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[Espionnage/Renseignement Tech/Éco] Les péripéties de l'Empire du Milieu à l'international


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Comme ils sont bien plus actifs que les autres services d'espionnage, une petite rubrique dédiée ne fait pas de mal.

 

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https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-ressortissante-chinoise-soupconnee-d-espionnage-avait-une-antenne-de-7-metres-dans-son-jardin-de-haute-garonne-20250808

 

 

Une ressortissante chinoise soupçonnée d’espionnage avait une antenne de 7 mètres dans son jardin de Haute-Garonne

Par Roman Lestani

Le 8 août 2025 à 22h39

Une quinquagénaire qui serait liée à une entreprise d’État impliquée dans le développement de missiles chinois a été repérée par les services de renseignement français à quelques kilomètres d’un site jugé «stratégique».

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Il est rare qu’un petit village du sud de la France se retrouve au cœur d’une affaire d’espionnage. C’est pourtant ce qui est arrivé à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne), une petite commune d’environ 1500 habitants au début de l’année 2022. Lors d’un contrôle, l’agence nationale des fréquences (ANFR), qui gère l’ensemble des fréquences radioélectriques en France, se rend compte qu’une maison est équipée d’une antenne qui n’a pas à être là.

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Et pour cause, la maison se trouve non loin du Téléport d’Aussaguel, un site radioélectrique proche de Toulouse équipé de onze antennes satellites qui envoie des signaux et des données numériques partout dans le monde. D’après nos confrères de franceinfo, ce site piloterait notamment des satellites construits par Airbus et Thalès et utilisés par le Centre national d’études spatiales (CNES). Alertés par l’ANFR, les services de renseignements ouvrent une enquête, car l’antenne serait en capacité d’intercepter les communications entre des appareils en orbite et le Téléport d’Aussaguel.

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De son côté, le parquet de Saint-Gaudens ouvre son enquête, tout en collaborant avec la cellule de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense dépêchée sur place. «Dans cette affaire il y a deux enquêtes, un volet judiciaire “pur” et un volet qui concerne une atteinte aux intérêts de la nation», confie au Figaro le procureur de la République de Saint-Gaudens. «Je comprends bien que l’utilisation de l’antenne ne me concerne pas. Mais le fait est que cette dernière était placée à un endroit stratégique. C’est une zone d’interdiction, donc l’emplacement fait qu’il y a une infraction», poursuit-il.

Ancienne employée d’une entreprise d’État

Lorsque le magistrat dépêche la force publique sur place pour constater l’installation, les agents découvrent une antenne «de 5 à 7 mètres» plantée dans le jardin. «On comprend assez vite que ça ne sert pas à faire de la radio», ironise Christophe Amunzateguy. Sur place, ce dernier décrit une scène digne d’un James Bond : «Lorsqu’on est entré dans la maison, on a trouvé une salle avec de grandes armoires remplies de matériels informatiques ainsi qu’une caméra qui surveillait l’extérieur. Mais quand on est arrivé, tout était débranché», relate le magistrat.

Il confirme que la maison en question était occupée par une ressortissante chinoise qui avait «entre 45 et 50 ans» et qui parlait parfaitement bien français. Cette dernière vivait avec un ancien employé de chez Airbus et avait un gros patrimoine «avec pas mal d’appartements sur Toulouse». Le procureur affirme d’ailleurs que le couple n’était pas du village, «ils étaient surtout sur Toulouse, cette habitation était plutôt un lieu choisi avec un simulacre de maison, je n’ai jamais cru qu’ils habitaient là», indique-t-il. D’après les informations de franceinfo, la ressortissante chinoise s’appellerait Dong H., et serait une ancienne employée de l’Académie chinoise de technologie spatiale, une entreprise d’État qui participe au développement des missiles chinois.

