépendance.

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un chat du monde sur israél et le hamas ( il date du 5 juillet ) : L'intégralité du débat avec Sylvain Cypel, journaliste au "Monde", mercredi 05 juillet 2006 ac : L'acceptation par le Hamas du texte des prisonniers palestiniens règle-t-il définitivement ou en partie la question de la reconnaissance d'Israël par le Hamas ? Sylvain Cypel : Oui et non. Ce n'est pas une réponse de Normand. Ce texte avalise la position réelle du Hamas depuis longtemps : non à la reconnaissance formelle d'un Etat juif en terre d'islam ; oui à l'acceptation du "fait" israélien, sous forme d'une trêve de durée indéterminée. La position du Hamas est assez claire : pas besoin de se reconnaître mutuellement ni de faire la paix, il suffit qu'Israël se retire des territoires conquis en 1967 et laisse les Palestiniens établir leur Etat dans ces territoires "libérés". Atore : Certains disent que le Hamas est plutôt un parti politique pragmatique avec un bras armé séparé semblable à d'autres groupes terroristes comme l'IRA ou l'ETA. Alors comment s'explique la vision de l'administration Olmert, qui semble penser le Hamas comme une entité terroriste, sans nuance ? Sylvain Cypel : Le Hamas n'est pas un parti islamiste "djihadiste" de type Al-Qaida ou autres, pour qui le djihad vaut de même partout en terre d'islam. C'est un parti "territorialiste" et nationaliste qui se fonde sur la religion. C'est très différent. Il n'est pas non plus homogène. Son "pragmatisme" se résume au fait qu'il n'a aucune confiance dans les engagements israéliens et veut "libérer la Palestine" en commençant par les territoires palestiniens occupés depuis 1967. La vision d'Ehoud Olmert correspond à une propension très ancienne en Israël, et son gouvernement n'est pas le premier à agir ainsi. Elle consiste à nier le caractère de mouvement national de l'adversaire. Cela a longtemps été le cas dans le rapport à l'OLP. Aujourd'hui, c'est de nouveau le cas vis-à-vis du Hamas. L'Histoire montre qu'Israël, après une longue période de refus, finit toujours par se conformer à la réalité. Aujourd'hui, le problème est rendu plus difficile par l'environnement régional et international, et la vision du "terrorisme islamiste" comme un bloc uniforme. Mais si Israël persiste à nier la réalité du Hamas comme mouvement politique nationaliste, et pas seulement religieux, il ira, comme les fois précédentes, d'échec en échec, jusqu'à l'acceptation du fait. Georges : Ce nouvel épisode de guerre n'est-il qu'un épisode de plus ? Ou bien sommes-nous face à une situation nouvelle ? Sylvain Cypel : Il est trop tôt pour répondre de manière catégorique. Je tends à penser qu'il s'agit d'un "épisode de plus". Je crois que la volonté du gouvernement israélien était de mettre une forte pression sur la société palestinienne pour la pousser à se détourner du Hamas après les élections. L'affaire de l'otage renforce cette attitude très fortement. Mais ne la modifie pas. Cela étant, peut-être assiste-t-on au début d'une offensive pour démanteler politiquement et militairement le Hamas, ou du moins essayer d'y parvenir. Vu ce qu'il représente chez les Palestiniens, ma conviction est que si tel est le cas, cette ambition est, dans l'état actuel, vouée à l'échec. A.B. : A la lumière de ce que vous dites, on ne voit pas comment les Israéliens, à leur tour, pourraient faire confiance à une "trêve" décidée par le Hamas, que ce dernier pourrait décider de rompre une fois qu'il se sentirait suffisamment fort ou suffisamment soutenu, par l'Iran, par exemple. Qu'en pensez-vous ? Sylvain Cypel : Je crois que le problème n'est pas celui de la "confiance". Aujourd'hui, entre les deux peuples, la confiance est, sinon morte, du moins agonisante. La question est : quelle est l'alternative ? poursuivre la construction de la barrière de sécurité et refuser l'autodétermination aux habitants des territoires occupés ? ça ne mènera nulle part. Même si Israël se retire des territoires occupés, l'Etat hébreu restera politiquement, militairement, économiquement, socialement, beaucoup plus fort que les Palestiniens et même que tous ses voisins réunis. Les Israéliens vivent dans la peur, souvent fondée sur la mémoire du passé. Mais tous les exemples historiques précédents montrent que les retraits de territoires occupés se sont soldés par une pacification ultérieure, et non par une augmentation de la tension. Alex : Les territoires palestiniens et l'Autorité palestinienne se sont vu supprimer des aides financières de la communauté internationale. Cela ne semble pas empêcher les milices palestiniennes de se maintenir et se multiplier (hommes, armes, munitions). Savez-vous d'où proviennent les fonds qui leur permettent d'être plus nombreuses et plus opérationnelles ? Sylvain Cypel : Je ne crois pas que les milices palestiniennes soient aujourd'hui plus fortes qu'il y deux ou trois ans, lorsque les vagues d'attentats s'abattaient sur Israël. Elles sont au contraire plus faibles. Reste qu'elles parviennent à se procurer des armes de faible qualité (les fameux Qassam, par exemple, sont des obus de mortiers artisanaux quasiment sans efficacité, même s'ils font beaucoup de bruit). Je n'ai pas d'information précise sur la provenance de ces armes. Certaines ont été ou sont volées aux forces "officielles" palestiniennes, ou ont été livrées par elles aux milices. D'autres, en très petite quantité, sont volées à des soldats israéliens. La presse israélienne a parfois même évoqué des trafics pour l'achat d'armes à des soldats, mais je n'en ai pas confirmation. Enfin, des armes sont infiltrées, là encore en petite quantité, soit via le Jourdain dans le cas de la Cisjordanie, soit via la frontière égyptienne dans le cas de Gaza. Maryam : Pourquoi l'ONU n'impose-t-elle pas à Israël de se retirer ? Sylvain Cypel : L'ONU ne peut décider qu'en fonction des moyens qui lui sont conférés. Des résolutions ont été adoptées. Mais l'organe décisionnel de l'ONU n'est pas son Assemblée générale, mais le Conseil de sécurité. Là, Israël a toujours bénéficié d'un veto américain pour toute décision contraignante depuis trente-neuf ans. Sergik74_1 : Le premier ministre palestinien du Hamas a-t-il réellement une emprise sur sa branche armée responsable de l'enlèvement du soldat franco-israélien ? Sylvain Cypel : Là encore, ma réponse est plus une supputation qu'une certitude. Je pense que la branche armée est absolument soumise à l'autorité politique du Hamas. La meilleure preuve est que le Hamas parvient de manière systématique à lui imposer des trêves lorsqu'il le décide, et la branche armée s'y soumet sans rechigner (le Djihad islamique, c'est autre chose). Cela étant, je n'ai pas été en Palestine depuis plusieurs mois, je ne suis pas assez au fait des dissensions internes et de qui exactement détient la main haute aujourd'hui sur la branche armée. Num : Le gouvernement israélien ignore pour l'instant le document des prisonniers. Or ce document pourrait présager d'une recomposition de la ligne idéologique et politique majeure du Hamas. Le refus israélien de reconnaître la portée de ce document procède-t-il d'une démarche tactique ? Sylvain Cypel : Pour avoir une ou des tactiques, il faut avoir au préalable une stratégie... Je ne suis pas sûr que le gouvernement israélien en ait une. Il a plutôt une volonté : celle de se "séparer" au meilleur prix d'avec les Palestiniens, en payant le moins possible en termes politiques et de retrait territorial. En Israël, on appelle cela le "retrait unilatéral". Le problème, c'est que se retirer d'un bout par-ci, d'un autre bout par-là, de garder l'essentiel des colonies, et de dire aux Palestiniens : maintenant, le reste est à vous, faites-en ce que vous voulez, décrétez même votre Etat, ça ne marchera pas. Israël ne trouvera aucun interlocuteur palestinien qui acceptera de déclarer "Etat" des "cantons" disjoints totalement sous contrôle israélien. Totoro : Comment interprétez-vous le kidnapping de députés du Hamas, élus démocratiquement par le peuple ? Et la communauté internationale qui appelle à la retenue ? Y a-t-il une exception israélienne ? Sylvain Cypel : La question posée est celle dite du "deux poids, deux mesures". Dans un sens, oui, il y a une "exceptionnalité israélienne" dans la communauté internationale. Mais dans un autre sens, c'est faux. Combien y a-t-il eu de résolutions onusiennes ou de déclarations de Jacques Chirac sur ce qui se passe en Tchétchénie ? Quasiment aucune. D'un côté, on hésite à critiquer Israël, c'est vrai, mais de l'autre les Palestiniens bénéficient d'une attention dont sont privées beaucoup d'autres peuples. Bienv : Je viens de lire un article qui stipule qu'Israël, n'acceptant pas le Hamas au pouvoir, aurait planifié cette invasion depuis longtemps et que la capture du soldat ne serait qu'un prétexte. Vous en pensez quoi ? Sylvain Cypel : Je pense que le travail de base des militaires est de se préparer à toutes les éventualités. Donc, lorsqu'Israël a pris la décision d'évacuer Gaza, tous les "plans" existaient à l'état-major, en fonction de la suite des événements. Le "plan" si tout se passe bien (du point de vue israélien) et le "plan" si les choses se passent différemment. Il me semble évident que l'actuelle intervention était "préparée", mais c'est normal. Il n'y a pas là de complot machiavélique. Elle a eu lieu parce que les événements l'ont générée. En revanche, je ne crois pas que les Israéliens aient l'intention de se "réinstaller" militairement à l'intérieur de la bande de Gaza. Ce qu'ils veulent, c'est la contrôler de l'extérieur, avec la moindre prise de risque, et intervenir à l'intérieur quand besoin est. Puisqu'on me propose un "mot de la fin", j'en profite pour raconter une blague palestinienne répandue. "Que nous sommes malheureux", dit un Palestinien. "Si nous n'étions pas tombés sur les Juifs, qui sont la figure suprême du malheur humain, cela ferait belle lurette que la communauté internationale nous aurait donné notre Etat et notre indépendance et aurait obligé Israël à se retirer de nos territoires." "Imbécile", répond le second, "quelle chance, au contraire, d'être tombé sur les Juifs. Si nous étions Tibétains, Tchétchènes ou Kurdes de Turquie, qui, au monde se préoccuperait de notre sort ?" La fin de l'histoire, c'est que les deux ont raison.

