prof.566 Posté(e) le 26 novembre 2018 Share Posté(e) le 26 novembre 2018 Cela dit on connait le cas de l'avoparcine... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 27 novembre 2018 Auteur Share Posté(e) le 27 novembre 2018 (modifié) Il y a 23 heures, rogue0 a dit : Et déploie des plantes OGM (à croissance rapide) créant naturellement des spores d'anthrax (ou soyons fous du VX). Les plantes, ce n'est pas le plus grave. Imaginons quelques chose de plus petit et plus simple. Imagines-toi que des bactéries génétiquement modifiés ou non de différentes catégories se rencontrent et réussissent à tirer parti de leurs productions particulières. Tu obtiens un début de symbiose. Une symbiose qui permet à des bactéries transgéniques de se multiplier en conservant leurs particularités. J'en parle parce que l'industrie biotechnologies produit désormais des bactéries qui bouffent du plastiques, produisent du béton et se soucie avant tout de rentabilité. Et il y a des zigotos qui s'amusent à créer des bactéries productrices d'hydrogène et à les rejetter dans la nature. Mais bon, c'est en niant les risques qu'on prévient les catastrophes, évidemment. Comme je l'avais précisé plus haut, je ne suis pas contre les biotechnologies. Je suis plutôt inquiet du comportement des acteurs privés du secteur, lesquels ne sont pas vertueux qu'ailleur, et d'une certaine désinvolture des pouvoirs publics. Oui, il y a des normes contre certains risques et des contrôles comme il y a avait des normes contre certains risques et des contrôles dans le secteur alimentaire et les banques de sang. Et le reste? Quand est-ce qu'on y réfléchit? Modifié le 27 novembre 2018 par Lame Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 27 novembre 2018 Share Posté(e) le 27 novembre 2018 ^^^^ Il y'a des projets bien réels qui craignent graves https://www.darpa.mil/program/insect-allies Projet déclaré comme "utiliser des insectes auxiliaires pour modifier in situ des plantes à l'aide de virus modifiés pour les rendre plus résistantes en temps réels aux agressions climatiques" De la à lire " "utiliser des insectes auxiliaires pour modifier in situ des plantes à l'aide de virus modifiés pour les détruire afin de perturber la sécurité alimentaire stratégique d'un ennemi" il n'ya qu'un pas De la à extrapoler " "utiliser des insectes auxiliaires pour modifier in situ des cibles humaines à l'aide de virus modifiés afin de les éliminer" ce serait même techniquement faisable (mais pas safe, mais bon, hein, rien ne sort du cadre des protocoles d'experiences écrites, c'est connu) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
prof.566 Posté(e) le 27 novembre 2018 Share Posté(e) le 27 novembre 2018 J'avais bien signalé à un mec de la DGSE que l'agroterrorisme pourrait être une catastrophe. Il n'y avait même pas de veille. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Brian McNewbie Posté(e) le 27 novembre 2018 Share Posté(e) le 27 novembre 2018 (modifié) Le 26/11/2018 à 14:24, rogue0 a dit : En forçant le trait, imaginons qu'une nation en guerre, acculée, décide de créer une zone tampon inhabitable pour repousser ses ennemis. Et déploie des plantes OGM (à croissance rapide) créant naturellement des spores d'anthrax (ou soyons fous du VX). Ce serait suicidaire (et peut justifier une frappe nucléaire), mais il y a eu plein de dictateurs dans l'histoire qui ont lancé des opérations suicidaires. C'est intéressant de citer les gaz de combat, puisque ces derniers existent depuis 100+ ans, et que ça fait donc 100+ ans qu'on est menacé par la possibilité qu'un taré s'en serve malgré la réponse que ça peut entraîner. Le 27/11/2018 à 13:49, Akhilleus a dit : De la à lire " "utiliser des insectes auxiliaires pour modifier in situ des plantes à l'aide de virus modifiés pour les détruire afin de perturber la sécurité alimentaire stratégique d'un ennemi" il n'ya qu'un pas De la à extrapoler " "utiliser des insectes auxiliaires pour modifier in situ des cibles humaines à l'aide de virus modifiés afin de