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il y a 27 minutes, Tancrède a dit :

And a political candidate who believes she is speaking for half of the population when she is actually voicing the opinions of one-fifth is likely to lose the next election.

Beau scude envers HRC. Merci pour ce travail de lecture et mise en exergue des extraits. Il est impressionnant de constater que seul 8% de la population globalement trouve la PC (quand bien même nébuleuse serait sa définition) positive alors que toutes les autres tribu sont très nettement vent debout.

Mes deux cents sont comme beaucoup de choses, les US posent des bonnes questions, sont professionnels et adoptent de bons comportement dans la mesure où ils ne poussent pas le curseur trop loin. Or là où le bât blesse est dans la mesure: quasiment tout est poussé à l'extrême par rapport à l'Europe (concurrence, études, pratiques sportives pour les sportifs, orthorexie pour les bio/végétariens/vegan, le Big Pharma avec les opioïdes, la Californie avec le détournement de l'eau pour rester au soleil etc...). Au final, cela aboutit à des violences et des équilibres de Nash absurdes.

En soi, "La French Theory" avait une certaine pertinence mais là encore elle a été poussé à tel degré que l'on aboutit à des notions comme l'intersectionnalité qui me font l'effet d'un pet d'éléphant dans le crâne.

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3 minutes ago, SinopeMT said:

Beau scude envers HRC. Merci pour ce travail de lecture et mise en exergue des extraits. Il est impressionnant de constater que seul 8% de la population globalement trouve la PC (quand bien même nébuleuse serait sa définition) positive alors que toutes les autres tribu sont très nettement vent debout.

Mes deux cents sont comme beaucoup de choses, les US posent des bonnes questions, sont professionnels et adoptent de bons comportement dans la mesure où ils ne poussent pas le curseur trop loin. Or là où le bât blesse est dans la mesure: quasiment tout est poussé à l'extrême par rapport à l'Europe (concurrence, études, pratiques sportives pour les sportifs, orthorexie pour les bio/végétariens/vegan, le Big Pharma avec les opioïdes, la Californie avec le détournement de l'eau pour rester au soleil etc...). Au final, cela aboutit à des violences et des équilibres de Nash absurdes.

 En soi, "La French Theory" avait une certaine pertinence mais là encore elle a été poussé à tel degré que l'on aboutit à des notions comme l'intersectionnalité qui me font l'effet d'un pet d'éléphant dans le crâne.

:laugh: Je l'aime bien cette formule.... Une expérience personnelle?

Quote

Beau scude envers HRC. Merci pour ce travail de lecture et mise en exergue des extraits. Il est impressionnant de constater que seul 8% de la population globalement trouve la PC (quand bien même nébuleuse serait sa définition) positive alors que toutes les autres tribu sont très nettement vent debout.

Et cela vient de The Atlantic, un journal très à gauche, qui fut plus équilibré mais qui a récemment viré à peu près tous ses journalistes, fact-checkers et collaborateurs républicains et suivi la tendance "woke", espérant lui aussi qu'un tel choix lui attirerait un nouveau et vaste lectorat.... Qui n'est en fait pas si grand que ça, comme l'étude le souligne. Si en plus on ajoute le fait qu'environs 30% (dans l'étude) de ces "progressive activists" se méfient aussi de la culture PC (même si j'imagine qu'ils ne la définissent pas comme d'autres), ça laisse un groupe hardcore de 5-6% qui sont pour la censure.... Donc ce sont eux qui dominent la grande majorité des parutions, donnent le ton à la télé, et contrôlent absolument les grandes boîtes internet (médias sociaux surtout). Logique, non? 

Mais que cela ne donne pas trop d'espoirs aux conservateurs durs: certes, ils sont plus nombreux que les gauchistes (3 fois plus), et ils partagent bien des préoccupations avec les peu/pas engagés et les modérés (notamment terrorisme/sécurité, immigration et emploi), mais ils ne sont pas pour autant si populaires non plus. La chose révèle plus une très profonde division de la gauche, sans doute plus profonde que celle qu'on voit à droite (populo vs conservateurs) ou entre la droite et les modérés/peu engagés (une part très importante de ceux qu'on appelle "indépendants"), mais aussi, peut-être plus que toute autre chose, la profonde déconnection entre les élites de la scène publique (à différencier partiellement des élites économiques sur de tels sujets) et la population, qui reflète le mécontentement persistant de celle-ci vis-à-vis de l'élite politique en général (élus et hauts fonctionnaires, lobbyistes et autres "intermédiaires", figures du débat public -médias and co). Ce point revient avec une grande insistance en tête des sujets de préoccupation principaux des Américains depuis de longues années (devant l'économie et les inégalités, sauf au plus fort de la crise, de 2008 à 2011 environs): la faible représentation, la corruption et l'influence des "special interests" (corporate et idéologiques), et les partis eux-mêmes, sont pointés du doigt de façon assez unanime, sans qu'un groupe politique ou un autre ne se démarque dans sa condamnation ou son acceptation du phénomène. C'est sans doute le sujet le plus consensuel dans la population américaine (avec le fait que le racisme et le sexisme, c'est mal, contrairement à ce que les "intersectionnels"/antiracistes/féministes/post-modernistes prétendent), et depuis un bail. Raison pour laquelle il est rarement adressé dans les grands médias, et jamais au Congrès. Encore une fois: logique, non? 