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donc le chat du jour sur le conflit libanais ( trés bonne initiative du monde d'en proposer un par jour ) : L'intégralité du débat avec Denis Bauchard, spécialiste du Moyen-Orient à l'IFRI, jeudi 10 août 2006 éo : Quels liens y a-t-il entre le Hezbollah et l'Iran ? Denis Bauchard : Ces liens entre les chiites libanais et l'Iran sont traditionnels. Tout d'abord, des liens religieux, car l'Iran est le grand pays chiite dans le monde musulman. Un certain nombre d'intellectuels chiites ont été formés en Iran, à commencer par Nasrallah, qui a fait une partie de ses études à Qom. Mais il est sûr que par-delà ces affinités naturelles, depuis les années 1980, l'Iran a apporté au Hezbollah, qui s'est formé alors, un soutien très important, un soutien à la fois politique, mais surtout logistique, avec la fourniture d'armements sophistiqués dont on a découvert récemment l'ampleur, avec également des financements importants, qui représentent sans doute plusieurs millions de dollars. Les liens entre l'ambassade d'Iran à Beyrouth et le Hezbollah sont étroits. De même, au sein du conseil de direction du Hezbollah, il y a la participation de deux Iraniens de l'ambassade. Enfin, l'Iran a contribué à l'entraînement et à la formation des combattants du Hezbollah. Donc ces liens sont étroits et forts, et ne sont d'ailleurs pas cachés. Dans les défilés du Hezbollah, on voit des photos de Khamenei [le Guide suprême de la République islamique], par exemple. Cela ne veut pas dire que le Hezbollah n'agit que sur instructions de Téhéran. Le Hezbollah a son propre agenda, ses propres objectifs. Mais il est sûr que pour des décisions importantes, il a besoin du feu vert de Téhéran, et dans une moindre mesure, de Damas. Ces relations sont donc compliquées. Il n'est pas sûr que le fait générateur de l'intervention israélienne, l'enlèvement de deux soldats, ait été décidé à Téhéran. En revanche, l'utilisation de missiles fournis par l'Iran, le choix des cibles, ne se font vraisemblablement qu'avec l'accord de Téhéran. Ce sont donc des liens évidents, mais beaucoup plus complexes que ce qu'on en dit habituellement. Maroun : Le rôle de l'Iran serait-il plus important que celui de la Syrie dans le conflit actuel ? Denis Bauchard : C'est difficile de répondre à cette question. Actuellement, l'Iran est plus "vocal" que la Syrie. Les dirigeants iraniens, le président ou le ministre des affaires étrangères, parlent, et la Syrie est plus discrète et manifestement plus prudente à l'égard d'Israël. Cela étant, il est sûr que le Hezbollah bénéficie du soutien à la fois politique et logistique de l'Iran et de la Syrie, ces deux pays jouant un rôle très important dans l'acheminement au Hezbollah de moyens pour poursuivre son action. Marilou : Y a-t-il un lien direct entre les attaques du nord d'Israël par le Hezbollah et les déclarations belliqueuses de Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, depuis quelques mois ? Denis Bauchard : Je ne le pense pas. Le président Ahmadinejad poursuit avec son style personnel une politique définie en Iran par le Guide suprême, Ali Khamenei. Donc l'objectif de l'Iran est d'acquérir un vrai statut de superpuissance régionale. Pour ce faire, l'Iran a besoin de s'impliquer dans les problèmes actuels du Moyen-Orient. Il est sûr que les attaques contre Israël, les allusions à la volonté d'éradiquer ce pays, se placent dans cette perspective. Le Moyen-Orient est pour l'Iran le moyen d'affirmer une certaine volonté de puissance, qu'il s'agisse du front irakien ou du front palestinien. Moctar : Croyez-vous que l'entêtement de l'Iran à ne pas suspendre son enrichissement d'uranium pourrait lui être fatal ? Denis Bauchard : C'est une question qui dépasse le problème actuel du Liban. L'Iran, en fait, ne fait que continuer une politique d'acquisition et de maîtrise de l'atome qui avait été initiée du temps du shah. A l'époque, celui-ci avait bénéficié d'une coopération des pays occidentaux, y compris des Etats-Unis et de la France. Quand il y a eu la révolution de 1979, les ayatollahs ont suspendu cette politique d'acquisition de capacité nucléaire et l'ont reprise au moment de la guerre Irak-Iran. Ils se sont aperçus que l'acquisition de capacités nucléaires pouvait être un moyen dissuasif efficace pour se protéger en cas d'agression. Depuis lors, l'Iran a développé un programme nucléaire civil, mais plusieurs indices laissent penser, aussi bien à l'AIEA qu'à certains pays occidentaux, que derrière ce programme civil peuvent se cacher des finalités militaires, malgré les dénégations des autorités iraniennes. Depuis deux ans, des négociations sur le problème de l'enrichissement de l'uranium se poursuivent entre Iraniens et la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, négociations qui laissent penser que l'Iran cherche à gagner du temps pour poursuivre et développer son programme nucléaire. L'Iran estime sans doute qu'il dispose d'atouts, notamment l'enlisement des Etats-Unis en Irak, et dans une moindre mesure en Afghanistan. Le niveau très élevé des cours du pétrole aussi. Et tout laisse penser que dans ce bras de fer avec les pays occidentaux, l'Iran va continuer à jouer son jeu ambigu, pensant que des sanctions à son égard, voire une intervention militaire, ne seront pas prises. Je rattacherai ce problème à ce qui se passe au Liban. Juste avant que ne se développe l'intervention israélienne au Liban, le Conseil de sécurité devait se réunir pour rediscuter du cas de l'Iran. Compte tenu des événements et du caractère prioritaire de la question libanaise, cet examen a été reporté. Dans le contexte actuel, qui montre une réelle impuissance de la communauté internationale, il