Aperçu de l'Armée de l'Air et de l'Aéronavale en 2015.

[ClaudeJ]

Bonjour le monde,

en 2015 j'avais posté un ORBAT des forces aériennes françaises, de combat. C'était au profit des joueurs et créateurs de contenu pour le wargame/simu opérationnel Command: Modern Operations. Le but étant d'avoir une base de départ rapide pour créer un scénario.
Cela s'intitulait France Air Force / Naval Aviation OOB 2015, je le reproduis ici, en français, à la demande des intervenants du sujet Indicatifs radio AdA.

N'hésitez pas à me faire part de suggestions et corrections.
 

Forces aériennes françaises en 2015

 

Avant-propos
  

 Cet article n'est pas une étude exhaustive de l'Armée de l'Air.
 Elle ne mentionne pas les unités d'entraînement ni les unités de transport léger.
 
 Veuillez noter que les chiffres concernant les avions sont des avions "en parc", le nombre réel d'avions opérationnels, "en ligne", est bien sûr inférieur.
 
 On estime que 30 à 60 % sont disponibles en temps de paix en France continentale, alors que 95 % de disponibilité est ce que les unités visent une fois déployées.
 
 Quant à la compétence, je recommande de la fixer à Vétéran, car l'Armée de l'Air a acquis une grande expérience pratique en Afghanistan, en Libye et, bien sûr, en Afrique.

 
Bases continentales
 

BA 105 Evreux

• ET 01.064 "Béarn", 12 C.160NG, Callsign : Ramille ;
• ET 02.064 "Anjou", 12 C.160NG, Callsign : Castor ;
• EEA 00.054 "Dunkerque", 2 C.160G Gabriel, Callsign : Pollux (?).

BA 110 Creil

• ET 01.062 "Vercors", 12 CN-235M-200 ;
• ET 03.062 "Ventoux", 12 CN-235M-200.

BA 113 Saint-Dizier

• EC 01.007 "Provence", 20 Rafale C, Callsign : Rasoir ;
• EC 01.091 "Gascogne", 20 Rafale B ;
• ETR 02.092 "Aquitaine", 15 Rafale B.

BA 115 Orange-Caritat

• EC 02.005 "Île-de-France", 20 Mirage 2000C RDI, Callsign : Coton.

BA 116 Luxeuil

• EC 01.002 "Cigognes", 24 Mirage 2000-5F, Callsign : Maraud.

BA 118 Mont-de-Marsan

• EC 02.030 "Normandie-Niemen", 20 Rafale C, Callsign : Melba.

BA 123 Orléans-Bricy

• ET 01.061 "Touraine", 6 A.400M, Callsign : Carvex ;
• ET 02.061 "Franche-Comté", C-130H, Callsign : Messidor ; 
• ET 03.061 "Poitou", 12 C.160, Callsign : Revanche.

BA 125 Istres-Le Tubé

• EC 02.004 "La Fayette", 20 Mirage 2000N, Callsign : Requin ;
• GRV 02.091 "Bretagne", 12 C-135FR, Callsign : Elf, Total.

BA 126 Solenzara

• EH 01.044 "Solenzara", 3 SA.332 Super Puma

BA 133 Nancy-Ochey

• EC 01.003 "Navarre", 20 Mirage 2000D, Callsign : Coca ;
• EC 02.003 "Champagne", 20 Mirage 2000D, Callsign : Condé ;
• EC 03.003 "Ardennes", 20 Mirage 2000D, Callsign : Commis.

BA 702 Avord

• EDCA 00.036 "Berry", 4 E-3F, Callsign : Cyrano (?).

BA 709 Cognac

• ED 01.033 "Belfort", 3 MQ-9B Reaper, Callsign : Candide (?)

 
Aéronautique navale

Les effectifs de l'Aéronautique navale française sont d'environ 6 800 personnels civils et militaires.

Ils opèrent à partir de quatre bases aériennes en France métropolitaine et de plusieurs détachements dans des pays étrangers ou des territoires français d'outre-mer.

 Veuillez noter que le Super Étendard Modernisé doit être mis à la retraite en 2016 et sera remplacé par le Rafale M.
 
Nota : "BAN" signifie "Base de l'Aéronautique Navale", "12F" signifie "12ème Flotille 12" et "22S" signifie "22ème Escadrille".

BAN Landivisiau

• 11F, 12 Rafale M, Callsign : Kimono ;
• 12F, 12 Rafale M, Callsign : Lascar ;
• 17F, 12 Super Étendard Modernisé, Callsign : Quina.

 BAN Lann Bihoue

• 4F, 3 E-2C Hawkeye, Callsign : Damocles ;
• 21F, 11 Atlantique 2, Callsign : Ulysse ;
• 23F, 11 Atlantique 2, Callsign : Wallaby ;
• 24F, 4 Falcon 50M, Callsign : Xénon.

