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Organisation de l'infanterie


vandoos_22e_bataillon

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Bonjour, il y a une question qui me tracasse et à laquelle j'aimerais bien avoir une réponse.

Prenons par exemple un peloton d'infanterie de l'armée Canadienne ou Française. Il y a plus ou mins 30 hommes

Chaque escouade (ou section ou groupe de combat) compte 10 hommes, dont un Sergent et un Caporal.

Ce peloton est dirigé par par un Lieutenant.

Mais voici ma question: Est-ce que ce lieutenant fait partie d'une escouade et remplace le chef de celle-ci? Est-ce que le peloton compterait 30 ou 31 hommes?

Merci d'avance!

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Déjà un truc: en France, nos sections (vos platoons/pelotons) sont quaternarisées et comptent donc, à effectif plein, un GC de plus pour un total normal de 39h et une compagnie, à 4 sections de combat, de 176h.

Le lieutenant est hors GC, avec un petit "groupe commandement" de 5h, laissant un des 4 GC à 7h; dans l'infanterie méca, c'est le groupe antichar. Donc non, le point est justement que le lieutenant commande la section en général, pas un GC en particulier.

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Déjà un truc: en France, nos sections (vos platoons/pelotons) sont quaternarisées et comptent donc, à effectif plein, un GC de plus pour un total normal de 39h et une compagnie, à 4 sections de combat, de 176h.

Le lieutenant est hors GC, avec un petit "groupe commandement" de 5h, laissant un des 4 GC à 7h; dans l'infanterie méca, c'est le groupe antichar. Donc non, le point est justement que le lieutenant commande la section en général, pas un GC en particulier.

Gneuh? y a pas gourrade dans les chiffres?

A bah nan ...

Y a un bon post qui résume tout par ici

http://www.armees.com/forums/topic/29791-organigramme-typeschematique-ciesectiongroupe-en-infanterie-de-marine/page__p__414339&#entry414339

A bah si ...

3x GCombat de 7

1x GAppui de 7

1x Gcommandement de 5

4x équipage de 2

=41 ... y a un compte double.

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une des ambiguités réside en fait dans les 2 pax qui sont théoriquement autour du chef de section: en principe, ils sont, à son échelle, sa "réserve" et composent avec les 3h qui font la cellule de commandement, un petit GC éventuel. En pratique, surtout sur un terrain comme l'Afghanistan, ils doivent jouer au snipe tout le temps.

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Le groupe de commandement comporte le CDS (Chef de section), son radio et le SOA (Sous-off adjoint). 2 Tireurs de précisions y sont adjoint et "rapportent" le plus souvent au SOA, ou bien sont confiés à l'un ou l'autre groupe en fonction du terrain ou de l'opération.

Clairon

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Plus chiant:

Le platoon (= section chez nous) a 42h en théorie chez les ricains de l'army (l'USMC ne fonctionne pas de la même façon): 4 escouades (dont une d'appui, ou "weapon squad") de 9h (eux comptent les conducteurs et tireurs véhicules dedans). Le commandement du platoon est un groupe de 6h: l'officier, son sous-off et le radio (comme chez nous), plus 1 observateur avancé/opérateur reco et un radio qui l'accompagne, et enfin un infirmier organique (chez nous, ceux-là sont centralisés au niveau compagnie ou bataillon en déploiement, et détachés éventuellement selon les cas).

En enlevant l'infirmier qui relève d'un mode d'organisation différent, on a donc 41h, soit une orga identique à la nôtre, sauf pour le squad d'appui qui est à effectifs "complets". Le GC est cependant calculé à 9h en incluant les conducteurs véhicules, car l'army compte ses unités comme étant à la base "à pieds".

Les platoons de la british Army sont les plus petits, avec 28h: 3 "sections" (/escouades/GC) de 8h (aussi en comptant les équipages véhicules), plus une cellule de 4h (officier, sous-off, radio et 1 opérateur mortier) sans les 2 observateurs avancés/opérateurs reco/snipers qu'on trouve en France ou aux USA.

