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La Guerre de 1812


Rochambeau

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Au moment de rédiger ces lignes, la presse canadienne relaie à souhait les intentions du gouvernement (conservateur) de commémorer en grandes pompes les événements ayant marqué la Guerre de 1812. Considérant qu’un budget de 11 millions de dollars sera disponible afin de rappeler cet épisode de toutes les façons (monuments, reconstitutions historiques, expositions, bourses de recherche, etc.), les analystes de la scène politique inscrivent d’emblée cette allocation budgétaire comme une tentative, parmi d’autres du gouvernement conservateur, visant à rallumer la flamme patriotique des Canadiens.

Incarnation moderne et désespérée d’un patriotisme canadien errant? Rappelons les faits.

Introduction

Ce qu’on appelle la Guerre de 1812 se caractérise par une série de conflits qui, au final, fixèrent de manière presque définitive les frontières actuelles des États-Unis, notamment pour la période allant du début de la Guerre d’Indépendance en 1775 jusqu’à la Guerre américano-mexicaine de 1848. Précisément, la guerre déclenchée en 1812 dura jusqu’en 1815. Ses causes se trouvent, d’une part, dans une série de plaintes formulées par les États-Unis envers la Grande-Bretagne relativement à l’obstruction quasi systématique de celle-ci du libre commerce américain en haute mer puis, d’autre part, de l’appui de Londres aux guerriers amérindiens qui s’opposaient à l’expansionnisme américain vers l’Ouest.

Par contre, une autre façon d’envisager la problématique serait à l’effet que nombreux étaient les Américains de l’époque désireux d’annexer tout le territoire de l’actuel Canada, ou du moins une partie de celui-ci. Puisqu’il est question de réajustement de frontières, une autre cause du conflit résiderait dans cette volonté des Britanniques de stopper net l’expansionnisme américain à l’Ouest par la création d’un État tampon (et marionnette) amérindien.

Pour emprunter la voie expéditive, disons simplement que la Guerre de 1812 trouve ses origines dans toutes ces causes, mais une chose demeure: de véritables combats eurent lieu. La plupart de ces derniers se déroulèrent entre les lacs Michigan et Champlain, et bien que le gouvernement et le public canadiens nous semblent, non sans surprise, mettre l’accent sur des batailles comme Queenstown Heights (1812) et Châteauguay (1813), les épisodes de loin les plus marquants furent les batailles de la Nouvelle-Orléans, de la Louisiane et du raid britannique à Chesapeake, qui résulta en la composition de l’actuel hymne national américain (The Star-Spangled Banner). Or, ce qui nous apparaît étonnant et ironique, c’est de constater que la zone géographique qui connut la plus importante modification de frontière, soit la Floride-Occidentale espagnole, fut celle où les combats furent pratiquement inexistants.

Source et suite:

http://carlpepin.com/2011/10/19/la-guerre-de-1812/

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Cette guerre permet de tirer beaucoup de leçons sur la puissance en général et les différences de puissance militaires de l'autre, surtout quand on examine la position stratégique et opérative de l'Angleterre qui affronte une guerre sur plusieurs fronts à cette époque, avec 3 théâtres majeurs (Espagne, Amérique et les Indes qui restent agitées) et une guerre océanique, essentiellement dans l'Atlantique. On voit ses priorités et le fait que si l'essentiel de son effort budgétaire (de loin le premier européen puisqu'il doit représenter 5 fois l'effort budgétaire militaire français) est concentré sur l'Europe (en majorité dans le soutien à l'Autriche, à la Russie, à la Prusse, à l'Espagne et au Portugal) et sur la Navy, des sommes considérables sont aussi affectées aux autres. Ainsi, si l'effort militaire direct (terrestre) de l'Angleterre pour la guerre continentale européenne est mineur (une petite armée sur un théâtre périphérique où elle fournit une proportion discutable -mais assez minoritaire- de l'impact militaire), on constate que les sommes dépensées en Amérique et aux Indes sont sans doute supérieures, voire très supérieures, tant en raison du coût du soutien sur de telles distances que par l'importance des effectifs et moyens concernés.

