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A mon sens et faute de gros moyens il faudrait passer d'un modèle d'armée "On peut assurer une projection massive et ponctuelle en un endroit si besoin" (modèle qui n'est déjà plus vraiment tenu depuis qu'on n'a un seul PA ...) à un modèle "On assure une présence modeste mais permanente et réactive sur l'espace maritime, voire aérien avec des drones, de nos ZEE + quelques "points chauds" (Sahel, Océan Indien).

Moi aussi, je préfère une mission modeste, mais accomplie, plutôt qu'une mission ambitieuse hors de notre portée.
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Pour illustrer ce que dit Raoul en fin de page précédente : a t-on besoin de disposer encore de quelques 400 MBT "Leclerc" de 55 tonnes acquis juste après la fin de la "guerre froise" (aujourd'hui la moitié sont "mis sous cocon") alors que l'on pourrait essayer de vendre sur le marché mondial de l'occasion pour engranger 100 à 300 millions d'euros, selon qu'on arrive à en vendre 30 ou 200, avec lesquels on se commanderait quelques batteries de SAMPT "Mamba" supplémentaires au standard "NT1" (= MBDA en effet un "Aster30 NT1" aux capacités anti-missiles balistiques améliorées) ?

Un schéma qui partirait de la vraie situation du pays, réalisable avec des budgets en légère baisse), tout en favorisant le soutien d'une activité industrielle dans les secteurs clés et le maintien des compétences serait (en ne citant pas les 11 FREMM, ni les SNA Baraccudas récemment "sanctuarisés" par le Ministre Le Drian) :

- Ne conserver que 70 à 80 chars lourds (pour pouvoir participer à une opération amphibie internationale)

- Accélérer et amplifier les commandes de nouveaux patrouilleurs /OPV (programme BATSIMAR)

- Réduire la cible d'avions Rafale pour l'ADA à 180 (à régulièrement "upgrader" au standard supérieur pour qu'ils restent au niveau technologique: AESA et dernières versions du SPECTRA et du DDM pour tous les appareils)

- Conserver la cible des 80 hélicos Tigre

- Ne pas commander de 4ème BPC, mais accélérer par contre la commande des nouveaux bâtiments ravitailleurs (BRAVE proposé par DCNS) aux chantiers de St-Nazaire qui n'ont plus rien à construire au delà du printemps 2013    

- Maintenir le programme Scorpion de l'ADT avec des premières commandes de véhicules en 2015 ou 2016

- Faut-il garder la cible actuelle de 58 Rafale Marine avec un seul PA ? Je dirais qu'elle peut être réduite à 40-45 appareils

- Commander des drones MALE dès l'été 2013 car ils manquent cruellement pour surveiller à moindre frais certaines zones étendues où nous avons des otages (je pense au Sahel)

Voilà qui serait un schéma d'équipements cohérent avec les moyens financiers réels du pays pour les 10 ans qui viennent, moyens financiers réels qui doivent conduire à revoir les ambitions et prétentions diplomatiques internationales légèrement à la baisse.

Après, comme d'autres ici je préférerais que l'on reste une "vraie puissance mondiale" mais pour ça il ne suffit pas d'avoir 4 SNLE, alors désolé mais ça qu'on le veuille ou non c'est bien fini.

Contentons nous d'utiliser nos budgets militaires modestes afin d'être (comme l'Italie ou la GB par ex) un bon partenaire d'opérations internationales, et de pouvoir assurer au mieux la police quotidienne de nos immenses ZEE éparpillées de par la planète, car elles sont pleines de ressources économiques (poissons, voire pétrole) à préserver.

@Eikkn : on a tous nos contradictions mais là je ne vois pas où sont les contradictions dans ce que je dis concernant la rayonnement que l'on peut avoir et les moyens à y consacrer au regard de la situation générale dans laquelle le pays s'est mis (à force de mauvaise gestion).

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Si par la 2ème, tu fais référence à la citation de De Gaulle, ça n'est même pas un débat: ces visions ridicules des "caractères" des peuples sont des aberrations stupides issues des XVIIIème-XIXème siècles et confondantes de superstitions et de superficialités issues de lectures débiles de l'histoire et du supposé "temps long" qui sert bien plus de compensation d'ego pour des mythomanes se flattant de comprendre le sens "profond" et "caché" de l'histoire, que de quoi que ce soit de fondé dans le réel. Parce qu'il n'y a simplement et strictement AUCUN argument pour leur donner de la substance. Et discuter de la chose relève de la même absurdité que le débat "créationisme vs évolution". Au moins les hommes du XIXème siècle et du début du XXème siècle (comme De Gaulle) avaient-ils l'excuse d'avoir été eu une éducation historique issue des premières générations d'historiens modernes, ceux qui ont déblayé la matière (avec Gibbons et Hegel comme pierres angulaires), avant tout par leurs erreurs.

