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Todd Akin, une épine dans le pied de Mitt Romney :

Todd Akin, 65 ans, est le nouveau visage de la rébellion de la base conservatrice du Parti républicain. Un visage qui embarrasse Mitt Romney, déjà bien occupé à faire le grand écart entre les revendications extrêmes des Tea Party et des chrétiens conservateurs, et les humeurs plus modérées des indépendants qu'il va devoir aller chercher au centre un à un, s'il veut avoir une chance de battre Barack Obama.

Malgré le formidable scandale qu'il avait déclenché au mois d'août - en justifiant son opposition totale à toute forme d'avortement même en cas de viol ou d'inceste, au motif que les femmes vraiment violées auraient instinctivement le pouvoir de prévenir leur grossesse -, ce représentant du Missouri a en effet décidé mardi de ne pas se retirer de la course sénatoriale cruciale dans laquelle il est engagé contre la démocrate sortante Claire McCaskill. Une décision en forme de pied de nez à l'establishment du parti de l'Éléphant et à Romney lui-même, qui l'avaient pressé de jeter l'éponge.

Le rebelle du Missouri, un ancien ingénieur militaire violemment anti-État, qui prône l'éducation à la maison, «n'aime pas» le système de sécurité sociale américain, défend le port d'armes en toute circonstance et considère les prêts d'État aux étudiants «comme un cancer», espère aujourd'hui compenser ce tir de barrage en mobilisant la nébuleuse chrétienne conservatrice en sa faveur.

Plusieurs groupes chrétiens, comme le Fonds sénatorial des conservateurs que dirige le faiseur de roi Tea Party Jim DeMint, semblent tentés de sauver «le soldat Akin».

Akin est aujourd'hui au coude-à-coude avec son adversaire démocrate. L'affaire promet donc d'être suivie de très près dans le Grand Old Party (GOP). Car si Akin devait être gagnant au Sénat et Romney perdre la présidentielle, l'affaire ferait le jeu des radicaux du Parti républicain, persuadés qu'il faut en finir avec les «mous» comme Romney et McCain. Pour aller chercher plus à droite les candidats présidentiels conservateurs.

http://www.lefigaro.fr/international/2012/09/26/01003-20120926ARTFIG00736-akin-une-epine-dans-le-pied-de-romney.php 

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La vraie grande nouveauté, outre l'organisation de ces choses, est l'échelle, et surtout la disproportion d'échelle entre les moyens des camps dans ces domaines. Un des deux camps a les moyens de littéralement noyer l'autre, d'occuper le terrain de façon écrasante, d'user d'un effet quantité complètement hors de proportion.

Etes vous sur qu'il en est ainsi? j'ai un doute mais je ne vais pas me risquer a vous contredire, tellement vos connaissances sur le systeme politique americain sont vastes.

Je pense cependant que les super-pacs et tout l'argent qu'ils apportent peuvent faire la difference quand on a 2 candidats au coude a coude. Ils ne peuvent pas faire elire un candidat qui est mauvais face a un autre qui est bon. Les campagnes blitz des freres koch et autres, on les attend toujours, et on est a une quarantaine de jours des élections.

Lors de la convention democrate, obama a dans son discours, dit sous forme d'avertissement aux républicains: la derniere fois j'etais le candidat obama, cette fois je suis le president candidat obama. Sous entendu, vous n'allez pas cette fois ci faire n'importe quoi avec moi. Et de fait, ce n'est plus le obama qu'on avait eu il y a 4 ans, cette fois c'est lui qui attaque le plus, qui fait le plus de messages publicitaires négatifs. Je crois qu'il faut enlever cette image qui veut que les democrates soient des enfants de coeur qui attendent passivement que les republicains leur fassent toutes sortes de mauvaises choses.

Les républicains sont en colère et ils aiment le montrer car ils estiment que le président actuel est en train de changer leur pays d'une façon trop profonde qui va a l'encontre de leurs idées.

Avant hier un journaliste disait a rachel maddow sur msnbc que ces gens (républicains) considèrent qu'ils sont possesseurs d'une sorte de pouvoir presque surnaturel qui leur donne a eux seuls le droit de décider dans quelle direction le pays doit évoluer, qu'avec leur argent ils sont les seuls qui méritent ce pays, les seuls qui créent des jobs, etc... Maintenant qu'ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas tout malgré leur pouvoir surnaturel et leur argent ils sont en colère. Très en colère. Les démocrates de leur cote n'ont aucune raison d'être en colère, mais ils rendent coup pour coup ou presque, et du moment que leur agenda est en marche et qu'ils ont des raisons de croire qu'ils vont garder la maison blanche pour 4 ans encore, ils peuvent se permettre de laisser passer certaines petites choses qui ne vont pas changer l'issue des élections.

Dans l'Ohio, état qui a toujours vote pour le président élu dans les 12 dernières élections présidentielle, l'organisation électorale locale des démocrates est aujourd'hui encore supérieure a celle des républicains. Ces derniers ont beaucoup amélioré leur dispositif par rapport a 2008, sans cependant dépasser les démocrates a ce jour. C'est sur qu'ils vont encore augmenter leur dispositif, maintenant que les sondages montrent une différence de 10 points en faveur de obama. Donc les freres koch et leur argent, on les attend toujours, et comme je l'ai dit plus haut, il ne reste pas beaucoup de temps.

Pour convaincre des Swing voters (surtout la frange des indécis qui ne seront en fait jamais réellement "décis" ) somme toute pas si nombreux et extrêmement bien ciblés et reconnus (aux USA, c'est un secteur infiniment plus développé qu'en France ce ciblage, et peu contraint dans ses moyens), démobiliser, limiter ici et là la participation de populations à forte probabilité de vote démocrate, attaquer tous azimuths.... Le différentiel est pas forcément si énorme. Sachant que la compensation est faible, il l'est encore moins: les démocrates ont infiniment moins de moyens, ont perdu le facteur de mobilisation/enthousiasme exceptionnel de 2008 et surtout, le débat contradictoire est très très faible aux USA. Imaginez qu'il n'y aura que peu de confrontation directe entre les candidats (le reste, c'est du marketing) et que ces débats seront hyper encadrés et formatés (les 2 partis négocient âprement des règles de débats hallucinatoirement aseptisantes); or, c'est vraiment dans ce type de configurations que le différentiel d'argent disparaît, que les candidats peuvent se voir mettre le nez dans leurs propres merdes, sans compensation du marketing.

Je crois vraiment que vous devriez revisiter vos sources quand vous affirmez que cette année les républicains ont infiniment plus de moyens que les démocrates. Je ne crois pas que les freres koch et autres milliardaires vont mettre la totalite de leur fortune sur cette élection, surtout quand ils voient clairement que c'est très mal parti pour leur candidat.

Quand aux débats, j'ai regarde plusieurs debats aux USA, et j'ai regarde le débat entre hollande et sarkozi, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait plus de confrontation dans le debat français. Aux USA les questions sont choisies par le journaliste qui dirige le débat, et croyez moi ils font tout pour que les candidats puissent débattre, bien qu'ils n'y arrivent pas toujours, voir le cas de mac cain en 2008 qui refusait obstinement de repondre directement a obama et meme de regarder obama dans les yeux. Les journalistes americains ne sont pas tous mediocres et ils savent ce que c'est un débat. A ma connaissance les états majors des partis négocient la forme, pas le contenus des débats, tout comme cela se passe en France et dans beaucoup d'autres démocraties qui ont adopte ce système de débat télévisé qui est du reste est né aux USA.

Ces cliches qui veulent que aux USA on peut tout avec l'argent sont faux. On y peut beaucoup de choses avec l'argent, pas tout. Il y a un peu moins de 4 ans nous avons eu un jeune homme de moins de 50 ans, métis, avec une femme noire (100% noire), qui venait a peine de terminer de payer l'argent qu'il avait emprunte pour les études universitaires, qui venait de s'acheter sa première maison grâce a la vente de son livre biographique, une mère qui venait de mourir de cancer, une grand-mere qui vivait dans un petit appartement a Hawaii, un père kenyan mort depuis longtemps, un compte en banque qui n'atteignait certainement pas 1 million de dollars, une voiture tellement rouillée que son épouse assise a la place passager pouvait voir le macadam défiler sous ses pieds. Donc rien a voir avec un kennedy ou un bush ou un romney. Ce jeune homme est maintenant "commander in chief" de la plus puissante armée de l'histoire. Admettez qu'il n'y a pas beaucoup de pays ou une telle histoire est possible.

Tous les freres koch du monde et autres milliardaires n'ont pas pu s'opposer a l'élection de barack obama, tout comme je suis convaincu, et les sondages le montrent largement, ils ne pourront s'y opposer cette fois malgre la presence de leurs super-pacs. La seule option qui leur restera c'est l'assassinat avant les élections car avec biden ou un autre candidat ils auront plus de chance de gagner en utilisant leurs moyens financiers énormes.

Peut être que dans le futur ces pouvoirs de l'argent réussiront a contrôler complètement les résultats des élections présidentielles américaines, mais ce n'est certainement pas le cas aujourd'hui.

Ce qui m'inquiete le plus personnellement, c'est que meme la court supreme s'est mis dans ces luttes partisanes, elle qui est censée être composée de sages qui ne décident que dans l'intérêt superieur du pays.

Aux USA les querelles politiques et autres se terminent souvent au tribunal, et si la cour suprême ne joue pas bien son rôle, alors il y a du souci a se faire. La cour suprême actuelle a fait elire bush en 2000, ils ont permis que les entreprises et individus puissent dépenser sans limite en publicite pour influencer la politique, ils ont voulu faire annuler la reforme de la santé de obama, qui n'a ete sauvé que quand le president de la cour suprême (un républicain) a eu des scrupules au dernier moment et a voulu préserver un bon ''legacy'' (je ne trouve pas le mot en français) pour la cour qu'il dirige, ce qui lui a valu une réprobation unanime des autres 4 juges et des politiciens républicains, et des insultes du cote des commentateurs comme rush limbaugh et glen beck.

Mais même ici tout n'est pas encore perdu, vu qu'il n'est pas impossible qu'un des juges républicains meure ou se retire dans les 4 prochaines annees et que obama, s'il est élu, le remplace par un démocrate, ce qui va faire qu'on aura une majorité 5/4 en faveur des démocrates.

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Je crois vraiment que vous devriez revisiter vos sources quand vous affirmez que cette année les républicains ont infiniment plus de moyens que les démocrates. Je ne crois pas que les freres koch et autres milliardaires vont mettre la totalite de leur fortune sur cette élection, surtout quand ils voient clairement que c'est très mal parti pour leur candidat.

