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J'ai lu (mais en diagonale) le 1er tome de l'histoire officielle de l'ASIO (Australian Security Intelligence Organisation, le service de sécurité intérieure australien) et j'attaque mollement le second. (Si vous voulez les références exactes, elles sont sur Wiki fr.)

Un point qui m'a frappé, c'est à quel point ce service, pendant ses premières années, est engagé dans un véritable combat de tous les instants avec sa principale cible, le parti communiste australien (CPA), pour l'infiltrer tout en essayant de s'en protéger.

Les cas que j'ai relevés :

Citation

chapitre 9 : en juillet 1953, perquisition police/ASIO de bureaux du CPA à Sydney, ils trouvent un document avec des informations sur le personnel et les véhicules de l'ASIO. Ils supposent que les infos viennent d'une dactylo qui a démissionné en 1950.

chapitre 12 : début 1952 à Sydney le journaliste Rex Chiplin dit au correspondant TASS que l'ASIO s'intéresse à deux femmes travaillant à l'ambassade. Moscou ordonne à l'officier de renseignement Vladimir Petrov de demander à un officiel du CPA s'il peut avoir plus d'infos. Le mois suivant l'officiel lui répond que "l'information donnée par Chiplin est venue d'une amante d'un des communistes" et qu'elle est secrétaire à l'ASIO. Petrov passe aux Australiens en avril 1954 et leur raconte l'histoire, mais il faudra attendre 1969 pour qu'un officier identifie une secrétaire du bureau de Canberra qui a aussi fait de la dactylo pour la section B2 (contre-espionnage) du bureau de Sydney sur la période concernée. Elle avait une relation avec un membre probable du CPA mais a quitté l'ASIO avant la défection de Petrov.

chapitre 16 : En 1955, le Clerk of the House of Representatives Frank Green dit qu'il a infiltré une source dans l'ASIO, mais que des "mouvements de personnels ont compliqué l'obtention d'informations". Il dit que quand Petrov a eu un accident de voiture, la vieille dame âgée qu'il a blessé était la mère "d'un des protégés" du chef du bureau ASIO de Sydney. Effectivement c'était la mère d'un officier de l'ASIO. Et que sa source lui avait dit qu'un diplomate soviétique, Antonov, était sous surveillance, ce qui était vrai aussi. L'ASIO n'a jamais identifié l'informateur.

Ted Hill, sorte de chef de la sécurité du CPA, a également été entendu dire qu'il avait une source dans le ministère de la Justice qui a pu lui fournir des renseignements que l'ASIO avait réunis sur un congrès du CPA. Là aussi informateur jamais identifié.

En 1958, l'ASIO identifie une probable source de fuites dans son bureau de Perth : une secrétaire est vue copier des informations d'un index book (?) et mettre la copie dans son sac. Des investigations supplémentaires révèlent qu'elle avait déjà été vue faire ce genre de choses. L'ASIO n'arrive pas à savoir si elle travaille pour une organisation, mais elle a un rapport avec une personne réputée être communiste. La secrétaire démissionne le mois suivant.

chapitre 21 : fin 1962, le second secrétaire de l'ambassade soviétique établit un lien avec un policier de la Special Branch des Nouvelles-Galles-du-Sud, qui essayera ensuite d'intégrer l'ASIO.

Je passe sur les doutes sur des opérations qui ont raté sans qu'on soit sûr de la raison... Ca va autrement plus loin que ce que j'avais retenu de l'histoire du MI5 (2 cas de secrétaires informatrices du PC pendant la 2ème GM, mais démasquées assez rapidement grâce à la sonorisation du quartier-général du PC.). Autant d'exemples qui montrent que même un service de sécurité intérieure, sur son propre territoire, doit être extrêmement vigilant sur sa propre sécurité interne - et que la compartimentation est extrêmement importante.

A propos de la compartimentation, une anecdote amusante : une des premières employées de l'ASIO, interviewé pour l'ouvrage, dit que son travail - transcrire des écoutes téléphoniques - était si secret que même son mari, aussi officier de l'ASIO, ne savait pas ce qu'elle faisait. Une archive montre que son mari avait participé à l'installation de l'équipement des écoutes, mais apparemment il ne l'a jamais dit à son épouse... J'ai l'impression que ce serait difficilement imaginable dans les générations actuelles.