Et ce qui est le plus connu de cette guerre de 1812, hors l'épisode de l'incendie de Washington et peut-être la très iconique bataille de la Nouvelle Orléans, c'est la guerre sur mer et les affrontements le plus souvent d'un seul navire contre un autre, entre la Royal Navy et la jeune US Navy dont les frégates lourdes accélèrent un changement déjà en cours dans la construction navale. Evidemment, la Royal Navy est alors littéralement dépassée par ses déploiements sur toute la surface du globe, et ne mène pas une guerre d'escadre en Amérique ni ne peut y déployer d'énormes moyens tout en devant quand même garder ses lignes de communication et de commerce ouvertes et sûres, alors que les USA n'ont que cet adversaire sur qui se concentrer, pouvant submerger leurs navires d'équipages surabondants (avec une sélection qui peut se permettre d'être drastique) et très entraînés pour des missions courtes, proches de leurs bases.

Cette guerre est sans doute, et je prends là l'optique (chronologique) inverse de l'article mentionné, la fin de la Guerre d'Indépendance américaine, et la rupture définitive avec l'Angleterre: le patriotisme américain y naît vraiment en antagonisme radical avec l'Angleterre, et ce dans ce qui est graduellement -mais rapidement- la quasi totalité de la population américaine qui, avant la guerre et ses prémices, se divise encore entre un vieux fond de "loyalisme" plus ou moins prononcé à la couronne (assorti d'un sentiment identitaire qui fait que beaucoup d'Américains ont encore du mal à se voir autrement que comme fondamentalement anglais; par ailleurs, le commerce et les liens familiaux sont très nombreux) et une identité américaine qui n'a pas encore trouvé assez de racines propres pour se rattacher à un pilier central clair. L'antagonisme avec l'Angleterre va s'en charger, pour ceux à qui 1783 n'avait pas suffi.

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Cette guerre est sans doute, et je prends là l'optique (chronologique) inverse de l'article mentionné, la fin de la Guerre d'Indépendance américaine, et la rupture définitive avec l'Angleterre: le patriotisme américain y naît vraiment en antagonisme radical avec l'Angleterre, et ce dans ce qui est graduellement -mais rapidement- la quasi totalité de la population américaine qui, avant la guerre et ses prémices, se divise encore entre un vieux fond de "loyalisme" plus ou moins prononcé à la couronne (assorti d'un sentiment identitaire qui fait que beaucoup d'Américains ont encore du mal à se voir autrement que comme fondamentalement anglais; par ailleurs, le commerce et les liens familiaux sont très nombreux) et une identité américaine qui n'a pas encore trouvé assez de racines propres pour se rattacher à un pilier central clair. L'antagonisme avec l'Angleterre va s'en charger, pour ceux à qui 1783 n'avait pas suffi.

je pensais que la majorité des "Britanniques" parti aux USA avant la guerre d'indépendance était surtout d'origine autres que "Anglais" .

après l'épisode du mayflower ou l'on voit des anglais arrivé au début ,j'étais parti dans l'optique que beaucoups d'écossais ,irlandais ou gallois était majoritaire dans cette émmigration ,et que  le fait de se séparé du pouvoir anglais était une opportunité (donc en le faisant en amérique) .

s'est assez bizarre de voir des colons de souche anglaise se coupé de leur origine et famille ,quand on connaît l'esprit "nationaliste" anglais (enfin j'appelle sa comme sa ) qui a toujours était mis en avant .

apparemment se n'était pas le cas à l'époque .

est-ce le fait d'une bourgeoisie d'origine anglaise  ayant prit de l'importance en amérique ,et à voulu coupé les liens avec une monarchie qui semblait les spoliés ?

des questions bête mais bon  =)

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L'éloignement et les spécificités du pays (et sa taille), ou plutôt des pays -les Américains définissant leur Etat comme leur patrie première jusqu'à au moins la guerre de Sécession- rendent l'éloignement du centre, Londres, difficile à gérer et à accepter comme lieu de définition politique. Ajoute la politique fiscale suivie par Londres, qui suit en fait les énormes remboursements qu'elle doit consentir après la Guerre de 7 ans, et tu as le résultat: les colonies américaines sont plus faciles à pressurer, et ce d'autant plus qu'elles n'ont pas de représentation au Parlement, ce qui est d'ailleurs la première revendication des dites colonies avec le "no taxation without representation".... Et la décision de l'indépendance fut lourde pour elles, et pas seulement parce que cela impliquait le coût d'une guerre à l'issue incertaine: il s'agissait de rompre avec la patrie pour des gens qui étaient, culturellement (pour la plupart) et ethniquement (pour une majorité), des Anglais, qui étaient culturellement et politiquement/psychologiquement, des sujets britanniques, et qui n'avaient strictement parlant jamais eu à se considérer autrement.