Les SUperPACS dont je parle ont déjà passé la barre des 800 millions (dont autour de 400 pour les frères Koch qui "pèsent" 40-50 milliards et ont déjà beaucoup claqué pour les cycles électoraux des 3-4 dernières années): que les 2 frangins aient frimé en disant qu'ils doubleraient leur mise avant la fin de l'élection ou non, c'est à voir, mais l'argent déjà rassemblé dans les PACs et autres est un fait établi (c'est chiffré, même si pour la première fois, les donneurs des PACs eux-mêmes sont anonymes), à ajouter aux campagnes des candidats proprement dits (et à celles des autres candidats vu qu'une élection américaine, c'est beaucoup de postes à pourvoir en même temps :lol:). Les PACs en tant qu'organisations sont "indépendants" des campagnes :rolleyes:, cad, ce sont des organismes en eux-mêmes avec leur centre de coordination et leurs méthodes; vu que le 2ème SuperPAC républicain est celui de Karl Rove (l'ex spin doctor de Bush Jr, le mec qui a révélé l'identité d'une agente de la CIA et dont l'éthique ferait rougir de honte même un politicien professionnel), on peut imaginer les "choix" et "stratégies".

Quand aux débats, j'ai regarde plusieurs debats aux USA, et j'ai regarde le débat entre hollande et sarkozi, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait plus de confrontation dans le debat français

Non, c'est de pire en pire aussi ici :lol:; l'Amérique donne le ton des démocraties qui suivent la mode.

Aux USA les questions sont choisies par le journaliste qui dirige le débat, et croyez moi ils font tout pour que les candidats puissent débattre, bien qu'ils n'y arrivent pas toujours

Bouef, j'ai pas été remué par l'intensité du professionalisme, la violence de la conscience professionnelle (qui veut qu'un journalisme établisse l'agenda) ou la persistance dans l'usage du droit de suite (pour exiger qu'un politique réponde à la question posée). Le problème est que si le journaliste veut présenter, il doit de fait accepter les conditions, domaines et questions négociés avant par les campagnes des candidats (qui elles-mêmes négocient âprement entre elles les conditions du débat). Il faut se souvenir de l'élection de Schwartzie en Californie: il n'a fait que du publi-reportage, des meetings "sur commande" en terrain ami et des interviews préprogrammées. A aucun moment il n'a été confronté à une réalité avec effet retour.

Ces cliches qui veulent que aux USA on peut tout avec l'argent sont faux. On y peut beaucoup de choses avec l'argent, pas tout

J'ai pas dit tout; je signale juste que l'on assiste depuis l'épisode Citizens United à une explosion du déséquilibre sur le fric et à l'ingérence directe et organisée de quelques milliardaires très engagés (et/ou intéressés comme Sheldon Adelson qui a l'air d'y jouer une bonne part de sa chemise), et quand je dis déséquilibre, je parle d'un rapport global de 4 pour 1. Les démocrates semblent de leur côté avoir une moyenne de 2 militants actifs pour le même prix qu'un militant actif républicain, ce qui tempère la capacité de combat "au sol" :lol:. Mais après ça, je constate aussi les autres élections, où des gouverneurs, représentants et sénateurs se sont trouvés élus contre les statistiques initiales (parfois très déséquilibrées) grâce au fric (de nombreux cas ont vu le démocrate dépenser 15 à 20 fois moins que son adversaire et se faire rétamer alors qu'il était largement en tête initialement: des montants absolument jamais vus ont été dépensés pour des élections locales).

C'est pas que le fric, c'est aussi son usage terriblement professionnel et systématique dans des organisations extrêmement pointues (avoir beaucoup permet d'organiser à l'année, de mobiliser en permanence, d'avoir des équipes durables, de relancer régulièrement) qui sont en place depuis 3-4 ans; et cette dépense s'ajoute au "groundwork" de la base conservatrice très organisée et mobilisée qui représente mine de rien beaucoup d'heures de travail et de présence.

Faut pas oublier tout ce que cette capacité travail militant, professionnel et idéologique, a déjà fait, par exemple l'élection d'un paquet de candidats "Tea Party" (pas vraiment avec l'aval du parti républicain) dont peu, sinon pas un, devraient, dans un monde un peu sain, être pris au sérieux dans un talk show sur la cuisine contemporaine, et évidemment moins encore dans la politique d'un pays. Et pourtant....

Et cette masse de militantisme s'ajoute aux autres facteurs que j'ai décrit: systématisme et échelle du rognage des possibilités de vote pour une partie de l'électorat démocrate, actions contre les syndicats (et si les syndicats morflent, le parti démocrate s'effondre), l'impact de la "bulle" médiatique américaine (avec Fox en figure de proue), lamultiplication des fausses "parties neutres" (instituts d'études "indépendants", comités "citoyens" divers....) dans des polémiques nationales ou locales qui occupent le terrain, dictent le ton du débat général, forcent à réagir....

Aucun de ces facteurs seul n'est le plus souvent si déterminant que cela: mais ils s'accumulent. Et pour bouger 5-6% des votes (je dis bien des votes, pas 5-6% de l'électorat), surtout en jouant la dépense maxi dans les 2-3 dernières semaines (l'effet de court terme sur les indécis et les moyennement motivés pour voter), il en faut pas forcément plus. Surtout en ajoutant le facteur "moins" d'un candidat Obama qui a aussi l'usure naturelle du pouvoir à se traîner: il n'a pas l'effet d'entraînement, la "fraîcheur" de sa candidature précédente. C'est un facteur souvent évoqué: il y a des déçus d'Obama. La question n'est pas tant de ceux qui, déçus, voteront républicains ce coup ci (ça fait peu de monde), mais ceux qui ne voteront pas. La participation américaine à la dernière élection était exceptionnelle pour ce pays, et elle risque de ne pas se renouveler ce coup ci, ce sur quoi comptent et agissent les républicains. Si 70-80% des Américains votaient de façon stable aux élections, les Républicains tels qu'ils sont actuellement perdraient quasiment toutes les élections. Si l'Amérique revient autour des habituels 50% de votants, on est en face des électorats hardcore des 2 camps (encore à peu près équivalents), et d'un très petit nombre, toute proportions gardées, d'indécis et "indépendants". Et ça, c'est gagnable par un usage intelligent d'une masse de fric conséquente.

Et je crois comme beaucoup de commentateurs politiques américains qu'on se rend encore peu compte à quel point l'arrêt Citizens United est un game changer. Pour obtenir l'effet de masse qu'ils ont, les démocrates ont beaucoup plus de mal que les républicains: rassembler et garder organisés des masses de citoyens à l'échelle d'un pays comme les USA, c'est pas facile et c'est pas donné, et les républicains ont depuis longtemps pu compter sur des organisations permanentes plus durables comme les communautés religieuses, et des individualités fortunées (surtout au niveau local), soit des groupes permanents avec des organisateurs peu nombreux mais à grand impact. Les démocrates, et ce fut leur force après les années 30, ont compté sur les syndicats d'un côté, et les "political machines" de l'autre: mais là c'est beaucoup de monde pour en rassembler (ou garder l'organisation vivante entre 2 élections) des multitudes, en rassemblant des fonds venant de millions de donations et de beaucoup d'intérêts divergents et locaux, ce qui a historiquement et logiquement eu pour effet d'impliquer beaucoup plus d'intérêts et visions contradictoires, et beaucoup plus de tractations douteuses et d'affaires de corruption de petite et moyenne échelle. Aujourd'hui, les syndicats ont perdu beaucoup de leurs effectifs et de leur puissance pour beaucoup de raisons (évolution économique, changement de mentalités, quelques casseroles, mais aussi contestation du "collective bargaining" par la droite), et sont maintenant attaqués directement. Mais surtout, les "political machines" n'existent plus: trop de saletés à leur actif. Il ne reste plus que celle de Chicago (qui traîne une réputation dégueulasse et très justifiée), dont vient Obama, qui est la big money machine du parti démocrate.

Le parti démocrate a besoin de se trouver une nouvelle base d'organisation et de financement dont une part seulement peut reposer sur un renouvellement du syndicalisme: ils sont toujours confrontés au même avantage des républicains qui repose sur des organisations de fait bénévoles et permanentes qui accomplisse beaucoup de travail de militantisme et de collecte (et là la défiscalisation des organisations religieuses offre un avantage terrible) à l'échelle du pays, et sur des financements importants venant d'un nombre réduit d'individus, là où les démocrates ont toujours du organiser et mobiliser ponctuellement beaucoup, vraiment beaucoup plus de monde pour rassembler des sommes équivalentes et une capacité de "travail au sol" suffisante (pour caricaturer, le militant démocrate est historiquement un bénévole qui travaille et se mobilise pendant le temps d'une campagne là où le GOP peut compter sur un certain effectif de retraités des communautés religieuses pour bosser à l'année).

Et c'est là que Citizens United intervient: la capacité permanente républicaine devient gigantesque, les moyens d'embaucher des professionnels, même à l'année, soit directement soit surtout au service d'organisations diverses (fondations, "charities", instituts de "recherche"....), deviennent massifs, et le tout peut se faire via quelques intervenants fondamentaux et une collecte passant par un nombre réduit de personnes riches ou très riches qui donnent vite une capacité importante d'action. Et Citizens United, c'est plus l'ancien jeu des grandes entreprises qui donnent aux deux partis pour assurer, en favorisant plus ou moins les républicains (jeu qui se vérifie encore aujourd'hui quand on regarde le financement des 2 campagnes proprement dites, donc sans les PACs et superPACs): là, ce sont des financements massifs venant d'un nombre somme toute réduit d'individus très riches dans une Amérique qui a connu 30 ans de concentration extrême de la richesse nationale. Peu de monde à voir pour trouver beaucoup de fric, des gens convaincus d'avance, des organisations permanentes, et rien d'équivalent en face.

C'est pas tout de fondamentalement représenter tout ou partie des aspirations et indignations de la majorité du pays ou même de la majorité de l'électorat qui compte voter; il faut encore pouvoir mobiliser, organiser, agir de façon coordonnée, influer sur la perception publique.... Et pour ça, le fric est irremplaçable. 

Rappelons que ces franges conservatrices "ultra", religieuses surtout, représentent au final peut-être un maximum de 25% de l'électorat votant (soit une part nettement plus réduite de l'électorat dans l'absolu, et une encore plus réduite de la population), et donc une minorité du vote républicain. Pourtant depuis les années 80, ce sont eux qui donnent le ton et contraignent le GOP à sans arrêt s'enferrer un peu plus vers la droite. Et ce sont eux qui ont de même influé sur le "ton" du débat public américain (surtout à la télévision, plus caricaturale que les autres médias à cet égard) en le faisant glisser vers la droite et un nouvel "équilibre" (souvent artificiel) qui ne reflète pas vraiment la population mais donne quand même le ton en biaisant la perception. Dans un contexte de médias qui ont évolué vers plus d'asservissement au sensationalisme, au relativisme artificiel pour racler large, à la soumission aux annonceurs et partenaires de leur maison mère, ça commence à faire beaucoup de domaines où le fric peut compter soit directement soit parce que la capacité à rééquilibrer les conséquences de son usage offensif (ton, campagnes, désinformation, publicités....) a baissé. Ce sont des choses qui se mesurent dans beaucoup de cas, par exemple l'étude de l'impact des campagnes de pub, surtout les négatives: on mesure l'efficacité des messages aussi bien, surtout que l'impact suivant la quantité de spots diffusés. Alors encore une fois, ce n'est pas un déterminant absolu, mais ça marche quand même beaucoup: il y a une proportionnalité vérifiée. 

