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S'il te plaît, dessine-moi une armée...


Tancrède

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Non, je n'ai pas entrepris de réécrire une version AD.net du Petit Prince, et ne crois pas qu'il faudrait. Je m'interroge en fait sur l'histoire très.... Contrastée :rolleyes: des commencements ou recommencements d'armée, surtout à notre époque où l'intervention arrive et arrivera souvent dans des Etats faillis ou pas loin de l'être, voire des zones qui ne sont des Etats qu'en théorie, ou des régions où l'Etat légal n'est pas vraiment maître et représentatif de tout son territoire, voire n'en est qu'une faction parmis d'autres (et pas celle dont l'intervenant prendra forcément le parti). Disons que le bilan récent en la matière est au mieux mauvais, même si en le replaçant dans un temps plus long, on peut l'équilibrer, amenant ainsi cette question inévitable: quels sont les facteurs et conditions de succès et d'échec quand on crée ou recrée, avec ou sans tutelle étrangère (mais à un degré ou à un autre, il y aura toujours une assistance étrangère, dans une échelle allant de la simple consultation ponctuelle à la création sous tutelle), une armée? 

Pour une fois, ma problématique est plus claire, même si le sujet est énorme: de l'expansion des modèles militaires macédonien (lui-même ayant eu recours initialement à une foultitude de consultants de Grèce attique) et romain à l'actuel chemin que prennent les Américains pour former une 3ème version de l'armée irakienne depuis 2003, en passant par l'histoire de l'armée indienne issue de l'armée britannique des Indes, la nouvelle armée française fondée sur l'infanterie qui se crée sous Louis XI, l'armée de Pierre le Grand, les armées/bandes germaniques passant à l'école romaine par diverses itérations, l'armée continentale américaine, la naissance de Tsahal, l'armée révolutionnaire française, ou la russe.... Il y a du grain à moudre pour voir des réussites, des échecs et plein de trucs entre les deux pour toutes les formules possibles de créations plus ou moins ex nihilo, à des degrés divers en terme de rôles d'intervenants étrangers. 

Les exemples irakien et afghan, tout comme les échecs rencontrés avec l'opposition syrienne sont les exemples chauds du moment, mais l'Arabie Saoudite (on en a parlé récemment sur le topic dédié) en est un autre étant donné sa proximité et le nouveau niveau de sollicitation militaire qu'elle rencontre actuellement, et donc la mise à l'épreuve qui va avec (et va révéler ses faiblesses, ce qui impactera la politique militaire saoudienne, mais par extension la politique et la société saoudiennes). 

A votre avis, quels sont les grands ingrédients et familles d'ingrédients pour expliquer un succès, quel est le nombre (et la dose pour chacun) minimum de ces ingrédients qui doivent être réunis absolument sous peine de tout foirer? 

Par exemple, je regarde l'irak chiite (évtons le "chiistan" irakien, en français et en anglais, ça sonne sale, je sais pas pourquoi :rougitc:), et je me dis que l'Iran a choisi clairement l'option de favoriser les milices, à faire monter en puissance vers le domaine militaire permanent/professionnel, plutôt qu'adopter la formule américaine d'une tutelle forte à l'institution militaire étatique (alors que pourtant celle-ci leur est favorable), sauf peut-être pour les quelques unités favorisées et préservées par le régime, qui n'ont pas subi la rapide décadence du reste des forces. Il y a évidemment des raisons politiques, mais n'est-ce pas plutôt qu'ultimement, ils attendent plus de résultats d'une force bâtie "d'en bas"? Ce qui amène par là la première famille d'ingrédients, la plus évidente et fondamentale: une armée émane d'une volonté (elle peut concourir à la créer et à étendre sa base, mais c'est fondamentalement dans cet ordre) et doit en être représentative pour trouver sa solidité. C'est plus commode quand cette volonté est celle d'un large collectif et interagit avec lui. 

 

Voilà l'amorce.... 

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Super sujet . En ce qui concerne le choix de milice par les iraniens en Irak , ce choix n'est-il pas dicté par un impératif d'urgence face à l' offensive des islamistes et qui voyait une armée irakienne formée par les US connaitre une débâcle dans un premier temps ? Je pense qu'au vu de la présence US il n'était peut-être pas facile pour les iraniens de prendre en main l' armée irakienne même si à forte consonance chiite ,enfin quand je dit n'était pas on peu encore dire ne peu . L' armée irakienne ce voit quand même pas mal équipé de matos US ,d'une formation US à tout les niveaux ( généraux , off ,sous/off et MDR ) résultant le fait qu'au vu de l' urgence s'est un peu trop compliqué pour reprendre en main une armée irakienne au vu de ce que je dis plus haut ,présence et influence US . Pour l' instant les milices font pas mal de conneries et que si les iraniens misent sur celle-ci on est qu'au début et qu'il y a pas mal de boulot ,puisque ces milices doivent assuré sur le terrain et on donc peut-être moins de marge pour passer par une formation . Enfin voilà mon avis en ce qui concerne les milices chiites en Irak .

