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[Afghanistan] Archive


Messages recommandés

96 oui, c'est juste qu'à partir de la 72è il y a l'avocat qui rentre en jeu.

Maintenant faire le jeu des ennemis de la France lorsque notre pays est en Guerre (et nous sommes en guerre) ça s'appelle de la haute trahison. Et là on peut se permettre pas mal de choses si on joue sur les mots.

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Lelouche ne dit pas de conneries quand il brocarde l'encadrement ... qui "ne sait plus faire la guerre". Il l'explique par l'effet délétère des Opex type maintien de la paix en Bosnie et en Afrique sur notre niveau tactique. Et c'est vrai. Il cite le livre de Galula sur la contre-insurrection qu'on lit aux USA et pas en France. Encore bingo.

Mais je ne me fais pas de soucis. On va évoluer, car là-bas on fait face à un vrai conflit. J'ai cru remarquer que ça avait déjà commencé dans l'interview récente du chef de corps du 8° RPIMA, qui a dit des choses sensées.  =)

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La famine qui se profile en Afghanistan cet hiver fait peser une menace plus importante sur les efforts de la communauté internationale pour reconstruire le pays que la rébellion qui y sévit, a estimé vendredi un centre de réflexion stratégique britannique. Selon le Royal United Services Institute (RUSI) de Londres, l'accumulation de plusieurs facteurs comme la hausse des prix des produits alimentaires de base et la sécheresse estivale, a créé les conditions d'une famine "désastreuse" en Afghanistan cet hiver, qui pourrait affecter environ 8,4 millions de personnes.

Cette "insécurité alimentaire" s'est développée alors que "les regards du monde se concentraient sur la violence qui de plus en plus prend une apparence terroriste", a relevé Paul Smyth, analyste du RUSI, dans un rapport.

"Quels que soient les effets de l'insurrection violente sur la mission mandatée par l'Onu en Afghanistan, c'est la famine et la malnutrition à grande échelle qui vont dresser l'obstacle le plus important aux progrès" de la communauté internationale, a-t-il ajouté.

"Pour maintenir sa crédibilité et son autorité morale à agir en Afghanistan, la communauté internationale doit engager une action opportune, concertée et efficace", a poursuivi M. Smyth.

L'organisation humanitaire Oxfam avait estimé fin août que près de 4,5 millions d'Afghans, déjà confrontés à des problèmes pour se procurer de la nourriture de base en raison de l'augmentation des prix, risquaient de souffrir de famine cet hiver.

Depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir en Afghanistan en 2001 par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, le pays est confronté à une insurrection sanglante dirigée contre la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf).

Mais "le gouvernement afghan et la mission Onu/Isaf subiront un revers plus important si la communauté internationale n'empêche pas un désastre humanitaire prévisible", a relevé M. Smyth.

La solution du "tout militaire" ne servira à rien. Il faut réfléchir à un autre mode de fonctionnement si on veut réussir en Afghanistan, il faut changer les mentalités et casser le schéma tribal (totalement incompatible avec la notion d'état, de gouvernement central ou de nation) pour que la population soit activement du coté du gouvernement. Sans l'appui actif ou passif de la population, les talibans sont foutus.

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Les drones SIDM de l'armée de l'air vont être déployés en Afghanistan

L'armée de l'air devrait déployer ses trois nouveaux drones SIDM en Afghanistan, début 2009. Ils seront en principe basés à Bagram, au nord de Kaboul, avec les Predators américains, au plus près des troupes françaises. L'autre option est de les mettre à Kandahar où l'armée de l'air a déjà un détachement. Une quarantaine d'aviateurs seront nécessaires à leur mise en oeuvre.

Avec le SIDM (système intérimaire de drones Male), la France entre dans le domaine de la Moyenne Altitude Longue Endurance (Male). Ce drone peut rester une douzaine d'heures à 1000 kilomètres de sa base de départ. Il vole entre 15 et 25.000 pieds, hors de portée des tirs sol-air.

