collectionneur Posté(e) le 5 octobre 2005 Share Posté(e) le 5 octobre 2005 Pour les états majors, plus besoin de faire des kriegspiel, les ordinateurs vous disent qui vont gagner les batailles :) : Le logiciel qui vous prédit l’issue d’une guerre Courrier International - mercredi 5 octobre 2005 | 10:18 International "Un logiciel peut-il réellement être capable de prédire l’issue d’un conflit armé comme un logiciel de météorologie prédit le temps ?" s’interroge The Economist. L’hebdomadaire rapporte l’histoire d’un colonel à la retraite qui a annoncé en décembre 1990, trente-cinq jours avant le début de la guerre du Golfe, un bilan de l’opération Tempête du désert qui se préparait. Or cet homme, un historien militaire nommé Trevor Dupuy, s’est révélé meilleur prévisionniste de guerre que le Pentagone lui-même. "Son arme secrète était un logiciel appelé Tactical Numerical Deterministic Model ou TNDM, conçu par le Dupuy Institute, un think tank militaire original basé près de Washington. Ce logiciel résulte de la collaboration de programmeurs en informatique, de mathématiciens, d’experts en armement, d’historiens militaires, de généraux à la retraite et de vétérans", précise l’hebdomadaire économique britannique. La performance du TNDM n’a rien à voir avec le hasard. D’ailleurs, "la Bosnie fut son deuxième grand test", qui réussit à asseoir la réputation de fiabilité du Dupuy Institute. En fait, pour réaliser ses performances, le TNDM dispose d’"une des plus importantes bases de données historiques de combats au monde". En entrant les données les plus diverses et les plus précises, on obtient "un rapport de trois pages contenant des prévisions en pertes de personnel et en équipements, en captures de prisonniers de guerre et en gains et pertes de terrain". Le TNDM est commercialisé à 93 000 dollars [78 000 euros], un tarif qui comprend "des cours de formation, une année de support technique et une inscription à la newsletter TNDM, mais les mises à jour sont payantes". Reste que, "au lieu d’acheter simplement le TNDM, la plupart des clients demandent directement au Dupuy Institute de réaliser des études qui combinent les prévisions logicielles avec l’analyse humaine". The Economist ajoute que le TNDM n’est pas le seul système de prévision de guerre, mais qu’il est clairement "leader dans son secteur". -------------------------------- Cela peut aider dans les grandes lignes, mais les hazard de la guerre tels que le comportement des individus ou méme la simple météo ne feront jamais que les opérations sur le terrain soit aussi simple que "Rise of Nations" ;) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
seb24 Posté(e) le 5 octobre 2005 Share Posté(e) le 5 octobre 2005 Sans compter les inconnus. Comme le comportement de certains materiels, les erreurs de jugement dans la boucle de décision, la presence de protagonistes qui n'etaient pas invité à la fête. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Grauz Posté(e) le 5 octobre 2005 Share Posté(e) le 5 octobre 2005 Je suis très dubitatif sur la réalité scientifique de tout cela... Il faut savoir que la modélisation stratégique à destination des décideurs militaires constitue un domaine de recherche de toutes les armées "modernes", et à ma connaissance, aucune n'a réussi à modéliser de manière satisfaisante la complexité d'une bataille, a fortiori d'une guerre, tant les paramètres sont nombreux, complexes, souvent plus qualitatifs que quantitatifs (d'où difficulté pour les algoritmes), etc. Par exemple, la modélisation du facteur humain sur le champ de bataille reste une sorte de saint graal des chercheurs en la matière. Alors, arriver à modéliser plusieurs siècles d'histoire militaire (ce qui d'ailleurs est largement stupide sur le fond car en dehors de quelques principes généraux, une guerre de XVII, XVIII ou XIXe siècle n'a pas grand chose à apporter à la conduite des combats modernes, à moins de comparer l'impact d'une charge de lanciers polonais à celui d'une colonne de T-72...) n'est pas pour demain. Pour info, pour qu'un modèle de modélisation puisse être considérer comme opérationnel, il ne faut pas 2 ou 3 cas probants (comme semble l'idiquer l'article), mais une bonne cinquantaine. Et si en plus, le système est interfaçable avec de l'analyse humaine (ce qui semble ici être le cas), rien ne dit que cette dernière ne prend pas le pas sur le modèle lui-même (pour l'ajuster et corriger un trop grand nombre d'erreurs). Ce qui signifie que le super système informatique n'est au plus qu'une aide de jeu... Bref, tout cela me semble très fumeux... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 20 septembre 2016 Share Posté(e) le 20 septembre 2016 (modifié) Je ne savais pas où le poster... je viens de découvrir ce blog de l'institut Dupuy : http://www.dupuyinstitute.org Avec des trucs sérieux... et des trucs marrants : Citation Je me rappelle d'une fois il y a plus de vingt ans quand j'étais très impliqué dans les analyses qui ont conduit à quelques décisions importantes de restructuration des forces. Un outil clé dans ces analyses était un modèle informatique complexe qui traitait des scénarios détaillés d'armées contre armées avec des dizaines de milliers de soldats de chaque côté. Les scénarios étaient généralement des forces de l'US Army en défense contre une armée moderne beaucoup plus nombreuse. En analysant les résultats de divers essais qui mettaient en oeuvre différentes organisations et armements, je remarquai des résultats particuliers. Il semblait que certains capteurs dominaient le champ de bataille, tandis que d'autres étaient inutiles ou presque. Parmi ces capteurs « inutiles » il y avait les équipes Long Range Surveillance (LRS) [équipes de reconnaissance profonde organiques à des unités d'infanterie] placées loin derrière les lignes ennemies. Curieux de savoir pourquoi elles étaient inutiles, je cherché plus profondément dans le modèle. Après pas mal de travail, j'ai trouvé ma réponse. Les équipes LRS étaient placées, naturellement, dans la catégorie « infanterie ». Selon la logique du modèle, les unités de mêlée étaient supposées ouvrir le feu sur un ennemi approchant quand celui-ci était à portée et visible. Donc, en substance, comme je creusai dans la logique, il devint évident que les équipes LRS du modèle étaient obligées de mener des attaques suicidaires immédiates. Pas étonnant qu'elles fussent inefficaces ! A l'inverse, les radars « Firefinder » étaient très efficaces pour cibler l'artillerie de l'ennemi. Mieux encore, c'étaient des sorciers de la survie, presque jamais mis hors de combat. Un peu sceptique sur ce point, je creusais un peu plus. Et voilà, la « zone vulnérable » des Firefinders avait reçu en entrée dans la base de données un « 0 ». Ils ne pouvaient pas être tués! Armé de toutes ces informations, je confrontai les analystes en chef du système. Mes préoccupations pour les LRS furent rejetées. C'était un modèle approuvé par l'US Army Training and Doctrine Command géré par l'école d'artillerie, donc un truc d'infanterie qui n'était important pour eux seulement en termes de ratios d'échange de perte et consorts. L'école d'infanterie savait s'occuper de ses trucs. Soulever le sujet de l'invulnérabilité des Firefinder engendra une réponse différente, en revanche. Personne ne voulait s'occuper de cela et les analystes trouvèrent des objets fascinants à regarder de l'autre côté de la pièce. Finallement, le chef me regarda et me dit: « Si nous laissons les Firefinders se faire tuer, les résultats du modèle sont sans intérêt. » Traduction: aucun des choix de l'organisation, de l'armement, ou des munitions de nos forces n'avait beaucoup d'effet sur les résultats généraux du modèle à moins que les Firefinders divisionnaires eussent survécu . Nous perdions toujours dans les grandes largeurs. http://www.dupuyinstitute.org/blog/2016/09/16/do-senior-decisionmakers-understand-the-models-and-analyses-that-guide-their-choices/ Modifié le 20 septembre 2016 par Rob1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 9 octobre 2016 Auteur Share Posté(e) le 9 octobre 2016 (modifié) @Rob1 Article posté en commentaire sur celui d'Army Times sur la désactivation des unités de reconnaissance... Modifié le 9 octobre 2016 par collectionneur Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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