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"Compter sur la milice, c'est s'appuyer sur un bâton rompu."
Georges Washington, Vie et Correspondanes, volume 3 P.200

Et je suis complètement de cet avis. Seul un ensemble "institutionnel" qui est issu de la société qu'elle doit défendre, est à même dans la durée de remplir correctement ses fonctions. J'entends par là un ensemble légal-rationnel qui doit être réglé, soldé et contrôlé par l'Etat (mais c'est déjà une conception particulière).  En somme le monopole de la violence légitime (légale rationnelle). L'armée romaine renvoie à ce modèle, mais est ce le cas des troupes d'ordonnance de Louis XI ? (qui est un prince encore marqué par le féodalisme primer intra pares mais dont la caisse personnelle est encore celle de l'Etat).

2e point, le rôle "Custodien" de l'armée pour le pouvoir politique. Cela semble être d'une absolue nécessité dès lors que ce dernier est faible, peu représentatif ou fait face à une contestation radicale. Pourtant c'est un atout à double trenchant, le rôle des gardes présidentielles, impériales, royales etc ... dans les coups d'Etats et les complots divers et variés ne manquent pas d'exemple et semble contribuer en soit à l'instabilité des régimes politiques. Ce n'est surement pas un modèle pour le reste de l'armée, tant il s'agit plutôt d'une institution dangereuse, qui vampirise les meilleurs moyens et les cadres (jusqu'à un point disproportionné avec la garde impériale napoléonienne), même quant il s'agit d'une unité réellement efficace au combat. (ce n'est pas nécessairement sa fonction, ni même une réalité quand bien même elle est utilisée dans ce rôle). La garde républicaine de Saddam avait elle plus vocation à tenir le pays et s'assurer que les autres unités se battent, ou à vraiment être engagée ? Quand ça a été le cas elle n'a pas fait un pli (mais on peut arguer qu'elle était à 10 vs 1, totalement dominée en terme de puissance de feu, frappée dans le dos et qu'une partie de ses cadres ont été retournés ...)

3e point : création ex-nihilo en urgence ou restauration dans le calme ?
Une armée qui a vocation à servir est rarement créée dans le calme (révolution soviétique, révolution américaine ...) mais dans l'urgence, sous la pression, et avec des moyens disparates. Il y a des exceptions (modèle allemand de l'entre deux guerre ou même pour la Prusse après Iena). Cela dépend aussi beaucoup des ressources disponibles pour encaisser et apprendre (Soviétiques), ou avoir un paquet de cadres et une position excentrée, voir insulaire (US) qui permet d'avoir le temps de monter en puissance face à un adversaire lointain.
Dans le cas Allemand, ou Prussien, l'existence de structures, d'une culture militaire très forte, l'attachement quasi minutieux à la formation et à la promotion d'une classe sociale valorisée est un atout. Mais aussi une sacrée contrainte dès lors qu'on retrouve les militaires à influencer la politique extérieure du pouvoir politique (ou tout simplement le dirigeant a la tentation de s'en servir), ce qui peux menacer la société elle même à terme. Aux US la culture militaire n'a t'elle pas prématurément poussé les dirigeants vers des solutions en apparence facile (Irak, Afghanistan) au détriment d'autres solutions ? Je digresse mais c'est assez inhérent à la façon dont l'armée aux US a été créé, où elle représente une vraie légitimité, un ascenseur sociale et éventuellement un moyen d'accéder à de l'influence, voir au pouvoir politique.

 

Les ingrédients du succès :
- Des cadres bien formés, et en bonne quantité, essentiellement aux échelons bas et intermédiaires, il semble qu'aux échelons supérieurs seul l'expérience permette vraiment de faire le tri
- Un Etat solide, dont le pouvoir politique civil n'est pas menacé par l'existence de l'armée à chaque minute, qui éventuellement dispose d'une sauvegarde (la Gendarmerie en France)
- Des ressources, au minimum de quoi payer (correctement) tout le monde et assurer la logistique
- Une capacité à la réflexivité et à la remise en question. Voir même emprunté ce qui marche aux adversaires et aux voisins (cas des romains).
- Avoir la Manche, l'Océan Atlantique ou Pacifique ou une interminable zone de steppe autour de chez soi semble bien aider. A défaut une ceinture de fer et un Etat bien réglé et administré.

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Les ingrédients du succès :
- Des cadres bien formés, et en bonne quantité, essentiellement aux échelons bas et intermédiaires, il semble qu'aux échelons supérieurs seul l'expérience permette vraiment de faire le tri
- Un Etat solide, dont le pouvoir politique civil n'est pas menacé par l'existence de l'armée à chaque minute, qui éventuellement dispose d'une sauvegarde (la Gendarmerie en France)
- Des ressources, au minimum de quoi payer (correctement) tout le monde et assurer la logistique
- Une capacité à la réflexivité et à la remise en question. Voir même emprunté ce qui marche aux adversaires et aux voisins (cas des romains).
- Avoir la Manche, l'Océan Atlantique ou Pacifique ou une interminable zone de steppe autour de chez soi semble bien aider. A défaut une ceinture de fer et un Etat bien réglé et administré.

