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La politique étrangère et de défense selon Sarkozy


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Une chimère pour détourner la Turquie de l'Europe et lui offrir une compensation dans un ensemble où elle aurait une place prédominante... Sur quels critères ces pays disparates se réuniraient? La France, l'Italie, l'Espagne, la Grèce, Malte et Chypre sont dans l'Europe et en retirent bien plus d'avantages qu'un hypothétique ensemble méditerranéen. Je suis peu au fait des économies maghrebines mais je doute qu'elles soient tellement attractives (pour nous s'entend, l'inverse est tout autre). Et effectivement comme l'a souligné cvs, quid d'Israel? Car il est légitime qu'il fasse parti de cette union. Faire cohabiter Israel avec les autres Etats arabes (Libye, Liban et éventuellement un Etat palestinien entre autres) s'avère délicat... Bref, pour moi c'est de la poudre aux yeux surtout que ça semblerait exclure les autres Etats européens voudraient commercer avec les Etats méditerrannéens non membres de l'UE (Allemagne-Turquie).

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Chacun sa lecture de ce projet même si je te trouve un peu expéditif Davout.

Evidemment il y a l'idée d'une alternative pour la Turquie mais c'est un peu trop réducteur.

Peut-être l'évocation d'un tel projet ne correspondait pas au cadre d'un discours devant les militants et un peu préparé par les intervenants précédents (MAM en particulier). C'est mon avis, j'aurai largement préféré un bouquin etc mais ça viendra peut-être.

Pour ma part ce projet m'apparaît comme ambitieux, bienvenue et fondé.

Fondé car il y a de nombreux intérêts en commun ou réciproques et il serait idiot de ne pas saisir cette occasion pour consolider un espace économique et politique.

Bienvenue car il y a tout un tas de problématiques qui ne peuvent que conduire au constat qu'un nouvel espace de coopération est urgent. Les relations UE-Maghreb se caractérisant tjs pas des échecs. Le Maroc l'a d'ailleurs compris et à sa manière l'Algérie aussi puisque ces deux pays multiplient les accords bilatéraux et semblent s'être résignés à traiter avec l'UE. C'est aussi du au fait qu'il n'y a pas vraiment unité au sein du Maghreb du fait de l'exploitation de vieilles rancunes par nature peu fécondes de grands projets.

S'agissant d'Israël, à priori, en tant qu'Etat méditerranéen, il y a toute sa place. Mais la situation étant ce qu'elle est, il serait préférable que la situation soit réglée avec la création d'un Etat palestinien pour une adhésion commune à l'Union.

Entre la Ligue Arabe, une UE qui serait dénaturée et bancale à tout jamais avec l'entrée de la Turquie, des relations bilatérales Orient/Occident se caractérisant tjs par des relations tendancieuses, Huntington et Fukuyama, mon choix est fait.

Sur ce type de question cf Dorothée Schmid spécialiste de la question ou plus largement : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-mediterranee/index.shtml

Enfin voilà ma lecture des choses. Une dépêche synthétisant la chose :

Nicolas Sarkozy propose une "Union méditerranéenne"

07.02.07 | 21h38

TOULON, Var (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur et candidat de l'UMP à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy a proposé mercredi la création d'une "Union méditerranéenne" sur le modèle de l'Union européenne.

"Je propose que nous construisions l'Union méditerranéenne, comme il y a un peu plus d'un demi-siècle nous avons construit l'Union européenne", a-t-il dit devant environ 8.000 personnes, lors d'une réunion publique à Toulon.

Il a estimé que la France devrait en prendre l'initiative avec l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce et Chypre.

Il avait auparavant jugé le temps venu du "pardon" et de la "réconciliation" pour tous les peuples méditerranéens, notamment ceux qui furent colonisés par la France en Afrique du Nord :

"A tous les peuples de la Méditerranée qui passent leur temps à ressasser le passé et les vieilles haines de jadis, je veux dire que le temps est venu de regarder vers l'avenir".

L'Union de la Méditerranée aurait vocation à "travailler étroitement" avec l'Union européenne et à avoir un jour avec elle des institutions communes. Elle pourrait organiser des rencontres périodiques de ses chefs d'Etat et de gouvernement sur le modèle du G8 pour les grands pays industrialisés.

Elle aurait un "Conseil de la Méditerranée" comme l'UE a un "Conseil de l'Europe" et un "système de sécurité collective".

"Si je suis élu, la France consacrera à la sécurité collective en Méditerranée des moyens d'intervention accrus", notamment aériens et maritimes, a promis Nicolas Sarkozy, qui avait visité dans l'après-midi la base navale de Toulon.

Il a vu dans l'Union méditerranéenne une solution au problème de la Turquie, dont il a réaffirmé qu'elle n'avait "pas sa place dans l'Union européenne".

"C'est la grande ambition commune que je proposerai à la Turquie : être le pivot d'une nouvelle alliance, d'une nouvelle Union méditerranéenne", a dit le candidat de l'UMP.

Il a estimé qu'il faudrait aussi "repenser" la politique arabe de la France et le problème de la paix au Moyen-Orient dans ce cadre : "Si nous voulons trouver une solution à ce conflit qui empoisonne l'équilibre du monde, nous devons le traiter dans le cadre du bassin méditerranéen."