 BAN Lanveoc

• 32F, 2 EC-225, Callsign : Beligou ;
• 33F, 8 Caïman Marine (NH90), Callsign : Caïman ;
• 34F, 8 Lynx, Callsign : Molina ;
• 22S, 15 Alouette III, Callsign : Vega.

 BAN Hyeres

• 31F, 5 Caïman Marine (NH90), Callsign : Adonis ;
• 35F, 8 Dauphin, Callsign : Guépard ;
• 36F, 15 Panther, Callsign : Hélios.

 
Bases d'outre-mer

BA 104 Al Dhafra

• EC 03.030 "Lorraine", 4 Rafale C, 2 Rafale B

BA 186 Nouméa

• ETOM 00.052 "Tontouta", 2 CN-235M-200, 3 SA.330B Puma.

BA 188 Djibouti

• EC 03.011 "Corse", 4 Mirage 2000-5F, 3 Mirage 2000D, Callsign : Vanoir ;
• ET 00.088 "Larzac", 1 C.160NG, 2 SA.330B Puma, 1 AS.550 Fennec.

BA 367 Cayenne-Rochambeau

• ETOM 00.068 "Guyane", 3 CN-235M-200, 5 SA.330B Puma, 4 AS.550 Fennec

DA 181 La Réunion

• ETOM 00.050 "Réunion", 2 CN-235M-300 

DA 190 Tahiti

• ET 00.082 "Maine", 2 CN-235M-200

 
 
Carte
Les bases actives françaises, de l'Armée de l'Air, de la Marine Nationale et de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre vers 2015.


 
 
Sources :
 - http://www.defense.gouv.fr/air/activites/unites-aeriennes
 - http://www.defense.gouv.fr/air/mediatheque/air-actualites/air-actualites-2014/air-actualites-2014
 - http://www.senat.fr/rap/a08-548/a08-548.html
 - http://www.scramble.nl/orbats/france/overview
 - Air & Cosmos numéros de 2014.
 - "L'Armée de l'Air en 2013", Marc-Éric Minard, Air Combat n°1.
 - "L'Aéronautique Navale en 2013", Marc-Éric Minard, Air Combat n°3.
 - "L'Aéronavale en 2014", Jean-Marc Tanguy, Raids Aviation n°14-16.
 - "Les restructurations 2015 dans la 3D", Jean-Marc Tanguy, Raids Aviation n°16.

Modifié le 12 mars 2022 par FDokal
Soucis de balises

[ClaudeJ]

Petit ajout de la VF d'un article introductif que j'avais rédigé, en anglais, en guise de guide pour aborder l'orbat français.

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Essayer de comprendre la signification du nom des unités de l'armée de l'air française peut provoquer un sérieux mal de tête. Voici donc un guide rapide qui, je l'espère, vous apaisera.

Commençons par un exemple : "EC 03.004 Limousin".

EC : est l'acronyme du "rôle". Nous y reviendrons plus tard.

03.004 : voici la désignation de l'"Escadron" (squadron) suivie de celle de son "Escadre" (Wing) d'origine, cet escadron est ainsi le troisième de la quatrième Escadre. Notez que le format "3/4" peut être utilisé de manière interchangeable même au sein d'un même document officiel.

Limousin : c'est le nom traditionnel de l'unité, souvent avec une longue histoire car la plupart des unités peuvent faire remonter leurs racines jusqu'à la première guerre mondiale.

Abordons maintenant ces acronymes de rôle que nous pouvons trouver dans un Ordre de Bataille :

• EC : "Escadron de Chasse" signifiant, comme vous pouvez le deviner, "Fighter Squadron".
• ECE : "Escadron de Chasse et d'Expérimentation", "Experimentation Fighter Squadron".
• ED : "Escadron de Drones, UAV Squadron.
• EDCA : Escadron de Détection et de Contrôle Aéroporté, équipé de E-3F AWACS.
• EE : "Escadron d'Entrainement".
• EEA : Escadron Électronique Aéroporté, “Airborne Electronic (Warfare) Squadron”, sur C-160G Gabriel.
• EH : "Escadron d'Hélicoptères".
• ER : "Escadron de Reconnaissance".
• ET : "Escadron de Transport".
• ETD : "Escadron de Transformation Mirage 2000D", "Escadron de Conversion", similaire à "Operational Conversion Unit" que vous connaissez peut-être.
• ETM : "Escadron de Transport Mixte", c'est-à-dire qui vole à la fois sur des avions et des hélicoptères.
• ETO : "Escadron de Transition Opérationnelle", plus qu'une OCU, c'est une unité d'entraînement avancé sur jet où les pilotes belges et français s'entraînent sur l'Alpha Jet.
• ETOM : "Escadron de transport Outre-Mer", "Overseas Transport Squadron".
• ETR : Escadron de Transformation Rafale, unité de conversion conjointe Armée de l'Air et de la Marine Nationale.
• GAM : "Groupe Aérien Mixte", celui de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (équivalent de la CIA).
• GRV : "Groupe de Ravitaillement en Vol" signifiant "Air Refueling group".