Installée par des sociétés espagnoles

L’intéressée serait même la présidente d’une société, potentiellement écran, baptisée STAHD Europe, filiale d’une entreprise chinoise spécialisée dans l’opération de station de communication par satellite. Une entreprise déjà soupçonnée d’espionnage à plusieurs reprises à travers le monde. Toujours est-il que lorsque le procureur ordonne une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), la suspecte et son avocat ont opposé «un énorme dossier civil impliquant plusieurs cabinets de conseil. Ça avait l’air d’être une grosse affaire, même si on ne saura jamais si c’était vrai ou pas», insiste Christophe Amunzateguy. L’avocat expliquait alors que sa cliente représentait une société de communication qui souhaitait «émettre des donnés, mais ce n’était pas clair du tout», se rappelle le magistrat.

Ce que le procureur affirme avec certitude, c’est que l’antenne est restée dissimulée environ trois mois. «Ce qu’on a bien voulu me dire, c’est que l’antenne est arrivée par petits bouts et a été montée par des sociétés espagnoles», confie-t-il. Il souligne également que tout cela se passe dans un territoire rural expliquant que toute cette installation a pu se faire à l’abri des regards. Au final, aucune condamnation n’a été prononcée puisqu’il n’y a «aucune preuve formelle» que cette antenne a émis, «même si on pense que c’est le cas», avoue le magistrat. Ce dernier assure que l’antenne a été démontée début 2023 tout en certifiant que ce n’est pas lui qui était aux opérations à ce moment-là. Pour ce qui est de la ressortissante chinoise, «depuis, aucune nouvelle, la maison est inhabitée».

107 commentaires

anonyme

le 10/08/2025 à 13:45

Les chinois se foutent de nous et piétinent toutes les lois internationales

 

1581715 (profil non modéré)

le 10/08/2025 à 12:20

Ils avaient aussi , dans leur maison , une lourde malle avec l'inscription " documents " au -dessus de la malle . Les FdO enquêtent.

 

anonyme 79122

le 10/08/2025 à 10:54

Allez faire la meme chose en Chine ... le gouvernement vous aurait juger et condamné à la peine capitale, depuis longtemps ! Deux poids deux mesures, la France est devenue une poubelle !

 

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-ressortissante-chinoise-soupconnee-d-espionnage-avait-une-antenne-de-7-metres-dans-son-jardin-de-haute-garonne-20250808

 

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(bis repeta), mais comme la source semble être FTV, qui l'a relayé en premier :

 

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https://www.franceinfo.fr/societe/armee-securite-defense/aeronautique-une-ressortissante-chinoise-accusee-d-espionnage_7419658.html

 

Aéronautique : une ressortissante chinoise accusée d'espionnage

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Publié le 05/08/2025 21:31 Mis à jour le 05/08/2025 23:59

Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min

Article rédigé par France 2 - A. Lay, J. Poissonnier, I. Delion, D. Breysse, B. Mingot, @RevelateursFTV, L. Beneyton. Édité par l'agence 6Medias

France Télévisions

 

JT de 20h

Édition du mardi 5 août 2025

 

Les services secrets français ont démasqué une espionne chinoise qui opérait depuis un petit appartement dans un village de Haute-Garonne. Elle avait installé une mystérieuse antenne, capable de capter les données secret-défense de puissants satellites français.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

C’est une maison blanche, au bord d'une route en pleine campagne. A priori, rien de plus banal, mais l'histoire pourrait bien être digne d'un film d'espionnage. Il y a trois ans, une antenne satellite se trouvait à l'arrière de la maison. Elle est gigantesque, et mesure pas moins de 7 mètres, attirant tout de suite la curiosité, notamment celle d’un garagiste voisin. "Jusque-là, ils nous avaient dit qu'ils faisaient de la recherche pour la NASA. Ils recevaient des informations, ils revendaient des collectes à la NASA", explique-t-il. Les propriétaires sont un couple, une ressortissante chinoise et son mari.

L'affaire aurait pu s'arrêter là. Mais l'armée française repère à son tour l’antenne suspecte. Surtout, elle est on ne peut mieux placée, proche du téléport d'Issius-Aussaguel (Haute-Garonne), un centre de télécommunications qui pilote les satellites d'observation de la Terre conçus par Airbus et Thales. L'antenne pouvait ainsi intercepter les communications échangées entre le téléport et les satellites qu'il gère.