L'armée de l'air possède trois drones et une station sol, toujours en cours d'expérimentation à Mont-de-Marsan. Le futur escadron Adour basé à Cognac devait entrer en service opérationnel en avril prochain, mais la date a été avancée pour cause d'Afghanistan.

Le SIDM a été récemment testé lors de la visite du pape Benoit XVI dont il a retransmis en direct, à Paris et à Lyon, les images de l'arrivée en France. Fourni par EADS, le SIDM est basé sur un engin israélien.

L'armée de terre a déjà des drones SDTI en Afghanistan.

Source : Blog Secret  Defense : http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/11/les-drones-sidm.html

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Les drones SIDM de l'armée de l'air vont être déployés en Afghanistan

L'armée de l'air devrait déployer ses trois nouveaux drones SIDM en Afghanistan, début 2009. Ils seront en principe basés à Bagram, au nord de Kaboul, avec les Predators américains, au plus près des troupes françaises. L'autre option est de les mettre à Kandahar où l'armée de l'air a déjà un détachement. Une quarantaine d'aviateurs seront nécessaires à leur mise en oeuvre.

Avec le SIDM (système intérimaire de drones Male), la France entre dans le domaine de la Moyenne Altitude Longue Endurance (Male). Ce drone peut rester une douzaine d'heures à 1000 kilomètres de sa base de départ. Il vole entre 15 et 25.000 pieds, hors de portée des tirs sol-air.

L'armée de l'air possède trois drones et une station sol, toujours en cours d'expérimentation à Mont-de-Marsan. Le futur escadron Adour basé à Cognac devait entrer en service opérationnel en avril prochain, mais la date a été avancée pour cause d'Afghanistan.

Le SIDM a été récemment testé lors de la visite du pape Benoit XVI dont il a retransmis en direct, à Paris et à Lyon, les images de l'arrivée en France. Fourni par EADS, le SIDM est basé sur un engin israélien.

L'armée de terre a déjà des drones SDTI en Afghanistan.

Source : Blog Secret  Defense : http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/11/les-drones-sidm.html

Excellente décision!  =)
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Compte rendu d’un déplacement en Afghanistan du 26 septembre au 2 octobre 2008 (MM. François Lamy et Pierre Lellouche, rapporteurs d’information)

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cdef/08-09/c0809016.asp#P3_69

L’actuel conflit afghan est une guerre, d’un genre particulier, « à la carte », qui met en présence trois types de protagonistes : ceux qui se battent, ceux qui ne se battent pas et ceux qui « font semblant ». Il faut rappeler que le conflit a débuté en 2001 et qu’il s’agissait alors d’une intervention essentiellement américaine, fondée sur la légitime défense. La clause de sécurité collective de l’article 5 de la charte Atlantique a été invoquée pour la première fois, à l’initiative de la France. Notre pays a participé alors au renversement du régime taliban, et nous sommes engagés depuis cette époque en Afghanistan...

...

S’agissant enfin des soldats envoyés en Afghanistan, je tiens à souligner que les propos relayés par les médias français n’ont en rien affecté leur moral. J’ajoute que les blessés que nous avons pu visiter ont conservé toute leur motivation. Par ailleurs, l’équipement de nos soldats nous apparaît adapté à la situation, même si des améliorations sont toujours possibles. Sur le plan de la protection, nous avons ainsi constaté que le surblindage des VAB était bien en cours, que les nouveaux gilets pare-balles avaient été livrés. A contrario, il est nécessaire de modifier les conditions de protection de nos véhicules logistiques dont le blindage reste pour le moins superficiel. En ce qui concerne les systèmes de reconnaissance et d’écoute, nous pensons que la livraison de trois matériels permettrait de perfectionner nos actions : l’envoi de systèmes d’écoute dits de « renseignement d’origine électromagnétique » (ROEM), la modernisation des pods laser placés sur nos Mirage, et l’acquisition du dispositif ROVER pour garantir la communication entre nos pilotes et nos bases.