Je vais faire vite parceque pas trop le temps de développer mais si globalement je suis d'accord avec ce qui écris au dessus, il manque à mon sens quelques éléments

- intégration progressive des changements qu'ils soient organisationnels, matériels ou doctrinaux. Un changement fait trop subitement laisse en général du désordre qui est préjudiciable tant en micro qu'en macro management

- en corollaire, si changement il doit y avoir (qu'ils soient mineurs au sein de structures qui fonctionnent déja ou drastiques cad reconstitution ex nihilo d'une force armée) il faut prendre en compte les spécificités historiques et culturelles. Ainsi former l'armée irakienne à l'américaine a été clairement une erreur tout simplement parceque techniquement ca ne pouvait pas fonctionner. L'armée US c'est un macrosystème qui fonctionne avec TOUT ses éléments en place, vouloir en faire un calque partiel est nécessairement voué à l'erreur

-homogénéité de la formation : il vaut mieux avoir un interlocuteur que 50 (encore une fois cas de l'armée irakienne formée par les américains, français, anglais,nordiques  , idem pour l'armée afghane d'ailleurs ou l'armée saoudienne)

- modifications down -up avec expérimentation. Un certain nombre d'armées à succès historiques ont vu les changement s'opérer d'abord sur des unités selectionnées (souvent d'élite) puis testées sur le terrain avant d'être étendues au reste du corps de bataille

-stabilité : le changement c'est bien mais l'armée c'est quelque chose d'assez conservateur. Trop de changement (qui se transforment en errements matériels ou doctrinaux dans un laps de temps trop court) vouent la structure au désastre

voillà quelques reflexions, je completerais au besoin

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Les ingrédients du succès :
- Des cadres bien formés, et en bonne quantité, essentiellement aux échelons bas et intermédiaires, il semble qu'aux échelons supérieurs seul l'expérience permette vraiment de faire le tri
- Un Etat solide, dont le pouvoir politique civil n'est pas menacé par l'existence de l'armée à chaque minute, qui éventuellement dispose d'une sauvegarde (la Gendarmerie en France)
- Des ressources, au minimum de quoi payer (correctement) tout le monde et assurer la logistique
- Une capacité à la réflexivité et à la remise en question. Voir même emprunté ce qui marche aux adversaires et aux voisins (cas des romains).
- Avoir la Manche, l'Océan Atlantique ou Pacifique ou une interminable zone de steppe autour de chez soi semble bien aider. A défaut une ceinture de fer et un Etat bien réglé et administré.

J'aurais du plus préciser: les facteurs "primaires" du succès sont ce que je vise avec ce sujet. J'entends bien que des cadres bien formés et en bonne quantité à tous les échelons soient une nécessité cruciale, mais quelque part, cette condition présuppose qu'il y a déjà une institution militaire auparavant, et entre autre un ou des appareils de formation existant depuis suffisamment longtemps pour avoir son rythme, sa culture institutionnelle, son capital acquis (en bâti, en place dans les budgets, en savoirs et savoirs-faire, en retours d'expérience, en culture commune, en esprit de corps....), sa capacité de transmission/continuité.... Or, le sujet est ici pour les créations/recréations d'armées, qui présupposent une page au moins majoritairement blanche. Qu'est-ce qui fait qu'une "nouvelle" armée fonctionne ou pas. 

Je note bien les circonstances matérielles, à commencer par un minimum de budget (en argent et/ou en nature), même si de nombreuses bonnes armées ont commencé sans pouvoir "payer correctement" ou assurer la logistique: entre autres choses, l'acceptation d'une frugalité et d'une rusticité parfois extrême, et du sacrifice personnel (jusqu'au sacrifice ultime) à un seuil bien plus élevé que dans le cadre d'armées bien fournies et bien en place, a souvent pallié, parfois mieux que largement, à la chose. Et cette acceptation suppose elle ce qui me semble un facteur plus primaire: une cause, un but partagé, une volonté commune, un Etat plus représentatif et accepté que ses adversaires. Je sais pas si ça parle, mais c'est comme ça que je vois la distinction entre causes primaires et secondaires (même si évidemment, à un moment, un minimum de ressources est nécessaire parce la plus fanatique, organisée et humainement entraînée des armées ne gagnera pas contre un complexe moderne de reconnaissance-frappe en brandissant des mangues aiguisées). 

De même, de nombreux exemples existent d'armées nouvelles/recréées efficaces et victorieuses qui ne disposaient pas du confort d'immenses obstacles naturels (distance, climat, terrain) comme une mer, des montagnes, d'immenses surfaces de marécages, de désert ou de steppes, ou simplement les distances, les dimensions et la profondeur stratégique qu'on en retire. Là encore, c'est plus souvent le capital humain, donc d'une manière ou d'une autre, le système politique dont il provient, qui est le facteur le plus primaire, toujours et en tous lieux (contrairement à ce facteur de la profondeur stratégique et des protections naturelles qui est plus circonstanciel: utile et apprécié, oui, un bonus génial, mais pas un facteur "primaire"). 