Une installation illégale

Quelles données la femme a-t-elle recueillies ? Le renseignement français ne réussit pas à prouver la collecte illégale d'informations ni sa transmission à une puissance étrangère. Mais les soupçons se tournent vers la Chine, passée maître dans l'espionnage, surpassant les États-Unis. "Il y a des milliers et des milliers d'ingénieurs ou de petites mains qui travaillent justement pour récupérer à leur profit les technologies occidentales. Il y a la partie émergée, c'est-à-dire notamment les services des ambassades de la République populaire de Chine à l'étranger, mais il y a aussi les clandestins", assure Pierre-Antoine Donnet, rédacteur en chef de Asia magazine.

La justice a estimé que l'installation de l'antenne était illégale. Elle a depuis été démontée, et la maison est abandonnée. Il pourrait ainsi s'agir d'une des plus grandes opérations d'espionnage ayant visé la France ces dernières années.

 

https://www.franceinfo.fr/societe/armee-securite-defense/aeronautique-une-ressortissante-chinoise-accusee-d-espionnage_7419658.html

 

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Cette histoire, pour l'Allemagne, récente également :

 

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https://www.lefigaro.fr/international/soupconne-d-espionnage-en-faveur-de-la-chine-l-assistant-d-un-eurodepute-allemand-de-l-afd-arrete-20240423

 

L’Allemagne ébranlée par une double affaire d’espions chinois

Par  David Philippot

Le 22 août 2024 à 09h12

DÉCRYPTAGE - L’assistant de Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD aux Européennes, est accusé d'avoir espionné des opposants chinois en Allemagne et d'avoir partagé des informations sur le Parlement européen avec un service de renseignement chinois.

À Berlin

L'espion présumé est officiellement enregistré sur le site internet du Parlement européen, comme assistant accrédité auprès du député AfD Maximilian Krah. Dans la nuit de lundi à mardi, Jian Guo a été interpellé à son domicile à Dresde, sur instruction du procureur général. Le chef d'accusation est, selon les termes du communiqué de la justice, un « cas particulièrement grave d'activité d'agent des services secrets ». L'assistant parlementaire faisait régulièrement la navette entre Dresde, Berlin et Bruxelles. Il travaillait au service de la tête de liste du parti d'extrême droite aux européennes depuis son élection au Parlement, en 2019. Sur X, Maximilian Krah a qualifié l'accusation d'espionnage pour une puissance étrangère de « grave ». En ajoutant : « Si les accusations se révélaient exactes, cela entraînerait la cessation immédiate de son activité professionnelle. » L'institution a pris les devants, selon la déclaration d'une porte-parole du Parlement à l'AFP : « Compte tenu de la gravité des révélations, la personne concernée a été suspendue avec effet immédiat. » La ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser (SPD), a évoqué une « attaque de l'intérieur sur la démocratie européenne ».

Les enquêteurs en sont persuadés : sa « couverture » lui permettait de mener une double activité de renseignement. Depuis son bureau, Jian Guo animait l'association Nouvelle route de la soie, identifiée par les services allemands comme une officine de lobbying au service de Pékin. À Bruxelles, il collectait les informations sensibles, comme un rapport présenté en janvier sur les mesures de protections de l'UE face aux menaces chinoises sur ses infrastructures critiques. Pour les transmettre ensuite au service gouvernemental de la sécurité de l'État chinois (MSS). Dans la capitale allemande, il espionnait les dissidents et les opposants au régime, les Tibétains et les membres de l'organisation Falun Gong. Cet individu de 43 ans était depuis une décennie dans le viseur des services de sécurité allemands, auxquels il avait directement proposé ses services, comme le souligne la presse allemande. Une évaluation de son cas avait poussé à écarter sa proposition, « à cause du risque trop élevé qu'il soit un agent double », selon les informations de l'expert en terrorisme Holger Schmidt à la radio SWR.

