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S-37 Berkut

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Tout ce qui a été posté par S-37 Berkut

  1. Je me pose une grosse question depuis quelques temps. J'ai discuté il y a pas longtemps avec un type qui se disait "prof d'histoire en Algérie" sur un forum d'histoire. L'homme m'a affirmé qu'il n'y avait jamais eu de massacre de pieds-Noir ou de Arki en Algérie, et que la France avait massacrée plusieurs millions d'algériens durant la guerre d'Algérie. Bon, je ne vous en aurais pas parlé, si le type ne m'avait pas dit que d'ailleurs "ces faux massacres" ne figurait dans aucun livre d'histoire scolaire algérien, et que c'était bien la preuve que ces choses étaient des inventions de la France. Je ne veux pas lancer de polémique, mais est ce que c'est vrai, où ce type m'a raconté nawak ? Quand est t'il vraiment des enseignement des cette partie de l'histoire Algérienne dans les livres scolaires ? ( là je m'adresse un peu aux membres algériens du forum)
  2. Heureux que le manque d'investicement, d'embition et de stratégie des pays UE au sein de l'OTAN, en enrichissent au moins quelques uns. ^^
  3. http://www.opex360.com/2012/08/30/lus-army-teste-des-equipements-de-protection-destines-aux-personnels-feminins/
  4. Ce qui est dramatique, c'est que le gouvernement depuis quelques années revient de plus en plus sur la politique d'apaisement qu'avait créé Nelson Mandela, pour mettre fin à l'apartheid en évitant la guerre civile entre les communauté noir et blanche. Pendant longtemps, le gouvernement de Mandela c'est même battu pour que les blancs restent. Ils représentent toujours la majeur partie des ingénieurs et techniciens qui font tourner le pays. Mais le gouvernement actuel les pousse à partir le plus vite possible. Il va même jusqu'à raviver les tensions éthniques entre communauté pour se maintenir au pouvoir, en faisant des distinctions entre Sud-Af noir et blanc. Par exemple, la politique d'éviction des blancs à la TV publique. Un autre exemple symbolique de cette état déliquaissance, j'avais vu il y a pas longtemps que le gouvernement Sud-Af voulait remettre en question les maillots et même le nom des springboks (l'équipe national de rugby) pourtant un peu symbole de cette apaisement. Car ils ne représentaient pas assez le Sud Africain noir. Et puis il y a le problème de la corruption de plus en plus généralisé, et de la criminalité qui explose. Les infrastructures qui ne sont plus entretenues comme elles devraient, la crise du secteur minier, etc ... On parlait à une époque de l'Afrique du Sud comme la grande puissance stabilisatrice en devenir du continent. Mais là, elle donne plus l'impression qu'elle va devenir un pays africain comme les autres. :-[
  5. Découvrez les principaux équipements utilisés par les soldats de l'armée russe. http://fr.rian.ru/infographie/20111111/191926897.html
  6. La Russie possède la plus importante flotte de brise-glaces au monde, ainsi qu'une expérience unique en matière de mise au point, de construction et d'exploitation de navires de ce type. La mission de cette flotte est d'assurer le fonctionnement durable de la Voie maritime du nord, ainsi que l'accès aux régions éloignées du Grand nord et de l'Arctique. http://fr.rian.ru/infographie/20111215/192721540.html
  7. Le Tu-214SR est un avion relais de communication, conçu exclusivement pour l'administration du président russe. Cet aéronef est destiné à assurer la liaison avec le président russe. http://fr.rian.ru/infographie/20120120/193093560.html Tite photo =)
  8. Les parachutistes russes en manœuvres Des manœuvres tactiques des troupes aéroportées russes avec la participation de la Flotte du Pacifique et de l'aviation se sont déroulé le 15 octobre dans le golfe de Pierre-le-Grand, au Primorié (Extrême-Orient russe). Lors des manœuvres, des paras ont débarqué. Des véhicules blindés ont été engagés, et les participants aux exercices ont ouvert le feu sur les positions d'un ennemi conventionnel. Des grands bâtiments de débarquement ont également été engagés dans les exercices des troupes aéroportées. http://fr.rian.ru/photolents/20121015/196318450.html
  9. Le missile sur rail soviétique RT-23 Molodets Les Troupes balistiques stratégiques russes (RVSN) ont remis vendredi un système soviétique de lancement de missiles RT-23 Molodets installé sur une plateforme ferroviaire au Musée central du Chemin de fer Oktiabrskaïa situé à Saint-Pétersbourg. Le système de lancement de missile balistique intercontinental RT-23 Molodets (code OTAN: SS-24 "Scalpel") installé sur une plateforme ferroviaire. Le RT-23 était un missile à trois étages. Le cône du missile RT-23 contenait 10 ogives nucléaires d'une puissance unitaire de 550 kT. Le missile était conçu et fabriqué par le bureau d'études ukrainien Ioujnoïe. Au total, l'URSS a effectué 32 tirs d'essai du missile RT-23 de 1985 à 1987. Conformément à l'accord START-2 de 1993, la Russie devait mettre les missiles sur rail RT-23 hors service avant 2003. Tous les missiles et leurs plateformes ferroviaires ont été démantelés avant 2007 malgré le retrait russe du Traité START-2 en 2002.
