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olivier lsb

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Messages posté(e)s par olivier lsb

  1. Il y a 3 heures, gustave a dit :

    Il faudrait savoir! :happy:

    :ohmy: Honni soit qui mal y pense ! 

    Face à une UE unie et agissant en bloc, même sans les US, je crois que nous pouvons militairement peser face à l'armée russe abrasée de 2024. Mon point et mon analyse, c'est de dire qu'une victoire russe en Ukraine, suivi d'une pause, d'une "reorganisatsya" du monde russe (comprendre l'annexion formelle de la Biélorussie et de ce qu'il restera de l'Ukraine), associée à la continuation des actions de déstabilisation politique en Europe, risque grandement de nous mener à terme à un affrontement, après une remontée en puissance de l'armée, selon le tempo voulu par la Russie et après une entreprise efficace de division politique dans l'UE.

    Et ce que je viens d'écrire, sans grande originalité, c'est déjà ce qu'il se passe chez nous, c'est ce qui est à l'œuvre en Géorgie et ce qui a été tenté en Ukraine (sans succès, mais quels étaient les chances de succès et qui veut jouer avec ?). C'est la procédure classique, et elle se poursuivra à moins d'une défaite stratégique majeure en Ukraine. Dans ce contexte, le rouleau compresseur est moins militaire mais plus géopolitique, et il n'a pas les mêmes valeurs selon les années où on se place. 

    Citation

    Pour autant, si la Russie a agressé un Etat souverain, entrer en guerre contre elle parce que nous estimons que cette agression va à l'encontre de nos intérêts n'est pas plus légal de ce fait. Légitime peut-être, selon les auditeurs.

    On ne déclare pas la guerre à la Russie, on défendrait sur le sol Ukrainien. Et peut être qu'en fin de compte, on s'éviterait, comme l'URSS au MO durant la guerre du kippour, avec ses 20 000 "conseillers", les Chinois durant la guerre de Corée...

    Citation

    EN quoi serait-ce incompatible?

    La confiance est perdue avec la Russie, ses déclarations, ses traités, sa signature, et pour longtemps. Qu'elle soit en incapacité d'agir, politiquement et militairement, comme au lendemain d'une défaite ou comme dans les années 90, ça reste notre meilleure garantie. 

    Qu'au sortir de la guerre, on formalise un bidule juridique pour sauver la face de tout le monde et montrer à tous combien on est des gens raisonnables et responsables, oui j'ai aucun doute que ça arrivera et qu'il faut en passer par là. Mais tout comme on est doucement en train de réaliser que même le légalisme et le contractuel avec les US, c'est tout sauf du solide, alors qu'on ne se fasse strictement aucune illusion sur ce qu'on signera avec les russes à l'issue d'un hypothétique accord de paix. 

  2. Il y a 2 heures, gustave a dit :

    C'est un peu comme le terrorisme, si tu acceptes de jouer avec les mêmes règles tu te places sur le même pied. C'est un choix, pas forcément toujours mauvais d'ailleurs notamment en fonction du ratio de puissance respective.

    En revanche il ne s'agit pas de défense collective de l'UE, encore une fois.

    Le terrorisme, dans son acception contemporaine, n'implique pas un état partie et responsable. On rencontre au mieux des états faillis, ou en difficulté, subissant les modes d'actions terroristes d'une façon analogue à nous. 

  3. Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

    Tu as parlé d'« actes corruptifs ». Autrement dit, tu n'es pas d'accord avec Fico, et la seule explication possible dans ton esprit super large, c'est que Fico est un agent russe. De la même façon que les gens qui sont en désaccord avec Trump avaient créé le Russiagate tu nous fabriques un Ficogate pour le dénigrer et pour dénigrer son électorat, comme Hillary Clinton dénigrait l'électorat trumpiste en le qualifiant de « deplorables ».

    Quand on voit, pour n'évoquer que les cas les plus célèbres, ce que sont devenus Fillon et Schroeder après leurs mandats et quand on connait le caractère charitable des entreprises d'états russes... Oui poser la question de la corruption d'une certaine classe politique en europe ne me parait pas incongrue.

    Quant à Trump... Son passé et ses liens avec la mafia (donc le KGB pour faire court, tout le monde doit coopérer en Russie et surtout ceux qui sont implantés à l'étranger) sont extrêmement troubles. 

    https://www.iris-france.org/189843-notre-homme-a-washington-4-questions-a-regis-gente/

    Extraits

    Kompromat, liens financiers… Les soupçons sont nombreux, mais pas de smoking gun ?

    [...] Certains de ces éléments du faisceau de preuve sont pour le moins troublant. Prenons par exemple le rachat en 1998, année de la crise financière, de la villa de M. Trump à Palm Beach par le milliardaire russe, ayant ses entrées au Kremlin, Dmitri Rybolovlev. Il rachète la villa 95 millions de dollars alors que Donald Tromp l’avait lui payé 41 millions quatre ans plus tôt. Soir une plus-value de 54 millions de dollars alors qu’entre 2004 et 2008 le marché immobilier en Floride est resté assez stable et que le propriétaire n’y a pas fait de travaux conséquents. Petit détail supplémentaire : M. Rybolovlev n’en fera jamais rien et finira par détruire ladite villa… Mais les choses sont un peu plus complexe que simplement « je te donne de l’argent et tu es mon agent »…

    [...]

    Selon les gens du renseignement américain à qui j’ai parlé, Donald Trump n’est pas en tant que tel un « agent », c’est-à-dire quelqu’un qui se sait comme tel et reçoit de l’argent pour apporter des informations sensibles, mais un « contact confidentiel ». Dans le vocabulaire du KGB, un « contact confidentiel » c’est quelqu’un qui n’est pas en tant que tel rémunéré pour son activité de renseignement ou son travail d’influence au service du KGB, mais quelqu’un que l’on « cultive », à qui l’on rend des services, que l’on aide, sans que ce quelqu’un sache précisément la nature de ce qu’il fait. Et c’est ainsi que l’on découvre comment pendant quarante ans, avec plus ou moins d’intensité selon les années, Trump a été cultivé, via par exemple la « mafia rouge », via les mafieux soviétiques exilés dans les années 1970 aux États-Unis, à Brighton Beach encore appelé Little Odessa notamment. A chaque fois qu’il approchait de la faillite, des mafieux rouges mettaient de l’argent dans ses projets immobiliers ou blanchissaient de l’argent dans ses casinos. Plus difficile à prouver, mais il y a aussi le rôle très trouble joué par la Deutsche Bank qui lui a prêté des centaines et des centaines de millions de dollars dans les années 1990-2000 malgré le « Donald risk », que tout le monde connaissait à New York. Dans mon chapitre trois, fort de ma modeste connaissance du monde russe et des cercles dirigeants russes, je m’attache à montrer la façon dont une banque d’État russe comme la VTB s’approche au plus près de Trump via la Deutsche Bank et a pu aider la Trump Organization dans des moments délicats pour elle.
     