 

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  • 2 weeks later...

J'ai pas du posté dans le bon file mais j'ai reçu mon livre sur le général Delayen, un sacré parcours comme Marsouin de la Coloniale ! 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Delayen

Le livre :

9782246007869-T.jpg

 

J'ai aussi trouvait un livre sur les artilleurs de Diên Biên Phu, Henri de Brancion, Diên Biên Phu Artilleurs dans la fournaise, Préface du Général Bigeard. 

Sujet qui me parle à moi l'ancien du 11ème RAMa ! Les artilleurs mais aussi les sections de mortiers lourd sont traité dans le bouquin ! 

Ça y est commandé ! 

 

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  • 3 weeks later...

Ma première recension acceptée par une rédaction :tongue:: http://historicoblog4.blogspot.com/2020/05/robin-alexei-v-tchikichev-spetsnaz-en.html

Couverture.JPG

EDIT : l'essentiel du contenu est ensuite paru dans le magazine russe Soldier of Fortune : Солдат Удачи en 1999 (numéro 4 puis n°s 6 à 12). Puis plus récemment publié comme livre en russe : http://artofwar.ru/c/chikishew_a/text_0010.shtml

 

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L'air de rien, il y a pas mal de bons ouvrages sur les Soviétiques en Afghanistan :

  • Tactiques de l'Armée rouge en Afghanistan ;
  • La guerre soviétique en Afghanistan ;
  • Afghanistan : les victoires oubliées de l'Armée rouge.

Par contre, est-ce que vous savez s'il existe quelque chose en français sur la Reishwehr et le réarmement clandestin de l'Allemagne dans l'entre-deux guerre ? 

Modifié par Kiriyama
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  • 3 months later...

William McRaven, The Theory of Special Operations

(disponible à https://apps.dtic.mil/docs/citations/ADA269484)

C'est la thèse de cet officier des forces spéciales de l'US Navy - promis à une grande carrière - faite pendant son passage en école en 1992-1993. Elle a ensuite été publiée sous forme de livre (Spec Ops : Case Studies in Special Operations Warfare, chez Presidio, en 1996).

A la recherche d'une théorie des opérations spéciales, l'auteur y développe l'idée que les opérations spéciales reposent sur six principes : simplicité, sécurité opérationnelle, répétition, surprise, vitesse et purpose (terme que je n'arrive pas à traduire car il implique à la fois concentration sur l'objectif et détermination à l'atteindre). Ces six principes sont nécessaires à la réussite d'une opération spéciale sur un objectif pourtant défendu par l'ennemi en y acquérant temporairement une supériorité relative.

L'auteur étudie huit cas pour soutenir sa thèse :
- l'attaque du fort belge d'Eben-Emael par des paras allemands en mai 1940,
- l'attaque des cuirassés britanniques dans le port d'Alexandrie par les torpilles humaines italiennes en décembre 1941,
- le raid des commandos britanniques sur les installations portuaires de Saint-Nazaire en mars 1942,
- la libération de Mussolini au Gran Sasso en septembre 1943,
- l'attaque du Tirpitz par les mini-sous-marins britanniques en septembre 1943 (aussi),
- le raid de Rangers sur le camp de prisonniers de Cabanatuan en janvier 1945,
- le raid sur le camp de prisonniers de Son Tay au Nord Viêt Nam en novembre 1970, et
- la libération des otages à Entebbe par les forces spéciales israéliennes en juillet 1976.

Dans tous les cas il a consulté divers ouvrages, a interviewé des participants (sauf le Gran Sasso) et a parfois visité les lieux (Eben-Emael, St-Nazaire, Gran Sasso). (Il avait aussi commencé des recherches sur l'opération du GSG-9 à Mogadiscio en 1977 et le raid américain en Iran en 1980 mais n'a pu les terminer.) Chaque cas a au moins une carte qui permet de suivre le déroulé de l'action. Et ça se lit facilement.

Je ne résiste cependant pas à ma tendance à détailler le vide du verre à moitié plein. Sur la théorie, vous aurez compris aux exemples retenus que c'est une théorie des opérations spéciales d'action directe sur un objectif ponctuel (et assez important). Pas applicable aux missions de reconnaissance ou d'environnement, ou les missions de guérilla ou contre-guérilla, et même dans l'action directe, on peut se demander jusqu'à quel point c'est déclinable sur les objectifs les plus fréquents des FS, le super-raid étant plus l'exception que la norme. Sur la théorie elle-même, je ne suis pas certain que les principes que l'auteur dégage, et en particulier les graphes de supériorité relative donnés pour chaque opération, apportent vraiment quelque-chose par rapport au simple dicton "surprise, speed and violence of action".