est clair que le Conseil de sécurité aura du mal à prendre une résolution condamnant l'Iran, fondée sur des suppositions que l'Iran veuille acquérir l'arme nucléaire, alors que devant un problème urgent, immédiat, le Conseil de sécurité est paralysé et impuissant. Donc en ce sens, la crise actuelle, sur ce point comme sur d'autres, profite me semble-t-il à l'Iran. Sumatra : Existe-t-il une réelle volonté de "détruire Israël" en Iran ou n'est-ce qu'une formule purement rhétorique de la part de Mahmoud Ahmadinejad ? Denis Bauchard : Je pense que l'Iran en tant que nation n'avait pas jusqu'à maintenant marqué de façon aussi nette sa volonté verbale d'éradiquer l'Etat d'Israël. Et dans l'opinion publique iranienne, il n'y a pas véritablement d'antisémitisme ouvert, ou si celui-ci existe, c'est un antisémitisme à l'égard des Arabes qui, pour l'Iran, ont toujours été les ennemis héréditaires. Cela étant, il est vrai que depuis que les ayatollahs sont au pouvoir, un discours antisémite à l'égard d'Israël s'est fortement développé. A mon sens c'est un discours qui vise à affirmer cette volonté de puissance régionale de l'Iran, car à part cette expression verbale, on voit mal comment l'Iran, distant d'Israël de plus de 1 000 km, pourrait intervenir militairement contre lui. C'est de la réthorique, dangereuse car porteuse de haine, mais manifestement l'Iran n'a pas les moyens de sa politique. Le Hezbollah est pour lui, effectivement, un moyen de montrer sa capacité de nuisance contre Israël, mais c'est une capacité de nuisance qui reste marginale, même si elle pose de vrais problèmes pour la sécurité d'Israël. Azerty : L'Iran et la Syrie ont-ils les moyens de faire la guerre à Israël ? Denis Bauchard : S'agissant de l'Iran, je crois avoir répondu. Je vois mal l'armée iranienne traverser l'Irak. On ne fait pas une guerre uniquement avec des missiles. Il n'est pas sûr que l'état de l'armée iranienne lui permette de combattre efficacement face à un Etat d'Israël qui a une armée bien organisée, bien entraînée, bénéficiant du soutien des Etats-Unis. Ces réflexions sont encore plus valables pour la Syrie, même si c'est un pays voisin. L'armée syrienne dotée d'équipements militaires d'origine soviétique, russe maintenant, n'a pas de capacités d'attaque sérieuses contre Israël. Il est clair qu'Israël actuellement, en termes de guerre classique, dispose d'une supériorité militaire écrasante vis-à-vis des armées arabes voisines comme vis-à-vis de l'armée iranienne. Ce qui n'empêche pas de constater ses difficultés à venir à bout d'une guérilla bien organisée telle que le Hezbollah. Maroun : Comment se fait-il que le régime de Bachar Al-Assad tienne encore ? Denis Bauchard : Le régime baasiste qui est au pouvoir en Syrie depuis près de 30 ans bénéficie, d'une part, du soutien de l'armée, et, d'autre part, d'un quadrillage du pays par le parti Baas. Les forces d'opposition qui se sont manifestées dans le passé, notamment les islamistes, ont été réprimées de façon extrêmement brutale et, actuellement, on peut dire qu'il n'y a pas de force d'opposition crédible à l'intérieur du pays. Au moment du vote de la résolution 1559, qui s'est traduit par le retrait des troupes syriennes du Liban, on a pu penser que ce revers syrien allait affaiblir le régime, certains même pensant que le régime allait s'écrouler de lui-même. Je pense que c'était un jugement erroné. Le régime syrien, malgré toutes ses faiblesses, sa corruption, son impopularité auprès de certains, tient manifestement encore bien le pays. Il n'est pas sûr d'ailleurs que les Etats-Unis comme Israël souhaitent un changement de régime en Syrie, qui risquerait de se faire au profit de forces comme les islamistes, en particulier les Frères musulmans, dont les positions à l'égard de l'Occident sont extrêmement critiques. En clair, il n'est pas sûr que les pays occidentaux aient intérêt à déstabiliser un pays alors que le chaos se développe déjà dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Sunya3 : Quelle est la nature et quels sont les moyens de l'opposition syrienne ? Denis Bauchard : L'opposition syrienne vient essentiellement de deux secteurs : d'une part les Frères musulmans, qui sont une force très organisée liée aux Frères musulmans d'autres pays arabes, comme l'Egypte, la Jordanie, les territoires palestiniens. Mais il semble que s'il y a des réseaux souterrains en Syrie, les Frères musulmans ne sont sans doute pas capables de mobiliser les foules. Quant à l'opposition que je pourrais qualifier de libérale, elle est en exil à Londres notamment depuis parfois plusieurs décennies, et a perdu largement le contact avec ce pays. loule : Y a-t-il une concertation effective entre la Syrie et l'Iran dans leur soutien au Hezbollah ou agissent-ils de manière indépendante ? Denis Bauchard : Cette concertation existe et elle est structurelle. En effet, l'Iran ne peut rien faire au Liban sud, ne peut rien acheminer en direction du Hezbollah sans l'accord de la Syrie. A l'inverse, la Syrie connaît les affinités, notamment religieuses entre le Hezbollah chiite et l'Iran. Cette concertation s'affiche actuellement. Le président Ahmadinejad d'un côté et le président Al-Assad de l'autre, ont condamné conjointement le projet de résolution franco-américain, traité de "texte unilatéral et injuste". Le ministre des affaires étrangères iranien est venu à Damas à plusieurs reprises et, manifestement, il utilise un langage identique à celui de son homologue syrien, Walid Al-Mouallem. Juyu : Peut-on envisager une alliance russo-iranienne dans le conflit au Proche-Orient ? Denis Bauchard : Depuis plusieurs années, les liens entre l'Iran et la Russie se sont fortement développés, même si ces relations