Pour la pensée stratégique, je ne fais que constater la réalité de ceux qui ont réellement la charge de la chose: les politiques. Et ceux-ci connaissent mal, s'en préoccupent peu et ne choisissent pas, ça c'est un constat, pas une affirmation. Pour le côté militaire, je constate la déconnexion croissante des professionnels qui sont de plus en plus des techniciens et se préoccupent peu et mal d'une vision globale et surtout de la manière de l'articuler. Je constate une formule de conclusion dans l'article que tu cites (qui n'est qu'un exposé de ce qui a été et des possibilités existant aujourd'hui, pas d'une stratégie existante aujourd'hui: à cet égard, c'est un constat des non-choix):

la culture stratégique française pourrait jouer des aspects positifs de son héritage colonial. Enfin, il y a rupture dans une culture stratégique d’abord continentale avec le nouveau rôle de la marine, détentrice des moyens essentiels de la dissuasion nucléaire.

"Pourrait": toujours du conditionnel.... On avait une stratégie sous De Gaulle, on n'en a plus réellement. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas certaines continuités, mais ce sont juste des contraintes issues de l'époque précédente, et qui elles demeurent presque malgré les décideurs tout simplement parce qu'elles avaient été bien identifiées à l'époque et correspondaient à des réalités. Dis-moi en quoi la France a une stratégie, et surtout une pertinente aujourd'hui; je peine à voir. Quand au fait de balancer, oui j'ai fait dans le péremptoire (quoique chez moi c'est un résumé, pas la teneur), mais le problème est que c'est ça ou le grand et long exposé que j'ai un poil la flemme et pas le temps de poster.

Et s'il y avait une stratégie pertinente, on n'aurait pas de non modèle militaire tel qu'actuellement pour l'AdT, tiré à hue et à dia entre l'idée de maintenir (et partiellement, et à grands frais) un "corps blindé" pour affronter (à 1 contre 100 en plus) les Russes en Allemagne en 1984, et celle d'intervenir "outre mer" (mais en fait, vu les moyens, dans l'Afrique telle qu'on la voyait il y a une quinzaine d'années, ou dans des théâtres équivalents). Une stratégie imposerait de faire un choix clair et net pour maximiser les moyens existants et les optimiser pour un nombre de tâches et de théâtres réalistes (et en quantité, et en qualité). Ce choix est-il fait? Je ne vois pas l'AdT comme un modèle de réponse à des choix clairs et pertinents, ce qui, dans le contexte budgétaire actuel, a fini par amener de façon concrète dans la situation d'une armée d'échantillons: il va falloir choisir quelques-uns des échantillons comme pertinents et renoncer aux autres, pour pouvoir les généraliser et avoir une échelle signifiant une capacité d'action au moins dans un certain nombre de scénaris. Ca, c'est une stratégie, pas le fait d'avoir un petit peu de tout.

Notre posture de Défense est trop onéreuse (si on est dans une logique de vassalité) ou trés inadaptée (si on est dans une logique d'indépendance).

Oui, et le pays est aujourd'hui réellement en face du choix qui a été un temps évité par la faible sollicitation outre mer post guerre froide (autant par une situation ne requérant pas de grandes capacités que par une classe politique détachée du sujet, qui encourage de fait une classe militaire -qu'elle choisit à son goût- à ne pas changer ses habitudes), d'avoir et de mener une stratégie: tant qu'on pouvait se contenter de petits envois quand vraiment on pouvait pas l'éviter, on maintenait l'illusion que rien ne changeait (et pire encore, que le modèle militaire n'avait pas à être revu: essentiellement, il fallait se préparer pour "la grande guerre", celle qui ne viendra pas, en tout cas pas dans les formes souhaitées). Aujourd'hui, même la sollicitation outre mer (pourtant pas énorme en soi) est trop importante. Si on entre dans la logique de vassalité US, alors là c'est simple: à part des unités de défense territoriale des territoires outre-mer, une capacité de contrôle/surveillance au quotidien de la ZEE et une discussion à avoir pour le maintien ou non de la dissuasion, autant renoncer à des forces armées, ce sera le choix stratégique le plus pertinent en ce qu'il dégagera des marges de manoeuvre. Si le choix est d'une logique penchant vers l'indépendance, faudra être un tantinet :-[ plus sérieux qu'aujourd'hui, et plus adaptés.
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Oui tout à fait il faut maintenant faire un choix clair et changer de modèle de forces, car le schéma sur lequel on est resté (= des équipements pour être présent massivement jusqu'à 2/3 mois mais sur un seul théâtre à la fois) n'est plus tenable pour un pays sur-endetté qui doit payer l'accumulation d'erreurs commises depuis plusieurs décennies.

La preuve par l'exemple sur un autre fil avec l'audition de l'EMM au parlement (lien tout en bas de la page : http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,3319.msg656071/boardseen.html#new)

Au risque de me répéter : sauf à se donner enfin les moyens de rester une "grande puissance" (très peu probable) qu'on n'est plus depuis les années 90, il faut évoluer vers un modèle moins cher et plus efficace au regard des nouveaux enjeux.

Le nouveau modèle de la Défense Nationale que va promouvoir j'espère le "Livre Blanc" c'est : "Au delà de la défense de nos terres contre toute incursion, on doit assurer une présence peu massive, mais permanente et surtout réactive, dans l'espace maritime, voire aérien grâce aux drones, de nos ZEE + sur quelques "points chauds" (Sahel, Océan Indien)"

Comme disais Raoul, on est plus crédible en assurant à fond une mission modeste qu'en merdouillant à ne réussir que partiellement une mission trop ambitieuse.