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On 10/5/2018 at 3:17 PM, elannion said:

C'était ce que je voulais sous-entendre. Mal exprimé.

L'abonnement coûte juste une blinde. il me semble que l'université de Montréal avait voulu s'en éloigner en favorisant les sites tels que sci-hub (merci les russes^^)

 

Je ne remets aucunement en cause le principe de révision d'articles! C'est absolument nécessaire. Mais comme tout système il est loin d'être parfait.

Des relecteurs qui souhaitent mordicus qu'on cite leurs précédents articles alors qu'il n'apporte rien (dans le sens, rien par rapport au sujet défendu dans l'article soumis.) sont légions. Et des discordes pour des amours-propres mal placé peuvent avoir de fâcheuses conséquences sur des carrières ou projets scientifiques ( refus de financement car le relecteur appartient au juré d'attribution des bourses par exemple). . .

 

Et je trouve cela désolant. Les effets de modes sont hyper importants dans la publication. Et souvent être là au bon endroit au bon moment devient une nécessité. Il y a quelques années les RNA (siRNA notamment) étaient hyper à la mode. Faire un article sur eux promettait une belle revue. Aujourd'hui moins.

Il y a 15 ans, les neurosciences avaient une cote monumentale. Trouver des remèdes contre Alzheimer ou Parkinson en faisaient saliver plus d'un. Même les bigpharma mettaient un pognon de dingue. Aujourd'hui vu la difficulté à trouver la molécule "miracle" les neuropharmacologues sont portions congrues ( et je tiens ça d'un neuropharmacologue. . .)

D'autant plus que cette recherche de publication constante montre des dérives inquiétantes. Outre le "publish or perish" ça commence à trafiquer de plus en plus.

Lors d'un stage en synthèse orga, il y a quelques années on m'avait demandé de me méfier des publis chinoises et US. Pas qu'elles sont toutes mauvaises mais vu la pression juste monumentale qu'on mets aux thésards certains ne trouvent pas d'autres moyens de de pipeauter. Et des rendements de 30/40¨% se transforment en 80/90. . .

Après ça touche aussi les français. Un chercheur a été pris sur le fait et a été rétrogradé.

D'ailleurs la pression mises sur les doctorants aux US est telle que l'omerta avait commencé à se briser.

Un chercheur très reconnu a connu dans sa carrière 7 suicides ( dont 4 lui sont directement impacté. Mis en cause dans la lettre de suicide). Je crois que certaines études montraient que 25 à 30% des doctorants US étaient en dépression profonde.

 

puisqu'on est en bio, regarde la pureté des fractionnements sub celullaires. Certains sont hallucinants...

 

Au passage Tancrède, tu sais peut être ou trouver des chémas des réseaux de communicaiton en fonction des opinions politiques. C'est assez hallucinant, la plupart des "activistes" (militants quoi) n'ont quasiment de relation qu'entre eux et finissent par se convaincre que leur opinion est universellement partagée (normal, ils ne parlent qu'avec des gens qui ont la même) et donc légitime, voire plus que le résultat d'élections qui ne "reflètent pas la réalité"... A mon sens ca mène tout droit à une remise en cause des institutions d'une façon pernicieuse.

Modifié par prof.566
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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/10/11/97001-20181011FILWWW00356-usa-la-peine-de-mort-declaree-inconstitutionnelle-dans-l-etat-de-washington.php (11octobre 2018)

La peine de mort déclarée inconstitutionnelle dans l'Etat de Washington

La cour suprême de Washington rappelle dans sa décision qu'elle a déjà à trois reprises (en 1972, 1979 et 1981) déclaré anticonstitutionnelle la peine de mort dans cet Etat, mais qu'à chaque fois une nouvelle loi avait été adoptée.

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Il y a 14 heures, Tancrède a dit :

Une étude intéressante sur les "tribus" politiques américaines

HS vite fait : quand l'objet de ton questionnaire, "la PC", n'est pas défini AVANT d'établir le questionnaire et donc par extension, pas clair pour les interrogés, c'est poubelle direct. Si l'exploitation qui en était faite reposait justement sur le manque de définition et le fait que les interrogés mettent ce qu'ils veulent dedans, pourquoi pas, mais ce n'est clairement pas la démarche ici. Là on a juste "pleins de gens sont contre le fourre-tout du moment", donc pas grand chose.

 

Il y a 13 heures, SinopeMT a dit :

Il est impressionnant de constater que seul 8% de la population globalement trouve la PC positive

Et de fait, je ne suis pas si impressionné que ça : je lis que 8% de la population US a une définition positive de la PC, et il me semble que même en France les définitions ou en tous cas les usages sont globalement négatifs, on parle de "politiquement correct" pour désigner une hypocrisie latente ou un genre de langue de bois imposée par la pression sociale, quoi qu'on mette derrière en détails.

C'est un peu comme si on demandait à la cantonade "est-ce que le racisme c'est bien", le résultat ne nous éclairera pas des masses sur la proportion de comportements / de visions du monde racistes.