Pour la question des cadres, par exemple, la différence que je ferais entre primaire et secondaire réside dans quelque chose qui est ultimement social, humain/psychologique, et politique: la qualification proprement militaire des cadres est de l'ordre du secondaire (dans les limites de cette nomenclature, pas dans le sens où nous utilisons généralement le terme "secondaire" comme "peu important"). Dans la genèse d'une armée s'improvisant avec beaucoup ou peu de soutien extérieur (je ne crois pas qu'on puisse trouver d'exemples où il n'y en ait aucun), qu'est-ce qui fait que des cadres vont émerger avant qu'il y ait des cursus de formation, ou beaucoup d'expérience accumulée? L'autorité, celle que vous dégagez (pour des raisons X et Y), celle qui vous est reconnue, celle qui est acceptée. Que ce soit une position sociale (activité, savoir-faire, niveau de socialisation élevée....), un rang/statut social (hérité et/ou gagné) ou une réputation, un niveau d'éducation, le caractère personnel, une propension à se mettre en avant ou "prendre les choses en charge", ou des éléments plus circonstanciels (personne d'autre ne veut la position, vous remplacez celui d'avant, une culture de hiérarchie sociale prononcée....), il y a toujours quelque chose qui fait que certains vont émerger, à tort ou à raison, et être mieux accepté, ce qui donnera à votre position plus de solidité qu'un diplôme militaire par et pour lui-même (quoiqu'évidemment, cet élément puisse avoir son poids dans cette équation à multiples composantes). Dans les circonstances d'une armée nouvelle, avec ou sans héritage militaire la précédant, il y a cette question de "légitimité" du pouvoir et de l'autorité d'un cadre (à tout échelon, de la première distinction au plus haut grade) qui selon moi (et mes petites observations de l'histoire), pèse dans ce qui deviendra une armée plus "formelle" ultérieurement. Ses mécanismes internes, son mode de relations humaines, sa culture hiérarchique propre.... En découleront fortement.

Ce dernier point souligne d'ailleurs aussi l'importance fondamentale d'un facteur à part entière, que souligne Akhilleus: la culture. Une armée est une émanation d'un groupe humain (de quelle échelle, clanique, tribale ou nationale -le méta-groupe par excellence-, c'est encore autre chose), avec sa masse de spécificités, si bien qu'un modèle militaire exporté tel quel et pas ou mal approprié par le groupe importateur est essentiellement voué à l'échec. 

Pour la note, les genèses d'armées que je connais plutôt bien: armée romaine, armée macédonienne, armée française (naissance carolingienne, refondation haut médiévale et renaissance, période révolutionnaire), armée américaine continentale, Tsahal, armée mongole, armée espagnole. D'autres aussi, mais pas au même degré: cités grecques, armée de Shaka, expérience hussite, armée professionnelle hongroise des Hunyadi (un exemple temporaire de transition host féodal-armée moderne; essentiellement la première d'Europe à opérer cette transition.... Et à voir l'expérience ne pas durer, en partie parce que certains facteurs primaires s'y opposent), armée hollandaise, armée japonaise (meilleur exemple d'appropriation de modèles extérieurs), armée russe de Pierre le Grand (l'armée rouge des débuts, je suis dedans en ce moment), armées italiennes médiévales. Pas mal d'autres trucs, mais plus par petits morceaux et "moments" historiques. Donc mes exemples sont, comme pour tout le monde, limités et mal équilibrés (évidemment très européen/occidental, pour commencer), si bien que pour essayer de dégager des "règles générales"

 

"Compter sur la milice, c'est s'appuyer sur un bâton rompu."
Georges Washington, Vie et Correspondanes, volume 3 P.200

N'est-ce pas aussi là un exemple de jugement particulier? Quand j'évoquais les milices chiites soutenues par l'Iran, et en tenant compte du fait qu'il y a aussi des motifs iraniens politiciens (avoir un contrepoids potentiel au gouvernement qu'on soutient est de bonne guerre quand on fait sa politique extérieure), je les opposais à l'armée irakienne comme "mouvements issus du bas", ayant plus de solidité parce qu'émanant de la volonté d'un groupe (base géographique, ethnique, clanique, relationnelle, religieuse/partisane, d'intérêts communs....) et s'étant consolidée par le temps passé ensemble, l'expérience acquise, le capital acquis (armes, savoirs, territoires, base démographique, capital politique....), là où l'armée irakienne formée par les Américains s'est rapidement délitée directement après le départ des USA pour devenir, avant tout par volonté du pouvoir, une force à plusieurs vitesses dont seul les éléments centraux valent quelque chose militairement, mais sont essentiellement la garde prétorienne de l'élite centrale chiite et de sa capitale, le reste ayant été vite parasité par l'exclusivisme ethno-religieux, la corruption et le système népotique (quand on veut pas que ces unités valent quelque chose, on y met ses copains et neveux, peu militaires, pour qu'ils fassent leur beurre), l'absence d'entraînement, la rupture des relations humaines nécessaires à une unité, le non entretien et le non usage du matériel (voire son pillage et son trafic), des budgets insuffisants (et détournés).... 

