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Defens'Aero

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  1. C'est la liste des 36 Rafale achetés pour le Qatar. Elle comprend ceux qui sont produits et livrés (quand il y a la date dans la dernière colonne) et les autres (qui sont produits et en cours d'essais, qui sont en train d'être produits ou qui seront produits dans les prochains mois). Par contre, sauf erreur de ma part, il n'y a plus personne à Mont-de-Marsan. Les locaux doivent être récupérés par les Français, et ces derniers mois, comme prévu, c'est Dassault qui a assuré la formation et l'entraînement des pilotes Qataris. Donc pour moi, sauf vraiment cas exceptionnel ou retard dans le départ des Qataris de MDM, ils ne sont plus à la BA118.
  2. Non, pas sous la main. Peut-être que ça peut se trouver en fouillant sur le net ou en allant sur le site du MinDef à l'époque où ils publient les points de situation et des articles sur Harmattan ?
  3. Dassault Aviation vient de confirmer aujourd'hui (4 septembre), la livraison du Rafale DM16 à l'Egypte. Donc la Force aérienne égyptienne a chez elle toute sa flotte de Rafale EM/DM… ou presque Sur la liste ci-dessus, il ne me manque que l'immatriculation du DM16 et la date de livraison du lot DM09, 11 et 12.
  4. Pendant la Libye, en 2011, les Qataris volaient en patrouille avec les 2000D français qui illuminaient les cibles pour eux. Ils ont aussi fait des missions air-air, comme nos -5F.
  5. Eh eh Vous me payez combien pour que je vous donne la répartition code / type ?
  6. Troisième livraison ce 3 septembre pour la QEAF ! Ce troisième lot est composé de 5 Rafale EQ (monoplace) : QA210, QA222, QA223, QA224 et QA225. Il fait suite au second lot, livré le 3 juillet 2019, et comprenant 2 Rafale DQ (QA202 et 203) et 3 Rafale EQ (QA217, 219 et 221). Enfin, le premier lot a été réceptionné le 5 juin 2019 avec 1 Rafale DQ (QA204) et 4 Rafale EQ (QA211, QA216, QA218 et QA220). A ce jour donc, la Force aérienne de l'Emir du Qatar met en oeuvre une flotte composée de 3 Rafale DQ et 12 Rafale EQ, soit un total de 15 appareils. Dassault Aviation doit encore produire et livrer 21 Rafale (6 DQ et 15 EQ).
  7. Si je peux me permettre, en novembre 2018, Jean Philippe Chessel, directeur de la ligne produit Stratobus chez Thales Alenia Space, est revenu en détails sur ce système lors d'une conférence organisée par l'Académie de l'Air est de l'Espace (AAE) à Toulouse. Mes notes sur cette conf sont disponibles dans cet article : http://www.defens-aero.com/2018/11/innovation-stratobus-thales-dirigeable-stratospherique.html
  8. Nouvelle livraison pour le Qatar : QA202 ; QA203 ; QA217 ; QA219 et QA221 au décollage ce matin de Mérignac et accompagnés d'un C-17. A voir s'ils se posent à Istres comme la dernière fois, et si un ravitailleur français les accompagnent.