Sur les exemples, si l'auteur a incontestablement bossé ses sujets, le résultat est variable. Les sources qu'il a pu utiliser varient, il y a des rapports de mission (quelque-fois), des témoignages et études faits dans un cadre de retour d'expérience, comme des ouvrages destinés au grand public. La partie terrestre d'Entebbe ne repose que sur deux ouvrages parus à chaud, et surtout celle sur le Gran Sasso reprend la version de Skorzeny (avec juste une mention que les paras lui contestent la paternité du plan en bas de page). Et si le récit des opés se lit bien sans verser dans le lyrisme, les petites parties biographiques sentent la brosse à reluire : le commandant ou l'homme qui a atteint l'objectif avait le CV et les qualités qui expliquent sa réussite... dans tous les cas. Ce n'est pas ici que vous entendrez parler des côtés vantard ou nazi sans remords de Skorzeny.

Enfin, et paradoxalement pour une thèse dont le coeur est ce concept de supériorité relative, l'adversaire n'a jamais voix au chapitre.

Ah, sinon, je remarque que très souvent (et opérations sous-marines mises à part), acquérir cette supériorité relative se fait en crashant une masse critique de commandos directement sur l'objectif : en planeurs à Eben-Emael et au Gran Sasso, en destroyer-bélier à St-Nazaire, ou en hélicoptère en crash contrôlé à Son Tay.

 

5th Special Forces Group (Airborne) in Desert Shield/Desert Storm

Cet ouvrage-là, c'est un livre de photographies publié par la Special Forces Association, et probablement destiné à un public interne. Un tel paquet de photos authentiques ne peut être qu'intéressant, mais il faut savoir qu'il y a pas mal des photos "de famille" (photos de groupe des différentes unités, retrouvailles avec les familles après le conflit, et même l'équipe de soutien familial aux states), et la qualité des photos est souvent bof... Au prix où les exemplaires se vendent, c'est à ne réserver qu'aux vrais passionnés.

https://www.worthpoint.com/worthopedia/5th-special-forces-airborne-desert-2026495637

Modifié par Rob1
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  • 4 weeks later...

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Never Fight Fair! de Orr Kelly

Ce n'est pas que je sois devenu fan des phoques, mais bon, j'ai fini ce livre-là aussi. C'est un recueil de témoignages, et non un documentaire qui déroule la narration d'un sujet précis. Il y a un peu de tout, des histoires qui illustrent tel grand conflit ou tel aspect maritime, aérien ou terrestre de leur entraînement. Mais peu d'action, à tel point que ça a dû nuire aux ventes (il n'y a que quelques récits de missions du Viêt-nam et deux sur la Grenade, pour un livre paru en 1995). Visiblement c'est retranscrit avec peu de modifications, ce qui fait que c'est parfois un peu long pour en venir au sujet.

Bref, intéressant mais pour ceux qui cherchent des anecdotes variées et inattendues.

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  • 4 weeks later...

Bon, je l'ai entamé jusqu'au début de la 2e GM :

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L'ouvrage commence en décrivant le XIXe siècle victorien, quand l'empire britannique, puissance mondiale sans menace sérieuse, n'avait pas de services secrets. Bien sûr, il y avait de temps à autre des organisations de renseignement montées en fonction des impulsions données par un ministre. C'est d'ailleurs amusant de voir que des anarchistes italiens, ayant détecté l'ouverture de leur courrier, l'ont dénoncé dans la presse et causé un bon scandale politique, une bonne partie des parlementaires étant outrée par de telles pratiques. Moi qui pensais que c'était une attitude propre à la 2e partie du XXe siècle...

Le premier évènement fondateur du SIGINT britannique est la guerre des Boers, où sont mis en oeuvre contrôle des câbles, censure et décryptage (deux officiers amateurs sont mis sur cette tâche). L'expérience restera dans des esprits, même si aucun ne pouvait prévoir l'ampleur que cela prendra en 1914.

