Tancrède Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 Un long sujet transversal pour nous servir à parler autrement du temps présent, essayer de l'envisager sous un autre angle d'approche.... Encore un :-X! L'innovation pour une armée ne se limite pas au progrès technique; elle doit être aussi organisationnelle/structurelle (répartition des rôles et capacités pour des grandes unités, unités et sous-unités, mais aussi recrutement et formation -domaines qui touchent souvent aussi au politique, à la société et à l'économie) et tactique (usages, culture, méthodes de commandement, approches du combat optimisation des moyens existants, vision du combat et de l'adversaire, focus et ciblage aux niveaux tactique et stratégique). Chacun de ces 3 pôles qui la forme doit à la fois s'adapter aux progrès deux autres quand ils en font, ET peut aussi produire lui-même la nouveauté et par là dicter des impératifs d'adaptation des 2 autres. Le problème actuel est apparemment que la seule nouveauté qui soit valorisée/"valable" est la technique, la technologie, les 2 autres pôles se faisant suiveurs au mieux, stagnants/rétrogradants au pire (ce qui se traduit entre autres par des pertes de savoirs-faires); qui plus est une technique qui, de fait, est moins dictée par le penseur militaire que par le concepteur des outils qui répond lui-même à d'autres logiques, internes (guerres de chapelles internes entre composantes de l'innovation technique) ou externes (intérêts économiques en jeu). Le résultat de tels déséquilibres en est souvent une perception de plus en plus erronée de la guerre, du combat, et par là des priorités pour former un outil militaire et penser son action, son emploi. L'histoire montre pourtant que bien souvent, les systèmes d'armes les plus poussés, qui se sont enfermés dans leur logique propre, se sont royalement plantés face à des adversaires ayant changé de paradigme et les écrasant avec des systèmes moins évolués, coûteux et/ou performants si on se contentait de les examiner isolément (le piquier ou l'arbalétrier face au chevalier "super technologique", l'arquebusier face à l'archer, le fusilier conscrit face au professionnel....). Comment voyez-vous ce problème, historiquement et dans le temps présent? Pour vous, est-ce un problème? Comment envisager, à l'aune des exemples et "courants" que peut fournir l'histoire, un "changement de paradigme" important dans la donne tactique/opérative actuelle pour produire plus d'efficacité militaire à coût égal ou moindre (ou supérieur, mais alors avec un surcroît d'efficacité hors de proportion)? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexandreVBCI Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 C'est le sujet du DSI hors Série que je viens d'acheter... j'en suis à la première page alors je vais attendre de l'avoir fini avant de dire une connerie ! =) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 20 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 20 avril 2012 Surtout pas :lol:! Faut dire des conneries (la différence avec un con, c'est d'avoir à la conscience que ça peut être des conneries), ça fait remuer des idées, ça donne des pistes, et au pire, ça fait marrer si on se prend pas au sérieux! C'est comme une dynamique de réunion: au cas où personne ne s'en serait jamais aperçu, ce dont je doute fort, j'en balance pas mal ici sur des sujets prospectifs: ça va avec tout raisonnement qui se construit ;). Franchement, si on peut pas balancer de conneries (potentiellement productives) sur AD.net, où peut-on le faire? On n'est pas à l'Ecole de Guerre ou au centre de doctrine des forces, lieux de non innovation par excellence et que les idées ont déserté il y a bien longtemps.... Précisément par peur de dire des conneries (entre autres, la connerie tout court étant aussi là) qui sont peut être productives pour les idées, mais pas pour les carrières. Et oui, c'est le sujet du DSI; le point est de partir de là où les articles s'arrêtent.... C'est du teasing ces sujets juste évoqués :lol:.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Raoul Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 Le déséquilibre que tu énonces est effectivement trés problématique sutourt pour un pays comme la France qui n'a plus eu de conflit armé avec un adversaire de force comparable depuis des décennies. Celà accentue la foi dans les "joujoux" technologiques. Nul doute qu'une confrontation avec un adversaire costaud qui aurait réussi à penser la guerre au-delà des simples innovation techno, serait douloureuse, voire fatale. L'une des explication de ce problème tient, à mon avis, au fait qu'on se calque de plus en plus sur les paradigmes US. Ces derniers sont les héritiers direct d'une vision de la guerre issue des troupes nordistes de la guerre de sécession (alors que les sudistes étaient plus imaginatifs, mais