En conclusion de cette présentation, les principales difficultés qu’il nous faut résoudre sont d’ordre stratégique. L’organisation des commandements doit être revue afin d’assurer une interopérabilité des moyens effective. En outre, la possibilité d’adjoindre une autorité militaire française ou européenne au commandement militaire américain nous garantirait une vision de l’ensemble du conflit ainsi qu’une réelle capacité de co-décision. Au-delà de ces aspects militaires, d’autres actions doivent être menées en termes de présence économique française, de lutte contre la drogue et d’accroissement de nos moyens de coopération civile...

...

Je voudrais juste ajouter, à titre personnel, qu’un changement de la culture de commandement dans notre armée est indispensable, car nous ne sommes pas dans le cadre d’une opération extérieure (OPEX) classique. En outre, il faut se donner les moyens d’agir dans la durée et donc, peut-être, de revoir le rythme des relèves. Si l’on souhaite pouvoir fidéliser les populations autour d’une base avancée et mener des actions civilo-militaires, les unités doivent rester en place plus longtemps afin que les responsables demeurent identifiables.

...

J’aurais beaucoup de question à poser, mais je vais me concentrer sur les effectifs. Deux compagnies de chasseurs alpins de ma circonscription vont partir début décembre en Afghanistan et seront déployées sur deux bases de la région de la Kapissa. Une compagnie comprend trois sections de combat, soit à peu près 90 chasseurs alpins. Or, il y a 15 jours, 300 soldats alliés sont tombés dans une embuscade montée par 100 insurgés et ont dû battre en retraite en abandonnant sur place des missiles Milan. Pouvez-vous me donner des précisions sur cet accrochage et notamment sur les hommes qui composaient le détachement allié ? Que va-t-il se passer demain, avec seulement deux compagnies sur place, soit virtuellement 120 hommes projetables, puisqu’un certain nombre devra rester pour surveiller les bases ?

La question des effectifs est un problème général que nous voulons soulever dans le rapport. Actuellement, il est clair qu’il manque au moins l’équivalent d’une compagnie. Mais les effectifs nécessaires dépendent également des missions qui leur sont confiées. Si l’on veut reprendre et contrôler réellement toutes les vallées de la Kapissa, les effectifs sont nettement insuffisants. Pour contrôler l’Afghanistan, certains ont avancé le chiffre de 300 000 soldats ; les soviétiques disaient qu’il en fallait 600 000. On sait très bien que personne n’enverra un tel nombre de combattants.

...

S’agissant de la présence de missiles antiaériens portatifs, il nous a été indiqué que leur présence était presque certaine, mais que la menace était limitée en raison de leur maniement requérant un entraînement approprié et de leur âge avancé. En petit nombre, ils constituent avant tout un élément de « statut social » pour leurs détenteurs.

...

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Dans le Libération d"aujourd'hui, pour ceux qui l'auraient sous la main, il y a un très bon reportage de Jean-Pierre Perrin sur un convoi de VAB qui parcourt la Highway One, entre Kaboul et Kandahar. Les gars parlent notamment des effets secondaires des brouilleurs anti-IED : "caries, plombages qui sautent"...  :O

Il ne l'ont pas encore mis en ligne sur le site de Libé, peut-être plus tard.

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Dans le Libération d"aujourd'hui, pour ceux qui l'auraient sous la main, il y a un très bon reportage de Jean-Pierre Perrin sur un convoi de VAB qui parcourt la Highway One, entre Kaboul et Kandahar. Les gars parlent notamment des effets secondaires des brouilleurs anti-IED : "caries, plombages qui sautent"...  :O

Il ne l'ont pas encore mis en ligne sur le site de Libé, peut-être plus tard.

Phénomène assez connu. L'armée belge a été mise en accusation par certains soldats suite à des maux de têtes constants après un passage en A-stan/Liban et une utilisation importante de brouilleurs sur Pandur.