Le reste est intéressant, en gardant en tête la définition des groupes proposés. Parce que d'un côté on nous dit
 

Citation

None of the questions used to create the segmentation related to current political issues or demographic indicators such as race, gender, age or income

et une demi-page plus loin ça donne ce genre de caractéristiques de segments :
 

Citation

–Progressive Activists: younger, highly engaged, secular, cosmopolitan, angry.

–Traditional Liberals: older, retired, open to compromise, rational, cautious.

–Passive Liberals: unhappy, insecure, distrustful, disillusioned.

–Politically Disengaged: young, low income, distrustful, detached, patriotic, conspiratorial.

–Moderates: engaged, civic-minded, middle-of-the-road, pessimistic, Protestant.

–Traditional Conservatives: religious, middle class, patriotic, moralistic.

–Devoted Conservatives: white, retired, highly engaged, uncompromising, patriotic.

On notera en passant que nombre de ces caractéristiques mériteraient une définition. Et c'est là dessus que se base tout le reste.

C'est quand même très approximatif dans la rédaction, en plus de n'être évidemment pas peer-reviewed. Et je ne parle pas des petites citations rigolottes dispersées un peu partout dans le rapport. Fin du HS.

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6 minutes ago, Brian McNewbie said:

HS vite fait : quand l'objet de ton questionnaire, "la PC", n'est pas défini AVANT d'établir le questionnaire et donc par extension, pas clair pour les interrogés, c'est poubelle direct. Si l'exploitation qui en était faite reposait justement sur le manque de définition et le fait que les interrogés mettent ce qu'ils veulent dedans, pourquoi pas, mais ce n'est clairement pas la démarche ici. Là on a juste "pleins de gens sont contre le fourre-tout du moment", donc pas grand chose.

 

Et de fait, je ne suis pas si impressionné que ça : je lis que 8% de la population US a une définition positive de la PC, et il me semble que même en France les définitions ou en tous cas les usages sont globalement négatifs, on parle de "politiquement correct" pour désigner une hypocrisie latente ou un genre de langue de bois imposée par la pression sociale, quoi qu'on mette derrière en détails.

C'est un peu comme si on demandait à la cantonade "est-ce que le racisme c'est bien", le résultat ne nous éclairera pas des masses sur la proportion de comportements / de visions du monde racistes.

Le reste est intéressant, en gardant en tête la définition des groupes proposés. Parce que d'un côté on nous dit
 

et une demi-page plus loin ça donne ce genre de caractéristiques de segments :
 

On notera en passant que nombre de ces caractéristiques mériteraient une définition. Et c'est là dessus que se base tout le reste.

C'est quand même très approximatif dans la rédaction, en plus de n'être évidemment pas peer-reviewed. Et je ne parle pas des petites citations rigolottes dispersées un peu partout dans le rapport. Fin du HS.

Certes, c'est pourquoi j'ai précisé "dans les limites de pertinence de l'étude". Mais je ne l'aurais pas citée si cela ne rejoignait pas les proportions et groupes (approximatifs) que j'ai vu (et je crois, cité sur ce fil, même si ça doit remonter à quelques années) dans d'autres études/enquêtes au fil du temps. Ce document, je l'ai trouvé notable en ce qu'il essaye d'entrer un peu plus dans le détail en ce qui concerne la gauche et la sous-culture qui apparaît dominante dans les médias et ne trouve pas tant d'écho que ça dans la population: il s'attache plus à proposer une délimitation de ceux qu'on qualifie de "progressives" par rapport aux "liberals" (eux-mêmes ayant leurs distinctions), et à se pencher sur la "masse de manoeuvre" de ceux qu'on voit actuellement hurler dans la rue, dans les médias et online en prenant la "défense" des minorités soi-disant "opprimées", sans que celles-ci semblent vraiment représentées en nombre dans leurs rangs. Caricature du phénomène: quand on voit des manifs avec des antifas et assimilés, on les voit hurler des injures racistes à des flics de couleur, ou des militants de couleur qui s'opposent à eux, et que voit-on sous les capuches? Une mer de visages blancs. Lors des dernières altercations entre des groupes conservateurs et antifas-like à Portland (capitale d'antifa), il y avait beaucoup plus de minorités ethniques du côté des soi-disant "fascistes" que côté capuches. Un des nombreux faits qui semblent échapper aux médias qui font l'apologie des dits capuchards, éternellement présentés comme de braves gens n'ayant à coeur que la lutte contre un "fascisme".... Qui n'existe quasiment pas aux USA (les autorités n'arrivent pas à trouver plus de 10 à 20 000 "white supremacists" et assimilés aux USA.... Dont l'immense majorité a depuis longtemps passé la date de péremption; la tristement célèbre manif a Charlottesville n'avait réussi à faire venir que 600 glandus -plus de la moitié n'étaient pas des perdreaux de l'année- malgré presque deux mois de préparation). 

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@Tancrède J'entends bien, après quand je tombe sur des ressources approximatives - pour ne pas dire autre chose - de ce type, même si elles vont dans le sens de mes convictions, et même surtout si elles confirment mes vues, j'évite de me baser dessus, c'est encore le meilleur moyen de ne pas tomber en plein biais de confirmation. Tu noteras d'ailleurs que l'aspect "sous-culture dominante dans les médias" c'est toi qui l'ajoute. Il me semblait pertinent de faire la remarque puisque juste avant ça parlait des gros problèmes qu'on peut rencontrer en sciences humaines, et là on est dedans.