Encore que assurer une défense crédibles de nos terres + une police permanente de nos 11 millions de km² de ZEE + être un partenaire "significatif" pour les opérations multi-nationales, si on y regarde de plus près ça serait déjà pas mal du tout et ça implique déjà des moyens conséquents !

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C'est là qu'on voit que ce qu'on réduit en paroles au mot de "police" de la ZEE et des territoires non métropolitains, s'avère en fait être, sinon  la mission principale, du moins la base à partir de laquelle la défense est conçue (dissuasion à part), et que ces zones devraient concentrer la majorité des effectifs permanents, avec en métropole une réserve d'intervention pour apporter un appoint plus réduit mais hautement qualifié là où c'est pertinent/où le besoin apparaît, que ce besoin concerne ces étendues terrestres ou maritimes, ou d'autres zones d'intervention. Mais quoiqu'il en soit, ces zones lointaines sont les points à développer, les bases et structures (y compris structures de force) prépondérantes, à partir desquelles les opérations s'articulent.

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C'est là qu'on voit que ce qu'on réduit en paroles au mot de "police" de la ZEE et des territoires non métropolitains, s'avère en fait être, sinon  la mission principale, du moins la base à partir de laquelle la défense est conçue (dissuasion à part), et que ces zones devraient concentrer la majorité des effectifs permanents, avec en métropole une réserve d'intervention pour apporter un appoint plus réduit mais hautement qualifié là où c'est pertinent/où le besoin apparaît, que ce besoin concerne ces étendues terrestres ou maritimes, ou d'autres zones d'intervention. Mais quoiqu'il en soit, ces zones lointaines sont les points à développer, les bases et structures (y compris structures de force) prépondérantes, à partir desquelles les opérations s'articulent.

On retombe dans le débat armée populaire - ou toutes les alternatives, milices, grosses unité de réservistes, gardes nationaux, etc. - a coté d'une armée professionnelles, qui donnerait le volume nécessaire a ces déploiements permanents et libérerait les pros des missions ou leurs compétences sont "gâchées".

Les non-pro assurant la défense du territoire national et le gros du soutien - y compris en Opex -, les pros se concentrant sur le combat et le support.

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On retombe dans le débat armée populaire - ou toutes les alternatives, milices, grosses unité de réservistes, gardes nationaux, etc. - a coté d'une armée professionnelles, qui donnerait le volume nécessaire a ces déploiements permanents et libérerait les pros des missions ou leurs compétences sont "gâchées".

Tu oublies la possibilité d'une autre conception de la défense du territoire, surtout si l'essentiel de cette défense concerne en fait la ZEE et les territoires extérieurs, une conception fondée sur une autre distinction entre police et armée, ce pourquoi la gendarmerie par exemple est par essence mieux équipée dans l'approche; l'essentiel des devoirs de cette "défense" est de nature policière/douanière/surveillance.... Et les besoins en volume sont importants, ce qui impose d'autres angles d'attaques pour la réflexion. Et une milice/réserve repose par essence sur un certain degré de volontariat (et du réellement motivé et entraîné/équipé/encadré/soutenu si on veut en tirer quelque chose d'utile), en volume et en motivation/qualification, qui plus est dans des zones où la population n'est pas énorme (même si le niveau de vie peut aider à motiver du monde): y'a des choses à revoir, donc. Mais la charge d'une milice est une formule difficile à trouver: dans toute la France, seuls les territoires métropolitains auraient un effort territorial à fournir en la matière (ou il y en aurait une aussi en métropole, mais ridicule en effectifs par rapport à la population)? Là, ça devient quelque chose de délicat. Surtout dans la vie active d'aujourd'hui où un temps de milice est difficilement compatible avec une vie professionnelle, voire très mal vu par les employeurs à moins d'une universalité de la chose (qui la fait rentrer dans les moeurs) et/ou d'une conscience aigue et très partagée d'une menace extérieure. Sans ces facteurs, la chose a du mal à être ou rester efficace.

La capacité de défense proprement dite (donc face à une invasion) de ces zones peut reposer sur une milice si on trouve la bonne formule, mais une milice encadrée par une proportion conséquente de permanents (1/3 des effectifs est généralement souhaité) qui ne peuvent pour l'essentiel être dédiés à cette mission, donc ça me renvoie naturellement à cette gendarmerie, avec un 2ème échelon de "réserve d'intervention" proprement militaire qui doit pouvoir être rapidement acheminé.

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Si par la 2ème, tu fais référence à la citation de De Gaulle, ça n'est même pas un débat: ces visions ridicules des "caractères" des peuples sont des aberrations stupides issues des XVIIIème-XIXème siècles et confondantes de superstitions et de superficialités issues de lectures débiles de l'histoire et du supposé "temps long" qui sert bien plus de compensation d'ego pour des mythomanes se flattant de comprendre le sens "profond" et "caché" de l'histoire, que de quoi que ce soit de fondé dans le réel. Parce qu'il n'y a simplement et strictement AUCUN argument pour leur donner de la substance. Et discuter de la chose relève de la même absurdité que le débat "créationisme vs évolution". Au moins les hommes du XIXème siècle et du début du XXème siècle (comme De Gaulle) avaient-ils l'excuse d'avoir été eu une éducation historique issue des premières générations d'historiens modernes, ceux qui ont déblayé la matière (avec Gibbons et Hegel comme pierres angulaires), avant tout par leurs erreurs.