  10. Photos des heurts entre opposants et partisans du gouvernement le 22 octobre dernier. Des heurts armés au Liban entre opposants et partisans du gouvernement ont déjà fait deux morts et des dizaines de blessés. Des affrontements ont commencé dimanche tard dans la nuit et se sont poursuivis lundi matin à Beyrouth, la capitale, ainsi que dans la ville de Tripoli. Les parties adverses disposent d'armes automatiques et de lance-grenades. Au moins une personne aurait été tuée à Beyrouth et une autre à Tripoli. Dans le quartier Tariq Jadideh de Beyrouth, des commandos sunnites ont installé des barrages pour contrôler voitures et passants. L'aggravation de la situation au Liban s'est produite sur fond de crise syrienne qui se poursuit depuis mars 2011 et a déjà fait, selon l'Onu, près de 30.000 victimes. http://fr.rian.ru/photolents/20121022/196388314.html
  11. Il y a 53 ans, le 20 octobre 1959, l'avion soviétique Antonov An-24 effectuait son premier vol. Ce court- et moyen-courrier dessert toujours les vols domestiques en Russie. http://fr.rian.ru/infographie/20121020/196365920.html
  12. Salon Interpolitex-2012: exercices tactiques des forces spéciales russes Le salon international Interpolitex-2012 consacré aux équipements de sécurité pour la police et la défense se déroule dans la ville de Krasnoarmeïsk (région de Moscou). Exercices tactiques des unités spéciales russes dans la région de Moscou dans le cadre du Salon international Interpolitex-2012. Des centaines de personnes et des dizaines d'unités techniques ont été impliquées dans les démonstrations. Des membres des forces spéciales ont présenté de nouvelles solutions tactiques pour la lutte contre les groupes armés. Salon Interpolitex-2012: exercices tactiques des forces spéciales russes Un bateau amphibie à roues motorisées Sealegs, capable de se déplacer sur l'eau et sur tout type de terrain. Démonstration des forces spéciales russes dans le cadre du salon Interpolitex-2012 dans la banlieue de Moscou. Exposition d'armes légères dans le cadre du salon Interpolitex-2012. Démonstration de l'unité des forces spéciales Vitiaz dans le cadre du salon Interpolitex-2012 en banlieue de Moscou. Démonstration en vol d'un hélicoptère Mi-8 dans le cadre du salon Interpolitex-2012. http://fr.rian.ru/photolents/20121026/196432775.html
  13. http://fr.rian.ru/discussion/20121017/196339635.html Syrie: les USA veulent torpiller les accords de Genève (Moscou) Moscou considère que la position des Etats-Unis sur la Syrie vise à torpiller les accords de Genève, lit-on vendredi dans une déclaration du porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch, publiée sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères. "Des officiels américains disent ne pas vouloir attendre que la Russie et la Chine changent de position, faisant comprendre sans équivoque que Washington n'accepte le règlement de la crise syrienne qu'à ses conditions. En même temps, ils déclarent que les Etats-Unis poursuivent leurs efforts de pression sur les autorités syriennes, y compris par le biais du durcissement des sanctions. Des consignes directes à suivre en vue de former un gouvernement en exil ainsi que des directives sur la composition de ce dernier (…) se font entendre. L'opposition est ainsi encouragée à rester fidèle à sa ligne intransigeante ciblée sur le renversement du régime de Damas", a indiqué M.Loukachevitch. La diplomatie russe se dit perplexe face à ces actes contraires aux accords conclus à Genève. Réuni le 30 juin dernier à Genève, le Groupe d'action sur la Syrie, comprenant les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, de la Turquie et de pays de la Ligue arabe, a formulé les principes de règlement de la crise syrienne. Ces principes prévoient la création d'un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit. http://fr.rian.ru/world/20121102/196504065.html
  14. BPC Mistral: la France transfère déjà des technologies à la Russie (Défense) La France transfère déjà à la Russie des technologies pour la construction des bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral, a annoncé jeudi à Moscou le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov. "Les Français nous fournissent déjà des technologies nouvelles, tant pour les deux premiers Mistral que pour le troisième et le quatrième. S'ils ne nous avaient pas transféré ces technologies, le Groupe unifié de construction navale russe (OSK) aurait déjà fait grand bruit depuis longtemps", a indiqué M.Serdioukov. Le ministre a ainsi démenti les informations diffusées par certains médias selon lesquelles les Français avaient l'intention de partager leurs technologies de pointe avec la Russie uniquement en cas de signature d'un contrat sur la construction du troisième et quatrième navires Mistral en Russie. La Russie et la France ont signé en juin 2011 un contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la construction de deux BPC de classe Mistral pour la Marine russe. Le premier navire baptisé "Sébastopol" sera construit par le groupe français DCNS aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire en 2014 et le second, "Vladivostok", en 2015. Les chantiers navals russes participent aussi à la fabrication des pièces pour ces deux navires. Une usine de Saint-Pétersbourg a procédé à la découpe de tôles dans le cadre de la construction du BPC "Vladivostok" le 1er août dernier. Elle commencera la découpe de tôles pour "Sébastopol" en mai 2013. Les coques des troisième et quatrième navires de type Mistral achetés par Moscou seront construites en Russie. Les fonds nécessaires pour leur construction sont déjà prévus par la commande militaire d'Etat, selon M.Serdioukov. D'une longueur de 199 mètres, d'un déplacement de près de 22.000 tonnes et d'une vitesse supérieure à 18 nœuds, le BPC Mistral est capable de porter six hélicoptères, quatre vedettes de débarquement ou deux navires sur coussin d'air de faible tonnage. La Russie envisage d'y déployer huit hélicoptères Ka-52K et huit Ka-29. Le navire peut embarquer, outre ses 160 membres d'équipage, un commando de 450 hommes. http://fr.rian.ru/defense/20121101/196492544.html
