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https://www.rfi.fr/fr/amériques/20251130-au-honduras-des-élections-cruciales-dans-un-pays-miné-par-le-crime-organisé (30 novembre 2025)

Ces élections se déroulent dans un contexte tendu. Depuis 2022, le Honduras vit sous un état d’urgence permanent, instauré pour tenter d’endiguer l’expansion des gangs et le trafic de drogue. Pourtant, dans de nombreuses régions, l’autorité des « maras » supplante encore celle de l’État. Le gouvernement Castro, arrivé avec la promesse de tourner cette page du « narco-État » gangrené par la corruption, a vu son discours ébranlé en 2023 après la diffusion d’une vidéo impliquant Carlos Zelaya, frère de l’ancien président Manuel Zelaya, toujours figure tutélaire du parti Libre et époux de Xiomara Castro.

On y aperçoit Carlos Zelaya en compagnie de certains des plus grands narcotrafiquants du Honduras, qui lui offrent plus d’un demi-million de dollars pour financer la campagne électorale de 2013 de Xiomara Castro. « Le problème, c’est que le clan politique Castro se voit mêlé lui aussi à des réseaux de narcotrafic alors même qu’il se présentait comme une alternative », pointe Daniel Vásquez, doctorant au CNRS, affilié au Centre d'Études Mexicaines et Centraméricaines (CEMCA) et spécialiste du Honduras.

Le pays n’a jamais véritablement refermé la blessure ouverte par le coup d’État de 2009, qui avait renversé le président Manuel Zelaya et continue d’alimenter une profonde fatigue démocratique au Honduras. « Il y a une sorte de ras-le-bol par rapport aux élites politiques et économiques », résume Gaspard Estrada, politologue et spécialiste de l'Amérique latine. « Dans ce pays, on vit dans une crise politique permanente depuis 70 ans, renchérit Daniel Vásquez. Le pays n'a jamais été capable de construire des institutions stables, que ce soit pour organiser des élections ou pour régir la vie quotidienne. »

À ces failles institutionnelles s’ajoute une misère persistante. Deux tiers des Honduriens vivent sous le seuil de pauvreté, et dans de nombreuses régions, le vote se mêle directement aux préoccupations les plus immédiates : trouver un emploi, se nourrir, se soigner. C’est ce qu’illustre le dernier sondage d’opinion mené par le groupe de réflexion hondurien ERIC-SJ : pour plus d’un tiers des personnes interrogées, la priorité absolue du gouvernement devrait être la création d’emplois, devant l’amélioration des systèmes éducatif et sanitaire et la sortie de la crise économique. La lutte contre la violence et la corruption, omniprésentes dans la campagne, n’arrive qu’après.

Pourtant, ces préoccupations peinent à émerger dans les discours des candidats à la présidentielle, noyées sous les accusations mutuelles de fraude électorale.

En parallèle, faute de perspectives dans l’un des pays les plus instables et les plus pauvres d’Amérique latine, des milliers d’Honduriens continuent de prendre la route vers les États-Unis. Les transferts d’argent des migrants représentent aujourd’hui près d’un quart du PIB du pays. C’est l’un des éléments les plus importants du scrutin selon Gaspard Estrada : « Le sujet de la relation avec les États-Unis est très présent dans ces élections compte tenu de la très profonde intégration économique du Honduras avec ce pays », rappelle-t-il.

D’autant que leur relation bilatérale a récemment été secouée par l’expulsion d’Honduriens décidée par Donald Trump et la menace de Xiomara Castro de fermer des bases militaires américaines. À quelques jours du scrutin, le président américain a même appelé à voter pour le candidat de droite Nasry Asfura, affirmant qu’il ne « pourrait pas travailler » avec sa rivale, l’avocate de gauche Rixi Moncada.

https://www.rfi.fr/fr/amériques/20251201-présidentielle-au-honduras-nasry-asfura-le-candidat-soutenu-par-trump-en-tête-du-dépouillement

Les deux candidats de droite à la présidence du Honduras, l'homme d'affaires Nasry Asfura, soutenu par le président américain Donald Trump, et le présentateur télé Salvador Nasralla, sont quasiment à égalité, selon des résultats préliminaires.

Nasry Asfura devance son rival de seulement 515 voix, ce qui représente une « égalité technique », a déclaré sur X la présidente du CNE, Ana Paola Hall, après dépouillement de 57% des procès-verbaux du scrutin à un tour de dimanche. Ce dernier marque un virage à droite au Honduras, l'un des pays les plus pauvres et violents d'Amérique latine.

Pour Tomás Andino, sociologue hondurien, l’intervention du président américain dans la campagne a pu orienter le vote, notamment pour des raisons économiques : « Il faut savoir que toute sanction, même la plus petite, comme la hausse des droits de douane sur les exportations honduriennes, serait un coup dur pour notre économie. Cela renforcerait notre dépendance. Ainsi, nous nous limitons et nous nous autolimitons pour ne pas perdre les accords commerciaux et tout perdre ». Les enjeux sont également migratoires : près de deux millions de ressortissants honduriens vivent aux États-Unis et envoient chaque année des remesas, de l’argent à leur famille, qui représentent environ 25% du PIB national.

Les trois principaux candidats s'accusent mutuellement de complot pour frauder les élections et Rixi Moncada a laissé entendre qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats officiels. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d'État_de_2009_au_Honduras

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