restent placées sous le signe de la méfiance. Du côté iranien, on n'oublie pas les tentatives anciennes de l'Union soviétique d'annexer une partie du territoire iranien. Actuellement, ces relations sont bonnes pour différentes raisons : d'une part, parce que la Russie a des intérêts économiques et stratégiques importants en Iran, en particulier dans le domaine nucléaire. La centrale de Boushir est une centrale russe et il y a une forte coopération dans le domaine nucléaire civil entre la Russie et l'Iran. Dans le domaine militaire, un accord de coopération a été signé il y a quelques années, qui prévoit en particulier la fourniture d'équipements, notamment de chars et de missiles. Cette politique russe inquiète d'ailleurs beaucoup les Etats-Unis, qui viennent de sanctionner le groupe Sukhoï. A l'évidence, l'Iran compte sur la Russie, et dans une moindre mesure sur la Chine, pour éviter d'être condamné par le Conseil de sécurité. Et il est vrai que, jusqu'à maintenant, la Russie a joué un rôle modérateur à l'égard des Etats-Unis et a contribué à affaiblir la portée des textes qui ont pu être pris aussi bien à l'Agence internationale de l'énergie atomique qu'au Conseil de sécurité. Sarah : Quel est l'intérêt de la Syrie à ce que le conflit perdure ? Denis Bauchard : Je ne sais pas si la Syrie a intérêt à ce que le conflit perdure très longtemps. Ce qui est sûr, c'est que la Syrie a intérêt à montrer qu'elle peut contribuer à la solution du conflit et qu'elle reste un interlocuteur incontournable au Liban. Ainsi, la Syrie a apporté son soutien au plan en sept points du premier ministre libanais, Fouad Siniora. Ainsi, la Syrie a eu un jugement critique sur le projet de résolution franco-américain. A l'inverse, elle entend montrer qu'elle peut, au même titre d'ailleurs que l'Iran, faire accepter au Hezbollah des formules de compromis. Au fond, la Syrie reprend un peu le jeu qu'elle avait mené en 1996, au moment de l'opération israélienne Raisins de la colère. Elle avait joué à l'époque un rôle décisif dans la solution de la crise. Ce que je dis de la Syrie est valable pour l'Iran. Ces deux pays, actuellement isolés, veulent montrer qu'ils sont des interlocuteurs incontournables au Moyen-Orient, qu'il s'agisse de la question libanaise, de la question palestinienne ou de l'Irak. Pierrot : D'autres pays sont-ils susceptibles de s'allier prochainement et ouvertement à la Syrie et à l'Iran dans leur soutien au Hezbollah ? Denis Bauchard : Je ne le pense pas. Au sein de la Ligue arabe, il y a un réflexe de solidarité qui joue à l'égard du Liban. Mais malgré la demande du ministre syrien Mouallem, la Ligue arabe s'est refusée à rendre hommage à la résistance du Hezbollah. Il peut y avoir des alliances tactiques, notamment avec la Syrie, mais je ne pense pas que la Syrie, comme l'Iran, puissent bénéficier d'un véritable soutien autre que verbal. Ce soutien verbal en faveur du Liban et d'une solution à leurs yeux juste a été le fait de la Ligue arabe, qui s'est symboliquement réunie à Beyrouth. Il s'est manifesté aussi au niveau de l'Organisation des pays islamiques, où une motion a exprimé la solidarité avec le Liban. Mais il est sûr que certains des points mis en valeur par la Syrie et l'Iran pour aboutir à une solution seront repris, notamment par les pays arabes, dont le porte-parole au Conseil de sécurité est le Qatar. Sarah : Pourquoi refuser d'intégrer la Syrie à la table des négociations si dans le passé son rôle a été décisif ? Denis Bauchard : Ce refus d'intégrer la Syrie à la table des négociations est surtout le fait du gouvernement français, compte tenu des soupçons qui pèsent sur la Syrie dans l'assassinat de Rafik Hariri. Beaucoup de pays estiment que la Syrie doit être un interlocuteur, y compris par exemple des pays comme l'Espagne ou l'Allemagne, qui ont récemment dépêché leur ministre des affaires étrangères. Il est sûr que s'agissant du Liban, il sera difficile de trouver une solution sans l'accord de la Syrie qui, malgré le retrait de ses troupes, a une capacité d'influence, voire de nuisance, au Liban. Upyours : La politique de la France à l'égard de l'Iran et de la Syrie n'a pas réussi à empêcher la déstabilisation du Liban. Doit-elle changer et comment ? Denis Bauchard : Cette question est curieusement posée, car en fait la politique de la France est une politique qui vise à assurer au Liban sa souveraineté et son intégrité. Et si Israël a décidé d'intervenir de cette façon aussi massive au Liban, c'est pour des raisons qui lui sont propres et qui visent à assurer sa sécurité. Cela n'a rien à voir avec la politique que la France a pu mener à l'égard de la Syrie et de l'Iran. Cet échec est un échec surtout de la communauté internationale dans son ensemble, qui n'a pas réussi au bout d'un mois de guerre, avec les conséquences que l'on voit en termes humains, à arrêter cette guerre. Hannibal : Quelle est, d'après vous, la clé du conflit ? Denis Bauchard : La clé du conflit, c'est effectivement le problème d'une paix durable au Moyen-Orient qui préserve à la fois la sécurité d'Israël et qui permette au peuple palestinien d'avoir un Etat. Tant que ce problème ne sera pas réglé, le Moyen-Orient sera en proie à des turbulences. Tant que ce problème ne sera pas réglé, on trouvera au Moyen-Orient des groupuscules, des djihadistes, des candidats aux attentats-suicides qui, au nom de la cause palestinienne, agresseront Israël. Je pense que la sécurité d'Israël ne pourra être résolue que lorsque la question de ses relations avec les Palestiniens et l'ensemble du monde arabe aura pu être réglée. Et par-delà cette guerre du Liban, c'est à l'ensemble des questions qui se posent au Moyen-Orient que l'on doit s'adresser.