nettement moins industrialisés). Pour les USA, un tel biais n'est pas trés grave en raison de leur position géographique et de leur puissance éco. Mais un pour un pays plus "limité" comme le notre, c'est plus grâve. Une des solutions serait de revoir la formation et à l'enseignement des doctrines, l'idée de base pouvant se résumer ainsi : se mettre à la place de l'adversaire potentiel ; ainsi, il a fallut attendre les massacres de 14 pour comprendre l'utilité des tranchés alors que les capacités techniques des mitrailleuses étaient connue avant. Faudra -t'il attendre de voir un régiment entier ou une base aérienne rasés popur comprendre l'utilité des methodes modernes de camouflage, leurrage, fortification ? Faudra -t'il attendre de se prendre une volée de 80 ou 100 MDC (et donc de voir nos défenses complétement saturées) pour comprendre que ce type d'attaque est relativement aisé à mettre en oeuvre ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 20 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 20 avril 2012 Et oui Raoul, c'est pourquoi il serait peut-être amusant pour nous de se défouler un peu dans un tel sujet, justement en s'affranchissant de la crainte de dire des conneries pour libérer un peu la danse de neurones qui ont l'air en général de fonctionner sur un nombre de schémas très limités, et donc d'aboutir un peu toujours à des conclusions assez peu variées et qui semblent s'astreindre d'elles-mêmes à suivre les précepts dominants en ne les modifiant au mieux qu'à la marge, juste histoire de se donner l'air intelligent ;) :lol:. Ca donne l'impression d'un déterminisme inéluctable de la pseudo-pensée militaire occidentale actuelle dont l'évolution semble avoir l'inévitabilité de la mort, des impôts et des hémorroïdes. D'ailleurs, je ferais remarquer en préambule que ce DSI parle surtout des technologies "du futur" stricto censu, plus que de l'innovation en général, et même plus que de la seule innovation technique en particulier.... Un des points que Bihan, Henrotin et le général Desportes évoquent notamment est la faible prise en compte, la faible "intégration" mentale, culturelle et doctrinale de la technologie, précisément parce que les 2 autres "pôles", tactiques et organisationnel/structurel/management, sont très anémiques et ne font pas leur boulot (et/ou ont été mis à l'écart/abaissés). Un autre exemple particulier pour se mettre en jambes: l'un des articles de Bihan évoque en passant l'enfermement pendant la Guerre Froide dans la stricte logique du combat de char, selon lui au mépris des vraies leçons de la 2ème GM sur le combat terrestre, ce qui a conduit à une relégation du fantassin à un rôle très annexe (et à des VCI qui ne sont justement pas des véhicules d'infanterie), relégation qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui pour en faire, malgré certaines emphases de discours et des programmes technologiques de "super fantassin", un second rôle des armées (un second rôle qu'on exalte pourtant pour raisons publicitaires et affectives, et pour des raisons d'utilités évidente qui ne se traduisent pourtant pas réellement dans un changement dans l'outil militaire, sauf des améliorations marginales très chères, mais rien côté doctrinal, rien côté organisation, rien côté effectifs et "poids" relatif). Outre la polémique habituelle sur le rôle du fantassin, dans l'optique de cette vision remontant à la Guerre Froide, on peut se poser la question de l'hypothèse évoquée par l'officier dont j'oublie toujours le nom, qui avait proposé de reconvertir l'essentiel des forces françaises en infanterie mobile de défense en profondeur, appuyées en 2ème échelon par un corps blindé réduit et surtout par un corps aéromobile puissant, le tout destiné à "absorber" la masse blindée soviétique sur une certaine profondeur opérative/tactique afin de compenser l'infériorité numérique que le corps de bataille blindé ne pouvait pas espérer même ébrécher. Pertinente ou non, cette approche EST un changement de paradigme radical dont la conséquence tactique était un focus sur l'infanterie et sa manoeuvre propre, avec des outils d'appuis calculés pour cette vision là, donc des parcs de véhicules pensés en conséquence, une organisation adaptée, une formation, un commandement, une "culture".... Faites pour cela. On peut discuter de la pertinence du modèle (même s'il me semble personnellement avoir essayé d'approcher le problème général de façon plus intelligente, réaliste et prenant réellement en compte les leçons passées), mais il s'agit là justement d'une réflexion moins asservie à un outil technologique particulier et équilibrant mieux les 3 "pôles" de la réflexion décrits plus haut, dont l'un des effets multiples eut été de faire moins ressembler nos armées à des arsenaux plutôt qu'à des systèmes de forces, comme Bihan le formule. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Raoul Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 Parrallèlement à ce que je dénonçais plus haut, j'observe un autre glissement malheureux dans la façon française d'appréhender la guerre (et donc le format de son armée).Il s'agit de la priorité donné aux systêmes/forces imposants et particuliers au détriment de la redondance et la reproductibilité.Ainsi, notre marine sur un nombre de + en + restreint de plate-forme (qui sonts de + en + lourdes), notre armée de terre compte 6 types de brigades de combat pour un total de...8.Or, la redondance devrait être un caractère incontournable de toute force car c'est ce qui permet d'encaisser des pertes, sans remettre en question la philosophie générale du format (l'affaiblissement n'est que quantitatif mais pas qualitatif/fonctionnel). Alors que dans un format comme le notre actuellement, un perte - même trés limitée quantitativement - peut bouleverser le reste du dispositif. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 20 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 20 avril 2012 Or, la redondance devrait être un caractère incontournable de toute force car c'est ce qui permet d'encaisser des pertes, En toute logique, les axes majeurs de solutions pour y pallier sont (aucun n'est en principe et en soi exclusif des autres): - la rationalisation et l'optimisation de la dépense par strict contrôle de son utilité pour accroître les commandes: c'est l'axe qu'ici certains défendent en grands connaisseurs de la chose (cette somme de sujets et posts sur "plus à iso budget"). Malgré tout ce qu'on peut en dire et malgré des améliorations possibles, en général à la marge, une réelle revue en profondeur est aussi culturellement et politiquement improbable que l'admission par la reine d'Angleterre de préférences pour la gent féminine et la sexualité collective. - l'augmentation budgétaire nette. Improbable en général et particulièrement dans le contexte actuel. Il faudrait une guerre majeure pour s'engager dans un tel développement. Qui plus est, vu comment l'argent existant est dépensé et vu ce qui guide la réflexion en matière de modèles de forces, ce surcroît de dépense en l'état des choses ne produirait pas forcément un réel surcroît d'efficacité des systèmes d'armes de tous types et de puissance en général. - le changement en interne, à budget et mode de dépense relativement inchangés, par une revue générale du modèle de force adopté: donc l'innovation au sens le plus entier et global. Une sorte de "révolution culturelle intellectuello-tactique" assortie d'un hypothétique cessez le feu sur fond d'honnêteté et de rationalité au sein des guerres de chapelles. Tout aussi improbable que les précédents, en l'état des choses, c'est cependant le changement le plus atteignable à court ou moyen terme en ce qu'il peut procéder de la contrainte de la pure nécessité: besoin immédiats de capacités même pour ce qui était jusqu'ici des "missions de routine", quelques occasionnels désastres miniatures dans des OPEX, contrainte de résultat par un politique exigeant et ignorant, obligation de repenser la commande de matériels face à des budgets contraints et des coûts de programmes et d'unités croissants.... Bref, c'est l'aspect des choses le plus susceptible de changer rapidement parce que le plus susceptible d'être contraint par la réalité à un horizon court. Et tant qu'à faire, c'est celui qui implique un changement dans les instances décisionnelles de haut niveau qui pèsent le moins politiquement (les autres sont quasi exclusivement du ressort du politique.... Et ceux-là, pour changer....). Alors on peut rêver, on peut délirer..... Et puis c'est franchement ce dernier aspect -précisément le sujet ;)- qui est le plus fun! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Raoul Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 Si les portes vers le délire (ou plutôt une présentation décomplexée de nos propositions) sont si gentiment ouvertes, alors, je me lance. Tout d'abord, le changement de paradigme stratégique : Arrêter l'ambition mondiale pour renforcer l'ambition régionale. Cette dernière devra s'appuyer sur un relation étroite avec l'Allemagne (et sans doute le bénélux) ET le maghreb (et peut être la Turquie). Les pays du nord apportant l'infrastructure industrielle et techno, le sud apportant les ressources (naturelles et démographiques). Concernants les changements des paradigmes opératifs/tactiques : Leur seul objectif est d'atteindre et sécuriser les buts stratégiques. ON peut décliner, comme suit, les répercussions au sein des trois armées : * Terre : On a aujourd'hui une grosse quarantaine de régiments de combat (infanterie, cavalerie et artillerie) répartis en... 8-10 types ! Rationalisation de tout le bordel avec 25 régiments dédiés au "contact" (15 légers et 10 lourds) et 15 régiments