Clairon

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Je me demande si les véhicules réçent comme l'Aravis tiennent compte de cet impératif de protéger les personnels des nuisances engendrés par les brouilleurs et autres moyens de GE.

Les caisses blindées agissent comme une cage de farraday... donc fermé a priori ca devrait limiter le rayonement electromagnétique. Par contre si on commence a mettre le nez dehors ...

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Les caisses blindées agissent comme une cage de farraday... donc fermé a priori ca devrait limiter le rayonement electromagnétique. Par contre si on commence a mettre le nez dehors ...

Sauf que tactiquement il semblerait  nécessaire de mettre les gus dehors ; comme on peut l'observer sur les images de toutes les armées. C'est d'ailleurs, une des limites à l'interet des tourelleaux téléopérés...

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Pour humaniser la chose il doit etre possible d'utiliser le véhicule d'une manière différente selon le contexte puisque pour l'Aravis il y a une trappe de toit et deux portes latérales.

Et sans etre un inconditionel du téléopéré tu notera qu'a Uzbin un véhicule comme l'Aravis, son canon de 20mm et les moyens optroniques associés auraient sans doute été utile.

edit: Compte rendu d’un déplacement en Afghanistan du 26 septembre au 2 octobre 2008 (MM. François Lamy et Pierre Lellouche, rapporteurs d’information)

Par ailleurs, l’équipement de nos soldats nous apparaît adapté à la situation, même si des améliorations sont toujours possibles. Sur le plan de la protection, nous avons ainsi constaté que le surblindage des VAB était bien en cours

Sachant l'inadaptation de ce matériel l'industriel résponsable de sa revalorisation a sortie un produit comme l'Aravis adapté aux diverses menaces des engagements actuels.

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Dans le Libération d"aujourd'hui, pour ceux qui l'auraient sous la main, il y a un très bon reportage de Jean-Pierre Perrin sur un convoi de VAB qui parcourt la Highway One, entre Kaboul et Kandahar. Les gars parlent notamment des effets secondaires des brouilleurs anti-IED : "caries, plombages qui sautent"...  :O

Il ne l'ont pas encore mis en ligne sur le site de Libé, peut-être plus tard.

l'article:

Encore quelques années de guerre et elle trouvera sans doute sa place parmi les routes militaires mythiques, comme celle de Saigon à Da Nang, pendant la guerre du Vietnam. Déjà surnommée «la route de tous les dangers», la Highway One relie Kaboul à Kandahar, un axe stratégique qui traverse les zones talibanes.

Point de départ : la base militaire de Darulaman, au pied du vieux château du roi d’Afghanistan, salement amoché par la guerre civile des années 90, et du palais de la reine, tout aussi cabossé, chacun perché sur sa colline, comme deux vautours de pierre. C’est là qu’à l’aube poussiéreuse se préparent quatre véhicules du bataillon français en partance vers le sud. Vers le «pays indien», dit un capitaine. Les territoires traversés sont âpres, les insurgés à l’affût, les pièges fréquents… D’où cette impression d’assister à la déclinaison afghane d’un des clichés de l’histoire de l’Ouest, lorsque le convoi s’engage au cœur des régions hostiles. Avec, dans le rôle de la diligence, le VAB, ce transport blindé auquel les soldats remettent leur vie en y grimpant.

Sur la base de Darulaman, que se partagent, d’un côté les soldats afghans, de l’autre ceux qui les encadrent - Français, Américains, Turcs, etc. -, les militaires finissent de s’habiller. Casques, treillis renforcés, gilets pare-balles, lunettes pare-éclats, bouchons antidéflagrations. «Enfile ton armure, chevalier Parsifal», ironise un mitrailleur, que l’on appelle gunner, l’US Army ayant conquis le jargon militaire. Trois gunners par VAB, l’un à l’avant, avec une mitrailleuse 12.7 ; deux dans les écoutilles arrière, avec fusil d’assaut Famas et fusil-mitrailleur. «On a la puissance de feu d’un croiseur», lance l’un d’eux, qui se souvient des Tontons flingueurs (le film de Lautner).Les gunners, ce sont les sentinelles de la route. Leur mission : empêcher camions, voitures, motos et bicyclettes, potentiellement piégées, d’approcher le convoi ou de s’intercaler, à coups de grands gestes, puis de warning shots (tirs de sommation), enfin, ultime étape, de tirs dans le moteur ou pour tuer.