Pendant la 1ère GM, le Royaume-Uni va intercepter 70 millions de câbles, 20 millions de messages sans fil, et un milliard de lettres par bateau. Environ 9500 Britanniques travaillent dans le SIGINT (1500 de l'armée, autant à la Royal Navy, 1000 dans la censure des câbles et de la radio, 5000 dans la censure postale, et 500 à l'exploitation dans le War Trade Intelligence Department). Je me disais bien que c'était hâtif pour certains de croire trouver dans leur étroit sujet d'étude une sorte d'acte de naissance du SIGINT moderne, maintenant c'est clair.

Il y a alors trois organisations de décryptage : la room 40 de l'amirauté, le MI1(b) de l'armée et le I(e) du (de la ?) British Expeditionary Force (BEF). L'amirauté comprend l'importance des décryptages, et décide par sécurité de restreindre leur circulation à quelques amiraux, entraînant des erreurs qui auraient pu être évitées s'ils avaient été exploités par des analystes ayant aussi accès à la goniométrie et l'analyse de trafic. Ce n'est qu'à la fin du conflit que tout est intégré dans un système de renseignement efficace, mais à cette époque la flotte allemande ne sort plus de ses ports. A terre, l'utilité du SIGINT est limitée par la configuration du conflit sur le front Ouest. Là où il a pu faire le plus de différence est sur l'application du blocus contre l'Allemagne par le RU.

Evidemment, c'est plus complexe que ça et l'auteur va nuancer. Et là, c'est le problème du livre. Il y a un truc, dans la manière de l'auteur de structurer son texte ou de l'écrire, qui est chiant. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur exactement quoi. Je recopie la partie suivante en espérant donner une idée :

Révélation

Conversely, between 1915 and 1917, the Western front was charactrised by dense force-to-space ratios, elaborate defensive systems, and firepower which could kill but not move. Breakthrough was extremly difficult to achieve; exploitation impossible. Both sides also possessed intelligence services of high skill, which simultaneously penetrated the other's intention and capabilities. Intelligence canceled out much of its own effect; but not all of it. In this campaign of attition, intelligence presided over a realm of small advantages which collectively had great impact. It affected thousands of small actions and score of great ones, increasing one's chance for victory, and reducing its cost, for both sides at once.

Ce n'est pas vraiment que l'auteur me perde, je comprends tout ce qu'il vient de dire, mais présenté comme ça, c'est lassant. Je n'aime pas trop critiquer le style, parce que l'art est difficile, mais là j'ai vraiment pas le même enthousiasme pour continuer la lecture par rapport autres pavés de ce genre que j'ai lus. Je pense que l'auteur est trop dans la recherche de jugements globaux, ça manque de trames narratives (tiens, au fait, le télégramme Zimmermann en aurait fait une bonne, mais il n'est même pas mentionné), de témoignages ou d'exemples pour illustrer concrètement ce dont on parle. Il y a en a, mais relégués dans les parties qui décrivent les services ou leur personnel, pas dans leurs actions. Finalement, avoir des parties sur la question - pas originale - des femmes dans le SIGINT est un bol d'air.

Et inversement, ça manque aussi un peu de contexte, pour intégrer ce qu'il raconte dans la grande Histoire (on parle du Jutland mais nada sur ce qu'est cette bataille par exemple), je ne suis pas sûr de conseiller ce livre à quelqu'un qui n'ait pas déjà de bonnes connaissances.

Puisque j'ai parlé du sujet des femmes, le niveau de féminisation pendant la 1ère GM est impressionnant, au point que Bletchley Park, que la culture populaire a idéalisé en précurseur, semble avoir été un simple remake. Autre petite trouvaille, il est mentionné des fuites dans les journaux en pleine 1ère GM, comme quoi on n'a rien inventé depuis.

Après la 1ère GM, les décrypteurs sont regroupés dans la GC&CS. L'auteur fait quatre parties sur des développements particuliers : les conférences de limitations d'armements navals, l'émergence de la Turquie et la crise de Tchanak, la guerre froide avec l'URSS et la montée des périls avec l'Axe. Ca a les mêmes défauts que quand on parlait du SIGINT dans la 1ère GM. Et puis, ce n'est pas que je trouve que raconter le renseignement en éludant son utilisation soit une bonne idée, mais le renseignement a rarement joué un rôle déterminant dans ces affaires, ce qui n'aide pas à accrocher.