pour les feux indirects (un seul type de RA). C'est sur ces derniers que repose la mission de destruction des forces adverses. Les régiments de contact ne servant qu'à favoriser l'exposition de l'ennemi à ces feux indirects. En terme d'équipement, en plus des 155mm et lru et sol-air, les régiments d'artilleries seront dotés de nouveaux équipements ("orgues de staline" à guidage terminal laser d'une portée d'environ 30 km et Iskander like au détriment de quelques arrêts de programme en cours, dont les Tigre) pour pouvoir faire de l'interdiction et sécuriser le homeland régional. * Mer : Abandon des Pa2 et 1 (!) , regroupement de toute la flotte en Méditérannée (toujours pour la protection du homeland régional), sauf les soumnuke Avec la thune des PA, achat d'une flotille de soum classiques pour l'affecter à la Méditérannée et de patrouilleur/escorteur rustique pour la lutte antipiraterie. * Air : Arrêt des commandes de rafale. Ceux qui sont livrés étant réservés aux opérations lointaines (hors homeland). Avec les économies, achat massif de sol-air et de moyens de protection passifs et achat trés massif de MDC polyplateforme (Tel, A400m...) de 1200-1500 km de portée toujours dans le but de sécuriser le homeland régional * Forces nuke : diversification des porteurs (qqs mdc nuke à terre et sur navires) et débarquement d'une partie des M51 pour les mettre sur des TEL dans les montagnes. En résumé, à part la centaine de rafale, les soum, les A400m/MDC et, peut-être des raids aéroportés du type corps expéditionnaires des régiments de contacts légers, Tout le reste de l'armée n'a pour but que la protection du Homeland régional. Et voilàààà ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexandreVBCI Posté(e) le 20 avril 2012 Share Posté(e) le 20 avril 2012 Je ne sais pas si le facteur de l'obsolescence de plus en plus rapide des technologies a été abordé mais quand on mets en service une nouvelle technologie qui devient obsolète avant même d'avoir pu équiper suffisament de personnels et d'avoir pu réfléchir et mettre en pratique une doctrine pour l'utiliser au mieux (exemple FELIN) on devient fragile, donc vulnérable.C'est la course à la technologie et à l'innovation. Une course ruineuse avec les américains en tête : le F-35 n'est pas encore fini qu'ils investissent déjà dans la recherche pour l'appareil de 6ième génération.Les légions romaines ont utilisées le même équipement (ou presque) pendant 7 siècles et on eu le temps d'approfondir la technique d'utilisation, l'organisation a mettre en place, les rôles de chacun dans l'ORBAT, etc... la stratégie primait. Aujourd'hui on ne pourrait même pas rester dans l'OTAN si on ne procédait pas à des mises à jour matériels tous les 6 mois maxi. Pas le temps de réfléchir à la meilleur organisation à mettre en place, la stratégie devient tributaire du matériel disponible alors que ça devrait être l'inverse.En face, les Talibans se foutent totalement de la technique, ils se battent de la même manière depuis 30 ans et leur souci d'innovation est à la marge, centré sur la communication et la propagande.(c'est décousu tout ça mais j'espère que vous comprenez le sens de mes propos). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 20 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 20 avril 2012 Concernants les changements des paradigmes opératifs/tactiques : Ce que tu décris sont-ils réellement des changements dans la réflexion opérative/tactique pour produire de l'efficacité militaire? Ou un menu général de format global des forces ;)? Il y a nuance.... Ceci dit, le sujet est historique, et vise à mettre les exemples du passé et la réflexion théorique au service de propositions particulières ou générales.... Essayons chacun de notre côté de passer par les uns pour arriver aux autres ;) sans nous affranchir des étapes, sinon on donne dans la gratuité qui n'est pas la même chose que le "délire" constructif, sinon chacun part dans son coin en "décrétant" son petit projet perso sur le topic, et il n'y a pas vraiment de remue-méninges commun. Voilà, j'arrête le ton professoral, désolé.... Les légions romaines ont utilisées le même équipement (ou presque) pendant 7 siècles et on eu le temps d'approfondir la technique d'utilisation, l'organisation a mettre en place, les rôles de chacun dans l'ORBAT, etc... la stratégie primait. Aujourd'hui on ne pourrait même pas rester dans l'OTAN si on ne procédait pas à des mises à jour matériels tous les 6 mois maxi. Pas le temps de réfléchir à la meilleur organisation à mettre en place, la stratégie devient tributaire du matériel disponible alors que ça devrait être l'inverse N'exagérons rien quand même: le changement des légions, à tout les niveaux (doctrinal, opérationnel, tactique, technique, organisationnel), a été énorme à chaque époque, parfois très vite, même si, vu de notre siècle, on a