Sinon,à où la différence apparaît est que les compagnies d'infanterie US sont ternaires, avec 3 rifle platoons, mais avec aussi un weapons platoon nettement plus petit (rarement plus de 24h). Avec la section HQ, on arrive autour de 160h.

La compagnie anglaise est la plus petite des 3 modèles, avec 3 platoons et un platoon de commandement: organiquement, elle ne dépasse pas les 90 à 95h. Mais elle reçoit des moyens supplémentaires venus du niveau bataillonnaire quand elle est déployée (issus de la grosse "support company" qui contient l'appui, la reco et le soutien,  ces derniers étant détachés des armes de soutien).

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Pour la Delta Force, cherche même pas, tu trouveras pas. Mais fondamentalement, au moins en principe de base, tu peux compter que c'est comme les autres unités spéciales orientées "action", soit des groupes de 5h et des équipes de 2 groupes.

Pour les rangers, en fait le 75th Rangers Regiment (3 bataillons): pour leur organisation, elle ne diffère pas réellement d'une unité classique, la différence résidant dans le fait qu'il s'agit d'une unité à hauts standards avec des soldats ayant en moyenne plus d'ancienneté, étant passés par une sélection exigeante et une formation nettement plus poussée. Cela permet plus de souplesse dans les déploiements, soit en petites fireteams autonomes, soit en groupements de tailles très diverses adjoints à des formations classiques (leur mission historique de base), soit en platoons, compagnies ou bataillons entiers, en appui de formations spéciales (la tendance actuelle), de formations classiques ou en déploiement autonome (Panama par exemple).

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Pour la Delta Force, cherche même pas, tu trouveras pas. Mais fondamentalement, au moins en principe de base, tu peux compter que c'est comme les autres unités spéciales orientées "action", soit des groupes de 5h et des équipes de 2 groupes.

Pour les rangers, en fait le 75th Rangers Regiment (3 bataillons): pour leur organisation, elle ne diffère pas réellement d'une unité classique, la différence résidant dans le fait qu'il s'agit d'une unité à hauts standards avec des soldats ayant en moyenne plus d'ancienneté, étant passés par une sélection exigeante et une formation nettement plus poussée. Cela permet plus de souplesse dans les déploiements, soit en petites fireteams autonomes, soit en groupements de tailles très diverses adjoints à des formations classiques (leur mission historique de base), soit en platoons, compagnies ou bataillons entiers, en appui de formations spéciales (la tendance actuelle), de formations classiques ou en déploiement autonome (Panama par exemple).

Donc, les Rangers c'est environ 12 hommes par escouade?

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Je profite de la création de ce sujet général sur l'infanterie (sans restriction de pays ou d'époques) pour retomber dans mes délires malsains et DUO-modals (ou modaux  ;)) et faire de la théorisation des modèles tactiques d'unités de combat d'infanterie.

Le but est de se lâcher et de proposer des modèles d'unités (pas plus haut qu'une taille bataillonnaire), de réfléchir à partir des différents modèles existants (si on se base sur un modèle, on rappelle ses fondamentaux avant, tout le monde ne connaît pas ou n'a pas les mêmes données) et de faire un grand remue-méninge. Les idées, des plus absurdes aux plus réfléchies, sont à l'ordre du jour!

Le jeu tente quelqu'un ou je me retire dans ma caverne de geek DUO-addicted?

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Donc, la section de combat d'un régiment d'infanterie français, c'est 41 pax.

Si les GC sont de 7, ils sont organisés par trinome + chef de groupe?

Cela semble faible.

La base des véhicules, je supose que c'est 4 VAB/VBCI et 1 VBL (ou les groupe de commandement voyage dans 1 ou 2 VAB/VBCI?)

Si c'est exacte, les 2 tireurs voyagent dans un des VAB/VBCI?

