Seal Posté(e) le 15 avril 2014 Share Posté(e) le 15 avril 2014 Bonjour, On a sans doute évité une 3e Guerre Mondiale grâce à Ryszard Jerzy Kukliński. L'histoire : Ryszard Jerzy Kukliński (13 juin 1930 à Varsovie, Pologne - 11 février 2004 à Tampa, Floride) est un colonel de l'armée de laRépublique populaire de Pologne connu pour avoir passé des informations à la CIA sur les plans du Pacte de Varsovie envers l'OTAN. Né dans une famille de tradition catholique et socialiste. Son père a été arrêté pendant l'occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale et a péri dans le camp de Sachsenhausen. Après la guerre, Kukliński commença sa carrière dans l'armée polonaise. Il devint officier de l'état-major et travailla entre autres sur les plans d'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Au début des années 1970, il entre en contact avec la CIA. Le temps semblait travailler pour l’Union Soviétique compte tenu de l’antiaméricanisme, le pacifisme et pro-soviétisme qui progressaient en Europe de l’Ouest. Il valait mieux "être rouge que mort"... Kuklinski, qui était alors le chef du département de planification stratégique de l’état major de l’armée polonaise - en contact étroit avec les maréchaux et généraux soviétiques dont le ministre de la défense le maréchal Usitnov - savait que les plans soviétiques étaient offensifs. Ils prévoyaient l’engagement de l’armée polonaise dans l’opération contre l’OTAN dans 6 et 8 heures après le début des hostilités pour attaquer l’Allemagne fédérale, les Pays-Bas et le Danemark. L’estimation des pertes dans cette première vague de combattants parlait de 50 %. Les amis soviétiques ont réservé aux Polonais le rôle de chair à canon. Les plans prévoyaient l’occupation de toute l’Europe de l’Ouest en seulement deux ou trois semaines. Selon son récit, il voulait préparer un complot contre l'URSS dans l'armée polonaise. La CIA lui déconseille un tel plan, car irréaliste, et lui demande plutôt d'effectuer de l'espionnage militaire contre le Pacte de Varsovie. Entre 1972 et 1981, il transfère aux Américains plus de 35 000 pages des documents secrets concernant la Pologne et le Pacte de Varsovie. Les documents concernaient entre autres les plans d'usage des armes nucléaires dans le conflit entre l'Est et l'Ouest, les plans stratégiques d'invasion de l'Europe de l'Ouest (par les États du Pacte de Varsovie) planifiés pour décembre 1980 (!), les données techniques du char d'assaut T-72, les méthodes de camouflage antisatellite de l'Armée rouge et les plans préparatifs de l'état de guerre en Pologne en 1981. Grâce aux documents livrés par Kuklinski, les USA furent en mesure de dévoiler à l'URSS qu'ils voyaient clair dans son jeu, ce qui eut pour conséquence de dissuader cette dernière d'une attaque-surprise et de désamorcer la menace d'invasion. Les américains savaient que le but ultime de la doctrine militaire de l’URSS était l’attaque des USA. Les documents de l’état major soviétique communiqués par Kuklinski ne concernaient que l’invasion de l’Europe de l’Ouest, mais les commentaires manuscrits sur ces documents ne laissaient pas de doute sur les intentions à plus long terme, impliquant aussi les camarades des pays frères asiatiques. À ce titre, l'intervention énergique du président Ronald Reagan, à peine élu, lors des pourparlers Est-Ouest de 1981 fut déterminante pour mettre fin à l'état de Guerre froide. L’importance de ces informations n’était pas seulement militaire mais aussi politique. Quand Ronald Reagan a rencontré Mikhaïl Gorbatchev en octobre 1986 à Reykjavik, un incident a eu lieu : durant d'âpres discussions, Caspar Weinberger, le secrétaire de la défense, a transmis à Reagan un dossier que celui-là passa à Gorbatchev. Gorbatchev l’a regardé et montré au chef d’état major de l’Armée rouge qui est devenu blême : il avait entre les mains les plans de localisation et de construction des plus importants bunkers de commandement stratégique soviétique préparés pour conduire la guerre nucléaire avec l’Ouest. Les documents qui ont été transmis par Kuklinski. Selon Weinberger, après cet incident les pourparlers ont pris toute une autre direction... Menacé d'être découvert, Kukliński est exfiltré de Pologne avec sa famille en décembre 1981 par la CIA, via l'ambassade du Canada. Le 23 mai 1984, la cour militaire polonaise le condamne à mort pour trahison. Cette condamnation sera annulée en 1995 (après le changement de régime en