l'impression qu'ils en sont grosso merdo restés aux épées, javelots et boucliers tout du long et aux paquets humains pressés les uns contre les autres :lol:. Entre une légion au début de son existence, qui représentait 50 ou 100% du potentiel militaire romain et qui n'était qu'une phalange grecque cheap, et une du Bas Empire qui n'est qu'un pourcentage infime de l'orbat global, une unité militaire parmi d'autres types, incluse dans un dispositif interarme sophistiqué et différent selon les régions et adversaires, constitué d'un autre type de soldat, procédant d'une pensée tactique, opérative et stratégique radicalement différente, y'a plus que 3 mondes de différences. Mais je te suis largement sur le problème d'absence de cadre d'intégration réelle de l'innovation technologique dont la marche domine tout le processus de pensée des forces pour, au global, une perte d'efficacité militaire (globale, et même parfois particulière, au niveau des pions de manoeuvre) à un coût paradoxalement croissant. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
aqva Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 Il faut simplement regarder les fondamentaux de la guerre version condensée, valables de tout temps:1) La "friction", à savoir que la chose la plus simple à imaginer devient la plus compliquée en pratique, par une somme de contingences, de coups de chance ou de malchance2) Le brouillard de guerre et l'imprévisibilité sont inévitables peu importe la technologie3) L'élément clef n'est pas constitué par un élément physique quantifiable mais par des "facteurs moraux" non mesurables (la surprise en premier lieu est un levier extrêmement puissant)4) Une armée est faite d'humains, qui se comportent en humains vivant en société, importance capitale de l'entrainement et des habitudes Ces facteurs sont connus depuis le début du XIXème siècle, clausewitz a écrit là dessus entre autre.Les armées occidentales actuelles:Nient le point 1) en imaginant des systèmes de combat prometteurs sur le papier qui en pratique sont voués à s'effondrer sous leur propre complexitéNient le point 2) avec la confiance excessive (et toujours décue) donnée à l'aviation en tant qu'artillerie, les estimations irréalistes de targetting et la faible réactivité du commandementNient le point 3) avec un accent trop porté sur la quantité de bombes larguées, la précision des tirs, le matériel utilisé, etc. et en se comportant de manière très linéaire et prévisible ce qui revient à se priver des facteurs morauxNient le point 4) en considérant le militaire comme un individu interchangeable sans compétence, dont l'entrainement au delà du strict minimum est une dépense superflue, payable au rabais et déconnecté de son groupe constitué en unitéIl ne faut pas parler d'"innovation" ou de "changement de paradigme": c'est tout simplement une incapacité à maitriser des fondamentaux connus de longue date, comme quoi les leçons ont du mal à être apprises (1940 ou le vietnam sont pourtant des exemples éloquents de violation de ces fondamentaux). On ne prépare pas la prochaine guerre quand on ne maitrise pas la guerre précédente. Il ne me fait aucun doute que dans un conflit équilibré ces fondamentaux ne sauraient continuer à être violés par les armées occidentales sans qu'elles ne se fasse punir (peut être sévèrement) par un adversaire les ayant compris. Dans un souci d'efficacité, la priorité devrait être de se concentrer sur ces fondamentaux connus ce qui donnerait d'emblée un avantage sur pas mal de monde.A décharge ces fondamentaux sont régulièrement oubliés par toute armée qui n'a pas la contrainte d'une menace forte sur le territoire pour inciter à l'adaptation. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 Ce sont les dividendes de 50 ans de paix voire de Pax Americana ajoutés à l'hyper sensibilisation de notre société occidentale au concept 0 morts ainsi qu'à son corollaire individualiste à tout crinSi on surajoute la dessus le facteur ajustement budgétaire via la defense on se retrouve effectivement avec la situation actuelleCad des armées occidentales reduites en taille, avec des matériels hypertechno à dose homéopathique, recherchant le choc salvateur via les sacro sains multiplicateurs de forceHeureusement que l'on a pas à etre engagés vs des armées avec une autre philosophie moins westpointienne mais plus suntzuienne :PParceque là avec ou sans avantage techno on risque de derouillerLa question est cependant existe-t-il d'autres modèles militaires doctrinaux (je ne parle pas des détails doctrinaux mais bien des notions d'ensemble) vu que le schéma à l'américaine s'est exporté comme du Coca Cola ou du Hollywood à travers le monde y compris en Chine ou pourtant la philosophie militaire était différente de part l'histoire Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 21 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 