Ce jeune homme est maintenant "commander in chief" de la plus puissante armée de l'histoire. Admettez qu'il n'y a pas beaucoup de pays ou une telle histoire est possible.

Georges Pompidou venait d'une famille de tout petits agriculteurs sans culture et il est devenu un riche financier et président de la république, et avant lui, d'autres présidents et présidents du conseil avaient aussi mené une barque au long cours. Evidemment et heureusement, il y a encore des "underdogs" et des histoires de cendrillon, mais si on suit aux USA les élections à la Chambre, au Sénat et aux gouvernorats, plus les élections aux Parlements d'Etats et en général celles de juges, on a une population étudiable. Et dans la durée, même en ne prenant que les derniers cycles électoraux, la tendance dominante, et ce de façon globalement écrasante, est que le fric gagne, et que Citizens United induit un déséquilibre terrible, réellement terrible et très difficile à surmonter encore plus à l'échelle d'élections d'Etat qu'à l'échelon national qui a d'autres logiques à l'oeuvre. Quand on voit des courses à l'élection d'un sénateur ou d'un gouverneur où un camp dépense 2 à 4 millions et l'autre 15 à 25 (en bénéficiant en plus d'organisations permanentes d'échelon national, précisément autorisées par la disponibilité du fric), on voit tout de suite qui peu même simplement exister et être connu dans l'intégralité de l'Etat concerné, qui peut innonder les espaces publicitaires des télés locales et occuper le terrain....

Alors Obama a et gardera sans doute le vent en poupe, pour ce qui concerne la présidentielle; mais aura t-il une majorité? Une viable? Ce sont autant d'élections dans chaque Etat. Et surtout, quid de l'après-Obama? C'est sur ça que mon propos s'applique et que je signale la puissance que donne le fric et ses succédanés: dans l'ensemble et dans la durée, le fric tend à gagner, surtout quand le déséquilibre en la matière est grand. On ne peut pas trouver des super personnalités à tous les coups, et surtout, on ne peut pas en trouver de cet acabit pour tous les postes à pourvoir dans une élection générale, ni compter trouver le même enthousiasme à chaque fois et en chaque lieu. Un cas particulier, ou quelques-uns, ne font pas une tendance, et on ne peut compter dessus à l'avance (ça revient à faire sa stratégie en tablant sur le facteur miracle comme un acquis).

m'inquiete le plus personnellement, c'est que meme la court supreme s'est mis dans ces luttes partisanes, elle qui est censée être composée de sages qui ne décident que dans l'intérêt superieur du pays

Ben vu l'évolution des nominations et la durée en place des juges.... L'affaire Citizens United a déjà été puante à cet égard vu que 2 des juges avaient reçu des financements répétés des frères Koch.

ils ont permis que les entreprises et individus puissent dépenser sans limite en publicite pour influencer la politique

Ben faut savoir, je croyais que selon toi, ça ne comptait pas tant que ça ;).

et des insultes du cote des commentateurs comme rush limbaugh et glen beck.

C'est là qu'on trouve de l'espoir: Le limogeage de Glenn Beck laisse espérer que des choses peuvent encore arriver :lol:. Je suis encore écroulé de rire quand je regarde Jon Stewart imiter une émission de Glenn Beck pour démontrer un point de vue opposé :lol:.

le remplace par un démocrate, ce qui va faire qu'on aura une majorité 5/4 en faveur des démocrates.

Même là, j'ai un problème: les républicains font tout pour faire passer des conservateurs durs, et même des militants plus ou moins "achetés" par ceux qui financent leur campagne, là où les démocrates, depuis 20 ans, n'ont fait passer que des modérés. Ils n'essaient même plus de faire passer un "liberal", reflétant ainsi leur timidité mais surtout l'évolution du faux équilibre du débat public, avec un parti démocrate aujourd'hui de fait un parti centriste (avec une frange de gauche) qu'on pourrait par bien des aspects trouver au centre droit, et un parti républicain de plus en plus dominé par divers types de droites dures et d'extrêmes droites, étouffant ses propres modérés. Or, le gouvernement, surtout aux USA, se fait toujours au centre, là où les modérés des 2 camps (historiquement dominants aux USA) peuvent se parler et s'entendre: "governing" aux USA a toujours été l'activité de rédaction commune de lois issues d'un compromis viable et accepté durablement par ce "marais" des modérés qui tous se connaissaient bien et faisaient partie des mêmes cercles. Une journaliste américaine née dans ce milieu disait qu'aujourd'hui, dans la vie sociale de Washington, cela n'existait plus: les garden paries et soirées, les cercles sociaux et dîners en villes étaient exclusifs. Les républicains et démocrates dans leur très grande majorité ne se fréquentent plus socialement et vivent en vase clos avec leurs copains du même avis qu'eux et leurs lobbyistes. C'est peut-être ça le plus inquiétant.

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Après une recherche très rapide, des données sur les dépenses des superPACs (Federal Election Commission): http://graphics.latimes.com/2012-election-outside-spending/

On approche des 200 millions dépensés, tournant dans les 70-30 pour romney. Attention, cela ne compte pas les fonds en propre des partis (les superPACs étant dit "indépendants").

Quand j'aurai le temps, je chercherai des sources sur l'argent récolté. Si tu pouvais donner tes sources Tancrède, ça me ferait gagner du temps.  =)

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Attention aux définitions. Il y a le fric des campagnes proprement dites (donations individuelles et groupes de donations, le "bundling"), les PACs et les organisations type "501c" ou "527" (quoique les PACs ressortent aussi techniquement de cette dernière catégorie), ainsi que des donations directes des partis (échelon local, d'Etat ou fédéral). Les PACs sont de 4 types: connected PACs, non-connected PACs, leadership PACs et SuperPACs. Bien que théoriquement indépendants, ils servent à contourner les limitations et plafonds, à offrir un autre "angle" moins directement connecté officiellement à une campagne, à opacifier l'origine d'un message.... Pour les achats d'espace publicitaires notamment (surtout pour les campagnes dites "négatives"), ils servent beaucoup à diffuser des séries de messages en quantités hallucinantes, offrant une monopolisation de l'espace médiatique, ce que Nancy Pelosi a qualifié cette semaine de "sucking the air out of the airwaves".

Mes "sources" courantes (j'en ai des plus occasionnelles et institutionnelles quand je prends le temps): le Center for Responsive Politics (et sa base de donnée Opensecrets.org), le journal Politico (plutôt républicain), MSNBC, le NY Times.

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Les SUperPACS dont je parle ont déjà passé la barre des 800 millions (dont autour de 400 pour les frères Koch qui "pèsent" 40-50 milliards et ont déjà beaucoup claqué pour les cycles électoraux des 3-4 dernières années): que les 2 frangins aient frimé en disant qu'ils doubleraient leur mise avant la fin de l'élection ou non, c'est à voir, mais l'argent déjà rassemblé dans les PACs et autres est un fait établi (c'est chiffré, même si pour la première fois, les donneurs des PACs eux-mêmes sont anonymes), à ajouter aux campagnes des candidats proprement dits (et à celles des autres candidats vu qu'une élection américaine, c'est beaucoup de postes à pourvoir en même temps :lol:). Les PACs en tant qu'organisations sont "indépendants" des campagnes :rolleyes:, cad, ce sont des organismes en eux-mêmes avec leur centre de coordination et leurs méthodes; vu que le 2ème SuperPAC républicain est celui de Karl Rove (l'ex spin doctor de Bush Jr, le mec qui a révélé l'identité d'une agente de la CIA et dont l'éthique ferait rougir de honte même un politicien professionnel), on peut imaginer les "choix" et "stratégies".

Non, c'est de pire en pire aussi ici :lol:; l'Amérique donne le ton des démocraties qui suivent la mode.

Bouef, j'ai pas été remué par l'intensité du professionalisme, la violence de la conscience professionnelle (qui veut qu'un journalisme établisse l'agenda) ou la persistance dans l'usage du droit de suite (pour exiger qu'un politique réponde à la question posée). Le problème est que si le journaliste veut présenter, il doit de fait accepter les conditions, domaines et questions négociés avant par les campagnes des candidats (qui elles-mêmes négocient âprement entre elles les conditions du débat). Il faut se souvenir de l'élection de Schwartzie en Californie: il n'a fait que du publi-reportage, des meetings "sur commande" en terrain ami et des interviews préprogrammées. A aucun moment il n'a été confronté à une réalité avec effet retour.

J'ai pas dit tout; je signale juste que l'on assiste depuis l'épisode Citizens United à une explosion du déséquilibre sur le fric et à l'ingérence directe et organisée de quelques milliardaires très engagés (et/ou intéressés comme Sheldon Adelson qui a l'air d'y jouer une bonne part de sa chemise), et quand je dis déséquilibre, je parle d'un rapport global de 4 pour 1. Les démocrates semblent de leur côté avoir une moyenne de 2 militants actifs pour le même prix qu'un militant actif républicain, ce qui tempère la capacité de combat "au sol" :lol:. Mais après ça, je constate aussi les autres élections, où des gouverneurs, représentants et sénateurs se sont trouvés élus contre les statistiques initiales (parfois très déséquilibrées) grâce au fric (de nombreux cas ont vu le démocrate dépenser 15 à 20 fois moins que son adversaire et se faire rétamer alors qu'il était largement en tête initialement: des montants absolument jamais vus ont été dépensés pour des élections locales).

C'est pas que le fric, c'est aussi son usage terriblement professionnel et systématique dans des organisations extrêmement pointues (avoir beaucoup permet d'organiser à l'année, de mobiliser en permanence, d'avoir des équipes durables, de relancer régulièrement) qui sont en place depuis 3-4 ans; et cette dépense s'ajoute au "groundwork" de la base conservatrice très organisée et mobilisée qui représente mine de rien beaucoup d'heures de travail et de présence.

Faut pas oublier tout ce que cette capacité travail militant, professionnel et idéologique, a déjà fait, par exemple l'élection d'un paquet de candidats "Tea Party" (pas vraiment avec l'aval du parti républicain) dont peu, sinon pas un, devraient, dans un monde un peu sain, être pris au sérieux dans un talk show sur la cuisine contemporaine, et évidemment moins encore dans la politique d'un pays. Et pourtant....

Et cette masse de militantisme s'ajoute aux autres facteurs que j'ai décrit: systématisme et échelle du rognage des possibilités de vote pour une partie de l'électorat démocrate, actions contre les syndicats (et si les syndicats morflent, le parti démocrate s'effondre), l'impact de la "bulle" médiatique américaine (avec Fox en figure de proue), lamultiplication des fausses "parties neutres" (instituts d'études "indépendants", comités "citoyens" divers....) dans des polémiques nationales ou locales qui occupent le terrain, dictent le ton du débat général, forcent à réagir....