IMMIGRATION, CO-DEVELOPPEMENT ET ECOLOGIE

Pour Nicolas Sarkozy, c'est aussi dans le cadre de l'Union méditerranéenne qu'il faudrait concevoir une "politique commune d'immigration choisie". Chaque pays fixerait chaque année le nombre d'étrangers qu'il peut accueillir et une "charte" définirait "clairement les principes de l'entrée et du séjour des étrangers dans les pays d'accueil".

Il a prôné la conclusion d'une convention entre les pays méditerranéens pour faciliter les reconduites à la frontière et plaidé au passage pour un durcissement, en France, de la lutte contre l'immigration clandestine.

Il a souhaité qu'un immigré reconduit dans son pays ne puisse plus avoir de titre de séjour en France pendant les cinq ans qui suivent et que les étrangers en situation irrégulière soient "exclus du droit au logement opposable".

L'écologie pourrait constituer un "deuxième pilier" des politiques communes à tous les pays méditerranéens.

"Je propose que nous commencions par la dépollution de la Méditerranée, que nous ne pouvons accomplir que tous ensemble parce qu'il ne sert à rien que les uns ne polluent plus si les autres se mettent à polluer de plus belle", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a précisé au passage que s'il était élu, il "confirmerait" et "développerait" la politique de la France "en faveur de l'énergie nucléaire".

Le "co-développement", notamment pour résoudre le problème du sous-développement de l'Afrique, serait le troisième pilier des politiques communes de l'Union méditerranéenne, avec un "développement solidaire au lieu d'être antagoniste", la reconnaissance d'un "intérêt méditerranéen commun", le partage de la technologie, de la connaissance, des compétences, des médicaments entre les pays, des universités, des pôles de compétitivité et des laboratoires communs tout le pourtour de la Méditerranée, un "libre échange négocié et régulé" ...

Il a également proposé la création d'une "Banque méditerranéenne d'investissement" sur le modèle de la Banque européenne d'investissement et la conclusion d'accords de sous-traitance entre les entreprises, ainsi qu'une "gestion commune de l'eau" et une politique commune de l'énergie.

Le quatrième pilier serait la coopération dans la lutte contre la corruption, le crime organisé et le terrorisme, et la création d'un "espace judiciaire commun".

Ainsi la Méditerranée pourrait devenir "la plus grande source de créativité au milieu de la mondialisation" et "rendre vivante au centre de l'économie globale une certaine idée de l'homme et de la civilisation", a-t-il fait valoir.

Après, pour faire ma Ségo, si vous pouvez me résoudre les problèmes de :

- l'immigration

- les petites luttes (en matière de lutte contre l'immigration ou de partage d'informations s'agissant du terrorisme) et rancoeurs (repentance etc)

- développement de l'Afrique

- la place de la Turquie

- la relance diplomatique de la France

- le conflit israelo-palestinien sans une approche régionale

-l'impasse dans laquelle se trouve l'agriculture européenne et l'enjeu stratégique qu'elle constitue à terme

etc

etc

au sein d'une autre structure, je suis preneur.

[31]

Il s'agit d'un projet d'une telle ampleur que j'ai du mal à concevoir qu'il ne puisse susciter l'enthousiasme même si je reconnais bien volontiers qu'il mérite amplement d'être précisé... Mais bon nous sommes en campagne et le débat d'idée semble être un doux rêve. Et comme disait Valéry, ce qui est simple est presque tjs faux, mais ce qui est compliqué est inutilisable. Il fallait avoir du cran pour développer brièvement une idée aussi complexe que ce projet d'Union devant 10 000 militants dans une ville à fond FN et tenir une telle salle avec facilement 20minutes d'Histoire.

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Je suis assez emballé. Il me semble qu'on peut voir un prémice a une telle alliance, ainsi que son utilité potentielle, avec le Liban: les Italiens et les Espagnoles sont avec nous (ça faisait longtemp que c'était pas arrivé) ainsi qu'une implication potentielle de Chypre avec une base aérienne. Un succès ou un echec au Liban aura un grand impacte sur une telle politique. Il me semble que parmis ceux qui nous sont les plus proche il y a la Grèce qui sont parmis les seuls a ne pas avoir craché sur la France pandant l'agression Americaine de 2003-2005 (contrairement aux Italiens et Espagnoles mais c'est pas le moment de ressortir les rancoeurs) Maintenant il faudrait voir comment l'ensemble Mediterranéen s'articulerait avec l'ensemble Orthodoxe (Grece, Serbie, Russie). La Grece ayant la aussi un role pivot car elle est le lien naturel entre l'ensemble Mediterranéen et le monde Orthodoxe. Que dit Sarkozy de nos relations avec la Grece, Serbie, Russie ? marche il dans les multiples provocations actuelles contre la Russie afin de la séparer de l'Europe ?

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d'un autre coté son équipe "admet" que son programme est irréaliste finançièrement et revoit à la baisse celui-ci : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-868237@51-823374,0.html quid des dépenses de défense ? à ce train là, on est bien parti pour récupérer une nullité ( sarkozy ou ségolène ) comme prochain président.