Le député européen d'extrême droite n'a pas eu ces pudeurs. Quelques semaines après son élection à l'automne 2019, il a entrepris un séjour en Chine, dont six nuitées dans un hôtel de luxe payées par l'opérateur téléphonique Huawei. À son retour, cet avocat de profession s'est mué en ardent défenseur de l'ouverture des réseaux européens à la téléphonie chinoise. Dès cette époque, Maximilian Krah a ouvert un compte Tik-Tok. À ses 42.000 abonnés, il exprime régulièrement ses doutes sur les accusations de travail forcé des Ouïgours au Xinjiang. À Berlin comme sur les réseaux, Krah est surnommé « Champagne-Max » pour sa propension à poser, coupe à la main, dans des réceptions mondaines. Malgré ses dénégations, il devrait être entendu prochainement par les enquêteurs pour son rôle dans cette affaire, une fois son immunité parlementaire levée.

«Incompréhensions en anglais»

Dans un communiqué publié mardi, les Verts européens ont réclamé que la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, accélère l'enquête sur les liens entre les députés européens et les puissances étrangères. Terry Reintke, la tête de liste des Grünen en Allemagne, a demandé des explications au groupe Identité et Démocratie, au sein duquel le Rassemblement national siège au côté de l'Alternative pour l'Allemagne. Si les accusations n'ont surpris aucun observateur de la vie politique allemande, elles ont fait l'effet d'une déflagration à six semaines du vote. Ces révélations alimentent la litanie des scandales de corruption dont est accusée l'AfD.

En marge d'un déplacement de soutien à Donald Trump en décembre dernier à New York, Maximilian Krah a été entendu par le FBI. La brève audition a porté sur des messages échangés avec Oleg Voloshyn

En marge d'un déplacement de soutien à Donald Trump en décembre dernier à New York, Maximilian Krah a été entendu par le FBI. La brève audition a porté sur des messages échangés avec Oleg Voloshyn. Des investigations communes de la ZDF et du Spiegel ont permis d'établir que l'Ukrainien, poursuivi pour haute trahison par les autorités de Kiev, proposait à Krah des « compensations pour ses problèmes techniques ». Devant les enquêteurs américains, le député allemand, qui voyageait avec 3000 euros en liquide sur lui, a prétexté des incompréhensions en anglais et nié toute corruption.

Les dénégations constituent également la tactique de défense du numéro deux de la liste AfD, Petr Bystron, compromis par les services secrets tchèques. Des enregistrements vidéo et audio le montrent en train de compter 20.000 euros en petites coupures, reçus d'un autre oligarque ukrainien à la solde de Moscou, Viktor Medvedtchouk. Ces scandales en rafale menacent de lester la campagne du parti d'extrême droite. Les sondages témoignent d'un tassement des intentions de vote. Dimanche dernier, le baromètre Insa pour le journal Bild créditait l'AfD de 18 % des voix, contre 23 % en décembre, avant les grandes manifestations qui ont également contribué à couper son élan. Ciblé par d'autres attaques sur le passé nazi de son grand-père, membre du NSDAP dès 1933, Krah ne peut plus être démis de sa position depuis la clôture du dépôt officiel des listes.

Les activités germano-chinoises de Thomas R. avaient également éveillé l'attention des services de renseignements intérieurs. Ancien étudiant à Pékin, l'homme de 59 ans se présentait officiellement comme un « expert en transfert de technologie en électromobilité ». En fait, missionné par un contact au sein du MSS, il a par exemple récupéré et transmis des informations sur des moteurs de bateau de guerre. Il s'est également procuré un laser destiné à un usage militaire qu'il a exporté en toute illégalité vers la Chine. L'espion présumé avait deux complices. Ce couple d'entrepreneurs à la retraite de Düsseldorf faisait la passerelle, via ses contacts, avec des entreprises spécialisées et des chercheurs universitaires. Interpellés lundi, tous trois ont reconnu être à la solde du gouvernement chinois, rémunérés à coups de dizaines de milliers d'euros pour ces informations de grande valeur.

 

101 commentaires

GERARD.

le 24/04/2024 à 14:24

Pas un mot sur Huang arrêté en Chine salarié d’une société de conseil très connue, même en France, et qui est suspecté d'avoir travaillé pour le compte du MI6 ?

