Wallaby Posté(e) le 25 septembre Share Posté(e) le 25 septembre (modifié) https://responsiblestatecraft.org/georgia-election-russia-west/ (24 septembre 2025) Plus d'un an avant la chute du mur de Berlin, un groupe d'éminents militants indépendantistes se réunissait régulièrement dans un appartement de la rue Chavchavadze pour planifier la voie vers l'indépendance de la Géorgie. L'un de ces leaders était Irakli Batiashvili, avec qui j'ai eu la chance de passer une soirée lors de ma récente visite dans ce même appartement, entouré par le fantôme de discussions mémorables. Irakli a joué un rôle central dans l'organisation des manifestations publiques généralisées contre le régime soviétique, qui ont débuté en 1988. Ces manifestations ont atteint leur apogée le 9 avril 1989, lorsque des dizaines de milliers de Géorgiens se sont rassemblés pour manifester pacifiquement sur l'avenue Rustaveli, à Tbilissi. Réalisant qu'elles perdaient le contrôle, les autorités soviétiques ont envoyé l'armée, qui s'est attaquée aux manifestants à coups de pelles et de gaz lacrymogènes. Dans la mêlée qui s'ensuivit, 21 personnes trouvèrent la mort et des centaines d'autres furent blessées, dont Irakli lui-même. Le 9 avril reste le jour de l'unité nationale en Géorgie, en mémoire de ceux qui ont perdu la vie. Irakli Batiashvili lui-même a été si violemment battu que les gens l'ont cru mort et l'ont emmené à la morgue avant, comme il me l'a dit sans ironie, « qu'ils aient décidé que j'étais encore en vie ». La Géorgie a déclaré son indépendance en 1990 avant de l'obtenir en 1991 : Irakli a été son premier chef des services de renseignement nationaux, travaillant en étroite collaboration avec la CIA pour sa mise en place. Il n'est donc pas un russophile invétéré prêt à ignorer ou à pardonner les péchés du passé. En effet, lorsque je lui ai dit que j'avais personnellement sanctionné tous les membres de l'actuel Conseil national de sécurité russe, y compris Dmitri Medvedev et Sergueï Narychkine, il m'a adressé un large sourire et m'a serré la main. « Bravo ! » Il s'agit plutôt d'une personne profondément fière de son pays et déterminée à l'empêcher de devenir la victime d'une lutte d'influence entre la Russie et l'Occident. Il soutient Rêve Géorgien, même s'il n'est plus actif en politique. Victime de la brutalité soviétique en 1989, Irakli Batiashvili a également été victime de la répression politique dans la Géorgie indépendante en 2006, lorsqu'il a été arrêté sur la base d'accusations forgées de toutes pièces. L'affaire portait sur ses efforts de médiation dans un conflit croissant entre les milices abkhazes (Irakli considère l'Abkhazie comme faisant partie de la Géorgie) et l'armée géorgienne, qui reniait ses promesses d'accorder aux séparatistes un certain niveau d'autonomie locale. Irakli est apparu dans un journal télévisé géorgien pour parler de ses efforts, mais la chaîne de télévision a divulgué une transcription modifiée d'une conversation téléphonique enregistrée entre Irakli et un leader séparatiste, qui lui avait été fournie par le ministère de l'Intérieur du gouvernement Saakashvili. Au total, Irakli a passé 18 mois en prison, répartis sur deux périodes distinctes entre 2006 et 2008, avant d'être gracié à la suite de manifestations en Géorgie et d'actions menées par des organisations internationales de défense des droits humains telles qu'Amnesty International. La Cour européenne des droits de l'homme a par la suite jugé qu'en emprisonnant Irakli, le gouvernement Saakashvili avait manqué envers lui à ses obligations conventionnelles, selon laquelle un suspect doit être considéré comme innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été établie. Aujourd'hui, Irakli mène une vie modeste, enseignant la philosophie et la culture à l'université d'État de Tbilissi, lisant et écrivant dans son petit appartement révolutionnaire, rempli de magnifiques œuvres d'art, de peintures et de photos de sa famille, ainsi que de livres, dont ceux écrits par lui-même, sa femme et sa fille. Modifié le 25 septembre par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 22 octobre Share Posté(e) le 22 octobre Ouin-ouin, l'establishment des méchants il est contre moi : https://oc-media.org/georgian-dream-mp-to-sue-estonia-and-lithuania-over-sanctions/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoitleg Posté(e) le 22 octobre Share Posté(e) le 22 octobre « Je m’en fiche du tout » - Les manifestants de Tbilissi continuent de bloquer la route malgré les arrestations par Mikheil Gvadzabia et Mariam Nikuradze 22 octobre 2025 https://oc-media.org/i-dont-care-at-all-tbilisi-protesters-continue-blocking-road-despite-arrests/ " Les manifestants de Tbilissi ont juré de continuer à bloquer l’avenue Rustaveli, au centre de la ville, malgré le renforcement des arrestations par les autorités en vertu de nouvelles lois renforcées sur les manifestations. Le 16 octobre, le Parlement, contrôlé par le parti au pouvoir Rêve géorgien et ses satellites, a adopté à la hâte de nouveaux amendements législatifs, remplaçant les amendes administratives par des peines d’emprisonnement pour plusieurs actions liées aux manifestations, notamment le blocage de routes et le port de masques lors de rassemblements." Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) samedi à 22:57 Share Posté(e) samedi à 22:57 (modifié) L'écrivain Emmanuel Carrère est le fils d'Hélène Carrère d'Encausse, née Zourabichvili, cousine de Salomé Zourabichvili, présidente de Géorgie de 2018 à 2024. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/kolkhoze-8901968 (21 novembre 2025) 43:48 Salomé, comme ma mère, est une espèce de pur produit très brillant de la méritocratie républicaine [française], pardon, elle devient, elle entre au Quai d'Orsay, elle [est nommée à] divers postes diplomatiques, elle est nommée à un moment ambassadrice de France en Géorgie, donc elle revient au pays déjà à cette place-là, personne n'est revenue au pays, elle y revient, elle est ambassadrice de France. Après, elle entre au gouvernement géorgien comme ministre des Affaires étrangères, ce qui est une première dans les annales diplomatiques. 44:45 C'est un gros dossier, Saakachvili, parce que, non non, ce que je veux dire c'est que ça a été à la fois l'incarnation du désir d'Europe de la Géorgie, ça a été pendant son premier mandat un président qui a modernisé son pays, qui l'a ouvert à la démocratie, enfin on faisait pas mieux que Saakachvili. Il a eu un deuxième mandat détestable, pas seulement parce qu'il a échoué, mais parce que le taux d'incarcération a été le plus élevé du monde, les... ... et ça c'est vraiment, en termes de corruption, c'est aussi pour ça qu'il est en taule quand même. Elle est nommée par Saakachvili ministre des Affaires étrangères encore une fois c'est une chose qui n'est jamais arrivée. Saakachvili s'est entendu avec Chirac là-dessus : il y a une séance extraordinaire où ils sont tous les deux à l'Elysée Salomé qui fait anti-chambre et puis ils sortent tous les deux bras-dessus bras-dessous l'air de collégiens qui ont fait un bon coup et lui disent, Chirac, lui dit : « bah écoutez, si vous voulez, je vous prête à la Géorgie c'est une bonne idée, hein ! » et ils sont hilares. Alain Finkielkraut : Ah oui quand même... Emmanuel Carrère : Non, je veux dire, s'il meurt en taule comme ça, c'est quand même en train de se profiler, c'est une catastrophe pour l'image de la Géorgie. Emmanuel Carrère a raison à propos du deuxième mandat de Saakachvili : https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Mikheil_Saakachvili&oldid=202079937 Le 15 août 2017, dans une interview accordée à l'édition ukrainienne de « Observer », Nana Kakabadze, militante géorgienne des droits de l'homme, leader de l'ONG « Anciens prisonniers politiques pour les droits de l'homme » et du mouvement populaire « Justice », a déclaré que, selon elle, les accusations portées par le Bureau du Procureur général géorgien ne reflétaient pas pleinement les crimes commis pendant la présidence de Saakachvili. Selon elle, sous la présidence de Saakachvili, la Géorgie comptait le plus grand nombre de prisonniers au monde. Selon Kakabadze, quand Saakachvili est arrivé au pouvoir il y avait 5700 prisonniers ; un an plus tard ce nombre était de 12000. Pendant toute la durée de la présidence de Saakachvili, elle estime qu'il y aurait eu entre 25000 à 30000 prisonniers. Elle met par ailleurs en avant les tortures de les « traitements inhumains » infligés aux prisonniers. Kakabadze fait également état des cas où les forces de police ont tiré dans la rue sur des « gens innocents », surtout des « jeunes ». Pour sa seule organisation, elle dénombre 150 noms de personnes « tuées là, dans la rue ». Selon Kakabadze, dans la plupart des organisations non gouvernementales indépendantes qu'il a dissoutes, Saakachvili « soudoyait les gens », créait des fonds informels et forçait ses opposants à y transférer leurs fonds. Ces fonds étaient par ailleurs sobrement baptisés « Fonds pour le développement du Bureau du Procureur », « Fonds pour le développement du Ministère de l'intérieur ». En outre, elle accuse Saakachvili d'avoir, pendant sa présidence, organisé et fait prospérer un racket d'état. Kakabadze détaille ainsi l'impressionnant système mis en place permettant de procéder rapidement à la création d'entreprises, placé sous la coupe de Saakachvili et son équipe. « Seules trois ou quatre personnes contrôlaient tout »[51]. https://www.nouvelobs.com/monde/20131029.OBS3145/georgie-le-depart-de-saakachvili-la-fin-d-un-systeme-brutal-et-repressif.html (29 octobre 2013) Charles Urjewicz, historien spécialiste de la Géorgie On imagine mal le ressenti des Géorgiens vis-à-vis de Saakachvili et son équipe et leur volonté de les voir payer pour les crimes commis. Beaucoup de gens ont été touchés par ce système brutal et répressif qui s'était abattu sur les Géorgiens durant ces dernières années, en particulier dans le monde de l'économie ou contre de pauvres gens qui avaient commis des fautes mineures mais se retrouvaient en prison. Le pouvoir aujourd'hui freine les pulsions de vengeance qui émanent d'une partie très large de la population. Salomé Zourabichvili a refusé à plusieurs reprises de le gracier : https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2024-05-29/georgia-veto-law-agents-rejected Dans la situation actuelle, une marge de manœuvre s'ouvre pour la présidente géorgienne. Zourabichvili, qui est en conflit avec le gouvernement et s'oppose fermement à la nouvelle loi, s'est en même temps positionnée loin de l'opposition traditionnelle. Par exemple, elle a refusé à plusieurs reprises de gracier l'ancien président Mikheil Saakashvili (le Mouvement national uni qu'il a fondé est le parti d'opposition le plus puissant). Cela a renforcé sa crédibilité aux yeux des manifestants. On oublie souvent, y compris dans l'émission de France Culture citée, de rappeler que Salomé Zourabichvili a été élue présidente de la République avec le soutien du parti "Rêve géorgien" : https://regard-est.com/georgie-analyse-de-lelection-presidentielle-2018 (30 novembre 2018) Finalement, le Rêve géorgien a apporté son soutien à Salomé Zourabichvili (résidante française avant de s’établir en Géorgie, ancienne diplomate française, ayant renoncé à la nationalité française et gardé la nationalité géorgienne), candidate indépendante. Bien que leurs parcours soient très différents, les deux candidats ont occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Mikheïl Saakachvili, en 2004 et 2005 pour Salomé Zourabichvili, et de 2008 à 2012 pour Grigol Vachadze : la première s’est désolidarisée du Président géorgien après la guerre russo-géorgienne d’août 2008 (lui en imputant une part de la responsabilité) et s’est rapprochée du Rêve géorgien ; le second est resté fidèle au Mouvement national. Pour la Russie, en revanche, il n’est pas certain que le résultat de cette élection soit une bonne nouvelle : une cohabitation dure entre un Président Mouvement national et un Parlement majoritairement Rêve géorgien aurait affaibli la position de la Géorgie sur la scène internationale et arrangé les affaires de Moscou. Quel sera son réel degré de liberté [de Salomé Zourabichvili] vis-à-vis du Rêve géorgien et de B. Ivanichvili ? Ne risque-t-elle pas d’apparaître comme une Présidente « de l’extérieur », privilégiant la politique étrangère et négligeant les valeurs nationales (comme certains de ses adversaires le lui ont déjà reproché, remettant en cause sa pratique de la langue géorgienne) Modifié samedi à 23:13 par Wallaby Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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