les éliminer" ce serait même techniquement faisable (mais pas safe, mais bon, hein, rien ne sort du cadre des protocoles d'experiences écrites, c'est connu) Et on arrive ici à la même limite que les gaz de combat : pour que de tels usages soient développés, il faut des tests "grandeur nature" et c'est tout sauf discret. Pour combattre les maladies transmises par les moustiques, ça fait des années qu'on essaie de modifier des mâles - seules les femelles piquent - pour qu'ils répandent dans la population de moustiques des gènes limitant ou empêchant la reproduction. Et bien ce qui est très simple sur le papier s'est avéré bien plus compliqué à rendre efficace sans avoir à lâcher des nouveaux moustiques modifiés toutes les deux semaines, et on continue de multiplier les approches pour trouver ce qui finira par réellement bien fonctionner. Je n'ai pas l'impression que les risques militaires ou terroristes liés aux biotechnologies soient de nature et d'ampleur très différentes de ceux liés au nucléaire ou à la chimie ; et on cotoie ces deux là quotidiennement depuis respectivement 50 et 100 ans. Concernant l'alimentation, étant donné l'interconnexion au marché mondial - multiplicité de l'origine des aliments - et le fait que la majorité des cultures destinées à l'alimentation humaine ne sont pas à base de semences paysannes - comprendre, l'agriculteur achète de nouvelles graines à un semencier à chaque fois qu'il plante, il ne s'embête pas à récupérer, sélectionner et stocker celles qui ont été produites lors de la pousse précédente - il est bien plus difficile qu'il ne peut sembler de prime abord d'endommager l'appareil de production et/ou de distribution d'un pays. Et surtout, il y a largement plus simple, rapide et moins coûteux que les biotechnologies, voir le cas des fraises aux aiguilles en Australie. En revanche, il est inquiétant que la DGSE ne se pose pas vraiment la question. Modifié le 30 novembre 2018 par Brian McNewbie 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 27 novembre 2018 Auteur Share Posté(e) le 27 novembre 2018 (modifié) Il y a 5 heures, Akhilleus a dit : ^^^^ Il y'a des projets bien réels qui craignent graves https://www.darpa.mil/program/insect-allies Oui mais il n'y a pas besoin d'insecte pour faire cela. Plus haut, je ne faisais pas référence à des attaques biologiques mais à des proliférations incontrôlées de microbes Des microbes utiles dans un certain contexte mais nuisibles quand ils interviennent là où ils ne sont pas désirés. Ce que je critique, c'est moins l'usage des microbes que la légèreté des contrôles des pouvoirs publics en Europe, lesquels ne font pas tant d'effort que cela pour rechercher les proliférations et se se préparer à les traiter. Dans le cas des attaques biologiques, je suppose que la surveillance et les contre-mesures sont un peu plus étoffées... Il y a 1 heure, prof.566 a dit : J'avais bien signalé à un mec de la DGSE que l'agroterrorisme pourrait être une catastrophe. Il n'y avait même pas de veille. ... mais peut-être que je suis trop optimistes dans le cas de la France... Modifié le 27 novembre 2018 par Lame orthographe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 30 novembre 2018 Auteur Share Posté(e) le 30 novembre 2018 Le 26/11/2018 à 14:24, rogue0 a dit : Annonce de bébés humains génétiquement modifiés. En lisant les détails de l'article, c'est plus justifiable. Des hommes séropositifs (dormant, sous trithérapie) voulaient devenir pères, en réduisant les risques de transmettre le SIDA à leurs enfants. Un chercheur chinois annonce (sans preuve) avoir manipulé le génome d'embryons, pour leur donner une résistance au SIDA (modification génétiquement transmissible). 8 bébés (viables) seraient nés de cette expérience. https://apnews.com/4997bb7aa36c45449b488e19ac83e86d?utm_medium=AP&utm_source=Twitter&utm_campaign=SocialFlow Et ça a aussi été fait via l'outil CRISPR-9 (le couteau suisse de l'ingénierie génétique. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'hystérie autour du sujet. Cependant, l'étude des impacts n'est pas facile. Et il suffit d'avoir une seul équipe sans éthique ni scrupule pour avoir des conséquences irréparables. En forçant le trait, imaginons qu'une nation en guerre, acculée, décide de créer une zone tampon inhabitable pour repousser ses ennemis. Et déploie des plantes OGM (à croissance rapide) créant naturellement des spores d'anthrax (ou soyons fous du VX). Ce serait suicidaire (et peut justifier une frappe nucléaire), mais il y a eu plein de dictateurs dans l'histoire qui ont lancé des opérations suicidaires. On se focalise sur les expériences "tleilaxus" des Chinois mais on pourrait aussi parler de ce qui se fait dans les pays anglo-saxons. Les Britanniques ont un important stock d'embryons congelés et ont créé certaines facilités sur la recherche en matière de transgenèse humaine, y compris en matière d'hybridation. Ce qui m'amène à cette question: qu'en est-il aux USA? A ce sujet: lire les articles suivant : Citation L’armée américaine veut ralentir le temps sur le champ de bataille Une agence du département de la Défense américaine envisage d’exploiter le temps biologique pour sauver des vies sur le champ de bataille. Gagner du temps sur le champ de bataille afin de sauver davantage d’unités, tels est le défi du DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) qui n’a pour ce faire pas créé une machine à remonter le temps susceptible de rendre jaloux le célèbre “Doc” de Retour vers le futur, mais compte bien exploiter le temps biologique au niveau moléculaire. Cette agence du département de la Défense des États-Unis chargée de la recherche et du développement de nouvelles technologies destinées à un usage militaire tente par ce projet un peu fou d’offrir en situation d’urgence davantage de liberté de manœuvre aux unités de soins pour sauver la vie de soldats blessés sur le champ de bataille. Le programme, nommé Biostasis, se base sur la capacité de certains animaux capables de ralentir à l’extrême leur activité cellulaire (la diapause), ceci afin de survivre à des températures extrêmes, par exemple. Selon Tristan McClure-Begley, directeur du programme, “au niveau moléculaire, la vie est une suite de réactions biochimiques continues et une caractéristique particulière de ces réactions est qu’elles ont besoin d’un catalyseur pour avoir lieu. Dans une cellule, ces catalyseurs se présentent sous la forme de protéines et de grosses machines moléculaires qui transforment l’énergie chimique et cinétique en processus biologiques. Notre objectif avec Biostasis est de contrôler ces machines moléculaires et de leur faire ralentir d’autant leur rythme de fonctionnement afin de ralentir le système tout entier et éviter des conséquences fâcheuses lorsque l’intervention est inversée.” Le programme Biostasis est encore très jeune et le DARPA organisera ce 20 mars sa première journée pour fournir plus de détails et répondre aux questions des différents acteurs qui ont parrainé le programme. Pour l’instant seul le concept existe et il devra encore fournir des preuves de sa faisabilité. En cas de succès, les technologies développées par le DARPA pourront être utilisées au-delà du champ de bataille et fournir une aide précieuse à l’ensemble du corps médical, afin de prolonger la durée de vie de produits sanguins, d’agents de réaction biologiques ou encore de médicaments. Source: Geeko Citation DARPA veut sauver la vie des soldats en ralentissant leurs processus biologiques Le programme Biostasis de DARPA veut ralentir les processus biologiques du corps après une blessure grave, augmentant les chances d’obtenir des soins intensifs Plus il faut de temps à un médecin pour soigner un soldat grièvement blessé sur un champ de bataille, moins il a de chances de survivre. Pour lutter contre ce problème, le département de la Défense des États-Unis (DOD) s’est concentré sur l’accélération de la capacité d’un médecin à prodiguer des soins. Mais maintenant, le département de la Défense adopte une approche différente – en demandant aux chercheurs de trouver des moyens de ralentir la biologie du corps humain jusqu’à ce qu’il puisse recevoir de l’aide. Le 1er mars 2018, la DARPA a annoncé le programme Biostasis, une initiative quinquennale visant à prolonger « l’heure d’or », la période qui s’écoule entre le moment où un soldat subit une blessure et le moment où un traitement médical est le plus à même d’empêcher la mort. Le projet de la DARPA est de trouver des moyens de manipuler la biologie moléculaire du corps pour contrôler la vitesse à laquelle les différents systèmes fonctionnent. Tout d’abord, la recherche se concentrera sur le ralentissement des processus cellulaires individuels, mais, comme l’explique Tristan McClure-Begley, directeur du programme Biostasis, dans un communiqué de presse de la DARPA, l’objectif ultime est de trouver un moyen de ralentir l’activité dans tous les systèmes à peu près au même rythme et sans causer de dommages importants. Si la DARPA parvient à atteindre son objectif, les avantages seraient énormes, tant sur le champ de bataille, qu’en dehors. Transporter un soldat blessé du front à un établissement médical peut être une tâche décourageante. Si les soldats transportaient une injection pouvant ralentir les processus biologiques du corps, ils pourraient l’administrer immédiatement à un soldat blessé, ce qui pourrait permettre à ce soldat de survivre assez longtemps pour obtenir de l’aide. Une telle injection ou tout autre type de traitement pourrait éventuellement trouver son chemin dans le monde civil, des ambulanciers aux médecins sportifs en profitant du temps supplémentaire. Dans le communiqué de presse, DARPA mentionne même la possibilité du programme Biostasis menant à de nouvelles technologies qui pourraient prolonger la période d’utilisation de médicaments ou de produits sanguins. Le 20 mars, DARPA organisera un webinaire durant lequel les chercheurs pourront en apprendre davantage sur le programme Biostasis et poser toutes les questions qu’ils pourraient avoir. Si tout se passe comme prévu, dans cinq ans, les soldats auront de bien meilleures chances de rentrer chez eux après une blessure traumatique. Pour plus de détails sur l’événement, y compris les exigences d’inscription, consultez le site : https://go.usa.gov/xnzqE Source: Transhumanisme et Intelligence artificielle A quand le soldat transgénique (humain ou non) avec un métabolisme capable de produire lui-même de la cordrazine ou de la pervitine? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 2 décembre 2018 Share Posté(e) le 2 décembre 2018 Ce projet peut aidé pour les tests de cryogénie :) Cela fait 60 ans que l'on parle de congelé les astronautes pour les voyages spatiaux ou des rescapés dans des abris antiatomiques. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 3 décembre 2018 Auteur Share Posté(e) le 3 décembre 2018 Je ne sais pas si c'est une réalité ou une théorie du complot mais c'est terrifiant... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 14 mars 2020 Auteur Share Posté(e) le 14 mars 2020 Citation LUTTE CONTRE LES AVC, DÉPOLLUTION DES OCÉANS... XENOBOT, LE PREMIER ROBOT VIVANT, A ÉTÉ CRÉÉ GRÂCE À DES CELLULES DE GRENOUILLES Des chercheurs américains sont parvenus à créer les premiers robots vivants en combinant un programme informatique et des cellules souches de... grenouilles. Ces xenobots, de moins d’un millimètre de long, sont capables d’effectuer différentes tâches comme se déplacer et pousser des petits objets en travaillant ensemble, expliquent les scientifique des universités du Vermont (UMV) et de Tufts. Ils peuvent également «guérir» seuls après avoir été blessés, mais aussi survivre de manière autonome durant une dizaine de jours grâce à leur réserve d’énergie, voire durant plusieurs semaines dans un environnement riche en nutriments. Si pour l’heure, il s’agit d’actions assez basiques, à terme, ces créatures pourraient effectuer des opérations bien plus complexes, notamment dans le domaine de la médecine. Ils pourraient