GERARD.

le 23/04/2024 à 22:07

La macronie est meilleure visiblement avec la fondation France Chine, on a eu un premier ministre, philippe, young leader de cette fondation, sans aucun souci ...

Pwett

le 23/04/2024 à 19:46

C’est plutôt insipide comme info, à la veille des élections les partis allemands règlent leurs comptes, les nôtres en France aussi et comme les corrompus ne manquent pas

 

https://www.lefigaro.fr/international/soupconne-d-espionnage-en-faveur-de-la-chine-l-assistant-d-un-eurodepute-allemand-de-l-afd-arrete-20240423

 

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Celle ci est très bien aussi :

 

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https://next.ink/188012/la-chine-aurait-espionne-des-satellites-depuis-un-village-francais/

La Chine aurait espionné des satellites depuis un village français

Guoanbu, jusqu'hallali

Getty Images & Unsplash+

Intelligence Online révèle qu'une petite société de télécommunications spatiales chinoises avait déployé une station d'écoute dans un village rural à proximité de centres du CNES et d'Airbus. Son antenne ciblait les fréquences de communication des satellites français. Peu de temps après, un satellite survolant la frontière russo-ukrainienne a brusquement cessé de fonctionner.

Jean-Marc Manach , Sébastien Gavois

Le 13 juin à 16h14

7 min

Sciences et espace

D'après Intelligence Online, qui a passé plusieurs mois à enquêter à ce sujet, il s'agirait de « l'une des plus grandes opérations d'espionnage ayant visé la France ces dernières années ».

Dans une enquête en deux parties, notre confrère raconte qu'en 2022, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), le service de contre-espionnage et de contre-ingérence du ministère des Armées, découvrait une « antenne suspecte » dépassant d'un balcon dans un immeuble de Boulogne-sur-Gesse.

D'après les sources d'Intelligence Online, il s'agirait d'un « endroit parfait pour intercepter des communications échangées » avec les satellites gérés par le Centre national d'études spatiales (CNES). Ce village de 1 600 habitants en Haute-Garonne est en effet situé à 71 km à vol d'oiseau du téléport (ou station terrestre de télécommunication par satellite) d'Issus Aussaguel qui, sis à 20 km au sud de Toulouse, permet de piloter les satellites d'observation de la Terre du CNES.

D'autant que Boulogne-sur-Gesse se situe aussi à 74 km du site toulousain de l'Astrolabe, la division du groupe Airbus Defence and Space (ADS) spécialisée dans les avions militaires, les drones, les missiles, les lanceurs spatiaux et les satellites.

Une cellule réunissant quatre services de renseignement

Contactée par la DRSD, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) découvrit que l'antenne ne disposait d'aucune autorisation d'emploi. En outre, la personne qui avait déployé l'antenne est une Chinoise, diplômée d'une université proche de l'Armée populaire de libération et travaillant pour une entreprise chinoise de « services de communication dans le domaine spatial ».

Le faisceau d'indices suspicieux était tel qu'au printemps 2022, une cellule interservices était créée, réunissant la DRSD, les services de renseignement extérieur (DGSE), intérieur (DGSI), et financier (Tracfin). « Un dispositif peu courant dans le contre-espionnage économique », souligne Intelligence Online.

Leurs investigations allaient confirmer que l'antenne était bien en capacité d'intercepter les communications satellitaires, mais également qu'elle ciblait précisément les fréquences de communication des satellites français (CNES, Airbus, Thales Alenia Space).

Les services concluaient en outre que l'opération émanerait du ministère de la Sécurité de l'État (ou Guoanbu), le principal service secret chinois. Intelligence Online ne donne aucune indication par contre sur quand l'antenne avait été mise en place et donc pendant combien de temps elle avait pu « écouter » des transmissions.

Un satellite azerbaïdjanais survolant la frontière russo-ukrainienne

Dans la seconde partie de son enquête, Intelligence Online revient sur « la mystérieuse perte d'un satellite d'Airbus vendu à l'Azerbaïdjan ». En mars 2023, SPOT-7 (pour Système probatoire d’observation de la Terre), qui avait été vendu à l'agence spatiale azerbaïdjanaise Azercosmos par Airbus Group en 2014 et avait au passage été renommé Azersky, cessait brusquement d'émettre.