    Avec d'autres témoins et d'autres histoires, l'excellent documentaire du service public sur elected POTUS et la question russe. 

    https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/6569114-operation-trump-les-espions-russes-a-la-conquete-de-l-amerique.html

     

  4. Il y a 3 heures, nemo a dit :

    Ha on a démanteler nos armes nucléaire en France j'étais pas au courant.

    Ah la dissuasion nucléaire, le crépuscule de la pensée stratégique Française. Dès qu'une défaite se profile à l'horizon, on sort la carte nucléaire. Mais pour qui ? Pour quoi faire ? 

    Evidemment, aucune doctrine à l'échelle de l'UE n'existe, le débat n'en n'est qu'à ses balbutiements: je n'en veux pas aux autorités Fr, on a poussé ces sujets auprès de nos partenaires. Personne ne sait dire ce qu'il se passe si demain les russes franchissent Suwałki, si demain, Macron ou un autre, après en avoir fait des tonnes sur la dépendance aux US, refusent leur diktat (à juste titre, on applaudit des deux mains) et continuent de pousser Bruxelles à légiférer sur Twitter, devenu parangon de la propagande russe. L'oncle Sam nous lâche comme promis, on regarde nos armées, puis nos nombrils, puis on regrette le temps ou l'Ukraine résistait.

    Et si vous pensez que c'est un peu trop dystopique comme scenario, souvenez vous qu'en 2024, on dénombre au moins 10 000 nord-coréens en armes à moins de 1 000 km de Varsovie. 

    Il y a 3 heures, ksimodo a dit :

    L'agression russe en Ukraine n'est pas une agression de l'UE. Au revoir bonsoir.

    Oui je sais, on disait pareil aux Ukrainiens en 2014: non mais essayez de comprendre, l'agression en Géorgie n'est pas une agression contre l'Ukraine, les deux situations n'ont rien à voir, la Russie a reconnu vos frontières en 91 puis en 94, vous n'allez pas attaquer la Russie, vos craintes et vos sentiments anti-russes sont injustifiés et hystériques. 

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  5. Il y a 6 heures, ksimodo a dit :

    Ce que tu ne veux pas voir, c'est l'idée que le saisie serait un précédent ( le cas d'un micro état africain étant d'un autre monde ). Si "on" ( US ou europe ) passe du gel à la saisie ( le gel étant déjà une étape forte ), alors demain on gèle et on saisit ce qui appartient des états avec lesquels nous pourrions être demain en conflits indirects

    Demain on saisit des avoirs algériens pour soutenir notre "allié" marocain si conflit escalade entre les 2 ?

    Ca réussit pas trop mal aux US de saisir ou de bloquer, via leurs sanctions et l'extraterritorialité de leur droit. L'Euro est la deuxième devise de réserve au monde, ça peut quelque donner quelque droit. 

    Mais évitons les extrêmes surjoués: la Russie représente une réelle menace, j'ai peut être pas partagé assez de déclarations récemment de dirigeants allemands, français, ou européens plus largement, mais c'est une analyse partagé par tout le monde. Seules les petites mesquineries budgétaires et les rancœurs coupables entre européens les empêchent tous d'aller plus loin. Confisquer le fric de la Russie, mais il n'y a aucun parallèle avec l'Algérie ou je ne sais qui d'autre à avoir. 

    Quand on a gardé le pognon Iranien suite à Eurodif, on s'est exposé aux rétorsions et aux attentats iraniens en France, c'est de bonne guerre. Mais quelle nuisance sur notre crédibilité financière ? Quedal. Tu ne réalises pas combien on reste des bisounours, même si demain on saisit les actifs russes, par rapport aux autres grandes puissances de la planète. Personne ne peut sérieusement se croire menacé par ricochet, alors qu'il n'est ni puissance nucléaire, ni agresseur sur le sol européen, c'est à dire à peu près tout le monde.  

    Citation

    On sait la Chine si conflit avec Taiwan ?

    Pour mettre tout le monde d'accord, on saisit les avoirs israéliens ET les avoir libanais ? Terrorisme non endigué ( voir financé ) par un état trop faible versus crime de guerre par l'état, mettons tout le monde sur un pied égalitaire ! 

    Chine et Taïwan, la question se serait posée avec ou sans le précédent russe ! C'est là ou ils ont commis une erreur majeur au Kremlin, que les Chinois n'ont jamais commis d'ailleurs: ils gardent leur pognon chez eux, et ce depuis toujours. 

    Israël et Liban, je sais pas pourquoi tout le monde ramène ce double hors sujet. Donc je vais répéter encore une fois: jamais aucun de ces belligérants ne représentera une menace existentielle pour aucun pays européen. A la rigueur, la Turquie est presque plus menaçante pour Chypre ou la Grèce que ne peuvent l'être Israël, le Liban ou le Hezbollah pour quiconque en Europe. Donc pas d'inquiétude, business as usual.

    Citation

    Ce printemps, les US voulaient aller vers une saisie. Le Japon s'en tient à un "strict respect" du droit international.

    Le Japon est une ile qui n'est pas menacée par l'impérialisme russe, fin de l'histoire.  

    Citation

    Alors s'il te plait, quand on a franchi une marche, ne parles pas de monter un étage entier d'un coup d'un seul sous l'argument de la seule bonne volonté sans risque. Je ne sais pas si tu rends compte  ( probablement pas ) à quel point tu es isolationniste pour une fédération ( la tienne, l'UE ) et en même temps interventionniste belliqueux hors frontière. 

    L'alignement des volontés politiques pour procéder à une saisie des actifs russes:

    - serait immense et exceptionnelle,

    - est actuellement inexistante malgré un demi million de pertes à nos frontières,

    - requiert un consensus qui fait encore défaut, malgré des menaces réelles et tangibles sur la sécurité de plusieurs partenaires européens et des ingérences russes répétées,

    - est donc un sujet qui, s'il aboutit, n'a strictement aucune chance d'être reproduit au motif qu'une jurisprudence quelconque existe, tant les conditions nécessaires pour y parvenir sont uniques et exceptionnelles en Europe

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  6. Il y a 4 heures, nemo a dit :

    La question est surtout ou est notre intéret et j'ai beau chercher je sais toujours pas pourquoi on s'est mis dans cette galère..