Pour le côté origine, il y avait certes des Irlandais et des Ecossais, mais l'immigration de ces régions date surtout de la 2ème moitié du XIXème siècle avec l'explosion démographique et l'exode rural dans les îles britanniques (et la crise de la patate en Irlande). Et même ceux qui étaient là étaient plus acculturés au "moule" anglais des colonies et à leur identité naissante, celle de "colons britanniques". En fait, les gros bataillons de populations non anglaises à cette époque étaient allemands; rappelons qu'au Congrès (qui a décidé de l'indépendance) s'est posée la question d'une langue officielle du nouvel Etat confédéré, et l'allemand aurait quasiment pu l'être (ou en être une), tant la proportion de migrants allemand était importante. La question s'est résolue en ne décrétant aucune langue officielle de droit, et cette question est encore en suspens aujourd'hui et revient régulièrement sur le tapis, presque comme une blague politique dans les couloirs du Congrès (y'avait eu un épisode de The West Wing qui avait bien joué là-dessus).

Mais la question de l'indépendance, tout lyrisme mis à part, est uniquement une révolution fiscale à la base, aucunement identitaire. Pendant la guerre d'indépendance, il est estimé qu'environs 40% de la population des colonies était contre la guerre et la sécession d'avec l'Angleterre (les "loyalists") et qu'une bonne partie du reste avait espéré, au moins au début et pas mal jusqu'au bout, que l'on finirait par se réconcilier et à inventer un statut satisfaisant pour les 2 parties; ils étaient sujets de la couronne et entendaient le rester, même juste pour la forme. Les "identaristes" se voulant et se pensant "américains" étaient une extrême minorité, et c'est la question taxation-représentation qui a permis de mobiliser: il suffit de voir les débats au Congrès Continental sur la question, alors même qu'il s'agissait là de la portion très éduquée, qui comprenait plus, voyait plus loin, était mieux informée (quasiment aucun d'entre eux d'ailleurs n'était démocrate et ne voulait voir un suffrage universel; ils étaient des aristocrates de fait et voulaient yun gouvernement aristocratique).

Le loyalisme est resté un courant fort jusqu'à la guerre de 1812 qui achève en fait l'indépendance dans les esprits, et ce malgré les liens familiaux, les échanges très intenses, la langue partagée, la culture (artistique, juridique, politique, religieuse, communautaire, populaire).... Un point commun parmi d'autres: hors des liens politiques et realpolitik, ainsi que de courants francophiles dans les élites surtout, l'Américain moyen de l'époque déteste les Français depuis la naissance alors qu'il n'en a sans doute jamais rencontré un :lol:!

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L'éloignement et les spécificités du pays (et sa taille), ou plutôt des pays -les Américains définissant leur Etat comme leur patrie première jusqu'à au moins la guerre de Sécession- rendent l'éloignement du centre, Londres, difficile à gérer et à accepter comme lieu de définition politique. Ajoute la politique fiscale suivie par Londres, qui suit en fait les énormes remboursements qu'elle doit consentir après la Guerre de 7 ans, et tu as le résultat: les colonies américaines sont plus faciles à pressurer, et ce d'autant plus qu'elles n'ont pas de représentation au Parlement, ce qui est d'ailleurs la première revendication des dites colonies avec le "no taxation without representation".... Et la décision de l'indépendance fut lourde pour elles, et pas seulement parce que cela impliquait le coût d'une guerre à l'issue incertaine: il s'agissait de rompre avec la patrie pour des gens qui étaient, culturellement (pour la plupart) et ethniquement (pour une majorité), des Anglais, qui étaient culturellement et politiquement/psychologiquement, des sujets britanniques, et qui n'avaient strictement parlant jamais eu à se considérer autrement.