La piste d'une collision avec un débris ou une météorite était rapidement écartée, la trajectoire du satellite n'ayant pas été affectée. A contrario, « un large faisceau d'indices » laissait supposer une opération émanant d'un « acteur étatique hostile ».

Le Centre Opérationnel de Surveillance Militaire des Objets Spatiaux (COSMOS), une unité du Commandement de l’espace (CDE) créée en 2014, relevait que le satellite azerbaïdjanais avait perdu ses deux panneaux solaires avant de disparaître. Circonstance aggravante : ses réservoirs d'hydrocarbures alimentant les propulseurs avaient en outre été vidés.

Armée : immersion au cœur du COSMOS, le centre du commandement de l'espace

« Au moment où il a cessé d'émettre […] Azersky était positionné exactement au-dessus de la frontière russo-ukrainienne », précisent nos confrères, sans expliquer comment ils ont pu obtenir la localisation précise du satellite.

Azersky se déplaçait en effet très rapidement. Il était à près de 700 km d’altitude, sur une orbite héliosynchrone, avec une période orbitale de 98,79 minutes. Le satellite effectuait ainsi le tour de la Terre en 1h40 environ, soit une vitesse de 27 000 km/h.

Selon l’Agence spatiale européenne, le satellite pouvait repasser au même endroit avec un délai compris entre un et trois jours. Intelligence Online ajoute que les images prises par le satellite (avec une résolution de 1,5 m) étaient transmises à l'armée ukrainienne par l'Azerbaïdjan, qualifié de « discret allié de Kiev ».

Une opération orchestrée par la Chine, alliée de la Russie ?

Les services de renseignement russes disposent bien d'unités entraînées à ce type d'opérations de guerre électronique et cybernétique, comme on l'avait vu avec la cyberattaque Viasat (KA-SAT) qui, à la veille de l'invasion militaire russe, avait rendu des dizaines de milliers de terminaux satellitaires inopérants. Il y a néanmoins une différence de taille : l’attaque Viasat visait les installations au sol. Ici, c'est le satellite qui semble ciblé, sans que l’on sache comment.

Cyberattaque Viasat (KA-SAT) : enfin des explications, mais encore beaucoup de brouillard

La Russie avait aussi précédemment montré ses muscles, de la manière la moins discrète possible, en tirant un missile tiré depuis la Terre pour détruire l'un de ses propres satellites. Une démonstration de force et une pluie de centaines de débris ; un « comportement imprudent et irresponsable » pour certains.

Guerre froide dans l’espace : la Russie détruit un de ses satellites, un acte « irresponsable »

Mais les services français penchent plutôt pour une opération orchestrée par la Chine, alliée de la Russie, à qui elle fournit des capacités d'observation satellitaires. La société chinoise qui avait déployé l'antenne d'écoute satellitaire à Boulogne-sur-Gesse venait en effet d'être informée de l'ouverture d'une enquête judiciaire pour utilisation non conforme de fréquences ou d'équipements radioélectriques.

En outre, l'entreprise ayant déployé l'antenne appartient au groupe privé chinois Emposat, soupçonné d'espionnage par la République tchèque, qui opère pour sa part des stations de communication par satellite et « est très implanté en Azerbaïdjan, où il fournit plusieurs stations de communication par satellite terrestres à Azercosmos ».

Contactés, aucun des acteurs impliqués de part et d'autres n'ont souhaité faire de commentaires, à l'exception de la personne ayant déployé l'antenne et qui leur a répondu : « Tout ce que je peux vous dire est que tout est faux ».