Aucun de ces facteurs seul n'est le plus souvent si déterminant que cela: mais ils s'accumulent. Et pour bouger 5-6% des votes (je dis bien des votes, pas 5-6% de l'électorat), surtout en jouant la dépense maxi dans les 2-3 dernières semaines (l'effet de court terme sur les indécis et les moyennement motivés pour voter), il en faut pas forcément plus. Surtout en ajoutant le facteur "moins" d'un candidat Obama qui a aussi l'usure naturelle du pouvoir à se traîner: il n'a pas l'effet d'entraînement, la "fraîcheur" de sa candidature précédente. C'est un facteur souvent évoqué: il y a des déçus d'Obama. La question n'est pas tant de ceux qui, déçus, voteront républicains ce coup ci (ça fait peu de monde), mais ceux qui ne voteront pas. La participation américaine à la dernière élection était exceptionnelle pour ce pays, et elle risque de ne pas se renouveler ce coup ci, ce sur quoi comptent et agissent les républicains. Si 70-80% des Américains votaient de façon stable aux élections, les Républicains tels qu'ils sont actuellement perdraient quasiment toutes les élections. Si l'Amérique revient autour des habituels 50% de votants, on est en face des électorats hardcore des 2 camps (encore à peu près équivalents), et d'un très petit nombre, toute proportions gardées, d'indécis et "indépendants". Et ça, c'est gagnable par un usage intelligent d'une masse de fric conséquente.

Et je crois comme beaucoup de commentateurs politiques américains qu'on se rend encore peu compte à quel point l'arrêt Citizens United est un game changer. Pour obtenir l'effet de masse qu'ils ont, les démocrates ont beaucoup plus de mal que les républicains: rassembler et garder organisés des masses de citoyens à l'échelle d'un pays comme les USA, c'est pas facile et c'est pas donné, et les républicains ont depuis longtemps pu compter sur des organisations permanentes plus durables comme les communautés religieuses, et des individualités fortunées (surtout au niveau local), soit des groupes permanents avec des organisateurs peu nombreux mais à grand impact. Les démocrates, et ce fut leur force après les années 30, ont compté sur les syndicats d'un côté, et les "political machines" de l'autre: mais là c'est beaucoup de monde pour en rassembler (ou garder l'organisation vivante entre 2 élections) des multitudes, en rassemblant des fonds venant de millions de donations et de beaucoup d'intérêts divergents et locaux, ce qui a historiquement et logiquement eu pour effet d'impliquer beaucoup plus d'intérêts et visions contradictoires, et beaucoup plus de tractations douteuses et d'affaires de corruption de petite et moyenne échelle. Aujourd'hui, les syndicats ont perdu beaucoup de leurs effectifs et de leur puissance pour beaucoup de raisons (évolution économique, changement de mentalités, quelques casseroles, mais aussi contestation du "collective bargaining" par la droite), et sont maintenant attaqués directement. Mais surtout, les "political machines" n'existent plus: trop de saletés à leur actif. Il ne reste plus que celle de Chicago (qui traîne une réputation dégueulasse et très justifiée), dont vient Obama, qui est la big money machine du parti démocrate.

Le parti démocrate a besoin de se trouver une nouvelle base d'organisation et de financement dont une part seulement peut reposer sur un renouvellement du syndicalisme: ils sont toujours confrontés au même avantage des républicains qui repose sur des organisations de fait bénévoles et permanentes qui accomplisse beaucoup de travail de militantisme et de collecte (et là la défiscalisation des organisations religieuses offre un avantage terrible) à l'échelle du pays, et sur des financements importants venant d'un nombre réduit d'individus, là où les démocrates ont toujours du organiser et mobiliser ponctuellement beaucoup, vraiment beaucoup plus de monde pour rassembler des sommes équivalentes et une capacité de "travail au sol" suffisante (pour caricaturer, le militant démocrate est historiquement un bénévole qui travaille et se mobilise pendant le temps d'une campagne là où le GOP peut compter sur un certain effectif de retraités des communautés religieuses pour bosser à l'année).

Et c'est là que Citizens United intervient: la capacité permanente républicaine devient gigantesque, les moyens d'embaucher des professionnels, même à l'année, soit directement soit surtout au service d'organisations diverses (fondations, "charities", instituts de "recherche"....), deviennent massifs, et le tout peut se faire via quelques intervenants fondamentaux et une collecte passant par un nombre réduit de personnes riches ou très riches qui donnent vite une capacité importante d'action. Et Citizens United, c'est plus l'ancien jeu des grandes entreprises qui donnent aux deux partis pour assurer, en favorisant plus ou moins les républicains (jeu qui se vérifie encore aujourd'hui quand on regarde le financement des 2 campagnes proprement dites, donc sans les PACs et superPACs): là, ce sont des financements massifs venant d'un nombre somme toute réduit d'individus très riches dans une Amérique qui a connu 30 ans de concentration extrême de la richesse nationale. Peu de monde à voir pour trouver beaucoup de fric, des gens convaincus d'avance, des organisations permanentes, et rien d'équivalent en face.

C'est pas tout de fondamentalement représenter tout ou partie des aspirations et indignations de la majorité du pays ou même de la majorité de l'électorat qui compte voter; il faut encore pouvoir mobiliser, organiser, agir de façon coordonnée, influer sur la perception publique.... Et pour ça, le fric est irremplaçable.  

Rappelons que ces franges conservatrices "ultra", religieuses surtout, représentent au final peut-être un maximum de 25% de l'électorat votant (soit une part nettement plus réduite de l'électorat dans l'absolu, et une encore plus réduite de la population), et donc une minorité du vote républicain. Pourtant depuis les années 80, ce sont eux qui donnent le ton et contraignent le GOP à sans arrêt s'enferrer un peu plus vers la droite. Et ce sont eux qui ont de même influé sur le "ton" du débat public américain (surtout à la télévision, plus caricaturale que les autres médias à cet égard) en le faisant glisser vers la droite et un nouvel "équilibre" (souvent artificiel) qui ne reflète pas vraiment la population mais donne quand même le ton en biaisant la perception. Dans un contexte de médias qui ont évolué vers plus d'asservissement au sensationalisme, au relativisme artificiel pour racler large, à la soumission aux annonceurs et partenaires de leur maison mère, ça commence à faire beaucoup de domaines où le fric peut compter soit directement soit parce que la capacité à rééquilibrer les conséquences de son usage offensif (ton, campagnes, désinformation, publicités....) a baissé. Ce sont des choses qui se mesurent dans beaucoup de cas, par exemple l'étude de l'impact des campagnes de pub, surtout les négatives: on mesure l'efficacité des messages aussi bien, surtout que l'impact suivant la quantité de spots diffusés. Alors encore une fois, ce n'est pas un déterminant absolu, mais ça marche quand même beaucoup: il y a une proportionnalité vérifiée.  

Georges Pompidou venait d'une famille de tout petits agriculteurs sans culture et il est devenu un riche financier et président de la république, et avant lui, d'autres présidents et présidents du conseil avaient aussi mené une barque au long cours. Evidemment et heureusement, il y a encore des "underdogs" et des histoires de cendrillon, mais si on suit aux USA les élections à la Chambre, au Sénat et aux gouvernorats, plus les élections aux Parlements d'Etats et en général celles de juges, on a une population étudiable. Et dans la durée, même en ne prenant que les derniers cycles électoraux, la tendance dominante, et ce de façon globalement écrasante, est que le fric gagne, et que Citizens United induit un déséquilibre terrible, réellement terrible et très difficile à surmonter encore plus à l'échelle d'élections d'Etat qu'à l'échelon national qui a d'autres logiques à l'oeuvre. Quand on voit des courses à l'élection d'un sénateur ou d'un gouverneur où un camp dépense 2 à 4 millions et l'autre 15 à 25 (en bénéficiant en plus d'organisations permanentes d'échelon national, précisément autorisées par la disponibilité du fric), on voit tout de suite qui peu même simplement exister et être connu dans l'intégralité de l'Etat concerné, qui peut innonder les espaces publicitaires des télés locales et occuper le terrain....

Alors Obama a et gardera sans doute le vent en poupe, pour ce qui concerne la présidentielle; mais aura t-il une majorité? Une viable? Ce sont autant d'élections dans chaque Etat. Et surtout, quid de l'après-Obama? C'est sur ça que mon propos s'applique et que je signale la puissance que donne le fric et ses succédanés: dans l'ensemble et dans la durée, le fric tend à gagner, surtout quand le déséquilibre en la matière est grand. On ne peut pas trouver des super personnalités à tous les coups, et surtout, on ne peut pas en trouver de cet acabit pour tous les postes à pourvoir dans une élection générale, ni compter trouver le même enthousiasme à chaque fois et en chaque lieu. Un cas particulier, ou quelques-uns, ne font pas une tendance, et on ne peut compter dessus à l'avance (ça revient à faire sa stratégie en tablant sur le facteur miracle comme un acquis).

Ben vu l'évolution des nominations et la durée en place des juges.... L'affaire Citizens United a déjà été puante à cet égard vu que 2 des juges avaient reçu des financements répétés des frères Koch.

Ben faut savoir, je croyais que selon toi, ça ne comptait pas tant que ça ;).

C'est là qu'on trouve de l'espoir: Le limogeage de Glenn Beck laisse espérer que des choses peuvent encore arriver :lol:. Je suis encore écroulé de rire quand je regarde Jon Stewart imiter une émission de Glenn Beck pour démontrer un point de vue opposé :lol:.

Même là, j'ai un problème: les républicains font tout pour faire passer des conservateurs durs, et même des militants plus ou moins "achetés" par ceux qui financent leur campagne, là où les démocrates, depuis 20 ans, n'ont fait passer que des modérés. Ils n'essaient même plus de faire passer un "liberal", reflétant ainsi leur timidité mais surtout l'évolution du faux équilibre du débat public, avec un parti démocrate aujourd'hui de fait un parti centriste (avec une frange de gauche) qu'on pourrait par bien des aspects trouver au centre droit, et un parti républicain de plus en plus dominé par divers types de droites dures et d'extrêmes droites, étouffant ses propres modérés. Or, le gouvernement, surtout aux USA, se fait toujours au centre, là où les modérés des 2 camps (historiquement dominants aux USA) peuvent se parler et s'entendre: "governing" aux USA a toujours été l'activité de rédaction commune de lois issues d'un compromis viable et accepté durablement par ce "marais" des modérés qui tous se connaissaient bien et faisaient partie des mêmes cercles. Une journaliste américaine née dans ce milieu disait qu'aujourd'hui, dans la vie sociale de Washington, cela n'existait plus: les garden paries et soirées, les cercles sociaux et dîners en villes étaient exclusifs. Les républicains et démocrates dans leur très grande majorité ne se fréquentent plus socialement et vivent en vase clos avec leurs copains du même avis qu'eux et leurs lobbyistes. C'est peut-être ça le plus inquiétant.