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Le hezbollah ne récupère pas tous les corps de ses combattants car les israéliens en emmènent en Israël pour servir de monnaie d'échange.

Dès lors comment peut-il savoir combien sont morts ?

les combattants du hezbollah n'ont pas d'uniformes, comment israél sait-il qu'il a tué un combatant et non un civil ?

pour info sur la capacité des armées occidentales à bien analyser les pertes infligées à un mouvement de guerilla , il y a l'exemple de l'irak :

dans une étude de 2005, cordesman estimait que sur les 50000 terroristes annonçés tués par le pentagone, le chiffre réel se montait à 15000 ( soit 30 % ),

bref je ne fais plus confiance pour ses chiffres sur le hezbollah.........

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les combattants du hezbollah n'ont pas d'uniformes, comment israél sait-il qu'il a tué un combatant et non un civil ?
Certains ont des uniformes gilets, casques et autres d'autres non, mais ils sont armés quand on retrouve leurs cadavres.
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Un truc sur le hezbollah :

Hezbollah:

idéologie et justification du recours à la violence

Date: 1er octobre 2002

Le Hezbollah libanais est considéré par les autorités américaines comme un groupe terroriste, mais d'autres pays s'abstiennent de lui appliquer cette étiquette: on se souvient de la controverse internationale provoquée par le premier ministre français Lionel Jospin en février 2000, à l'occasion d'une visite en Israël, lorsqu'il avait accusé le Hezbollah de terrorisme. Le Hezbollah représente plus qu'un groupuscule activiste: c'est une formation politique qui jouit d'une véritable base dans sa communauté et dont le rôle au Liban est indéniable. Une nouveau livre nous offre l'occasion de parfaire nos connaissances à son sujet, et notamment ses justifications par rapport au recours à la violence.

Même si l'on tente de s'en tenir à une définition technique et "neutre" du terrorisme, le cas du Hezbollah nous conduit au coeur du problème de la délimitation entre mouvement de guérilla ou de résistance et groupe terroriste.

Professeur assistante à l'Université américaine du Liban, Amal Saad-Ghorayeb, auteur de l'ouvrage Hizbu'llah: Politics and Religion (2002), est elle-même d'origine libanaise, mais a été élevée en Grande-Bretagne. Elle ne cache pas que son livre - fruit de sa thèse de doctorat - est né d'une fascination pour ce groupe et d'une irritation face à la catégorisation terroriste du Hezbollah en Occident. Le lecteur perçoit une certaine sympathie de l'auteur pour son sujet. C'est ce qui fait l'intérêt du volume: plus que ne le ferait un ouvrage hostile, il nous aide bien à comprendre la doctrine du Hezbollah.

L'auteur rappelle tout d'abord que le Hezbollah n'est pas uniquement la conséquence de l'invasion israélienne de 1982, même si celle-ci en a été la cause immédiate. Le mouvement fut aussi le résultat de la mobilisation politique de la communauté chiite, phénomène dont les racines remontent à la fin des années 1960 (p. 7). Le chiisme irakien a également exercé une influence, sans oublier bien sûr la Révolution islamique d'Iran. Ces différents facteurs ont débouché sur une islamisation du mouvement politique chiite au Liban.

Mais concentrons-nous sur les passages du livre relatifs à l'approche du Hezbollah par rapport à l'insurrection et au recours à la violence, puisque le groupe est notamment accusé des attentats d'avril et octobre 1983.

La rébellion contre un Etat séculier simplement sous le prétexte qu'il n'applique pas la loi islamique n'est pas approuvée par le Hezbollah (p. 22) - ce qui le distingue de certains groupes radicaux sunnites. Il faut noter au passage que, à la différence des groupes sunnites, les chiites ne voient pas dans l'établissement de l'Etat islamique le retour à un âge d'or idéalisé, mais plutôt un projet utopique encore à réaliser (p. 32).

Surtout, montre Amal Saad-Ghorayeb, le mouvement a horreur du chaos: face au risque de celui-ci, mieux vaut un ordre politique imparfait, même répressif (p. 25). Le Hezbollah appelle les islamistes des différents pays à rechercher le dialogue même avec les pouvoir politiques qui s'opposent à eux (pp. 23-24). Ce n'est que lorsque n'existe aucune autre solution ou que la participation au système entraîne un mal plus grand que la violence est admise.