par exemple acheminer des médicaments dans le corps humain ou encore voyager dans l’organisme pour «nettoyer» des cellules dans la paroi des artères, limitant ainsi la formation de plaques responsables d’AVC et d’infarctus du myocarde, note l'étude publiée dans la revue PNAS. Autre piste prometteuse, la lutte contre la pollution. Ces petits robots d'un nouveau genre pourraient en effet collecter les microplastiques présents dans l'océan, mais aussi détecter des substances dangereuses et des matériaux radioactifs, ou encore identifier des molécules dans des environnements inaccessibles aux humains. En sachant que les xenobots sont entièrement biodégradables. COMMENT ONT-IL ÉTÉ CONÇUS ? Pour créer cet organisme vivant et programmable, les scientifiques ont utilisé un algorithme évolutionniste - une famille d’algorithmes qui s'inspire de la théorie de l'évolution - permettant de contrôler les mouvements des créatures. Durant plusieurs semaines, le programme a assemblé numériquement des centaines de cellules de grenouilles afin de créer milliers de corps de différentes formes, avant d’isoler les plus performantes pour effectuer des tâches précises. «Nous avons demandé à l'algorithme d'assembler ces cellules de manière à leur donner une forme qui nous assure que les xenobots se déplacent toujours comme nous le souhaitions,», a précisé à L’Express Josh Bongard, roboticien et informaticien de l'Université du Vermont. Les chercheurs ont ensuite prélevé des cellules souches sur un embryon des grenouille africaine Xenopus laevis, une espèce d'amphibiens de la famille des Pipidae. Après quoi elles ont été reconfigurées pour ressembler au modèle prédéfini par le super ordinateur. Source: CNews Citation « C’est de l’ADN de grenouille, mais ce ne sont pas des grenouilles » : que sont exactement les xenobots ? Ces « machines vivantes » ont d'abord été conçues sur un superordinateur, avant d'être construites in vivo à mains humaines. Elles pourraient avoir des utilités médicales et écologiques, mais posent des problématiques éthiques. Les xenobots ne sont pas totalement des robots, mais pas non plus des êtres vivants. Ils sont entre les deux : ce sont des machines vivantes, et à l’échelle microscopique. Les chercheurs à l’origine de cette invention publient leurs recherches dans Proceedings of the National Acamedy of Science et expliquent leur démarche dans un communiqué du 13 janvier 2020. La création des xenobots est fascinante et effrayante à la fois. Les auteurs de l’étude estiment qu’ils pourraient devenir une solution écologique de premier plan. « Ils ne sont pas un robot traditionnel ni une espèce connue d’animal. C’est une nouvelle catégorie d’artéfact : un organisme vivant et programmable » : c’est ainsi que les chercheurs décrivent eux-mêmes leur invention. Dans un premier temps, ils ont utilisé un superordinateur, afin de concevoir virtuellement une forme de vie qui existe à partir de cellules provenant de la peau et des tissus musculaires du cœur de centaines de grenouilles (des Xenopus laevis, c’est de là que vient « xeno » dans xenobots). L’algorithme a testé une multitude de configurations possibles et chaque configuration conservait la version la plus aboutie de chaque fonction recherchée (la fonction motrice, par exemple), jusqu’à ce que tout s’assemble en un modèle organique cohérent. Il fallait ensuite passer du virtuel à l’être physique. Ce fut le cas pour plusieurs de ces modèles établis sur ordinateur — il y a donc plusieurs catégories de xenobots. Durant cette phase, les machines vivantes ont été forgées à mains humaines. Des cellules arrivées à maturité ont été incubées, puis, à l’aide d’une pince et d’un petit électrode, les scientifiques les ont découpées et assemblées comme comme pour un puzzle ou des Lego, en suivant les modèles virtuels. Sachant que ces artéfacts mesurent entre 650 et 750 microns, soit une taille plus petite qu’une tête d’épingle, ce processus se déroule avec un microscope comme support. UNE UTILITÉ MÉDICALE Au fil de