  15. Il y a 60 ans, le 1er novembre 1952, les Etats-Unis testaient la première bombe thermonucléaire, Ivy Mike, sur l'atoll d'Eniwetok (près de Bikini, océan Pacifique). La bombe, qui avait la taille d'un édifice de 2 étages, a rasé l'île d'Elugelab, laissant un cratère de 2 km de diamètre et de 52 m de profondeur. http://fr.rian.ru/infographie/20121101/196493877.html
  16. Cannabis: les coffee shops d'Amsterdam resteront ouverts aux touristes Les touristes étrangers visitant Amsterdam resteront admis dans les coffee shops, a déclaré le maire de la ville Eberhard van der Laan cité par le journal Volkskrant. "Les touristes peuvent continuer à visiter les 220 coffee shops d'Amsterdam, même s'ils ne résident pas aux Pays-Bas", écrit le quotidien. Sur les 7 millions de touristes qui visitent la capitale néerlandaise chaque année, 1,5 million font un arrêt dans un coffee shop pour acheter du cannabis. L'adoption d'une loi limitant l'accès des coffee shops aux seuls résidents des Pays-Bas a déclenché de vifs débats au sein du gouvernement, certains responsables ayant mis en garde contre une possible montée de la criminalité dans le pays. Après plus d'un an de discussions, les ministres sont parvenus à un accord sur ce sujet, en aménageant la loi afin d'autoriser les municipalités à légiférer comme elles le souhaitaient. Dans le même temps, les principales dispositions de la nouvelle politique d'Etat en matière de drogues restent inchangées. Ainsi, la vente du cannabis aux mineurs ainsi que la publicité en sa faveur sont interdites. http://fr.rian.ru/world/20121102/196499489.html
  17. Syrie: l'opposition en exil a reçu 40 M USD d'aide (médias) Le Conseil national syrien (CNS, opposition en exil basée à Istanbul) a annoncé avoir reçu près de 40,4 millions de dollars d'aide internationale depuis sa fondation en octobre 2011, rapportent les médias arabes se référant à un rapport financier publié par le CNS. Le document précise que les opposants du Conseil ont perçu 20,4 millions de dollars de Libye, 15 millions du Qatar et 5 millions des Emirats arabes unis. Selon le rapport, 29,7 millions de dollars ont été utilisés à des fins humanitaires (aide aux réfugiés) et pour soutenir le mouvement de contestation à l'intérieur de la Syrie. Le reste de la somme a été dépensé en "communication et en dépenses administratives". Fondé en octobre 2011, le CNS est la principale coalition de l'opposition syrienne. Il regroupe des représentants du mouvement des Frères musulmans, des libéraux, des nationalistes et quelques dissidents. Reconnu par plusieurs pays arabes et occidentaux comme "représentant légitime du peuple syrien", le Conseil a été récemment critiqué par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a déclaré qu'il ne pouvait plus être considéré comme le dirigeant visible de l'opposition, un tel organe devant comprendre des personnes vivant à l'intérieur de la Syrie. http://fr.rian.ru/world/20121102/196499989.html
  18. http://fr.rian.ru/world/20121102/196502319.html
  19. Camps terroristes en Tunisie: Tunis dément Le ministère tunisien de l'Intérieur a démenti mardi les informations selon lesquelles deux camps de formation des terroristes syriens et maliens se trouveraient dans le pays, a rapporté le portail Al Quds al-Arabi. "Il n'existe pas de camps d'entraînement des terroristes en Tunisie. Les forces de sécurité et l'armée protègent bien les frontières", a indiqué le ministère. La situation reste tendue aux frontières tunisiennes. En juin, le commandement de l'armée tunisienne a proclamé le triangle frontalier situé entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye "une zone militaire interdite" suite à plusieurs affrontements entre les unités militaires tunisiennes et les terroristes d'Al-Qaïda, selon les médias. Les islamistes utilisent la région désertique de ce secteur, considéré comme un "no man's land", pour transférer des armes et des hommes armés vers les pays de l'Afrique du Nord, notamment le Mali où ils contrôlent les régions septentrionales. Les médias syriens ont plusieurs fois rapporté que les groupes terroristes étrangers qui luttent contre l'armée régulière syrienne comprenaient des Tunisiens. Plusieurs Tunisiens ont été capturés en Syrie. Depuis la mi-mars 2011, la Syrie est secouée par un puissant mouvement de contestation du régime en place qui a fait, selon l'ONU, près de 30.000 morts, ainsi que plus de 250.000 réfugiés. Les autorités syriennes indiquent que le pays est en proie à des bandes terroristes armées et financées depuis l'étranger. http://fr.rian.ru/world/20121030/196472912.html
  20. Les débats américains dans le brouillard "Un monde changeant" par Fedor Loukianov Il ne reste que dix jours avant l'élection présidentielle aux États-Unis et rien ne changera sensiblement dans la campagne. On peut donc déjà tirer certaines conclusions sur la perception du monde au plus haut rang de la politique américaine. Le troisième duel télévisé de la campagne présidentielle a été particulièrement éloquent dans ce sens. La politique étrangère est rarement au centre de la campagne présidentielle américaine. Les électeurs sont préoccupés par leurs propres portefeuilles et la foi dans le lendemain – le travail, leurs revenus, la sécurité privée, etc. Ainsi, la discussion se concentre sur les questions fondamentales concernant les relations internationales. Néanmoins, même en prenant en compte cette circonstance, on peut constater que l'horizon de la politique américaine s'est nettement réduit en ce qui concerne le monde extérieur. Barack Obama et Mitt Romney ont tous les deux évoqué un ensemble de problèmes concrets dont la majorité est concentrée au Moyen-Orient - à en croire les débats. D'une part, c'est logique. Car on assiste dans cette région à des changements radicaux et l'attitude envers ces processus ne détermine pas simplement la politique des USA mais également son approche générale de la situation dans le monde. D'où des discussions sur l'efficacité de l'intervention en Libye, le comportement à adopter en Syrie, le printemps arabe, les solutions face à l'Iran et la sécurité d'Israël - un ensemble de questions locales mais conceptuelles. Et, bien qu'au niveau rhétorique les concurrents se soient particulièrement critiqués, on ne voit aucune différence notable dans le fond. Il n'existe aucune recette de "bonne" conduite. L'administration actuelle adopte une position prudente et les républicains critiquent cette approche sans pour autant proposer une alternative. Comme si le reste du monde n'existait pas. La Chine n'est mentionnée que dans le contexte des emplois quittant les USA. Cela s'explique facilement mais, pour un pays prétendant à la préservation de sa domination globale et ne se voyant pas dans un autre rôle, il est plus qu'insuffisant de se limiter à ce seul aspect. Le tournant vers l'Asie annoncé par l'administration Obama est perçu comme naturel et allant de soi mais on ignore ce qu'il signifie en pratique. Depuis 2008, le président déclare régulièrement que le monde a changé, qu'il faut améliorer les relations avec les centres de force et d'influence émergents, qu'il faut assurer le leadership par d'autres moyens, que plus personne ne tolérera une domination unilatérale, etc. Cependant, on ignore ce qu'il en est dans le sens pratique. En effet, Obama comprend bien mieux les réalités internationales du XXIème siècle mais son premier mandat n'a pas convaincu. Il n'a pas montré qu'il savait quel comportement adopter. Romney est différent, mais seulement parce qu'il estime possible de revenir aux méthodes qui ont amené les USA au triomphe historique il y a 25 ans et les ont transformés en hégémonie mondiale. Cependant, il n'a pour l'instant pas besoin de savoir comment appliquer la méthodologie de l'époque Reagan dans la deuxième décennie du XXIème siècle. Pour cette raison, on peut blâmer la Chine d'être un manipulateur monétaire ou traduire le président iranien en justice devant la Cour pénale internationale pour génocide mais la pratique politique fera, de toute façon, revenir toutes ces annonces à la réalité. La transformation de la politique chinoise de George W. Bush est éloquente en ce sens. Lui qui était très agressif envers Pékin au début de son premier mandat est devenu, à la fin du second, le président américain pratiquement le plus positif dans les relations avec la Chine. La Russie a occupé très peu de place dans ce débat sur la politique étrangère et, plus on s'approche de la présidentielle, moins on en parle. Obama a énuméré traditionnellement ses succès en termes de réduction des armements ou l'adoption des sanctions contre l'Iran. Les propos de Romney qualifiant la Russie d'ennemi géopolitique numéro 1 des USA, qui ont attiré l'attention générale, sont plutôt un cliché répandu parmi les républicains et cachent l'absence d'une position claire. Chose dont Romney n'a pas besoin – peu d'électeurs s'intéressent à ce que les candidats pensent de Moscou. On ne saura qu'après la présidentielle - et pas immédiatement - comment l'administration républicaine, si elle arrivait au pouvoir, construira sa politique russe. On se souvient une fois encore l'expérience de George W. Bush, qui n'avait d'abord pas compris pourquoi il fallait faire attention à Moscou. L'absence d'une politique réfléchie a coûté assez cher par la suite et lorsqu'en fin de compte il s'est avéré que la Russie devait être prise au sérieux, les relations s'étaient déjà dégradées jusqu'à un seuil limite. Dans l'ensemble, la partie actuelle de la campagne présidentielle, qui concerne la politique étrangère, se distingue par le fait qu'aucun des candidats n'a proposé une vision quelconque de la situation globale, une approche générale. Tout se concentre sur l'aspect pratique et apparemment, on ne veut simplement pas regarder vers l'avenir - car il est dans le brouillard le plus total. L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction http://fr.rian.ru/tribune/20121026/196433362.html
  21. Quel bilan tirer des dernières élections en Fédération de Russie? "Un autre regard sur la Russie" par Alexandre Latsa Dimanche 13 octobre des élections ont eu lieu dans 77 circonscriptions de la Fédération de Russie. Au total 4.848 scrutins divers et référendums de différents niveaux se sont tenus dans près de 27.000 bureaux de vote. Ces élections étaient attendues avec impatience par l’opposition et sans doute avec une certaine inquiétude par le pouvoir russe. Il s’agissait en effet des premières échéances électorales depuis les grandes manifestations d’opposition de l’hiver dernier, et les résultats mitigés de Russie Unie aux législatives de novembre, mais également depuis la présidentielle de mars 2012 qui a vu la tonitruante victoire de Vladimir Poutine avec 63% des suffrages au premier tour. Enfin et surtout, ces échéances étaient attendues avec beaucoup d’attention et de curiosité par les commentateurs russes et étrangers. C’était l’occasion de tester à grande échelle l’état des rapports de force entre le pouvoir et l’opposition, la côte d’amour de Russie Unie dans la population, mais également de mesurer la capacité de mobilisation et d’attrait des candidats de l’opposition anti-Poutine. Une circonscription était principalement sous le feu des projecteurs: l’élection pour le poste de maire de la ville de Khimki, une petite bourgade de 200.000 habitants, limitrophe de Moscou au nord ouest. Ancien centre de l’aérospatiale soviétique, la ville est désormais plus célèbre pour sa belle forêt et sa médiatique candidate écologiste d’opposition Evguenia Chirikova. Cette dernière souhaite