Décidément, votre connaissance du système politique américain est encyclopédique. Je suis intimidé quand je dois vous répondre. Mais dites moi, celui qui avait révélé le nom de l'agent de la CIA valerie plane, c'etait pas plutot scooter libby? http://en.wikipedia.org/wiki/Scooter_Libby

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Pour l'affaire Plame, on oublie souvent que la première source qui a fuité son identité aux journalistes était Richard Armitage, n°2 du Département d'Etat et opposé à la guerre d'Irak... Libby et Rove n'ont fait que prendre le coche, et non comploté inventé ça pour se venger de Joe Wilson.

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Encore une vidéo embarrassante pour Mitt Romney : l'extrait qui date de 1985, le montre en train de s'adresser aux membres de Bain Capital, le fonds d'investissement dont il était le patron et il justifie la création de l'entreprise pour investir dans les start-up et les entreprises existantes, en prendre le contrôle et dans les cinq à huit ans, les "moissonner" pour en tirer un gros bénéfice.

Bref, les presser comme des citrons et siphonner la trésorerie avant de mettre la clé sous la porte et passer à la suivante.

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2012/09/27/une-nouvelle-video-embarrassante-pour-romney_1766835_829254.html

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Les républicains essaient d'exclure en priorité les noirs des bureaux de votes.

Une nouvelle loi de l'Etat de Pennsylvanie exige désormais, en effet, une pièce d'identité spéciale afin d'accéder aux bureaux de vote. Cette tracasserie administrative semble avoir été conçue pour dissuader les citoyens pauvres et mal informés, les plus âgés et les plus jeunes et, surtout, les électeurs noirs, majoritairement démocrates.

(...) Les intentions de ces législateurs, pour la plupart élus lors du raz-de-marée conservateur de 2010, sont ouvertement politiques: le chef de la majorité républicaine à l'assemblée de Pennsylvanie a même annoncé publiquement, en juin dernier, que ces lois "aideraient Mitt Romney à gagner".

Leur seul objectif est d'éviter que la participation électorale record des Noirs, qui fut essentielle à la victoire d'Obama en 2008, ne se réédite cette année

"Sont-ils racistes? Peu importe! Ils pratiquent une discrimination en fonction de la race, s'insurge l'historien Vernon Burton, auteur d'un rapport accablant, présenté à Washington, sur le cas de la Caroline du Sud. Leur seul objectif est d'éviter que la participation électorale record des Noirs, qui fut essentielle à la victoire d'Obama en 2008, ne se réédite cette année."

(...) Ces manoeuvres pourraient amputer l'électorat démocrate de près de 2 points, décisifs dans une élection qui s'annonce serrée. D'où la pluie de recours, relativement efficaces contre les Etats connus pour leurs discriminations passées. Suspendue en Caroline du Sud, la loi a pu être totalement abolie au Texas, sur injonction du département de la Justice, à Washington. Mais plus de 11 juridictions du Nord, du Wisconsin à l'Indiana et au Maine, sont déjà assurées de pouvoir appliquer ces mesures en novembre. Des Etats où l'issue du scrutin est incertaine, tels l'Ohio, la Virginie ou la Floride, ont aussi interdit, pour de prétendues raisons budgétaires, les votes anticipés. Ils permettaient notamment aux Noirs de se rendre facilement en groupes aux urnes après l'office du dimanche précédant le mardi, jour du scrutin.

D'autres nouvelles règles imposent d'énormes amendes aux associations de bénévoles qui prennent en charge les inscriptions sur les listes électorales - pour le moindre retard dans le dépôt des formulaires, par exemple.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/elections-americaines-noirs-pro-obama-s-abstenir_1166995.html#xtor=AL-447

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Quelques éléments pour relativiser certains aspects de cette question de l'argent dans les campagnes électorales:

- l'argent de l'extérieur ("ouside money") qui vient des PACs et autres organisations temporaires ou non ne bénéficie pas des mêmes avantages que l'argent des campagnes proprement dites: pour la présidentielle, l'argent des 2 candidats est le seul à bénéficier de certains privilèges, et avant tout celui des prix de temps d'antenne commercial.... Essentiellement la pub et les diverses formes de publi-reportages. La législation établit que les médias doivent vendre leur espace publicitaire au plus bas taux pratiqué, avantage dont l'outside money ne bénéficie pas. Dans les Etats où le temps d'antenne est cher, et évidemment sur les Networks et le câble, ce différentiel peut être énorme et représenter, à nombre de spots égal et temps d'antenne égal, une différence de coût proprement phénoménale. Juste à titre d'exemple, un spot sur une chaîne de l'Ohio, à caractéristiques égales (durée, heure de diffusion, jour de la semaine, place dans l'écran pub....), aurait coûté 125dollars à la campagne Obama (c'aurait été la même chose pour la campagne Romney) contre 900 à un PAC conservateur. Le différentiel n'est pas toujours si énorme, mais pour tout ce qui concerne les heures de diffusion les plus chères et les chaînes les plus chères, cela veut dire que ce principe peut drainer réellement une partie significative de l'avantage républicain côté outside money.

- la personne travaillant pour la campagne démocrate, toutes catégories confondues, coûte en moyenne 2 fois moins cher que son équivalent républicain. En somme, les démocrates ont beaucoup plus de militants bénévoles que les républicains, et embauchent des professionnels qui consentent (par militantisme?) des prix moins élevés. Les républicains, surtout en comptant l'outside money, recourent proportionnellement plus massivement aux professionnels, et doivent "investir" plus dans l'entretien de structures encadrant les bénévoles ou semi-bénévoles vu que leurs gars, au final, coûtent 2 fois plus cher par tête de pipe. Là aussi, on a un certain rééquilibrage relatif. A noter toutefois que dans certaines franges de l'électorat républicain, le militantisme bénévole peut être beaucoup plus dense par tête d'habitant, et beaucoup plus soutenu (en plus de rester plus mobilisé à l'année): les communautés religieuses et tout ce qui gravite autour du Tea Party et de la Moral Majority montrent des degrés  de mobilisation très importants qui quadrillent certaines régions (qui sont du coup très "bastionnées" ou ont une grande capacité de réactivité face à un besoin urgent) et offrent des effectifs disponibles pour être envoyés ailleurs, surtout dans les grandes villes.

- la coordination: l'argent des campagnes et celui des partis peut être réellement coordonné dans son usage, mais l'outside money -qui ne peut légalement être utilisé en coordination avec celui des campagnes mais l'est évidemment autant que possible :-[- répond à d'autres logiques et se trouve chapeauté par d'autres organisations permanentes. Il représente foncièrement des intérêts particuliers. Evidemment, il est généralement en phase avec les candidats dans une très large mesure, même si, par simple effet de séparation des organisations et de chefs et équipes dirigeantes différents, il existe un décalage naturel qui peut produire parfois des couacs, voire des bévues graves, et régulièrement de multiples différences qui, si on pouvait les évaluer, représenteraient une certaine marge de "dilapidation" de l'argent (on dirait l'inefficacité mesurée par rapport à une situation où l'ensemble de l'argent d'un camp ne répondrait qu'à une seule organisation) qui est un facteur relativisant des différentiels de fonds engagés dans une campagne. Ce facteur joue plus pour la droite que pour la gauche étant donnés les différentes forces à l'oeuvre dans le GOP. Les différences sont en effet plus profondes dans le camp républicain étant donné sa structuration, avec les conservateurs religieux, le Tea Party et les "modérés" (ou "liberal republicans", une espèce désormais honnie dans le ton conservateur global de la droite), qui tous représentent des agendas à l'occasion différents, voire parfois en conflit direct. Et dans une course comme celle là, dans des campagnes électorales aussi professionnelles et réactives que celles des USA, ce différentiel compte très fort: il s'agit véritablement de stratégie et de tactique en temps réel, de renseignement et d'allocation des ressources, de planification et de désinformation. Regardez les épisodes de The West Wing sur les campagnes électorales (saisons 3-4 et saisons 6-7) qui donnent une vision très réaliste du fonctionnement. Et là, la coordination, le "command and control", sont cruciaux. Et ce particulièrement si la tête d'affiche est faible ou perçue comme telle: L'outside money peut lâcher Romney, comme d'ailleurs l'argent du parti, parce que les élections ne sont pas que présidentielles: des gouverneurs, sénateurs, juges et représentants (nationaux et d'Etats) sont élus aussi. Et tout cet argent extérieur, tout comme l'argent du parti et l'argent des campagnes autres que présidentielles peut se déconnecter de la présidentielle pour favoriser les autres campagne et la conquête des autres postes, au niveau fédéral ou au niveau d'Etats et de comtés. Et cette déconnection peut carrément tirer dans les pattes de la campagne présidentielle: par exemple, dans les Etats plus conservateurs, les messages peuvent se tourner carrément vers le matraquage absolu des thèmes ultra conservateurs et perdre localement la quasi totalité des modérés, les indécis, les femmes, les minorités raciales.... Au lieu d'être plus rassembleurs. La stratégie de Romney a ainsi été déjà aussi très incohérente par bien des aspects en raison de ces intérêts divergents, priorités différentes, manques de coordination.... Si bien qu'au-delà de sa personne et des polémiques qu'il crée, il y a aussi un flou sur le message, des incohérences perceptibles par une bonne proportion de la population (ceux qui regardent plus le niveau "national").

Ce sont des facteurs relativisants, et ils sont beaucoup plus criants dans le cas d'un Romney perçu comme faible/affaibli et pas forcément très aimé par toutes les franges de la droite depuis le début (parce qu'il est mormon pour certains, parce qu'il a des casseroles visibles pour d'autres, parce que c'est un "flip flopper" pour les "durs", parce qu'il a établi une couverture santé universelle au Massachussets-"Taxachussets" quand il en était gouverneur pour d'autres encore....). Mais ça ne veut pas dire non plus que les républicains globalement en sont forcément toujours plus mal au final:

- le différentiel de montants de l'outside money reste absolument énorme et très présent sur le terrain (à noter que beaucoup de PACs et autres formules ne sont pas forcément au niveau national, mais au niveau d'Etats: si un milliardaire décide de dépenser un max dans un petit Etat pour une campagne autre que la présidentielle, il crée de facto localement un raz de marée), et ce fait peut créer dans de nombreuses élections un avantage quasiment absolu

- il n'y a pas que la campagne présidentielle, ce qu'on néglige vite: il pourrait commencer à être assez clair que les républicains commencent à se détacher de Romney, renonçant de facto à la présidentielle, pour se focaliser sur.... Tout le reste, et ce reste représente des majorités d'Etat et la majorité fédérale à la Chambre et au Sénat. Et ce qu'on sait moins, c'est que les élections au niveau des Etats représentent des montants globalement énormes, mais localement très petits par rapport aux chiffres qu'on voit sur la présidentielle. L'argent des PACs, SuperPACs et autres y est donc généralement (moins dans les grandes zones très urbanisées) beaucoup plus efficace et le différentiel radicalement plus facile à établir pour qui dispose de larges sommes. De même, le financement des campagnes par abondance d'argent de fait (des PACs locaux sont en fait des moyens directement sous le contrôle des campagnes de représentants, sénateurs....) ou de droit (rassemblements de donations par mobilisation) montre un différentiel en faveur des républicains qui est parfois spectaculaire (des rapports de 1-2 millions contre 15-20 millions pour l'autre camp ont été fréquemment vus).