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Dans la soirée, Ségolène Royal a précisé qu'elle n'avait pas écarté la possibilité de construire un second porte-avions mais qu'il le serait dans ce cas-là avec des partenaires européens. "J'ai dit que si le deuxième porte-avion doit être construit, il le sera avec des partenaires européens ce qui permettra de faire des économies et donc d'investir dans l'éducation, dans la recherche et dans l'innovation, donc dans l'emploi de demain", a-t-elle dit lors d'une visite dans le Bas-Rhin http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=37686&2138

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La Journée défense UMP sera le 7 mars (s'il ne change pas encore de date) sous la présidence de Pierre Lellouche qui abordera le matin ,de la place de la France dans le monde ,dans son environnement ,européen et international. A noter la présence de hauts représentants de pays alliés ,discours de MAM ,déjeuner-débat des parlementaires autour de Serge Dassault ,l'après-midi ,François Fillon lancera 2 thèmes : les atouts industriels et les missions de la DEF ,participation de grands industriels français ,Charles Endelstenne de DA ,Ranque de Thales ,JM Poimboeuf de DCN ,Louis Gallois EADS ,Bréchat de Safran ,Luc Vigneron de Nexter....les généraux Rannou ;Thorette ,Lanata... et Nicolas S clôtureras cette journée de discours. Edith est invitée au repas avec SD ,Samson aux magnétophones. [12]

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Le président de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, Guy Teissier (UMP), a appelé à une "réhabilitation" du rôle du Parlement sur la défense, proposant un vote sur les opérations de l’armée française à l’étranger.

"Je ne serais pas choqué à l’idée que le Parlement puisse s’exprimer par un vote sur la mobilisation de nos troupes en opérations extérieures", a déclaré M. Teissier, dressant le bilan de la législature au cours d’une conférence de presse.

"Jusqu’à présent, nous n’avons que des débats facultatifs qui ont lieu bien souvent après que la décision soit prise, voire même que nos troupes soient sur le terrain", a-t-il relevé. Interrogé sur le caractère contraignant ou non du vote qu’il préconise, M. Teissier a concédé "ne pas être allé aussi loin dans la réflexion".

D’une manière générale, le député des Bouches-du-Rhône a estimé que la "réhabilitation de la mission du Parlement" passait "par une réorganisation profonde de la fonction de contrôle".

Il s’agit, a-t-il noté, "d’une préoccupation d’un certain nombre de candidats à l’élection présidentielle".

Le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a prôné récemment "une implication plus forte du Parlement sur la politique de défense et la présence militaire française à l’étranger".

Quant à la candidate socialiste, Ségolène Royal, elle entend "revaloriser le rôle du Parlement" qui doit, selon elle, "contrôler les opérations à l’extérieur et mettre en place une commission sur le renseignement".

De son côté, M. Teissier estime que pour "mieux associer les parlementaires aux décisions de l’exécutif", il serait "souhaitable que les présidents des commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat soient membres de droit des conseils de défense" présidés par le chef de l’Etat.

Même si cela devait "faire grincer des dents", il juge aussi qu’il ne serait "pas inopportun de demander l’aval du parlement pour la nomination du chef d’état-major des armées, du Délégué général pour l’armement et du Secrétaire général de la défense nationale", trois responsables clefs de la défense.

M. Teissier a souhaité que la prochaine législature se saisisse dès le mois d’octobre du projet de loi sur la Délégation parlementaire de contrôle des services de renseignement. Sa compétence, selon lui, devrait s’arrêter au seul contrôle budgétaire, à l’exclusion des opérations.

Il suggère par ailleurs d’institutionnaliser la mission d’information parlementaire chargée du contrôle de l’exécution des crédits de la Défense, notant que cette mission doit actuellement être reconduite d’année en année et plaide pour une "diplomatie parlementaire" afin "d’accompagner nos industries de défense pour l’exportation de matériels".

"Il n’y a pas de honte à cela, il en va de milliers d’emplois", a-t-il fait valoir

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http://fr.news.yahoo.com/26022007/5/nicolas-sarkozy-n-engagera-pas-la-france-dans-une-intervention.html nicolas sarkosy n engagera pas la france militairement en cas de conflit avec l iran. il considere egalement que les troupes americaines doivent se retirer d irak. cela me rassure, moi qui croyait qu il ne serait qu atlantiste sans pouvoir faire la part des choses. cela prouve qu il sait prendre du recul.
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nicolas a aussi des problèmes avec notre nombre de sous marins nucléaires :

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/237455.FR.php

bayrou saura t'il donner le nombre éxact de Porte avion possédé par la France ? [08]

non...segolene royale s est tropée sur le nombre de snle(1 a la place de 4) ce qui est bien plus grave que se tromper sur le nombre de sna(4 au lieu de 6)

vaut mieux se tromper sur des SNA que sur lenombre de SNLE qui sont les sm qui detiennent notre force de dissuasion.

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Conférence de presse de Sarkozy sur la politique étrangère. Je n'ai pas le temps de résumer, alors je me contente de vous fourguer un résumé de journaliste (ce qui en dit long) :

Le candidat de l’UMP célèbre l’action de Jacques Chirac à l’international, et durcit son discours à l’égard des Etats-Unis.