Pour moi il y a beaucoup de vrai dans la vision de de Gaulle du caractère français, surtout sur la période 1870-1940, où l'esprit de système a quand même pas mal fleuri dans notre pensée militaire. Mais bon, chacun sa façon de voir... ;)
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Les non-pro assurant la défense du territoire national et le gros du soutien - y compris en Opex -, les pros se concentrant sur le combat et le support.

Chez les américains cela semble donner de bon résultats! Y compris dans le conflit d'Irak !

Ce modèle pourrait peut-être s'appliquer en France vu la situation géopolitique de la métropole, mais en ces temps de restrictions budgétaire, pas sûr que l'on est les ressources nécessaires pour entrainer, équiper et encadrer des dizaines de milliers de miliciens/réservistes.

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Il y a beaucoup de vrai quand il s'agit de qualifier la très petite minorité (vraiment la micro-population) de gens impliqués dans les cercles de réflexion et de décision, qui correspond à un très petit milieu, ou plutôt à une série de très petits milieux (dans chaque domaine), qui ont en plus tendance à rester longtemps en place avec les mêmes individus ou d'autres admis par entrisme et reproduction volontaire/choisie. Ce n'est pas "les Français", ce n'est pas un "caractère national", ce ne sont même pas "les élites" en général (quelle que soit la définition de la chose); ce sont juste des cercles d'influence en place, correspondant à des organisations/structures de fait ou de droit, qui comme toutes les organisations, tous les groupes structurés et permanents, se reproduisent selon leurs propres règles dans leur petit milieu et se prolongent très longtemps par la force de leur inertie. Tout au plus peut-on dire que les grands cursus de formation en France, et en fait surtout quand on se limite à leur partie théorique, productrice de chercheurs/penseurs, ont tendance à produire un type certain et affirmé de profils (aimant le dogmatisme scientifique, la théorisation absolue....) qui n'atteint un vrai potentiel de nuisance que quand on le couple au "système" informel de sélection des élites aux postes de décision/réflexion, qui aboutit lui à des cercles de fait ou de droit qui sont en place et reproduits depuis longtemps (indépendemment en grande partie du système institutionnel).... Ce dernier facteur est un point commun  à beaucoup de pays: en Angleterre, on peut voir le même genre de cercles avoir une tendance prononcée à sursélectionner les "good old boys" des "boarding schools" de l'élite autoreproduite, dans le privé comme le public, où ils ont une forte tendance à ne pas briller mais à être des experts de la manoeuvre bureaucratique/politique au sein d'une organisation, et à conclure une foultitude d'ententes nauséabondes avec un mépris prononcé et "de caste" pour le reste du pays et du monde.

Il faut vraiment ne pas regarder dans le détail et éviter beaucoup d'époques (en fait la plupart) pour parvenir à déterminer un "caractère national", sauf dans les visions sentimentalistes qui aiment se pencher sur ce qui flatte leurs préférences, ne voient que ce qu'elles veulent voir et l'interpréter dans un sens très particulier, d'autant plus faux qu'il est partiel et partial. Rien à voir avec la raison, dont on me dit que le caractère national français est soi-disant si épris :P.

Le LB est un bon exemple de ces tout petits milieux (vraiment au final quelques dizaines de personnes) qui décident (ou plutôt ne décident pas).

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Tout au plus peut-on dire que les grands cursus de formation en France, et en fait surtout quand on se limite à leur partie théorique, productrice de chercheurs/penseurs, ont tendance à produire un type certain et affirmé de profils (aimant le dogmatisme scientifique, la théorisation absolue....) qui n'atteint un vrai potentiel de nuisance que quand on le couple au "système" informel de sélection des élites aux postes de décision/réflexion, qui aboutit lui à des cercles de fait ou de droit qui sont en place et reproduits depuis longtemps (indépendemment en grande partie du système institutionnel)....

Je n'aurais pas dit mieux. La différence avec les élites britanniques c'est chez ces dernières une moindre fascination pour les belles théories, et une acceptation plus facile de la démarche pragmatique. Cela fonctionne on prend, même si l'on ne sait pas pourquoi ça fonctionne, pour caricaturer.  ;)

PS: le "caractère national français" disons les choses comme ça, est à mon avis moins épris de "raison" au sens large que de constructions rationnelles trop souvent au mépris de la réalité. Après tout c'est bien Descartes, notre philosophe national, qui prétendait trouver "la vérité" du fond de son lit, par le seul jeu de ses cellules grises, en se méfiant de ses organes des sens. En mai 1940 (pardon pour le raccourci simplificateur mais éclairant), ça donne nos aviateurs qui disent avoir vu des colonnes de chars dans les Ardennes, confirmant en cela notre 2°Bureau qui avait situé sur la carte les DB allemandes bien avant, mais comme la doctrine en vigueur voulait que les Ardennes soient infranchissables au chars, hé bien les gars du renseignement s'étaient trompés et les aviateurs soit ne savaient pas reconnaître un char, soit ils avaient mal vu, leur fut-il répondu...