    Pour freiner au maximum les prétentions impérialistes de la Russie sur des territoires européens, avec du sang non européen, et c'est là ou ton fils pourrait te remercier un jour. Car s'il avait fallu abandonner Kiev dès le jour J, comme ça a été très sérieusement envisagé à Paris et Berlin, c'était prendre le risque de voir débouler en Europe à terme des forces russes supérieures en nombre d'un bon demi million supplémentaire (à date, et je suis conservateur sur les pertes russes).

    Et le jour ou un seul état européen tombe, aussi petit soit-il, alors on arrêtera d'être pris au sérieux et tout le monde ira nous en foutre plein la gueule: les US nous feront une Taïwan et viendront récupérer les actifs qui les intéressent, en fonction des frontières qu'ils accepteront de défendre, les Chinois écraseront le marché commun et ce qu'il nous reste d'industrie sans possibilité qu'on mette des droits de douanes, et les russes prendront le reste. Ou une variante.

    Tiens d'ailleurs en réalité, ça a déjà commencé.

    Vous voulez défendre vos frontières, ne pensez même pas à réguler cette pépite de l'intelligence collective qu'est devenu Twitter...

    https://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-politics/jd-vance-elon-musk-x-twitter-donald-trump-b2614525.html

    MéYaLOTANetLArticle5etLaCduSerieu.

    Comme c'est touchant cette naïveté... 

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  7. Il y a 6 heures, ksimodo a dit :

    Le clan Obiang est un semi paria même en Afrique. Il ne nous prête rien, il ne nous fournit rien, ni au reste du monde  à part 3 gouttes de pétrole qui doivent ne pas aller bien loin. 

    Et un PIB de 3 fois celui d'Andorre......

    Ca, c'est du fort au faible. Si tu considère la même relation avec la Russie, il faut consulter un ophtalmo. 

    Donc c'est une question de quantité, on est déjà d'accord pour dire que le principe juridique et les précédents consistant à confisquer des avoirs étrangers existent dans un passé récent, qui est un présent en définitive. Le reconnaître, c'est déjà un progrès sensible. 

    Alors oui, la Russie c'est une plus grosse économie, and so what ? L'Europe aussi, et qui met sous sanction l'autre ? Les russes ont tenté de faire les marioles avec le gaz, non seulement ça a échoué, les prix sont revenus à un niveau avant guerre, mais en plus, on a diminué notre conso d'une ampleur qui représente grosso modo la moitié de leurs exportations d'avant guerre: un marché perdu à jamais pour la Russie et on s'est démerdé avec le reste du monde pour remplacer l'autre moitié de leurs exports.

    Quant au reste, ils sont plus demandeurs pour leur PIB que nous: machines outils, composants, BTP complexe (le pont de Kertch par exemple, c'est un bureau néerlandais qui l'a conçu pour l'anecdote) etc...

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  8. Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

    À travers un symbole, c'est tout ton mépris pour tout un peuple, le peuple slovaque, qui transparaît.

    Cela montre que l'Union Européenne est déjà trop étendue. On n'est pas capable d'appliquer aux citoyens slovaques les mêmes normes de respect dans le débat et la différence qu'aux autres citoyens.

    Donc on n'arrive déjà pas à créer une union européenne sur une base de concitoyenneté inclusive avec la Slovaquie. A fortiori, la velléité d'intégrer l'Ukraine dans l'UE n'est pas un programme de très bon augure.

    En revanche ta position vis à vis des Slovaques aurait toute sa place au XVIIe ou au XVIIIe siècles lorsqu'il s'agissait de construire un empire par exemple d'Autriche qui dicterait aux Slovaques ce qu'ils doivent penser.

    J'ai rien compris au délire de concitoyenneté inclusive européenne et j'ignore ce qu'il y a de méprisant en rappelant que Fico fut victime d'une tentative d'assassinat sur laquelle on ne sait rien, et pour laquelle il ne peut être exclu qu'elle soit de près ou de loin liée à la situation en Ukraine.

    J'ignore d'où il sort que les pays dont les présidents sont victimes d'assassinat ou de tentative d'assassinat devraient être exclu de l'UE, mais en tout cas, les Etats-Unis d'Amérique peuvent être rassurés ce soir: Wallaby ne demandera pas leur intégration dans l'Union Européenne, pour incompatibilité méthodologique dans le dialogue social !

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  9. Il y a 6 heures, rendbo a dit :

    Et qui le donnera le mandat ?? l'ONU ??? en dehors de ça, à moins d'un accord de défense, c'est un peu unilatéral comme décision non ? Et en plus tu souhaites aller frapper en Russie les démultiplicateurs et les effecteurs de défense AA... mmh, c'est entre le couillu et le gros LOL, la Russie même si elle n'avait pas terminé sa modernisation/armement nominal, et encore plus après deux ans de guerre, c'est pas le même morceau que la Lybie... d'ailleurs vu l'interprétation élargie de ce qu'était un mandat légal en Lybie, tu pousses jusqu'à Moscou tes petits bombardements ?

    On parle d'actions de défense collective de l'UE, dans ce qui est la plus grande guerre d'agression depuis la 2e GM et on débat encore du juridique ? Si par juridique, on parle d'établir un document entre états européens et l'agressé Ukrainien, je pense malheureusement que les chancelleries ne manquent pas de modèles, donc c'est vraiment le cadet de nos soucis le jour où on se décidera à intervenir, si on décide d'intervenir. Si on parle d'avoir aussi la signature de Moscou, autant assumer tout de suite qu'on n'a pas envie de se préoccuper de la sécurité du continent, ça ira plus vite. 

    Le Kremlin, combien de signatures internationales pour violer la longue liste des traités et des chartes auxquels la Russie est partie ? Accessoirement, je rappellerais que l'Ukraine a maintenant signé des accords de sécurité avec une bonne partie des état européens. Le jour où on sera décidé d'y aller si on veut y aller (le politique précède toujours au juridique), ajouter un amendement à ce type de véhicule juridique pour en muscler la définition, c'est de la rigolade. 

    Citation

    On reparle de ce que les braves petits commandos ukrainiens ont fait à NS2, et de ce que ça a couté à l'Europe et ses citoyens ??? 

    Combien a coûté le sabotage de NS2 du 26 septembre 2022 ? QUEDAL. J'irais même plus loin: si la guerre nous a fait payer plus cher le mètre cube en 2022, on a effacé 19% de consommation en rythme annuel dans l'UE par rapport au niveau avant-guerre, de façon durable et pérenne, en faisant ce qu'on aurait du faire depuis très longtemps: baisser la température (c'est surtout çà qui consomme, le reste, l'industrie et la chimie, c'est accessoire). 

    L'indice des prix du gaz en Europe

    image.png

     

    Et l'invasion russe, elle a couté combien au contribuable européen sur le prix du gaz en 2022 ? Abstraction faite de l'aide à l'Ukraine, ça coute combien au contribuable l'augmentation des budgets militaires ? 