  9. Puisque l'on parlait de la liste des Rafale EQ/DQ en fonction de leur immatriculation et de leur numéro, voici celle qui correspond aux Rafale EM/DM égyptiens : CODE - IMMATRICULATION - LIVRAISON / COMMENTAIRE EM 01 9351 - 04 avril 2017 Initialement armée de l’Air française" EM 02 9352 - 04 avril 2017 - Initialement armée de l’Air française / Cet appareil est perdu sur sa base aérienne de stationnement le 28 janvier 2018. Le pilote s’entraînait à une démonstration Alpha. Le pilote, un des premiers formés en France, était Major Mohtady al-Shazly. Il aurait perdu connaissance pendant une figure. Les boîtes noires ont été envoyées en France (BEA-Air) pour analyses. EM 03 9353 - 04 avril 2017 - Initialement armée de l’Air française EM 04 9354 - 26 juillet 2017 EM 05 9355 - 26 juillet 2017 EM 06 9356 - 28 novembre 2017 EM 07 9357 - 28 novembre 2017 EM 08 9358 - 28 novembre 2017 DM 01 9251 - 20 juillet 2015 - Initialement armée de l’Air française DM 02 9252 - 20 juillet 2015 - Initialement armée de l’Air française / Engagé en opération Libye dans la nuit du 26 au 27 mai 2017" DM 03 9253 - 20 juillet 2015 Initialement armée de l’Air française DM 04 9254 - 28 janvier 2016 - Initialement armée de l’Air française DM 05 9255 - 28 janvier 2016 - Initialement armée de l’Air française DM 06 9256 - 28 janvier 2016 - Initialement armée de l’Air française DM 07 9257 - 25 septembre 2018 DM 08 9258 - 25 septembre 2018 DM 09 9259 - ?? ?? ?? DM 10 9260 - 25 septembre 2018 DM 11 9261 - ?? ?? ?? DM 12 9262 - ?? ?? ?? DM 13 9263 - 18 décembre 2018 DM 14 9264 - 18 décembre 2018 DM 15 9265 - 18 décembre 2018 DM 16 - Arrivé sur la base aérienne 125 d’Istres le 15 décembre 2016 / Utilisé pour effectuer les expérimentations en vol des systèmes égyptiens / Encore à Istres le 23 janvier 2019 (J'attends des retours pour vous dire s'il est toujours en France ou s'il est rentré au pays).
  10. - QAxxx correspond à l'immatriculation du Rafale. - EQxx / DQxx correspond au numéro de l'avion. J'ai tenté d'établir une liste, mais je me suis aperçu qu'elle ne coïncidait pas avec ce que je pouvais voir sur les photos. J'étais parti du principe suivant : DQ01 --> DQ06 QA201 --> QA206 EQ01 --> EQ24 QA207 -->QA230 Dans cette optique, je pensais que le QA221 était le EQ15. Mais visiblement ça ne correspond pas du tout car j'ai une photo du EQ15 et une autre du QA221 prises le même jour, et ce n'est pas le même avion. Je travaille sur le sujet, et dès que j'ai réussi à mettre tout ça au point, je publierai la liste entière ;-)
  11. Oui, mais ils ne sont pas entrés dans l'espace aérien du Koweït également. Ils sont restés dans l'irakien pour entrer dans le golfe Persique
  12. Départ d'Istres, survol de la Méditerranée, remontée vers le nord au-dessus de Chypre, passage par la Turquie, l'Irak (Koweït soigneusement évité), golfe Persique et enfin le Qatar. 5 Rafale en convoyage : 1 biplace et 4 monoplaces. Amenés par… l'A330 MRTT français ! Prochain convoyage dans un mois (normalement). Par contre, si quelqu'un a compris comment sont codifiés les Rafale EQ/DQ, je suis preneur de ses explications. Je pensais initialement que : DQ01 —> DQ206 QA201 —> QA206 EQ01 —> EQ24 QA207 —> EQ24 Mais ça ne correspond pas puisque lorsque j'ai fais le point, en pensant que le QA221 était le EQ15, ça ne correspond pas car j'ai une photo du EQ15 et une seconde du QA221, mais prises le même jour… (J'ai posté le même message dans le forum du Rafale, étant donné que vous y parliez également de la livraison de ces Rafale qataris. Mais il est plus logique, je pense, que mon message soit posté ici… Mes excuses pour le doublon, donc).