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PS: le "caractère national français" disons les choses comme ça, est à mon avis moins épris de "raison" au sens large que de constructions rationnelles trop souvent au mépris de la réalité. Après tout c'est bien Descartes, notre philosophe national, qui prétendait trouver "la vérité" du fond de son lit, par le seul jeu de ses cellules grises, en se méfiant de ses organes des sens. En mai 1940 (pardon pour le raccourci simplificateur mais éclairant), ça donne nos aviateurs qui disent avoir vu des colonnes de chars dans les Ardennes, confirmant en cela notre 2°Bureau qui avait situé sur la carte les DB allemandes bien avant, mais comme la doctrine en vigueur voulait que les Ardennes soient infranchissables au chars, hé bien les gars du renseignement s'étaient trompés et les aviateurs soit ne savaient pas reconnaître un char, soit ils avaient mal vu, leur fut-il répondu...

+1 ! Voilà un excellent résumé du comportement et de la psychologie acquise depuis des siècles par nos "têtes pensantes" (bien pleine, ça oui, mais pas bien faites pour un sou hélas ...) et autres "élites intellectuelles"  8)

Ca nous a déjà coûté très cher, et ce n'est peut-être pas fini (le nouveau "Livre Blanc" pourrait, on l'espère, être un premier indicateur de la déchéance progressive de cette mentalité)  

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différence avec les élites britanniques c'est chez ces dernières une moindre fascination pour les belles théories, et une acceptation plus facile de la démarche pragmatique. Cela fonctionne on prend, même si l'on ne sait pas pourquoi ça fonctionne, pour caricaturer. 

Au final, ça les empêche pas de faire autant de conneries que nous, le plus souvent pour les mêmes raisons, avec sans doute quelques caractéristiques nationales différentes. La "démarche pragmatique" n'est souvent pas si pragmatique, elle est juste biaisée par d'autres facteurs sous des apparences de critères et motivations différentes. On peut se gourer autant sur le constat de "ce qui marche" ou pas. Et à l'arrivée, ils sont pas plus ou moins loin que la France :lol:. Comme quoi toutes les structures mentales sont consoeurs en connerie, vu qu'elles mènent à peu près toutes aux mêmes résultats, et qu'au final, les critères invoqués comme si différents entre les pays ne sont dans les faits pas si éloignés les uns des autres et le plus souvent bien peu capables de changer les effets de déterminants plus fondamentaux (situation géographique, démographie, ressources....).

L'un des pires faux points de départ inconsciemment assumés dans ce genre de raisonnement est de penser que les gouvernements prennent des décisions du type de celles du LB selon des idées, des critères de pensée concernant le problème.... Rien n'est plus faux: ils prennent des décisions avant tout en fonction de critères politiques (j'entends de politique dite "politicienne"), cad ils définissent les priorités de gouvernement en fonction de ce qui est dans leurs moyens politiques. Les "conclusions" du LB ont bien des chances, pour l'essentiel, d'être en grande partie décidées à l'avance sans l'avis des participants, qui serviront à "justifier" ce qui a été décidé avant. Parce que ce qui compte est de savoir ce qu'on a les moyens politiques de décider, de faire voter, de budgéter....

Ca c'est pour les élites dirigeantes réellement politiques, celles qui décident au sens plein du terme, et on voit chez eux deux travers: désintérêt pour la politique extérieure et la stratégie, ou une "ambition" géopolitique, qui est un défaut systémique au final assez particulier à la Vème République (si je voulais une analogie historique, je prendrais le détachement institutionnel forcé des élites politiques de l'empire romain à partir du IIIème siècle, avec création parallèle d'une élite militaire), et attachement focalisé sur la réélection (ce qui est le travers de toute démocratie) aggravé par l'évolution de la nature "communicationnelle" du business politique.

Le problème viendra plutôt des élites militaires, et là on peut effectivement trouver quelques défauts tendanciels dans les grands corps français: fétichisation d'un raisonnement attaché en toile de fond à la pensée théorisante abstraite (ça ne veut pas dire que ce n'est pas tempéré par des mesures de pragmatisme, mais l'isolement des structures hiérarchiques, qui plus est dans un pays majoritairement en paix, a aussi son impact), survalorisation des cursus prestigieux et savoirs fondamentaux dans les esprits et la carrière, culture hiérarchique (culte de l'autorité non remise en cause, qui va avec le facteur précédent) et carriériste de toute bureaucratie qui développe ses habitudes et défauts systémiques, modes de sélection/choix du sommet de la hiérarchie militaire sous la république en France (qui n'a en fait jamais été bon et jamais été résolu en tant que problème: vieil héritage de la méfiance absolue du pouvoir pour les généraux, qui a abouti à un système sans grand contrepoids ou recours, et donc à des élites militaires assez veules)....

Au final, je vois une place très très relative de cet "esprit théorisant" (hormis dans l'autoflagellation "si française" ;) :lol: et l'exaltation démesurée de voisins parés de toutes les qualités, chez qui l'herbe est toujours plus verte) par rapport à des critères plus terre à terre liés au fonctionnement des organisations décisionnelles en général.