Pour le côté origine, il y avait certes des Irlandais et des Ecossais, mais l'immigration de ces régions date surtout de la 2ème moitié du XIXème siècle avec l'explosion démographique et l'exode rural dans les îles britanniques (et la crise de la patate en Irlande). Et même ceux qui étaient là étaient plus acculturés au "moule" anglais des colonies et à leur identité naissante, celle de "colons britanniques". En fait, les gros bataillons de populations non anglaises à cette époque étaient allemands; rappelons qu'au Congrès (qui a décidé de l'indépendance) s'est posée la question d'une langue officielle du nouvel Etat confédéré, et l'allemand aurait quasiment pu l'être (ou en être une), tant la proportion de migrants allemand était importante. La question s'est résolue en ne décrétant aucune langue officielle de droit, et cette question est encore en suspens aujourd'hui et revient régulièrement sur le tapis, presque comme une blague politique dans les couloirs du Congrès (y'avait eu un épisode de The West Wing qui avait bien joué là-dessus).

Mais la question de l'indépendance, tout lyrisme mis à part, est uniquement une révolution fiscale à la base, aucunement identitaire. Pendant la guerre d'indépendance, il est estimé qu'environs 40% de la population des colonies était contre la guerre et la sécession d'avec l'Angleterre (les "loyalists") et qu'une bonne partie du reste avait espéré, au moins au début et pas mal jusqu'au bout, que l'on finirait par se réconcilier et à inventer un statut satisfaisant pour les 2 parties; ils étaient sujets de la couronne et entendaient le rester, même juste pour la forme. Les "identaristes" se voulant et se pensant "américains" étaient une extrême minorité, et c'est la question taxation-représentation qui a permis de mobiliser: il suffit de voir les débats au Congrès Continental sur la question, alors même qu'il s'agissait là de la portion très éduquée, qui comprenait plus, voyait plus loin, était mieux informée (quasiment aucun d'entre eux d'ailleurs n'était démocrate et ne voulait voir un suffrage universel; ils étaient des aristocrates de fait et voulaient yun gouvernement aristocratique).

Le loyalisme est resté un courant fort jusqu'à la guerre de 1812 qui achève en fait l'indépendance dans les esprits, et ce malgré les liens familiaux, les échanges très intenses, la langue partagée, la culture (artistique, juridique, politique, religieuse, communautaire, populaire).... Un point commun parmi d'autres: hors des liens politiques et realpolitik, ainsi que de courants francophiles dans les élites surtout, l'Américain moyen de l'époque déteste les Français depuis la naissance alors qu'il n'en a sans doute jamais rencontré un :lol:!

effectivement .

merci pour toute les précisions  =).

j'avais entendu parlé d'une forte présence de colon allemand et que justement la langue a adopté avait sujet à débat :anglais ou allemand .

je me demand si sa n'aurait pas influer la mentalité américaine dans le temps ,en parlant l'allemand (car il y a la langue ,mais au travers de la langue il y a aussi une mentalité non ? ).

est-ce qu'une uchronie pourrait-être faite sur sa ?

genre : les américains parlent allemand à l'indépendance du pays !

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La mentalité américaine est TRES influencée par la mentalité allemande: quand on étudie le pays, on ne peut pas commencer à le comprendre et à le différencier, côté mentalités et fond culturel, de l'Angleterre, si on ne regarde pas cet angle fondamental. J'entends là le "fond culturel" initial et encore essentiel, les immigrations plus récentes et l'histoire vécue ayant eu aussi leur impact, même s'il n'a pas profondément pénétré le "logiciel" américain qui reste essentiellement anglo-germanique.

Les stéréotypes et archétypes, l'imagerie populaire, les tropismes naturels, la propension au sentimentalisme exagéré dans la fiction (qui déborde sur le "ton" et la mise en scène de la vie politique), la façon de "vendre" quelque chose (une histoire, un personnage, un programme, un mensonge ;)).... Sont notamment très marqués par l'apport allemand.

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Il y a un fil qui traite de ce conflit quelque part sur le forum  ;)

Comment ce déroule ces commémorations aujourd'hui ? Les yankees préparent aussi quelque chose ?