21 avril 2012 Ce sont les dividendes de 50 ans de paix voire de Pax Americana ajoutés à l'hyper sensibilisation de notre société occidentale au concept 0 morts ainsi qu'à son corollaire individualiste à tout crin Si on surajoute la dessus le facteur ajustement budgétaire via la defense on se retrouve effectivement avec la situation actuelle Cad des armées occidentales reduites en taille, avec des matériels hypertechno à dose homéopathique, recherchant le choc salvateur via les sacro sains multiplicateurs de force Oui, au fond, la technologie telle qu'elle est perçue chez les décideurs militaires semble être une version très coûteuse de la "pensée magique" des enfants.... La paix produit sa connerie et la rapide perte de perception/savoir/savoir-faire, oui, mais il faut ajouter quand même: - le rôle éternel du politique court termiste (ne pas mépriser trop facilement: le court terme du politique est déjà bien souvent la quadrature du cercle puissance 4) prompt à mésestimer le besoin militaire durable, ne serait-ce qu'avant tout parce que ce n'est pas sa spécialité et que, comme tout le monde dans ce cas, s'il peut apprécier son importance intellectuellement, c'est une autre affaire pour lui de réellement prendre ce domaine en compte à sa juste mesure dans son calcul global - la faute propre de l'institution militaire: produire de l'intelligence collective est aussi une gageure éternelle, même si l'organisation en question n'était faite QUE de gens très intelligents, honnêtes, modestes, désintéressés et ouverts. Paradoxe? Même pas.... La question est cependant existe-t-il d'autres modèles militaires doctrinaux (je ne parle pas des détails doctrinaux mais bien des notions d'ensemble) vu que le schéma à l'américaine s'est exporté comme du Coca Cola ou du Hollywood à travers le monde y compris en Chine ou pourtant la philosophie militaire était différente de part l'histoire Les Chinois ont peut être été contaminés, mais pas au même degré: ils semblent plus rechercher la "juste technologie" et gardent une conscience plus grande de la masse, de l'importance de la chose militaire.... Et semblent surtout, et c'est peut-être justement la particularité de leur culture stratégique fondamentale, conscients qu'elle est un dernier recours et que la stratégie est quelque chose de plus complet aux moyens nombreux pour parvenir à ses fins, l'action armée étant coûteuse et risquée par essence. Il ne faut pas parler d'"innovation" ou de "changement de paradigme": c'est tout simplement une incapacité à maitriser des fondamentaux connus de longue date, comme quoi les leçons ont du mal à être apprises (1940 ou le vietnam sont pourtant des exemples éloquents de violation de ces fondamentaux). On ne prépare pas la prochaine guerre quand on ne maitrise pas la guerre précédente. Il ne me fait aucun doute que dans un conflit équilibré ces fondamentaux ne sauraient continuer à être violés par les armées occidentales sans qu'elles ne se fasse punir (peut être sévèrement) par un adversaire les ayant compris. Dans un souci d'efficacité, la priorité devrait être de se concentrer sur ces fondamentaux connus ce qui donnerait d'emblée un avantage sur pas mal de monde. Même une armée maîtrisant ses fondamentaux peut se planter royalement, être totalement ou partiellement inadaptée à la demande stratégique de son pays en étant inadaptée à la demande des champs de bataille où elle est appelée à intervenir (quelle que soit la forme de ces champs de bataille, de l'affrontement le plus direct et classique au contrôle de zone pacificateur ou à la petite guerre sale au milieu des populations contre des entités protéiformes et non étatiques). Il y a des donnes stratégiques et tactiques auxquelles le devoir de l'institution militaire est de pouvoir répondre au moindre coût. Et pour ce faire, une armée a toujours tendance de fait à créer une logique, qui est aussi une culture, une vision, une approche, qu'elle essaiera d'adapter au fil du temps: c'est le paradigme fondamental, un cycle qui a tendance à se prolonger bien au-delà de sa date de péremption, par habitude enkystée, par facilité, par peur de l'avenir et/ou résistance au changement, par corruption ou sclérose mentale. A côté de cela, les fondamentaux que tu as ennoncés peuvent rester maîtrisés et le plantage être quand même radical.... Ces fondamentaux permettent beaucoup, notamment d'absorber un choc majeur et de s'y adapter; mais ce premier choc peut être trop radical, un déséquilibre trop prononcé.... Historiquement, ce ne sont pas toujours des institutions militaires sclérosées par une négation de ces fondamentaux qui se sont pris des branlées: parfois la branlée est effectivement le fruit du n°1, le hasard, parfois c'est par un adversaire qui avait de meilleures cartes fondamentalement. Ceci dit, les fondamentaux que tu donnes me semblent