en effet faire interdire un projet d’autoroute Moscou - Saint Pétersbourg, prévoyant qu’un tronçon passe notamment par la forêt de Khimki, projet d’autoroute convoité par le groupe français Vinci. Evguenia Chirikova, figure de l’opposition russe et des manifestations de contestation de l’hiver dernier contre Vladimir Poutine, se présente volontairement comme une candidate Écologiste et patriote (nationale-démocrate?) mais également pro-occidentale, comme en témoignent certaines vidéos troublantes de ses visites à l’ambassade américaine à Moscou. Malgré le très haut niveau de soutien médiatique dont la candidate a bénéficié dans la presse française, les lettres de soutien du parti écologiste français ou les invitations à Paris 16ieme rien n’y a fait: les électeurs russes ont choisi de ne lui attribuer que 20% des suffrages. En face, le candidat de Russie Unie et actuel maire Oleg Chakhov a lui recueilli 48% des voix au premier tour. Avec 3.000 observateurs pour 72 bureaux de vote, on imagine mal comment les sempiternelles accusations de fraudes pourraient désormais être prises au sérieux par qui que ce soit. Les résultats de l’élection sont du reste conformes aux prévisions des derniers sondages avant élection qui donnaient 41% à l’actuel maire et 16% à Tchirikova. Mais cette journée électorale avait un autre intérêt: l’élection des gouverneurs de région. Depuis 2004, ils étaient nommés (comme les préfets en France), mais une loi d’avril dernier a réinstauré leur élection au suffrage universel direct, il s’agissait du reste d’une des revendications des manifestants de cet hiver. Le pouvoir russe peu donc désormais dormir tranquille et remercier l’opposition. Les scores obtenus par Russie Unie sont plus que conséquents, avec respectivement 77%, 76,64%, 65%, 64,43% et 75,95% soit une moyenne de 71.8% des voix dans les régions concernées. Le parti dominant de la scène politique russe depuis 2001 conforte sa position. Le même jour des élections parlementaires locales ont également eu lieu dans 6 sujets de la fédération de Russie, élections qui ont également vu la victoire de Russie-Unie avec respectivement 50,2%, 78%, 44,9%, 53,2%, 69,7% et 70,9% soit une moyenne de 61%. A noter que si le parti communiste reste le principal parti d’opposition, c’est le parti Patriotes de Russie (parti nationaliste de gauche) qui apparaît comme la grande surprise de ce scrutin, avec 26,4% des voix aux élections parlementaires d’Ossétie du nord et 12,5% a l’élection municipale de Kaliningrad, remportée par le maire Russie Unie avec 56,84% des voix. Pour l’opposition libérale issue des manifestations de l’an dernier, la défaite de Khimki pèsera sans doute lourd dans l’avenir. De plus, l’un des leaders de cette opposition, le radical de gauche Serguey Udaltsov, vient d’être mis en examen après avoir été filmé à son insu en discussion avec des hommes d’affaires géorgiens lui proposant des financements d’oligarques russes en exil à Londres pour organiser des désordres en Russie afin de faire vaciller le pouvoir russe. A titre d’information pour les lecteurs non russophones, il aurait été question, d’après ce reportage, d’attentats terroristes à Moscou, de faire sauter des voies ferrées pour isoler des villes ou encore de la prise de pouvoir par le biais d’une révolution locale de couleur à Kaliningrad. Sans doute assez abattus par les résultats électoraux de leurs candidats, Bolotnaiens et Sakharoviens ont décidé d’élire un "Parlement fantôme" ce week-end lors d'un vote sur internet, en fait 45 membres d'un nouveau conseil de coordination de l'opposition. Moins de 200.000 personnes se sont inscrites pour cette cyber-élection qui n’a rencontré de soutien qu’à Moscou, tant il est vrai que l’idée de faire voter par Internet ne concerne pas encore (loin s’en faut) la majorité de la population russe et s’avère donc sans doute une grave erreur stratégique. L’une des figures de l’opposition, Ilya Ponamarev, l’a lui-même reconnu: "Seuls les libéraux voulaient utiliser Internet, résultat: on a fait fuir les électeurs de gauche". Sans surprise donc ces élections ont vu la victoire des tenants de l’idéologie nationale-démocrate (en la personne d’Alexeï Navalny) devant les libéraux Bykov et Kasparov. A noter la surprenante 5ième place de la starlette Bobo Ksenia Sobtchak. Des résultats qui prouvent que le qualificatif "d’Ipadshikis" ou de "Hamsters du net" est non seulement adapté a cette coalition politique mais que surtout ils s’éloignent de plus en plus des convictions politiques de la base et du peuple russe, qui lui oriente de plus en plus son vote (en dehors de Russie Unie) vers des partis politiques de gauche, étatistes et souverainistes comme viennent de le prouver les bons scores du parti communiste et l’émergence du mouvement" patriotes de Russie". Commentant le résultat des élections à Khimki, l’écrivain franco-russe Edouard Limonov (pourtant viscéralement anti-Poutine) tirait la conclusion suivante: "Cette élection a prouvé que les idées de Bolotnaia ne sont pas populaires au delà de la rocade extérieure de Moscou". Et si la génération Bolotnaia ne pouvait tout simplement pas politiquement exister ailleurs qu’à Moscou centre? L’opinion exprimee dans cet article ne coïncide pas forcement avec la position de la redaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti. Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". http://fr.rian.ru/tribune/20121024/196405012.html