Pologne) et Kukliński réhabilité. Après sa réhabilitation, les villes de Gdańsk et Cracovie lui ont attribué le titre de citoyen d'honneur. Il est retourné en Pologne une fois en 1998. Après le décès de Kukliński, son corps a été transféré avec la dépouille de son fils Waldemar, tué en août 1994, renversé par une voiture dont on n'a jamais retrouvé le conducteur. Son second fils, Bogdan, a également disparu la même année en mer, dans des circonstances non élucidées. La concomitance de la mort des deux fils nourrit les spéculations, certains spécialistes évoquant une possible vengeance des communistes à l'égard de la famille Kukliński. Il a été nommé colonel de l'US Army. Aujourd'hui, de part et d'autre de l'Atlantique, nombre d'observateurs politiques et militaires considèrent que Kuklinski a permis de désarmorcer un conflit mondial imminent et dûment préparé. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ryszard_Kukli%C5%84ski Est-ce que des membres calés sur ce sujet peuvent nous en dire plus ? Merci 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 16 avril 2014 Share Posté(e) le 16 avril 2014 Je connais pas le "dossier", mais à vue de nez (mes commentaires en coloré dans la citation) : Au début des années 1970, il entre en contact avec la CIA. Le temps semblait travailler pour l’Union Soviétique compte tenu de l’antiaméricanisme, le pacifisme et pro-soviétisme qui progressaient en Europe de l’Ouest. Il valait mieux "être rouge que mort"... Expression qui à ma connaissance n'est apparue qu'au début des années 80 (manifs contre les Pershings)... ca fait vachement rigoureux comme vision de l'Histoire. Kuklinski, qui était alors le chef du département de planification stratégique de l’état major de l’armée polonaise Un colonel à un tel poste ? Probablement qu'il en était membre mais pas le chef - en contact étroit avec les maréchaux et généraux soviétiques dont le ministre de la défense le maréchal Usitnov - Encore le genre de détails où j'aimerais une source savait que les plans soviétiques étaient offensifs. A ma connaissance ils n'étaient pas "offensifs" au sens prévoyant une agression de l'Ouest mais "contre-offensifs", c'est à dire qu'en cas d'invasion ennemie on démolit la force d'invasion ET on passe à son tour à l'attaque pour régler définitivement son compte à l'adversaire pour le battre pour de bon. Ils prévoyaient l’engagement de l’armée polonaise dans l’opération contre l’OTAN dans 6 et 8 heures après le début des hostilités pour attaquer l’Allemagne fédérale, les Pays-Bas et le Danemark. L’estimation des pertes dans cette première vague de combattants parlait de 50 %. Les amis soviétiques ont réservé aux Polonais le rôle de chair à canon. Les plans prévoyaient l’occupation de toute l’Europe de l’Ouest en seulement deux ou trois semaines. Selon son récit, il voulait préparer un complot contre l'URSS dans l'armée polonaise. La CIA lui déconseille un tel plan, car irréaliste, et lui demande plutôt d'effectuer de l'espionnage militaire contre le Pacte de Varsovie. Entre 1972 et 1981, il transfère aux Américains plus de 35 000 pages des documents secrets concernant la Pologne et le Pacte de Varsovie. Les documents concernaient entre autres les plans d'usage des armes nucléaires dans le conflit entre l'Est et l'Ouest, les plans stratégiques d'invasion de l'Europe de l'Ouest (par les États du Pacte de Varsovie) planifiés pour décembre 1980 (!), Je me demande pour quel objectif l'URSS aurait bien pu vouloir déclencher une guerre qui lui vaudrait à coup sûr de se prendre des nukes sur la tronche... les données techniques du char d'assaut T-72, les méthodes de camouflage antisatellite de l'Armée rouge et les plans préparatifs de l'état de guerre en Pologne en 1981. Grâce aux documents livrés par Kuklinski, les USA furent en mesure de dévoiler à l'URSS qu'ils voyaient clair dans son jeu, ce qui eut pour conséquence de dissuader cette dernière d'une attaque-surprise et de désamorcer la menace d'invasion. Les américains savaient que le but ultime de la doctrine militaire de l’URSS était l’attaque des USA. Les documents de l’état major soviétique communiqués par Kuklinski ne concernaient que l’invasion de l’Europe de l’Ouest, mais les commentaires manuscrits sur ces documents ne laissaient pas de doute sur les intentions à plus long terme, impliquant aussi les camarades des pays frères asiatiques. À ce titre, l'intervention énergique du président Ronald Reagan, à