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Je me suis acheté ce bouquin: Bad Blood: Secret and Lies in a Silicon Valley startup. Review du NYT:https://www.nytimes.com/2018/05/21/books/review/bad-blood-john-carreyrou.html

Ce cas qui vient de toucher à sa fin (la société Theranos a été liquidé fin août 2018) est intéressant pour plusieurs raisons. La première est par le profil des arnaqués (quasiment des personnalités et milliardaires dont les Walton, Murdoch, Betsy DeVos, Carlos Slim), la seconde est l'ampleur de la fraude (contrairement à Enron, Theranos a toujours été une coquille vide, sans actifs), la troisième est l'absence absolue d'avancée tangible ou de POC (proof of concept) ce ne furent que des paroles durant l'existence de la société ; et dernièrement le profil de l'égérie de cette fraude (Elizabeth Holmes) et surtout le traitement de cette femme pendant sa gloire.

Ce traitement a été particulier parce que globalement extrêmement laudateur développant l'idée de la réalisation d'un Girl Power qui serait tellement mieux que ce monde phallocrate. Ceci a duré jusqu'à fin 2014 ou les yeux ont commencé à s'ouvrir. Une fois arrivé en 2016, l'arnaque était éventée.

Ce genre d'articles (pourtant d'octobre 2015) étaient nombreux et m'ont beaucoup plus marqués que les articles relativement neutres que j'ai pu exhumer de Google: https://www.inc.com/magazine/201510/kimberly-weisul/the-longest-game.html

Cet article du New Yorker (presse de bonne qualité avec un biais très progressiste tout de même) est l'un des plus équilibré de 2014. https://www.newyorker.com/magazine/2014/12/15/blood-simpler

Cet article du Business Insider est représentatif de 2015 (plutôt de bonne tenue alors que j'ai vraiment vu des articles biaisés et incompétent de leur part) http://www.businessinsider.fr/us/science-of-elizabeth-holmes-theranos-2015-4

Enfin cet article est un précurseur de 2016: https://www.entrepreneur.com/article/274565

Je connaissais le cas Theranos parce que les articles que j'avais lu à l'époque m'avaient semblé bien biaisés parce que Holmes servait à 100% la narrative du Girl Power et que en plus, je trouvais que les promesses étaient tellement énormes que si seulement 10% en était réalisé, cela aurait été disruptif (à la Musk qui malgré tous ses défauts et sa folie réalise des choses innovante même avec du retard, ou pas tout à fait au niveau des promesses).

Finalement, le cas Theranos met en exergue un fait culturel américain: le story-telling et la déformation de la réalité. Ce sont les domaines dans lesquels ils sont les meilleurs et souvent ça se retourne contre eux.

C'est une lecture intéressante que je recommande fortement.

PS: d'ailleurs une vidéo de Holmes expliquant comment envoyer bouler les critiques:

 

Modifié par SinopeMT
Ajout vidéo Youtube
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1 hour ago, SinopeMT said:

Je me suis acheté ce bouquin: Bad Blood: Secret and Lies in a Silicon Valley startup. Review du NYT:https://www.nytimes.com/2018/05/21/books/review/bad-blood-john-carreyrou.html

Ce cas qui vient de toucher à sa fin (la société Theranos a été liquidé fin août 2018) est intéressant pour plusieurs raisons. La première est par le profil des arnaqués (quasiment des personnalités et milliardaires dont les Walton, Murdoch, Betsy DeVos, Carlos Slim), la seconde est l'ampleur de la fraude (contrairement à Enron, Theranos a toujours été une coquille vide, sans actifs), la troisième est l'absence absolue d'avancée tangible ou de POC (proof of concept) ce ne furent que des paroles durant l'existence de la société ; et dernièrement le profil de l'égérie de cette fraude (Elizabeth Holmes) et surtout le traitement de cette femme pendant sa gloire.

Ce traitement a été particulier parce que globalement extrêmement laudateur développant l'idée de la réalisation d'un Girl Power qui serait tellement mieux que ce monde phallocrate. Ceci a duré jusqu'à fin 2014 ou les yeux ont commencé à s'ouvrir. Une fois arrivé en 2016, l'arnaque était éventée.

Ce genre d'articles (pourtant d'octobre 2015) étaient nombreux et m'ont beaucoup plus marqués que les articles relativement neutres que j'ai pu exhumer de Google: https://www.inc.com/magazine/201510/kimberly-weisul/the-longest-game.html

Cet article du New Yorker (presse de bonne qualité avec un biais très progressiste tout de même) est l'un des plus équilibré de 2014. https://www.newyorker.com/magazine/2014/12/15/blood-simpler

Cet article du Business Insider est représentatif de 2015 (plutôt de bonne tenue alors que j'ai vraiment vu des articles biaisés et incompétent de leur part) http://www.businessinsider.fr/us/science-of-elizabeth-holmes-theranos-2015-4

Enfin cet article est un précurseur de 2016: https://www.entrepreneur.com/article/274565

Je connaissais le cas Theranos parce que les articles que j'avais lu à l'époque m'avaient semblé bien biaisés parce que Holmes servait à 100% la narrative du Girl Power et que en plus, je trouvais que les promesses étaient tellement énormes que si seulement 10% en était réalisé, cela aurait été disruptif (à la Musk qui malgré tous ses défauts et sa folie réalise des choses innovante même avec du retard, ou pas tout à fait au niveau des promesses).