     

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  10. Il y a 4 heures, greg0ry a dit :

    Bonjour à tous,

    J’ai 45 ans, j’ai servi durant 18 ans  et je continue à évoluer dans la sphère défense.

    Je suis surtout intéressé par la Politique étrangère.

    Je suis le forum depuis des années et j’apprécie la diversité des opinions et la qualité des échanges ( généralement).

    au plaisir d’échanger avec vous .

    Bonjour Greg0ry et bienvenue à toi. Est-il possible d'avoir quelque menus détails sur tes années de service (une arme ? un déploiement ? un grade ?) ou bien c'est confidentiel ? 

    Hâte de te retrouver au cours de nos échanges. 

  11. Il y a 4 heures, nemo a dit :

    Bon sang les US étaient pret en 1962 à faire une guerre totale à l'URSS à cause de missiles sur Cuba. Vous croyez vraiment que els russes sont prêt à moins pour l'Ukraine?

    Personne ne sait à quoi les US étaient réellement prêt en 1962, et il en va de même pour les intentions de Poutine au sujet de l'Ukraine: quitte à parler de "racisme" à l'encontre des russes, rendons à César ce qui lui appartient et ne faisons pas de cette boucherie, une responsabilité collective mais avant tout celle d'un seul homme.

    Pour l'instant, il progresse en profitant de notre faiblesse et de notre désunion politique. L'idée qui consisterait à dire qu'on a un rouleau compresseur russe face à nous est on ne peut plus fausse. Il avance tant que des Orban, Mike Johnson ou autre Scholz font le travail de sape. 

    Citation

    Espérons qu'on ne le saura jamais mais on va droit à la guerre avec ce genre de phrase.

    Les multiples déclinaisons des inversions accusatoires ne cesseront de me surprendre. Voilà donc un homme qui préside à la perte et aux mutilations de plus d'un demi millions de personnes rien que pour son pays, à notre frontière et sans garantie qu'un jour, il ne souhaite pas répliquer l'expérience encore plus près.

    Et nous serions les fauteurs de troubles après lui avoir passé l'éponge en Géorgie, Mink I et II, NS 1 et 2 et tout l'écheveau des relations économiques tissées avec l'Europe ? Le changement par le commerce n'a pas marché, arrêtons les bêtises et passons à autre chose.   

    Citation

    Si la Russie ne comprends que la force (racisme quand tu nous tient) tant qu'on a pas 500k européens dans les tranchées ils reculeront pas. Et comme l'impérialisme russe renoncera pas à l'Ukraine même si on faisait ça (bon je doute que qui que ce soit en Europe soit prêt à ça mais à vous entendre on y va)  on aura droit au missile nucléaire.

    Racisme ? Quitte à parler de mauvais sentiments, employons les bons mots: xénophobie à la rigueur, mais je suis aussi caucasien qu'un Moscovite.

    Intéressant cet argument, "tant qu'on n'a pas 500k européens dans les tranchées, ils reculeront pas". Donc on est bien d'accord pour dire que les pays de l'UE sont menacés par l'impérialisme russe ? Car même si on lui donne l'Ukraine, je préfère prévenir par avance qu'on sera encore très loin d'avoir 500k européens dans les tranchées. Et qu'on a clairement une cible dans le dos, les pays baltes en particulier. 

    Il y a dans ta position et celle d'autres ici, une dichotomie assez difficilement réconciliable et qui consiste à dire "jamais Ô grand jamais la Russie ne peut céder d'un demi pouce sur l'Ukraine, mais en même temps, jamais Ô grand jamais aucun territoire européen (y compris ex URSS) ne sera jamais dans son collimateur stratégique".

    Ce pays serait à la fois intraitable au sujet de l'Ukraine et à la fois au dessus de tout mauvais soupçon concernant les territoires européens (et cadeau, je vous fais grâce des propagandistes russes qui matin midi et soir disent vouloir reprendre la Pologne ou les Baltes).

    Est-ce qu'on serait pas un peu pris pour des jambons ? 

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  12. il y a 2 minutes, ksimodo a dit :

    On en a déjà parlé.

    La saisie du fort sur le faible, c'est facile et pas extrapolable. La différence aussi, c'était ici des biens détournés en bien personnels, ce qui n'est pas le cas des fonds russes. Double différence d'analyse = pas les mêmes finalités.

     

    Tu penses vraiment qu'au sommet de l'état russe, bien personnels et biens de l'état sont soigneusement cloisonnés et séparés ? :rolleyes: 

    L'essentiel est de toute façon ailleurs: on a créé un précédent, on s'est fâché avec Obiang et peu importe finalement de savoir si c'est sa SCI personnelle ou celle détenue par l'ambassade de Guinée équatoriale, qui a été saisie et confisquée par la justice. Le résultat est le même à la fin. Et ça n'a pas mis à mal notre crédibilité en tant que zone de libre échange, respectant le droit à la propriété privée. 

    En matière économique, une saisie européenne sur des actifs russes, ça reste une saisie du fort au faible. C'est aussi çà la cruelle réalité, d'un pays qui fait le PIB de l'Espagne. On ne se mettra clairement pas à la dos la planète financière pour si peu, dans le cadre d'une politique d'accélération de la fin d'un conflit. Le conflit, un truc que les financiers détestent par ailleurs. 

  13. Il y a 6 heures, nemo a dit :

    Donc les russe se couchent et ils escaladent pas. Y a quoi dans leur communication ou dans leur choix récent qui te fait croire que ça va se passer comme ça? Je passe sur le cas turc qui est complétement différent d'une no fly zone.  Sur la capacité tu crois vraiment que l'aviation occidentale va faire sans aucun bobo? Que l'étape suivante est pas une attaque de missiles sur les bases aériennes d'où partent les avions qui dégomme les leu?. Et là on fait quoi on tape directement en Russie? Bref on va droit à une guerre que PERSONNE ne peut gagner. Pour cause de MAD pas parce que la Russie à les moyens de battre l'OTAN

    Les russes escaladent très bien sans nous depuis le début, et on prétend qu'on gère l'absence d'escalade en s'abstenant d'agir: on voit combien le résultat est convainquant... 

    Escalader pour mieux désescalader (je connais quelqu'un ici qui nous a régulièrement rappelé combien c'était une doctrine soviétique), dégommer des aéronefs russes pour mieux proposer à Poutine ensuite de nous retirer, s'il consent à aussi à envisager de se retirer, partiellement: c'est aussi comme çà qu'il faut le voir. Penser que la Russie peut escalader en permanence face à un bloc politique européen uni, c'est aussi une illusion de sur leurs moyens et leurs volonté. Ils sont allés chercher les Nord-Co même pas pour leur guerre en Ukraine, mais pour reprendre Koursk. Quelle réserve leur reste il si on s'y met sérieusement en Europe, sur le terrain, mais dans une optique d'engager une négociation derrière ? C'est çà la perspective et c'est le seul langage que les russes comprennent.  

