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Le bombardement allemand durant la 2e GM


Lame

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J'ai quelques questions sur l'emploi des bombardiers allemands, en particulier pendant la Guerre éclair et plus précisément la période qui va de la Chute de Dunkerque à la capitulation de la France.

-Est-il vrai que les Ju87 intervenaient essentiellement au profit des unités de tête hors de portée de l'artillerie allemande?

-Concernant les frappes préliminaires aux assauts blindés, est-ce que l'intérêt d'effectuer des frappes de précision (avec des stuka) était d'éviter de générer des champs de cratères et de gravats qui auraient gêné le passage de la logistique et l'artillerie?

-Les Ju88 ont-ils été employés comme bombardier en piqué durant la Seconde Guerre mondiale?

-Si oui, dans quel cas les Ju88 ont-ils été employés comme bombardier en piqué à la place des Ju87?

-Contre quels types d'objectifs les unités de He111 ont-elles été engagées en France après la Chute de Dunkerque?

-Est-ce les He111 ont effectué des missions d'appui au profit des unité parachutistes ou troupes de tête qui se trouvaient hors du champ d'action des Ju87?

-Dans quelle situation les Allemands confiait-ils un mission de bombardement aux Ju88 plutôt qu'aux He111?

Merci à qui pourra me répondre.

Modifié par Lame
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Il y a 7 heures, Lame a dit :

Est-il vrai que les Ju87 intervenaient essentiellement au profit des unités de tête hors de portée de l'artillerie allemande?

Généralement oui.

 

Il y a 7 heures, Lame a dit :

Concernant les frappes préliminaires aux assauts blindés, est-ce que l'intérêt d'effectuer des frappes de précision (avec des stuka) était d'éviter de générer des champs de cratères et de gravats qui auraient gêné le passage de la logistique et l'artillerie?

Non, pas spécialement. Les "Stuka" avaient pour mission de "nettoyer" le champs de bataille devant les Panzers (chars; anti-chars, etc dont une photographie montre un char Français touché de plein fouet par une bombe de "stuka")  et les vois de communications logistiques. Les "Stuka" se sont permis de bombarder les réfugies sur les routes pour bloquer l'activité sur ces voies de communication.

 

Modifié par Janmary
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Il y a 7 heures, Lame a dit :

Les Ju88 ont-ils été employés comme bombardier en piqué durant la Seconde Guerre mondiale?

-Si oui, dans quel cas les Ju88 ont-ils été employés comme bombardier en piqué à la place des Ju87?

Oui. Le Ju 88 fut modifié pour le bombardement en piqué. Son utilisation fut l'attaque marine et sur des bombardements horizontaux et en piqué sur des objectifs conséquents.

 

Il y a 7 heures, Lame a dit :

Contre quels types d'objectifs les unités de He111 ont-elles été engagées en France après la Chute de Dunkerque?

-Est-ce les He111 ont effectué des missions d'appui au profit des unité parachutistes ou troupes de tête qui se trouvaient hors du champ d'action des Ju87?

-Dans quelle situation les Allemands confiait-ils un mission de bombardement aux Ju88 plutôt qu'aux He111?

Les missions entre He 111 et Ju 88 étaient globalement similaire

Le He 111 était un bombardier horizontal que bombardait villes et concentrations de troupes, gare de triages  ferroviaire, etc.

Le Ju 88 fut plus polyvalent et le He 111 déclina techniquement avec l'avanc

Au niveau des parachutistes en Belgique ou la prise de la Crête, il y eu des "Stuka" d'engagés comme appui feux et d'autre

types d'avions en appui indirect comme cité plus haut (He 111, Ju 88, etc). Les paras Allemands étaient surtout largués par

Ju 52 et planeurs et approvisionnés par les Ju 52 avec de -grosse perte en Crête.

.

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Il y a 8 heures, Janmary a dit :

Les "Stuka" avaient pour mission de "nettoyer" le champs de bataille devant les Panzers (chars; anti-chars, etc dont une photographie montre un char Français touché de plein fouet par une bombe de "stuka")

Attention cependant à ne pas prendre cette image pour la norme. La précision du Stuka est quand même limitée, et n'est pas adaptée pour toucher une cible aussi petite qu'un véhicule.