- l'argent, surtout l'outside money, agit aussi beaucoup, plus que sur les candidats eux-mêmes, sur des préoccupations précises, des thèmes donnés, sur le "climat" global, la perception d'un camp.... Et son effet, suivant l'usage, varie beaucoup selon le moment de la campagne: on entre en ce moment (les early votes ont déjà commencé dans certains Etats) dans la période où les campagnes médias ont le plus d'effet direct sur les indécis ou peu décidés, ce qui, couplé à l'effet court terme d'une campagne négative, peut créer des variations intéressantes sur la participation et plus encore sur les changements d'avis des quelques % non ou peu décidés.

- au globla, faut se rendre compte que Romney n'est pas si loin derrière malgré tout, et que surtout, les républicains ne sont pas forcément en désavantage.

- il y a aussi ce facteur déjà évoqué de toutes les zones de contrôle républicaines pour restreindre le droit ou l'accès au vote (au vote en général ou à l'acte de voter à ces élections en particulier), qui jouera de toute façon un rôle significatif, sinon difficile à mesurer, au niveau national, mais plus encore dans beaucoup de situations locales

Une note amusante toutefois: il y a un cas de "village gaulois" dans tout ce problème de l'outside money post "Citizens United", et c'est l'Etat du Montana. Cet Etat a établi une législation particulière dans la première moitié du XXème siècle suite à une histoire récente particulièrement sordide en matière de fric dans les élections. Etat assez vide, surtout à l'époque, il a vu en fait la vie électorale se polariser autour de 2 villes, chacune chapeautée par un grand baron de l'extraction du cuivre. Bref, ces 2 gars monopolisaient les élections depuis l'aube des temps du Montana. La législation a donc oeuvré pour plafonner les montants investis dans les campagnes le plus strictement possible. Et après Citizens United, et malgré des attaques juridiques du niveau national, ces arrêts de la cour suprême du Montana ont pour l'instant tenu. Le Montana, village gaulois des USA, est donc le seul Etat où les activités de l'outisde money et des campagnes sont limitées à des plafonds fixés strictement, et auxquels les citoyens du Montana semblent tenir beaucoup.

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Quelques éléments pour relativiser certains aspects de cette question de l'argent dans les campagnes électorales:

- l'argent de l'extérieur ("ouside money") qui vient des PACs et autres organisations temporaires ou non ne bénéficie pas des mêmes avantages que l'argent des campagnes proprement dites: pour la présidentielle, l'argent des 2 candidats est le seul à bénéficier de certains privilèges, et avant tout celui des prix de temps d'antenne commercial.... Essentiellement la pub et les diverses formes de publi-reportages. La législation établit que les médias doivent vendre leur espace publicitaire au plus bas taux pratiqué, avantage dont l'outside money ne bénéficie pas. Dans les Etats où le temps d'antenne est cher, et évidemment sur les Networks et le câble, ce différentiel peut être énorme et représenter, à nombre de spots égal et temps d'antenne égal, une différence de coût proprement phénoménale. Juste à titre d'exemple, un spot sur une chaîne de l'Ohio, à caractéristiques égales (durée, heure de diffusion, jour de la semaine, place dans l'écran pub....), aurait coûté 125dollars à la campagne Obama (c'aurait été la même chose pour la campagne Romney) contre 900 à un PAC conservateur. Le différentiel n'est pas toujours si énorme, mais pour tout ce qui concerne les heures de diffusion les plus chères et les chaînes les plus chères, cela veut dire que ce principe peut drainer réellement une partie significative de l'avantage républicain côté outside money.

- la personne travaillant pour la campagne démocrate, toutes catégories confondues, coûte en moyenne 2 fois moins cher que son équivalent républicain. En somme, les démocrates ont beaucoup plus de militants bénévoles que les républicains, et embauchent des professionnels qui consentent (par militantisme?) des prix moins élevés. Les républicains, surtout en comptant l'outside money, recourent proportionnellement plus massivement aux professionnels, et doivent "investir" plus dans l'entretien de structures encadrant les bénévoles ou semi-bénévoles vu que leurs gars, au final, coûtent 2 fois plus cher par tête de pipe. Là aussi, on a un certain rééquilibrage relatif. A noter toutefois que dans certaines franges de l'électorat républicain, le militantisme bénévole peut être beaucoup plus dense par tête d'habitant, et beaucoup plus soutenu (en plus de rester plus mobilisé à l'année): les communautés religieuses et tout ce qui gravite autour du Tea Party et de la Moral Majority montrent des degrés  de mobilisation très importants qui quadrillent certaines régions (qui sont du coup très "bastionnées" ou ont une grande capacité de réactivité face à un besoin urgent) et offrent des effectifs disponibles pour être envoyés ailleurs, surtout dans les grandes villes.

- la coordination: l'argent des campagnes et celui des partis peut être réellement coordonné dans son usage, mais l'outside money -qui ne peut légalement être utilisé en coordination avec celui des campagnes mais l'est évidemment autant que possible :-[- répond à d'autres logiques et se trouve chapeauté par d'autres organisations permanentes. Il représente foncièrement des intérêts particuliers. Evidemment, il est généralement en phase avec les candidats dans une très large mesure, même si, par simple effet de séparation des organisations et de chefs et équipes dirigeantes différents, il existe un décalage naturel qui peut produire parfois des couacs, voire des bévues graves, et régulièrement de multiples différences qui, si on pouvait les évaluer, représenteraient une certaine marge de "dilapidation" de l'argent (on dirait l'inefficacité mesurée par rapport à une situation où l'ensemble de l'argent d'un camp ne répondrait qu'à une seule organisation) qui est un facteur relativisant des différentiels de fonds engagés dans une campagne. Ce facteur joue plus pour la droite que pour la gauche étant donnés les différentes forces à l'oeuvre dans le GOP. Les différences sont en effet plus profondes dans le camp républicain étant donné sa structuration, avec les conservateurs religieux, le Tea Party et les "modérés" (ou "liberal republicans", une espèce désormais honnie dans le ton conservateur global de la droite), qui tous représentent des agendas à l'occasion différents, voire parfois en conflit direct. Et dans une course comme celle là, dans des campagnes électorales aussi professionnelles et réactives que celles des USA, ce différentiel compte très fort: il s'agit véritablement de stratégie et de tactique en temps réel, de renseignement et d'allocation des ressources, de planification et de désinformation. Regardez les épisodes de The West Wing sur les campagnes électorales (saisons 3-4 et saisons 6-7) qui donnent une vision très réaliste du fonctionnement. Et là, la coordination, le "command and control", sont cruciaux. Et ce particulièrement si la tête d'affiche est faible ou perçue comme telle: L'outside money peut lâcher Romney, comme d'ailleurs l'argent du parti, parce que les élections ne sont pas que présidentielles: des gouverneurs, sénateurs, juges et représentants (nationaux et d'Etats) sont élus aussi. Et tout cet argent extérieur, tout comme l'argent du parti et l'argent des campagnes autres que présidentielles peut se déconnecter de la présidentielle pour favoriser les autres campagne et la conquête des autres postes, au niveau fédéral ou au niveau d'Etats et de comtés. Et cette déconnection peut carrément tirer dans les pattes de la campagne présidentielle: par exemple, dans les Etats plus conservateurs, les messages peuvent se tourner carrément vers le matraquage absolu des thèmes ultra conservateurs et perdre localement la quasi totalité des modérés, les indécis, les femmes, les minorités raciales.... Au lieu d'être plus rassembleurs. La stratégie de Romney a ainsi été déjà aussi très incohérente par bien des aspects en raison de ces intérêts divergents, priorités différentes, manques de coordination.... Si bien qu'au-delà de sa personne et des polémiques qu'il crée, il y a aussi un flou sur le message, des incohérences perceptibles par une bonne proportion de la population (ceux qui regardent plus le niveau "national").

Ce sont des facteurs relativisants, et ils sont beaucoup plus criants dans le cas d'un Romney perçu comme faible/affaibli et pas forcément très aimé par toutes les franges de la droite depuis le début (parce qu'il est mormon pour certains, parce qu'il a des casseroles visibles pour d'autres, parce que c'est un "flip flopper" pour les "durs", parce qu'il a établi une couverture santé universelle au Massachussets-"Taxachussets" quand il en était gouverneur pour d'autres encore....). Mais ça ne veut pas dire non plus que les républicains globalement en sont forcément toujours plus mal au final:

- le différentiel de montants de l'outside money reste absolument énorme et très présent sur le terrain (à noter que beaucoup de PACs et autres formules ne sont pas forcément au niveau national, mais au niveau d'Etats: si un milliardaire décide de dépenser un max dans un petit Etat pour une campagne autre que la présidentielle, il crée de facto localement un raz de marée), et ce fait peut créer dans de nombreuses élections un avantage quasiment absolu

- il n'y a pas que la campagne présidentielle, ce qu'on néglige vite: il pourrait commencer à être assez clair que les républicains commencent à se détacher de Romney, renonçant de facto à la présidentielle, pour se focaliser sur.... Tout le reste, et ce reste représente des majorités d'Etat et la majorité fédérale à la Chambre et au Sénat. Et ce qu'on sait moins, c'est que les élections au niveau des Etats représentent des montants globalement énormes, mais localement très petits par rapport aux chiffres qu'on voit sur la présidentielle. L'argent des PACs, SuperPACs et autres y est donc généralement (moins dans les grandes zones très urbanisées) beaucoup plus efficace et le différentiel radicalement plus facile à établir pour qui dispose de larges sommes. De même, le financement des campagnes par abondance d'argent de fait (des PACs locaux sont en fait des moyens directement sous le contrôle des campagnes de représentants, sénateurs....) ou de droit (rassemblements de donations par mobilisation) montre un différentiel en faveur des républicains qui est parfois spectaculaire (des rapports de 1-2 millions contre 15-20 millions pour l'autre camp ont été fréquemment vus).

- l'argent, surtout l'outside money, agit aussi beaucoup, plus que sur les candidats eux-mêmes, sur des préoccupations précises, des thèmes donnés, sur le "climat" global, la perception d'un camp.... Et son effet, suivant l'usage, varie beaucoup selon le moment de la campagne: on entre en ce moment (les early votes ont déjà commencé dans certains Etats) dans la période où les campagnes médias ont le plus d'effet direct sur les indécis ou peu décidés, ce qui, couplé à l'effet court terme d'une campagne négative, peut créer des variations intéressantes sur la participation et plus encore sur les changements d'avis des quelques % non ou peu décidés.