Voir aussi l'enquête en quatre parties que nous avions consacrée aux enquêtes menées par le FBI au sujet d'ingérences chinoises de ce type menées aux États-Unis, et aux dérives que cela avait aussi pu engendrer :

Le FBI, les antennes-relais Huawei et les missiles nucléaires (1/4)

Une station d’écoute dans une pagode chinoise au-dessus du Congrès US (2/4)

Le FBI et le projet trumpien (et xénophobe) de chasse aux fantômes chinois (3/4)

Le plan de domination du marché mondial « Made in Pékin » (4/4)

 

[NDLR, liens complémentaires]

https://www.franceinfo.fr/sciences/espace/armee-immersion-au-c-ur-du-cosmos-le-centre-du-commandement-de-l-espace_5940545.html

https://next.ink/wp-content/uploads/2025/06/image-64-1024x606.png

https://next.ink/wp-content/uploads/2025/06/image-63-1024x511.png

 

 

https://next.ink/188012/la-chine-aurait-espionne-des-satellites-depuis-un-village-francais/

 

 

La Chine est peu coutumière du fait.

En 2017, un office qui gérait un jardin des Plantes en plein cœur de Washington reçoit une super offre de mécénat d'une organisation culturelle chinoise : cette ONG chinoise proposait de faire un don de US$ 100 millions en échange d'avoir le droit de construire une pagode chinoise traditionnelle en plein cœur du parc, pagode d'environ 20m de haut et ça pile poil sur une butte située dans le parc.

Pour que cela soit vraiment de l'authentique "Made In China", ils se proposaient même d'importer tous les matériaux de construction directement de Chine...mais par valises diplomatiques par contre... (cad sous scellés, impossible à contrôler car diplomatique).

Les US$ 100 millions semblaient bien trop généreux pour être vraiment honnête et quand le FBI a commencé son enquête, ils ont rapidement réalisé que la pagode aurait été située à 3km du Capitole et à 5km de la Maison Blanche par vol d'oiseau et en ligne directe (sans aucun obstacle).

Bon ensuite le FBI l'a clairement fait comprendre aux Chinois avec un truc du genre : "c'est bon les gars, ça s'est vu et donc pour le permis de construire, vous pouvez toujours aller vous brosser pour qu'on vous le donne..."

China wanted to build 70ft pagoda in ‘perfect spying spot’ near US Capitol

https://www.dailymail.co.uk/news/article-11046503/FBI-killed-100M-Chinese-government-garden-perfect-intelligence.html

 

""Merci ! J'avais précisément parlé de ce projet de "pagode" dans mon enquête en 4 parties sur les enquêtes menées par le FBI au sujet d'ingérences chinoises de ce type menées aux États-Unis, et les dérives que cela avait pu entraîner, et me suis donc permis de le rajouter en annexe de l'article :
. Le FBI, les antennes-relais Huawei et les missiles nucléaires (1/4)
. Une station d’écoute dans une pagode chinoise au-dessus du Congrès US (2/4)
. Le FBI et le projet trumpien (et xénophobe) de chasse aux fantômes chinois (3/4)
. Le plan de domination du marché mondial « Made in Pékin » (4/4)

""

liens:

https://next.ink/1718/le-fbi-antennes-relais-huawei-et-missiles-nucleaires-14/
https://next.ink/1703/une-station-decoute-dans-pagode-chinoise-au-dessus-congres-us-24/
https://next.ink/1702/le-fbi-et-projet-trumpien-et-xenophobe-chasse-aux-fantomes-chinois-34/
https://next.ink/1701/le-plan-domination-marche-mondial-made-in-pekin-44/

 

https://next.ink/188012/la-chine-aurait-espionne-des-satellites-depuis-un-village-francais/

Quote

https://www.intelligenceonline.fr/renseignement-d-etat/2025/06/11/pres-de-toulouse-les-grandes-oreilles-chinoises-soupconnees-d-espionner-les-satellites-francais,110462871-eve

 

La Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD), le service de contre-espionnage et de contre-ingérence du ministère des Armées, découvrait une « antenne suspecte » sur un balcon dans un immeuble de Boulogne-sur-Gesse.

un « endroit parfait pour intercepter des communications échangées » avec les satellites gérés par le Centre national d'études spatiales (CNES). Ce village de 1 600 habitants en Haute-Garonne est en effet situé à 71 km à vol d'oiseau du téléport (ou station terrestre de télécommunication par satellite) d'Issus Aussaguel qui, sis à 20 km au sud de Toulouse, permet de piloter les satellites d'observation de la Terre du CNES.