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[...]La précision dépendait de la formation dont j'ai déjà parlé. Nous avions pour objectif au moment de l'entraînement de larguer nos bombes dans un cercle de 10 mètres autour du milieu de la cible. Je dois avouer honnêtement que cela n’a pas été réalisé à chaque fois au cours de la guerre. [...]

 

Extrait d'un long entretien réalisé en 1978 avec Paul-Werner Hozzel, pilote de Stuka.

Lame devrait y trouver pas mal d'informations intéressantes 

 

https://www.allworldwars.com/Conversations-with-a-Stuka-Pilot-Paul-Werner-Hozzel.html

 

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Il y a 15 heures, Rob1 a dit :

Attention cependant à ne pas prendre cette image pour la norme. La précision du Stuka est quand même limitée, et n'est pas adaptée pour toucher une cible aussi petite qu'un véhicule.

 

Il y a 13 heures, Kiriyama a dit :

Oui, le Stuka en antichar n'était utile qu'avec ses canons de 37mm BK-37.

Toucher un char avec une bombe, c'est plus un coup de chance que la norme.

Modifié il y a 13 heures par Kiriyama

Oui, nous sommes bien d'accord sur ce point.

Posséder un appareil capable de piquer avec une bombe de 250 / 450 kg pour détruire  un char n'est pas la meilleure façon rationnelle pour un "rendement optimal".

Le Stuka était lent (Combat en Grande-Bretagne)  et subira des pertes importantes de ce fait. Ce fut un avion technologiquement très avancée par contre ou tout était pratiquement automatisé dans les différentes phases de vol et surtout de piqué et sa ressource.Par contre après largage de sa bombe, mission terminée (un coup seulement comme tout avions bombardier en piqué ou torpilleur) et il s'agissait de rentrer à sa base dans le cadre d'une activité aérienne ennemie importante (Toujours en G.B).

En fait, la solution fut le chasseur tirant au canon ("Hurricane" avec deux canons de 40mm en Libye) ou les "Typhon" Britannique et "Thunderbold" US porteurs de roquettes.(dont les tirs ne furet pas toujours précis) dont le champs de bataille réussie fut "l'encagement" en Normandie ) et Mortain en particulier..

Il est certain que l'on à pas utilisé l'usage de canons plus gros, (75mm) dans sa formulation de canons sans recul dont les tests au polygone de tirs de Bourges prouvèrent l’efficacité (et dont les essais ne furent pas utilisé par le Allemands faute de récupérer ce système qui fut caché).  Tout comme le MAS 40 avec grenade anti-chars -  mortier de 120 mm à obus -fusée qui équiperont l'armée Française après guerre, - le canon avec sous-calibrage  dont les Allemands en 1940 prirent possession et l’utilisèrent dans leurs artillerie, etc. Trop peu, trop tard !

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  • 2 weeks later...
Le 05/12/2020 à 08:35, Janmary a dit :

Non, pas spécialement. Les "Stuka" avaient pour mission de "nettoyer" le champs de bataille devant les Panzers (chars; anti-chars, etc dont une photographie montre un char Français touché de plein fouet par une bombe de "stuka")  et les vois de communications logistiques. Les "Stuka" se sont permis de bombarder les réfugies sur les routes pour bloquer l'activité sur ces voies de communication.

 

Le 05/12/2020 à 17:00, Rob1 a dit :

Attention cependant à ne pas prendre cette image pour la norme. La précision du Stuka est quand même limitée, et n'est pas adaptée pour toucher une cible aussi petite qu'un véhicule.

 

Le 05/12/2020 à 19:26, Kiriyama a dit :

Oui, le Stuka en antichar n'était utile qu'avec ses canons de 37mm BK-37.

Toucher un char avec une bombe, c'est plus un coup de chance que la norme.

Certes, mais le Ju87 à canon de 37mm n'est pas une arme de la Blietzkrieg. C'est une adaptation au front de l'Est.

Je reviens donc sur l'emploi du Ju87. Les Allemands en avait moins de 300 faute de pouvoir en produire plus. Ils avaient beaucoup plus de bombardiers de saturation avec un plus long rayon d'action. Donc, pourquoi nettoyer le terrain devant les Panzers avec les Ju87 plutôt que les He 111?