Concernant la part allemande de l'amérique du nord. Un grand nombre de mercenaires hessiens engagé dans la guerre d'indépendance sont resté la bas aprés celle ci, aussi bien au Canada qu'aux USA.

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Oui, mais ils ne pesaient pas grand-chose comparé à la masse déjà sur place depuis longtemps (les premiers migrants allemands sont arrivés avant le Mayflower :lol:); l'essentiel est arrivé entre les années 1680 et la Guerre de 7 ans, principalement pour l'opportunité d'avoir de la terre dans une Allemagne en récupération démographique de la guerre de 30 ans (où la terre avait elle été prise par les survivants, concentrant les richesses), mais aussi pour fuir les persécutions religieuses diverses (de statuts discriminatoires et abus discrets à de vraies violences) à l'encontre de sectes et sous-groupes protestants dans les Allemagnes protestantes comme catholiques, ou contre les protestants (luthériens surtout) dans les terres calvinistes et catholiques. Le Palatinat a aussi fourni beaucoup de migrants, étant sans arrêt entre la France et l'empire pendant les guerres du temps de Louis XIV et ayant été particulièrement ciblé 2 fois par les troupes françaises (le sac du Palatinat est célèbre).

La France a aussi amené son lot d'Allemands en Louisiane, vu le peu d'enthousiasme des Français à l'émigration.

Mais au moment de l'indépendance américaine, les patronymes allemands représentaient autour de 10% de la population américaine. Si l'on tient compte des anglicisations de noms (fréquents, surtout dans les zones urbaines) et des mariages mixtes, on peut aller jusqu'entre 1/4 et 1/3 de la population des 13 colonies au moment de l'indépendance, qui a une origine allemande récente. Ce chiffre peut même être accru par la propension plus grande des populations non anglaises à former des communautés puissantes pesant d'un poids politique supérieur au seul nombre (comme toutes les communautés minoritaires, qui sont plus soudées et organisées).

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Il y a un fil qui traite de ce conflit quelque part sur le forum  ;)

Comment ce déroule ces commémorations aujourd'hui ? Les yankees préparent aussi quelque chose ?

Concernant la part allemande de l'amérique du nord. Un grand nombre de mercenaires hessiens engagé dans la guerre d'indépendance sont resté la bas aprés celle ci, aussi bien au Canada qu'aux USA.

ok  =)

Oui, mais ils ne pesaient pas grand-chose comparé à la masse déjà sur place depuis longtemps (les premiers migrants allemands sont arrivés avant le Mayflower :lol:); l'essentiel est arrivé entre les années 1680 et la Guerre de 7 ans, principalement pour l'opportunité d'avoir de la terre dans une Allemagne en récupération démographique de la guerre de 30 ans (où la terre avait elle été prise par les survivants, concentrant les richesses), mais aussi pour fuir les persécutions religieuses diverses (de statuts discriminatoires et abus discrets à de vraies violences) à l'encontre de sectes et sous-groupes protestants dans les Allemagnes protestantes comme catholiques, ou contre les protestants (luthériens surtout) dans les terres calvinistes et catholiques. Le Palatinat a aussi fourni beaucoup de migrants, étant sans arrêt entre la France et l'empire pendant les guerres du temps de Louis XIV et ayant été particulièrement ciblé 2 fois par les troupes françaises (le sac du Palatinat est célèbre).

La France a aussi amené son lot d'Allemands en Louisiane, vu le peu d'enthousiasme des Français à l'émigration.

Mais au moment de l'indépendance américaine, les patronymes allemands représentaient autour de 10% de la population américaine. Si l'on tient compte des anglicisations de noms (fréquents, surtout dans les zones urbaines) et des mariages mixtes, on peut aller jusqu'entre 1/4 et 1/3 de la population des 13 colonies au moment de l'indépendance, qui a une origine allemande récente. Ce chiffre peut même être accru par la propension plus grande des populations non anglaises à former des communautés puissantes pesant d'un poids politique supérieur au seul nombre (comme toutes les communautés minoritaires, qui sont plus soudées et organisées).

ok merci  =)

encore une image d'épinale qui s'envole avec le may flower et des allemands arrivant encore avant  =)