La phrase de Washington sur la milice n'est-elle pas avant tout une phrase sur la milice des 13 colonies telle qu'elle était au moment de la guerre d'Indépendance (même si ce qui devient l'armée continentale n'est effectivement qu'une force de miliciens pendant un bon bout de temps)? Beaucoup d'armées ont commencé comme des milices gagnant suffisamment de temps pour accumuler de l'expérience, et ce qui a souvent compté dans ces cas, c'était leur cohésion, leur légitimité, leur rapport à leur espace, à leur population et à leur système de commandement/gouvernement, bien avant un savoir-faire militaire souvent très limité. Le cas français à partir de 1792 l'illustre bien, alors même que dans le cadre de ce sujet, c'est une armée qui s'improvise mais part avec des bases et un héritage déjà très certain: l'armée de ligne est très insuffisante, et la formation des unités de volontaires (essentiellement une poursuite et une extension de la milice de l'Ancien Régime) prendra des années, mais elles furent pourtant cruciales (contrairement à l'exemple américain) par l'effectif fourni, la volonté d'encaisser les pertes.... Et je crois que Suisses et Flamands/Wallons n'aimeraient pas qu'on dise du mal du mot "milice", qui ont plutôt dans leur cas un passé glorieux. 

Par ailleurs.... L'armée romaine est une milice de droit et de fait jusqu'au Ier siècle av JC. 

Modifié par Tancrède
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Aurais je dit une connerie en ce qui concerne les milices chiite en Irak ?

Pour recoller au sujet ,pendant la guerre civile en Espagne on a vu côté nationaliste les requetés ,issu du Carlisme .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Requetés

https://gl.wikipedia.org/wiki/Requeté 

On observe bien que des unités de milice peuvent devenir des outils de combat efficace dans un contexte de guerre civile  , les requetès servaient de troupe de de Choc 

http://www.universalis.fr/encyclopedie/requetes/

Un lien intéressant sur les miliciens côté nationaliste .

http://ccec.revues.org/3501 

On peu y voir un côté religieux avec les requetès , qui voyait en face des "rouges sans Dieu " en parlant des républicains .

Mais il ne faut pas ce leurrer ,l'union sacré côté nationaliste n'enlevé pas pour autant  les grosses divergences entre les différents mouvement , Franco su manipuler tout cet ensemble pas forcément compatible en terme de vision idéologique et religieuse .

Comme on peu le voir sur ces photos ,la religion chez les carlistes et très importante .

Afficher l'image d'origine

 

Faut pas oublier qu'un carliste avait pas grand chose à voir avec un phalangiste ou dans un nationalisme catholique comme le pensait Franco .

Cette guerre civile d'Espagne montre pas mal de comparaison avec la guerre/guerres qui ce déroule au Moyen-Orient , et ou une certaine identité de type International voit des milices ,brigade ce crée sur fond d'identité ( fortement marqué par la religion ) .

Mais on observe que l'armée de professionnels venu d'Afrique (Regulares et Légion )  et une armée de conscrits situé sur le territoire espagnol , a su géré les différentes milices et les absorbés dans cette armée nationaliste .

 

 

Bon après on observe les mêmes problèmes au Moyen-Orient  que l'on pourrait comparé avec le côté républicain ou s'était parfois limite le côté relationnel entre communistes ,républicains ,anarchistes etc ...

Enfin voilà un parallèle intéressant même si évidemment on doit prendre en compte des contextes différent ,enfin spécifique .

Je ne sais pas si je suis HS mais je pense que la guerre d'Espagne montre un modèle intéressant d'armées et de milices dans un contexte de guerre civile .

 

 

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Dans les guerres ou gagner et garder l'adhésion de la population est un des facteurs déterminants de la victoire la milice est incontournable. Les exemples des révolution française et russe et de la guerre d'Espagne sont net de ce point de vue.

Ce qui nous amène effectivement à la "cause" comme le dit Tancréde qui détermine les hommes à se battre. Ce que je veux dire c'est que la cause a besoin de moyens de relais afin d'être diffusé dans la population pour nourrir la dévotion qui permet la détermination qui ménent à la victoire (ouf....). Ces relais sont le plus souvent culturel (aujourd'hui se sont les médias essentiellement) et sont historiquement fondés sur une culture (par exemple la culture libertaire de la paysannerie espagnole qui servira de terreau aux tendances révolutionnaires de la guerre d'Espagne ou comme le signale Gibbs les Carlistes basé sur le catholicisme).

Mais justement ce qui sera déterminant de se point de vue sera la capacité de la nouvelle institution à servir efficacement de relais à la "cause" ou pas  et de ce point de vue la milice est certainement déterminante. Pour la guerre d'Espagne comme le dis déjà en 1938 Orwell dans "Hommage à la Catalogne" la cause révolutionnaire est perdus du fait de l'incapacité politique des républicains à faire ce relais efficacement contrairement à ce qui se produira pendant les révolutions russe et française.

Modifié par nemo
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Dans les guerres ou gagner et garder l'adhésion de la population est un des facteurs déterminants de la victoire la milice est incontournable. Les exemples des révolution française et russe et de la guerre d'Espagne sont net de ce point de vue.

Ce qui nous amène effectivement à la "cause" comme le dit Tancréde qui détermine les hommes à se battre. Ce que je veux dire c'est que la cause a besoin de moyens de relais afin d'être diffusé dans la population pour nourrir la dévotion qui permet la détermination qui ménent à la victoire (ouf....). Ces relais sont le plus souvent culturel (aujourd'hui se sont les médias essentiellement) et sont historiquement fondés sur une culture (par exemple la culture libertaire de la paysannerie espagnole qui servira de terreau aux tendances révolutionnaires de la guerre d'Espagne ou comme le signale Gibbs les Carlistes basé sur le catholicisme).