  13. Defens'Aero

    [Rafale]

    Départ d'Istres, survol de la Méditerranée, remontée vers le nord au-dessus de Chypre, passage par la Turquie, l'Irak (Koweït soigneusement évité), golfe Persique et enfin le Qatar. 5 Rafale en convoyage : 1 biplace et 4 monoplaces. Prochain convoyage dans un mois (normalement). Par contre, si quelqu'un a compris comment sont codifiés les Rafale EQ/DQ, je suis preneur de ses explications. Je pensais initialement que : DQ01 —> DQ206 QA201 —> QA206 EQ01 —> EQ24 QA207 —> EQ24 Mais ça ne correspond pas puisque lorsque j'ai fais le point, en pensant que le QA221 était le EQ15, ça ne correspond pas car j'ai une photo du EQ15 et une seconde du QA221, mais prises le même jour…
  14. Bonjour à tous, Pour ceux qui ne sont pas abonnés à Mediapart (comme moi), mais qui veulent lire l'article en question : Le crash secret d’un Rafale en Egypte embarrasse Paris et Le Caire 7 février 2019 Par Arthur Herbert Mediapart est en mesure d’affirmer qu’un Rafale s’est crashé en Égypte, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Abdel Fattah al-Sissi, fin janvier. Cet événement, sur lequel le Caire et Paris gardent le silence, est d’autant plus embarrassant qu’Égyptiens et Français sont en pleines négociations pour la commande de douze appareils du même type. En perspective : un imbroglio diplomatico-économique. Lundi 28 janvier 2019. Il est peu après 13 heures. Au Caire, Emmanuel Macron en visite d’État en Égypte, sort d’un entretien avec son homologue Abdel Fattah al-Sissi. C’est une visite compliquée : alors que l’Élysée avait annoncé la signature d’une avalanche de contrats pour près d’un milliard d’euros, plusieurs ne seront finalement pas signés ou contre toute attente transformés en simples protocoles d’accord. Le chef d’État français a aussi prévenu : si un an et demi auparavant il avait donné un blanc-seing au président égyptien en affirmant ne « pas vouloir donner de leçons », cette fois à la conférence de presse qui est sur le point de se tenir, il évoquera ouvertement les violations des droits fondamentaux qui ont cours en Égypte. L’ambiance est pénible. Dans la grande salle à dorures du palais présidentiel, une quarantaine de journalistes sont en train de s’installer. Derrière les grandes portes en bois marquetées, quelques secondes avant de se présenter devant la presse, une autre mauvaise nouvelle est glissée à l’oreille du président français : un Rafale vient d’être perdu. Peu de temps avant, à 100 km au nord-ouest du Caire, sur la base aérienne militaire de Gabal al-Basur, le Rafale EM02-9352 des forces armées égyptiennes vient de s’écraser. Sous les yeux d’une équipe de formateurs et d’experts de Dassault Aviation, l’appareil flambant neuf, livré le 4 avril 2017 à l’Égypte a piqué du nez avant de se fracasser au sol. À son bord, le major Mohtady al-Shazly, un pilote de l’armée de l’air égyptienne, connu sous le matricule « Cobra », était l’une des toutes premières recrues entraînées en France pour piloter les Rafale fraîchement acquis par les Égyptiens. Originaire du village d’al-Atarsha, dans la localité d’al-Bagourg au nord du pays, l’homme de 32 ans, père de deux enfants, a été enterré le soir même en présence du gouverneur de Menoufyia. Lors des funérailles et sur les réseaux sociaux, l’homme est porté en « martyr ». On lui attribue notamment les bombardements égyptiens contre l’organisation de l’État islamique à Derna en Libye en mai 2017. Une opération menée après l’attaque qui avait tué vingt-huit fidèles coptes près d’al-Minya. Contactés quelques heures après l’accident, les responsables de Dassault Aviation étaient injoignables. Au même moment, Éric Trappier, dirigeant de l’entreprise qui construit les Rafale, était dans la délégation qui accompagnait le président français au Caire. En dehors du petit cercle directement touché par la nouvelle, les officiels et les directeurs d’entreprise faisant partie du voyage n’ont pas été tenus informés, a confié l’un d’eux. Devant un parterre de Français expatriés au Caire et d’Égyptiens francophones conviés à une réception tenue par le président français