Quelle est la dotation organique des GC, du groupe d'appui?

Merci

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Donc, la section de combat d'un régiment d'infanterie français, c'est 41 pax.

Si les GC sont de 7, ils sont organisés par trinome + chef de groupe?

Cela semble faible.

La base des véhicules, je supose que c'est 4 VAB/VBCI et 1 VBL (ou les groupe de commandement voyage dans 1 ou 2 VAB/VBCI?)

Si c'est exacte, les 2 tireurs voyagent dans un des VAB/VBCI?

Quelle est la dotation organique des GC, du groupe d'appui?

Merci

Organisation INF202 d'une section de combat française (rarement atteint dans les régiments)

1 Chef de section - 1 radio - 1 Sous-officier adjoint - 2 Tireurs de précision = 5

1 Groupe d'appui : 1 Chef de groupe - 2 Tireurs Eryx - 2 pourvoyeurs/aides servant Eryx = 5

3 Groupes de combat : 1 Chef de groupe - 2 chefs d'équipe (300m & 600m) - 4 Grenadiers/Voltigeurs = 7 x 3 = 21

4 équipages d'engins blindés : 4 Radio Tireurs (dont un ou deux jeunes sergents généralement) - 4 Conducteurs = 8

Total = 5+5+21+8 = 39h

Plan d'embarquement en véhicules :

1 Groupe de combat par véhicule (VAB, VBCI ou AMX10) = 3 véhicules

1 Groupe d'appui dans un véhicule spécialement aménagé pour l'emport de missiles ERYX (VAB, VBCI, AMX) = 1 véhicule

Les 5 personnels du groupe de commandement se répartissent dans les 3 véhicules des groupes de combat classiques :

1 Véhicule avec le CDS et son radio

1 Véhicule avec le SOA et un TP

1 Véhicule avec le 2e TP

Ce qui donne en final :

1 véhicule avec 7 personnels pour le groupe Eryx

1 véhicule "du CDS" avec 11 personnels

1 véhicule "du SOA" avec 11 personnels

1 véhicule avec 10 personnels

7 + 11 + 11 + 10 = 39 CQFD

Dotation organique :

GC : CDG = Famas. 2 équipes > Equipe 300 m (équipe "choc" dans les années 60-70) : 1 Chef d'Equipe avec Famas - 2 GV avec Famas et AT4

                                          Equipe 600 m (équipe "feu" dans les années 60-70) : 1 Chef d'Equipe avec Famas - 1 GV avec Minimi - 1 GV avec LGI & Famas

Groupe appui/AC : CDG = Famas - 2 équipes avec chacunes 1 Tireur (Famas et poste de tir Eryx) et 1 Pourvoyeur (Famas et missiles)

Clairon

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Merci, c'est assez claire, mais j'ai encore qq questions:

L'inf 202 date de quand?

Quel retex du LGI en Afghanistan?

L'approvisionnement en chargeur (nb) est sans doute "officielle", qu'en est-il des grenades à mains et des GAF? Des GV sont-ils "dediés" à leur usage?

Toujours en A..., les équipes eryx, elles sont utilisées comme simple GDC?

Et enfin, pourquoi les régiments ont du mal à atteindre les normes de l'INF202?

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L'inf 202 date de quand?

Approuvé par le Mindef le 18 juin 1999.

Quel retex du LGI en Afghanistan?

Très rarement vu sur des photos ou des films des troupes déployés là-bas. Selon un para-colo passé par là en été 2008, les LGI ne sont plus employés. Peut-être la faiblesse de la munition, certains prétendent qu'elle est plus dans la norme "anti-insectes" qu" anti-personnel".

L'approvisionnement en chargeur (nb) est sans doute "officielle", qu'en est-il des grenades à mains et des GAF? Des GV sont-ils "dediés" à leur usage?