Finalement, dans ces parties, j'ai trouvé plus intéressants des points relevés en cours de lecture :
- les codes soviétiques sont souvent présentés comme invulnérables, l'auteur est beaucoup plus nuance (mais il faudrait que je relise des trucs dispersés pour synthétiser)
- la GC&CS a une culture énormément focalisée sur la cryptanalyse, sans aides comme le vol de codes ou le recrutement d'employés du chiffre étrangers. Elle va cependant casser pas mal de codes de toutes les grandes puissances.
- bien que la cryptanalyse soit centralisée dans la GC&CS, il y a aussi des décrypteurs "décentralisés" dans la No. 2 Wireless Company en Palestine, au No. 3 Wireless Observation Group en Turquie, à l'Indian Bureau et au Far East Combined Bureau (FECB) en Asie.
- la COMSEC britannique de l'époque, bien qu'elle soit de la responsabilité de la GC&CS, n'est pas à la hauteur des connaissances que la GC&CS a des possibilités de cryptanalyse, l'auteur parle franchement de failure qui va coûter cher pendant la 2e GM.
- centraliser les moyens armée/marine/affaires étrangères dans la GC&CS, c'est bien pour optimiser le travail courant, mais du coup les besoins militaires ont été délaissés pendant l'entre-deux-guerres... le besoin des interceptions radio est oublié, de même que ce que la gonio et l'analyse de trafic peuvent apporter aux casseurs de code. "Bah, comme on a tout raconté sur les décodages de la 1ère GM quand on pensait qu'il n'y aurait pas d'autre guerre, il y a peu de chances que les communications de l'ennemi soient à nouveau exploitables, et puis de toutes façons, en guerre tout le monde opèrera en silence radio..."
- la GC&CS s'est spécialisée dans le cassage des livres de code, un travail qui s'approche du décodage des langues mortes. Elle va par contre délaisser l'aspect logique ou mathématique des chiffrages, et se trouver mal préparée avec l'arrivée des systèmes de chiffrage mécaniques... (Les Américains avaient, eux, plus travaillé cet aspect.)

Je précise aussi que l'auteur ne semble pas avoir eu de nouvelles sources pour ces parties. J'ai l'impression que le GCHQ n'avait pas d'éléments à déclassifier, j'espère que les scoops rendront plus intéressante les parties post-1945.

Un seul point où je doute du jugement de l'auteur : il parle des soeurs Lunn, quatre filles d'une famille expatriée en Russie revenue après la révolution de 1917. Helen Lunn travaille à la GC&CS, une autre soeur dans l'organisation du SIS au Moyen-Orient, une troisième à la station du MI6 à Helsinki avant d'en être virée pour soupçons d'espionnage, mais est embauchée par la GC&CS deux ans plus tard. La dernière, Edith, militante communiste, épousera Andrew Rothstein, autre activiste bien en vue. Le patron du MI6 a écrit que les filles lui semblent sûres d'un point de vue sécurité. L'auteur dit "à cette époque, même des anticommunistes féroces étaient étonnament judicieux pour évaluer la loyauté de leurs employés". Même si on n'a aucune certitude qu'il y ait eu fuite d'information, je trouve ça fort de café. On pourrait réécrire ce paragraphe avec quatre étudiants de Cambridge à la place, pour rigoler...

Coquille, l'Américain Frank Rowlett est mentionné mais nommé "Rowland".

Modifié par Rob1
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Bon ben voilà mes prochaines lectures ! 

Moi qui suit un passionné des unités britanniques ( dans l'histoire et leurs missions actuelles) , j'ai pas mal de connaissances sur le sujet, les Gurkhas font parti aussi de mon centre d'intérêt, entre l'image de l'ancienne armée des Indes et la modernité, avec les unités écossaise et galloise, les unités de la Garde, les paras et les Royal Marines , c'est une vraie passion ! 

Prochain cadeau un Kukris :happy: ( je plaisante mais madame y a pensait, alors sait-on jamais !). 

 

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Il y a 4 heures, Gibbs le Cajun a dit :

Bon ben voilà mes prochaines lectures ! 