L’action de Chirac. Nicolas Sarkozy a commencé sa conférence de presse par un hommage au chef de l’Etat. Son action depuis 12 ans a été à ses yeux, « en bien des points exemplaires », en particulier sur « l’erreur historique de la guerre en Irak ».

« Nos amis américains ». L’époque où Nicolas Sarkozy tançait « l’arrogance » de la diplomatie française semble révolue. Le candidat UMP souligne que « l’amitié, c’est être capable de leur dire la vérité quand ils ont tort. L’amitié, ce n’est pas la soumission ». Nicolas Sarkozy livre au passage quelques « conseils » à ses « amis américains », en particulier en matière écologique : « en tant que première puissance mondiale, les Etats-Unis seraient bien inspirés de montrer l’exemple, et non le contre-exemple ».

Iran, le point chaud. Pour le président de l’UMP, le nucléaire iranien sera « le dossier le plus difficile du prochain président ». « La perspective d’un Iran doté de missile nucléaire n’est pas acceptable », dit-il, en appelant de ses vœux un renforcement des sanctions. Plus largement, il propose une « banque du combustible nucléaire » placée sous l’égide de l’Onu et de l’AIEA, afin d’éviter tout dérive militaire.

Vers un parapluie nucléaire français ? « La dissuasion nucléaire, c’est l’assurance-vie de la France », estime Nicolas Sarkozy, qui promet de poursuivre les programmes en cours. Il ouvre également le débat sur l’extension du « parapluie nucléaire » français à d’autres états, « amis et alliés », soulignant que les « intérêts vitaux de la France » ne se trouvent pas tous à l’intérieur de ses frontières. Il propose également une coopération sur le nucléaire civil avec des partenaires privilégiés. L’Algérie pourrait ainsi se voir offrir « l’énergie du futur » en échange d’une coopération sur l’exploitation des champs gaziers.

Budget stable pour la Défense. « 2% du PIB est un minimum, c’est le prix de notre indépendance nationale », estime Nicolas Sarkozy, qui veut promet de maintenir « au moins au niveau actuel », le budget de la Défense. Il approuve à nouveau l’option du deuxième porte-avions, pour « assurer la permanence navale » française, et juge peu « réaliste » de compter sur l’européanisation du financement de tels équipements.

Relancer l’Europe politique. Le premier objectif du candidat UMP est de « faire sauter le verrou » de l’unanimité : « je n’accepte pas que le pays qui ne veut pas avancer empêche les 26 autres de le faire ». Il refuse de nouveau l’entrée de la Turquie, et appelle les 27 à faire des efforts budgétaires sur la Défense européenne : « chaque pays devra prendre sa part de responsabilité » en ce domaine.

Universalité des Droits de l’Homme. « Je refuse le relativisme culturel qui voudrait que certains peuples ne soient pas fait pour la démocratie », martèle Nicolas Sarkozy. A ses yeux, les valeurs et les intérêts se rejoignent, puisque « la liberté est créatrice de stabilité et de prospérité ». Dans sa ligne de mire, la Chine et la Russie : « on ne peut pas rester silencieux face aux 200.000 morts des guerres de Tchétchénie. (…) Les droits de l’homme, ça vaut pour les Tchétchènes, ça vaut pour les journalistes russes ».

De l’Afrique à l’Orient. Nicolas Sarkozy fixe quelques grandes orientations pour les régions du monde. Il souhaite un outil africain de maintien de la paix pour à terme, alléger la présence militaire sur le continent noir. Au Moyen-Orient, il compte « tout faire pour que les modérés gagnent la bataille », où ils font face aux « fanatiques », et souhaite un « état palestinien indépendant et viable ». Enfin, Nicolas Sarkozy souhaite relancer le « rêve méditerranéen », indispensable à la réalisation du « rêve européen ».

Il a eu aussi des mots intéressants sur l'agriculture et la voit bien comme un enjeu stratégique ce qui est bienvenue, d'EADS qui doit n'avoir qu'une logique industrielle et donc une gouvernance et un actionnariat industriels etc etc

La conférence : http://www.sarkozy.fr/home/

Sinon, pour Edith :

Discours de Sarkozy sur la Défense le 7

Pierre Lellouche annonce un "discours fondateur" de Nicolas Sarkozy sur la politique de défense, le mercredi 7 mars, à l'occasion de la "Journée UMP de la Défense" organisée à Paris. Parmi les points qui pourraient être abordés par le candidat de l'UMP, figurent la mise en place d'un "conseil national de sécurité", une "meilleure coordination du renseignement", le "contrôle parlementaire" des activités défense, et la lutte contre le terrorisme.

(Avec AFP).

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mercredi 28 février 2007, 16h02 Iran: Sarkozy croit en l'efficacité des sanctions PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a dit mercredi "croire à l'efficacité" des sanctions internationales contre l'Iran pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. "La perspective d'un Iran doté de missiles nucléaires n'est pas acceptable", a déclaré le candidat UMP lors d'une conférence de presse sur la politique internationale. Cette perspective "ouvrirait la voie à une course aux armements dans la région et serait une menace constante pour l'existence d'Israël et le Sud-Est de l'Europe", a estimé M. Sarkozy

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2% du PIB maintenu comme budget cela represente combien d'euros? Aujourd'hui atteint on vraiment 2% du pib pour la defense? Ns veut ameliorer les performances de l'armée en optimisant le budget, cela signifie t-il une réduction des "administratifs" comme la réduction de fonctionnaire pour le reste de l'etat?