  22. Pourquoi la Russie ignore le Conseil de l'Europe "Un monde changeant" par Fedor Loukianov La dernière session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) s'est accompagnée d'une sérieuse polémique entre Moscou et Strasbourg ce qui, bien sûr, n'a rien d'un scoop. Depuis 1996 et l'adhésion de la Russie au Conseil de l'Europe, les conflits s'enchaînent. Parfois, pendant la première guerre de Tchétchénie notamment, ils ont mené les différents acteurs au bord de la rupture et l'on promettait de priver la délégation russe du droit de parole - c'est arrivé une fois – voire de suspendre son statut de membre. A son tour, aux moments les plus critiques, Moscou a menacé de quitter l'Assemblée et d'emporter avec elle sa contribution financière – l'une des plus élevées des pays membres. Ces relations sont devenues une constante et les personnes - ou autres organisations - impliquées dans le processus ont appris à manœuvrer entre les bonnes prestations en public et l'entente politique en coulisses. Aujourd'hui, quelque chose a changé. Si, auparavant, la Russie continuait à prouver qu'elle faisait partie à juste titre de la principale organisation consacrée aux questions démocratiques, aujourd'hui Moscou y a perdu tout intérêt. Et il ne s'agit pas seulement de la visite annulée de Sergueï Narychkine, président de la Douma (chambre basse du parlement) ni de la réaction négative de la Russie face à un rapport présentant le respect de ses engagements: les deux événements s'inscrivent parfaitement dans le modèle actuel de ces relations. La réaction du porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, aux recommandations officielles de l'APCE, est plus inhabituelle: "Ces formulations et ces appels sont inappropriés et, évidemment, nous ne les écouterons pas". "Évidemment… nous ne les écouterons pas" – telle est la nouvelle approche de la Russie. Calme et méprisante. Auparavant, en réfutant la critique, la Russie soulignait toujours sa volonté de travailler avec le Conseil de l'Europe pour trouver des formulations acceptables et construire un règlement diplomatique. Aujourd'hui, la Russie laisse entendre qu'elle n'a plus l'intention de faire de tels efforts. Que s'est-il passé? Plusieurs processus ont coïncidé. Le Conseil de l'Europe, tout d'abord, n'est plus dans la même situation. Dans les conditions d'une crise mondiale et européenne, il ne serait pas judicieux pour lui de malmener ses donateurs, sachant que la Russie a financé 12% de l'ensemble du budget de l'organisation en 2011 - plus de 34 millions de dollars. Une somme dérisoire par rapport au prix du transfert du brésilien Hulk du FC Porto au Zenith Saint-Pétersbourg, mais qui représente beaucoup d'argent pour les organisations européennes. Notamment lorsque le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Jagland Thorbjorn, reconnaît que le CE doit se serrer la ceinture et optimiser son efficacité en raison du déficit financier. La Russie en est consciente et, étant l'un des rares pays du Conseil ayant de l'argent disponible, se sent de plus confiante dans ses relations avec le CE. Ce n'est pas un hasard si la seule mesure pratique - et non pas une recommandation -, proposant dans le rapport de faire passer la Russie dans la catégorie des pays de moindre confiance pour passer son suivi au Comité des ministres, organisme exécutif du CE, n'a pas été adoptée. Hormis l'approche purement mercantile, il existe également une cause plus générale à cette situation. Après avoir subi la transition postsoviétique, la Russie est à la recherche d'une nouvelle identité: elle testera divers extrêmes et aujourd'hui, elle s'est avant tout rapprochée du traditionalisme. Par rapport à l'Europe, qui voit la garantie de sa propre stabilité dans le rejet des dogmes habituels et une plus grande souplesse culturelle et morale, le chavirement de la Russie vers "la morale et la spiritualité", renforcé par la piété ostentatoire de l'église, ressemble à la revendication d'un modèle alternatif. Le Conseil de l'Europe a toujours exigé que la Russie respecte ses valeurs, reprochant à Moscou de faire flirter le pragmatisme et le cynisme. Le modèle politique russe s'est ainsi trouvé sous le feu des projecteurs – imparfait, transitoire, mais qui semblait aller vers la conception européenne moyenne de la démocratie. D'ailleurs, la Russie insistait précisément sur cette formulation. Aujourd'hui les rôles semblent être inversés – Strasbourg met l'accent sur la politique tandis que Moscou parle de valeurs, non pas celles qui sont habituellement prônées par le Conseil de l'Europe - mais des valeurs traditionnelles. D'autant que la tolérance européenne frise l'absurde – la ville de Wittenberg a par exemple proposé de décerner au groupe Pussy Riot le prix Luther, un geste qui a même indigné l'Eglise évangélique allemande malgré toute sa modernité. Une telle substitution de notions et leur érosion s'inscrivent tout à fait dans l'atmosphère mondiale actuelle, où la netteté des principes disparaît et tout trait s'efface. Le plus important, probablement, est que la Russie n’arrive toujours pas à surmonter la barrière mentale qu'est l'héritage des années 1990. La mémoire d'une époque pendant laquelle il fallait constamment se justifier est très profonde. Ignorer le Conseil de l'Europe et expulser du pays l'Usaid (Agence américaine pour le développement international), qui s'associe à la période de la plus grande faiblesse, serait une revanche tardive. Dans le même registre, fermer le programme Nunn-Lugar pour le recyclage des munitions, très important en période d'effondrement, mais aujourd'hui considéré comme inéquitable. La Russie n'est plus un pays émergent nécessitant d'être remis sur le droit chemin, déclarent les autorités russes. Et c'est parfaitement vrai. Mais le terme "émergent" ou "en développement" a deux significations. Politique – un pays qui surmonte le sous-développement. Et générale – celui qui se développe, qui effectue un mouvement en avant. En renonçant fièrement au premier sens, au nom du passé et de la souveraineté, le plus important est tout de même de ne pas perdre le second. L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction http://fr.rian.ru/tribune/20121011/196278093.html