 Boulogne-sur-Gesse se situe aussi à 74 km du site toulousain de l'Astrolabe, la division du groupe Airbus Defence and Space (ADS) spécialisée dans les avions militaires, les drones, les missiles, les lanceurs spatiaux et les satellites.

En mars 2023, SPOT-7, qui avait été vendu à l'agence spatiale azerbaïdjanaise Azercosmos par Airbus Group en 2014 et avait au passage été renommé Azersky, cessait brusquement d'émettre. Au moment où il a cessé d'émettre […] Azersky était positionné exactement au-dessus de la frontière russo-ukrainienne.

Les images prises par le satellite (avec une résolution de 1,5 m) étaient transmises à l'armée ukrainienne par l'Azerbaïdjan, qualifié de « discret allié de Kiev ».

Les services de renseignement russes disposent bien d'unités entraînées à ce type d'opérations de guerre électronique et cybernétique. Mais les services français penchent plutôt pour une opération orchestrée par la Chine, alliée de la Russie. L'entreprise ayant déployé l'antenne appartient au groupe privé chinois Emposat, soupçonné d'espionnage par la République tchèque.Pourquoi les chinois, alliés des russes, ont piraté un satellite français, vendu à l'Azerbaïdjan, pour le placer à la frontières ukrainiaine/russe, pour donner des images aux ukrainiens?….

sources : JP D., Intelligence Online

https://www.intelligenceonline.fr/renseignement-d-etat/2025/06/11/pres-de-toulouse-les-grandes-oreilles-chinoises-soupconnees-d-espionner-les-satellites-francais,110462871-eve

 

 

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45 minutes ago, lm2 said:

Celle ci est très bien aussi :

 

 

Petite précision, je pense qu'un éclaircissemen est utile :

À première lecture, on peut penser qu'un satellite, de conception/usage français, qui a été vendu il y a une dizaine d'années à l'Azerbaïdjan, a été "sourd/muet" lors de son passage à la frontière russo-ukrainienne. En fait, c'est beaucoup plus grave : le satellite, qui a bien été vendu à l'Azer', a simplement été neutralisé lors de son passage au dessus de la frontière, sans aucun moyen de savoir ce qu'il en est advenu depuis.

 

en gros, il n'est pas devenu "complètement sourd/muet/aveugle" pendant quelques instants, mais définitivement... en détruisant ses panneaux solaires et en liquidant son réservoir d'hydrocarbure, qui el sert à se diriger.  Donc comme le dit un intervenant sur Next:

 

Quote


Ils ont perdu la communication au passage dans la zone.
Et maintenant il n'a plus de panneaux solaires et plus de carburant.
Alors on ne sait pas si c'est faisable depuis une antenne terrestre d'envoyer un code qui brulerait les régulateurs de charge solaire et purgerait les réservoirs.
Mais le cuicui il tourne en rond sans ailes et sans plumes maintenant.

https://next.ink/188012/la-chine-aurait-espionne-des-satellites-depuis-un-village-francais/#comment-2194282

 

Modifié par lm2
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il y a 3 minutes, lm2 a dit :

Petite précision, je pense qu'un éclaircissemen est utile :

À première lecture, on peut penser qu'un satellite, de conception/usage français, qui a été vendu il y a une dizaine d'années à l'Azerbaïdjan, a été "sourd/muet" lors de son passage à la frontière russo-ukrainienne. En fait, c'est beaucoup plus grave : le satellite, qui a bien été vendu à l'Azer', a simplement été neutralisé lors de son passage au dessus de la frontière, sans aucun moyen de savoir ce qu'il en est advenu depuis.

en gros, il n'est pas devenu "complètement sourd/muet/aveugle" pendant quelques instants, mais définitivement...

Ca se trouve il espionne pour la Chine dorénavant en prenant des photos de l’Azerbaïdjan ... :bloblaugh:

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