J'ai pensé qu'il avait tiré les leçons de l'échec des Stausstruppen à savoir l'incapacité à exploiter les percées faute de pouvoir faire passer rapidement l'artillerie et le logistique par le no man's land. Apparemment, ce n'est pas cela.

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il y a 11 minutes, Lame a dit :

Donc, pourquoi nettoyer le terrain devant les Panzers avec les Ju87 plutôt que les He 111?

Le Heinkel He-111 est un gros avion, lent, lourd et peu maniable et donc très vulnérable à la DCA et à la chasse soviétique.

Ils ont quand même servi pour des attaques éclairs, mais surtout de nuit pour diminuer sa vulnérabilité. 

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Le 05/12/2020 à 13:59, NONOFIGHT a dit :

Je pourrais rajouter que la vitesse du He 111 est très faible idéal pour la défense anti-aérienne, de mémoire il y'a longtemps un des ami de Pierre Clostermann m'a aussi dit que l'armement du Junkers permettait un plus large champ de tir.

Il faut peut-être nuancer: Durant la Guerre d'Espagne, le He 111 avait une bonne vitesse et une bonne altitude. Etant relativement insaisissables, il a amené les Allemands à sous-estimer l'importance de l'armement défensif et des escortes jusqu'à la Bataille d'Angleterre.

Il faut dire que l'opposition des aviations adverses fut relativement faible de la Guerre d'Espagne à la Bataille de France: Des petits parc de chasseurs vite décimés par les bombardements et rarement adaptés à l'interception à haute altitude.

Reste la Campagne de France qui a donné à la Luftwaffe des signes avant-coureurs des défaites à venir. Il faut relativiser le bilan français: Les milles pertes infligées à l'ennemi ne sont-elles pas une invention de la propagande de Vichy? On ne peut attribuer aux (valeureux) pilotes de chasse les avions perdus lors d'accident, ni ceux abattus par la DCA ou la chasse britannique. Surtout, on peut se demander comment ils auraient abattus autant d'appareils sans être guidés par un réseau de radars, avec des appareils qui ont du mal à monter en altitude pour l'interception.

Néanmoins, c'est hors-sujet: Le fait que le He111 soit lent et mal armé ne nous renseignent pas sur son emploi.

il y a 5 minutes, Kiriyama a dit :

Le Heinkel He-111 est un gros avion, lent, lourd et peu maniable et donc très vulnérable à la DCA et à la chasse soviétique.

Ils ont quand même servi pour des attaques éclairs, mais surtout de nuit pour diminuer sa vulnérabilité. 

Oui sur le front de l'Est. Raison pour laquelle les unités de He111 (et de Ju88) ont privilégié le bombardement de nuit.

Mais sur le front français, au début de la Blietzkrieg, étaient-ils si menacés que cela? Or, ils ont employé de Ju87 moins disponibles et à plus faible rayon d'action pour déblayer le terrain devant les chars. Si créer des cratères et des gravats n'est pas un problème, pourquoi ne pas déblayer avec les bombardements de saturation des He111. Ont-ils essayé?

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il y a 17 minutes, Lame a dit :

Si créer des cratères et des gravats n'est pas un problème, pourquoi ne pas déblayer avec les bombardements de saturation des He111. Ont-ils essayé?

Je pense aussi que sur le front de l'Est, les Allemands font avec ce qu'il leur reste comme avions. Ils utilisent ce qu'ils ont, ce qu'ils peuvent et quand c'est en état de voler. 

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Le 15/12/2020 à 12:46, Lame a dit :

Je reviens donc sur l'emploi du Ju87. Les Allemands en avait moins de 300 faute de pouvoir en produire plus. Ils avaient beaucoup plus de bombardiers de saturation avec un plus long rayon d'action. Donc, pourquoi nettoyer le terrain devant les Panzers avec les Ju87 plutôt que les He 111?

A priori, le Stuka, outre les dégât causés par ses bombes, avait un vrai impact psychologique sur les troupes attaquées. Le bruit de sirène qu'il faisait en piquant mettait les nerfs des troupes bombardées à très rude épreuve. 

Je pense que la question de la précision doit quand même jouer un rôle.