  23. Les séparatistes permettront-ils à l'UE de s'élargir ? "Un monde changeant" par Fedor Loukianov Il y a cinq ans, l'Europe débattait avec ardeur de la reconnaissance du Kosovo. En Russie, on entendait alors des avertissements sinistres, alertant qu'en ouvrant la boîte de Pandore en modifiant les frontières, le monde n'aurait plus qu'à compter ses nouveaux États. Vladimir Poutine a même publiquement rappelé aux Européens leurs propres points faibles – la Flandre, le Pays basque, la Catalogne… A l'époque, cela n'était pas très opportun. Il n'allait pas venir à l'esprit des séparatistes, flamands par exemple, l'idée de se comparer aux combattants qui ont réussi à rendre souveraine leur pauvre périphérie d'ex-Yougoslavie. Aujourd'hui, la "malédiction de Poutine" paraît plus convaincante. Les autorités catalanes ont fixé à novembre un référendum consultatif sur l'indépendance de cette province espagnole. Très récemment, le premier ministre anglais et le chef de file de l'autonomie écossaise ont convenu qu'un référendum sur la souveraineté se tiendrait en Écosse dans deux ans. Évidemment, cette actualité n'a pas grand-chose à voir avec le précédent kosovar : en Europe, la crise économique est le principal catalyseur du séparatisme. La Catalogne, province la plus endettée d'Espagne et obligée de demander de l'aide à Madrid, s'est souvenue que ses problèmes financiers résultaient de la politique fiscale du gouvernement espagnol. En effet, Barcelone assure le quart du PIB espagnol tandis qu'elle récupère à peine plus de la moitié de l'argent transféré. Le premier ministre écossais, Alex Salmond, insiste également sur ce genre d'incohérences économiques. Lors d'un discours devant des entrepreneurs à Chicago, Salmond avait déjà déclaré que les petits Etats indépendants étaient aujourd'hui en position favorable grâce à leurs avantages économiques naturels tels que la souplesse, la rapidité de prise de décisions et la capacité à déterminer clairement les stratégies et les intérêts nationaux. Une affirmation discutable : il y a bien plus de petits pays que de pays prospères. L'apparition de ce genre d'argumentation est pourtant notable. Elle va à l'encontre de ce que l'on considérait jusqu'alors comme un axiome : dans le monde contemporain global, les petits n'ont aucune chance, sauf s'ils se rassemblent et unissent leurs forces. L'expérience du nouveau lauréat du prix Nobel – l'Union européenne – toujours citée comme un exemple positif d'intégration, donne de quoi tirer des conclusions contraires. Si la Grèce avait été seule et non intégrée à la construction complexe de l'UE et de la zone euro, elle serait depuis longtemps en train de sortir de la crise – difficilement et douloureusement, mais de façon claire. Quant à l'Espagne et à l'Italie, l'impossibilité de dévaluer leur monnaie les entraîne dans un entonnoir et tire un trait sur leur croissance économique... tout en contribuant au séparatisme, comme dans le cas de l'Espagne. Et la nécessité de casser la tirelire pour un fonds de soutien commun rend furieux les pays à la traîne, qui ont déjà beaucoup de mal à s'en sortir. En fait, sur fond de chaos mondial croissant, la valeur d'une politique autonome s'avère plus grande qu'on ne le pensait. Beaucoup envient les Etats du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Amérique du Sud) – quels que soient leurs problèmes : ils sont souverains à part entière et décident librement de leur sort. Auparavant, dans les conditions d'une politique de bloc stable, on pouvait faire un choix et adhérer au système d'un autre, se placer derrière le leader et se sentir en toute sécurité. Non seulement du point de vue militaire et politique, mais également économique. Désormais, les leaders eux-mêmes, qui tentent de s'adapter à un contexte toujours plus mouvant, sont tiraillés à droite et à gauche et entraînent ceux qui les suivent. Ceux qui en sont moins dépendants se retrouvent en position avantageuse. Par exemple, la République tchèque - qui se trouve en dehors de la zone euro - regarde avec un sourire en coin la Slovaquie voisine, qui y a adhéré et doit aujourd'hui cotiser pour aider la Grèce. Bien sûr, les arguments des séparatistes sont toujours réfutés avec autant de conviction par les unionistes, qui estiment que le préjudice de la division dépasserait tout profit imaginable. Par conséquent, les résultats des référendums pourraient ne pas tourner à l'avantage des partisans de la séparation. Toutefois, l'économie catalyse les sentiments mais n'en crée pas. Il est clair que les questions d'identité et le potentiel séparatiste ont toujours existé en Catalogne et en Écosse. Dans l'ensemble, les processus qui s'enclenchent dans le monde dans cette deuxième décennie du XXIème siècle attirent de plus en plus l'attention sur le thème de l'autodétermination. Qu'est-ce que le printemps arabe? Quelle sera la base de restructuration des Etats arabes en reconstruction ? Nationaliste - avec l'intégration d'une certaine part des droits des minorités - ou religieuse, c'est-à-dire supranationale ? On pense naturellement à la seconde alternative en raison de l'islamisation de la vie politique dans tous les pays qui ont vécu le changement de gouvernement. Plus encore, en raison de la mise en avant, dans chacun d'eux, d'un segment plus radical orienté sur les principes panislamiques. On pourrait plutôt s'attendre à un mélange de ces approches mais tout dépendra de leur proportion dans chaque cas concret. Aussi étrange que cela puise paraître, Israël, une nation basée sur l'identité religieuse, ne s'est pas beaucoup éloignée de ce contexte. Même si, pour l'instant, l'indépendance de l'Écosse et de la Catalogne ne sont pas à l'ordre du jour, le débat est allé très loin. Les avocats n'arrivent pas à s'entendre pour savoir si les nouveaux États devraient à nouveau adhérer à l'UE et à l'Otan ou si leur statut actuel de membre en tant que région serait suffisant. Un groupe spécial d'experts a été créé en Écosse pour analyser l'armée locale et pour déterminer qui assurera la sécurité militaire après le départ éventuel des Anglais. Étant donné que la majorité estime qu'il faudra y adhérer de nouveau, cela fait au moins une bonne nouvelle. L'Union européenne et l'Otan pourront dire que leur expansion se poursuit. L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction http://fr.rian.ru/tribune/20121018/196339257.html