peine élu, lors des pourparlers Est-Ouest de 1981 fut déterminante pour mettre fin à l'état de Guerre froide. Encore de l'histoire des relations internationales à deux balles. Pendant ses trois premières années à la présidence, Reagan a seulement entretenu un réarmement qui a redonné confiance à l'Ouest mais a plus fait craindre à Moscou qu'une guerre éclate. Ce n'est que fin 1983 que Reagan s'inquiéte de l'état d'esprit des Soviétiques et prend conscience de l'importance de désamorcer la situation. L’importance de ces informations n’était pas seulement militaire mais aussi politique. Quand Ronald Reagan a rencontré Mikhaïl Gorbatchev en octobre 1986 à Reykjavik, un incident a eu lieu : durant d'âpres discussions, Caspar Weinberger, le secrétaire de la défense, a transmis à Reagan un dossier que celui-là passa à Gorbatchev. Gorbatchev l’a regardé et montré au chef d’état major de l’Armée rouge qui est devenu blême : il avait entre les mains les plans de localisation et de construction des plus importants bunkers de commandement stratégique soviétique préparés pour conduire la guerre nucléaire avec l’Ouest. Les documents qui ont été transmis par Kuklinski. Selon Weinberger, après cet incident les pourparlers ont pris toute une autre direction... Et maintenant un colonel polonais au courant des installations nucléaires stratégiques... que seule l'URSS a, pas le reste du pacte de Varsovie. Sur le site de la CIA il est plutôt question de trois bunkers de commandement en Pologne, Bulgarie et URSS, ca ressemble plutôt à des PC de commandement de fronts ou de théâtres d'opérations. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 16 avril 2014 Share Posté(e) le 16 avril 2014 Indéniablement, une belle pièce de révisionnisme mâtiné de copieuses exagérations, que ce récit. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Seal Posté(e) le 16 avril 2014 Auteur Share Posté(e) le 16 avril 2014 D'après vous il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qui est décrit dans ce récit ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 16 avril 2014 Share Posté(e) le 16 avril 2014 Le fait qu'il est risqué ça vie (surtout dans un système totalitaire) est vrai, qu'il est été utile au service occidentaux pour jauger les capacités d'un adversaire opaque aussi ; quand à l'importance des information transmises je pense qu'à partir de là, même s'il elles ont du être très intéressante techniquement venant d'un colonel, il faut relativiser leur porté du fait qu'il était à la fois polonais et pas assez haut gradé pour avoir accès à des informations vraiment sensibles. Enfin, prétendre qu'elles ont évité une guerre nucléaire est fantaisiste, tout comme l'est l'affirmation que les soviétiques avait pour but de se lancer dans une guerre nucléaire. Je dirais que les faits relatés et juste les faits sont bon a prendre, les interprétations elles ne valent pas grand chose, sauf dans le cas des morts suspectes des fils, où ça me semble plausible. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rob1 Posté(e) le 17 avril 2014 Share Posté(e) le 17 avril 2014 sauf dans le cas des morts suspectes des fils, où ça me semble plausible. Bof, le système soviétique cherchait à respecter les principes d'état de droit (au moins dans les formes), et du coup les affaires de trahison étaient jugées... souvent à huis clos, certes, mais avec vraiment un processus d'instruction judicaire, pas de torture pour avoir des aveux-prétextes (sauf sous les purges de Staline). Je ne sais pas trop pour la Pologne, mais je les vois mal se venger sur les fistons de Kuklinski par pure vengeance, surtout aux USA et plusieurs années après la fin de la guerre froide. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Alcide NITRYK Posté(e) le 29 novembre 2016 Share Posté(e) le 29 novembre 2016 (modifié) Le 16/04/2014 à 01:20, Seal a dit : Bonjour, On a sans doute évité une 3e Guerre Mondiale grâce à Ryszard Jerzy Kukliński. Est-ce que des membres calés sur ce sujet peuvent nous en dire plus ? Merci Modifié le 13 septembre 2017 par Alcide NITRYK Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Alcide NITRYK Posté(e) le 11 décembre 2016 Share Posté(e) le 11 décembre 2016 (modifié) Kukliński a été promu général de brigade à titre posthume par le Président Andrzej Duda. Modifié le 13 septembre 2017 par Alcide NITRYK Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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