Si le Stuka ne fait pas mouche à tous les coups, comme il bombarde en piqué, il va quand même être plus précis qu'un avion volant horizontalement à plusieurs centaines de kilomètres heures, surtout avec les moyens de visée de l'époque. Il n'y a qu'à voir la précision famélique des bombardements alliés au-dessus de l'Allemagne ou de la France. Du coup, tu es obligé d'employer les avions en masse pour avoir une chance de toucher ta cible. Ce qui crée d'autres soucis ensuite (terrains bouleversé...)

On a des exemples précis de ce que ça donne vu que les alliés l'ont quand même fait au moment des combats en Normandie, à savoir employer des bombardiers lourds et moyens pour attaquer une ligne de front. (Les chiffres viennent de Wikipédia)

  • Pour l'opération Goodwood, on parle de 2000 bombardiers qui larguent plus de 2000 t de bombes. Le bombardement occasionne de lourdes pertes aux allemands mais les survivants parviennent à repousser l'assaut. Assaut qui est ralenti par la poussière soulevée par les bombes et les cratères occasionnés par ces dernières. 
  • Pour l'opération Cobra, le 24 juillet,  les bombardiers américains larguent un tapis de bombe et la visibilité est mauvaise. Bilan: 25 tués, 130 blessés chez les Américains. Le 25 rebelote: tapis de bombe largué par 3000 avions américains sur un rectangle de 5,5km par 2km. Bilan chez les Américains: 111 tués et 490 blessés dont un général de corps d'armée). L'attaque provoque néanmoins de lourdes pertes chez les Allemands mais, une nouvelle fois, les alliés se heurtent malgré tout à une forte résistance des survivants qui parviennent à tenir jusqu'à la fin de la journée.

Du coup, il doit y avoir d'autres facteurs, mais j'imagine que rien qu'avec la précision de leurs bombardements, c'est plus rentable d'employer tes He-111 à attaquer des aérodromes, des voies de communications ou des agglomérations plutôt que de les envoyer en appui-feu. 

Modifié par funcky billy II
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  • 2 weeks later...
Le 15/12/2020 à 13:21, Kiriyama a dit :

Je pense aussi que sur le front de l'Est, les Allemands font avec ce qu'il leur reste comme avions. Ils utilisent ce qu'ils ont, ce qu'ils peuvent et quand c'est en état de vole

Oui, je sais mais ma question concernait la Blietzkrieg. Sur le front ouest, pourquoi déblayer le terrain avec des Ju87 plutôt que des He111?

Le 15/12/2020 à 16:17, funcky billy II a dit :

A priori, le Stuka, outre les dégât causés par ses bombes, avait un vrai impact psychologique sur les troupes attaquées. Le bruit de sirène qu'il faisait en piquant mettait les nerfs des troupes bombardées à très rude épreuve. 

Oui, bien que l'effet psychologique d'un bombardement de saturation ne soit pas négligeable. Pense à l'effet sur les tankistes allemands soumis à de tels bombardement de l'USAAF.

Le 15/12/2020 à 16:17, funcky billy II a dit :

Je pense que la question de la précision doit quand même jouer un rôle.

Si le Stuka ne fait pas mouche à tous les coups, comme il bombarde en piqué, il va quand même être plus précis qu'un avion volant horizontalement à plusieurs centaines de kilomètres heures, surtout avec les moyens de visée de l'époque. Il n'y a qu'à voir la précision famélique des bombardements alliés au-dessus de l'Allemagne ou de la France. Du coup, tu es obligé d'employer les avions en masse pour avoir une chance de toucher ta cible. Ce qui crée d'autres soucis ensuite (terrains bouleversé...)

On pourrait le voir comme cela.

Sauf que le manque de précision des bombardements alliés était la conséquence de l'altitude à laquelle évoluait les bombardiers: pas de problème pour un vol de He111 à moyenne altitude. Le seul obstacle, c'est la DCA qui ne doit pas être plus menaçante pour des He111 que pour des Ju87 et une chasse qui n'impressionnait pas les Allemands, au moins au début de la Campagne de France. Après tout, ils ont pris leur temps pour lancer l'Opération Paula.