Finalement, le cas Theranos met en exergue un fait culturel américain: le story-telling et la déformation de la réalité. Ce sont les domaines dans lesquels ils sont les meilleurs et souvent ça se retourne contre eux.

C'est une lecture intéressante que je recommande fortement.

PS: d'ailleurs une vidéo de Holmes expliquant comment envoyer bouler les critiques:

 

J'ai pas mal suivi la chose au fil du temps, ayant même eu un petit aperçu AVANT que le scandale ne commence à filtrer (comment? C'est pas sérieux? Mais James Mattis et Henry Kissinger sont au conseil d'administration de la boîte). Image préfabriquée (même pas capable d'avoir son style, elle l'a joué "fille de pub" sans imagination: c'est Steve Jobs -col roulé inclus- avec un vagin.... Et elle était présentée texto ainsi), baratin façon Ted Talk (plein de jolis horizons et de "buzzwords" qui sonnent sérieux/impressionnants, mais rien de très descriptif ou explicatif: des promesses et du blabla, quoi) et engouement d'une presse bien peu professionnelle, mais, comme tu le signales, une presse qui n'a fait que s'enfoncer toujours plus avant (au fil de sa perte de compétence et d'éthique.... Enfin la perte des derniers morceaux) dans un monde fictionnel défini par les trames narratives non seulement déterminées par chaque idéologie et/ou média, mais aussi par les idéologies pré-existantes dans les esprits des "journalistes", eux-mêmes intoxiqués depuis l'enfance, et surtout les études. Il y a un phénomène de cumul générationnel dans ce système: chaque génération (surtout professionnelle, soit, vu la longueur des carrières dans un média donné, un délai assez court) en rajoute une couche sur le récit de celle qui l'a précédée. Et les réflexions et interactions dans les caisses de résonance de professions au final très fermées et entristes, mais aussi très géographiquement localisées (dans des zones à caractéristiques très particulières), n'arrangent rien, surtout depuis l'arrivée des médias sociaux qui ont amplifié de tels phénomènes par plusieurs ordres de magnitude. 

En bref, la Miss Holmes, elle a surfé un temps sur une hype dont on se demande si elle l'avait anticipée, parce que vu de l'extérieur, ça ressemble à une fuite en avant: elle s'est imaginée qu'elle pourrait faire durer ça longtemps? Partir avec la caisse et disparaître? Qu'une solution miracle allait arriver des labos de sa boîte pour rendre son produit efficace? Difficile de savoir. En attendant, il semble bien qu'elle ne fera pas de prison (si elle était un mec, elle y serait déjà), et sa chute n'a pas vraiment fait de grand écho dans les médias (encore une fois, si elle avait été un mec, elle aurait eu droit au traitement Enron); pas de grand buzz, rien de très soutenu, pas les grâces des plateaux télés et débats pour cette affaire. Un peu comme la marche à la guerre en Irak et la première année dans le conflit, la presse semble souffrir d'amnésie sur son rôle, son enthousiasme et ses mensonges et manipulations (et les vies et carrière qu'elle démolit dans le processus), et certainement pas apte à l'autocritique, que le sujet soit petit ou grand. 

Sur ce sujet du storytelling américain et de sa place dans le débat et la société, je recommande le livre de Christian Salmon (Storytelling) qui date de cette époque de la marche à la guerre en Irak. 

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Il y a 3 heures, Tancrède a dit :

Mais James Mattis et Henry Kissinger sont au conseil d'administration de la boîte

Ceci dit, ce conseil d'administration constituép uniquement de personnalités reconnues et compétentes (dans leurs domaines) a été le meilleur marchand de sable. Ca prouve que l'argument d'autorité fonctionne encore à plein (aucune de ces personnes reconnues n'avaient la moindre connaissance de médecine et de tests médicaux). La flûte de Pan a tellement bien marché que le lanceur d'alerte était le petit-fils de Schultz (ex membre du gouvernement américain) qui avait obtenu son premier job par l'intermédiaire du grand-père et celui-ci ne l'a pas cru du tout.

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9 minutes ago, SinopeMT said:

Ceci dit, ce conseil d'administration constituép uniquement de personnalités reconnues et compétentes (dans leurs domaines) a été le meilleur marchand de sable. Ca prouve que l'argument d'autorité fonctionne encore à plein (aucune de ces personnes reconnues n'avaient la moindre connaissance de médecine et de tests médicaux). La flûte de Pan a tellement bien marché que le lanceur d'alerte était le petit-fils de Schultz (ex membre du gouvernement américain) qui avait obtenu son premier job par l'intermédiaire du grand-père et celui-ci ne l'a pas cru du tout.

J'ai toujours du mal à voir ce qui a vraiment lancé le bouzin: pour faire venir de telles personnalités au CA, qui plus est des personnalités qui ont une image de marque (supposément, ils doivent avoir un minimum de standards pour la défendre) et aucune expertise dans le domaine concerné (sauf évidemment leur entregent avec l'Etat fédéral pour obtenir des contrats et l'accès), il a évidemment fallu de l'argent. Beaucoup. Des jetons de présence sans doute indécents, surtout au regard du travail à fournir en échange (essentiellement prêter leur renom, et éventuellement arranger des rendez-vous et faire des présentations). C'est ça qui débloque l'accès à des investisseurs et de contrats. Mais comment lever assez de fric initialement pour convaincre ces gens là.... Quand on n'a pas encore ces gens-là pour lever le fric? Les débuts sont toujours des moments fascinants....