le soir même, à la tribune, lorsqu’il s’exprime devant le public, Emmanuel Macron tente de ne rien laisser percevoir. Dans l’assistance, on remarque néanmoins « un discours brouillon, comme s’il avait été mal préparé ». « On aurait dit qu’il venait juste de se prendre un gros scud dans la tête », ironise innocemment un invité. Sollicité à plusieurs reprises dans la soirée, le ministère français des armées a refusé de « confirmer ou démentir » l’information assurant qu’« il (revenait) aux Égyptiens de s’exprimer ». Les diplomates de l’ambassade de France au Caire se sont également refusés à tout commentaire. L’Élysée a également assuré qu’« aucun commentaire ne serait fait sur ce sujet ». Côté égyptien, le seul habilité à s’exprimer sur les questions de défense, Tamer el-Rifai, porte-parole des forces armées égyptiennes, n’a pas non plus souhaité commenter : « Nous n’avons pas encore d’informations », s’est-il contenté d’expliquer. Mediapart a néanmoins été en mesure d’échanger avec des proches du jeune pilote qui ont confirmé son décès. Affirmant d’abord qu’il s’agissait bien d’un crash de Rafale, ils ont ensuite expliqué ne pas avoir connaissance des circonstances exactes de l’accident et ne plus être en mesure de confirmer le type d’avion dans lequel l’homme se trouvait lors de sa mort. « Il y a des choses dont on ne peut pas parler, à moins d’en avoir l’autorisation par les forces armées », a expliqué l’un d’eux. La nuit suivant le drame, la rumeur s’est rapidement propagée sur plusieurs blogs spécialisés dans la défense et l’armement. Les auteurs anonymes s’opposent dans deux versions : la confirmation auprès d’industriels et de militaires français qu’il s’agit bien d’un Rafale d’un côté (lire ici), et le démenti de membres des forces armées égyptiennes indiquant que le crash n’implique pas un appareil de construction française mais un K-8E Karakorum (par exemple ici), un aéronef de fabrication chinoise, de l’autre. Dans cette seconde version, défendue et relayée par plusieurs experts, les Égyptiens accuseraient même les Russes de vouloir perturber la visite d’Emmanuel Macron au Caire. Côté russe, on dément bien sûr être lié à la circulation de cette information. « On n’a rien à voir là-dedans », s’est défendu un diplomate du Kremlin. Côté chinois, le malaise est palpable. On assure que « l’entreprise (Hongdu Aviation Industry Group – ndlr) qui a vendu des appareils aux forces armées égyptiennes est la seule qui puisse avoir des informations à ce sujet ». Sur l’existence d’une enquête liée au prétendu accident d’un K-8E Karakorum, on se refuse aussi à tout commentaire, expliquant ne pas être autorisé à divulguer plus d’informations. Injoignable, l’armateur chinois n’a pas répondu à nos sollicitations. Contacté plusieurs jours après le crash, Éric Trappier explique de son côté que le constructeur n’est pas en mesure de s’exprimer non plus : « Nous ne sommes pas propriétaires de l’avion, quand vous cassez votre voiture, ce n’est pas à Renault d’en faire la déclaration, c’est au propriétaire de la voiture. Ne vous attendez pas à une déclaration de notre part, c’est l’affaire des propriétaires », tranche-t-il, nous renvoyant vers son directeur de la communication, Stéphane Fort. « En fait, la réponse est assez simple : on ne fait aucun commentaire pour des raisons pénales, dans le cadre d’un accident, on ne le fait jamais, si ce crash a eu lieu, on ne répond pas, et s’il n’a pas eu lieu, on ne dit rien non plus », explique-t-il. Contactés par Mediapart, Thales, Safran et MBDA, entreprises elles aussi impliquées dans la fabrication des Rafale n’ont pas répondu à nos demandes d’entretien. Recontactées à plusieurs reprises depuis le 28 janvier, les autorités égyptiennes et les forces armées ont opposé une fin de non-recevoir à nos demandes, expliquant que « toutes les informations que celles-ci souhaiteraient partager seraient directement publiées sur la page Facebook du ministère de la défense ». Près de dix jours après l’accident, l’omerta règne sur cet accident, Mediapart a néanmoins pu parler à plusieurs sources en mesure de confirmer que