Et je ne vois surtout pas de "caractère national" lié à ça: on parle de quelques centaines de personnes qui sont en grande partie influencés dans leur comportement comme décideurs par le job qu'ils prennent (et par rapport auquel ils ont peu de marges de manoeuvre) et les logiques "lourdes" qui agissent sur, autour et à partir de ce job, quel que soit son occupant. Quoiqu'il en soit, c'est toujours très très loin d'une supposée "mentalité collective" du reste des Français (soient 99,999999% de la population) qui sont bien peu épris de "grandes théories" et de pensée abstraite soi-disant dictant leur comportement; à ce degré, on a juste des préjugés et des certitudes (correspondant à une durée de temps assez courte, un embryon de mentalité collective par décennie, peut-être), aussi fausses et volatiles qu'ailleurs (les certitudes de l'Américain moyen sur la baisse d'impôt qui voudrait dire création d'emplois, la "voodoo economics" reaganienne, imaginaires et non vérifiées depuis 30 ans, commencent à lâcher et n'auront au final duré qu'une petite vingtaine d'années comme phénomène réellement puissant: ça ne disparaîtra pas, mais ça cesse graduellement d'être un argument qui tue).

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Pour le Livre Blanc, je suis d'accord, il n'en sortira que des trucs déjà actés par avance, reflétant les idées préconçues du pouvoir en place, et surtout les moyens qu'il compte attribuer à la Défense, pouvoir dont la culture stratégique, comme celle du président précédent d'ailleurs, est nulle. Le dernier qui ait eu une culture stratégique et une vision de long terme c'est de Gaulle et un peu aussi Giscard.

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Mitterrand, au moins par procuration (avec Grossouvre), en avait une aussi, mais il est sans doute l'exemple même du président qui n'avait pas le capital politique pour avoir une capacité de décision énorme sur de vrais grands choix stratégiques pouvant être décidés et mis en effet, qu'il les veuille ou non (le "divorce" d'avec Grossouvre, qui ne se préoccupait pas de ce qu'on peut ou pas faire passer/voter, donc est un peu déconnecté de la réalité, en est un peu l'exemplification).

De Gaulle avait certes une vraie préoccupation stratégique, et une perception/vision pertinente, mais il avait surtout un capital politique impossible à reproduire: malgré tout ce qu'il en a dit, il avait une majorité qu'il tenait par les couilles, parce que sa candidature, son nom, était sans équivalents et un ticket gagnant pour l'essentiel de ceux qui se ralliaient à lui, parce qu'il tenait étroitement les cordons de la bourse de son parti, parce qu'il avait un certain nombre de vraies fidélités et hommes de confiance avec lui par delà les commodités et cadeaux politiques (une rareté en politique, l'exception plus que la règle), plus un important capital confiance en partie aveugle dans l'opinion. Et en plus il avait une conjoncture "porteuse" sur bien des plans: économie et démographie en plein boom, extrême concentration du développement dans le monde au profit de quelques pays essentiellement occidentaux, menace soviétique réelle et bien comprise, finances en bon état, certains bons choix et projets fondamentaux décidés par le régime précédent (notamment l'atome et la CECA), médias "calmes", tenus en laisse (et plus largement, "contrainte communicationnelle" moindre) et pas aussi envahissants qu'aujourd'hui....

Ca donne BEAUCOUP de marges de manoeuvres et permet de faire passer beaucoup de choses qui sinon devraient être négociées avec d'autres individus et groupes, mises en concurrence avec d'autres priorités (notamment celle de se faire réélire: facile de minimiser ce facteur quand on s'appelle De Gaulle :lol:), plus largement contestées par la rue.... Et qui donneraient du coup l'impression d'un gouvernement faible, ne connaissant rien à rien, alignant les conneries et les compromis bancals, quelle que soit la qualité du décideur.

Aussi responsable que la classe politique actuelle soit des conneries et de la situation actuelle, un gouvernement une fois élu a un budget catastrophique à gérer, une opinion divisée (normal) et très polarisée (moins normal), des contraintes de tous ordres absolument insurmontables quand elles sont cumulées, une majorité toujours bancale et fragile et bien peu de capital politique (en tant que groupe de pouvoir issu d'une majorité plus contraignante que facilitante) et de marges de manoeuvre (en tant que gouvernement avec les moyens du gouvernement) pour essayer de décider et de faire (quoiqu'il veuille faire).

C'est vrai pour tous les sujets, et plus encore pour le domaine stratégique/défense qui a été sorti de la scène des préoccupations politiques "qui comptent" par le fonctionnement de la Vème République et surtout par.... De Gaulle lui-même, qui a taillé un régime et un fonctionnement du régime pour lui, écarté la classe politique et l'opinion publique de ces domaines "réservés" et oublié ce faisant qu'il n'était pas éternel. Une erreur stratégique fondamentale dont on peut à juste titre dire qu'elle fut peut être plus dommageable à la France (aujourd'hui) que ses autres bons choix stratégiques. Le fait de la guerre froide a permis de maintenir l'illusion pendant un temps, contraignant à un effort militaire certain quoiqu'en pensent les partis (surtout tant que demeuraient une génération de politiques dressés au gaullisme, pas forcément très malins ou intéressés à ce domaine, mais se vendant dessus), mais la fin de la guerre froide a exposé la faiblesse du système.