Notez que le terme "Groupe" est un vestige de la dénomination d'avant 1949, date à laquelle la plupart des groupes ont été renommés Escadron pour correspondre au terme "Squadron" de l'OTAN. Hormis dans le nom, il n'y a aucune autre différence.

Anecdote : en vous promenant sur Internet ou en recherchant des données pour améliorer votre scénario, vous pouvez tomber sur des noms d'escadrilles françaises, par exemple "SPA 96" ou "SAL 6" ou même "BR 44" et être, naturellement, assez troublé. Cela vient de l'époque de la Première Guerre mondiale, durant laquelle le nom de l'escadrille informait également les espions et les généraux du type d'avion qu'elle pilotait, et cette désignation a été conservée comme un élément de tradition. Ainsi, nous avons SPA pour Spads, SAL pour Salmson, BR pour Breguet, C pour Caudron, N pour Nieuport et ainsi de suite.

Veuillez noter que l' "Escadron" est l'unité opérationnelle élémentaire, donc une Escadrille n'est pas une unité opérationnelle autonome (dans l'AdA).

Aussi, un petit mot sur les bases aériennes. Lorsque vous voyez "BA188", ne confondez pas avec un vol British Airways, la ressource francophone que vous regardez avec étonnement concerne probablement davantage la "Base Aérienne 188", ou Airbase #188, qui se trouve à Djibouti.

On pourrait en dire plus sur la Marine Nationale, et on le fera à un moment ou à un autre, mais le fait de savoir que "BAN" signifie "Base de l'Aéronautique Navale", "12F" signifie "Flotille 12" (12ème Flottille bien sûr) et "22S" signifie "Escadrille 22" devrait suffire.

Voilà ! Espérons que l'OOB français ne soit plus aussi cryptique maintenant.

Modifié le 26 mars 2022 par FDokal

[Loïc C.]

Excellent résumé!

Sinon, en ce qui concerne les formations de l'Aéronavale, pour distinguer  la "subtilité" entre une Flottille et une Escadrille...

La Flottille a une fonction opérationnelle précise, exemples: Chasse (au sens large!) embarquée (Etendard, Super-Etendard, Crusader, Rafale), appareils de surveillance maritime (PATMAR, SAR), y compris la lutte ASM, tels que, par le passé, les P2V "Neptune",  les Alizés, auxquels avaient succédé les Atlantics et Atlantiques 2, et formation d'hélicos.

En principe, les flottilles sont, toutes, susceptibles d'être embarquées sur un porte-aéronef - y compris les détachements individuels d'appareils, tels que les hélicos embarqués à bord de bâtiments, qui disposent d'un hangar et d'une plateforme d'atterrissage et de décollage -  sauf pour les "gros navions" (P2V, Atlantic/que), qui, eux, ne sont pas conçus pour opérer à partir d'un porte-aéronefs.

L'Escadrille trouve, plus ou moins, son origine durant la 1ère Guerre Mondiale et l'entre-deux-guerres, avec les formations d'hydravions, stationnées, par exemple à Hourtin, Berre et, ultérieurement, dans nos anciennes bases aéronavales "coloniales", exemple: Dakar, que je vais "résumer", à tort, "à  vocation "océanique", disons, plus correctement "longue distance". 

Au fur et à mesure,  le rôle de l'escadrille s'était diversifié, via, notamment, les nombreux écolages spécialisés, pour le personnel certifié volant, les fonctions de "servitude" et transports en tous genres, pour le compte de la Marine ou autres.  A de très rares exceptions (historiques) près, les Escadrilles sont basées à terre et non pas vocation à être embarquées; de surcroit, elles se distinguent, aussi, souvent, par un parc d'appareils assez "hétéroclites" - c'était le cas, par exemple, il y a 50/60 ans de çà -.

Modifié le 28 mars 2022 par Loïc C.

[ClaudeJ]

Merci Loïc ! J'ignorais tout ça, je le devinais au fil de mes lectures, mais là tu clarifies bien tout ça. Même si je suis un voisin, le monde aéronaval français reste exotique pour moi, car opérationnellement très riche (là je lis "Patrouilleurs du désert" par exemple).

[pascal]

Le 26/03/2022 à 21:37, FDokal a dit :

Veuillez noter que l' "Escadron" est l'unité opérationnelle élémentaire

Au sein de la chasse il est de coutume de nommer le Normandie Niémen non pas Escadron mais Régiment en souvenir de son affiliation aux forces aériennes de l'URSS

Le Groupe de Chasse devient Régiment de Chasse en février 1944 il opère au sein de la 303e division aérienne