Mais la grande ouverture des vannes, ce fut quand Theranos obtint un grand contrat avec une gigantesque chaîne de pharmacies, Walgreen, dont les contrôles étaient censés faire autorité dans ce monde; ce fut l'apogée.... Et le début de la chute. Les gigantesques levées de fonds et les évaluations fantasmagoriques (jusqu'à 9 milliards) semblent cependant, pour l'essentiel, avoir été dues au buzz, non seulement par la presse, mais au début aussi par cet étrange petit monde semi techno, semi financier et semi médiatique, essentiellement centré sur San Francisco, qui est devenu depuis plusieurs années une bulle financière surdimensionnée où des sommes dantesques s'investissent dans des projets à peine ficelés, bien souvent à peine au stage de l'ébauche, sans qu'il soit besoin de beaucoup de vraie science pour justifier un lancement. C'est grave dans la pharma, c'est pire dans la techno "dure" (hardware et surtout software), si bien que l'essentiel de la vraie production de valeur autour de la Silicon Valley depuis au moins 5 ans (et l'impact économique sur la région, qui rend le coût de la vie insupportable à l'immense majorité), ce n'est pas de la valeur effective ou de la tech, mais des actions d'entreprises sans produits, qui n'existent bien souvent que sur le papier, ou qui n'ont de réalité que ce qu'elles dépensent avec les levées de fonds ainsi opérées (donc essentiellement de l'immobilier, des embauches pour on ne sait trop quoi, les conférences/soirées et les machines à café ultra-sophistiquées). 

Et c'est cette bulle dont de mauvaises langues disent qu'elle a commencé à péter depuis maintenant plus d'une semaine: les grands noms de l'internet seraient paraît-il en train de souffrir (pas autant d'utilisateurs que prétendu, problèmes et polémiques croissants, pas de monétisation satisfaisante, la pub online est elle-même une bulle et on ne sait toujours pas évaluer son efficacité, alors même que c'est près de 400 milliards/an aux USA maintenant...). La côte ouest US est-elle en grande partie un miroir aux alouettes qui serait en train de prendre un coup? 

Le cas Elizabeth Holmes serait, dans ce cadre, une situation au final non exceptionnelle, mais caricaturale, du fonctionnement de l'économie de la tech sur la côte ouest, et, comme le disent les ricains, le "canary in the coal mine" qui préfigure la suite. 

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1 hour ago, Conan le Barbare said:

Tout le monde sait que c'est pour beaucoup du vent ces start-up... Mais l'argent est là.

Effectivement, mais vient toujours un point, un moment, diffus ou brutal, où quelqu'un d'influent demande à voix haute si tout cela vaut vraiment quelque chose, ou à tout le moins autant qu'affiché. Il est de toute façon clair que dans un domaine aussi hasardeux que la technologie de pointe, beaucoup d'argent sera gaspillé sur des projets n'aboutissant pas, donc une certaine atmosphère de rush permanent et de surinvestissement est inévitable: la question devient donc de savoir jusqu'à quel point cela est acceptable. Ca fait pas mal de temps que je vois des trucs circuler sur la bulle de la côte ouest américaine: blabla habituel ou cassandres? En tout cas, on peut voir que sur les dernières années, plus de 9000 entreprises technologiques de toutes tailles ont quitté la Californie pour aller sous des cieux plus hospitaliers (Arizona, Floride etTexas surtout, mais aussi Nevada et les Carolines), pour des raisons sans doute avant tout fiscales et réglementaires, mais aussi pour des questions de coût et de qualité de vie pour le personnel (quand on imagine qu'autour de San Francisco, des cadres et ingénieurs gagnant de 100 à 200 000 dollars/an, voire beaucoup plus, vivent à peine comme des classes moyennes et sont endettés jusqu'au cou....). Et beaucoup d'entreprises techno prospectent un peu partout dans le "heartland", les "flyover states" pour des raisons similaires (lois, impôts, coût et qualité de vie, prix de l'immobilier). Est-ce un des signes (des entreprises avec quelque chose chassées par l'inflation et la compétition pour les capitaux imposée par des boîtes qui ont peu/moins, soit un cas de "mauvaise monnaie chassant la bonne"), ou juste du trop plein qui se déverse? 

 

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Il y a un parti vert aux USA, et il y a eu une candidate verte aux dernières présidentielles, pas pour la première fois d'ailleurs: Jill Stein est depuis un bail en politique. Outre les problèmes spécifiques à l'idéologie "verte" (comme ailleurs, elle s'allie avec un certain substrat très très gauchiste, bien au-delà de l'écologie, ce qui impacte en soi sa crédibilité et sa capacité de séduction), une bonne partie des obstacles est le système bipartisan américain, ce qu'il implique en termes de masse critique et de position dominante, mais aussi en termes de comportements oligopolistiques, ainsi qu'en termes de référents mentaux/culturels (essaie de faire comprendre un système multipartite à un expat américain fraîchement arrivé en Europe: il te demandera le plus souvent si tel ou tel parti se compare aux démocrates ou aux républicains, parce que pour beaucoup d'entre eux, tout se ramène à ce dualisme). 