Le Hezbollah reconnaît le principe du velayat-e faqih, c'est-à-dire de la tutelle du juriste-théologien, selon le système élaboré en Iran par Khomeyni et qui débouche dans ce pays sur deux sources d'autorité, avec le pouvoir de nature théocratique conféré au "Guide de la Révolution" à côté du gouvernement. Le Hezbollah fait allégeance au faqih, au "guide" iranien, mais pas au gouvernement iranien. Par cette allégeance, le mouvement démontre sa nature panislamique, mais à d'autres égards il se comporte en groupe nationaliste: des martyrs sont prêts à se sacrifier aussi pour la libération du territoire national (p. 83).

Le Hezbollah ne peut accepter le recours aux "missions de martyre" comme stratégie militaire qu'en raison de l'approbation reçue du faqih. La sanction de l'autorité religieuse est indispensable aux yeux d'un tel groupe.

Le Hezbollah n'est pas prêt à légitimer tout type de recours à la violence. Il justifie certes l'attentat à la bombe contre les baraquements américains au Liban: il s'agissait de réagir contre une expédition militaire (p. 100). A l'inverse, il condamne l'assassinat de touristes en Egypte ou de moines trappistes en Algérie (p. 101). De même que l'assassinat de civils occidentaux, l'usage de la violence sur territoire occidental semble en principe rejeté, selon l'auteur (p. 102).

Le jihad est avant tout perçu comme défensif par le Hezbollah. Sans l'impératif du jihad défensif, le martyre ne serait que suicide, et donc condamné.

Le martyre est une notion centrale dans l'idéologie du Hezbollah, enracinée dans l'héritage chiite du mouvement (p. 127). La notion de martyre inclut tant la mort préméditée (missions suicides) que la mort non préméditée - sur le champ de bataille ou ailleurs (p. 128). Une personne tuée par l'adversaire peut être définie comme martyre si elle est morte au service de la cause, même s'il ne s'agissait pas d'une personne engagée dans des opérations armées (p. 122).

Selon le Hezbollah, c'est l'acceptation de la mort qui marque la véritable différence par rapport à l'ennemi israélien. L'être humain étant destiné à mourir de toute façon, il est raisonnable, estime le Hezbollah, qu'il donne un sens à sa mort en servant la cause de Dieu, ce qui lui garantit une place au paradis (p. 129). Celui qui vit longtemps s'expose à d'autant plus de risques de compromettre son salut éternel: "la résistance et le martyre ont fini par être perçus comme des fins en elles-mêmes." (p. 130)

Le moudjahid qui s'engage dans une opération de martyre (mission suicide) sert l'islam au plus haut point possible: l'auteur du premier attentat suicide, qui fit plusieurs dizaines de victimes militaires israéliennes en 1982, est qualifié de "prince de tous les martyrs", et le "jour des martyrs" célébré annuellement prend pour date l'anniversaire de cette opération (p. 131). Le martyr dont la mort est préméditée est en effet supérieur aux autres, puisqu'il atteint le plus haut niveau du sacrifice de soi (p. 132).

Les attentats suicides sont également choisis parce qu'ils permettent de compenser le déséquilibre de la force de frappe par rapport à l'ennemi. L'auteur observe que le Hezbollah n'envoie quelqu'un au martyre que si l'impact prévisible sur l'ennemi est élevée: sinon, la perte d'une vie humaine n'est pas justifiée, car il s'agit aussi d'atteindre la victoire à travers le martyre (pp. 132-133).

Le Hezbollah doit se livrer à quelques efforts pour justifier les attaques indiscriminées contre des civils israéliens, même s'il peut les rationaliser du fait de leur participation au projet sioniste. Il déclare "comprendre" les raisons du Hamas, mais ne pas s'engager lui-même dans de telles activités - en précisant qu'il les entreprendrait cependant aussi si l'Etat sioniste avait été fondé au Liban (p. 146). Les actions du Hamas sont interprétées comme de l'autodéfense: cela permet donc de légitimer, et même d'exalter, les "opérations de martyre" palestiniennes, dont la poursuite est encouragée. Elles sont en outre interprétées comme une solution face à la situation des Palestiniens: "Nous vivons dans un monde [...] qui ne comprend que la logique du sang", expliquent les dirigeants du Hezbollah (p. 147) Le Hezbollah décrit la société israélienne comme entièrement militarisée, ce qui efface la distinction entre militaires et civils (p. 148). Aucun Israélien ne peut donc prétendre être un civil ordinaire, ce qui permet même de tolérer que des enfants soient victimes des attentats, dans la logique de ce raisonnement (p. 149).

Dans l'ensemble, le livre permet - sur d'autres questions également - de mieux comprendre les principes idéologiques développés par le Hezbollah. Celui-ci peut raisonner en termes d'intérêt stratégique, et pas simplement d'application d'une grille idéologique. Même si cette grille islamique est capitale (également pour légitimer le recours aux attentats suicides), elle s'élargit - théoriquement en tout cas - au delà du cadre de l'islam: le Hezbollah reprend la distinction faite par Khomeyni entre oppresseurs et opprimés (distinction qui ne repose pas sur l'appartenance religieuse) et exprime une admiration pour des figures et mouvements non musulmans, du moment qu'ils se battent contre l'oppression.

Quant à sa classification en tant que groupe terroriste par les Etats-Unis, le Hezbollah y voit une tentative de délégitimer le résistance à l'occupation israélienne: cette classification n'est perçue que comme une conséquence du refus de la domination américaine par un mouvement qui retourne bien sûr l'étiquette pour l'appliquer aux Etats-Unis (le "plus grand Etat terroriste du monde") et à Israël (p. 94).

Amal Saad-Ghorayeb, Hizbullah: Politics and Religion, Londres / Sterling (Virginie), Pluto Press, 2002, 254 p.

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sur les armes que tu as montré sur le forum, j'ai cru voir des armes de chasse ( pas toutes non plus )...... d'autre part, tu as toujours un paquet de bavures dans un combat contre une guerilla qui sont couvertes en assimilnt tout mort à un terroriste .. et surtout comme je l'ai dit : de façon quasi systématique , les pertes réelles d'un camp sont inférieures à celles attribuées par son adversaire ( en début de semaine israél indiquait avoir identifié 150 combattants du hezbollah sur les 370 corps en sa posséssion , j'ai du le poster il y a quelques pages ) [50]

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sur les armes que tu as montré sur le forum, j'ai cru voir des armes de chasse ( pas toutes non plus )......

d'autre part, tu as toujours un paquet de bavures dans un combat contre une guerilla qui sont couvertes en assimilnt tout mort à un terroriste .. et surtout comme je l'ai dit : de façon quasi systématique , les pertes réelles d'un camp sont inférieures à celles attribuées par son adversaire ( en début de semaine israél indiquait avoir identifié 150 combattants du hezbollah sur les 370 corps en sa posséssion , j'ai du le poster il y a quelques pages ) [50]

Oui j'ai lu un truc du même genre. C'est vrai

Mais si tu trouves une personne avec une arme mais sans vètements du hezbollah. On peut pas savoir.