plus adaptés au commandement opérationnel proprement dit qu'à la préparation amont de la guerre (ou de la "bataille suivante" au cours d'un conflit long) qui est plutôt le domaine où l'innovation militaire joue plus. Mais tes commentaires sur les armées actuelles, entièrement d'accord. J'en ajouterais même un 5ème: une déconnexion croissante entre le politique et le militaire qui devient un spécialiste pur de la technique de l'application de violence alors que le politique est lui éloigné de la compréhension de ce domaine. Et entre les 2, un écart croissant, une incapacité à traduire la politique en militaire, avec pour seule compensation une explosion des moyens mis en oeuvre pour un résultat politiquement peu convaincant, preuve d'une dépense dévoyée et d'une technique militaire (un paradigme ;)) inadapté dont seule la relative paix du monde, la faible capacité des adversaires du jour, masque la faible efficacité. Ca autorise un peu trop les militaires à ne pas penser et à ne pas se penser réellement, parce qu'ils ont aussi leur part de faute et d'inefficacité même dans l'application de la violence à petite échelle, dans la conception tactique du combat (la relégation du fantassin au second rôle en est un exemple). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 Il est quand même prégnant que les innovations doctrinale dans nos armées/marines/AdA soient de nos jours reliées aux plate formes techno et pas l'inverseIl est aussi prégnant que malgré que nous ayons une longue histoire militaire depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours les manuels doctrinaux du siècle dernier (ceux sur lesquels on s'appuie encore de nos jours) soient des Retex et pas des concepts doctrinaux innovantsMahan, Harris, Patton, ceux sur qui notre concept de guerre moderne occidentale se fonde, sont quand même morts et enterrés depuis longtempsOn ne va pas me faire croire qu'on a pas fait mieux ou au moins aussi bien depuisEnfin il est prégnant que les avancées doctrinales des adversaires passés (whermacht, armée rouge) aient été mis sous le tapisJe sais bien que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire mais en fait d'innovation, à part la technique, y'a pas eu grand chose dans nos ecoles militairesPas de César, Belissaire, Napoléon ou GuderianPourquoi ?Le système militaire tue-t-il les novateurs ?Sommes nous à ce point sûrs de notre savoir et savoir faire ?Sommes nous à ce point engoncés dans les reliques de la guerre froide ?Chaque pays devrait avoir ses spécificités ne serait ce que par un savoir faire historiqueSi cela est vrai au niveau tactique, au niveau stratégique c'est bien moins le casPeut etre finalement que l'intégration OTAN (qui par son nivelage et modelage générale fait que tout le monde doit entrer dans le même moule) est de ce point de vu une erreurDe toute façon à moins d'etre pris en defaut (et d'avoir le temps de se retourner) je doute qu'il y ait de grandes innovations militaires doctrinales dans les années à venirCe qui est regulièrement essayé à grande echelle est trop ambitieux et inadapté (RMA)Ce qui est essayé à plus petite echelle est écrasé parceque pas assez sexy (l'histoire du général des Marines qui avait coulé un battle group en faisant jouer des asymétriques) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 On ne change pas une équipe qui gagne ...Y a que les petits dénués de moyens et en état de nécessité qui sont incité a innover. Cette état de nécessité n'existe pas chez les vainqueurs, et les vaincus ont tendance a adhérer a la méthode du vainqueur assez logiquement d'ailleurs puisque s'il ont gagné c'est que le méthode est meilleur.Des petit avec relativement peu de moyen et en état de nécessité, mais avec néanmoins suffisamment de moyen pour innover il n'y en a pas tant que ça.L'autre souci c'est que quand on veut limiter les risque de KO, le meilleur moyen c'est de coller au plus prêt au modèle de sont ennemi potentiel, comme ça si le modèle est pourrie, les deux modèles identiques et pourris s'opposant aboutiront a un draw, personne perd tout va bien. L'exemple typique c'est Iran Irak ...Faire diverger massivement son modele de celui de son adversaire c'est risquer la déroute rapide d'un l'un des camps ... et ce genre de risque plus personne ne veut le prendre. Autant en 40 le souvenir le la guerre qui meme a rien de 14 a poussé a prendre le risque de modele tres perturbant pour l'ennemi mais aussi tres vulnérable, autant depuis on a fait le chemin inverse en organisant des modele symetrique de maniere a garantir que l'engagement d'une guerre aboutirait a des défaites mutuelles.Actuellement l'amusant c'est les bouclier anti-missile ... en gros le machin empeche l'autre de gagner mais ne fournit aucun moyen supplémentaire de le soumettre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 Autant en 40 le souvenir le la guerre qui meme a rien de 14 a poussé a prendre le risque de modele tres perturbant pour l'ennemi mais aussi tres vulnérable, autant depuis on a fait le chemin inverse en organisant des modele symetrique de maniere a garantir que l'engagement d'une guerre aboutirait a des défaites mutuelles. C'est pertinent mais j'ai du mal a etre convaincu sur cette dernière partie. Une guerre est faite pour etre gagnée. Si le seul modèle valable c'est l'attrition alors on part déjà à moitié perdant (ne serait ce que par la saignée monétaire, en ressources, en personnels que cela engendre) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