Moi qui suit un passionné des unités britanniques ( dans l'histoire et leurs missions actuelles) , j'ai pas mal de connaissances sur le sujet, les Gurkhas font parti aussi de mon centre d'intérêt, entre l'image de l'ancienne armée des Indes et la modernité, avec les unités écossaise et galloise, les unités de la Garde, les paras et les Royal Marines , c'est une vraie passion ! 

Prochain cadeau un Kukris :happy: ( je plaisante mais madame y a pensait, alors sait-on jamais !). 

 

 

c'est un livre indoédition ? ça ressemble à leur style de couverture...

Pourtant Katmandou c'est un peu loin de l'Indochine, et les Gurkhas se battaient pour l'Angleterre...

 

edit > après recherche ça semble pas.

 

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il y a 33 minutes, rendbo a dit :

c'est un livre indoédition ? ça ressemble à leur style de couverture...

Pourtant Katmandou c'est un peu loin de l'Indochine, et les Gurkhas se battaient pour l'Angleterre...

 

edit > après recherche ça semble pas.

 

Non les Gurkhas ont fait parti des forces britanniques chargeaient de sécuriser l'Indochine française lorsque le Japon a perdu la guerre. Donc ils sont arrivaient en Indochine pour prendre en compte la reddition japonaise, et contrôler le pays le temps que les français arrivent avec le Général Leclerc, patron des forces composées de la 2ème DB, 9ème DIC etc... Et des unités commandos. 

Le patron britannique a fait les choses correctement par rapport aux français, d'ailleurs via la force 136* déjà des liens existés mais ça n'a pas plus aux US qui étaient déjà dans la démarche de mettre fins aux empires britanniques et français, qui plus est en Asie ou pour eux c'était la continuité de leur expansion comme puissance dans la zone Asie-Pacifique et plus comme on le verra en Europe et dans le reste du monde. Les unités indiennes étaient géré par les britanniques et régulièrement les Gurkhas & Cie ont dû gérer les nationalistes/communiste indochinois via des accrochages. 

Voilà se qui explique la présence des unités gurkhas en Indochine. 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Force_136

Voilà voilà voilà :happy::wink:

Modifié par Gibbs le Cajun
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Le 17/11/2020 à 22:47, rendbo a dit :

c'est un livre indoédition ? ça ressemble à leur style de couverture...

Pourtant Katmandou c'est un peu loin de l'Indochine, et les Gurkhas se battaient pour l'Angleterre...

 

edit > après recherche ça semble pas.

 

Ça y est j'ai reçu mon livre. Nickel chrome. Ils ont été rapide pour livrer ! 

Pour celui-ci l'auteur français à eu l'aide d'officiers brits et de véterans Gurkhas pour l'écrire. 

Le 2ème livre en anglais vient directement de GB, il devrait plus tarder. C'est peut être pour ça que la couverture est spécifique peut-être. 

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Le 14/11/2020 à 22:49, Rob1 a dit :

- les codes soviétiques sont souvent présentés comme invulnérables, l'auteur est beaucoup plus nuancé

Après relecture : au-delà de fin 1920, la GC&CS déchiffre rarement les codes diplomatiques que l'URSS emploie en Europe. L'histoire des décodeurs a souvent mis en avant les publications par le gouvernement britannique de messages décodés en 1923 puis 1927, mais celles-ci eurent peu d'impact sur les évènements : à cette période, la principale préoccupation britannique vis-à-vis de l'URSS est sa politique au Moyen-Orient et en Asie, où les messages diplomatiques soviétiques continuent à être décodés - et constituent une source fiable qui limite les problèmes causés par la qualité très variable des autres formes de renseignement à propos de l'URSS (Humint et documents vendus sous le manteau).

Un des plus gros efforts de la GC&CS entre les deux guerres est l'attaque des codes soviétiques entre 1926 et 1933 - qui échoue. La section russe de la GC&CS est pratiquement dissoute à cette période. Les seules réussites sont celles contre les codes diplomatiques soviétiques en Asie centrale jusque vers 1931 (ensuite plus d'accès, mais l'activisme de l'URSS s'est calmé), puis ceux du département des liaison internationales du Comintern (Mask, 1934-1937). Les codes soviétiques redeviennent vulnérables à partir de 1935 avec la baisse du niveau due au déploiement de radios en masse dans l'Armée rouge et aux purges, mais à ce moment ils ne sont plus la priorité de la GC&CS.

Edit : je viens de découvrir qu'il y avait déjà un chapitre qui couvrait le sujet dans Action This Day de Smith et Erskine.