Avant d’attraper la Highway One, il faut affronter Kaboul. Naguère petite ville, elle compte aujourd’hui plusieurs millions d’habitants. Commence un gymkhana dans les rues populeuses du matin, où la circulation est folle, sans règles. La menace est partout. «L’autre jour, un type nous a tiré dessus depuis un trottoir. Pas grave, c’était au pistolet. Comme il se cachait derrière des gamins, on n’a pas pu riposter», confie un adjudant-chef. Le chauffeur, aussi, est dans l’angoisse. Tout ralentissement engendre une situation de danger. Aussi fait-il son chemin au plus vite dans la cohue des véhicules. Il passe au ras des pieds d’un camionneur qui change sa roue, frôle un vieillard sur sa carriole tirée par une haridelle. «Putain, t’as failli lui décoller les étiquettes au grand-père», s’exclame un gunner. Surgit une manifestation, inattendue. Moment de trouille. Il arrive que les manifestants cachent des armes. Ça passe. Le chauffeur d’un poids lourd n’entend pas se laisser intimider. «Il m’a fait un doigt. Et un gros. J’ai cru que j’allais lui en mettre une dans sa calandre», plaisante un soldat. Mais chauffeurs et mitrailleurs sont bien conscients que cette façon de conduire n’est pas le meilleur moyen de se faire aimer. «C’est vrai qu’on les fait chier, les Afghans. Ils sont ici chez eux. Savent pas que c’est pour leur sécurité.»

Technologie et âge de pierre

A présent, le convoi fonce dans les faubourgs de Kaboul. Une «doublette», deux coups tirés en l’air, pour faire se ranger un camion qui n’a pas vu arriver les VAB ni entendu la sirène. Enfin, la grande route. Les engins tracent à 80-90 km/h. «La vitesse, c’est notre meilleure défense», explique le chef de mission. Le froid du matin mord les doigts des gunners crispés sur les queues de détente. En face, voitures et poids lourds se jettent sur les bas-côtés. Ils n’ont pas le choix : les VAB roulent au milieu de la route. Ils sont ainsi moins vulnérables aux IED (Improvised Explosive Devices), les engins explosifs improvisés posés par les insurgés. Les IED, c’est l’ennemi numéro 1, responsables d’environ 60 % des victimes au sein de l’Isaf (la force de l’Otan en Afghanistan). Des dizaines de charges seraient prépositionnées le long de la Highway One. Certaines couleur sable ou pierre, d’autres moulées dans du plâtre ou enfouies sous le bitume. «On trouve rarement des IED prêts à péter. En général, les talibans les préparent, les placent et les laissent dormir. Ils décident ensuite du moment opportun pour les déclencher», explique le capitaine Quentin Declety, du 1er régiment de tirailleurs d’Epinal, à la base Airborne, près de Meydan Shahr. «Ils utilisent toutes les technologies, de la plus sophistiquée à celle de l’âge de pierre. Dès lors, tous nos convois sont des missions de guerre», ajoute-t-il. Il suffit d’un téléphone portable, d’une dérivation jusqu’à une batterie et d’un détonateur fixé sur la charge. Ou d’une simple boîte d’allumette avec deux clous faisant le contact. L’ingéniosité des insurgés est sans limite : l’explosion est parfois déclenchée par une scie à métaux cachée dans une chambre à air et glissée dans une fissure de la route. «Les insurgés vont même sur Internet pour calculer l’empattement des véhicules de la Coalition», poursuit l’officier. Face aux IED, chaque VAB dispose d’un système de brouillage puissant qui crée une bulle autour de lui afin d’empêcher les ondes de passer. «C’est bien, mais il y a des effets négatifs pour l’organisme, dont on verra sans doute les effets à long terme. Déjà, nos dents en prennent un coup. Les plombages pètent, les caries se développent», explique l’adjudant-chef. Pour contrer les brouilleurs, les talibans reviennent aux mines classiques.