Ajoute à cela que si les cratères et gravats ne sont pas des problèmes, la précision n'est pas importante pour une frappe préliminaire à un assaut blindé: Si tu tapisses toute la zone cible de bombe, tout ce qui doit être sonné ou écrasé avant l'assaut le sera.

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Le 15/12/2020 à 16:19, Kiriyama a dit :

Il faudrait voir aussi la disponibilité des He-111 sur le front de l'Est. C'est quand même un bimoteur, dont l'entretien est sûrement plus compliqué qu'un monomoteur comme le Stuka.

En tout cas, sur le front de l'Ouest, au début de la Campagne de France, je suis sûr que les He111 étaient plus disponibles que les Ju87: Plus d'un millier de He111 contre moins de 300 Ju87. Je doutes donc qu'à ce moment-là, l'emploi des Ju87 était motivé par des différences d'empreinte logistique.

Par contre, il y a peut-être un lien avec la taille: Le Ju87 a sans doute besoin d'un terrain moins ample, donc suit plus facilement les premières lignes que le He111. Si est plus près du combat, il est plus disponible. Seulement, cela explique le recours au Ju87 pour secourir des troupes engagées, pas pour préparer un assaut.

Le 15/12/2020 à 16:17, funcky billy II a dit :

On a des exemples précis de ce que ça donne vu que les alliés l'ont quand même fait au moment des combats en Normandie, à savoir employer des bombardiers lourds et moyens pour attaquer une ligne de front. (Les chiffres viennent de Wikipédia)

  • Pour l'opération Goodwood, on parle de 2000 bombardiers qui larguent plus de 2000 t de bombes. Le bombardement occasionne de lourdes pertes aux allemands mais les survivants parviennent à repousser l'assaut. Assaut qui est ralenti par la poussière soulevée par les bombes et les cratères occasionnés par ces dernières. 
  • Pour l'opération Cobra, le 24 juillet,  les bombardiers américains larguent un tapis de bombe et la visibilité est mauvaise. Bilan: 25 tués, 130 blessés chez les Américains. Le 25 rebelote: tapis de bombe largué par 3000 avions américains sur un rectangle de 5,5km par 2km. Bilan chez les Américains: 111 tués et 490 blessés dont un général de corps d'armée). L'attaque provoque néanmoins de lourdes pertes chez les Allemands mais, une nouvelle fois, les alliés se heurtent malgré tout à une forte résistance des survivants qui parviennent à tenir jusqu'à la fin de la journée.

Du coup, il doit y avoir d'autres facteurs, mais j'imagine que rien qu'avec la précision de leurs bombardements, c'est plus rentable d'employer tes He-111 à attaquer des aérodromes, des voies de communications ou des agglomérations plutôt que de les envoyer en appui-feu.

Remarque que cela n'a pas empêché les Américains de réitérer l'opération au Viêt-nam avec des B52.

Ton raisonnement est intéressant mais il suppose que les Allemands connaissaient ce problème au lancement de la Campagne de France. Comment ont-ils appris? Où ont-ils testé les préparations d'assaut avec des bombardiers de saturation?

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Ceci dit, je pense que j'ai trouvé l'explication par hasard:

Citation

Avant même que la rupture soit complètement obtenue, la phase d'exploitation est engagée. Elle consiste à s'enfoncer le plus rapidement et le plus loin possible dans le dispositif ennemi. L'action est menée par des unités blindées et motorisées et peut être complétée par des commandos ou des forces aéroportées sur des points précis (points fortifiés, passage clefs), et, à la demande des troupes au sol, par un appui aérien tactique rapproché d'appui-feu (typiquement par bombardement en piqué : dans cette phase l'artillerie est trop en arrière pour pouvoir fournir un appui efficace).

Source: Wikipedia

Donc, l'idée, c'est que les Ju87 lancent un frappe préalable à l'assaut blindé mais continuent à faire des rotations autour de la zone attaquée. Ayant déjà survolé la zone lors des frappes préliminaires, ils connaissent dejà le terrain lors des frappes d'appui. La précision des frappes permet alors d'éviter les dommages collatéraux sur les troupes amies qui sont à proximité des cibles. C'est vrai qu'on ne peut pas faire cela un bombardier de saturation, même un Ju88.