    Il y a 6 heures, gustave a dit :

    Quant à l'escalade que Moscou ne peut pas remporter cela dépend. Moscou ne peut en effet pas remporter une guerre aérienne contre l'OTAN. En revanche engager des avions en CAP dans des bulles sol-air très nombreuses et chatouilleuses me semble quelque chose de très peu attirant. Et on en revient ensuite au même problème, qui est prêt à engager ladite guerre aérienne avec Moscou? Parce que comme dit le proverbe "il est toujours facile de débuter une guerre, mais difficile de la terminer", et Moscou en sait quelque chose.

    Bref la no fly zone est tout sauf le remède magique, efficace et sans risque.

    La no fly zone est tout sauf un remède magique, efficace et sans risque. Oui, et je ne dis pas le contraire. 

    En Europe quand on apprendra à (re)prendre des risques, calculés, on aura fait un immense saut cognitif et psychologique. Je déplore qu'on ait à en arriver là, c'est malheureux et j'aurais préféré qu'on reste cette UE Erasmus et bisounours. Et quand on l'est  réellement, comme de 1991 à 2014, d'autres que nous s'occupent de nous imposer leur agenda, autrement plus belliqueux: on fait quoi ? On a 50km de retard en matière d'escalade, on est toujours resté en réaction à des événements qui nous sont imposés et on subit le tempo. Si on ne veut pas boire le calice jusqu'à la lie ensuite, par les chinois ou les US, il va falloir immanquablement commencer par notre "pré-carré", avec le plus petit de ces trois adversaires, accessoirement le plus dangereux et donc le plus urgent à traiter. Car l'Ukraine, c'est aussi notre arrière-cours. 

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  14. Il y a 5 heures, ksimodo a dit :

    C'est pas exactement çà. Tu parles du prêt AMF ( Assistance Macro Financière )

    Il y a un prêt global de 50 Mds maximum , mais c'est une suite de décision G7 donc pas que UE.

    Là dessus, la part UE du prêt est de 35 Mds maximum, et dépendant des autres montants prêtés par les non UE.

    [...]

    La part européenne est de 35 sur 50, car il y a 200 milliards sur les 300 gelés qui sont en juridiction européenne. Autrement dit, si tu n'as pas convaincu les européens / si les européens sont pas décidés à bouger, personne ne se bougera pour les quelques milliards gelés ailleurs, statu quo. L'enjeu aux US, c'est quelques dizaines de milliards (10 ou 20 de mémoire, peanuts) tout au plus. Hors UE, c'est surtout au Japon qu'on trouve de l'argent russe. 

    Donc si, j'étais exact en disant "on" gèle / "on" saisit par référence aux alliés proches de l'Ukraine dans ce conflit, US + UE + Japon/Australie. Et là on a couvert 99% du spectre des milliards gelés de Moscou. On se coordonne depuis le début sur ce sujet, mais pour une fois, reconnaissons que c'est plutôt les pays Européens qui sont en position de force sur ce sujet, par l'ampleur des sommes immobilisées dans nos juridictions. 

    Citation

    On a pu rire de l'amande russe de 20 milliards de millions de milliards au sujet de Google. Moi aussi, mais il faut savoir lire au delà. A la fin du conflit, tout le monde s'assoie sur les amendes et les saisies, 1 partout balle au centre. Ton dernier paragraphe est totalement extravagant, mais on est habitué. Sinon, on pourrait aussi saisir les avoir Isr de par le monde, afin de reconstruire Gaza. Qu'en penses tu ? On peut commencer par geler les avoirs et utiliser les dividendes, sans saisir, si tu es partisan d'une méthode trop molle.

    C'est une caricature bien pratique. 

    "si on saisie les avoirs russes, nos gouvernants seront libres de le faire partout ailleurs.... et en même temps ils le feront jamais pour gaza". On se contrefout de Gaza et d'Israël, car ni l'un ni l'autre ne représente une menace pour la sécurité des biens et des personnes en Europe. Tu es cynique et amoral quand il faut considérer la puissance russe et le fait qu'on osera jamais se dresser devant ? Je le suis autant pour l'Ukraine, qui assure la défense de l'UE dans son sang, que pour les autres conflits qui ne nous impactent pas. 1 partout et on en revient au sujet Ukrainien.

    La saisie des "biens mal acquis", ça te parle ? Es-tu seulement au courant que depuis deux ans, on a déjà des procédures en cours, notamment auprès de la fortune de certains potentats africains (Obiang pour ne pas le citer), où l'on a procédé à des saisies par dizaines de millions manu militari en vue de les reverser au plus proche des populations civils des pays concernés ?

    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/developpement/la-france-rend-operationnel-son-mecanisme-de-restitution-des-biens-mal-acquis/

    Les biens dits « mal acquis » désignent communément des biens acquis illégalement par des personnalités politiques étrangères ou par leurs proches, à la suite de faits de corruption, de détournements de fonds ou autres infractions économiques initialement commis dans leurs pays d’origine. Depuis la signature de la circulaire n° 6379/SG du 22 novembre 2022, le mécanisme est opérationnel et permet à la France de restituer, au plus près de la population de l’État étranger concerné, les recettes provenant de la cession des « biens mal acquis ».

    Ou est le cataclysme économique ? Ou sont les retraits des investisseurs ? Ou est la chute de l'euro ? 

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  15. Il y a 1 heure, greg0ry a dit :

    Bonjour à tous ,

     

    Je vous suis tous avec assiduité et interêt depuis longtemps.

    Je me permets d’intervenir sur ce topic car un sujet revient régulièrement et qu’à mon sens on l’ évacue sans l’étudier ou argumenter ses réponses.

    Lorsque l’on évoque une « no fly zone européenne » au dessus de l’Ukraine je m’interroge sur les modalités pratiques.

    Quel mandat

    Quels moyens

    Quel commandement

    Quelles règles d’engagement.

    Pour la première question ça ne pourra pas se faire à 27 je pense entre les pays plus ou moins tièdes sur la question et les délais pour obtenir une décision.

    Pour les moyens, pour appliquer une vrai no fly zone il faudrait des moyens DSA et aussi de l’aviation d’interdiction.

    Qui fournirait quoi ?

    Quels pays sont en mesure de participer?

    Quels pays souhaiteront participer ?

