Wallaby Posté(e) le 15 octobre Share Posté(e) le 15 octobre https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251015-madagascar-l-armée-a-une-tradition-de-tradition-d-intervention-et-agit-comme-un-arbitre-lors-des-crises Josie Dominique, maîtresse de conférences à l'Université d'Antsiranana (= Diego-Suarez, sur la pointe nord de Madagascar) L'armée malgache a vraiment quelque part, une tradition d'intervention bien établie dans la vie politique du pays et agit souvent comme un acteur clé, voire un arbitre lors des grandes crises. L'implication politique des forces armées remonte au mai malgache de 1972, qui a marqué leur entrée sur la scène politique. Et en fait, depuis, les forces armées sont au cœur des luttes de pouvoir. Les crises successives 1972, 1991, 2002, 2009 ont démontré cette interpénétration constante des forces civiles et militaires dans la lutte pour le pouvoir. D'ailleurs, il est courant qu'un militaire soit nommé ministre, et pas forcément ministre des Armées ou de la Défense. On a pu retrouver des membres de l'armée aux ministères de l'Environnement, des Travaux publics ou encore chef de région. On retrouve aussi des militaires DG de ministères ou dans les cabinets de certains ministères. L'armée, elle vient du peuple. Les femmes de militaires vivent dans la société, Les militaires aussi. Ils vivent dans la société. Ils vivent le manque d'eau et d'électricité comme tout le monde. Donc les revendications sont proches des militaires. Il y a eu aussi cette frustration par rapport au monde de la gendarmerie qui a eu beaucoup d'avantages durant le pouvoir d'Andry Rajoelina, avec notamment la création dernièrement de ce ministère délégué à la gendarmerie. Donc tout ça a fait que l'armée aurait pu être à un moment frustrée de la place qu'ont pris les gendarmes dans l'arène politique et dans l'arène sécuritaire du pays. La contestation est historiquement large parce qu'on a vu des (manifestations) à Diego, à Majunga, à Tuléar, à Tamatave, dans plusieurs provinces et régions de Madagascar donc. Peut-être que dans les autres années ça l'était tout autant, mais que les médias n'avaient pas vraiment enregistré ce qui se passait en province. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Polybe Posté(e) le 15 octobre Share Posté(e) le 15 octobre Il y a 5 heures, Wallaby a dit : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251015-madagascar-l-armée-a-une-tradition-de-tradition-d-intervention-et-agit-comme-un-arbitre-lors-des-crises Josie Dominique, maîtresse de conférences à l'Université d'Antsiranana (= Diego-Suarez, sur la pointe nord de Madagascar) L'armée malgache a vraiment quelque part, une tradition d'intervention bien établie dans la vie politique du pays et agit souvent comme un acteur clé, voire un arbitre lors des grandes crises. L'implication politique des forces armées remonte au mai malgache de 1972, qui a marqué leur entrée sur la scène politique. Et en fait, depuis, les forces armées sont au cœur des luttes de pouvoir. Les crises successives 1972, 1991, 2002, 2009 ont démontré cette interpénétration constante des forces civiles et militaires dans la lutte pour le pouvoir. D'ailleurs, il est courant qu'un militaire soit nommé ministre, et pas forcément ministre des Armées ou de la Défense. On a pu retrouver des membres de l'armée aux ministères de l'Environnement, des Travaux publics ou encore chef de région. On retrouve aussi des militaires DG de ministères ou dans les cabinets de certains ministères. L'armée, elle vient du peuple. Les femmes de militaires vivent dans la société, Les militaires aussi. Ils vivent dans la société. Ils vivent le manque d'eau et d'électricité comme tout le monde. Donc les revendications sont proches des militaires. Il y a eu aussi cette frustration par rapport au monde de la gendarmerie qui a eu beaucoup d'avantages durant le pouvoir d'Andry Rajoelina, avec notamment la création dernièrement de ce ministère délégué à la gendarmerie. Donc tout ça a fait que l'armée aurait pu être à un moment frustrée de la place qu'ont pris les gendarmes dans l'arène politique et dans l'arène sécuritaire du pays. La contestation est historiquement large parce qu'on a vu des (manifestations) à Diego, à Majunga, à Tuléar, à Tamatave, dans plusieurs provinces et régions de Madagascar donc. Peut-être que dans les autres années ça l'était tout autant, mais que les médias n'avaient pas vraiment enregistré ce qui se passait en province. Ben je dois avouer qu'ici, les militaires - vu de loin, je ne connais pas du tout la situation là-bas - me paraissent avoir une approche très raisonnable, et en accord avec un mouvement populaire. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) lundi à 13:34 Share Posté(e) lundi à 13:34 https://www.contretemps.eu/espoir-madagascar-soulevement-genz/ (5 décembre 2025) Aujourd’hui, le secteur minier est en pleine expansion, notamment autour des terres rares. L’entreprise canadienne NextSource Materials possède la mine de Molo, connue pour être un des plus grands gisements de graphite d’excellente qualité. Rio Tinto, le géant minier australien, extrait le titane et le zirconium. Energy Fuels, une entreprise américaine, s’est positionnée sur le projet Toliara avec comme objectif d’importer les minerais pour les traiter aux États-Unis, dans l’État de l’Utah. En octobre 2025, la Banque mondiale publiait les chiffres concernant la situation sociale et économique de la grande île. Ils sont accablants. Près de la moitié de la population des villes était sous le seuil de pauvreté ; quant à celle des campagnes, elle représentait les trois quarts. 58 % des Malgaches n’ont pas accès à l’eau potable et 62 % ne bénéficient pas de l’électricité. Dans le sud du pays, les problèmes de malnutrition sont récurrents, allant parfois jusqu’à la famine dénommée « Kéré ». La dernière grande crise date de 2020 : près de 750 000 en ont été victimes. Cet abandon de l’État a aussi des conséquences sécuritaires. De véritables bandes de criminels pillent les villages et terrorisent les populations. L’autre personnage qui a été la cible dès le début des manifestations est Maminiaina Ravatomanga, deuxième fortune du pays. Sa proximité avec Rajoelina lui a permis de capter une grande partie de la richesse de Madagascar. Il a été accusé d’avoir utilisé les hommes de son entreprise, l’Académie de sécurité, lors de la répression des premiers jours de manifestation. Il a réussi à instituer un quasi-monopole dans le domaine de l’import-export. Parti juste après la prise de pouvoir par les militaires, il est actuellement sous le coup de procédures judiciaires à l’île Maurice, pays où il s’est réfugié. Des universitaires ont mis en évidence une corrélation entre la progression du PIB et les coups d’État[1] S’il existe des nuances dans le positionnement des élites, toutes, sans exception, ne se soucient guère d’une mise en place d’une politique visant à lutter contre la pauvreté des populations[2]. Ces affrontements entre les différentes factions de cette bourgeoisie pour s’approprier la rente plongent le pays dans une crise économique nécessitant parfois de longues périodes pour renouer avec une croissance qui occasionnera de nouveau une crise pour l’accaparement du pouvoir. Ce cycle entraîne une paupérisation et un recul du PIB que l’on ne rencontre nulle part ailleurs, à l’exception des pays en guerre. Ravalomanana était tourné vers le monde anglo-saxon, alors que Rajoelina, bien plus francophile : il a même obtenu la nationalité française en 2014. Ce qui explique certainement que, à nouveau, les autorités françaises ont joué le rôle d’Europe Assistance pour les dictateurs déchus. Hier, elles exfiltraient Blaise Compaoré, tombé lors de la révolution du Burkina Faso en 2014. Aujourd’hui, c’est Rajoelina qui a bénéficié d’un avion militaire français pour sa fuite. Concomitamment, deux Français, Philippe Marc François, ancien officier militaire français, et Paul Maillot Rafanoharana, ancien conseiller du président, emprisonnés à Antananarivo pour complot et tentative de coup d’État, ont été libérés. Contrairement aux casernes localisées à la périphérie, le CAPSAT est situé à l’intérieur de la capitale ; donc les soldats du rang partagent les difficiles conditions de vie des populations. Traditionnellement, ce service a toujours eu un rôle déterminant dans les crises. Rappelons qu’il avait porté Rajoelina au pouvoir lors de la crise de 2009. Enfin, on ne peut ignorer une certaine frustration de la part des soldats du CAPSAT de voir leur collègue de la gendarmerie, artisans de la répression, recevoir une prime substantielle de 500 000 ariary, l’équivalent de presque la moitié d’un mois de solde. La nomination par le colonel Randrianirina, devenu président de la refondation de la République de Madagascar, du Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, est significative tant sur la forme — en aucun cas les forces vives de la contestation n’ont été consultées — que sur le fond, le personnage étant connu pour être un soutien de Rajoelina et un proche de Maminiaina Ravatomanga. [1] https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers18-03/010070526.pdf [2] https://shs.cairn.info/revue-participations-2023-3-page-221?lang=fr 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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