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Pour revenir à la Guerre de 1812, bien qu'on parle là de ses fondements côté américain, on peut aussi voir l'incertitude de la très jeune nation américaine qui n'est pas encore réellement une nation (mais va réellement commencer à le devenir dans cette guerre): incertitude parce qu'il ne s'agit pas réellement d'un Etat solide à tous les sens du terme, autant parce qu'il n'y a pas encore de nation américaine que parce qu'au sein de la politique interne, l'Etat américain cherche à exister par rapport à la réalité dominante d'une confédération d'Etats qui s'appelaient encore colonies 30 ans plus tôt et qui tiennent la réalité des groupes humains, des budgets, des volontés.... C'est le temps où l'on voit s'opposer d'un côté Washington, puis Adams, aux anti-étatistes tels que Jefferson ou aux proto-impérialistes comme Alexander Hamilton (qui veut déjà une grande armée permanente pour envahir le Mexique et à terme viser le Canada): cette division existe encore en 1812 avec d'autres personnages, mais c'est la première amorce de ligne de fracture de la vie politique américaine, donc d'une vie politique portant des intérêts divergents avec leurs répercussions en politique extérieure.

Et cette jeune république américaine, au global, loin des images qu'on en a eu à partir du XIXème, n'est pas isolationniste ou pacifique: elle est agressive, elle réagit beaucoup, ce qui traduit son incertitude et la jalousie de son indépendance récente. La quasi-guerre de 1797 avec la France (suite à l'affaire dite "XYZ") l'a montré, et l'affaire de 1812 le montre encore plus.

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J'ai lu que lors du déclenchement du conflit, les huiles du Congrès pensaient que les ''milices'' des divers états suffiraient largement à envahir le Canada  :O

Même si en face, le Bas-Canada mobilisa également des ''milices''. les grandes batailles en armées régulières d'Europe n'ont pas étaient suivit en Amérique du Nord ?

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Même si en face, le Bas-Canada mobilisa également des ''milices''. les grandes batailles en armées régulières d'Europe n'ont pas étaient suivit en Amérique du Nord ?

Plus ou moins (d'ou la création de West Point par exemple) mais ca reste très symptomatique de l'esprit américain ou le peuple est censé pouvoir porter les armes par lui même et faire la décision. C'est un peu la légende de la guerre d'indépendance (avec les insurgents)

Jusqu'à la première guerre mondiale l'esprit militaire US est rempli de ces clichés de "raiders" autonomes capables d'emporter la victoire

Même lors des gros affrontements Nord vs Sud cette image reste (avec les raids de Stuart et de Forrest et de Grierson)

Idem pour la guerre avec le Mexique (point d'orgue Alamo) ou avec l'Espagne notamment à Cuba

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Comme l'a montré la guerre d'indépendance, les opérations à cette époque et à cet endroit ne peuvent pas fonctionner de la même façon: les espaces sont absolument immenses et peu ou pas explorés et certainement pas balisés par des routes, et les foyers de population sont peu denses à l'échelle du continent. Imagine qu'il doit y avoir en tout et pour tout 3 et quelques millions d'habitants occidentaux dans l'Amérique du nord (sa partie est en tout cas) de cette époque, essentiellement répartis entre les Apalaches et la côte est. Cette surface est réellement immense quand on voyage à pied, toutes les villes ne sont pas reliées par des routes vu qu'il n'y a d'amorce de réseau routier qu'au sein des Etats (ex-colonies). la réunion du congrès continental est une affaire annuelle qui suppose pour certains représentants (notamment ceux du Delaware, vus comme des quasi sauvages par les représentants de colonies plus "civilisées") de véritables expéditions. La seule manière de relier entre eux les Etats américains de façon relativement rapide pour l'époque, c'est la mer, et c'est quand même lent. L'Amérique de cette époque, c'est vraiment une immense étendue découpée et très sauvage, absolument pas balisée par des routes et pas toujours très bien cartographiée. Entre autres choses, le ravitaillement en vivres et munitions ne peut être trouvé, comme en Europe, dans des magasins régulièrement disposés sur les itinéraires, et vivre sur le pays est impossible vu l'espacement des grandes concentrations de population et la faiblesse de la démographie au regard de la surface à couvrir: une armée doit tout emmener avec elle et pour une longue durée, et en plus être sûre de tenir des ports le long de la côte, alors que précisément les Américains les ont et les gardent, et développent leur marine pour s'assurer que les Anglais ne puissent avoir de lignes sécurisées sur ces axes maritimes (d'où le choix de grosses frégates plutôt que de navires de ligne).