Complètement à part

la carte des combats aujourd'hui.

Image IPB

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vous avez tort les amis, les USA nous controles tous............alors pourquoi elle fait la pression sur le monde et la même la france ......regardon tout les conflit au monde les USA ont toujours la main haute !

Pas tort, les Américains sont les grands champions de la manipulation !

- La 1ère guerre du Golfe : il y a bcp de reportages interéssant sur le rôle manipulateur des Etats-Unis avec l'invasion du koweït, les ventes d'armes qui explosent dans les pétro-monarchies du golfe parce que le régime Saddam n'a pas été éliminé ...

- La guerre en Irak : prévention des ADM

- N'oubliez pas que Oussama Ben Laden a été utilisé par les Américains contre l'URSS en Afghanistan, et que celui-ci s'est ensuite retourné contre les Etats-Unis !

...

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Tiens ! en parlant de manipulation , un autre point de vue :

Crise libanaise : le piège israélien ?

par Jean-Philippe Miginiac - Strategic-Road.com Analysis 24/07/06

Les analystes se sont vite perdus en conjectures sur l’ampleur catastrophique de la soudaine attaque israélienne au Liban, en représailles à ce que le Premier Ministre Ehud Olmert a qualifié d’ " acte de guerre ", l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah.

Certains y ont vu un complot des néocons (William Kristoll ne s’est-il pas d’ailleurs immédiatement écrié " C’est notre guerre " dans un article du Weekly Standard). Le plan d’une " guerre de trois semaines " aurait été dévoilé il y a un an par un officier supérieur israélien devant plusieurs Think Tanks à Washington et l’assaut israélien aurait été planifié lors d’une rencontre secrète, les 17 et 18 juin pendant la Conférence de l’American Enterprise Institute de Beaver Creek dans le Colorado, entre le Vice-Président américain Dick Cheney et le leader israélien du Likoud Benjamin Netanyahou. Lors de cette rencontre l’américain aurait donné à l’israélien son feu vert pour détruire à la première occasion le Hamas et le Hezbollah et Netanyahou aurait répercuté l’accord américain au Premier Ministre Ehud Olmert et à l’armée israélienne. Le fait que ni Ehud Olmert, ni son Ministre de la Défense ne soient d’anciens vétérans militaires aurait renforcé le poids politique de l’armée israélienne pour forcer une décision immédiate après l’enlèvement des soldats israéliens. Le plan d’attaque aurait également été étudié en conjonction avec Donald Rumsfeld et le Pentagone pour permettre des réapprovisionnements immédiats de l’armée israélienne en armes et bombes de haute précision guidées par laser.

Que l’armée israélienne suive un plan soigneusement prédéterminé paraît évident. N’est-ce pas, d’ailleurs, le travail permanent des militaires que de préparer des plans de guerre répondant à tous les scénarios possibles. Le plan exécuté par les forces aériennes israéliennes, avec la destruction méthodique et systématique des infrastructures libanaises et le blocus terrestre, maritime et aérien du pays, témoigne cependant d’un choix systémique de cibles et d’objectifs de guerre sans rapports forcément directs avec le Hezbollah. Le plan vise d’abord la destruction de l’Etat libanais en tant que tel et Ehud Olmert le confirmait d’ailleurs lui-même aux premières heures de l’assaut israélien : " Je veux qu’il soit clair que les évènements de ce matin ne sont pas un acte de terreur mais l’acte d’un état souverain qui a attaqué Israël sans raison ". Faut-il voir dans ce plan un aveu d’impuissance à combattre directement le Hezbollah qu’Israël n’a pas réussi à désarmer en 18 ans d’occupation du Sud-Liban et une stratégie indirecte, forcément inscrite dans le moyen terme, de rupture des capacités du Hezbollah par destruction de sa logistique et communication périphérique ? Faut-il voir dans ce plan une dérive " pentagonesque " de l’armée israélienne dont la doctrine serait, elle aussi, envahie par l’influence du concept américain de " schock & awe " : emploi massif de l’aviation et des armes et bombes de haute précision pour emporter la décision autant par puissance destructrice que par terreur psychologique ? Les conséquences d’un tel plan sont de toutes façons terribles pour le Liban, et indirectement pour Israël, tant il est évident que son efficacité ne peut qu’être très vite dégradée par les conséquences insoutenables des dégâts collatéraux, erreurs d’identification de cibles… multiplication des victimes civiles… montée des critiques internationales…

Et moins de deux semaines après le début de l’offensive, l’armée israélienne semble d’ailleurs déjà indécise, incertaine, devant ce qu’il faudrait déjà appeler son échec, l’insuffisance de l’opération aérienne seule à réduire les forces et capacités du Hezbollah et la montée rapide des appels au cessez-le-feu de la diplomatie internationale alors que roquettes et missiles du Hezbollah pleuvent chaque jour sur la ville israélienne d’Haifa. La mobilisation timide de quelques milliers de réservistes et l’accumulation hésitante de forces terrestres à la frontière du Sud-Liban cachent mal la volonté d’éviter l’enlisement et les risques d’un envahissement terrestre ayant déjà échoué dans le passé. Tsahal semble d’ailleurs plus chercher à contraindre la population du Sud-Liban à abandonner ses terres pour se réfugier plus au Nord qu’à se précipiter dans la perspective d’une guerre de résistance de longue haleine à l’image de ce qu’il se passe chaque jour en Irak (ce qui était probablement le piège tendu par le Hezbollah). Le Sud-Liban laisserait alors place à un vaste no-man’s-land où pourrait se déployer une force internationale mettant Israël hors de portés d’un Hezbollah enraciné au sein de la population civile libanaise.