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Le probleme du budget de defense c'est qu'il inclut la gendarmerie.Une anomalie que je trouve delirante,à leur place j'aurais tout fais pour me debarassé de la gendarmerie. A part quelque unité specialisé,la gendarmerie n'a rien faire avec le ministere de la defense,la plupart de ses activités relevent du ministere de l'interieur.

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Vers une coopération nucléaire entre l’Algérie et la France ?

Nicolas Sarkozy propose d’aider l’Algérie à développer son secteur du nucléaire civil pour profiter des avantages de l’énergie nucléaire, s’il est élu président de la France.

jeudi 1er mars 2007

http://www.algerie-dz.com/article8498.html

L’Algérie se dotera d’une agence de sécurité nucléaire

L’Algérie va prochainement créer une agence de sécurité nucléaire qui sera rattachée au ministère de l’Energie et dont la mission sera d’assurer le contrôle des installations nucléaires algériennes.

lundi 26 février 2007.

http://www.algerie-dz.com/article8448.html

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Oui, Mohamed.

Tout cela dans la perspective de l'Union Mediterranéenne que Sarkozy a encore précisé à Madrid.

L'Algérie a tout intérêt à préparer une économie moderne et à ne pas se focaliser sur ses ressources et la France a tout intérêt à exporter son savoir-faire nucléaire. C'est d'ailleurs comme cela et notamment par la voie économique que nous bâtirons un partenariat solide et non avec un échange de vieilles rancunes sur-exploitées auxquelles Royal et Lang veulent répondre par la repentance.

L'extrait du discours de Madrir sur l'Union proposée par Sarkozy :

Ici à Madrid je suis aussi venu vous dire et je suis venu dire à l’Espagne que notre avenir à tous se joue en Méditerranée. Au bord de cette mer qui ne mène pas à des terres inconnues mais aux rivages familiers vers lesquels depuis des millénaires nous tournons nos regards et nos pensées à chaque fois que nous rêvons d’une certaine idée de l’homme et de la civilisation.

La Méditerranée est pour nous tous, même quand nous n’y avons jamais vécu, un souvenir d’enfance où se mélangent des dieux de l’Egypte et de la Grèce, des chevaliers des Croisades, de vieux temples en ruines, des sensations de chaleur sèche, de lumière éblouissante, de senteurs entêtantes, de joie de vivre, et sur fond de mer et de ciel bleu des tragédies terribles, pleines de sang et de fureur, de haines inexpiables, d’une violence archaïque que le long travail des civilisations n’a pas réussi à éteindre.

Quand nous évoquons, Espagnols ou Français tout ce qui constitue notre conception de la personne humaine dans sa dimension intellectuelle comme dans sa dimension morale et spirituelle, tous nos regards se tournent vers la Méditerranée qui nous a tout enseigné. Nous sommes les enfants de l’Egypte, de la Grèce, d’Israël, de Rome, de Venise, de Florence, de Séville.

Quand je pense à la Méditerranée, je pense à l’homme européen qu’elle a fait naître. Je pense à cette part de moi-même, à cette part de chaque Français, de chaque Espagnol, de chaque Européen, qui donne le sentiment, face à la Méditerranée, d’un retour à la source, à l’origine de sa propre pensée, de sa propre identité.

Je pense aussi à cette part de moi-même qui me fait me sentir chez moi quel que soit le pays, quel que soit le rivage qu’elle baigne.

Nous sommes aussi les enfants de Cordoue et de Grenade, les enfants des savants arabes qui nous ont transmis l’héritage des anciens Grecs et qui l’ont enrichi.

Nous tous, Juifs, chrétiens, musulmans, non croyants, nous sommes les héritiers d’un même patrimoine de valeurs spirituelles qui donne à nos dieux et à nos civilisations tant de ressemblances.

Le grand tort de l’Europe est d’avoir longtemps, trop longtemps, tourné le dos à la Méditerranée.

Que tous nos regards se soient tournés exclusivement vers le Nord et vers l’Est, que le Sud ainsi fût oublié intellectuellement, culturellement, moralement, politiquement, économiquement, que la Méditerranée cessât d’être un lieu d’où jaillissait pour nous la richesse, la culture et la vie, qu’elle cessât de représenter une promesse pour ne plus constituer qu’une menace, n’est pas pour rien dans la crise européenne. Il faut dire les choses comme elles sont : en tournant le dos à la Méditerranée, l’Europe a cru tourner le dos au passé. Elle a en fait tourné le dos à son avenir. Car l’avenir de l’Europe est au sud.

Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s’est rétréci quand s’est brisé le rêve méditerranéen. Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation.

A cet endroit et à ce moment précis où le choc des civilisations devient une menace réelle pour l’humanité, là, autour de cette mer baignée de lumière où depuis deux mille ans la raison et la foi dialoguent et s’affrontent, là sur ces rivages où l’on mit pour la première fois l’homme au centre de l’univers, là se joue une fois encore notre avenir.

