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Voici la version allemandes de la mort de Louis de Prusse face à Guindey:

Le récit de sa mort, recueilli à Saalfeld même par les contemporains, diffère de la version qui le fait périr dans la mêlée, et parait plus authentique. Au-dessous du village de Wohlsdorf, il y avait un champ labouré, finissant en contre-bas à un chemin creux qui, de l'autre côté, confinait à une prairie traversée par la Saale. Louis, qui s'efforçait bravement de couvrir la retraite plus que précipitée de son infanterie, rassembla dans ce champ ses derniers cavaliers, et fit à leur tête une charge qui fut vigoureusement ramenée par les hussards rouges français. Resté seul, le prince voulut se jeter dans le chemin creux ; mais, au moment où son cheval franchissait la haie de clôture, il reçut par derrière un coup de feu qui l'abattit. Louis arracha ses pistolets de leurs fontes ; puis, au lieu de traverser la rivière à la nage, ce qui l'eût probablement sauvé, il prit sa course dans le chemin creux du côté de Rudolstadt. Il fut bientôt atteint, près d'une barrière, par deux cavaliers sur lesquels il déchargea ses pistolets. L'un de ces cavaliers, simple hussard, prit la fuite ; l'autre, homme aussi déterminé que vigoureux, fondit sur le prince et le somma de se rendre. C'était ce robuste maréchal-des-logis, que le prisonnier dont nous citions tout à l'heure la relation comparait à « l'Ange exterminateur ». Louis répondit : Sieg oder Tod ! (la victoire ou la mort), et mit le sabre à la main. Suivant cette version allemande, ce combat inégal fut néanmoins quelque temps douteux. Mais enfin Louis, déjà deux fois atteint à la tête, s'abattit sur un troisième coup vigoureusement asséné de haut en bas, qui lui ouvrit le crâne par derrière ; et son adversaire, sautant aussitôt à terre, lui poussa encore dans la poitrine un furieux coup de pointe, probablement inutile. En dépouillant le mort, il vit bien, à ses décorations et à la richesse de l'uniforme, qu'il avait eu affaire à un officier du rang le plus élevé, et regrettait déjà beaucoup de l'avoir tué. Il appela un paysan qui avait été spectateur du combat; cet homme enveloppa le cadavre dans un drap de lit et le transporta sur une charrette à Saalfeld. Le lendemain, quand son identité fut bien constatée, on le mit sur un brancard, et quatre soldats français le portèrent à la principale église. Pendant toute la journée du 12, il demeura exposé au pied de l'autel. D'après un témoin oculaire, sa physionomie n'avait subi aucune altération, elle "restait belle dans la mort".

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