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J'ai fini la partie sur la 2e GM, là aussi c'est équilibré, synthétique et un peu trop rapide. Les histoires du MI5 et du SIS s'organisaient en grandes parties chronologiques avec une présentation "administrative" du service, puis de l'opérationnel qui donne une narration vivante et qui permet d'avancer dans la chronologie. Ici, l'auteur découpe ses parties en un descriptif où il évoque déjà l'évolution jusqu'à 1945 (l'avancée dans le déchiffrage, l'amélioration jusqu'en 1941 où Bletchley devient vraiment une priorité n°1 et obtient tout les moyens qu'il demande) ; et ensuite, de l'opérationnel trop synthétique. Résultat, les infos sont trop éparpillées entre les deux. Heureusement que les parties opérationnelles ont une bonne narration pour le théâtre méditerranéen, qui permet de voir comment, en partant d'une situation équivalente, les Anglais comblent peu à peu leurs failles de sécurité et "aveuglent" les Allemands, tout en étendant leurs propres succès dans le décryptage des communications adverses.

Anecdotes :
- Quand la bataille de l'Atlantique atteint son paroxysme en 1943, les convois ne peuvent plus éviter les sous-marins mais les Alliés ont les moyens de les affronter. Le B-Dienst a cassé le code des messages des convois alliés mais à ce moment, diriger des U-Boote sur des convois a paradoxalement aidé les Alliés à en couler.
- L'histoire selon laquelle les Anglais auraient délibérément vendu des Enigma à d'autres pays après-guerre serait une légende (pas de source fournie). Par contre, à partir de 1943, la GC&CS a mis une limite à l'aide apportée à ses alliés mineurs pour faciliter son travail après la guerre.

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  • 2 weeks later...

@Fusilier

@Tancrède

Ça y est, reçu un des livres offert par ma fille !

Très bien le bouquin, sa va se lire très bien même si je ne suis pas très doué en anglais ! 

Je ne vais pas mentir, j'ai du mal avec la disparition du tank chez les Marines, car il aura était un compagnon fidèle dans toute leurs opérations amphibie depuis la 2ème guerre mondiale. 

 

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J'ai ajouté à ma bibliothèque (pas encore lus) :

La guerre de Sécession de John Keegan. C'est un conflit que je ne connais pratiquement que de nom, et j'ai hâte de corriger mon inculture à ce sujet ;

Top Gun La véritable histoire de Dan Pedersen qui, comme son nom l'indique, relate la création et les grands événements de cette école immortalisée au cinéma.

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Le 12/12/2020 à 10:27, Gibbs le Cajun a dit :

@Fusilier

@Tancrède

Ça y est, reçu un des livres offert par ma fille !

Très bien le bouquin, sa va se lire très bien même si je ne suis pas très doué en anglais ! 

Je ne vais pas mentir, j'ai du mal avec la disparition du tank chez les Marines, car il aura était un compagnon fidèle dans toute leurs opérations amphibie depuis la 2ème guerre mondiale. 

 

Ça y est arrivé ! 

 

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  • 3 weeks later...
Le 15/12/2020 à 11:13, Gibbs le Cajun a dit :

Ça y est arrivé ! 

 

Je suis en train de lire My men are my heroes, j'apprends un paquet de choses sur la préparation de la bataille de Fallujah, le contexte. Super intéressant ! 

Dès que je peux j'essaierai de faire un petit compte rendu. Je pense que l'autre livre Once a marine est axé tank mais ce sera aussi très intéressant car ça traite aussi de Fallujah ou l'auteur à était gravement blessé et y a perdu un œil. 

 

Un livre qui m'a l'air très intéressant. 

 

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J'ai commencé Eloge de la force de Laurent Obertone.

J'avais adoré les deux tomes de Guérilla, Utoya ou La France Orange mécanique, mais là franchement c'est assez mauvais.

La "prose" est vraiment verbeuse et confuse, et c'est très pénible à lire. Dommage, parce que les idées sont intéressantes et que je partage sa vision des choses sur le fond. 

Je pense que je n'irai pas jusqu'au bout

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The Spy Who Was Left Behind, de Michael Pullara

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Le titre pourrait faire croire que c'est un livre sur le meurtre d'un espion, Fred Woodruff, un officier de la CIA tué un jour d'août 1993 sur une route de la république de Géorgie.