Faut-il alors voir dans le plan d’attaque israélien un piège, une volonté délibérée de contraindre la communauté internationale à ré-intervenir dans un Liban totalement détruit et à occuper militairement le Sud-Liban pour, enfin, combattre et forcer au désarmement du Hezbollah et prévenir le risque terroriste qu’Israël n’aurait pu éviter en cas de montée des tensions avec l’Iran ? Seul George W. Bush, alors, n’aurait pas compris ! Piégé par une caméra et un micro de télévision lors du sommet du G8 à Saint Petersbourg, il s’en remettait totalement à Condoleeza Rice, " Elle va y aller, je crois que Condi va y aller assez rapidement ", et donnait à la crise une explication pour lui limpide, " Ce qu'ils doivent faire, c'est amener la Syrie à faire en sorte que le Hezbollah cesse de semer la merde, et ce sera fini ".

Condoleeza Rice a, elle, parfaitement compris et y est allée. Elle a déjà déclaré que les Etats-Unis étaient ouverts à la nouvelle proposition israélienne (est-ce une coïncidence) d’Ehud Olmert et de son Ministre de la Défense affirmant maintenant qu’Israël souhaite qu’une force internationale occupe le Sud-Liban et désarme le Hezbollah. Etats-Unis et Israël laissent même déjà entendre que cette force, 10.000 à 20.000 hommes, pourrait être composée de soldats français et turcs, les Etats-Unis ne pouvant intervenir car étant par ailleurs trop engagés en Irak et en Afghanistan. Et John Bolton, ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, a même déclaré que l’administration Bush soutiendrait l’idée d’une force internationale " peut-être autorisée par le Conseil de Sécurité mais ne portant pas le casque de l’ONU ", ajoutant à l’évocation d’une tutelle éventuelle de l’OTAN " c’est une nouvelle idée à prendre très au sérieux ". Condoleeza Rice vient quant à elle de décrire les tourments du Liban comme " les douleurs de naissance d’un nouveau Moyen-Orient ", ajoutant " c’est un Moyen Orient différent. C’est un nouveau Moyen-Orient. C’est dur, nous passons par des temps très violents ". Un " nouveau " Moyen-Orient suppose pourtant un accord politique préalable et aucune force internationale ne pourra réussir sans accord politique préalable.

Lien : http://www.strategic-road.com/pays/analysis/240706_crise_libanaise_piege_israelien.htm
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Concernant une force multinationale au Liban, il faudrait des pays neutres au conflit, je vois :

- la Chine, le Vietnam, Myanmar, Sri Lanka, Bangladesh

- les pays scandinaves : Suède, Norvège, Finlande

- l'Allemagne, la Belgique

- les pays d'amérique latine : Brésil, Argentine, ...

- le Canada

- des pays musulmans : Maroc, Turquie, Jordanie, ...

A éviter d'envoyer :

- la France malgré ses efforts diplomatiques, elle est seulement appréciée par la minorité chrétienne !

- les Etats-Unis et l'Angleterre surtout

- la Syrie et l'Iran idem

- la Russie avec la Tchétchènie

- le Pakistan (anti-israélien) et l'Inde (pro-israélien + coopération militaire)

- les pays coalisés contre l'Irak : Australie, Espagne, Italie, Japon, Corée du Sud, Ukraine, Pologne, ...

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Concernant une force multinationale au Liban, il faudrait des pays neutres au conflit, je vois :

- la Chine, le Vietnam, Myanmar, Sri Lanka, Bangladesh

- les pays scandinaves : Suède, Norvège, Finlande

- l'Allemagne, la Belgique

- les pays d'amérique latine : Brésil, Argentine, ...

- le Canada

- des pays musulmans : Maroc, Turquie, Jordanie, ...

A éviter d'envoyer :

- la France malgré ses efforts diplomatiques, elle est seulement appréciée par la minorité chrétienne !

- les Etats-Unis et l'Angleterre surtout

- la Syrie et l'Iran idem

- la Russie avec la Tchétchènie

- le Pakistan (anti-israélien) et l'Inde (pro-israélien + coopération militaire)

- les pays coalisés contre l'Irak : Australie, Espagne, Italie, Japon, Corée du Sud, Ukraine, Pologne, ...

Franchement si c'est pour envoyer des types se contentant d'observer, je préfère qu'ils restent chez eux.
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Franchement si c'est pour envoyer des types se contentant d'observer, je préfère qu'ils restent chez eux.

Pas forcément, la Chine se veut être le rival prochain des Etats-Unis, c'est une belle occasion pour eux de démontrer leurs capacités stabilisatrices dans d'autres zones de la planète !

L'allemagne et le Brésil rêvent de devenir membre permanent qu'ils démontrent leurs capacités en tant forces de maintien de la paix dans d'autres pays !

Voilà l'occasion de ses pays de s'illustrer !!!

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Franchement si c'est pour envoyer des types se contentant d'observer, je préfère qu'ils restent chez eux.

Cette guerre regarde que Israel ! ils sont responsable de se qui ce passe pourquoi veut tu que des gens d'autre pays meurs pour une situation qui ne la regarde pas

si il y a intervention etrangere elle doit etre neutre et empeché Israel de bombardé car jusqu'à preuve du contraire pendant la tréve de 48 h aucune roquette du Hezbollah n'a été lancé, il faut deja avoir un climat de paix pour pouvoir negocier !!

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Cette guerre regarde que Israel ! ils sont responsable de se qui ce passe pourquoi veut tu que des gens d'autre pays meurs pour une situation qui ne la regarde pas

si il y a intervention etrangere elle doit etre neutre et empeché Israel de bombardé car jusqu'à preuve du contraire pendant la tréve de 48 h aucune roquette du Hezbollah n'a été lancé, il faut deja avoir un climat de paix pour pouvoir negocier !!

Pendant la pseudo-trève il y a eu une dizaine de roquettes sur kiryat shmona relis tes infos. C'est vrai que c'est rien comparé à 160. Mais il y en a eu.

D'autres part, cette force doit aussi empêcher les roquettes d'être tirées sur Israël, si elle est neutre.

Et comme le hezbollah ne se génera pas pour recommencer ses actions, tôt ou tard la guerre reprendra. C'est malheureux mais c'est comme ça.

Le seul moyen d'avoir une paix véritable c'est de démanteler le hezbollah et redonner sa souveraineté au Liban.

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Tsahal a abattu un drône du Hezbollah.

ça date un peu, il me semble.

sinon 11 membres du hezbollah tués dans les violents combats à Ramjin et beit yahoun.

Tsahal a lancé des tracts avec les noms de 90 combattants du hezbollah tués.

Et toujours une pluie de roquettes, même si 3 lanceurs ont été détruits après avoir tiré.

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