le crash du Rafale EM02-9352 a bien eu lieu. L’une d’elles nous précise, sur messagerie instantanée cryptée, que l’événement s’est déroulé pendant la visite d’Emmanuel Macron, sur une base militaire, pendant un exercice et que le pilote est mort. Elle souligne, s’il en était besoin, qu’il s’agit d’une information « très sensible ». Un diplomate d’une chancellerie étrangère assure aussi avoir vu le président français lors de sa visite d’État au Caire, le jour de l’accident : « J’ai vu Emmanuel Macron lors d’un dîner au Sofitel. Il avait déjà toutes les informations. Il savait tout », insiste-t-il. Un autre ironise même sur la tentative de faire passer un Rafale pour un K-8E. « Tous les Karakorum égyptiens sont peinturlurés du drapeau national, impossible de les confondre. Les Rafale n’ont pas été peints aux couleurs de l’Égypte, ils ont gardé leur fuselage entièrement gris, certainement pour qu’ils puissent disparaître en cas de problème. Personne ne veut qu’on retrouve un Rafale qui s’est écrasé », note-t-il, notamment parce que l’observation des débris pourrait révéler des informations sur la technique de fabrication de l’appareil, classées secret-défense. Un accident qui coûte cher Pourquoi les Égyptiens tentent-ils de dissimuler ce crash ? « La culture du secret », avance Philippe Folliot, député du Tarn et président du groupe d’amitié France-Égypte, qui indique cependant ne rien savoir de cet accident. Par nationalisme, et par fierté démesurée de l’armée égyptienne aussi. Régulièrement, le ministère de la défense égyptien diffuse à la télévision des clips de propagande quasi hollywoodiens à la gloire de l’armée nationale. « Des hommes qui ne croient pas en la peur, des hommes qui n’acceptent pas la défaite, des hommes qui n’abandonnent jamais. Ces hommes sont convaincus d’une seule chose : Dieu les a mis sur cette terre pour la protéger de toute leur âme. Cette terre, c’est l’Égypte », pouvait-on entendre dans une vidéo en 2016. L’armée tient sans aucun doute à préserver sa bonne image ; et la possibilité que l’un de ses meilleurs pilotes, a fortiorisur un avion aussi prestigieux que le Rafale, ait commis une erreur lors d’un simple entraînement est inavouable pour les Égyptiens. « La grande majorité des pertes d’avions de chasse ont lieu pendant les exercices, pas au combat », précise toutefois Philippe Folliot. Cette volonté de taire l’accident a aussi des ressorts économiques : le coût unitaire du Rafale perdu s’élève à 100 millions d’euros hors système d’armes. En pleine crise économique, l’armée égyptienne a dépensé entre 2015 et 2017 plus de 5,5 milliards de dollars pour renouveler ses flottes militaires et doit encore honorer ses emprunts : une dépense publique considérée comme excessive et inutile par de nombreux opposants et économistes. Le contrat de 5,2 milliards d’euros signé entre la France et l’Égypte en février 2015, comprenant la livraison de vingt-quatre Rafale, d’une frégate et de missiles, a été négocié en un temps record : du jamais-vu dans le monde des ventes d’armes. L’Égypte a réceptionné la quasi-totalité de ces avions entre juillet 2015 et décembre 2018. Un dernier appareil doit encore être livré aux Égyptiens, toujours en phase de tests. Cet accident survient aussi à un moment délicat pour les autorités françaises et égyptiennes alors que les discussions se poursuivent entre Paris et Le Caire pour la signature d’une option sur douze Rafale supplémentaires. Côté français, une source proche du dossier avoue : « Ce sont des bons clients, ça m’étonnerait qu’on les balance, c’est ici la diplomatie qui intervient, nous en tant que militaires, ça nous dépasse. » Sur le silence imposé par les Égyptiens, Stéphane Fort, directeur de la communication de Dassault Aviation, explique aussi que « chaque pays fait ce qu’il veut », apposant la sacro-sainte souveraineté des États. « La souveraineté aéronautique et aérienne est aussi prégnante que la souveraineté terrestre », rappelle aussi Emmanuel Dupuy, consultant sur les questions de défense, de sécurité et d’armements et président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe. « La