Là si nous n’y prenons garde les valeurs qui sont l’héritage commun de toutes les civilisations de la Méditerranée perdront la bataille de la mondialisation. Là nous pouvons tout gagner ou tout perdre. Nous pouvons avoir la paix ou la guerre, la meilleure part de la civilisation mondiale ou le fanatisme et l’obscurantisme, le dialogue des cultures le plus fécond ou l’intolérance et le racisme, la prospérité ou la misère. Dans le monde se dessinent de vastes stratégies continentales qui enjambent les hémisphères. Entre le continent américain d’un côté et l’Asie de l’autre, la géographie de la mondialisation pousse l’Europe à imaginer une stratégie euro-africaine dont la Méditerranée sera fatalement le pivot.

Cette ambition de faire du bassin méditerranéen davantage qu’un pont entre le Nord et le Sud, un foyer de paix, de culture, de démocratie, de développement durable d’où naîtra dans le creuset des siècles et des civilisations le destin commun de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique. L’Amérique et la Chine ont déjà commencé la conquête de l’Afrique. Jusqu’à quand l’Europe attendra-t-elle pour construire l’Eurafrique ? Pendant que l’Europe hésite, les autres avancent. La mondialisation n’attendra pas que l’Europe se décide enfin à en être un acteur et pas seulement à la subir.

Le dialogue Euro-Méditerranée imaginé il y a 12 ans à Barcelone par bien des aspects n’a pas atteint ses objectifs. L’échec était prévisible dès lors que la priorité de l’Europe était à l’est. L’échec était prévisible dès lors que le commerce avait pris seul le pas sur tout le reste alors que c’est la coopération qui doit être la priorité absolue. L’échec était prévisible dès lors qu’il s’agissait une fois de plus de faire dialoguer le Nord et le Sud, en perpétuant cette frontière invisible qui depuis si longtemps coupe en deux la Méditerranée et en continuant d’opposer ses deux rives au lieu de les unir. Le dialogue entre l’Europe et la Méditerranée est capital. Mais il ne peut pas réussir s’il s’agit seulement de faire dialoguer l’Union Européenne avec l’Afrique du Nord. Je propose que l’on prenne le problème autrement. C’est d’abord aux pays méditerranéens eux-mêmes de prendre en main la destinée que la géographie et l’histoire leur ont préparée et d’entraîner à leur suite les continents. C’est à la France, européenne et méditerranéenne à la fois, de prendre l’initiative avec l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Chypre, d’une Union Méditerranéenne comme elle prit jadis l’initiative de construire l’Union européenne. Cette Union Méditerranéenne aura vocation à travailler de plus en étroitement avec l’Union Européenne. Elle aura vocation un jour à avoir avec elle des institutions communes parce que la Méditerranée et l’Europe auront pris conscience que leurs destins sont liés.

C’est dans la perspective de cette Union Méditerranéenne qu’il nous faut envisager les relations de l’Europe et de la Turquie.

C’est dans la perspective de cette Union Méditerranéenne qu’il nous faut repenser ce qu’on appelait jadis la politique arabe de la France,

C’est dans la perspective de cette Union Méditerranéenne qu’il nous faut approcher le problème de la paix au Moyen-Orient et chercher une issue au conflit israélo-palestinien. Un système de sécurité collective lui permettrait de garantir la paix autrement que par la course aux armements et l’intimidation.

La Méditerranée a besoin d’investissements dans les infrastructures. Elle a besoin d’une gestion commune de l’eau, d’une politique commune de la mer, d’une politique commune des migrations, d’une politique commune de l’énergie, d’une politique commune du patrimoine, du tourisme, de la recherche.

Et c’est dans la perspective de cette Union Méditerranéenne qu’il nous faut concevoir l’immigration choisie, c'est-à-dire décidée ensemble, organisée ensemble, maîtrisée ensemble.

Mais la plus belle perspective pour la France comme pour l’Espagne, est dans le grand large. Si je suis élu je proposerai à tous les pays de la Méditerranée de jeter les bases d’une Union Méditerranéenne comme jadis la France a proposé aux peuples européens de construire l’Europe. En ressuscitant le rêve méditerranéen nous ressusciterons le rêve européen.

Voilà ce que je voulais dire ici à Madrid.

Voilà ce que je voulais vous dire à propos de la France et à propos de l’Espagne.

Pour finir je n’ai que deux choses à ajouter, les deux seules au fond qui importent pour l’issue de cette campagne.

Vive la République !

Vive la France !

Avant le grand discours du 7, uen itw :

InterviewsDéfense : assurer la sécurité des Français et le respect de nos engagements internationaux

Nicolas Sarkozy

Président de l'Union pour un Mouvement Populaire

Revue Défense & Sécurité internationale

Mars 2007

Pouvez-vous nous exposer les grandes lignes de votre programme en matière de Défense ?