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Pour le Livre Blanc, je suis d'accord, il n'en sortira que des trucs déjà actés par avance, reflétant les idées préconçues du pouvoir en place, et surtout les moyens qu'il compte attribuer à la Défense, pouvoir dont la culture stratégique, comme celle du président précédent d'ailleurs, est nulle. Le dernier qui ait eu une culture stratégique et une vision de long terme c'est de Gaulle et un peu aussi Giscard.

Ce qui semble acté d'avance , c'est la maritimisation, ce qui me semble effectivement un projet national dépassant en ampleur le cadre de la Défense .

Mais il faut Traduire cela en moyens:

Ainsi, outre DCNS pour les plateformes, l'autre acteur incontournable car représentant l'effecteur de ces plateformes, c'est MBDA.

Or l'abandon de l'ANL, qui se profile, va également signifier l'abandon de toute une stratégie renforçant MBDA en lui permettant de redistribuer ses pôles de recherche de part et d'autre du Channel. Cela nous aurait aussi donné accès aux drones suicides FireShadow, complément idéal d'une Fremm postée au large d'un pays à soucis...

Sans parler du relooking du scalp.

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Le Livre Blanc ne doit pas nommer le type d'équipement que l'on souhaite acheter, les accords de Lancaster House signés à la va-vite ne reposaient que sur une volonté politique à la petite semaine, ce type d'accords débouche rarement sur un investissement dans la durée, sur une construction sur le long terme et ils sont souvent remis en cause à chaque changement de gouvernement car ils reposent sur des intérêts industriels à court terme.

La stratégie de MBDA doit s'adapter au Livre Blanc, pas l'inverse.

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C'est un peu plus compliqué que cela.

MBDA tout comme DCNS sont des entreprises créatrices de richesses et exportatrices. Le livre Blanc est là pour transcrire des décisions politiques et le politique veut créer des richesses et augmenter l'exportation (pour diminuer la balance commerciale).

Cela signifie que le livre Blanc ne va pas aller à l'encontre de la stratégie de MBDA.

Il faut également savoir que travailler avec les anglais est très compliqué puisque les Anglais n'ont jamais tord et ils ont un important service de contentieux juridique.

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Ce qui semble acté d'avance , c'est la maritimisation, ce qui me semble effectivement un projet national dépassant en ampleur le cadre de la Défense .

Mais il faut Traduire cela en moyens:

Ainsi, outre DCNS pour les plateformes, l'autre acteur incontournable car représentant l'effecteur de ces plateformes, c'est MBDA.

Or l'abandon de l'ANL, qui se profile, va également signifier l'abandon de toute une stratégie renforçant MBDA en lui permettant de redistribuer ses pôles de recherche de part et d'autre du Channel. Cela nous aurait aussi donné accès aux drones suicides FireShadow, complément idéal d'une Fremm postée au large d'un pays à soucis...

Pourvu que le Livre Blanc souligne, entre autre programmes, l'importance du projet bi-national ANL/FASGW, car son abandon par notre pays serait une grave erreur, à la fois diplomatique (les britanniques se diraient que décidément on n'est pas un partenaire fiable ...) et opérationnelle.

C'est le genre de "petit" programme à forte valeur ajoutée (industrielle + opérationnelle) dont nous avons besoin.

Surtout que cette munition donnerait à notre Marine une capacité de frappe précise sur objectifs côtiers depuis 20km ; à distance de sécurité des batteries DCA légères.

Cette capacité lui manque actuellement, car les canons de 100 et 76mm soit ne sont pas assez précis à cette distance, où avec des munitions guidées alors ils manqueront de punch. Actuellement, pour envoyer plus de 10kg d'explosif sur un objectif côtier depuis 20km de distance il faut soit tirer un Exocet Block III (très cher), soit dépêcher quelques Tigres armés de Hellfire depuis un BPC (très cher aussi, et d'ailleurs le standard HAD n'est pas encore en service). Alors qu'un ANL fera le même boulot pour 5 fois moins cher :rolleyes:

Donc, si on fait cette connerie d'abandonner l'ANL il faudra équiper plusieurs FREMM d'un canon de 127mm avec munitions guidées pour combler cette lacune capacitaire qui devient gênante au vu du grand retour des opérations en zone littorale :|

A voir si Livre Blanc fait l'impasse sur les missiles anti-navires légers et met davantage l'accent sur l'artillerie à longue portée pour les tirs contre objectifs terrestres, ou si ses rédacteurs vont faire le choix inverse (= recommander le lancement rapide d'un nouveau missile léger qui aura l'avantage de couvrir à la fois les besoins de frappe contre navires légers et de bombardement côtier)      

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Entretien avec l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine :

L’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine nationale, cherche à obtenir le feu vert pour lancer une nouvelle génération de patrouilleurs de haute-mer (OPV : offshore patrol vessels), un troisième volet du renouvellement de la flotte française, après les frégates multi-missions FREMM et les sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda que la marine a commandé. Ces patrouilleurs sont nécessaires pour protéger les intérêts maritimes lointains de la France, au moment où du pétrole est découvert au large de la Guyane Française et où la France prend conscience de l’importance de la mer, explique-t-il.