Toujours selon l'INF202, un GV emporte 250 munitions de 5,56 et une grenade à main (Def ou OF). Les GAF ne font "officiellement" plus partie de l'équipement prévu par l'INF202. Ce type d'arme n'est plus fabriqué en France (on tire les stocks actuellement), et selon les différentes études en cours (les fameuses "trames", ATO vous en dira nettement plus), le remplacement devrait plus se faire vers des LG40 mm ou des LRAC mieux adaptés ....

Toujours en A..., les équipes eryx, elles sont utilisées comme simple GDC?

2 situations semble-t-il :

1° renforcement/bouchage des trous des simples groupes de combat en manque d'effectifs (rappelez vous que la Section du 8e RPIMa tombé dans l'embuscade du 18 août 2008 ne comptait que 31 personnels dont un rattaché provenant du 2e REP)

2° Utilisation comme groupe d'appui avec des AANF1 en 7,62

Et enfin, pourquoi les régiments ont du mal à atteindre les normes de l'INF202?

Vaste sujet !!!!!

En vrac :

- la difficulté de "coordonner" les flux de départs et les flux d'engagements. Un exemple simple : un engagé qui ne veut pas reconduire son contrat doit le faire savoir à sa hiérarchie au moins 6 mois avant l'échéance, mais en 6 mois on a pas découvert, examiné, recruté et entrainé le remplacant, il faut au minimum 9 à 12 mois entre le temps ou l'on constate qu'il faut "un nouveau" et son affectation en section de combat (passage en CIRFA+ examens de recrutement au CSO + commissions d'affectation minimum 3 à 6 mois, FGI/FSI en régiment : 6 mois). On reste donc avec un "vide" de 3 à 6 mois. Si en moyenne un régiment recrute 120 nouveaux pax par an, il a ainsi toujours entre 30 et 60 soldats trop peu.

- Aucunes réserves. Les postes budgéttaires prévoient 39 gaillards en section, 174 par compagnie, et en moyenne 1130 pour un régiment, pas 41, 185 et 1250 ... donc pas la moindre marge de manoeuvre, tout comme dans n'importe quelle boite, si l'on a besoin de 30 mecs pour faire tourner une boutique, le patron va rarement en engager 31 ou 32, "au kas zousque"... Donc dès qu'il y a un qui est blessé, malade, en formation (et oui, il faut les faire progresser), en récup de congés (car on vient de l'envoyer près de 7 mois en Afghanistan), et ben ce sont ceux qui restent qui remplacent.

- C'est pour cela que généralement on ne verra jamais un Régiment déployer ces 4 compagnies de combat au même moment, il y a en aura quasiement toujours une qui restera au quartier, qui servira de "réservoir/renfort" pour combler les abscences dans les autres compagnies, qui restera au quartier pour accueillir et entrainer les nouvelles recrues, car le flux doit continuer, qui sera généralement la compagnie qui recevra les inaptes au départ en OPEX (invalides, fin de contrat au milieu de l'OPEX, ....

- Enfin, la qualité tant "physique" que "morale" des engagés des années 2010 semble aller en se dégradant fortement. Génération zapping & Why-Y qui refuse de plus en plus les contraintes, ils sont plus de 25 % à dénoncer leur contrat durant la période d'essai de 6 mois (FGI/FSI), ce qui complique encore plus le remplacement. Sans compter de nouvelles réglementations inspirées du civil et introduites à l'armée, comme les absences pour raison médicale (les fameuses PATC) qui feraient des ravages dans bien des unités dès qu'il y a quelque chose d'un peu plus dur à faire (du style un bivouac de 10 jours à Bitche au mois de novembre).

Et bien d'autres choses encore ....

Clairon

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Merci beaucoup.

Donc, au final, on pond un rêglement (à priori suite à une étude de ce qui est souhaitable/possible) et ensuite on fait en sorte de ne pas pouvoir le "respecter", ça c'est de l'efficacité.

L'armée pratique le volant pour la matos, pourquoi pas pour les pax.