Je pense que la définition de notre politique de défense et des missions confiées à nos armées doit avant tout être dictée par les besoins de sécurité des Français et le respect de nos engagements internationaux. La dissuasion tout d’abord. C’est l’assurance-vie de notre nation, dont d’autres que nous pourraient également bénéficier en Europe si besoin était. Face à l’accélération des phénomènes de prolifération balistique et nucléaire, elle représente le rempart ultime contre les atteintes à nos intérêts vitaux. Si les Français me font confiance, je ferai donc ce qui doit être fait pour préserver intactes l'indépendance et la crédibilité, tant politiques que techniques, de notre force de frappe.

La projection de nos forces conventionnelles en second lieu. Parce que notre sécurité se joue de plus en plus loin de nos frontières, nous devons par ailleurs être attentifs à la consolidation de nos capacités de projection et de frappe dans la profondeur. Un effort important a été engagé depuis dix ans dans ce domaine sous l’impulsion de Jacques Chirac. Il devra être conforté dans les années à venir. Parmi les dossiers importants sur la table du prochain Président de la république, il y a la question du second porte-avions. Ce bâtiment est essentiel à la permanence de notre groupe aéronaval compte tenu des périodes d’indisponibilité pour entretien de notre seul porte-avions, le Charles-de-Gaulle.

La protection de notre territoire et la défense civile en troisième lieu. Afin de prévenir et le cas échéant, de surmonter, la réalisation sur notre territoire de la menace terroriste ou la survenance d’une catastrophe naturelle ou technologique, nous devons accorder une attention accrue à la défense civile et à la cohésion de la nation autour des enjeux de sa politique de défense. Je propose donc la création d’une agence de la défense civile pour animer l'esprit de défense et coordonner la mobilisation des différentes composants de notre société. A cet égard, le service civique obligatoire, dans son volet militaire et de sécurité, pourrait utilement contribuer au renforcement de nos capacités de réaction, via notamment une réserve opérationnelle plus consistante, à même de soulager nos armées déjà fortement sollicitées sur les théâtres extérieurs.

Je crois en outre important que notre politique de défense fasse l’objet de vrais débats impliquant la nation tout entière et ses représentants. Dans une démocratie moderne, a fortiori sur des sujets aussi essentiels, il ne peut y avoir de domaine réservé. Je veillerai à ce que soient élargis les pouvoirs du Parlement dans la définition des orientations de notre politique de défense, dans les modalités de leur mise en oeuvre et dans l'évaluation des objectifs atteints. Cela ne pourra que consolider la légitimité, l’efficacité et la qualité de notre effort de défense.

Au-delà, la force du lien armées-nation requiert que nous soyons attentifs à ce que la condition militaire ne décroche pas du reste de la société. Voilà pourquoi j’entends poursuivre l’effort tendant à sa revalorisation. Celle-ci n'est pas toujours à la hauteur de la reconnaissance due par la nation à des hommes et à des femmes soumis à des sujétions particulièrement lourdes.

L’Europe sera enfin l’un des autres axes majeurs de ma politique. A ce jour, le Royaume Uni et la France représentent à eux deux 40% de l’effort de défense de l’Europe, qui est lui, deux fois et demie inférieur à celui des Etats-Unis. L’effort de défense entre Européens doit être mieux réparti et davantage coordonné si l’on veut que l’Union européenne assume de façon plus convaincante ses responsabilités internationales

Envisagez-vous une augmentation, une stabilisation ou bien une diminution du budget de l’Etat consacré à la Défense ?

La loi de programmation militaire 2003-2008 a permis de redresser l’effort d'équipement de nos armées, qui avait été fortement négligé par le gouvernement de Lionel Jospin entre 1997 et 2002. Sur cette période, l'exécution défaillante de la LPM, érigée en variable d’ajustement de finances publiques mises à mal par des réformes aussi irresponsables que dispendieuses –je pense principalement aux 35 heures- a en effet représenté la perte d'une année complète de crédits d'équipement pour nos armées.

J’ai la conviction qu’il serait imprudent de relâcher à nouveau notre effort. Il y a la diversité et l’ubiquité des menaces d’aujourd’hui, la forte instabilité de certaines régions du monde. Je suis par ailleurs soucieux que notre pays continue d’assumer ses responsabilités au service de la paix et de la sécurité. Je m’engage donc au maintien du budget consacré à la Défense.

Cela étant posé, il n’est un secret pour personne que les budgets de défense recèlent des marges substantielles d’efficacité et de performance. Au-delà même de l’adaptation de notre outil de défense aux évolutions du contexte stratégique, des progrès restent à faire pour moderniser la gestion des crédits et accroître la maîtrise des programmes d’équipement. Je serai vigilant à ce que le mouvement de réforme engagé dans ce but soit accéléré et approfondi.

Seriez-vous tenté de remettre en cause certains des grands programmes d’armement déjà engagés ? Si oui lesquels, et le ferez-vous ?

L’équipement des nos forces armées ne peut d’abord être déconnecté d'une réévaluation plus large de ce que doivent être les objectifs de notre défense et les contrats opérationnels de nos armées : il nous faudra davantage hiérarchiser nos priorités. A budget constant, nous pouvons aussi utiliser plus efficacement les crédits, qu'il s'agisse de la maîtrise des coûts et des calendriers. Je suis prêt à m'engager à ce que les marges de manoeuvre ainsi dégagées soient intégralement réinvesties dans la consolidation de nos capacités de défense.