décision de rendre l’information publique revient aux autorités aéronautiques du pays concerné, ajoute-t-il. C’est une question politique plus qu’industrielle. » Le député Philippe Folliot relativise néanmoins l’embarras du Caire : « À mon avis, ils sont beaucoup plus embêtés quand ils perdent quarante soldats dans le Sinaï, que pour un éventuel crash lors d’un exercice. » S’agit-il d’une erreur humaine ou d’un problème technique ? La question se pose. Selon les premières informations collectées par Mediapart, le timing de cet accident est affaire de pure malchance. La sortie était prévue de longue date et sans rapport avec la visite d’Emmanuel Macron. Il s’agissait en effet d’un exercice dit de « présentation », destiné à entraîner le pilote aux parades lors des grands événements. Pour comprendre les raisons exactes de ce vol meurtrier, il faudra analyser les boîtes noires de l’appareil. Celles-ci ne pouvant pas être analysées en Égypte, faute de moyens techniques, elles ont été envoyées en France au BEA-E, le bureau d’enquêtes aviation du ministère des armées pour étude. Le BEA-E a néanmoins refusé de donner des précisions sur son implication dans l’analyse de ces enregistreurs de vol. Au téléphone, le responsable de la cellule communication du ministère de la défense explique ne pas savoir comment joindre ses collègues du BEA-E et n’avoir « aucun contact à transmettre ». Si les Égyptiens le sollicitent, des experts du bureau sécurité des vols de Dassault Aviation pourraient aussi se rendre sur place pour aider à l’enquête. Une information confirmée par Stéphane Fort qui assure que l’entreprise est toujours prête à apporter « les données nécessaires » à la bonne compréhension d’un incident si nécessaire. Mais d’ores et déjà, sur les circonstances de la mort de Mohtady al-Shazly, deux versions s’opposent : certaines sources proches du dossier indiquent que le pilote s’est éjecté, mais que son parachute ne s’est pas déployé. D’autres affirment qu’il n’a pas été en mesure de se propulser hors de l’avion de chasse, évoquant la possibilité d’une perte de connaissance. Le pilote était-il alors assez qualifié et apte à effectuer ce vol ? Les quelques Égyptiens formés sur les Rafale, dont Mohtady al-Shazly, l’ont été au pas de course en 2015, sur la base aérienne de Mont-de-Marsan dans les Landes. Là où les Qataris, nouveaux acquéreurs de Rafale depuis mai 2015, ont mis près de trois ans à se former au pilotage de l’avion de chasse, les Égyptiens y ont consacré seulement quelques mois. Un apprentissage express motivé par la volonté des Égyptiens de pouvoir faire voler les appareils pour l’inauguration du nouveau canal de Suez, en présence du président français de l’époque, François Hollande. L’exercice réalisé lors de l’accident étant selon les experts le plus technique et le plus difficile : les Égyptiens mais aussi les formateurs français devront donc devoir s’expliquer du choix de cet exercice et du pilote, s’il peut être prouvé que celui-ci était inapte à ce type de manœuvres. Stéphane Fort rappelle toutefois qu’« il y a des protocoles de formations qui sont respectés. En aéronautique, on est toujours très rigoureux ». « De toute façon, c’est la responsabilité de celui qui opère l’appareil, estime Emmanuel Dupuy. À partir du moment où l’avion est qualifié, il l’est pour la durée de vie de l’appareil [les Mirage 2000 vendus en 1981 et livrés à l’Égypte à partir de 1986 volent encore – ndlr]. » « Les vingt-trois Rafale livrés sur la commande initiale de vingt-quatre vendus en 2015 ne vont pas être disqualifiés après avoir été pris en main par les pilotes égyptiens », explique-t-il. « Après, forcément, ça peut créer des tensions entre le pays vendeur et le pays acheteur selon la bonne ou mauvaise volonté de chacun ou l’utilisation politique qui peut être faite d’un accident. Si cet avion est tombé, évidemment ce n’est pas dans l’intérêt des Égyptiens de dire que leur pilote était mal formé, et ce n’est pas dans notre intérêt, nous Français qui avons formé les pilotes égyptiens, de dire qu’on les a mal formés », conclut-il. « C’est