l’assemblage, les cellules ont commencé à réellement fonctionner. Les cellules provenant des peaux de grenouille forment l’enveloppe physique, passive, là où les cellules musculaires provenant des cœurs émettent la traction nécessaire à l’organisme pour avancer. Les xenobots sont « capables de se déplacer de façon cohérente et d’explorer leur environnement aquatique pendant des jours ou des semaines ». Ils peuvent interagir avec leur environnement : les scientifiques ont pu leur faire pousser, individuellement ou en groupe, des petites particules en plus ou moins grande quantité. Certains xenobots ont aussi été conçus avec un trou au milieu de leur corps, pour qu’ils puissent contenir et déplacer des objets. L’utilité médicale de cette fonction est évidente, rappellent les chercheurs. Ils estiment que « c’est un pas en avant vers l’utilisation d’organismes conçus par ordinateur permettant l’administration intelligente de médicaments ». Ces machines vivantes pourraient effectivement se déplacer au sein de notre corps pour y conduire des composés. Les scientifiques précisent toutefois que les xenobots sont actuellement incapables de trouver une solution pour se retourner lorsqu’ils se retrouvent sur le dos — ils dépérissent quand c’est le cas. FLEXIBLES ET BIODÉGRADABLES Ces machines vivantes apportent, selon leurs auteurs, de nombreux avantages. Elles sont reconfigurables : plusieurs « formats » peuvent être conçus. Il suffit simplement de les tester avant dans des simulations produites par l’algorithme, via un superordinateur, afin d’en tester la faisabilité et l’utilité potentielle. Les xenobots peuvent donc être littéralement programmés pour répondre à toute une variété de fonctions. « Nous pouvons imaginer de nombreuses applications utiles à ces machines vivantes que d’autres machines ne peuvent pas remplir, selon Michael Levin, co-auteur de l’étude, comme la recherche de composés nocifs ou de contamination radioactive, la collecte de microplastiques dans les océans, le déplacement dans les artères pour racler des plaques [des plaques de sang peuvent se former à cause de certaines maladies, ndlr] ». Les xenobots auraient aussi l’avantage… de ne pas être faciles à casser. Un ordinateur ne peut pas être découpé en deux ni facilement réparé, là où ces petits organismes, même après avoir été découpés en deux, se reforment, se réparent et reprennent leur tâche comme si de rien n’était. Les xenobots ne meurent que lorsqu’ils sont à court de protéines. Ils n’ont alors plus assez d’énergie. Les machines vivantes ne deviennent rien de plus qu’une coquille vide faite de cellules mortes. En ce sens, ils sont entièrement biodégradables. Un avantage écologique de premier plan selon les chercheurs. « La plupart des technologies sont fabriquées à partir d’acier, de béton, de produits chimiques et de plastiques, qui se dégradent avec le temps et peuvent produire des effets secondaires nocifs pour l’environnement et la santé. Ce serait donc utile de concevoir des technologies utilisant des matériaux auto-renouvelables et biocompatibles ». QU’EST-CE QUE LA VIE Le terme « vivant » n’est pas sans poser problème, dans ce contexte. Les xenobots ne sont absolument pas dotés d’un cerveau, ni d’un système nerveux sensible, ils n’ont aucun organe reproducteur et ne peuvent donc pas se répliquer. Ils ne peuvent prendre aucune décision par eux-mêmes, ni évoluer. Raison pour laquelle les chercheurs les associent à la notion de machine : ce ne sont pas vraiment des êtres, mais des programmes. Ce n’est pas pour autant que ce type de développements biotechnologiques ne soulève pas des problèmes éthiques, au moins d’un point de vue futurologique : les xenobots pourraient très bien se transformer en armes biologiques, et l’intégration éventuelle d’un système nerveux poserait cette fois un peu plus la question de leur statut dans le vivant. L’équipe de recherche est en tout cas persuadée de l’utilité pratique des xenobots, mais aussi de tout ce qu’ils peuvent nous dévoiler sur