Et là-dessus, les troupes professionnelles, pour pouvoir opérer des concentrations, requièrent une logistique lourde, surtout les anglais; et c'est pire vu que la marine doit être impliquée en permanence. Au final, les Anglais ne peuvent pas expédier d'énormes troupes qui coûtent cher: 50 000 au maximum, dont une bonne partie doit rester garnisonnée dans certaines bases stratégiques comme Halifax, ou en encadrement de milices. Enlève encore les indisponibilités, la désertion.... Et tu as un contingent réduit, dont la capacité à peser sur le contrôle de l'espace américain est réduite, et celle à manoeuvrer rapidement encore plus réduite, surtout qu'en plus de la difficulté et de la taille du terrain, les troupes anglaises sont particulièrement lentes et lourdes à la manoeuvre, et on peut dire qu'elles ont une mauvaise mobilité opérative, et surtout une très coûteuse.

Devant de telles conditions et moyens dispos, quelle guerre peut être menée? Une guerre de grande batailles n'a pas beaucoup de chances de donner grand-chose, en tout cas au regard du coût: aucune campagne européenne ne peut donner de quoi contrôler beaucoup d'espace, et frapper la capitale comme les Anglais l'ont fait n'a qu'un impact limité vu que Washington n'est alors qu'un centre administratif commode, mais sans réel poids d'une autre nature (à moins de saisir le Congrès et le président); les USA n'ont pas encore réellement de centre au sens géopolitique, étant plus une coalition de 13 ex-colonies, chacune un pays en soi, et leurs grandes agglomérations comptent nettement plus (Philadelphie, l'ex capitale, Boston, New York, Baltimore, Charleston....). C'est un pays profondément décentré, ou multicentre. Et les centres sont très éloignés les uns des autres et pas si faciles à prendre vu les moyens dont dispose l'Angleterre sur ce théâtre.

Après, que le Congrès soit militairement irréaliste, c'est encore autre chose, mais ça s'inscrit aussi dans les luttes naissantes qui s'y déroulent, entre les proto-fédéralistes (en partie les futurs républicains) et les proto-confédéralistes et libertariens (les futurs démocrates): c'est chez les premiers que naît un impérialisme américain primitif voulant établir une armée continentale permanente à travers de velléités de conquête. D'ailleurs beaucoup doivent soutenir ce genre d'ambitions autant par irréalisme que pour voir échouer des milices et de là, au travers de l'urgence de la guerre, voir s'imposer l'idée de la nécessité d'une armée professionnelle.

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Un petit "détail" amusant sur cette guerre; malgré un commerce prospère, les jeunes USA ne sont pas extrêmement riches au regard de dépenses telles que celles d'un effort de guerre sérieux. Et quand on en vient aux moyens du gouvernement, c'est la cata. La guerre de 1812, malgré la faiblesse relative des moyens à mettre en place, l'a reflété, et l'homme qui a littéralement sauvé l'effort de guerre américain dans ce conflit était.... Français. Il s'agit de Stephen Girard, né Etienne Girard, qui a migré aux USA au moment de la guerre d'Indépendance pour y développer son activité d'armateur. Devenu prospère, il est aussi devenu banquier, et l'un des plus grands (par les savants calculs dont ils ont le secret, les historiens de l'économie estiment qu'il est le 4ème homme le plus riche de l'histoire des USA -l'une des bases étant le rapport de sa fortune au PIB du pays à son époque); au moment de la guerre de 1812, il a commencé comme l'un des premiers garants et souscripteurs des bons de guerre US. Dans le courant du conflit, face à l'urgence et aux manques, face au désistement d'autres banquiers, il a à un moment garanti 95% de la garantie des bons de guerre émis.

Si l'argent est le nerf de la guerre, ce monsieur a vaincu les Anglais :lol:.

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  • 11 months later...

La guerre de 1812

Brock : Le destin du héros
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