Le 05/12/2020 à 20:35, 13RDP a dit :

[...]La précision dépendait de la formation dont j'ai déjà parlé. Nous avions pour objectif au moment de l'entraînement de larguer nos bombes dans un cercle de 10 mètres autour du milieu de la cible. Je dois avouer honnêtement que cela n’a pas été réalisé à chaque fois au cours de la guerre. [...]

Un cercle de 10m autour d'un point de résistance, c'est suffisant pour permettre à des troupes amies de rester planquer à 15 ou 20m (Un MP40 a une portée de 100m).

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A noter que cette tactique connaît quand même ses limites dès début 1942, quand les Soviétiques ont une aviation et une DCA efficaces (et que les Allemands commencent à manquer de carburant). Les Stukas deviennent vite des cibles faciles et ont le plus grand mal à appuyer l'avancée des troupes au sol. Cela s'est notamment vérifié à Koursk, en 1943, où la Luftwaffe n'a pas su pleinement jouer son rôle qui consistait à creuser des brèches dans les défenses soviétiques et "casser" les contre-attaques.  

Modifié par Kiriyama
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Pour 1940 et la question de l'appui au sol, on peut se référer à la thèse de Thierry Moné :

15 mai 1940, le mercredi de La Horgne : de la mémoire à l'histoire. - TEL - Thèses en ligne (archives-ouvertes.fr)

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01468845

  A I.7.4. La coordination entre Heer et Luftwaffe en 1940 En France, lorsque l’on tente de définir l’emploi de l’arme aérienne allemande pendant la rapide campagne de mai et juin 1940, un certain nombre de clichés viennent aussitôt déformer la réalité des faits. D’une manière générale, nous avons tendance à voir en mai-juin 1940, non pas la Wehrmacht de 1940 avec ses insuffisances et ses capacités réelles mais une Wehrmacht très aguerrie comme pouvait l’être celle de l’année 1942. Ce tropisme de l’année 1942 efface tous les tâtonnements qui ont accompagné la mise au point de la coordination interarmes (entre Panzer et Schützen, par exemple) et la coopération interarmées (principalement entre Heer et Luftwaffe). Dans le domaine précis de l’appui aérien, qu’il soit appui renseignement avec la reconnaissance rapprochée du Henschel 126 (Hs-126) ou appui feu rapproché du Stuka (Ju-87), le tropisme de 1942 nous fait croire que la coordination de ces deux formes d’appui aérien était parfaitement huilée en mai 1940, voire dès septembre 1939 lors de la campagne de Pologne461 . Parmi les témoignages les moins fiables du fait d’armes de La Horgne, on trouve parfois l’évocation d’une ou de plusieurs attaques aériennes allemandes qui auraient été menées par des Stuka. Or, le 15 mai 1940, aucun appui feu rapproché aérien allemand n’a frappé La Horgne. En 1990, l’armée de l’Air américaine réalisa une étude relative à l’appui aérien rapproché (Close Air Support, CAS) 462, étude qui est accessible aux chercheurs depuis 2005. Le chapitre 2 de cet ouvrage a été rédigé par le professeur Williamson Murray463 et s’intitule « The Luftwaffe Experience, 1939-1941 ». Dans ce chapitre, l’auteur explique en substance qu’en mai-juin 1940, le Stuka n’a pas véritablement été dans son emploi l’appareil d’appui aérien rapproché que l’on se plaît à décrire un peu vite dans de nombreux ouvrages 461 Le cliché de l’efficacité du « binôme Panzer-Stuka » de mai 1940 aura fait le tour des prétendus enseignements de la défaite française de 1940, y-compris dans les cours d’histoire militaire de nos écoles françaises de formation des officiers. Il faut noter que la propagande audiovisuelle allemande de l’époque y aura très fortement contribué et qu’aujourd’hui encore, maints documentaires sur la période de mai-juin 1940 usent et abusent des images fixes ou animées du couple Panzer-Stuka. De surcroît, nous avons tous dans les oreilles le son caractéristique de la sirène du fameux bombardier en piqué, en oubliant que tous les films tournés par les Propaganda Kompanien (PK) allemandes de cette époque étaient muets, le son étant rajouté au montage dans les officines du Dr. Goebbels. 462 Benjamin Franklin Cooling (Ed.), Case Studies in the Development of Close Air Support, Office of Air Force History, United States Air Force, Washington, DC, USA, 1990, 606 p. Cet ouvrage peut être consulté en ligne : http://www.afhso.af.mil/shared/media/document/AFD-100924-035.pdf (consulté le 20.05.2016). 463 Williamson Murray est professeur émérite d’histoire de l’Ohio State University, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il est également l’auteur avec Alan R. Millet, de l’ouvrage Military innovation in the interwar period, Cambridge University Press, USA, 1998, 428 p. 962 et que le « couple char-avion » a rarement existé en tant que tel en 1939-1940464 . Tout comme pendant la campagne de Pologne, le Stuka n’a pas été utilisé en appui feu rapproché (CAS465) pendant la campagne de France, mais en interdiction du champ de bataille (BAI466), c’est-à-dire sans coordination avec les troupes au sol. C’est ainsi qu’en mai et juin 1940, l’intervention des Stuka s’effectue de préférence contre un ennemi fixe (comme en 1918), l’appui au franchissement de la Meuse en étant le plus bel exemple. Les Allemands ne savent pas encore adapter correctement cet appui à la guerre rapide, autrement qu’en définissant des lignes successives de bombardement (figurant dans l’ordre initial). Au-delà de ces lignes, les Stuka et d’autres vecteurs peuvent théoriquement délivrer leur armement sans trop se soucier de la position des troupes amies au sol qui n’ont aucun moyen radioélectrique pour les contacter. Le seul « repère » est le drapeau à croix gammée placé sur la plage arrière des chars ou une bande blanche ou jaune clair à l’arrière de certains véhicules (semi-chenillés des Schützen, en particulier). Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la 1. Panzer-Divison ait subi des pertes le 14 mai 1940 à Chémery, du fait d’une attaque fratricide de Stuka467 . Malgré les efforts de responsables de niveau opératif appartenant aux armées de Terre et de l’Air pour donner un rôle plus important au Koluft468 et coordonner son action avec celle des Flivo469, les progrès seront lents du fait de la volonté du maréchal Goering de rester le maître absolu de la composante aérienne de la Wehrmacht. 464 Cooling, Case Studies in the Development of Close Air Support, Op. cit., chap. 2, p. 71. 465 CAS : Close Air Support, appui feu rapproché (en coordination avec la troupe au sol bénéficiaire). 466 BAI : Battlefield Air