alexandreVBCI Posté(e) le 21 avril 2012 Share Posté(e) le 21 avril 2012 Par ailleurs, l'innovation technologique ne compense plus un autre facteur : la démographie. A moins d'avoir des effectifs militaires pléthoriques issus de la conscription, impossible de contrôler des zones désormais fortement peuplés même en multipliant les gadgets technologiques en tout genre.A ce titre l'explosion démographique en afrique, amérique du sud et asie rends de plus en plus impossible une intervention militaire occidentale... sauf à avoir le soutien de la majorité de la population (exemple Libye).Faute de moyens militaires suffisants, reste à innover... diplomatiquement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tancrède Posté(e) le 22 avril 2012 Auteur Share Posté(e) le 22 avril 2012 Oui, c'est presque comme s'il y avait désormais plusieurs échelons/métiers manquant entre la diplomatie et l'armée, qui étaient jadis nettement plus complémentaires, beaucoup de diplomates venant de la carrière militaire et beaucoup de militaires étant passés par une intégration bien plus poussée dans des missions diplomatiques et ayant des devoirs impliquant des fonctions diplomatiques/politiques. Historiquement, beaucoup des meilleurs stratèges étaient (ou étaient aussi) des diplomates, même Moltke (d'une certaine manière l'archétype du spécialiste militaire de haut niveau) ayant évolué en ce sens après 1866. Une évolution typiquement bureaucratique: ces 2 métiers deviennent des simples fonctions dans une perception fonctionnarisée et s'enferment dans des logiques isolées et du coup, de plus en plus séparées, avec un politique qui ne connaît en plus aucune des deux et n'est en aucun cas capable de faire le lien. Du vrai raisonnement en petites cases et étiquettes, du vrai enfermement provoqué dans de la pensée de spécialiste.... Moduler l'usage de la force en fonction de politiques et d'action diplomatiques pensées aussi à la lumière d'une bonne perception/compréhension du militaire ne devrait même pas être un thème de réflexion, mais la norme. On en est loin. Le fait est que si c'était le cas, l'outil, le contrat opérationnel, la capacité des "niveaux de force" applicables en différents types d'intervention, seraient calculés en fonction de ce type de réflexion. C'est ce que le "Livre Blanc" est censé initier, et j'ai pas vraiment été convaincu . La première organisation systématique d'une telle politique générale avec modulations militaires de différents niveaux bien distincts date en France de Louis XIV (réformes des années 1660): la France se dotait de différents types et niveaux de forces, à différents temps de mobilisation, et ce pour plusieurs fronts (incluant les colonies), avec des itinéraires militaires balisés (et approvisionnés en magasins et dépôts), mais aussi de réseaux de fortifications classés selon le temps estimé pour les prendre (c'est tout le génie de Vauban). L'action diplomatique était calculée, organisée et menée pour accorder son temps d'action, ses modes d'approche, son "niveau de langage" selon précisément ces capacités modulables. Le tout articulant une volonté politique et une seule, tout à fait consciente de ses capacités et de leur temporalité. Louis XIV pouvait faire de la gesticulation militaire, navale ou terrestre, ou entrer en campagne sur plusieurs fronts quasi immédiatement avec un volume de forces professionnelles autonome réduit (mais quand même conséquent), et/ou commencer à mobiliser un deuxième échelon de forces semi complètes assez vite (d'une taille à déterminer selon la menace), entamer la montée en puissance d'un 3ème échelon fondé sur des formations squelettes (régiments "théoriques" avec juste quelques cadres permanents, régiments créés à partir de "morceaux" de bataillons permanents), et/ou carrément lancer la mobilisation en grand (levées des diverses milices, création d'unités ex nihilo par des officiers -y compris étrangers- ayant une charge de colonel et une commission de régiment existante, recrutement de nouveaux groupes de mercenaires). Je rappelle que ces gens n'avaient même pas de boulier pour calculer! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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