les mystères de la vie biologique. Les chercheurs ont réussi à transformer des cellules de grenouille en des formes qui n’ont rien à voir avec l’anatomie associée naturellement à ces cellules. « Si vous regardez les cellules avec lesquelles nous avons construit nos xénobots, alors, génétiquement, ce sont des grenouilles. C’est de l’ADN de grenouille à 100 %, mais ce ne sont pas des grenouilles. Alors on ne peut que se demander ce que ces cellules sont capables de construire d’autre ? », interroge Michael Levin. Pour les auteurs de l’étude, leur prototype biotechnologique est une étape pour « craquer le code » du vivant, pour « élargir davantage notre compréhension des diverses formes et fonctions que la vie peut adopter ». Source: Numerama Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 14 mars 2020 Auteur Share Posté(e) le 14 mars 2020 Citation Voici le Xénobot, premier robot biologique Des amas cellulaires ont été sculptés par un algorithme, donnant naissance à un organisme d'un nouveau genre, un robot biologique, capable de se mouvoir. "Ce sont de nouveaux organismes, composés de tissus vivants, qui n'avaient jamais existé auparavant sur Terre. Les premiers organismes au monde conçus et programmés par ordinateur pour accomplir une tâche spécifique ! Ce qui en fait également un nouveau type de robot biologique appelé 'biobot'", se félicite Sam Kriegman, de l'université du Vermont, aux États-Unis. Depuis une dizaine d'années, les biologistes arrivent à cultiver des cellules humaines auto-organisées en 3D, mimant des versions miniatures de nos organes : ce sont des "organoïdes". Mais avec ce biobot, une nouvelle étape vient d'être franchie. C'est un superordinateur, Deep Green, qui a conçu lui-même les organismes cellulaires les plus aptes à être cultivés. Un algorithme a sélectionné sa forme Pendant des mois, Sam Kriegman a fait tourner un algorithme évolutionniste qui simule des millions de modèles, constitués - virtuellement - de cellules cardiaques et de peau de grenouille. "Ce programme a modelé numériquement des centaines de cellules pour créer des organismes capables de marcher, nager, pousser ou transporter un objet, et de travailler ensemble comme un essaim", précise l'informaticien, expert en robotique. Au fil des tests, les moins compétents ont été écartés et les autres améliorés. Au final, une centaine des plus prometteurs ont été sélectionnés. Restait ensuite à passer du virtuel au réel. La deuxième phase s'est déroulée dans le laboratoire de l'université Tufts, où le biologiste Douglas Blackiston a prélevé des cellules souches cardiaques et de peau de la grenouille africaine Xenopus laevis. À l'aide de micropinces, il a assemblé de 500 à 1 000 cellules pour sculpter les formes que l'algorithme estimait être les meilleures. Une fois confectionnées, elles ont commencé à se mouvoir sous l'impulsion des contractions des cellules cardiaques. Le xénobot - baptisé en référence à la grenouille dont il est issu - était né. "Son énergie vient des graisses et des protéines naturellement stockées dans ses tissus, ce qui dure environ une à deux semaines, indique Douglas Blackiston. Après quoi il se transforme simplement en cellules de peau morte." Mais ses capacités ne s'arrêtent pas à de simples mouvements. Ces biobots arrivent à s'organiser et à s'unir en cercles, allant jusqu'à pousser spontanément et collectivement des billes vers un endroit précis. "Les fonctions de ces biobots restent encore simples, mais il est fascinant de voir comment un algorithme peut modéliser le vivant et prédire un comportement en fonction de l'architecture cellulaire souhaitée", s'enthousiasme Karim Si-Tayeb, chercheur à l'Institut du thorax de Nantes. Ce spécialiste des organoïdes reconnaît qu'un algorithme est encore loin "de modéliser un organe entier avec toutes ses régulations métaboliques". Mais Sam Kriegman a déjà son idée sur le devenir de ses biobots. "Compte tenu de leur non-toxicité, on pourrait les assigner à recueillir du microplastique et purifier