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Le 27/12/2020 à 13:14, Lame a dit :

Sauf que le manque de précision des bombardements alliés était la conséquence de l'altitude à laquelle évoluait les bombardiers: pas de problème pour un vol de He111 à moyenne altitude. Le seul obstacle, c'est la DCA qui ne doit pas être plus menaçante pour des He111 que pour des Ju87 et une chasse qui n'impressionnait pas les Allemands, au moins au début de la Campagne de France. Après tout, ils ont pris leur temps pour lancer l'Opération Paula.

Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer la difficulté qu'il y a à envoyer sur une cible somme toute minuscule une bombe depuis un mobile filant à plusieurs centaines de kilomètre-heures en vol horizontal avec les moyens de visée de l'époque.  Les bombardiers alliés évoluent certes à haute altitude mais disposent (plus tard dans la guerre et en particulier pour les Américains avec le viseur Norden) de viseurs extrêmement perfectionnés pour l'époque. On ne leur demande pas de s'attaquer à un tank, à une tranchée ou à un bunker mais à des usines, à des quartiers d'une ville voire à une ville entière, des cibles qui occupent tout de même une empreinte au sol très importante. La chasse et la DCA sont certes des menaces dont la dangerosité ne saurait être sous-estimée mais il n'en reste pas moins que tout le monde s'accorde à dire que la capacité des bombardiers de l'USAAF et de la RAF à atteindre une cible donnée reste faible (sauf escadron d'élite type "Dambusters"). A contrario, les bombardiers allemands utilisaient des viseurs beaucoup rudimentaires. Et, même à moyenne altitude, la précision est meilleure mais loin d'être assurée. Alors sur des cibles comme une casemate d'infanterie, la chance de toucher la cible doit être très faible. À Omaha Beach par exemple, le jour J, la météo n'est pas bonne et les bombardiers ne parviennent pas à toucher les défenses allemandes, avec les conséquences qu'on connaît (même si sur d'autres plages, le bombardement se déroule mieux).