Si l'on compte qu'une section fasse son travaille avec 39 gus, il me semble qu'il serait plus utile d'avoir (c'est juste un ex) une section de moins sur le régiment, mais toutes les autres à effectifs pleins (voir avec un volant de réserve) plustôt que le chiffre retenu aujourd'hui mais en sous-effectif. Non?

Ou alors les chiffres sont "idéals" pour les jours de guerre, et c'est seulement là qu'on mettra le fric?

Sinon, une entreprise qui se respecte (hum, hum), elle n'embauche pas en 1 pour 1, mais plutôt du 4 pour 3 (avec éjection du "moins" bon) ...

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L'armée pratique le volant pour la matos, pourquoi pas pour les pax.

L'armée pratique le volant pour le matos, mais en mode dégradé .... Je m'explique, elle décide d'avoir 4 Régiments Leclerc à 60 chars, donc on devrait se dire, ok l'armée devrait avoir au moins 240 chars opérationnels + une petite 60taine en réserve ... en fait tout est fait pour avoir 60 chars opérationnels, car on arrivera pas à déployer plus du quart des effectifs (plan actuel d'utilisation de l'AdT) ...

Si l'on compte qu'une section fasse son travaille avec 39 gus, il me semble qu'il serait plus utile d'avoir (c'est juste un ex) une section de moins sur le régiment, mais toutes les autres à effectifs pleins (voir avec un volant de réserve) plustôt que le chiffre retenu aujourd'hui mais en sous-effectif. Non?

C'est ce qui se passe avec la "4e compagnie" comme je l'ai expliqué. Un régiment n'est jamais déployé à effectifs pleins, il reste toujours l'équivalent d'une compagnie au quartier, dans l'effectif de laquelle on plonge pour combler les trous.

Sinon, une entreprise qui se respecte (hum, hum), elle n'embauche pas en 1 pour 1, mais plutôt du 4 pour 3 (avec éjection du "moins" bon) ...

Ca par contre, c'est du rêve. Dans les temps actuels, je ne connais pas une entreprise qui engage un coco de trop, c'est même plutôt le contraire. Pour l'éjection du moins bon, l'armée le fait aussi dans une certaine mesure, elle se permet un taux de 15 % "d'attrition" durant les 6 premiers mois du contrat, elle prévoit donc en quelque sorte d'engager 15 % d'effectifs en trop sachant qu'il y aura de toute façon des départs prématurés. Le problème est qu'aujourd'hui on est à près de 27 % d'attrition et que le renouvellement de contrat après 5 ans n'a pas lieu.

Enfin, aucune entreprise n'arrive a gérer facilement les congés maladies et autres aspects, et le travail intérimaire en milieu militaire, c'est pas évident .... :lol:

Clairon

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Voici un modèle d'escouade US durant la 2e GM fait par moi

-Leader d'escouade, Sergent Mitraillette Thompson

-Leader en Second, Caporal Mitraillette M3

-10 soldats divisés en 2 "fire teams", M1 Garand

-Mitrailleur, Soldat, BAR

C'est quelque chose dans le genre que tu veux?

Y'a de l'idée, mais j'étais surtout sur les façons d'organiser et de composer les forces.

L'un des fondements est que sur le terrain, un commandant d'unité a besoin de répartir ses forces en task forces composites (éléments de manoeuvre et de mêlée, éléments d'appui, éléments d'observation, communications et soutien) et le plus autonomes possibles. Et il doit en plus garder une réserve et disposser d'élémetns propres, surtout en reco, en appui et en com.

De même, on considère qu'à tous les échelons, un cadre ne peut pas commander plus de 5 éléments différents, et même si possible plutôt 4.

Mais ces impératifs opérationnels en rencontrent d'autres, sur le plan de l'organisation, de la contrainte des coûts, de celle des nécessités d'entraînement, de cohésion des unités par corps et armes.... En conséquence, le Génie, l'Infanterie (et ses branches par types), l'Artillerie, la Cavalerie (et ses branches), le Train.... Sont entraînés en formations homogènes, et en unités où se forgent l'esprit de corps et un entraînement efficace.