Par ailleurs, des besoins capacitaires ne sont pas aujourd’hui suffisamment pris en compte, en particulier la frappe dans la profondeur, la neutralisation des défenses aériennes ennemies, l’alerte avancée, le renseignement, le transport stratégique la protection de nos troupes en opérations extérieures et celle, vitale, de notre territoire. Je pense aussi qu’il nous faudra réfléchir à une rénovation de la fonction "achat" du Ministère de la défense et à l'optimisation de la gestion des programmes d'armement sur l'ensemble de la vie des équipements.

On sait que pour la France, l’Union européenne et l’OTAN sont deux piliers importants de sa défense, et qu’elle y contribue de façon conséquente. Quelle est votre position à l’égard de l’un et de l’autre ?

Il convient d’aborder ces questions de façon dépassionnée et avec pragmatisme, en tenant compte des réalités, de nos intérêts et de nos valeurs. Ayant quitté les structures intégrées de l'OTAN en 1966, la France n'en reste pas moins l’un des membres très actif de l’Alliance et l'un de ses principaux contributeurs. Sur les 25 pays de l’OTAN, 19 sont membres de l'Union européenne. Si la France veut vraiment peser sur l'évolution de l’OTAN tout en invitant, avec plus de résultats, ses alliés européens à s'engager résolument dans une défense européenne indépendante, elle devra adapter son discours aux réalités de notre continent. Ce serait une erreur d’opposer la défense européenne et l’Alliance atlantique qui sont plus complémentaires que substituables.

Mais nous devons veiller avec nos partenaires européens à ce que l'OTAN n'évolue pas comme sembleraient le souhaiter les Etats-Unis vers une organisation mondiale effectuant des missions aux confins du militaire, de l'humanitaire et des activités de police internationale. L'OTAN n'a pas vocation à devenir une organisation concurrente de l'ONU.

Dans ce contexte, le renforcement de la défense européenne doit rester une priorité. Alors que l'Europe et sa sécurité ne sont plus forcément au centre des préoccupations stratégiques américaines, les Européens doivent désormais être plus autonomes dans la protection de leurs territoires et de leurs populations, de même que dans la défense de leurs intérêts fondamentaux sur la scène internationale. Je souhaite donc que les Etats européens puissent approfondir leur coopération dans ce domaine, pour peu qu’ils en aient les capacités et la volonté, sans en être empêchés par d'autres.

Quelle doit être la part de l’État au sein des grands groupes de l’industrie d’armement ?

Dans mes différentes fonctions ministérielles, j’ai pu apprécier la place des industries d’armement dans notre économie, dans nos exportations et dans potentiel d’innovation. J’ajoute que ce secteur concerne aussi directement des milliers de PME-PMI, qui sont souvent détentrices de savoir-faire très sensibles pour notre souveraineté. Héritière d’une politique volontariste, notre industrie sait répondre à l’ensemble des besoins nécessaires à notre défense: des moyens conventionnels jusqu’aux armes nucléaires. Peu de pays dans le monde alignent un tel panel de compétences, qui nous permet de développer les réponses technologiques dont notre outil de défense a besoin sans dépendre de puissances étrangères. Ces dernières années, plusieurs grands groupes ont été privatisés, l’Etat conservant entre un quart et un tiers du capital. Mais, plus que la participation de l’Etat au capital d’une société, ce qui compte maintenant c’est de tendre vers une plus grande intégration des capacités industrielles et des compétences technologies, grâce à l’avènement de grands champions européens. Il faut unir nos forces, nous n’avons plus les moyens de nous disperser en matière de production et d'acquisition d'équipements.

Plusieurs observateurs considèrent que la rédaction d’un nouveau livre blanc sur la Défense est nécessaire après celui de 1994. Considérez-vous : Que cela soit désirable ?Si oui, vous engagez-vous à le faire ?

J’approuve entièrement votre analyse. Depuis, l’élaboration de notre dernier livre Blanc en 1994, le monde a connu de profondes transformations. Chacun a à l’esprit les images du 11 septembre. Il y a eu aussi l’intervention de la communauté internationale en Afghanistan et celle des Etats-Unis en Irak. On pourrait encore citer la crise libanaise, la crise nucléaire iranienne, la déstabilisation de certaines régions d’Afrique, la montée en puissance de la sécurisation de nos approvisionnements énergétiques. Entre l’actuelle Loi de programmation et la prochaine, la période transitoire doit être donc mise à profit pour mener à bien une réflexion approfondie sur l’évaluation du cadre stratégique de notre politique de défense, puis de la hiérarchie dans l'expression des besoins et enfin des modalités de leur satisfaction. Mais il faut s’entendre sur les mots. Je ne souhaite pas un nouveau livre Blanc qui nous entraînerait dans un calendrier trop étiré et figerait notre réflexion pour plusieurs années encore, alors que le contexte stratégique demeure instable et appellera de toute évidence des remises en cause et des ajustements à intervalles plus fréquents. Nous devons apprendre à dédramatiser cet exercice et à le banaliser, en lui donnant un tour plus opérationnel et plus régulier.

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