ainsi les océans. Leur tâche accomplie, ils se dégraderaient naturellement." A lire aussi dans les archives de Science & Vie : • Mi-vivants, mi-machines : les biorobots débarquent ! Demain, des xénobots de guerre biologique? Ceux qui ont lu les premiers messages de la page 1 savent qu'il existe déjà des matériels de bioingiénerie accessible au grand public. Il ne sera donc pas si évident d'empêcher les particuliers, par exemple des terroristes, de créer leurs "xénobots". On doit se demander dans quelle mesure un xénobot pourrait servir de vecteur (voire de producteur) de particules virales. Et dans quel mesure un animal, transgénique ou non, pourrait servir d'organisme-réservoir à ces xénobots d'attaque, notamment pour leur projection. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 1 mai 2021 Share Posté(e) le 1 mai 2021 J'hésite à créer un nouveau sujet : "soldat génétiquement modifié" : https://theconversation.com/from-bioweapons-to-super-soldiers-how-the-uk-is-joining-the-genomic-technology-arms-race-159889 (29 avril 2021) En 2019, la Darpa a annoncé qu'elle souhaitait explorer l'édition génétique des soldats. Elle a également investi plus de 65 millions de dollars américains (45 millions de livres sterling) pour améliorer la sécurité et la précision des technologies d'édition du génome. La Russie et la Chine ont déclaré ou ont été accusées d'utiliser la technologie génomique pour renforcer leurs capacités militaires. La Darpa a l'intention d'étudier la possibilité de modifier génétiquement les soldats pour les transformer en "usines à anticorps", ce qui les rendrait résistants aux attaques chimiques ou biologiques. En décembre 2020, le directeur américain du renseignement national de l'époque, John Ratcliffe, a déclaré qu'il existait des preuves que l'armée chinoise menait des expériences sur des humains dans le but de renforcer la biologie des soldats. Cette déclaration faisait suite à un rapport du Jamestown policy thinktank qui mettait en lumière des rapports suggérant que Crispr constituerait une technologie clé en Chine pour "renforcer l'efficacité au combat des troupes". Aucun autre détail n'a cependant été donné. En Russie, l'armée envisage de mettre en place des passeports génétiques pour son personnel, ce qui lui permettrait d'évaluer les prédispositions génétiques et les biomarqueurs, par exemple pour la tolérance au stress. Certains signes indiquent que le Royaume-Uni sera plus audacieux et moins responsable dans ses recherches sur la défense génétique que de nombreux autres pays. Par exemple, l'Aria ne sera pas soumise aux demandes de liberté d'information, ce qui contraste avec la Darpa. Ces dernières années, des scientifiques britanniques ont reçu des fonds de la Darpa pour des recherches génomiques controversées, telles que l'extinction génétique d'espèces envahissantes comme les moustiques ou les rongeurs. En dépit de ses promesses, cette recherche pourrait avoir un potentiel désastreux et nuire à la sécurité alimentaire et menacer les écosystèmes plus larges des nations. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lame Posté(e) le 16 mai 2021 Auteur Share Posté(e) le 16 mai 2021 Le 01/05/2021 à 13:10, Wallaby a dit : J'hésite à créer un nouveau sujet : "soldat génétiquement modifié" Vu que ton article parle du soldat génétiquement modifié, tu n'es pas hors sujet ici. Si cela t'intéresse, il existe un fil généraliste pour le soldat augmenté: Projet d'amélioration des soldats. Le 01/05/2021 à 13:10, Wallaby a dit : La Darpa a l'intention d'étudier la possibilité de modifier génétiquement les soldats pour les transformer en "usines à anticorps", ce qui les rendrait résistants aux attaques chimiques ou biologiques. C'est assez drôle quand on sait que le gouvernement chinois et les transhumanistes de l'élite chinoise travaillent activement au développement des technologies d'augmentation génétique et de chimérisation. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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