    Pour le commandement, le format adopté dépendra largement des pays constitutifs mais ça ne sera pas sans problèmes à mon sens.

    Quand au dernier point, le plus important à mon sens sans règles d’engagements précises, réfléchies et appliquées , autant ne rien faire que de se retrouver avec une FINUL des airs.

    Mais ça implique que les pays participants aient pris en compte le cas où la Russie engagerait un de nos matériels.

    Qu’en pensez vous ?

    Mon avis est que si ça doit être fait c’est une décision politique lourde et sans adhésions des opinions publiques, je doute de sa mise en place.

    Bonne journée.

    Bonjour greg0ry, un petit tour par la case "présentez-vous" sera incontournable à court terme :)

    Pour le reste, ce sont des modalités très pratico-pratiques qui, dans les faits, sont régulièrement gérés par les états-majors européens (Libye, Irak, patrouille en mer noire etc...). Ces règles pratiques dépendent d'abord du consensus et de la volonté politique des états contributeurs. Effectivement, si on met l'armée de l'air allemande avec la Slovaque et l'Espagnole, on risque assez vite de se retrouver avec une FINUL des airs (j'aime beaucoup l'image). 

    Pour avoir un réel effet dissuasif, un tel mandat devrait prévoir le traitement des effecteurs aérien, sol et maritimes contribuant directement à l'allonge de l'arme aérienne russe en Ukraine. Concrètement, ce type de définition "maximaliste" (je le reconnais volontiers) permettrait d'englober les batteries AA ou avions radars sur sol russe, dès lors que ces derniers contribuent à projeter de la puissance aérienne en Ukraine (et donc se retrouvant dans une relative proximité avec la frontière). Les pays potentiellement contributeurs ont à mon avis bien conscience que, permis ou pas dans un premier temps, ces règles d'engagement se poseront très rapidement à l'épreuve des faits et qu'il conviendra de les régler en amont.

    Tu le relèves justement conclusion, c'est une décision politique lourde de sens. N'oublions pas que la Russie est aussi déjà coupable de tentative de sabotage sur des liners européens (les colis piégés retrouvés dans les entrepôts de DHL en Allemagne). On a décidé pour l'instant de ne pas donner trop de considération et de gravité à ces événements, mais ils sont très graves et signalent d'abord une initiative russe. Façonner les opinions, c'est aussi décider du dosage médiatique à donner ou pas aux sabotages russes et actions sous le seuil. Les opinions publics sont un paramètre important à prendre en compte, mais ne sont pas une constante figée. 

  16. il y a 17 minutes, Scarabé a dit :

    D'ailleurs pourquoi l'Europe ne pioche pas dedans pour fabriquer les armes que les ukrainiens ont besoin ? 

    Poutine lui n'a pas prix de gangs avec les avoirs des autres pays comme Leroy Merlin Peugot Macdo etc..  

    Ah ben çà alors.... mais oui c'est une excellente question ! Aujourd'hui, un expédient a été mis en place mais qui ne fait que masquer une question aux enjeux bien plus importants. 

    Il a été décidé de prêter aux Ukrainiens le produit des intérêts futurs issus de ces actifs, sur une durée qu'on ne connait pas bien, mais pour une enveloppe globale de 50 milliards d'euros. Cela me fait dire que si on prête à taux 0, on a du projeter le rendement de ces actifs sur au moins 20/25 ans Mais on reste dans une logique d'avance sur intérêts et dividendes. Or le capital qui les génère représente par définition une valeur considérablement plus importante. 

    On a lu et entendu beaucoup d'arguties juridiques sur le risque de fragilisation du droit de propriété dans les pays occidentaux, en cas de saisies de ces actifs. Car il faut le rappeler, si tous ces dictateurs et autres cadres corrompus, donneurs de leçons d'anti-impérialisme à l'ouest, planquent pourtant leur pognon chez nous, c'est qu'ils ont une bien meilleure assurance que celui-ci soit efficacement protégé par notre droit de propriété plutôt qu'à domicile (lequel reste souvent une notion très théorique, où tu es propriétaire jusqu'à ce que l'état en décide autrement). Avouons que ça ne manque pas de piquant d'aller chercher une protection juridique pour sa fortune, que l'on refuse à ses administrés, mais trêves de polémiques. 

    Plus que juridique, le débat est, à première vue, économique: est-ce qu'on se tire une balle dans le pied à opérer une saisie de ces 300 milliards ? Est-ce que l'investisseur en bouffe pour animaux domestiques à base d'insectes, ou l'industriel du recyclage des métaux rares à partir de déchets, renoncera à des investissements chez nous parce qu'il estimera que son risque de saisie d'actifs vient d'augmenter, du fait du "précédent" russe ? Personnellement, je ne vois pas un seul fonds de Private Equity, pas un seul investisseur étranger ni un seul industriel, assimiler son profil de risque et d'investissement à celui de l'état Russe dans l'UE, responsable de la guerre en Ukraine. Mais certains y croient dur comme fer...

    A seconde vue, je pense que pour 300 milliards, des actes corruptifs voir des pressions sur l'intégrité physique des dirigeants européens, ont pu être exercées ou sont redoutées. On ne sait toujours pas exactement ce qui est arrivé à Fico par exemple.

    Une fois cette question économico-politique tranchée, la mise en conformité du droit sera un jeu d'enfants: chaque juridiction où des actifs russes seront gelés, passera une loi ou un règlement taillé sur-mesure, à la fois pour justifier juridiquement la saisie et pour bien montrer au monde que c'est une situation spécifique à la guerre en Ukraine, sans risque d'interprétation corollaire sur des tiers à la Russie.

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  17. Il y a 16 heures, Alexis a dit :

    Que signifie "besoin" ? La Russie s'est adaptée aux sanctions, ce n'est pas idéal pour elle, mais obtenir leur levée n'est en aucun cas une urgence

    Quant aux 300 milliards d'actifs russes bloqués, il est probable qu'à Moscou on a déjà fait une croix dessus

     

    300 milliards, c'est beaucoup d'argent, la moitié des réserves de la banque centrale russe au début du conflit et je vois assez mal les russes faire une croix dessus, alors que leur entregent et leur pénétration politique aux US et dans l'UE est à un niveau assez incroyable. L'une des raisons de la stabilité du rouble, c'est que les marchés restent relativement attentistes sur cette question des actifs gelés, qui je le rappelle, sont gelés et non pas saisis.

    Pour l'instant, ils font partie du patrimoine de la Russie et ça limite quelque peu le tableau d'une république bananière, appauvrie et corrompue et qui ne vivrait que de ses exportations de matières premières. Ca limite la chute du rouble contre les autres devises car la Russie dispose potentiellement, sur le long terme, de suffisamment de devises étrangères pour stabiliser le cours de sa monnaie et limiter les impacts inflationnistes à domicile en cas de dévaluation importante. 