La suite de l'entretien : http://www.corlobe.tk/article30830.html

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L’été 2012 a été consacré à préparer la transition vers la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) tout en essayant de préserver la marge de manœuvre la plus grande possible dans un cadre budgétaire contraint. Tous nous participons, à des titres divers, à la définition des orientations stratégiques de la défense dans le cadre des travaux engagés par la Commission du Livre Blanc, qui précédera la nouvelle LPM.

En application des mesures arrêtées en 2012, le niveau d’engagement du programme 146 Équipement des forces de la mission « Défense » a été ramené à quelque 7,3 milliards d’euros en fin d’année au lieu des 10,2 milliards prévus.

Dixit le DGA. ;)

Les besoins de paiement du programme 146, hors titre 2, sont estimés pour 2012 à 11,6 milliards d’euros pour des ressources envisagées à hauteur de 9,8 milliards, en escomptant la levée des 480 millions d’euros de réserves et en incluant 936 millions de ressources extra-budgétaires issues de la vente de fréquence. Le report de charge s’élèvera donc à la fin de l’année à 1,7 milliard, soit environ deux mois de paiement, en supposant la levée de la réserve réglementaire. Chacun peut donc noter l’aggravation du report de charge de quelque 200 millions d’euros par rapport à la fin de 2011.

Le niveau d’engagement des études amont a été préservé en 2012 à hauteur de 720 millions d’euros, dont 53 millions pour le dispositif RAPID et le soutien aux pôles de compétitivité, en faveur des PME dans le cadre du soutien à l’innovation. Les besoins de paiement pour les études amont sont estimés à 756 millions d’euros, ce qui correspondrait à un solde de gestion de l’ordre de 85 millions d’euros dans l’hypothèse de la levée des 40 millions de réserves.

La situation budgétaire se tend donc un peu plus à la fin de l’année 2012. C’était prévisible

Le budget pour 2013 est un budget de transition, qui s’inscrit dans l’attente des orientations du Livre blanc et de la nouvelle LPM. À l’instar de l’ensemble de la mission « Défense », le budget de l’équipement des forces est stabilisé en valeur, grâce à des recettes extrabudgétaires, de l’ordre du milliard, qui proviennent de la vente de fréquences à des opérateurs de télécommunications. Ces recettes seront toutefois épuisées à la fin de 2013 et il n’y a aucune perspective de vente de fréquences supplémentaires. Cette stabilisation marque une inflexion dans la trajectoire budgétaire des opérations d’armement, qui s’écarte désormais nettement de la référence de la précédente LPM. L’absence de recettes extrabudgétaires conjuguée à la montée en puissance de l’agrégat nucléaire, dans la perspective du renouvellement des composantes de la dissuasion à l’horizon 2030, peut conduire à des restrictions dans les programmes dits à effets majeurs, c'est-à-dire les programmes classiques.

Dans l’hypothèse actuelle, le report de charges à la fin de 2013 atteindra 1,9 milliard d’euros. Les besoins d’engagement sont de 12,3 milliards. Les capacités de paiements pour les études amont passeront en 2013, sur décision personnelle du ministre, à 750 millions d’euros, ce qui représente une hausse de 10 % par rapport à 2012.

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La loi de programmation militaire – LPM – 2009-2014 prévoyait une ressource de 128,8 milliards d'euros pour la période 2009-2012, mais les ressources effectives se sont progressivement écartées de la trajectoire initialement prévue – il s’agit d’un constat, je ne me livrerai à aucune polémique sur le sujet. En définitive, la mission « Défense » a bénéficié de 125,8 milliards d'euros. À la fin de cette année, ce sont donc près de 3 milliards d'euros qui manqueront pour financer les besoins de la défense. Ce manque de ressources est corroboré par les travaux de la Cour des comptes, qui évalue la perte à 4,1 milliards d’euros, mais elle intègre l’année 2013.

Je reviens aux sources d'économies réalisables pour souligner que nous ferons porter nos efforts également sur les équipements. Près de 5,5 milliards d'euros de commandes prévues en 2012 et 2013 ont été repoussés, dont près de 4,5 milliards d'euros sur les seules opérations d'armement, hors la dissuasion qui, conformément à l'engagement du Président de la République, est préservée. Mais là encore, les aménagements retenus permettent de limiter la dépense de l'État en 2013 sans remettre en cause les contrats en cours, ni anticiper les choix qui sortiront du nouveau Livre blanc et de la future LPM. Ces décalages ne sont pas irréversibles tant sur plan industriel que sur le plan capacitaire. La commande du quatrième Barracuda, qui est prévu pour 2024, est décalée de quelques mois mais cette décision n'obère pas le plan de charge de la DCNS de Cherbourg. Il en est de même du report de la rénovation à mi-vie des Mirage 2000 D, de celui de la commande du patrouilleur du futur ou de certains systèmes d'information. Le programme de rénovation des Atlantique 2 et le programme Scorpion, de modernisation de l'ensemble des véhicules blindés de l'armée de terre, sont également reportés, mais sans conséquence industrielle majeure, puisque les reports s’étagent entre six et dix-huit mois, dans l’attente des choix qui devront être faits dans le cadre du prochain Livre blanc et de la nouvelle LPM.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/12-13/c1213001.asp#P2_69

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