Mais justement ce qui sera déterminant de se point de vue sera la capacité de la nouvelle institution à servir efficacement de relais à la "cause" ou pas  et de ce point de vue la milice est certainement déterminante. Pour la guerre d'Espagne comme le dis déjà en 1938 Orwell dans "Hommage à la Catalogne" la cause révolutionnaire est perdus du fait de l'incapacité politique des républicains à faire ce relais efficacement contrairement à ce qui se produira pendant les révolutions russe et française.

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_République_espagnole 

 

Pour gouverner l'Espagne «par la raison», comme Azaña le prétendait, il eût été pertinent de déterminer les urgences, d'appliquer les reformes qui soulevaient de moindres objections, et d'agir en conséquence[non neutre]. Le débat sur la Constitution avait révélé l'extrême sensibilité aux problèmes religieux des tenants de la tradition, mais aussi des catholiques ralliés à la République (Alcalá Zamora, Miguel Maura, Claudio, Sanchez Albornoz). L'adoption des articles 26 et 27 avait provoqué la démission d'Alcalá Zamora et de Maura du gouvernement provisoire.

Les priorités s’imposaient :[non neutre]

  • Établir la séparation de l'Église et de l’État, élément de base de la laïcité, ce qui était possible à partir d'une renégociation du concordat en vigueur.
  • Garantir une liberté de conscience et de culte authentique.
  • Instituer le mariage civil et le divorce par consentement mutuel, ce qui ne faisait guère de difficulté, puisque le mariage religieux était maintenu.
  • Ces nouveautés avaient déjà le sens d'une «révolution culturelle», et il fallait s'en tenir là, d'autant que le vaste programme d'enseignement primaire, dont l'effet, à la longue, serait considérable, ne soulevait pas d'objection majeure. Il était déraisonnable et même absurde d'interdire aux congrégations d'enseigner à partir du 1er octobre 1933, alors qu'elles scolarisaient plus de 350 000 élèves du secondaire. C'est pourtant cette absurdité que l'article 26 rendait «constitutionnelle».
  • La loi du 17 mai 1933 qui déclara propriétés publiques les églises et autres édifices culturels ne pouvait, dans cette conjoncture, qu'apparaître comme une provocation aux yeux de l'Église. Il eût été bien plus pertinent, et plus habile d'exproprier, en vertu de l'article 44, et au bénéfice de la réforme agraire, quelques centaines, voire deux ou trois milliers des 11 921 fincas (exploitations agricoles) que possédait l'Église en Espagne, encore fort riche, la prenant ainsi au piège de la justice sociale dont elle se réclamait[non neutre].

L'historien Joseph Pérez, entre autres, estime que, pour le chef du gouvernement, comme pour son ministre de la Justice Fernando de los Ríos, l'heure de la revanche avait sonné pour «nous, les hétérodoxes espagnols, les fils spirituels de tous ceux qui, pendant des siècles, ont vu leur liberté de conscience étranglée». Attitude pouvant s'expliquer par le lourd contentieux entre l'Église et les intellectuels libre-penseurs, mais en politique, l'esprit de revanche est un mauvais conseiller. Il peut même avoir des conséquences fatales.

Azaña laissa flamber, en mai 1931, sans intervenir, une douzaine de couvents madrilènes et sévillans, et on lui prête, à l'occasion de ces sinistres, quelques propos désinvoltes.

Les républicains anticléricaux négligeront d'exploiter[non neutre] les intentions du bas clergé dont on sait le rôle qu'il avait joué dans la Révolution française et Azaña se privait de la possibilité d'entraîner une partie de ces catholiques sur le terrain des lois sociales en invoquant les recommandations pontificales, et, ce faisant, les diviser[non neutre].

  • L'urgence la plus évidente était bien le scandale de la misère quotidienne, qui affectait des millions d’Espagnols : paysans sans terre d'Andalousie, d'Estrémadure, de la Nouvelle-Castille, condamnés au chômage une grande partie de l'année, minifundistes de Galice, ouvriers sans qualification des banlieues industrielles. La survie de la République se jouait sur ce terrain bien plus que dans les sacristies. Azaña le savait ou, au moins, aurait dû le savoir. On croirait pourtant, on jurerait même, à lire sonJournal, qu'il avait inversé les urgences.

En dépit de cette erreur stratégique, Azaña parut d'abord pouvoir réussir. La coalition qu'il dirigeait avait remporté triomphalement les élections aux Cortes du 28 juin 1931. Elle obtient quelque 265 sièges, alors que le centre n'avait que 148 et que la droite en obtenait seulement 60. Il est vrai que la droite n'avait pas eu le temps de « digérer » le changement de régime, et que beaucoup de ses électeurs s'abstinrent. Mais la participation avait été de 65 % et la victoire de la gauche était incontestable.