C’est après Meydan Shahr que commence vraiment le «pays indien». La route est jonchée des dépouilles de camions afghans. La plupart ont été brûlés par les insurgés. «Une fois, quarante dans la journée», précise le capitaine Declety. Une crevasse ouverte sous leurs roues signale ceux qui ont été touchés par un IED. Parmi les cibles préférées des talibans : les camions-citernes. L’essence, très coûteuse, est essentielle en Afghanistan. Elle fait donc l’objet de tous les trafics. «Tout le monde pompe, même les chefs de l’armée afghane. Notre boulot, c’est aussi de les empêcher de se servir. Avant, sur deux camions-citernes qu’on escortait, l’un arrivait vide», raconte l’adjudant-chef.

Pendant l’occupation soviétique (1979-1989), c’étaient les carcasses de chars de l’Armée rouge, détruits par les moudjahidin dont certains allaient devenir les talibans, qui ponctuaient la route. A la différence des Russes, les Américains ne laissent aucun de leurs véhicules détruits, pour ne pas alimenter la propagande talibane. Ils les font remorquer, quitte à subir une autre embuscade. Aujourd’hui, la mission des VAB est de relever des soldats qui ont passé plusieurs mois à former et accompagner au combat l’ANA, l’armée nationale afghane, dans une base opérationnelle avancée, à Seyyedabad.

On est à présent dans la province du Wardak, très largement sous le contrôle des talibans. La guerre y est sans merci. «On a retrouvé pendu la semaine dernière un officier de l’ANA. Il avait disparu depuis plusieurs jours», confie un officier. Après vérification à Kaboul, l’histoire s’avère encore plus terrible : l’homme n’avait pu s’empêcher d’aller voir sa famille. Les insurgés l’ont pris et torturé toute la nuit avant de l’achever au matin. A peine le convoi arrivé à Seyyedabad, les soldats se précipitent pour embarquer. Leurs copains américains les regardent partir avec les larmes aux yeux. Eux doivent rester six mois de plus. Pour les infirmiers Luc et Sylvain, revenir en France, c’est du bonheur à l’état pur. «Nous, on était volontaires, comme tous ceux qui nous ont précédés. Mais c’est fini. Les prochains, faudra les désigner», dit Sylvain, l’air d’un grand gosse aux yeux fatigués. Depuis la mort des dix soldats français à Uzbin, l’Afghanistan fait peur. Ce qui les heurte aussi, c’est que le théâtre afghan, malgré tous ses dangers, n’est pas considéré comme zone de guerre. «Luc s’est tapé vingt et un accrochages en six mois, ici ou à Surobi. Là-bas, il a dû faire face aux talibans avec la 12.7. Les accrochages, les IED, les embuscades, cela fait trois bonnes raisons de ne pas revenir de mission. Nous, on ne sera plus volontaires. Faut pas forcer le destin.»

Des talibans maîtres de la nuit

En juillet, le commandement américain s’est effrayé de ce que les talibans puissent prendre Kandahar, l’ancienne capitale royale. Il a appelé à la rescousse les Français. Les deux jeunes infirmiers ont fait partie des renforts. «L’enfer, je vous jure. Il faisait 60 degrés au soleil. Quand on passait la tête en dehors du VAB, on avait l’impression d’être face un sèche-cheveux. L’eau des bouteilles en plastique, quand on les ouvrait, elle vous brûlait les doigts.» A Kaboul, le colonel Yves-Marie Aubry confirmera combien la mission fut difficile. «On a mis vingt-deux heures pour quelque 500 km. On s’est pris quatre grosses embuscades. Pour le retour, on a préféré rouler la nuit. Cette fois, sans problème.»