Il faut dire aussi que le système d'élections à un tour favorise structurellement cette opposition binaire: c'est comme si on ne devait avoir qu'une posture de deuxième tour à chaque élection (donc "vote utile" et cie). Les élections primaires, sous une forme plus ou moins handicapée selon les règles en vigueur dans le parti démocrate ou républicain d'un Etat (il y a un parti républicain et un démocrate dans chaque Etat et territoire US, pas 2 grands partis nationaux), leur servent du coup d'élections de premier tour, et les débats internes à ces partis (beaucoup plus développés que chez nous), de "parlement de premier échelon". 

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Il y a 4 heures, Tancrède a dit :

mais aussi en termes de comportements oligopolistiques, ainsi qu'en termes de référents mentaux/culturels (essaie de faire comprendre un système multipartite à un expat américain fraîchement arrivé en Europe: il te demandera le plus souvent si tel ou tel parti se compare aux démocrates ou aux républicains, parce que pour beaucoup d'entre eux, tout se ramène à ce dualisme). 

Il faut dire aussi que le système d'élections à un tour favorise structurellement cette opposition binaire: c'est comme si on ne devait avoir qu'une posture de deuxième tour à chaque élection (donc "vote utile" et cie). Les élections primaires, sous une forme plus ou moins handicapée selon les règles en vigueur dans le parti démocrate ou républicain d'un Etat (il y a un parti républicain et un démocrate dans chaque Etat et territoire US, pas 2 grands partis nationaux), leur servent du coup d'élections de premier tour, et les débats internes à ces partis (beaucoup plus développés que chez nous), de "parlement de premier échelon". 

On retrouve la théorie de Maurice Duverger :

Le 03/03/2017 à 17:09, Wallaby a dit :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Duverger

Dans un livre devenu un classique, Les Partis politiques, il [Maurice Duverger] a démontré qu'un mode de scrutin proportionnel (de type italien ou Quatrième République) tendait à la multiplication des partis tandis qu'un mode de scrutin majoritaire à un tour (de type britannique ou américain) tendait au bipartisme.

Duverger est également l'auteur de l'expression quadrille bipolaire3, qui a caractérisé l'essentiel de la Cinquième République : les fonctions exécutives étaient partagées par quatre partis réunis en deux pôles : le PS et le PCF d'une part, l'UDF et le RPR d'autre part.

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AFP-  Ces Américains qui défient l'âge de la retraite

https://fr.yahoo.com/news/américains-défient-lâge-retraite-074859419.html

Lansdowne (Etats-Unis) (AFP) - Ils rangent les chariots à bagages des aéroports. Ils sont vendeurs de vêtements ou caissiers dans des supermarchés à un âge où d'autres ont pris leur retraite depuis bien longtemps: aux États-Unis, l'emploi des personnes de plus de 75 ans relève de moins en moins de la singularité.

Sandy Thorpe, 76 ans, fait partie de cette cohorte d'Américains qui continuent de travailler à un âge avancé. Par nécessité, par choix aussi.

"L'une des principales raisons pour lesquelles j'ai continué à travailler est que j'ai une très bonne assurance santé", explique-t-elle, dans un pays où les frais médicaux peuvent se chiffrer en dizaines de milliers de dollars et mettre toute une famille sur la paille.

Voilà seize ans qu'elle a commencé à travailler. Après avoir un temps dirigé une entreprise de nettoyage, elle est aujourd'hui correspondante pour un organisme d'aide aux prisonniers, "Prison Fellowship", implanté en Virginie, non loin de Washington.

Lorsque cette mère au foyer a divorcé, elle a dû se rendre à l'évidence: sa modeste pension de retraite ne suffirait pas à payer les factures "à temps" ou à se soigner correctement.

"J'ai de la chance, dit-elle. J'ai une bonne santé, j'adore mon travail et je bénéficie de beaucoup de vacances: 29 jours. Je resterai tant qu'ils voudront de moi!"

Sandy Thorpe, cinq enfants et douze petits-enfants, se sent d'autant plus privilégiée que bien d'autres personnes âgées sont, elles, contraintes d'accepter des emplois éreintants, emballant des colis à longueur de journée, nettoyant à l'aube des bureaux d'entreprises.

"Le travail des personnes âgées est un peu plus une mauvaise nouvelle qu'une bonne nouvelle", estime Jacob Kirkegaard, économiste au Peterson Intitute for International Economics.

Pour les personnes bardées de diplômes, continuer de travailler jusqu'à 80 voire 85 ans va de pair avec l'allongement de leur espérance de vie alors que cette dernière diminue à l'échelle nationale.

Disposant de toutes leurs facultés mentales, ces actifs âgés continuent de travailler comme professeurs, avocats ou médecins, aménageant à leur guise leur emploi du temps.

Mis à part le fait qu'ils empêchent leurs jeunes confrères fraîchement diplômés de trouver un poste disponible, ils participent à l'expansion économique du pays.