Mais cette organisation de garnison et d'entraînement n'est pas celle utilisée sur le terrain. Même un déploiement d'un "pur" bataillon d'infanterie implique de changer son organisation interne fondamentale pour composer des task forces utilisables. Les armées changent régulièrement de formules, d'organisation, de répartition géographique.... Depuis des lustres sans jamais avoir trouvé de modèle durable pour faire coïncider la forme "entraînement et réservoir de forces" et la forme "en opération".

L'un des points est aussi que moins on a de moyens (ou plus on cherche à rationaliser), plus on centralise les capacités dimensionnantes (appui, soutien, commandement et coordination) pour rationaliser leur entraînement et leur gestion (administrative et opérationnelle) et ne les répartir, en opérations, entre les task forces qu'on compose à la carte. Plus on a de moyens, plus on rend "organiques" les capacités de toutes sortes nécessaires à une task force.

C'est là que les modèles interviennent:

- les britanniques ont des bataillons tout riquiqui (moins de 600h), mais à effectifs d'infanterie équivalent aux nôtres (autour de 20 000h), ils ont presque 2 fois plus d'unités, soient 37 bataillons d'infanterie. Cela implique dans l'absolu plus de structures "dimensionnantes" (éléments plus coûteux): plus de commandements, plus de dispositifs bataillonnaires de com, plus d'armes collectives, plus de sous-unités spécialisées (rens, mat, log, génie....). Et les unités sont "faibles": plus sensibles à la moindre attrition, mettant moins de bottes sur le terrain..... Mais cela donne aussi un dispositif plus articulé, avec une puissance de feu plus importante et plus répartie dans des unités "pensantes" (6000h auront entre 10 et 11 têtes, contre 6 en France, 8 aux USA). La gestion est assurée par des régiments organiques et administratifs (notamment pour la formation et les effectifs). Autre particularité, chaque bataillon anglais possède un platoon de génie assaut organique, ce qui peut aussi poser problème au nivau de l'arme du Génie.

- les bataillons US ancien modèle étaient de taille similaire (autour de 600h), mais avec plus de fantassins et pas de compagnie d'appui, les éléments d'appui-feu et missiles étant organiquement répartis dans les compagnies de combat et la compagnie de commandement gardant juste le platoon de mortiers lourds et les éléments de reco avancée. Depuis l'Army transformation, l'échelon dimensionnant pour l'organique/opérationnel est la brigade, en fait de la taille de ce que les Marines appellent encore une Regimental Combat Team, sorte de gros régiment interarme à 3 ou 4 éléments  de manoeuvre (1 de reco, 2 à 3 de mêlée). Le soutien est centralisé dans un bataillon spécialisé, et l'appui artillerie aussi, se divisant pour suivre les 2-3 éléments de mêlée. Dans les éléments de mêlée des unités blindées, le bataillon d'infanterie et celui de cavalerie n'existent qu'en théorie (traditions), administrativement et pour la formation de base. Ils sont, à l'année, organisés en 2 bataillons interarmes où est aussi intégré le Génie.

Voilà déjà 2 modèles existants, et tous deux ont des qualités et des défauts. On pourrait aussi citer l'USMC, avec de lourds et massifs régiments organiques à plusieurs bataillons, qui constituent de purs réservoirs où l'on prélève des éléments de task forces. mais c'est un exercice qui n'est possible que dans une armée où la cohésion et la versatilité des sous-unités et des individus est grande.

En France, j'ai plus de mal à bien "voir" la dynamique du modèle, quoiqu'apparemment, on aille lentement vers des GTIA prélevés (enfin) au sein d'une même brigade réservoir.

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Autre particularité, chaque bataillon anglais possède un platoon de génie assaut organique, ce qui peut aussi poser problème au nivau de l'arme du Génie.