Même aujourd'hui, la précision des bombes non-munies de système de guidage reste assez limitée, alors à l'époque :bloblaugh:

 

Le 27/12/2020 à 13:14, Lame a dit :

Ajoute à cela que si les cratères et gravats ne sont pas des problèmes, la précision n'est pas importante pour une frappe préliminaire à un assaut blindé: Si tu tapisses toute la zone cible de bombe, tout ce qui doit être sonné ou écrasé avant l'assaut le sera.

Pour le coup, les cratères et gravats sont quand même un problème. Dans l'exemple que je donne dans mon post plus haut, les Anglais disent bien que leur progression a été ralentie par l'épaisse fumée et l'état du terrain. En ville, c'est encore pire: non seulement les gravats gênent la progression mais en plus, ils fournissent des abris aux défenseurs qu'il devient plus dur de déloger. (cf. Caen ou Stalingrad). 

Pour l'effet psychologique, c'est sûr qu'être sous une pluie de bombe déversée par des bombardiers moyens ou lourds ça doit avoir un impact dévastateur. Mais on peut obtenir un effet similaire avec un nombre inférieur de Stukas qui se relaient au-dessus de la cible et mettent les nerfs des défenseurs à vif comme à Sedans en mai 40 et où ils ont eu une part certaine dans l'effondrement du front. Il faut aussi le mettre en rapport avec les troupes qui subissent le bombardement. En Normandie en 44, les Allemands survivants remontent une défense, en 1940, les troupes de série B françaises que rien n'avait préparé à cette épreuve se débandent alors qu'elles ont subi beaucoup moins de pertes. 

 

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Précision sur les Stuka, leurs sirènes et le choc psychologique: la plupart du temps, il semble que les sirènes n'étaient pas montées sur les JU 87 pour cause d'effet négatif sur la trainée ( déjà que les qualités de l'appareil en la matière étaient pas fameuses en plus d'une motorisation faiblarde).

Bon sinon, sur le côté Ju 87 v He 111, l'essentiel a été dit plus haut je pense, le bombardement en piqué est plus précis.

Si on prend les attaques du 13/05/1940 par exemple, les groupes de Stuka ont été prioritairement affectées au secteur du 19éme PZk ( le passage de la Meuse ) et constituaient une sorte de réserve d'artillerie volante à disposition de Guderian. Donc sur des objectifs tactiques demandant une certaine précision et une certaine réactivité.

Les He111 auraient ils pu en faire autant? Peut-être, mais ce n'est pas évident. De toute manière, les groupes de Stuka étaient spécialement entraînés à la tâche, donc pourquoi confier la mission à d'autres escadres et laisser les Ju87 au hangar? En théorie, en plus de la précision, ils avaient aussi de meilleures chances à faible altitude de survivre à la chasse et à la DCA.

S'agissant de la tactique du tapis de bombe, il faut préciser que les moyens demandés pour ce type d'opération sont énormes, voir par exemple l'opération COBRA en Normandie:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Opération_Cobra

Pour finir, sur la question des gravats, oui ils sont gênants, mais essentiellement en milieu urbain. Pour le combat en rase campagne, ce n'est pas vraiment un problème à priori ( sauf cas particulier, comme par exemple l'encombrement de routes forestières en très mauvais état qui gêna considérablement les allemands lors de Wacht am Rhein).

 

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  • 1 month later...
Le 28/12/2020 à 16:20, loki a dit :

C’est ainsi qu’en mai et juin 1940, l’intervention des Stuka s’effectue de préférence contre un ennemi fixe (comme en 1918), l’appui au franchissement de la Meuse en étant le plus bel exemple.

Mais, quel est le lien des Stuka avec 1918!?

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Je ne suis pas l'auteur de la thèse que je n'ai que citer mais je pense que l'auteur fait référence à l'appui aérien pendant la première guerre : en 1918- les allemands ont déjà des avions spécialement dédiés à l'appui aérien direct.

En 1939/1940, l'appui feu a peu progressé sur le plan des méthodes.

Une éventuelle exception serait toutefois le viii ème corps aérien qui va devenir le corps aérien specialise en appui au sol en 1941 et 1942.

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