  • L'adoption du statut de la Catalogne, le 15 juin 1932, fut portée au crédit du gouvernement. Manuel Azaña n'avait pas ménagé sa peine pour faire voter par les Cortes un texte qui, tout en accordant à la Catalogne les institutions, dont la Generalitat, auxquelles elle aspirait depuis un siècle, était compatible avec la Constitution espagnole. LaGeneralitat étant tenue par l’Esquerra, il s'agissait d'un appoint précieux pour le gouvernement. En revanche celui-ci ne mettait aucun empressement à faire avancer les revendications des nationalistes basques, catholiques bon teint et tenus pour hostiles à la République, ce qui, jusqu'en 1936, était vrai dans une large mesure.
  • Assurant un succès au nouveau régime, le ministre de Finances, le banquier catalan Carrer, fit passer le 20 décembre 1932, une reforme importante et socialement juste : la création d'un impôt progressif sur le revenu.
  • Indalecio Prieto gérait avec sérieux, mais trop de timidité, dans une conjoncture il est vrai difficile, le budget de l'État et méritait les éloges d’El Debate.
  • Au ministère du Travail, Largo Caballero, qui avait une expérience importante dans ce domaine, acquise notamment pendant la dictature de Primo de Rivera, fit d'importantes avancées. Grâce à plusieurs lois : fixation d'un salaire minimum, journée de huit heures, assurance accidents, assurance maladie, il obtient en quelques mois des Cortes une amélioration sensible de la condition ouvrière. Il fit approuver l'établissement d'une commission mixte d'arbitrage des conflits du travail, avec une représentation ouvrière satisfaisante, sous le contrôle d'inspecteurs du travail nommés par le ministre.

 

 

 

Le bienio noir (1933-1935)[modifier | modifier le code]

La fin des illusions et la marche à l'abîme

La droite, qui avait été prise de court par la chute de la monarchie, se ressaisit et s'organisa en 1933, quand José Maria Gil Robles parvint à rassembler dans la CEDA, autour de l’Acción Española, plusieurs autres formations (Droite régionale valencienne, agraristes, parti républicain conservateur, etc.). Il mit ainsi sur pied une coalition électorale qui manquait d'homogénéité et la participation des agrariens, parti de classe, hypothéquait tout engagement authentique de la CEDA en faveur de la réforme agraire.

Le retrait des socialistes du gouvernement Azaña et la non-participation aux cabinets de transition formés à l'appel du président de la République porteront un coup fatal à la gauche républicaine. La première dissolution des Cortes, en octobre 1933, fut en effet suivie d'une large victoire de la droite aux élections du 19 novembre, amplifiée par l'effet pervers de la loi électorale. Par une ironie de l'histoire, Azaña persuadé qu'il l'emporterait, avait fait passer avec l'appui du PSOE une reforme électorale qui renforçait à l'excès la prime majoritaire. Cette loi électorale instituait un scrutin de liste pour chaque province d'Espagne à laquelle était attribué un certain nombre de députés, en fonction de sa population. Si une liste (de coalition ou non) obtenait la majorité absolue (51 % par exemple), elle raflait 80 % des sièges, les autres étant répartis à la proportionnelle.

Les consignes d'abstentions des anarchistes, tenant de la politique du pire au motif qu'un gouvernement « réactionnaire » rendrait plus facile l'appel à la révolution, avaient aussi exercé une influence notable.

Le taux de participation s'éleva à plus de 67 %. La droite obtint 242 sièges, dont 115 pour la CEDA, devenue le premier parti des Cortes. La gauche n'en avait plus que 99, dont 58 pour le PSOE. Le parti communiste espagnol obtenait son premier député. L’Acción Republicana d'Azaña, lui-même élu à Bilbao sur une liste d'union, était laminée (6 élus). Le centre, où dominaient les radicaux de Lerroux, avait 131 sièges. À partir de ce scrutin, le système politique de la République espagnole se dérégla complètement et l'on donne le nom de bienio negro à la période 1933-1935.

Au lendemain des élections, Alcalá Zamora eût dû, en dépit de son inimitié à l'égard de Gil Robles, imposer la présence de la CEDA dans le nouveau gouvernement, mais il préféra qu'il fût dirigé par le radical Lerroux. Cette sanction naturelle de la consultation eût été acceptée sans grande difficulté à cette époque. Mais lorsqu'il se résigna à l'entrée, déjà tardive, de trois ministres de la CEDA dans le gouvernement en octobre 1934, cela fut considéré par certains secteurs comme une « provocation » et déclencha un mouvement de révolution, montrant que les institutions républicaines n'étaient ni comprises ni acceptées.

Sur le terrain social, les conflits du travail furent nombreux et importants en 1934, année où le plus grand nombre de journées de travail furent perdues. Pourtant la production était partie à la hausse, avec en prime, l'excellente récolte céréalière de 1934, égale à celle de 1932, et un léger recul du chômage. Pour sa part, l'extrême gauche multipliait proclamations fracassantes et incidents.

D'autres signes inquiétants étaient perceptibles. Plusieurs formations d'extrême droite de création récente affirmaient leur volonté de renverser la République par la violence ; à cet égard, l'événement le plus important fut la fusion du groupe de Ledesma Ramos et de celui d'Onesimo Redondo, qui donna naissance aux JONS (Juntes offensives national-syndicalistes), dont l'influence demeura cependant limitée à la Vieille-Castille et à Madrid. Enfin, et surtout, le 29 octobre 1933, au théâtre de la Comédie à Madrid, José Antonio Primo de Rivera définit les aspirations de la Phalange espagnole, mouvement qu'il venait de fonder en compagnie de José Ruiz de Alda, et qui fusionna avec les JONS en février 1934 pour former le FE-JONS.