Peloton Génie, en fait peloton "pionnier", c'est vrai pour les bataillons "Armoured Infantry" et un certain nombre de "Mechanized Infantry", mais pas pour les bataillons à vocation "Light Infantry". Soit près de la moitié des bataillons d'Infanterie UK, qui n'ont que des Land rover et des camionettes.

Situation qui n'existe pas dans l'Adt avec les 400 AMX 10 (en cours de remplacement par les VBCI) et 1400 VAB encore en parc. Petite différence qu'on oublie de mentionner. En Afghanistan les anglais ont d'abord déployé des Land, et on acheté en urgence plusieurs modèles de MRAP, les français sont arrivés directement en VAB, certes pas parfait, mais qui s'en sort pas trop mal, protégeant relativement bien et étant encore assez mobile et pas trop monstrueux (conf. les Mastiff et ses 23 tonnes)

Clairon

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Un autre exemple d'expérimentation dans le domaine des unités d'infanterie: dans les années 50, les USA ont mis en place les divisions dites "pentomiques", face à la menace d'un champ de bataille contaminé par des armes nucléaires tactiques, mais aussi à ce qui était vu comme une trop grande rigidité des modèles divisionnaires.

Il s'agissait de composer des divisions d'infanterie à 2 brigades, chacune ayant 2-3 "battlegroups" autonomes (5CC d'infanterie, 1 CA, 1 headquarter company), accompagnés d'un bataillon d'artillerie composite (4 batteries obusiers et 1 mortiers + canons sans recul portables à roquettes nucléaires), de 2 compagnies blindées d'accompagnement et de 2 compagnies de génie, plus un peloton de reco motorisé. Les moyens de soutien et d'appui étaient répartis dans les Battle Groups en opération. De fait, l'échelon bataillon disparaissait, et le patron d'un Battle Group (1 colonel), sorte de gros régiment, était aux prises avec les capitaines de compagnies. Le but aussi était d'avoir une certaine souplesse dans la composition des Battle Groups à la carte, en puisant dans le réservoir des unités de la division.

Cette construction s'inspirait en fait de l'orga opérationnelle des divisions aéroportées et para US pendant la 2ème GM (et ses promoteurs étaient en fait les grands généraux de ces divisions). Et cette expérience fut un échec quasi complet, prouvant qu'on ne fait pas n'importe quoi avec les sous-unités d'infanterie: ces divisions manquaient de cohésion, et l'interface du bataillon manquait (un colonel devait ainsi composer, entre l'infanterie et les autres groupements, avec 9 à 11 sous-groupements). De plus, les régiments n'existaient qu'au niveau de la division et les Battle Groups pompaient du coup des compagnies "à la carte", ce qui massacrait la cohésion des unités.

Il y avait aussi des problèmes d'entraînement dus à la "souplesse": à la carte veut dire pas de cohésion du commandement et pas de constances et d'habitudes de coopération (familiarisation) dans les groupements d'unités. Ajoutez les rotations d'officiers régulières, et aucune dynamique de groupe ne peut se créer.

Le fait est que le truc à 5 éléments composés à la carte marchait avec les troupes aéroportées de la 2nde GM parce qu'il s'agissait de troupes d'élite, hautement formées, professionnelles et volontaires, avec des officiers sélectionnés et restés longtemps en place. Après la guerre, et qui plus est avec des conscrits ou des troupes pros de temps de paix et des officiers "normaux" remplaçant les "grands" de la guerre (dans l'airborne, les officiers étaient en fait en place depuis le début du développement de l'arme, souvent à leur poste ou dans la hiérarchie des mêmes divisions pendant plus de 5 ans).

la composition à la carte, sur le moment, ne se fait pas avec n'importe quelles troupes ni n'importe quels cadres. Et mêmes les Marines ne se risquent pas à prélever des compagnies pour les assembler n'importe comment: ils constituent des MEU et BEU autour de bataillons organiques.

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