- au globla, faut se rendre compte que Romney n'est pas si loin derrière malgré tout, et que surtout, les républicains ne sont pas forcément en désavantage.

- il y a aussi ce facteur déjà évoqué de toutes les zones de contrôle républicaines pour restreindre le droit ou l'accès au vote (au vote en général ou à l'acte de voter à ces élections en particulier), qui jouera de toute façon un rôle significatif, sinon difficile à mesurer, au niveau national, mais plus encore dans beaucoup de situations locales

Une note amusante toutefois: il y a un cas de "village gaulois" dans tout ce problème de l'outside money post "Citizens United", et c'est l'Etat du Montana. Cet Etat a établi une législation particulière dans la première moitié du XXème siècle suite à une histoire récente particulièrement sordide en matière de fric dans les élections. Etat assez vide, surtout à l'époque, il a vu en fait la vie électorale se polariser autour de 2 villes, chacune chapeautée par un grand baron de l'extraction du cuivre. Bref, ces 2 gars monopolisaient les élections depuis l'aube des temps du Montana. La législation a donc oeuvré pour plafonner les montants investis dans les campagnes le plus strictement possible. Et après Citizens United, et malgré des attaques juridiques du niveau national, ces arrêts de la cour suprême du Montana ont pour l'instant tenu. Le Montana, village gaulois des USA, est donc le seul Etat où les activités de l'outisde money et des campagnes sont limitées à des plafonds fixés strictement, et auxquels les citoyens du Montana semblent tenir beaucoup.

Oui, ceci clarifie les choses, et je comprend mieux pourquoi les démocrates ne s'agitent pas trop malgré cette différence dans les moyens (oui, j'ai eu le temps de vérifier, si on inclut les super-pacs des 2 cotes, la différence est en effet énorme en faveur des républicains, et les 1,5 millions que soros vient de donner aujourd'hui a un super-pac démocrate ne vont rien changer). Pour 2016 et après, il pourra en être autrement si le candidat républicain n'est pas aussi mauvais que romney. L'influence de l'argent va se faire sentir plus et favoriser le républicain.

Personnellement je pense que romney va essuyer une défaite cuisante. Les sondages ne disent pas toute l'histoire mais quand ils vont tous dans la même direction et avec pour certains d'entre eux des écarts énormes (jusqu'a 10 points dans l'Ohio), il y a de quoi sérieusement s'inquiéter pour romney. Et on peut imaginer que tous ces sondages ont déjà un effet démoralisant sur son staff, et sur le candidat et son vice.

C'est amusant de voir les commentateurs républicains commencer a parler de complot de la part de ceux qui réalisent ces sondages. Comme disait quelqu'un, si une campagne se met a attaquer les sondeur, c'est qu'elle est vraiment en difficulté.

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Oui, c'est le dernier développement en date: dire que les sondages sont n'importe quoi et.... Inventer les siens en les sortant d'une enquête approfondie de leur cul semble la dernière trouvaille des staffers de Romney. Ils balancent des chiffres qui sont du n'importe quoi mais emballé dans des démonstrations alambiquées histoire de "faire sérieux" (ils doivent embaucher des acteurs pour présenter ces trucs en gardant leur contenance). Et leurs chiffres "démontrant" une autre "réalité" sont purement inventés, à moins qu'ils n'aient des instituts de sondages secrets à l'échelon national ou tout simplement, qu'ils réarrangent les décompositions des affinages de sondages (catégories diverses) pour s'inventer des totaux sans base réelle.

Pour 2016 et après, il pourra en être autrement si le candidat républicain n'est pas aussi mauvais que romney. L'influence de l'argent va se faire sentir plus et favoriser le républicain.

J'imagine que les premiers mouvements des démocrates viseront à reprendre tout ce qu'ils pourront dans les lois électorales: Nancy Pelosi est depuis longtemps une ferme militante du financement public des campagnes et d'un strict encadrement et plafonnement des donations privées aux campagnes et autres organisations qui gravitent autour (et qui, comme le "hors bilan" lors de la crise de 2008, sont devenus la majorité, et de loin, des fonds en jeu, loin devant le "principal"). Ils trouveront sans doute du consensus pour ça s'ils arrivent à s'unifier et échapper aux special interests qui les contraignent eux, mais évidemment, ça va dépendre des résultats des élections. Et c'est là que le pouvoir de l'argent, surtout si les campagnes républicaines se détachent de LA campagne républicaine, pour faire élire beaucoup de monde. Il n'est pas encore impossible, loin de là, que l'Amérique se réveille avec un président démocrate et tout le reste républicain, ou avec au moins une des 2 chambres républicaines, sans évidemment compter les parlements d'Etat qui ont beaucoup de marge en matière de définition des conditions de l'activité militante et des campagnes électorales, comme le montre l'exemple (inverse) du Montana. Si les démocrates avaient leur mot à dire au niveau fédéral, cela ne voudrait pas forcément dire de grands changements: on verrait les prochaines élections avec des PACs non fédéraux proprement gigantesques (ce qui commence déjà à être le cas), totalisant des montants énormes par rapport aux campagnes nationales.

Personnellement je pense que romney va essuyer une défaite cuisante.

Sauf accident c'est probable, mais il est toujours étonnant de voir à quel point la marge globale entre les 2 candidats n'est pas énorme et ne le sera sans doute pas à l'élection. C'est un des signes du problème. Ce serait encore plus révélateur si la participation était importante, et pourrait commencer à remuer ce qui reste de scène médiatique un peu préoccupée par la chose.

Ca dépendra aussi de tout ce qui concerne les "voters ID" (pièces d'identité nécessaires et longues ou chères à acquérir dans le temps restant), "voters registration" (comme les cas de pans de population dans de nombreux comtés qui ont été "déclarées mortes" et ont du prouver qu'elles étaient en vie), les "disanfranchisement" (perte du droit de vote, comme ce qu'on voit pour de nombreuses personnes, surtout en Floride, depuis un bail) et l'organisation des cartes de bureaux de vote et de leurs horaires d'ouverture. Je rappelle le chiffre évoqué au début du problème des voters ID cette année: on estime que jusqu'à 20 millions de personnes auraient pu ou pourraient être concernées par ces difficultés.

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Comment peut on être sur que la grande majorité de ces 20 millions sont des gens qui votent démocrates? On peut être black, latino et pauvre, et décider de s'abstenir ou voter pour romney parce que, par exemple, on est contre le mariage homosexuel ou le moratoire sur l'expulsion de certains immigrants tel que voulu par obama. Enfin, j'imagine que les républicains ont fait leurs études qui leur ont montre que ces gens votent très majoritairement démocrate.

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On peut pas être sûr que la totalité de ces populations sont de tendance démocrate ou plus enclins à voter démocrate, mais on peut avoir beaucoup d'indicateurs pour savoir que la grande majorité d'entre eux l'est avec un bon degré de précision, surtout dans un pays où l'étude et le classement des populations, de même que les études sociétales, sont aussi développés (le profilage racial, le recensement ethnique et religieux, le croisement des bases de données avec la fiscalité par exemple) et où les opérateurs marketing ont une telle latitude pour obtenir des renseignements et profils pour leurs bases de données (qui, comme ailleurs, sont échangées sans le moindre problème): banques, assurances, cabinets d'études marketing et instituts de sondages en général (qui font pas que dans le politique), bases de données clients en général, fournisseurs d'accès internet, sites commerciaux.... Le ciblage de populations n'est pas vraiment un problème. Ajoute les bases de données spécifiques au très développé marché du business politique (cabinets de "stratégie", instituts de sondages et leurs ramifications, organismes d'études politiques....) qui quadrillent le territoire américain, dispose de données dynamiques sur le dernier siècle croisées avec les données socio-économiques les plus diverses, et tu as une lecture quasiment en temps réel des évolutions de comportement politique et des modèles de prévision des votes pour chaque type d'élection et face à toutes sortes de situations données (état de l'économie locale et nationale, sentiment d'insécurité, polémique sur tel thème....). La prévisibilité que ces informations donne atteint souvent de très hauts niveau, laissant un pourcentage réduit de marge d'erreur, pourcentage qui reste encore l'apanage des experts et stratégistes de la politique, les privés et ceux des partis, pour mener et orchestrer des campagnes de tous niveaux.

Ceci dit, pour la plupart des comtés, villes ou plus petites circonscriptions où on voit les polémiques de limitation de nombre de bureaux de vote, de restriction des horaires de fermeture, d'entraves de toutes sortes au vote ou au droit de vote ou à la simple disposition des moyens de l'exercer (comme la pièce d'identité), faut pas forcément des campagnes de recherche très élaborées: lis l'historique de vote du comté, regarde les profils socio-professionnels et ethniques, et la marge d'erreur est souvent faible, surtout dans un pays avec si peu de participation électorale structurelle et donc un électorat à 80% sédimenté en général dans les 2 camps.

Tu as une petite circonscription de banlieue ou grande banlieue pourrie dans les faubourgs lointain de Miami, à 80% latino, un faible taux d'activité, un haut niveau de criminalité et/ou violence, beaucoup d'antécédents judiciaires pour une partie significative de la jeunesse et un historique de vote démocrate dans les 20 dernières années, tu te casses pas la tête et tu balances ta merde dessus en pouvant être sûr que l'essentiel des gens que tu niqueras seront des électeurs démocrates ou de tendance démocrate. La partie républicaine de cette circonscription, si elle est aussi prise dans la mesure (ça dépend quel type de mesures est employés) peut passer par pertes et profits pour le parti. Multiplies cela par le nombre de circonscriptions et catégories de populations que tu cibles, et l'effet global cumulé atteint largement plus l'électorat d'un camp que de l'autre, surtout si tu tapes vraiment, comme c'est le cas dans ces polémiques, dans les caricatures d'électorat démocrate: les minorités ethniques, surtout dans certains Etats donnés, surtout depuis la fin des années 90 et encore plus depuis la crise, font partie (comme la plupart par exemple des fonctionnaires municipaux et d'Etat) du coeur de l'électorat démocrate et votent à tous les coups démocrate dans des proportions réellement énormes. La communauté noire avec Obama au pouvoir est particulièrement ciblée. Les fonctionnaires sont particulièrement ciblés.

Encore un autre moyen parmi d'autres de savoir comment un endroit ou un type de population vote: les comportements électoraux "pratiques": tu notes globalement et localement à quelles tranches horaires les gens vont voter suivant leur affiliation politique, leur tranche d'âge, leur niveau éducatif ou socioprofessionnel, leur secteur d'activité.... Et les républicains ont ainsi montré qu'on pouvait aussi agir là-dessus: limite les horaires d'ouverture le soir parce que telle catégorie dominante dans un endroit est surtout démocrate et vote le soir, et tu as ton effet. Les vieux votent à telle heure et sont conservateurs ici, donc tu maximise l'accès au vote dans ce coin à ces heures là et ferme aux autres.... La fermeture des bureaux de vote le soir est une méthode utile dans un endroit où les jeunes sont actifs et votent plutôt démocrate et les vieux retraités et plus républicains; et c'est pareil pour les fermer le week end. Vu le nombre de procédures "d'early voting", ça compte.