Le lendemain, avant l’aube, un convoi quitte Meydan Shahr pour Kaboul, rejoint par les VAB d’un poste de combat avancé - une FOB (Forward operating base) - installé à l’entrée de la vallée de Jalrez. L’endroit est connu comme un solide fief taliban. Là, à l’orée de l’hiver, avant la neige, les conditions de vie sont déjà rudes et, arrivés depuis peu, les soldats s’inquiètent de savoir combien de mois ils vont devoir y rester. S’ils partent à Kaboul, c’est pour faire réparer leur canon, laissant leur position sous le seul contrôle des soldats afghans qu’ils ont mission d’encadrer. La nuit passée, aucun d’eux n’a fermé l’œil : les talibans ont surgi sur le coup de 22 heures et ont rôdé jusqu’à 4 heures du matin. «Ils se montraient, disparaissaient, revenaient. On a fini par sortir mais ils ne cherchaient pas le contact. Ils voulaient juste tâter nos réactions», explique un sous-officier. L’interprète afghan en est encore terrorisé et les Français le taquinent : «Pourquoi t’as pas bien dormi ?»

Arrivé à Kaboul, le convoi file vers la grande base de Warehouse. «Bienvenue chez les cons», lance un gunner dès que le VAB en franchit le seuil. Comme dans la plupart des guerres, le courant ne passe pas très bien entre ceux qui vont au combat et les officiers de l’arrière. Les plaisanteries fusent, tranchantes comme l’air glacé du matin, à l’égard de «ceux qui ne commandent qu’à leur photocopieuse». «Ils ne nous aiment pas beaucoup parce qu’on n’arrive pas les godasses cirées, le calot sur la tête et qu’on est couvert de poussière.»

http://www.liberation.fr/monde/0101183512-en-pays-indien-avec-lesfrancais

la partie que j'ai mise en rouge, vous pensez que c'est la raison des changements à la dernière minute des unités à envoyer? Ou est-ce réellement justifiable par des soucis de cohésions?

(pas pour créer un débat enflammé, j'aimerais juste connaître vos opinions)

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"Sauf que tactiquement il semblerait  nécessaire de mettre les gus dehors ; comme on peut l'observer sur les images de toutes les armées. C'est d'ailleurs, une des limites à l'interet des tourelleaux téléopérés..."

totalement d'accord. dans kaboul ou autre place peuplée l'interet des tourelleaux téléopérés est tres limitée parce qu'il faut en permanece avoir une vision globale et ainsi empêcher tout aproche de vehicules et motos suspects et pour cela il faut des hommes dehors

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"Sauf que tactiquement il semblerait  nécessaire de mettre les gus dehors ; comme on peut l'observer sur les images de toutes les armées. C'est d'ailleurs, une des limites à l'interet des tourelleaux téléopérés..."

totalement d'accord. dans kaboul ou autre place peuplée l'interet des tourelleaux téléopérés est tres limitée parce qu'il faut en permanece avoir une vision globale et ainsi empêcher tout aproche de vehicules et motos suspects et pour cela il faut des hommes dehors

L'interet du tourelleau téléopéré c'est avant tout de tirer juste et loin dans tout condition, entre autre en marche ou sous le feu.

Si le VAB ne permet pas une bonne vision périphérique c'est un autre probleme. Les blindé c'est blindé dedans ... pas dehors ... et avec les nouveau blindage actif reactif proactif hardkill et bidule il va falloir apprendre a rentrer la tete ... ou a marcher un peu a l'écart.

En gros on peu pas avoir le beurre l'argent du beurre et le cul de la crémiere.

Les tourelleau c'est pour faire la guerre pas la circulation ... apres on peu mixer les convoi tourelleau + brouilleur en tete ... et derriere un VAB ouvert pour faire la circulation :)

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