Le fils du dictateur prônait la suppression des partis politiques et, sous l'influence du fascisme italien, l'établissement d'un régime corporatiste. La Phalange, qui chercha d'emblée à pénétrer le monde du travail et l'Université, était à l'évidence un mouvement anti-républicain.

Primo de Rivera et José Calvo Sotelo (chef du Bloc national) marquent bien, par leurs options et leurs comportements, la distance qui les sépare de la république.

En septembre et octobre 1934, des insurrections socialistes et anarchistes, planifiées comme coup d'État par leurs chefs, ont lieu dans plus de 20 provinces, entre autres enCatalogne, à Madrid et dans les mines des Asturies. Cette dernière est matée dans le sang par les troupes d'Afrique commandées par le lieutenant-colonel Juan Yagüe. L'entente entre gauche et droite semble de plus en plus impossible : ces événements polarisent les positions et on assiste à une montée fulgurante des extrêmes.

À la suite de divers scandales politiques, en particulier celui de l'Estraperlo, la coalition au gouvernement est rompue. En janvier 1936, quand José María Gil-Robles, le chef du parti majoritaire, CEDA, demande au Président de la République de l'appeler pour former un nouveau gouvernement, le président Niceto Alcalá Zamora préfère dissoudre lesCortès.

La situation débouche sur les dernières élections d'un parlement au bord du précipice.

 

L'échec du relais qu'aurait du faire la République vient du fait qu'en fait ,on observe la fin de la Monarchie et sans violence ,avec une phase démocratique qui voit s'affronter les idées donc une phase dans le mode crescendo , tout en ayant pas apporté de solution et prenant à l'envers les choses qui auraient dut être faite en premier . Derrière une République ont doit aussi voir que comme expliqué plus haut on a préféré parfois allé à l'encontre de ce qui aurait attiré le peuple ,et on a surtout vu un laïcisme vouloir réglé les comptes envers la religion ( mais comme expliqué dans le lien il aurait était facile de proposer autre choses sans que cela ne braque personne ).

En fait , je crois que cette "révolution" n'a pas fait mouche dans le sens ou elle s'est lancé dans un processus démocratique qui a vu de la politique politicienne et donc pas le concret auquel s'attendait les gens du peuple , qui ce voyait aussi malmené ( faut prendre en compte que la religion est très ancrée en Espagne ) .

Moi  je pense que l'effet international a aussi joué , en France on voyait les monarchies voisines comme des menaces pesant sur la Révolution ,et cela fut aussi le cas avec la Russie qui voyait les pays capitalistes menacé la Révolution .

En Espagne , s'est surtout l'impression de voir les influences venu de l'étranger qui on semé le doute dans les esprits et pas permis une bascule net qui rallie tut le monde sous le même "drapeau" .

La désagrégation du système politique de cette Espagne n'a laissé place qu'à des replâtrages ou à des solutions bâtardes. Rétablir l'autorité de l'État par une dictature militaire, essayer de créer, dans un cadre républicain, les conditions propres à l'établissement d'une démocratie parlementaire, ces solutions ne permettent pas de régler les problèmes de fond, ou ne les abordent que superficiellement. Ni le régime installé par Primo de Rivera, ni la IIe République ne sont allés jusqu'au bout de leur logique. Le premier entend maintenir la domination de la classe oligarchique, mais sans briser totalement les résistances à sa domination ; la seconde entame seulement des réformes de structures, qu'elle n'a ni les moyens, ni sans doute le désir d'achever.

La classe dominante garde donc son pouvoir, et la contestation sociale, qui ne peut s'exprimer dans les institutions traditionnelles liées à un caciquisme toujours vivace, se traduit par la violence. Les dirigeants des syndicats et, des partis politiques sont souvent débordés par leurs troupes. L'État républicain, rejeté à la fois par les forces conservatrices, Église, armée, oligarchie, qui la jugent impuissant à maintenir l'unité de la Nation, et par, les forces populaires, qui ne voient en lui que le dernier avatar d'un État oppressif, doit faire face au terrorisme : aux affrontements armés aux émeutes révolutionnaires. La révolte asturienne de 1934 et la répression qui y met fin sont des témoignages du recours à la contrainte comme seul moyen de faire triompher les revendications sociales, ou d'assurer l'ordre.

Le soulèvement militaire de juillet 1936 et le déchaînement de violences qui l'accompagne ou qui le suit ne sont donc pas surprenants. Ce qui étonne, ce qui est nouveau, c'est la capacité de résistance des forces populaires, et surtout la durée de cette résistance, encouragée par tous ceux qui, au-delà des frontières, voient en elle le symbole de la défense et du maintien des libertés.

Car le coup d'État de juillet 1936 provoque l'effondrement de l'État républicain. Mais l'ampleur même du conflit et du mouvement révolutionnaire qu'il entraîne lui donnent des dimensions imprévisibles. L'Espagne devient le lieu d'affrontement des grandes puissances et le terrain de manœuvre des grandes armées européennes. La dictature militaire née de la guerre reste marquée pendant des années par ses alliances, même si elle ne participe pas directement à la conflagration mondiale.

 

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