Plus précisément, ce sont les mémoires d'un avocat américain qui s'est intéressé à ce meurtre. Michael Pullara, avocat en litiges commerciaux, s'y est intéressé parce qu'il avait connu les petites soeurs de Woodruff à l'école. Et parce que Tass a démenti une hypothèse évoquée dans la presse disant que c'était lié à Aldrich Ames. Pullara s'y penche sérieusement, passe des demandes de Freedom of Information Act, obtient des documents lourdement censurés, conclut vite que la version "officielle" d'une tentative de racket par un soldat ivre ne tient pas (un impact d'entrée sur la voiture apparaît, tandis que la balle a disparu sans trou de sortie...), et se retrouve à tenter de faire reconnaître l'innocence de ce pigeon. Au passage, c'est également l'occasion de voir un peu le contexte, notamment la situation politique de la Géorgie, de l'indépendance à 2012.

J'ai eu peur une minute que l'auteur étale ses états d'âme, heureusement il revient vite à son parcours, et surtout son enquête semi-amateur m'a largement accroché. Tenter de lire entre les lignes (que peut-on déduire de la précision qu'un témoin interrogé était propre et bien rasé ? beaucoup de choses), reconstituer les faits, ça m'a passionné. Mais si on arrive à avoir une bonne idée comment l'assassinat a eu lieu, si le commanditaire est assez clair (l'insistance des Russes - oui, encore eux - à montrer qu'ils récompensent bien les exécutants est étonnante), autant dire tout de suite que le mobile, lui, reste obscur. L'auteur pense que c'est pour Ames - mais il envisage aussi bien que ce soit pour couvrir un Ames qui aurait parlé imprudemment à Woodruff, ou attirer l'attention des enquêteurs sur Ames pour protéger un autre agent, deux hypothèses radicalement contradictoires sur l'effet attendu.

Et ça m'a fait soulever une question nouvelle : qu'est-ce que l'ex-KGB a pu faire des informations de Ames quand celui-ci était au Counternarcotics Center de l'Agence, de fin 1991 à son arrestation ? En tout cas, en novembre 1993, ils lui disaient qu'ils lui gardaient 1,9 millions de dollars de plus à Moscou...

Modifié par Rob1
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Je sors d'un webinar avec François Sureau, avocat et écrivain, membre de l'Académie française. Ce mec est génial à écouter, et la justesse du propos m'a tellement touché qu'avant la fin (de la conférence), j'avais rempli mon panier virtuel "librairie.com" de 3 bouquins pas trop chers ni trop gros. C'était à la fois d'un autre niveau, et à la fois très accessible ; le même effet/choc que lorsque j'avais "découvert" Jean d'Ormesson...

pour rappel, qu'est ce que l'académie française

Révélation

[...]

A quoi sert l'Académie française ?

Cette institution créée en 1635 a pour mission de donner des règles à la langue française, de la rendre "pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences". L'Académie doit donc rédiger un dictionnaire, qui respecte le "bon usage de la langue". La première édition du Dictionnaire de l'Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d'élaboration. 

Qui sont les "Immortels" ?

L'Académie française se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Ils sont aussi appelés les "Immortels" en raison de la devise "A l'immortalité", gravée sur le sceau donné à l'Académie par Richelieu. Il y a parmi les académiciens, un secrétaire perpétuel, poste actuellement occupée par Hélène Carrère d'Encausse, qui représente l'institution dans les cérémonies officielles. Les membres de l'Académie se réunissent une fois par semaine, le jeudi après-midi, en privé, sur un ordre du jour établi chaque semaine par le secrétaire perpétuel. Ils sont rémunérés environ 3 810 euros net par an, avec un doublement de l'indemnité pour les quatre doyens d'âge et les quatre plus anciens élus.

[...]

extrait tiré de https://la1ere.francetvinfo.fr/2015/05/28/que-va-faire-dany-laferriere-l-academie-francaise-259247.html

Et c'est avec tristesse que je me dis que la tv préfère avoir du Endemol ou de la téléréalité, des séries stupides même pas original, plutot que de nous élever. Même regret pour toutes ces grandes librairies où l'on met en avant le dernier livre pseudo philosophique, le pré mâché des livres de vies et de développement personnel, plutot que...

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