- Stigmate de la crise -

Mais "il y a un autre groupe d'Américains qui continuent de travailler pour des raisons purement financières", souligne Jacob Kirkegaard. "Les gens oublient que près de la moitié des Américains n'ont pas d'épargne privée pour leur retraite et n'ont pas d'autre choix que de travailler".

L'accroissement de ces vétérans du travail est aussi un stigmate de la crise financière de 2008: l'effondrement des marchés financiers et immobiliers est survenu au moment où une part importante des baby-boomers approchaient de la retraite. Placée en Bourse, leur épargne destinée à leurs vieux jours a été réduite à la portion congrue.

"Ils n'ont tout simplement pas les moyens d'être à la retraite", observe M. Kirkegaard, relevant que les États-Unis enregistrent les plus fortes inégalités de revenus des retraités parmi les pays de l'OCDE, faute de pension publique suffisante.

"Tout le monde sait qu'on ne devient pas enseignant pour être riche. Mais mon plan retraite était insuffisant pour que je puisse prendre ma retraite", témoigne Allan Shedlin, 77 ans, qui a récemment quitté son emploi dans un magasin d'alimentation de la banlieue de Washington.

"J'ai commencé à travailler chez Trader Joe's à 63 ans", dit-il. "Je dois dire que les deux premiers mois ont été un peu humiliants", se souvient cet ancien enseignant de New York, peu habitué aux tâches subalternes.

- Plus fiables -

Les débuts sont aussi épuisants quand, contraint aux horaires décalés (6h-14h ou 14h-23h), il doit décharger de lourdes palettes remplies de nourriture. Mais Trader Joe's offre quelques avantages: la bonne couverture médicale, les rabais sur les produits du magasin. Puis on l'assigne aux caisses pour être en contact avec les clients, son point fort.

Allan Shedlin, qui a quatre enfants et 8 petits-enfants, aurait d'ailleurs probablement continué cet automne s'il n'avait pas reçu un héritage lui permettant de se consacrer pleinement à d'autres projets... professionnels.

Le taux d'activité des personnes âgées de 75 ans et plus est passé de 5,3% en 2000 à 8,3% en 2017. Dans le même temps, celui des 80 ans et plus est passé de 3,2% à 6%, selon le bureau des statistiques américaines.

La tendance va se poursuivre, avance M. Kirkegaard, les difficultés d'accès à une couverture médicale ou à une bonne retraite n'étant pas prêtes de s'estomper.

L'actuel plein emploi et le manque de main d'oeuvre qui l'accompagne poussent de plus en plus d'employeurs à recourir à cette main-d'oeuvre expérimentée, jugée plus fiable que les jeunes.

L'été dernier, des piscines de Floride n'ont d'ailleurs pas hésité à recruter des maîtres-nageurs... de plus de 70 ans.

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Il y a 5 heures, Tancrède a dit :

C'est un des trucs qui me fascine: ces gens croient-ils à ce point être irremplaçables?

je ne pense pas que ce soit le sentiment d'être irremplaçable, mais bien la volonté de vivre plus, tout en étant toujours en bonne santé (les parties défaillantes du corps étant remplacée au fur et à mesure).

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Il y a 14 heures, Tancrède a dit :

C'est un des trucs qui me fascine: ces gens croient-ils à ce point être irremplaçables? En admettant que la chose soit possible: qu'est-ce qui leur fait croire que, s'ils étaient ramenés à la vie/conscience dans 30, 60 ou 100 ans, leurs connaissances et capacités vaudraient le moindre kopek? Je ne sais pas si ressusciter Gallilée ou Einstein, aussi exceptionnels qu'ils aient été dans leur temps (j'imagine que s'ils repartaient à l'âge 0 et étaient éduqués aujourd'hui, ils seraient aussi exceptionnels dans de telles conditions), ils seraient à la traîne actuellement. Et là on parle pas de si grands génies, mais de PDGs égocentriques dont certains ont eu UNE bonne idée à un moment, et une capacité variable à être des leaders après cela. Mais toujours, il est vrai, une grande capacité à se créer un culte de la personnalité (auxquels beaucoup finissent par croire, si ce n'était pas déjà le cas au début) et à le faire fructifier. 

Je les comprends assez bien en fait.

Mon nombril aussi il est joli :tongue:

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Le 21/10/2018 à 20:15, Tancrède a dit :

Et là on parle pas de si grands génies, mais de PDGs égocentriques dont certains ont eu UNE bonne idée à un moment, et une capacité variable à être des leaders après cela. Mais toujours, il est vrai, une grande capacité à se créer un culte de la personnalité (auxquels beaucoup finissent par croire, si ce n'était pas déjà le cas au début) et à le faire fructifier. 

C'est bien ça le talent de ces gens-là: se marketer et créer un culte de la personnalité, auparavant c'était l'apanage de chefs politique qui étaient autrement plus puissants. A ce propos petite pépite de Business Insider: http://www.businessinsider.fr/us/a-day-in-the-life-of-hsbc-executive-melania-edwards-2018-10

Miss parfaite fait peur quand même. En même temps, c'est BI et c'est vraiment du PQ qui coûte cher par l'absence totale d'esprit critique et de distanciation. Leur meilleur article dans le genre qui m'a fait blacklister le journaliste est celui-ci: http://www.businessinsider.fr/us/men-women-ski-jumping-comparison-2014-2

Modifié par SinopeMT
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