    Saisir ces actifs porterait un gros coup dans la mesure ou nous n'aggravons pas notre endettement en Europe et où par ricochet, on affaiblit durablement la Russie. Ses partenaires ne vaudraient plus recevoir de roubles (déjà qu'ils en veulent assez peu), cette monnaie n'étant hypothétiquement plus adossée à 300 milliards USD d'actifs tangibles. Cela exposerait la Russie à inflation très importante via la dévaluation de sa monnaie, et renchérirait considérablement sa machine de guerre. 

     

    Ah tiens un nouvel acteur dans le terrestre en Europe. C'est vraiment bizarre, je ne comprends pas. N'avait on pourtant pas dit et répété ad nauseam qu'il fallait consolider le secteur terrestre en Europe ? Que tout cela n'était pas durable ni rationnel ?

    Comme si la production d'armes pour la défense d'un pays était une activité rationnelle et devant être exposée aux mêmes lois du marché que le pâtée en conserve et le stylo bic. Où nos responsables politiques devraient pleinement acter qu'il y a un intérêt en Europe à conserver une industrie fragmentée, redondante, résiliente et grandement indépendante des mauvaises pressions amicales américaines ou allemandes. Ca a un coût pas énormément plus important, surtout si ça permet de rediriger à termes des flux de dépenses transatlantiques vers le continent. 

     

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  18. Il y a 15 heures, nemo a dit :

    Et quand les russes commenceront à dégommer nos avions on fait quoi?

    On peut avoir quelques doutes sur la capacité ou la volonté des russes de riposter. En 2015 avec la Turquie, le message était passé et il n'y a plus jamais eu de violation répétée de l'espace aérien. 

    Mais si ça arrive, eh bien il faudra poursuivre la sécurisation de l'espace aérien et neutraliser les effecteurs et les menaces. Une escalade que Moscou peut difficilement remporter. 

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  19. Il y a 2 heures, Akhilleus a dit :

    Effectivement, Allemagne de l'Est, Pologne, Ukraine, Biélorussie, Kazakstan, les stans d'Asie centrale, l'Arménie ca c'est juste pour les 30 dernières années

    Le nord de l'Iran, Cuba post 90, la Libye, la Syrie (avant d'y revenir), la Somalie, et j'en passe

    Sans parler de la Yougoslavie, de l'Autriche post 45

     

    Merci donc de rappeler que la Russie se retire effectivement lorsqu'elle subit une cuisante défaite stratégique ou militaire, à l'encontre de la politique poursuivie. 

    Quant à l'Iran, Cuba, la Libye & co, c'est aussi fumeux comme exemples que si je défendais l'idée que la France se retire toujours pacifiquement des territoires où elle a eu juridiction (coucou l'Algérie) parce qu'on s'est retiré en bon ordre du Tchad (Manta, Epervier), du Mali (Serval), de l'Irak (Chammal), du Rwanda, de l'Afghanistan etc...

     

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  20. Il y a 22 heures, Akhilleus a dit :

    Ah oui, voilà, je comprends le problème :

    1- Ni l'Abkazhie, ni l'Ossetie n'ont été rattachées à la fédération de Russie (malgré de nombreuses demandes de leur part) : dont pas d'annexion ici (comme la Transnistrie non plus d'ailleurs). Ce sont des états "gris" reconnu par quasi personne sauf Moscou mais pas annexés

    A-t-on un exemple historique sur ces deux derniers siècles où la Russie s'est retirée d'elle même et sans violence d'un territoire ? Je ne crois pas, donc c'est du de facto annexé. Ca tombe bien d'ailleurs, Moscou méprisant nos notions de droit international, je ne vais pas plaquer une lecture occidentale sur un concept qui n'existe pas au Kremlin. 

    Citation

    2- on a rien annexé en CI, juste appuyé les rebelles du Nord contre les FACI  au point de renverser un président élu (alors certe je ne vais pas pleurer sur Gabgo, et la destruction de son aviation après Bouaké était méritée, mais en terme d'appui c'est allé plus loin avec des Gazelles HOT engageant les FACI et des FS servant à ouvrir la route aux forces nordistes sans aucun cadre ONU.) Coté droit international, on repassera. Tu peux être légaliste, j'approuve, mais pas à géométrie variable dans ce cas

    On s'est fait tiré dessus avec mort à la clés par deux pilotes Biélorusses, dont les autorités de Biélorussie (comprendre que la Russie n'est pas loin) étaient au courant de leur mission voir plus. 9 morts chez nous (12 morts russes lors de l'attaque Géorgienne initiale). Tu dis "ça méritait bien pour les russes la saisie de deux provinces Géorgienne". Et nous, nous avons saisi quoi en rétorsion pour Bouaké ? 

    Rien, le droit international ne nous l'aurait pas pas permis. Donc encore une fois, non, l'annexion / saisie de ces territoires n'est absolument pas justifiée, même si la Géorgie a déclenché l'escarmouche initiale. 

    Citation

    3 et 4- quel a été l'intérêt de la FR a stopper les russes avant qu'ils roulent dans les rues de Tbilissi ? et quel a été l'intérêt des russes de s'arrêter ? C'est pas une histoire de Caid. La FR n'était pas (mais alors pas du tout menacée en Géorgie par le "caid". En fait on aurait pu avoir rien à foutre parceque quasi 0 lien avec le pays concerné (contrairement à la Turquie voisine par exemple) Ca s'appelle de la diplomatie Toujours une question de nuance (visiblement perdue)

    Il faut se replonger dans le contexte de l'époque, un nouveau président US arrive, il propose un reset. Saisir la capital ? Mais au nom de quoi ? De 12 morts à la suite d'une escarmouche dans un conflit totalement déséquilibré et perdu d'avance ? On croit rêver, ou alors on peut avoir des sueurs froides chaque fois qu'Inde et Chine se jette la pierre. Quand Wagner en Syrie a avancé sur les troupes US avec l'intention d'en tuer pour dégager la place, ça s'est pas terminé en annexion de la Sibérie. 

    Donc l'intérêt de Poutine à arrêter un truc qui n'aurait jamais du commencé en territoire Géorgien, il apparait très évident: il ignore à ce stade la réaction des occidentaux, il nous teste. C'est un test pour plus tard, voilà pourquoi il s'arrête. En 2008, c'est la première fois qu'il tente sous son mandat, en son nom personnel, un coup de force sur les frontières en dehors de celles des états de la fédération de Russie. La diplomatie ne lui sert ensuite qu'à habiller et qu'à nommer élégamment et de façon acceptable, ce qui reste une annexion de territoire. 