aussi une question d’appréciation conjoncturelle à l’aune des relations diplomatiques entre les deux pays, mais comme celles-ci semblent être dans une continuité depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah el-Sissi en juillet 2013, la question ne se posera pas ainsi. Il convient aussi d’avoir à l’esprit que l’Égypte est – depuis la vente de nos Mirage F5 en 1977 et Mirage 2000 en 1981 – bien souvent le premier client export des appareils français », explique le spécialiste, qui met aussi en garde contre l’opportunisme de constructeurs concurrents qui pourraient vouloir profiter de cet accident pour décrédibiliser Dassault Aviation et les autres entreprises participant au façonnage de l’appareil impliqué. Au contraire, si l’analyse des boîtes noires conclut à l’incident technique, Dassault Aviation pourrait-il se voir exiger de la part des Égyptiens un geste commercial ? « Ça ne fonctionne pas comme ça, en matière d’avions de combat », assure Stéphane Fort, qui explique que l’État est censé s’auto-assurer. « Il n’y a pas d’assurance sur les Rafale français, l’État est l’assureur », affirme-t-il. Des experts militaires assurent pourtant que l’appareil ayant moins de deux ans, le conglomérat de constructeurs (Dassault, MBDA, Thales et Safran) pourrait se voir exiger de la part des Égyptiens la livraison d’un nouvel appareil si l’enquête conclut à une défaillance ou un problème technique. Un bras de fer compliqué pourrait donc se mettre en place entre les Français et les Égyptiens qui n’ont pas terminé de payer la commande des vingt-quatre appareils. On se souvient déjà des difficultés notables lors de l’enquête sur l’accident du MS804, un avion civil qui s’était crashé au large d’Alexandrie avec à son bord soixante-six personnes. Les Égyptiens avaient collaboré avec le BEA français mais des désaccords profonds avaient conduit à la non-publication des résultats préliminaires de l’enquête. Les Égyptiens souhaitaient pousser les Français à confirmer la thèse terroriste, mais sans accepter qu’ils puissent consulter les preuves. De son côté, le BEA, penchant plutôt pour la piste accidentelle, n’avait pas apposé sa signature sur les résultats, la rendant de facto impubliable. Cet incident pourrait-il aussi avoir une incidence sur les négociations en cours sur la commande de douze appareils supplémentaires ? « On ne fait pas non plus de commentaires sur les contrats, qu’ils soient en cours de négociations ou pas », tranche encore Stéphane Fort. « La question est à poser aux autorités égyptiennes, pas au constructeur », ajoute-t-il. « Un pays peut se servir de ce type d’incident pour obtenir des avantages dans les contrats en cours de négociation », estime quant à lui Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). « C’est vrai que si un accident arrive alors qu’on est en train d’avancer sur la vente de douze Rafale supplémentaires, on est dans une logique où forcément il y aura une manière de trouver des excuses ou de diluer la potentielle responsabilité du constructeur, mais tout dépend du contexte et de la chronologie au moment où les faits adviennent », analyse Emmanuel Dupuy. Depuis leur mise en service en 2002, le Rafale a connu au moins cinq accidents, dont deux mortels. En décembre 2007, un appareil s’était écrasé près de la commune de Neuvic lors d’un vol d’entraînement, provoquant la mort du pilote. Les conclusions de l’enquête avaient imputé l’accident à une « désorientation spatiale ». En septembre 2009, deux Rafale s’étaient aussi percutés alors qu’ils s’apprêtaient à regagner le porte-avions Charles-de-Gaulle après un vol d’essai en mer dans le golfe du Lion, à environ 30 kilomètres à l’est de Perpignan. L’un des pilotes impliqué dans l’accident avait perdu la vie.
  15. J’aurais trop peur de ne pas me réveiller demain matin, ou de me retrouver dans une cage au fin fond de l’Egypte ;-)) Bien sûr bien sûr, et tu as totalement raison. Mais dès que je peux préciser certains points, dans la mesure du possible, je le fais afin que vous puissiez avoir d’autres éléments.
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