Je caricature, mais c'est ce genre de trucs. Applique ça à l'échelle nationale, et tu as un effet qui joue sur un pourcentage significatif.  Parce qu'outre handicaper le vote ou l'accès au vote des populations généralement pro-démocrates, tu fais aussi tout pour favoriser celles généralement plus pro-républicaines, et l'effet de contraste peut être impressionnant. Là-dessus se greffe les emmerdements plus anciens des campagnes politiques: des bandes d'emmerdeurs ou de militants affichés peuvent être envoyées dans certains bureaux de vote de circonscriptions démocrates pour aller hurler sur les files d'attentes de voteurs avec des banderolles et autres ("baby killers", "Obama-Hitler"....), de l'intimidation voire des trucs plus violents (lancer des oeufs et autres saletés, aller castagner, provoquer....), ce qui se voit beaucoup dans le vieux sud. L'embauche de professionnels (là encore l'argent permet de changer d'échelle) a récemment permis de systématiser ce genre de pratiques dans certains coins.

Sans compter l'effet induit: une circonscription où toutes ces tracasseries se cumulent voit souvent chez un certain nombre d'électeurs un niveau donné de découragement. Une omniprésence médiatique massive de l'autre camp ajoute son effet en convaincant (à tort ou à raison) que voter contre lui ne sert à rien et qu'ils dominent. On ne va pas chercher sa pièce d'identité (déjà faite pour être longue et dure à obtenir, ou chère), on ne va pas voter, on n'incite pas ses proches à le faire, on ne se rassemble pas en groupes/comités politiques locaux, on ne fait pas d'activisme.... Cet effet induit peut jouer là encore sur un pourcentage pas négligeable quand les élections se jouent à peu, et elles jouent nationalement en cumulé, puisque ça fait toujours moins de voix pour un président, ou au niveau d'un Etat pour un gouverneur ou un sénateur.

Après ça, tu accrois ton effet en choisissant la méthode: restriction du droit de vote (voter ID, voter registration, polémiques sur le droit de vote des repris de justice après leur libération....), restriction de l'accès au vote (comme le fait de faciliter ou non les congés dans la fonction publique les jours d'élection, d'étendre les horaires ou de les restreindre, de limiter ou non le nombre de bureaux de vote), croisées avec les campagnes locales ciblées pour décider les indécis, inciter à la participation de certains ou au désistement d'autres.... Tout ne joue pas forcément à chaque fois sur beaucoup de monde, mais la multiplicité des circonscriptions, le ciblage et le système de scrutin font que dans beaucoup de cas, localement, ça se joue à quelques centaines de voix, ou quelques milliers. Les cabinets de stratégie des campagnes même nationales font aussi par exemple attention à la météo locale dans les Etats et circonscriptions en ballotage: s'il pleut, ils envoient leurs réserves locales de militants taper aux portes pour rappler aux gens d'aller voter, pour garder le moral dans les files d'attente encombrées des bureaux de vote si elles sont trop longues.... Et ils incitent les médias locaux à faire le même travail (s'ils sont engagés) ou achètent en catastrophe des écrans pub).... Oui, ça va jusque là!!!!!

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Les mormons s'impliquent de plus en plus dans la campagne de Mitt Romney...

Pour soutenir leur poulain dans la course à la présidentielle américaine, un mormon invite les disciples à jeûner dimanche, avant le débat Obama/Romney du 3 octobre.

Le candidat républicain à la présidentielle, Mitt Romney, peut compter sur le soutien des plus extrêmes conservateurs du pays, des membres du Tea Party aux mormons, connus pour ne reculer devant rien quand il s’agit de faire porter leurs idées.

Le paysage des élections américaines 2012 a pris une aura particulière hier, quand un membre de l’église mormone aurait lancé un fervent appel sur internet à la communauté invitant à un jeûne le dimanche 30 septembre, parce que « le jeûne et prières provoquent des miracles ». L’église mormone, qui insiste sur sa neutralité politique, a indiqué de son côté que cette initiative était personnelle.

http://www.reponseatout.com/elections-americaines-2012-d-8339/mitt-romney-les-mormons-jeunent-pour-lui-a108342

L'épouse du candidat républicain à la présidentielle américaine pourrait bien lui faire perdre les voix de l'électorat mormon.

Un réseau social mormon critique les tenues de la femme de Mitt Romney.  Il lui reproche de ne pas protéger ses bras et de porter une jupe trop courte.

http://www.lexpress.fr/styles/diapo-photo/styles/decryptage-people/ann-romney-ose-le-cuir-les-mormons-desapprouvent_1154523.html

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Le pire exemple en matière d'entrave au vote est la Floride où le gouverneur, qui semble être non seulement une ordure sans scrupule mais aussi un simple taré, a établi un bulletin de vote qui cette année fera plus de 10 pages (et coûtera de l'argent pour être envoyé dans les cas de vote par correspondance), simplement en foutant 10 propositions référendaires de changements mineurs de la constitution de l'Etat (fausses ou non, leur but n'est pas d'être là pour réellement changer quoi que ce soit). Et ces 10 pages sont du texte juridique intégral, bien dense et peu compréhensible, histoire de prendre du temps pour l'électeur moyen (qui n'y pigera rien évidemment), de le confondre (le bulletin, des cartes à tamponner aux USA, est assez indigeste) et de décourager le vote. Et ce fait prend un sens supplémentaire quand on y ajoute les truquages d'horaires d'ouverture et la limitation du nombre de bureaux de vote dans les endroits plus démocrates: il faudra faire de la route pour en trouver (ça décourage), se garer sera impossible, les files d'attente seront longues, alors que les horaires seront restreints et que chaque électeur devra passer une plombe pour comprendre ce à quoi il dit oui ou non en même temps qu'il devra choisir ses candidats à toutes les élections en cours dans un bulletin peu lisible. Déjà aux élections précédentes, le parti républicain local s'était signalé dans ce genre de trucs (cf l'élection Bush-Gore), notamment en créant des bulletins-papillons où il était très dur de comprendre pour qui on votait (on pouvait poinçonner la case d'un républicain en pensant faire celle du démocrate....).

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Un juge américain vient de condamner à 6 milliard de $ pour les victimes américaines suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Alors qui a été condamné ?

Le gouvernement américain pour ne pas avoir su protéger ses concitoyens ?

L'arabie Saoudite dont 90% des terroristes avaient le passeport du Royaume ?

Et ben non !

C'est L'IRAN , le Hezbollah (alors qu'ils n'y sont pour rien vus qu'ils sont chiites )

Et surtout c'est Al-QUAIDA qui a été condamné ! :lol:

Bref les talibans devont payer ! =)

Je ne sais pas mais quelque chose me dit que ces derniers ne sont pas solvables . :lol:

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202306015264-6-milliards-de-dollars-de-dommages-pour-les-victimes-du-11-septembre-368821.php

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On parle des crétins qui brulent des ambassades de pays qu'ils associent bêtement à des actions de propagande privées, mais là on a des officiels qui prennent des mesures très lourdes contre des pays et organisations aucunement impliqués dans des attentats. Je ne sais pas lequel des deux est le plus grave.

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On parle des crétins qui brulent des ambassades de pays qu'ils associent bêtement à des actions de propagande privées, mais là on a des officiels qui prennent des mesures très lourdes contre des pays et organisations aucunement impliqués dans des attentats. Je ne sais pas lequel des deux est le plus grave.

Et, comme par hasard, il y a une des crétinneries qui fait moins de bruit que l'autre...
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La crétinerie la plus dangereuse n'a t-elle pas été exposée hier soir avec le débat présidentiel (enfin le premier des trois), remporté par Romney (plus par absence de pugnacité d'Obama)? Il a été démontré qu'on peut avoir l'air de quelqu'un de sérieux et avoir l'air de dominer avec quasiment que des bobards à coucher dehors: vous me direz qu'en politique, c'est une habitude, mais là c'était abyssal, terrifiant, à une échelle inimaginable, et pour moi, le premier fautif (et réel perdant du débat) est la presse. Pas une fois un journaliste n'a repris les conneries hallucinantes que le républicain débitait, pas une fois un journaliste n'a essayé même un peu de forcer Romney à sortir de la bulle d'irréalité dans laquelle les républicains ont réussi à se mettre avec leurs médias en circuit fermé et leurs discours préformatés. Ni la presse ni Obama n'ont même essayé de signaler à Romney qu'il disait n'importe quoi: il a ainsi pu encore une fois balancer ses histoires de 20% de réduction d'impôts pour les plus riches qui ne creuseraient pas de déficits et se paieraient elles-mêmes miraculeusement, décrété que les coupes massives envisagées par lui dans Medicare ne laisseraient personne non couvert (lui qui a récemment été surpris déclarant qu'il se foutait de 47% du pays :lol:), et qu'évidemment il boosterait la Défense (genre accroître l'active de plus de 100 000h ou multiplier la construction navale quasiment par 2), le tout sur fond de retour à l'équilibre budgétaire. Encore plus fort que le coup du budget Ryan, base de travail auto-proclamée "sérieuse" et "carrée" de ces délires.

Que les mensonges des politiques en campagne décrètent 2% de croissance là ou 1% est plus probable, qu'ils proclament un équilibre budgétaire là ou 1-2% de déficits sont inévitables, qu'ils décrètent que X+1 millions d'emplois seront créés par leurs excellentes politiques économiques là où y'aura plutôt X millions (avec ou sans eux pour l'essentiel en fait), ou encore qu'ils obtiendront tels aménagements avec d'autres pays sur tels aspects du commerce extérieur, on va dire que ça fait partie du jeu et que le mensonge correspond moins à leur nature de menteurs professionnels qu'aux attentes d'un public qui veut des trucs "concrets" qui "sonnent vrai". Lamentable mais inévitable.

Mais là on a simplement changé d'échelle pour se déconnecter de toute réalité, abandonné le simple gonflage des espérances au profit de l'invention pure et simple, et pas à petite échelle (notez qu'on respecte le principe de Hitler sur le bobard: plus c'est gros, plus ça passe): Romney invente des lois économiques et décrète des chiffres et objectifs qui ne peuvent en aucune façon découler de ses propositions elles-mêmes incohérentes. Il décrète une réalité alternative.

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"Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité. "

Adolf Hitler (chancelier allemand, dans Mein Kampf)

"Plus le mensonge est gros, mieux il passe. "

Joseph Goebbels (ministre de la Propagande du précédent)

rendons à César ce qui est à Cesar

La démocratie américaine a pris avec la génération Buch pére et fils un bien mauvais virage. On peut se consoler en pensant que l'Europe de Bruxelle fait guère mieux, qu'en  Chine la démocratie c'est pas pour demain, dans les pays arabes "c'est parceque dieu le veut", et en Russie, c'est le parain qui décide....  >:(

Le 3ème milléraire est mal barré... c'est un mauvais film de science fiction qui se prépare.

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