    Citation

    5- idem, on évite l'escalade de part et d'autre (US-Ru), tant pis pour ceux au milieu (Géorgien). Ca s'appelle encore de la nuance diplomatiqueraie vie encore)

    Non, c'est du rapport de force. Ca va mieux en le disant et ça fait effondrer ta théorie de départ comme quoi la Géorgie serait en tort mais la rétorsion russe supposément légale puisque pas formellement une annexion. 

    Citation

    6-euh LOL et tu me donnes l'exemple de la Turquie versus Daech alors que l'essentiel des opérations 95% sont contre les kurdes (et que les opérations versus Daech n'ont été qu'occasionnelles quand les FA turques appuyaient d'autres groupes islamistes), que de 2, elle occupe une partie du territoire syrien et irakien en dehors du droit international que tu ramènes (mais quand ça t'arranges visiblement) (un peu comme les US qui s'y sont bien installé contre l'avis du gouvernement syrien, que l'on aime ou pas, reste reconnu internationalement). Faut il que je ressortes l'exemple egyptien avec un gouvernement FM élu mais dégagé avec applaudissement par l'Ouest ?

    Revenons à ma remarque sur ton propos initial, qui était de dire "houla l'OTAN refuse l'entrée de l'Ukraine, car le pays serait instable et susceptible de nous entraîner dans une guerre avec les Russes". Je peux l'entendre pour le coup. Mais on a été collectivement très souple et avons fait preuve d'une grande mansuétude vis à vis des Turcs qui n'hésitaient pas à faire dans le business export de pétrole de contrebande avec Daech, pendant que nous avions des soldats au sol pour aider l'Irak sur le sujet. Sans parler des réseaux terroristes qui planifiaient leurs sauteries en France ou ailleurs. 

    Alors oui Daech n'est pas une puissance nucléaire, mais l'histoire récente de l'organisation fait à mon sens quelque peu relativiser le plaidoyer de l'Ukraine supposément déstabilisatrice pour l'équilibre et de l'alliance. Aujourd'hui, on est quand même dans cette configuration hallucinante d'une alliance de défense contre l'URSS / Russie qui garde au sein un pays membre pro-russe notoire et refuse toute perspective d'entrée (même lointaine) de celui qui fait le sale boulot. Même sans y croire réellement, les pays membres pourraient au moins faire semblant pour donner quelques éléments de négociation dans la balance au bénéfice de l'Ukraine, qu'on dit soutenir. 

    Citation

    Comme je disais tu peux être légaliste, ça me va, mais il va falloir l'être pour tous les cas de figures or tu ne l'es que quand ça t'intéresses (cad dans la cas russe)

    Je ne comprends toujours pas où est l'approche légaliste de la Russie en Géorgie ou en Ukraine. Il n'y a pas un traité ou un accord qui soutienne ses conquêtes territoriale. On peut s'en sortir une palanquée pour les frontière Ukrainienne de 91 ou celles de la Géorgie. 

    • Haha (+1) 1
  21. Il y a 8 heures, Teenytoon a dit :

    Il s'adressait à qui ?

    Il y a une conférence diplomatique de l'UE en ce moment à Budapest, dans le cadre de la présidence Hongroise. VZ était invité et s'est exprimé également. Son discours a principalement rappelé que la paix est le dividende de la puissance et que si on cherche du pognon pour l'Ukraine, nous avons gelé en europe (il a bien insisté pour rappeler que l'argent russe est dans l'UE) à peine la moitié de ce qui a été causé en dégâts par les russes et qu'on pourrait commencer par là. 

     

     

    • Merci (+1) 2
  22. il y a 39 minutes, Ciders a dit :

    La seule paix que la Russie recherche, c'est sa victoire complète. C'est pourtant pas compliqué nom de nom.

    Gomart ? Vérifie son passé récent, même si une fois encore, il a déjà été présenté ici et là.

    D'ailleurs, Schmitt était assez prophétique en avril dernier. Il écrivait ceci dans son livre

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/26/la-grande-inquietude-des-intellectuels-europeens-populismes-climat-guerres-en-ukraine-et-a-gaza_6230155_3232.html

    [...]

    A l’inquiétude idéologique s’ajoute la menace stratégique. « Si on veut passer un moment rassurant, mieux vaut ne pas s’asseoir à ma table », prévient Olivier Schmitt, professeur de science politique au Centre sur les études de guerre à l’université du Danemark du Sud, après une journée de conférences au Grand Hôtel Billia. L’universitaire est un géopoliticien consulté. Ainsi qu’un expert préoccupé. Le « scénario cauchemar », dit-il, est le suivant : faute d’aide militaire suffisante à l’Ukraine, la Russie parvient à établir un contrôle complet sur le Donbass en 2024-2025 et impose un cessez-le-feu à ses conditions. Les opérations de propagande russe insistent sur l’invulnérabilité de la Russie et la faiblesse européenne (« Pourquoi avoir imposé des sanctions et sacrifié vos économies au profit des Ukrainiens, qui ont perdu ? »), complaisamment relayées par les partis prorusses en Europe, poursuit Olivier Schmitt. Réélu en novembre 2024, Donald Trump annonce que les Etats-Unis ne rempliront pas leur obligation de défense au sein de l’OTAN si des Etats ne dépensent pas au minimum 3 % de leur PIB dans la défense. Les pays européens négocient en ordre dispersé des accords bilatéraux avec Washington, en s’engageant à acheter des équipements américains, au détriment de la défense européenne, qui ne peut pas bénéficier de son propre marché intérieur.

    « Mais il y a pire », assure Olivier Schmitt, qui vient de publier Préparer la guerre (PUF, 448 pages, 24 euros). En 2027-2028, la Chine, certaine de sa supériorité militaire locale en raison d’un programme d’armement arrivé à maturité, pourrait envahir Taïwan, alors que les armes américaines ne sont prévues pour être déployées qu’en 2030-2031. « La guerre est extrêmement violente, imagine Olivier Schmitt, d’autant qu’il n’y a pas eu d’affrontement direct entre superpuissances depuis 1945. » Alors que la guerre évolue en conflit d’attrition, la Russie profite de l’occasion et attaque les pays Baltes, s’emparant de quelques centaines de kilomètres carrés de terrain. Sans leadership américain, la France et l’Allemagne refusent d’honorer leurs engagements de défense. Résultat : « C’est la fin de l’OTAN et de l’Union européenne », lance Olivier Schmitt. Conclusion : « Les Européens sont forcés de réfléchir à un nouveau modèle de défense du continent qui ne soit plus dépendant des capacités stratégiques américaines. »

    C'est globalement le chemin que ça prend depuis avril dernier. 

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