  24. Des « Kalach » pour les Français ? "Guerre et Paix" par Jean-Dominique Merchet Il y a exactement deux cents ans, la Grande Armée de Napoléon entamait, le 18 octobre 1812, son long calvaire qui resterait dans les mémoires sous le nom de « Retraite de Russie ». L’infanterie française était alors équipée d’une arme formidable, due à un ingénieur militaire de génie, Jean-Baptiste de Gribeauval. Son fusil modèle 1777 restera en service pendant près d’un demi-siècle : produit à deux millions d’exemplaires, il fut l’arme des guerres de la Révolution et de l’Empire. Depuis l’apparition des armes à feu à la Renaissance, la France produisait évidemment les arquebuses, mousquets et fusils qui équipaient ses troupes. Mais, aujourd’hui, cette histoire s’achève. Alors que la Russie célèbre cette année le soixantième-cinquième anniversaire d’une arme devenue mythique, l’AK-47 Kalachnikov, les Français ignorent dans leur immense majorité que leur pays a renoncé à produire des fusils de guerre. Adieu Chassepot, Lebel, Mas et Famas. Sic transit gloria mundi… Un officier général nous l’expliquait récemment : «La commande de l’AIF, l’Arme Individuelle du Futur, a été repoussée à 2014, mais il est certain qu’elle ne sera pas française, puisqu’il n’existe plus d’usines pour la concevoir et la produire». La France a beau s’être doté d’un Ministère du redressement productif, il n’étend pas son empire jusque-là. Sauf coup de théâtre, le prochain fusil d’assaut (calibre 5,56mm) de l’armée française sera donc européen : allemand (Heckler & Koch), belge (FN Herstal) ou italien (Beretta). Les militaires ne souhaitent pas élargir leur appel d’offres au-delà de l’Union européenne afin de garantir leur approvisionnement en cas de guerre. C’est notamment vrai pour les munitions – dont l’armée de terre consomme plus de 30 millions par an. Dès aujourd’hui, elles sont toutes importées, ce qui ne va pas sans quelques déboires. Un lot défectueux, provenant d’un fabriquant aux Emirats arabes unis (un grand allié de la France, pourtant) a provoqué en 2008-09 de nombreux incidents de tirs et même quelques blessés… Quel contraste avec la Russie! Alors qu’en 1812, ses usines de Toula peinaient à équiper l’infanterie de ligne et les chasseurs, en dépit des efforts du ministre de la guerre Alexandre Araktécheïv, deux siècles plus tard, elle peut s’enorgueillir de produire le fusil d’assaut le plus célèbre du monde : la Kalashnikov. Il en a été tellement fabriqué dans le monde entier – souvent en contrefaçon - qu’on ignore le nombre exact, sans doute une centaine de millions ! Ce qui en fait, assurément, le plus grand succès de l’histoire de l’industrie militaire. J’avais eu la chance de rencontrer son inventeur, Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov, lors de la parution en 2003 de ses Mémoires en France («Ma vie en rafales», avec Elena Joly, éditions du Seuil). Le 10 novembre prochain, monsieur Kalachnikov fêtera son 93ème anniversaire, alors que son fusil d’assaut, l’Avtomat Kalashnikova, modèle 1947 (AK-47) est, à 65 ans, encore bien loin de l’âge de la retraite! Né dans l’Altaï, ce fils de koulak (paysan « riche », selon les communistes), passionné de mécanique, fut blessé dans un combat de chars en octobre 1941. Renvoyé à l’arrière, il ne peut que constater la supériorité de l'armement allemand. C'est alors que germe l'idée qui va dominer sa vie : doter l'armée russe d'un pistolet-mitrailleur. «J'étais l'esclave d'une seule pensée, une seule passion me consumait», raconte-t-il en citant Lermontov. Il bricole une arme automatique avec les moyens du bord, ce qui lui vaut des ennuis avec la police, avant d’être envoyé à l’Université pour se perfectionner. Durant toute la guerre, aucun de ses prototypes n’est retenu. Avec sa crosse en bois et son chargeur recourbé, un modèle de 1942, exposé au Musée de l’artillerie de saint-Petersbourg, fait pourtant figure d’ancêtre d’une longue et prolifique lignée… En 1947, c’est le succès : son arme est retenue par les autorités. Ce que Mikhaïl Timofeïevitch n'aime pas raconter, c'est que l'AK-47 s'inspire du meilleur fusil d'assaut de la Seconde Guerre mondiale, le Sturmgewehr 44 allemand. La grande innovation russe, c'est de l'avoir rendu plus simple, plus solide, plus rustique. Une arme de paysans conçue par un ouvrier, facile à entretenir et qui ne craint pas les chocs. Etonnant retour de choses, c’est aujourd’hui une société allemande, Schmeisser Gmbh, qui commercialise les versions les plus modernes de la Kalachnikov. Comme la Molot Vepr-12, utilisée par les forces d’intervention de pays membres de l’Otan... Ainsi, les policiers français du RAID sont équipés d’une lointaine descendante de l’AK-47. De là à imaginer les armées françaises bientôt armées de « Kalach », il y a un pas… encore trop bien trop grand à franchir. Et pourtant, la Russie s’intéresse de près aux matériels militaires français. Sa marine va, on le sait, s’équiper de quatre porte-hélicoptères d’assaut de la classe Mistral. Plus récemment, des officiers russes sont venus en France pour essayer le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) de Nexter et sont repartis assez impressionnés en particulier par sa vitesse. L’équipement intégré du fantassin (Félin) a également retenu toute leur attention. Des contrats ? On en est loin, mais quelque chose bouge. Car, de part et d’autre, il y a sans doute des choses à apprendre. L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction. http://fr.rian.ru/tribune/20121015/196316422.html
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